Otalgies et otodynies de l'adulte
Otalgies et otodynies de l'adulte
Otalgies et otodynies de l'adulte
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
OTALGIES<br />
Lire, en fin <strong>de</strong> chapitre, les notes suivantes<br />
13- Reconnaître une otite externe diffuse ou localisée d'origine microbienne,<br />
mycosique ou allergique<br />
8- Connaître les causes, les traitements, les moyens <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> l'otite<br />
externe<br />
3- Connaître <strong>et</strong> savoir expliquer au patient les modalités d'application, les limites,<br />
les risques <strong>et</strong> contre-indications d'un traitement auriculaire local par instillation<br />
<strong>et</strong> bain d'oreille<br />
I- GENERALITES<br />
Exemples <strong>de</strong> tympans<br />
normaux<br />
L'otalgie, douleur <strong>de</strong> l'oreille, est un symptôme fréquent.<br />
On distingue :<br />
- L'otodynie : douleur liée à une affection <strong>de</strong> l'oreille (externe ou moyenne)<br />
- L'otalgie réflexe : douleur proj<strong>et</strong>ée à l';oreille<br />
L'innervation sensitive <strong>de</strong> la région auriculaire dépend <strong>de</strong> quatre paires crâniennes: V,<br />
VII, IX <strong>et</strong> X, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s premières racines cervicales.<br />
Ces paires crâniennes innervent également les voies aérodigestives supérieures ; une<br />
affection quelconque intéressant un <strong>de</strong> ces nerfs, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone auriculaire, peut<br />
donc donner naissance à une otalgie, dite réflexe.<br />
II- EXAMEN
a – INTERROGATOIRE<br />
- Modalités d'apparition<br />
- Habitu<strong>de</strong>s toxiques (tabac, alcool), antécé<strong>de</strong>nts pathologiques<br />
- Caractéristiques <strong>de</strong> l'otalgie : type, intensité, rythme, durée, <strong>et</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
survenue<br />
- Signes auriculaires associés : surdité, otorrhée, otorragie, acouphène ou<br />
éruption au niveau <strong>de</strong> la conque<br />
- Signes ORL autres : rougeur <strong>de</strong> la face ou <strong>de</strong> l'œil, rhinorrhée, dysphagie,<br />
dysphonie, glossodynie, obstruction nasale, douleur à l'ouverture <strong>de</strong> la bouche,<br />
douleur <strong>de</strong>ntaire, ou douleur d'origine cervicale.<br />
b - EXAMEN CERVICO-FACIAL<br />
L'examen clinique doit suivre un ordre chronologique bien précis :<br />
- Examen <strong>de</strong> la région auriculaire : pavillon, conduit auditif externe, tympan.<br />
L'otoscopie doit être particulièrement soigneuse, <strong>et</strong> au besoin complétée par un<br />
examen au microscope. Une acoumétrie recherche l'existence d'une surdité<br />
associée à l'otalgie.<br />
- Puis l'examen <strong>de</strong> la région périauriculaire : paroti<strong>de</strong>, articulation temporomandibulaire,<br />
région mastoïdienne <strong>et</strong> sous-digastrique,<br />
- L'examen neurologique cervicofacial : examen <strong>de</strong>s paires crâniennes<br />
- Et enfin l'examen <strong>de</strong> la bouche, <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nture, du le nez, du le cavum, <strong>et</strong> du<br />
pharyngolarynx.<br />
c - EXAMENS COMPLEMENTAIRES<br />
Lorsque l'ensemble <strong>de</strong> l'examen clinique est négatif<br />
- Endoscopie rhinopharyngolaryngée<br />
- Radiographies <strong>de</strong>s sinus, <strong>de</strong> la colonne cervicale<br />
- Orthopantomographie<br />
III- OTODYNIES<br />
1 - OTITE EXTERNE<br />
Interrogatoire (baigna<strong>de</strong> par exemple), symptômes (douleur à la moindre mobilisation<br />
du pavillon <strong>et</strong> du conduit), <strong>et</strong> surtout examen otoscopique (sténose inflammatoire <strong>et</strong><br />
douleurs du conduit auditif externe, tympan normal) assurent le diagnostic.<br />
Il peut s'agir d'une otite externe diffuse bactérienne ou mycosique, d'un furoncle <strong>de</strong> la<br />
zone pileuse du conduit, ou d'un eczéma surinfecté...<br />
L'otite externe peut se compliquer <strong>de</strong> périchondrite ou <strong>de</strong> chondrite, hyperalgique <strong>et</strong><br />
insomniante.<br />
Le traitement fait appel :
- aux antalgiques<br />
- soit aux antibiotiques <strong>et</strong> corticoï<strong>de</strong>s locaux avec méchage du conduit auditif<br />
externe,<br />
- soit aux antifongiques locauxle traitement par voie générale est réservé aux<br />
formes graves : périchondrites <strong>et</strong> chondrite<br />
Ne pas méconnaître une affection <strong>de</strong>rmatologique (érysipèle, impétigo...).<br />
Toujours penser à « l'otite maligne externe » véritable ostéite <strong>de</strong> la base du crâne chez<br />
le suj<strong>et</strong> diabétique ou immunodéprimé. L'agent causal le plus fréquent est le<br />
pseudomonas aéruginosa <strong>de</strong> traitement lourd <strong>et</strong> prolongé.<br />
2 - ATTEINTES DE L'OREILLE MOYENNE<br />
- Myringite virale (bulles séro-hémorragiques intratympaniques), facilement<br />
reconnaissable à l'otoscopie.<br />
- Otite moyenne aiguë, surtout chez l'enfant.<br />
- Mastoïdite se manifestant par <strong>de</strong>s douleurs traînantes, avec signes généraux.<br />
- Barotraumatismes.
- Réchauffement ou une complication d'une otite chronique simple ou grave<br />
(cholestéatome).<br />
3 - OTALGIE SYMPTOMATIQUE D'UNE TUMEUR DE L'OREILLE<br />
- En cas <strong>de</strong> tumeur <strong>de</strong> l'oreille externe ou moyenne, le plus souvent maligne.<br />
4 - ZONA ACOUSTICO-FACIAL (AURICULAIRE)<br />
- Il s'agit d'une atteinte du ganglion géniculé (VII), avec éruption cutanée <strong>de</strong> la<br />
conque souvent précédée par une otalgie intense à type <strong>de</strong> brûlure. S'y associe<br />
classiquement paralysie faciale périphérique, vertige <strong>et</strong> surdité <strong>de</strong> perception<br />
(participation du VIII)<br />
5 - PARALYSIE FACIALE A FRIGORE<br />
- Où les douleurs, en général mastoïdiennes, sont fréquentes
IV- OTALGIES REFLEXES<br />
- ATTEINTE BUCCO-PHARYNGÉE<br />
1 Infectieuses : angine, phlegmon <strong>de</strong> l'amygdale, aphte…<br />
2 Tumorales :<br />
i. Tumeur <strong>de</strong> l'amygdale ou du voile, tumeur du bord <strong>de</strong> la langue, du<br />
sillon amygdaloglosse, du plancher <strong>de</strong> la bouche… <strong>de</strong> diagnostic<br />
facile.<br />
ii. Tumeurs <strong>de</strong> l'hypopharynx : sinus piriforme... <strong>de</strong> diagnostic plus<br />
difficile, qui nécessite un bilan endoscopique<br />
3 Origine <strong>de</strong>ntaire (avis spécialisé <strong>et</strong> bilan radiographique) :<br />
i. Carie profon<strong>de</strong>, pulpite chronique, granulome péri-apical<br />
ii. Acci<strong>de</strong>nt d'éruption <strong>de</strong> <strong>de</strong>nt <strong>de</strong> sagesse<br />
- ATTEINTE DE L'ARTICULATION TEMPOROMANDIBULAIRE<br />
1 Arthrite évi<strong>de</strong>nte<br />
i. Arthralgies à la mobilisation articulaire<br />
ii. Troubles <strong>de</strong> l'articulé <strong>de</strong>ntaire responsables <strong>de</strong> douleurs au niveau <strong>de</strong><br />
l'articulation temporo_mandibulaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> douleurs vives en avant <strong>de</strong><br />
l'oreille (SADAM : syndrome algodystrophique <strong>de</strong> l'appareil<br />
manducateur), déclenchées par la pression ou l'ouverture <strong>de</strong> la<br />
bouche, la mobilisation <strong>de</strong> la mâchoire entraînant <strong>de</strong>s craquements,<br />
un ressaut une subluxation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> trismus intermittentes<br />
2 Douleurs myofasciales <strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> l’appareil manducateur<br />
- ATTEINTE CERVICO-FACIALE<br />
1 Pathologie parotidienne infectieuse ou cancéreuse<br />
2 Adénopathie inflammatoire (jugulo-carotidienne haute) infec_tieuse ou<br />
néoplasique<br />
3 Tumeur para-pharyngée<br />
4 Dissection carotidienne (accompagnée d'un syndrome <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Bernard<br />
Horner)<br />
- LÉSIONS RACHIDIENNES CERVICALES<br />
1 Dystrophiques ou traumatiques, trop souvent incriminées
- OTALGIE DU REFLUX GASTRO-CESOPHAGIEN<br />
1 Reflux gastro-oesophagien connu ou probable cliniquement en raison <strong>de</strong>s<br />
signes digestifs<br />
2 Reflux méconnu <strong>et</strong> ne se manifestant pas par <strong>de</strong>s signes digestifs : nouveau<br />
concept appelé « reflux pharyngo-laryngé », se manifestant par <strong>de</strong>s signes<br />
cliniques variés correspondant à l’irritation <strong>de</strong> la muqueuse naso-pharyngolaryngée.<br />
Les symptômes sont isolés ou plus ou moins associés.<br />
L’otalgie ou <strong>de</strong>s démangeaisons <strong>de</strong> la région profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’oreille<br />
constituent un <strong>de</strong> ces signes. L’examen clinique est habituellement normal.<br />
Il faut penser au diagnostic.<br />
Aucun examen complémentaire ne peut objectiver ou éliminer le<br />
diagnostic <strong>de</strong> façon formelle.<br />
Le traitement est l’épreuve thérapeutique par les inhibiteurs <strong>de</strong> la pompe à<br />
proton, biquotidien, pendant une durée d’essai allant jusqu’à 6 mois.<br />
- CAUSES NEUROLOGIQUES<br />
- Névralgies du V, du IX <strong>et</strong> du nerf <strong>de</strong> Jacobson<br />
- Algies neurovasculaires accompagnées <strong>de</strong> manifestations vasomotrices <strong>de</strong> la face,<br />
du pavillon, <strong>de</strong> la fosse nasale <strong>et</strong> <strong>de</strong> la conjonctive<br />
III- LES DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS<br />
Face à une otalgie sans fièvre<br />
• Otite externe<br />
Il s’agit d’une pathologie très fréquente, essentiellement estivale, liée aux baigna<strong>de</strong>s <strong>et</strong><br />
aux traumatismes du conduit. Elle touche tous les âges <strong>et</strong> se manifeste par une otalgie<br />
intense, lancinante, augmentant dans la première partie <strong>de</strong> la nuit. Il n’y a pas <strong>de</strong><br />
fièvre.<br />
L’examen clinique évoque le diagnostic face à une douleur provoquée à la palpation
du tragus ou à la traction du pavillon. Les patients se plaignent par ailleurs d’une<br />
douleur à la mastication liée au contact du condyle mandibulaire sur la face antérieure<br />
du conduit. L’examen otoscopique est pauvre puisque l’introduction du spéculum est<br />
douloureuse, laissant voir un conduit auditif externe oedématié, inflammatoire,<br />
douloureux, avec <strong>de</strong>s sécrétions blanchâtres qui peuvent être aspirées. Le tympan s’il<br />
peut être vu est sub-normal.<br />
Otite externe : bactérienne à gauche – mycotique à droite_Les germes en cause sont le<br />
staphylocoque doré ou le pseudomonas aeruginosa. Dans 10 % <strong>de</strong>s cas il s’agit d’une<br />
mycose essentiellement à aspergillus <strong>et</strong> il faut savoir reconnaître l’aspect filamenteux<br />
<strong>et</strong> les taches noires caractéristiques <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pathologie.<br />
Le traitement est local reposant sur l’application <strong>de</strong> gouttes à visée antibiotique. Ces<br />
gouttes nécessitent parfois <strong>de</strong>s gestes locaux du conduit auditif externe à type <strong>de</strong><br />
méchage ou mise en place <strong>de</strong> drains <strong>de</strong> façon à faciliter l’introduction <strong>de</strong>s gouttes par<br />
le conduit auditif externe <strong>et</strong> surtout <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre le contact au site infecté. Le recours à<br />
l’antibiothérapie est rare. Un traitement symptomatique antalgique doit être<br />
systématiquement prescrit. La prévention repose sur une hygiène <strong>de</strong>s conduits auditifs<br />
externes.<br />
En cas <strong>de</strong> suspicion d’otite externe d’origine mycotique, un traitement local avec un<br />
antimycotique est nécessaire.<br />
• L’otite barotraumatique<br />
Le diagnostic est facile puisqu’il existe un contexte évocateur (<strong>de</strong>scente d’avion,<br />
acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> plongée) qui perm<strong>et</strong> généralement <strong>de</strong> différencier facilement l’otite<br />
moyenne aiguë. Les signes cliniques sont une otalgie sans fièvre, la possibilité d’une<br />
perte auditive mais aussi la possibilité d’acouphènes ou <strong>de</strong> vertiges. L’examen clinique<br />
peut être normal ou montrer un aspect inflammatoire ecchymotique <strong>de</strong> la membrane<br />
tympanique, voire un épanchement rétro-tympanique. Bien sûr toutes les<br />
complications peuvent se rencontrer, à savoir la perforation du tympan traumatique,<br />
mais aussi une atteinte <strong>de</strong> l’oreille interne. Celle-ci nécessitant une prise en charge<br />
urgente, il est souhaitable d’avoir un recours facile au spécialiste afin <strong>de</strong> ne pas
méconnaître le diagnostic <strong>de</strong> surdité d’origine perceptive face à un barotraumatisme.<br />
• Traumatisme direct<br />
Il s’agit d’une pathologie banale. L’introduction d’un corps vulnérant à type <strong>de</strong> cotontige<br />
ou <strong>de</strong> plante à l’intérieur <strong>de</strong> l’oreille peut entraîner une perforation ou une plaie du<br />
conduit auditif externe. Les lésions siègent généralement dans le quadrant postérosupérieur.<br />
Là encore, le contexte est fortement évocateur, l’examen doit rechercher une<br />
possible surdité <strong>de</strong> perception associée, ce qui doit rendre aussi le recours au<br />
spécialiste facile.<br />
• Le corps étranger<br />
Il s’agit d’une pathologie essentiellement <strong>de</strong> l’enfant. L’interrogatoire est peu<br />
contributif <strong>et</strong> il s’agit souvent d’une circonstance <strong>de</strong> découverte soit à l’examen<br />
systématique soit pour une otalgie liée à l’infection autour du corps étranger. Le<br />
traitement repose sur l’exérèse du corps étranger <strong>et</strong> le traitement <strong>de</strong> l’infection<br />
éventuellement associée.<br />
• Pathologie pharyngée <strong>de</strong>ntaire<br />
Il faut systématiquement, face à une otalgie qui n’est pas fébrile, rechercher s’il n’y a<br />
aucune anomalie à l’examen otologique, une pathologie du pharynx ou une pathologie<br />
<strong>de</strong>ntaire par un mécanisme d’otalgie réflexe.<br />
13. Connaître <strong>et</strong> savoir expliquer au patient les modalités d'application, les<br />
limites, les risques <strong>et</strong> contre-indications d'un traitement auriculaire local par<br />
instillation <strong>et</strong> bain d'oreille<br />
Les gouttes auriculaires perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> traiter plusieurs situations :<br />
Une infection du conduit auditif externe ou <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la membrane<br />
tympanique<br />
Une infection <strong>de</strong> la caisse du tympan lorsqu'il existe une perforation du<br />
tympan perm<strong>et</strong>tant le passage du principe actif vers l'oreille moyenne (mais<br />
aussi au contact <strong>de</strong> l'oreille interne avec un risque <strong>de</strong> toxicité, ce qui explique<br />
que la plupart <strong>de</strong>s gouttes auriculaires sont contre-indiquées en cas <strong>de</strong><br />
perforation tympanique). Sans perforation, le principe actif ne peut pas<br />
atteindre l'oreille moyenne.<br />
Les indications principales sont donc :<br />
Le traitement d'une infection du conduit auditif externe (otite externe aiguë).<br />
Toutes les gouttes peuvent être utilisées si le tympan est intègre.
Le traitement d'une surinfection d'une otite moyenne chronique ; seules les<br />
gouttes non-ototoxiques peuvent être prescrites (rifamycine gouttes ou<br />
ofloxacine gouttes). L'utilisation d'autres gouttes sur un tympan perforé<br />
expose au risque d'ototoxicité (vertiges, acouphènes, surdité <strong>de</strong> perception<br />
irréversible).<br />
Pour appliquer <strong>de</strong>s gouttes, <strong>de</strong>s conseils sont donnés au patient :<br />
Réchauffer le flacon à 37°C dans ses mains avant application pour éviter<br />
désagrément <strong>et</strong> vertiges<br />
Pencher la tête du coté opposé à l'oreille à traiter<br />
M<strong>et</strong>tre 3-5 gouttes, voir un bain d'oreille si besoin<br />
Perm<strong>et</strong>tre un contact du produit pendant 5-10 minutes<br />
Protéger les vêtements en cas d'utilisation <strong>de</strong> gouttes colorées<br />
Si le tympan est perforé, les gouttes peuvent atteindre le pharynx par la<br />
trompe d'Eustache <strong>et</strong> provoquer la perception d'un mauvais goût<br />
Attention, en cas <strong>de</strong> sténose du conduit, un calibrage du conduit peut être<br />
nécessaire pour perm<strong>et</strong>tre aux gouttes d'accé<strong>de</strong>r au fond du conduit auditif externe.<br />
Une aspiration <strong>de</strong>s débris du conduit peut aussi être utile.<br />
________________________________________________________________<br />
8. Connaître les causes, les traitements, les moyens <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> l'otite<br />
externe<br />
Les causes :<br />
Un traumatisme du revêtement cutané du conduit : lésion <strong>de</strong> grattage ou <strong>de</strong><br />
n<strong>et</strong>toyage ou plaie autre du conduit auditif externe – <strong>de</strong>rmatose préalable du<br />
conduit auditif externe<br />
Un germe <strong>et</strong> un milieu favorable à son développement : baigna<strong>de</strong> en eaux<br />
infectées (piscine ou eaux stagnantes, mer). Les germes en causes<br />
pyocyanique ou staphylocoque doré dans 90 % <strong>de</strong>s cas ; mycose dans 10 %<br />
<strong>de</strong>s cas<br />
Les traitements :<br />
1) application locale <strong>de</strong> gouttes auriculaires contenant <strong>de</strong>s<br />
antibiotiques <strong>et</strong> pouvant contenir un anti-inflammatoire<br />
2) c<strong>et</strong>te application peut être aidée d'un calibrage du conduit auditif<br />
à l'ai<strong>de</strong> d'un otodrain ou d'un autre système <strong>de</strong> calibrage qui <strong>de</strong>vra être placé<br />
après aspiration du conduit <strong>et</strong> changé toutes les 24-48 heures par l'ORL jusqu'à<br />
obtention d'un calibre <strong>de</strong> conduit auditif satisfaisant
3) antalgiques<br />
4) si besoin, anti-inflammatoires non stéroïdiens par voie générale,<br />
<strong>et</strong> antibiothérapie (indication rare)<br />
5) Eviter l'eau dans le conduit pendant 15 jours (douche, baigna<strong>de</strong>)<br />
– pas <strong>de</strong> traumatisme du conduit auditif pendant 3 semaines<br />
La prévention :<br />
1) traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rmatoses du conduit auditif externe<br />
2) éviter l'eau dans le conduit, bien sécher si contact<br />
3) éviter les traumatismes locaux<br />
Attention : toute otite externe même banale chez un diabétique doit être<br />
considérée comme une otite maligne externe (ostéite du temporal) : un bilan <strong>et</strong> une<br />
prise en charge en milieu spécialisé est nécessaire<br />
3. Reconnaître une otite externe diffuse ou localisée d'origine microbienne,<br />
mycosique ou allergique<br />
L'otite externe est une inflammation du conduit auditif externe très fréquente.<br />
Le signe d'appel principal est l'otalgie qui peut être intense, insomniante. Il n'y a pas <strong>de</strong> fièvre.<br />
Les signes accessoires <strong>et</strong> inconstants sont la sensation d'oreille bouchée, la surdité, l'otorrhée,<br />
<strong>de</strong>s douleurs lors <strong>de</strong> la mastication ou <strong>de</strong>s bâillements.<br />
On recherche alors <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risques : traumatisme (coton tige, capuchon <strong>de</strong> stylo,
allum<strong>et</strong>tes, <strong>et</strong>c…), baigna<strong>de</strong> récente.<br />
Le diagnostic est fait par :<br />
La palpation du tragus <strong>et</strong> <strong>de</strong> la conque dont la mobilisation est douloureuse.<br />
Une douleur à l'ouverture buccale (par mobilisation du condyle au contact du<br />
conduit inflammatoire)<br />
L'otoscopie qui est douloureuse à l'introduction du spéculum : le conduit auditif est<br />
rétréci par l'œdème, encombré <strong>de</strong> pus <strong>et</strong> <strong>de</strong> débris épi<strong>de</strong>rmiques, la visualisation du<br />
tympan étant difficile ou impossible.<br />
La présence <strong>de</strong> pus est en faveur d'une origine bactérienne (dans 90 % <strong>de</strong>s cas,<br />
staphylocoque ou pyocyanique).<br />
La présence <strong>de</strong> pus mêlé à <strong>de</strong>s fragments mycéliens (ressemblant à du coton), ou <strong>de</strong>s<br />
fragments noirâtres (aspergillus) sont en faveur d'une origine mycotique (10 % <strong>de</strong>s<br />
cas).<br />
Une otalgie peu intense, une absence <strong>de</strong> pus, un aspect d'eczéma associé est plus en faveur<br />
d'une origine allergique.