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C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
Sommaire
Présentation de la campagne ...................................................................................................................fiche #1
Les conditions de travail dans l’industrie du jouet..................................................................................fiche #2
C’est pas du jeu ! Campagne pour des conditions de travail
décentes dans l’industrie du jouet............................................................................................................fiche #3
Jouets éthiques et initiatives multipartites...............................................................................................fiche #4
Comment agir ...........................................................................................................................................fiche #5
Une action réussie en 10 étapes...............................................................................................................fiche #6
Suggestions et idées d’action...................................................................................................................fiche #7
Foire aux questions....................................................................................................................................fiche #8
Outils pour soutenir votre action...............................................................................................................fiche #9
Liens utiles et infos complémentaires....................................................................................................fiche #10
Annexe.......................................................................................................................................................fiche #11
PRESENTATION DE LA CAMPAGNE
> Publié par :
C’est pas du jeu ! Campagne pour des conditions de travail décentes dans l’industrie du jouet.
Peuples Solidaires (France), Südwind Agentur (Autriche), Society for Fair Trade and Development Education (République
tchèque), National Association of Human Resources Specialists (Roumanie) et Polish Green Network (Pologne).
2B, rue Jules Ferry
93100 Montreuil
FRANCE
Graphisme : Solenn Le Cars/slc@herbe-folle.fr
Imprimé sur papier recyclé par IMPRO - 93 100 Montreuil
PEUPLES
Solidaires
en association avec
La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité
de Peuples Solidaires et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.
#1

Avant-propos
Nous pouvons changer le monde, chaque jour !
Ce guide s’adresse à vous tous, consommateurs de jouets, que vous ayez des enfants, des nièces, des neveux ou
des petits-enfants, que vous travailliez dans une crèche, un jardin d’enfants ou une école, que vous soyez responsable
d’un groupe de jeunes ou que vous soyez vous-même resté jeune et aimiez les jouets.
Ce guide du militant fournit des informations de fond sur les tenants et les aboutissants de la campagne C’est pas
du jeu ! Campagne pour des conditions de travail décentes dans l’industrie du jouet. Nous voulons vous aider à vous
impliquer. Pour faire changer les choses et obtenir des conditions de travail décentes partout dans le monde, nous
avons besoin de votre soutien !
Ce guide présente les possibilités d’agir pour de meilleures conditions de travail dans une industrie du jouet
mondialisée. Notre but est de vous aider à mener vos propres actions en vous donnant quelques trucs et astuces.
À partir d’exemples, nous voulons vous encourager à agir, tout en vous garantissant de passer un bon moment.
Les moyens d’action sont nombreux : participer à un « Appel Urgent », collecter les signatures de vos amis pour une
pétition, ou bien encore organiser une grande opération de solidarité pour la campagne C’est pas du jeu ! dans votre
ville ou votre village …
Ce sont vos actions qui feront le succès de la campagne C’est pas du jeu ! Elles n’ont pas forcément besoin d’être
grandes ; le plus important est d’agir et ainsi de contribuer, avec des centaines d’autres, à l’amélioration des conditions
de travail dans l’industrie du jouet.
Introduction
La plupart des jouets que nous achetons en Europe sont produits en Chine. Les multinationales délocalisent leur
production dans des pays à faible coût de revient afin de bénéficier de faibles coûts salariaux et de production. Les
salaires y sont souvent inférieurs aux normes fixées par le droit du travail chinois, et même en faisant de nombreuses
heures supplémentaires, les ouvriers et leurs familles ne parviennent pas à en vivre dignement.
Les conditions de travail dans nombre de ces usines sont inacceptables. C’est le cas par exemple dans l’usine Tianyu
Toys qui produit des jouets pour Disney dans la province chinoise du Guangdong. Chaque jour, les ouvriers sont
exposés à des risques pour leur santé et leur sécurité. A l’atelier peinture, ils sont soumis à une chaleur insupportable.
Les ventilateurs fixés au plafond sont généralement éteints pour préserver la qualité de la peinture et celle du produit
fini. Les ouvriers transpirent tellement que leurs t-shirts sont trempés. De plus, les émanations chimiques de peinture
et de diluants ne se dissipent pas. Des ouvriers racontent que certains soirs, ils sont victimes de violents maux de tête
et de vomissements.
PRESENTATION DE LA CAMPAGNE
Les salaires versés par Tianyu Toys sont bien en dessous du salaire minimum légal fixé par la région. Une ouvrière
explique qu’elle gagne l’équivalent de 50 à 60 euros par mois : « En saison creuse, je gagne seulement 500 à 600 yuans,
ce qui est loin du minimum légal de 690 yuans. Pire, le dortoir et la nourriture ne sont pas inclus ; 130 yuans sont
déduits chaque mois de mon salaire pour les frais quotidiens – soit un quart de mon revenu. Ce qui fait que je ne peux
rien économiser du tout ».
Tianyu Toys impose à ses ouvriers de travailler 12 à 15 heures par jour, 28 jours par mois. Les ouvriers pointent à
8 heures et quittent le travail à minuit, épuisés. « Je suis trop fatiguée pour prêter la moindre attention aux détails et à
la beauté des jouets qui passent entre mes mains », témoigne une jeune ouvrière. En haute saison, les ouvriers n’ont
droit à aucun jour de repos, ils travaillent plus de 400 heures par mois.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Les avantages sociaux tels que les congés maladie ou maternité n’existent presque pas
et toute tentative de création de syndicats ou de comités d’entreprise est étouffée par des menaces de licenciement.
Les ouvriers sont victimes de mauvais traitements, de discrimination et de harcèlement moral de la part de leur
direction. Le respect des normes fondamentales du travail, comme l’exige la campagne C’est pas du jeu ! permettrait
une nette amélioration de la situation des ouvriers dans l’industrie du jouet.
#1
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pas du C'est jeu !
décentes dans travail l'industrie de du jouet
pour Campagne des conditions
Le commerce international du jouet ne date pas d’hier.
Mais l’industrie du jouet est aujourd’hui fortement
mondialisée et repose sur des chaînes de production
complexes reliant les pays, les ouvriers et les
consommateurs du monde entier.
La consommation mondiale de jouets et de jeux vidéo
représente 60 milliards de dollars par an. Environ la moitié
des jouets est vendue aux États-Unis, le reste du monde
se partageant l’autre moitié.
Le marché du jouet est dominé par un petit nombre
de multinationales. Ces entreprises s’occupent surtout
de la conception et de la distribution, c’est-à-dire la
partie la plus lucrative de l’industrie du jouet, alors que
la production est essentiellement sous-traitée en Chine.
Aujourd’hui, 80 % des jouets vendus dans le monde sont
produits en Chine du Sud, dans environ 10 000 usines.
Avec cette division internationale du travail, la plupart
des jouets sont produits à l’autre bout du monde, dans
une autre langue, une autre culture. Les transactions
font souvent intervenir un réseau complexe d’agents,
de sous-traitants et de fournisseurs. L’industrie est si
fragmentée que même les entreprises à l’origine des
commandes ne savent pas toujours exactement où et
dans quelles conditions leurs jouets ont été produits. Mais
cela n’excuse pas les grandes marques qui devraient
supporter la responsabilité des violations des droits
humains des travailleurs tout au long de leurs chaînes
de production.
2. 1 Problèmes liés au genre
La majorité des ouvriers sont des femmes. Dans de
nombreux cas, ce sont des jeunes filles qui ont quitté
leurs villages pour partir gagner en ville l’argent nécessaire
à leurs familles. Certaines ont des enfants à charge.
Si les usines préfèrent les ouvrières – et surtout les
jeunes femmes – c’est parce qu’elles sont considérées
comme plus vulnérables et donc plus faciles à exploiter.
Stigmatisées socialement et souvent privées d’éducation,
les femmes ont peur de parler des difficultés qu’elles
rencontrent à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs lieux
de travail.
2. 2 Liberté d’association et
droit de négociation collective
En théorie, la Constitution chinoise garantit aux citoyens
« la liberté … de se réunir, de s’associer, de défiler et de
manifester ». En pratique, il n’existe qu’un syndicat officiel,
les autres ayant été interdits. La plupart des travailleurs
ne connaissent pas leurs droits et leur direction ne les
autorise pas à créer de syndicat au sein de l’usine.
Dans certaines usines, les ouvriers tentent d’organiser
des grèves pour essayer de faire changer leur situation,
mais si les meneurs sont identifiés, ils sont généralement
licenciés. « Même si nous voulons faire grève, nous ne
le pouvons pas. Les ouvriers ici sont tous assez âgés.
Ils ont peur d’être licenciés et de ne pas retrouver de
travail », raconte un ouvrier de l’usine Xin Wei Toy de la
ville de Dongguan, qui produit des jouets en plastique,
des jouets électriques, des voitures télécommandées,
etc. pour les marchés américain et européen.
2. 3 Des salaires qui ne
permettent pas de vivre
dignement
Qu’est ce qu’un revenu minimum vital Les salaires
d’une semaine standard de travail devraient au moins
être conformes aux normes légales ou professionnelles.
Ils devraient toujours permettre de satisfaire les besoins
élémentaires des travailleurs et de leurs familles ainsi que
leur assurer un revenu discrétionnaire.
En Chine, le salaire minimum légal est fixé par la province.
En 2007, le minimum se situait entre 690 et 700 yuans
(environ 100 euros) dans les principales villes de
production des jouets. C’est bien en dessous de ce dont
ont besoin les travailleurs pour couvrir leurs dépenses
courantes.
En 2007, dans une usine chinoise travaillant pour
Disney et Carrefour, les nouveaux ouvriers étaient payés
13 yuans par jour (soit 1,30 euro). Après une période
d’essai de trois mois, leur salaire passait à 15 yuans (soit
1,50 euro). Il ne correspondait même pas à la moitié du
salaire minimum légal fixé par la région à environ 33 yuans
par jour (3,30 euros). Dans une autre usine, il n’est
possible d’atteindre le salaire minimum qu’en travaillant
LES CONDITIONS DE TRAVAIL DANS
L’INDUSTRIE DU JOUET
#2

tous les jours et en y incluant les primes d’ancienneté
et les heures supplémentaires. De nombreux ouvriers
sont payés à la pièce plutôt qu’à l’heure (montant
fixé par jouet ou pièce produits). « Nos salaires sont
calculés à la pièce », explique un ouvrier, « nous devons
travailler vraiment dur pour gagner 1 000 yuans par mois
(soit 100 euros). De nombreux ouvriers restent plus
longtemps pour pouvoir faire quelques pièces de plus.
Mais les heures supplémentaires sont payées au tarif
des heures normales. L’entreprise nous avait dit que
nous toucherions 0,7 yuans (70 cts d’euros) par heure
supplémentaire, mais en fait, cet argent suffit tout juste
à payer nos repas [qui sont servis durant les heures
supplémentaires] ».
De nombreuses usines facturent à leurs ouvriers les
repas, le logement, l’eau potable ou les uniformes de
travail, ce qui leur coûte plus d’un tiers de leur salaire
mensuel.
De plus, les patrons n’hésitent pas à infliger des amendes
illégales à leurs ouvriers. Elles varient de quelques
centimes pour un petit retard, à 5 ou 10 euros en cas
d’oubli de sa carte d’identification, et jusqu’à 3 jours de
salaires pour une journée d’absence.
2.4 Des horaires de travail
insoutenables
« J’ai l’impression de travailler dans des conditions
proches de l’esclavage pour fabriquer des jouets destinés
à l’exportation. Je n’ai même pas le temps de dormir.
Je voudrais démissionner mais ce n’est pas facile : la
direction retient 45 jours de notre salaire. »
Témoignage d’une ouvrière de Tianyu Toys.
Il s’agit d’une spécificité propre à l’industrie du jouet.
En effet, dans ce secteur, la demande croît de manière
significative avant les fêtes de Noël, ce qui conduit à un
pic de production entre les mois de juin à septembre.
De nombreuses usines embauchent de la main-d’œuvre
supplémentaire ou sous-traitent leur production, mais
elles augmentent également les horaires de travail et
rendent les heures supplémentaires obligatoires ! Une
journée normale de travail qui fait généralement 12 heures
peut ainsi se prolonger jusqu’au lendemain matin avec
les heures supplémentaires. Quand les carnets de
commande se remplissent en haute saison, les emplois
du temps ne prévoient plus un seul jour mensuel de
repos, et les ouvriers sont contraints de travailler plus de
400 heures par mois.
supplémentaires à ses employés, mais dans la limite de
36 heures par mois. Les heures supplémentaires doivent
normalement être rémunérées 50 % de plus que les
heures « normales », 100 % de plus si elles interviennent
pendant des jours de repos, et 200 % de plus lors des
jours fériés.
2.5 Des conditions de travail
indécentes
L’hébergement et la nourriture fournis aux ouvriers sont
souvent décrits comme misérables. Chaque dortoir
accueille jusqu’à 16 personnes dans des lits superposés.
Les sanitaires, douches et toilettes, sont communs à tout
un étage et sont loin d’offrir une quelconque intimité. En
2007, dans l’usine Duoyuan Plastic Production Co-LTD,
qui fournit Hasbro (MB, Parker, Playskool) et Sanrio (Hello
Kitty), plus de 100 ouvriers devaient partager une unique
salle de bain.
La nourriture fournie par la direction de ces usines coûte
en général moins cher qu’à l’extérieur, mais leur qualité
et leur quantité sont bien souvent insuffisantes. Elle est
décrite comme « pire que de la nourriture à cochons ».
Plus de 100 yuans par mois sont automatiquement
déduits des salaires des ouvriers, qu’ils mangent ou pas
à la cantine de l’usine.
De nombreux ouvriers sont exposés à des substances
toxiques telles que de la peinture ou de la colle pendant
de très longues périodes de travail et sans protection
adéquate. La ventilation n’est pas aux normes, le matériel
de protection n’est pas distribué ou est inutilisable et les
ouvriers ne passent aucune visite médicale, bien que le
droit du travail chinois l’exige théoriquement.
En 2001, les statistiques du gouvernement chinois
révélaient 110 000 décès liés au travail. Il est toutefois
probable que le nombre réel de décès soit bien
supérieur…
Le droit du travail chinois exige des employeurs qu’ils
fournissent à leurs employés la sécurité sociale, une
assurance santé et un système de retraite. Il est
cependant largement ignoré, d’autant plus facilement que
de nombreux ouvriers ne signent même pas de contrat
de travail. En conséquence, le droit à des indemnités ou
à des congés maternité est également bafoué.
LES CONDITIONS DE TRAVAIL DANS
L’INDUSTRIE DU JOUET
D’après le droit du travail chinois, une journée normale
de travail ne doit pas dépasser 8 heures et une semaine
normale ne doit pas excéder 44 heures. De façon
exceptionnelle, il est possible de faire faire des heures
#2
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pas du C'est jeu !
décentes dans travail l'industrie de du jouet
pour Campagne des conditions
En 1993, deux incendies ont ravagé deux usines de
jouets : plus de 200 ouvriers ont péri dans les flammes,
600 autres ont été blessés. Pour la première fois, le
monde a prêté attention à la situation des travailleurs
de l’industrie du jouet. Le bilan humain de ces tragiques
accidents a été alourdi par des manquements graves à la
sécurité des ouvriers : les sorties de secours et les autres
issues étaient notamment fermées à clef. L’une de ces
usines, à Shenzhen, fournissait le géant du jouet italien
Chicco.
Des milliers de citoyens du monde entier ont alors exprimé,
à travers différentes campagnes, leurs préoccupations
quant aux conditions de sécurité des ouvriers, aux
violations du droit du travail dans les usines de jouets et
à la responsabilité des multinationales basées aux États-
Unis et en Europe.
Avec le temps, ces revendications ont eu de plus en plus
de mal à se faire entendre. En 2007, suite au scandale des
jouets au plomb, le géant américain Mattel a été contraint
de rappeler plus de 18 millions de jouets contenant des
peintures toxiques et des petits aimants mal assemblés.
Le monde occidental, choqué d’apprendre que des
jouets importés de Chine pouvaient mettre en danger la
santé de ses enfants, s’est alors de nouveau intéressé
aux conditions de travail misérables des ouvriers du
jouet en Chine et a commencé à poser des questions
sur les conséquences pour les ouvriers d’une exposition
prolongée à ces produits toxiques.
La campagne C’est pas du jeu ! est une initiative menée
par une coalition d’organisations non gouvernementales
(ONG) en France, en Autriche, en République tchèque,
en Pologne et en Roumanie, visant à informer les
consommateurs et citoyens occidentaux de la situation
actuelle des travailleurs chinois dans l’industrie du jouet.
Avec la crise économique mondiale, de nombreux
ouvriers du Delta de la rivière des Perles - là où la
plupart de nos jouets sont fabriqués - devraient perdre
leur emploi. Même si aujourd’hui le recours aux heures
supplémentaires obligatoires est de fait plus rare, la
baisse des commandes signifie une baisse de revenus et
faute d’un engagement fort de la part des entreprises du
jouet, les conditions de vie et de travail de ces ouvriers
en pâtiront.
Notre objectif est d’élever les conditions de travail au
niveau des normes fondamentales de l’Organisation
internationale du travail (OIT), tout en diminuant l’impact
environnemental de l’industrie du jouet. La grande
majorité de la main-d’œuvre dans l’industrie du jouet
étant des féminine, la campagne C’est pas du jeu !
s’efforce d’inclure la question du genre dans sa stratégie
et son approche. La campagne C’est pas du jeu !
est également consciente de la structure actuelle de
l’industrie internationale du jouet qui recourt à une maind’œuvre
majoritairement migrante. Ces constats sont
donc autant de défis particuliers à relever.
3. 1 Principales cibles
La campagne C’est pas du jeu ! vise à améliorer les
conditions de travail et à donner aux ouvrières et
ouvriers de l’industrie du jouet les moyens de mettre fin à
l’oppression, à l’exploitation et aux mauvais traitements
dont ils sont victimes.
La campagne C’est pas du jeu ! identifie quatre grandes
catégories d’actions qui, à terme, doivent nous permettre
d’atteindre nos principaux objectifs :
- Faire pression sur les entreprises afin qu’elles s’assurent
que les jouets qu’elles vendent sont fabriqués dans des
conditions de travail décentes ;
- Soutenir les travailleurs, les syndicats et les ONG dans
les pays sous-traitants ;
- Sensibiliser les consommateurs en leur donnant accès
à une information juste et précise sur les conditions de
travail dans l’industrie mondiale du jouet, afin de les inciter
à user de leur influence en tant que consommateurs ;
- Plaider pour l’adoption d’une législation garantissant
des conditions de travail décentes et contraignant
gouvernements et entreprises à devenir des acteurs
responsables.
C’EST PAS DU JEU ! CAMPAGNE POUR DES CONDITIONS
DE TRAVAIL DECENTES DANS L’INDUSTRIE DU JOUET
C’est pourquoi nous avons besoin de VOUS !
#3

3. 2 Principales demandes
La campagne C’est pas du jeu ! portera les demandes
suivantes dans l’ensemble de ses activités. Ces
demandes seront déclinées et détaillées par nos
partenaires de Hong Kong et de Chine continentale afin
de refléter exactement les revendications des ouvriers
pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
- Le respect du droit national du travail.
- La signature systématique de contrats de travail.
- L’absence de travail forcé.
- L’absence de discrimination.
- La fin du travail des enfants.
- La garantie d’un « revenu minimum vital » (plutôt qu’un
salaire minimum).
- Des journées de travail qui ne soient pas excessivement
longues.
- La garantie de conditions de travail décentes, exemptes
de risques pour la santé ou la sécurité.
- L’entière responsabilité des entreprises à l’égard des
travailleurs tout au long de leurs chaînes de production.
- La transparence des informations fournies par les
entreprises sur leurs chaînes de production.
- Un contrôle indépendant des entreprises ayant adopté
un code de conduite par des organismes multipartites
de vérification.
- Un système d’audit multipartite dans le cadre du
processus de certification du programme « CARE
Process » mis en place par le Conseil international de
l’industrie du jouet (ICTI).
L’une de nos principales demandes concerne
l’instauration d’un contrôle régulier des normes
fondamentales du travail. Aujourd’hui, il n’existe aucune
institution indépendante comprenant des syndicats et
des ONG pour contrôler les entreprises.
« Les codes de conduite et les audits ne seront pas
suffisants à eux seuls pour renforcer les droits des
travailleurs tant que les entreprises ne seront pas prêtes
à payer le vrai coût de revient d’un produit, c’est-à-dire
un produit dont les conditions de fabrication respectent
les dispositions de leurs codes » déclarait China Labour
Watch dans un communiqué de presse en août 2007.
C’EST PAS DU JEU ! CAMPAGNE POUR DES CONDITIONS
DE TRAVAIL DECENTES DANS L’INDUSTRIE DU JOUET
Action fair spielt © 2007
#3
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de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
Malheureusement, il n’existe pas de label pour des
jouets « éthiques » et nous n’avons aucune liste de
revendeurs ou producteurs « éthiques » à vous fournir.
Nous ne sommes pas encore en mesure de soutenir ou
de recommander des entreprises.
Au fil des ans, de nombreuses entreprises se sont dotées
de leurs propres « codes de conduite ». Certains se
réfèrent aux normes de l’OIT. C’est un progrès politique.
Néanmoins, il est difficile de vérifier si ces entreprises ont
effectivement mis en place les normes évoquées dans
ces codes.
La campagne C’est pas du jeu ! estime qu’il est important
pour les syndicats et les ONG et pour les travailleurs euxmêmes
de participer à la mise en œuvre des codes de
conduite. En ce sens, nous pensons que l’engagement
des entreprises dans des « initiatives multipartites » est
un premier pas. De telles initiatives permettent de réunir
différents acteurs : industriels, organisations syndicales,
ONG etc. autour d’un problème spécifique à régler.
En l’occurrence, ces initiatives contrôlent et vérifient la
conformité des pratiques aux codes de conduite.
Aucune initiative de ce type n’existe encore dans le
secteur du jouet. Le Conseil international de l’industrie du
jouet (ICTI) a initié un programme de production éthique
appelé « CARE Process », lequel s’efforce de garantir un
« environnement de travail sûr et humain aux ouvriers de
l’industrie du jouet partout dans le monde ». L’ICTI est
composé de 22 membres représentant les associations
nationales du jouet dans le monde entier et adopte une
approche en deux temps.
Le premier temps implique une adhésion au programme
« Date Certain » qui réunit 612 entreprises des pays
membres de l’ICTI et de neuf autres pays, y compris
la République tchèque et la Pologne. À partir d’une
certaine date, ces acheteurs s’engagent à ne traiter
qu’avec des usines participant au « CARE Process ». Ces
usines doivent soit être déjà détentrices d’un certificat
de conformité délivré par l’ICTI, soit être en cours de
certification. Le second temps du travail de l’ICTI dans
le « CARE Process » se concentre sur la Chine, Hong
Kong et Macao où des programmes approfondis sont en
cours pour auditer les usines qui produisent des jouets
pour le compte de multinationales et, le cas échéant, leur
délivrer des certificats de conformité. A l’heure actuelle,
792 usines sont certifiées et 1935 sont enregistrées dans
le programme « CARE Process ». D’après un rapport de
2008, sur les 61 contrôles de qualité inopinés dans des
usines déjà certifiées ou enregistrées, réalisés suite à des
faits suspects, l’ensemble des usines auditées auraient
réussi à tromper les auditeurs. Les certificats délivrés
par l’ICTI ne signifieraient donc pas grand-chose. Dan
Viederman de Vérité, une ONG engagée dans l’audit
social, résume la situation : « la sophistication des
efforts de contrôle est souvent contrebalancée par la
sophistication de la falsification des documents et du
détournement des contrôles. » De nombreux patrons et
directeurs d’usines forment et rémunèrent leurs ouvriers
pour qu’ils répondent « correctement » aux auditeurs,
ils ont des systèmes de double comptabilité et falsifient
fiches de paye et contrats de travail.
En l’absence de syndicats indépendants en Chine, il est
encore plus important de sonder les ouvriers en dehors
de leur lieu de travail afin d’obtenir des informations
exactes sur leurs conditions de travail et de vie. Un
contrôle réellement indépendant doit faire intervenir
des représentants syndicaux élus, des ouvriers et des
ONG, doit être transparent dans toutes ses étapes et
doit permettre d’obtenir des réponses vérifiables, justes
et fiables.
La procédure de l’ICTI soulève d’autres problèmes :
comment les usines chinoises peuvent-elles satisfaire
aux critères de la certification quand les multinationales
leur imposent des délais et des prix irréalistes dans
leurs commandes Pour les multinationales du jouet, il
est très facile de s’engager dans le programme « Date
Certain » et de se faire ainsi une réputation d’acheteurs
« responsables » puisque la conformité n’est pas vérifiée.
Et nous ne devons pas oublier que l’ICTI est avant tout
une association de l’industrie du jouet. Son objectif
premier est de « promouvoir les intérêts de l’industrie du
jouet dans ses 21 pays membres ».
Jouets “Ethiques” et initiatives multipartites
#4

Jouets « alternatifs » ou
« éthiques »
Il est possible de trouver de nombreux jouets « éthiques »
ou « alternatifs ». Ce sont en général des jouets en bois
ou artisanaux qui sont produits en Europe ou dans les
pays en développement et vendus dans les boutiques
« éthiques ». Pour certaines occasions, ces jouets sont
une belle alternative, mais en comparaison des ventes
mondiales, il faut reconnaitre qu’il s’agît de produits de
niche qui ne sont pas en mesure de concurrencer les
grandes marques telles que Mattel, Disney ou Hasbro.
C’est pour cette raison que cette campagne vise à
amorcer un dialogue avec les géants du marché et à leur
faire entendre nos préoccupations pour de meilleures
conditions de travail pour tous les ouvriers du jouet.
Jouets “Ethiques” et initiatives multipartites
Action fair spielt © 2007
#4
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de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
Boycotter
Surtout pas ! La campagne C’est pas du jeu ! ne veut pas
que les ouvriers perdent leurs emplois. Le pire qui pourrait
arriver serait que les entreprises décident de rompre tout
lien avec une usine ou un pays et de délocaliser. Nous
encourageons les consommateurs à continuer d’acheter
des jouets et les entreprises à continuer de les produire,
mais en ne mettant pas une pression insoutenable
sur les ouvriers pour qu’ils les fabriquent plus vite et
moins cher, dans des conditions de travail misérables.
Nous demandons aux consommateurs de nous aider
à exiger de l’industrie qu’elle adopte un comportement
responsable et développe des relations éthiques durables
avec ses fournisseurs. Pour ce faire, l’industrie du jouet
doit continuer de travailler avec les usines et les pays
concernés.
5.1 Utilisez votre pouvoir de
consommateur – posez des
questions, distribuez des cartes
L’objectif de toute entreprise est de proposer des produits
qui répondent à un besoin. Grâce aux études de marché,
les entreprises connaissent les produits qui « marchent »
et ceux qui ne « marchent pas ». Les échanges entre
consommateurs et producteurs sont permanents. Si la
demande pour des produits « éthiques » ou « équitables »
augmente, les entreprises devront y répondre et adapter
leurs stratégies de production.
Il existe un moyen très simple pour les particuliers de
demander des conditions de travail décentes. Posez
des questions au personnel de votre magasin préféré.
Il est normal de poser des questions sur les tailles, les
couleurs et la qualité des jouets, alors pourquoi ne pas
poser une question différente la prochaine fois
Voici quelques-unes des questions que vous pourriez poser :
- Savez-vous où ce jouet a été fabriqué
- Savez-vous si cette marque s’est dotée d’un code de
conduite
- Savez-vous ce que contient ce code de conduite
- Savez-vous si ce code est contrôlé
- Avez-vous vu l’un de ces rapports d’audit
Si les vendeurs répondent ‘oui’à l’une de ces questions,
n’hésitez pas à leur demander des preuves et/ou comment
ils le savent. La plupart du temps, le personnel du
magasin ne saura pas répondre, mais si nous continuons
à poser des questions, leur direction devra, dans une
certaine mesure, trouver des réponses à leur donner.
Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec ces questions,
utilisez les cartes fournies par la campagne C’est pas du
jeu ! Elles posent les mêmes questions et attendent une
réponse écrite de la part du magasin. Plus le magasin
recevra de cartes, plus sa direction se sentira incitée à
réagir et à poser les mêmes questions à son fournisseur
pour être en mesure de satisfaire ses clients.
Demandez à vos amis et à vos collègues d’en faire autant !
Plus les gens s’intéresseront à la provenance des jouets
qu’ils achètent pour leurs enfants, plus l’impact sera fort.
Nous vous ferons parvenir autant de cartes que nécessaire !
Envoyez-nous un email à info@peuples-solidaires.org
Une autre possibilité est d’acheter vos jouets dans une
boutique « éthique » près de chez vous, ou de chercher
des jouets « Made in France / Europe ». Vous aurez
ainsi l’assurance que ces jouets ont été produits dans
de meilleures conditions de travail. En agissant ainsi,
vous soutenez des magasins et des entreprises qui se
préoccupent de la situation des ouvriers et vous signifiez
à leurs concurrents qu’ils perdront des parts de marché
s’ils ne réussissent pas à faire de même.
5.2 Participez aux Appels
Urgents
La campagne C’est pas du jeu ! développe et diffuse
des appels à une action immédiate (appelés « Appels
Urgents ») afin de soutenir les ouvriers du jouet dans des
cas particuliers de violation de leurs droits.
Un Appel Urgent contient une demande d’intervention
de la part des ouvriers (par exemple, envoyer une lettre,
un email ou un fax de protestation à un patron d’usine)
pour que nous les soutenions quand leurs droits ne sont
pas respectés. En général, nous vous fournirons une
lettre type à envoyer au propriétaire/marque/entreprise
en question.
La campagne C’est pas du jeu ! et ses partenaires reçoivent
ces appels de la part des ouvriers fabriquant des jouets
pour le compte des chaînes de production internationales
des principales grandes marques multinationales.
Comment agir
#5

Ces multinationales sont sensibles à l’opinion publique.
C’est pourquoi les revendications exprimées par les
militants et le public peuvent avoir un impact.
Il vous suffit d’envoyer un email à info@peuples-solidaires.
org ou de téléphoner au 01 48 58 21 85 pour vous
inscrire sur la liste de diffusion des Appels Urgents ! Vous
serez informé/e chaque fois que nous aurons besoin
de votre aide pour un cas particulier. C’est un moyen
facile de participer à une action globale et de soutenir les
revendications des travailleurs par e-mail, fax ou lettre.
Ce genre de mobilisation a déjà permis d’aider de
nombreux ouvriers à faire valoir leurs droits !
En 2008, près de 4 000 consommateurs ont envoyé des
lettres au Président-directeur général (PDG) de Disney et
à son équipe Responsabilité sociale d’entreprise (RSE).
Plus de 30 organisations de protection des droits de
l’Homme et des travailleurs ont appuyé un communiqué
demandant à Disney de respecter son propre code de
conduite et de mettre en place un mécanisme de contrôle
sérieux impliquant ouvriers, syndicats et ONG. Grâce à
cette mobilisation, Disney a, pour la première fois, été
contrainte de répondre.
5.3 Signez les pétitions
Faire signer des pétitions est un autre moyen de
contribuer à l’amélioration des conditions de travail dans
les usines de jouets. Collecter des signatures prend plus
de temps que signer les Appels Urgents, c’est pourquoi
les pétitions s’attaquent plus à des problèmes d’ordre
général qu’à des cas individuels d’ouvriers ayant besoin
d’aide. Les signataires interpellent les multinationales sur
les violations des droits de l’Homme et des travailleurs
dont sont responsables leurs filiales et les usines qui
fabriquent leurs jouets. Parallèlement, ces multinationales
se rendent compte que leurs clients veulent savoir où et
comment sont produits les jouets qu’ils achètent pour
leurs enfants et qu’ils préfèrent acheter des produits
éthiques.
La pétition « Jouez le jeu pour les JO ! », pour le respect
des droits des travailleurs dans l’industrie du sport, a été
signée par plus d’un demi-million de personnes dans le
monde entier ! Les multinationales concernées n’ont pas
pu l’ignorer et ont invité les organisateurs à dialoguer.
5.4 Organisez une fête du jouet
Il est très à la mode de nos jours d’organiser des fêtes à
thèmes à l’occasion d’anniversaires, de crémaillères etc.
Pourquoi ne pas organiser une fête du jouet Invitez vos
amis à une fête du jouet en leur demandant d’apporter
leurs jouets préférés ou ceux de leurs enfants. Informezles
de la situation préoccupante actuelle et amorcez
Collectez des signatures
Vous pouvez signer individuellement les Appels
Urgents tout comme les pétitions. Évidemment,
si vous demandez à vos amis et collègues de
signer eux aussi un Appel Urgent, les résultats
pour les travailleurs n’en seront que plus forts.
Quant aux pétitions, vous pouvez prendre une
liste et passer voir vos collègues. N’oubliez pas
d’ajouter vos commentaires personnels tels que
« Je pense que c’est ce qu’il faut faire, apportez
vous aussi votre soutien ! »
Partagez vos connaissances
Désormais, vous connaissez bien l’industrie du
jouet, les travailleurs, leurs conditions de travail
et de vie, la campagne C’est pas du jeu ! et les
nombreux moyens d’action. Ne gardez pas tout ce
savoir pour vous ! Parlez-en autour de vous. Vous
serez surpris de constater que nombre de vos
collègues et amis n’en ont jamais entendu parler et
souhaitent en savoir plus. Peut-être seront-ils prêts
à s’impliquer avec vous, avec nous.
une discussion sur les jouets et le nombre incroyable
de jouets que les enfants possèdent. Questionnezvous
sur vos propres comportements en tant que
consommateur. Débattez de l’utilité des jouets comme
outils pédagogiques et de leur signification. Cette fête
du jouet est aussi l’occasion d’échanger des jouets, ou
d’organiser un vide grenier. Vous prendrez beaucoup
de plaisir à discuter de ces questions pendant que
les enfants s’amusent. D’autres idées de fête du jouet
sont disponibles dans notre Kit d’information ou sur
www.peuples-solidaires.org
5.5 Formez votre équipe
Participer aux activités proposées ci-dessus n’est pas
très difficile et ne prend pas beaucoup de temps. Mais
cela nécessite une bonne dose de courage. Votre
récompense sera votre expérience. Premièrement, vous
deviendrez un expert et un militant compétent sur les
problèmes de l’industrie du jouet. Deuxièmement, vous
ferez partie d’un processus de restructuration global dans
lequel vous pourrez faire valoir vos droits, préoccupations
et souhaits de citoyen dans un discours dynamique et
constructif. Vous ne sauverez peut-être aucune vie mais
vous en améliorerez de nombreuses !
Alors pourquoi ne pas utiliser ce savoir et, avec d’autres,
organiser un événement public
Comment agir
#5
PEUPLES
Solidaires
en association avec

C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
6.1 Constituez un groupe de
travail
Si vous avez des amis dynamiques, si vous êtes
membre d’une association, d’une paroisse, d’une
organisation syndicale ou d’un parti politique, ou si
vous êtes responsable d’un groupe de jeunes, etc. vous
n’aurez sans doute aucune difficulté à motiver les gens à
s’impliquer dans vos actions. Il peut être utile de coopérer
avec d’autres associations ou organisations intéressées
par le problème des conditions de travail dans l’industrie
du jouet. En tout cas, plus le groupe sera large, plus les
idées seront innovantes, plus vos connaissances seront
grandes et plus votre action sera significative.
Une action peut, bien sûr, partir d’une initiative individuelle.
Un groupe de travail ne doit pas rassembler plus de cinq
à sept personnes. Si le groupe dépasse sept personnes,
les réunions seront plus difficiles à gérer. Néanmoins,
pour réussir une action, les membres du groupe de
travail doivent collaborer avec ceux qui détiennent une
expertise particulière. Il est toujours utile de faire intervenir
des experts.
Il convient aussi de contacter des personnalités locales.
Même si elles ne sont pas en mesure de participer à la
préparation, elles seront peut-être prêtes à apporter un
soutien financier ou à devenir porte-parole de l’action.
Il est particulièrement important d’impliquer des gens
crédibles, de bonne réputation.
Composition du groupe de
travail
Il vous faut désigner un chef de projet. Cette personne
coordonne les réunions et fixe le planning de l’action.
Partagez les tâches et décidez du rôle de chacun. Trouvez
un moyen de prendre les décisions au sein du groupe.
Discutez des différentes phases du planning, du début
jusqu’à la fin, et divisez-les en étapes simples. Cela vous
aidera à organiser votre temps. Pour que les réunions de
travail soient efficaces, limitez-les à une heure et demi et
préparez un ordre du jour précis pour chaque réunion.
Même si vous ne respectez pas toujours ce cadre, il vous
aidera à ne pas vous éparpiller.
Garantir une bonne
coopération
A la fin de chaque réunion, vous devez être en mesure de
répondre à ces questions : Qui fait quoi Pour quand
Avec qui Vous trouverez en annexe un questionnaire
type. Il convient de vérifier les responsabilités de chacun
à la fin de chaque réunion. Faites des comptes-rendus
que le chef de projet enverra à tous les participants, afin
de préciser les questions débattues et les objectifs. Les
comptes-rendus permettent aussi de tenir au courant
ceux qui n’ont pas pu participer aux réunions.
6.2 Identifiez le problème
Après avoir réuni des militants et formé un groupe,
vous devrez décider du problème auquel vous voulez
vous attaquer. Il ne sera probablement pas très difficile
d’identifier un sujet d’actualité spécifique. Rendezvous
sur www.peuples-solidaires.org pour connaître
les besoins. Si vous n’êtes pas sûr de savoir ce qui est
vraiment important, n’hésitez pas à nous téléphoner.
Après avoir choisi un sujet, gardez à l’esprit votre groupe
cible et planifiez vos activités en fonction. Les grandes
marques sont très novatrices quand il s’agit d’avantages
comparatifs. Malheureusement, il ne vous sera pas très
difficile de trouver à tout moment des raisons d’agir.
Il est très important de vous concentrer sur un problème
concret et un mot d’ordre auquel rallier votre action.
Voulez-vous cibler une marque spécifique Quel est
l’objet de votre action Est-ce par exemple d’améliorer
les conditions de travail dans l’usine XY Qui est la cible
de l’action Quel événement près de chez vous serait
propice à l’action Si vous réussissez à tisser un lien
entre votre action et un événement local/régional, vous
pouvez être sûr d’attirer l’attention du public local.
6.3 Touchez votre cible
Le meilleur des plannings ne sera d’aucune utilité si
vous ne choisissez pas les bons moyens d’atteindre
votre groupe cible. Si vous souhaitez toucher les parents
pour qu’ils s’engagent pour des conditions de travail
décentes dans l’industrie du jouet, vous devez réfléchir à
une information qui aura une signification spéciale pour
eux et aux meilleurs moyens de la leur transmettre.
Pour atteindre vos groupes cibles, suivez cette règle
Une action reussie en 10 etapes
#6

d’or : plus vous en appellerez à des sens différents, plus
votre action sera intéressante et passionnante. Dans ce
contexte, portez une attention particulière aux outils que
vous utiliserez !
6.4 Lieu
Le lieu de l’action est très important car il agit sur
l’atmosphère que vous voulez créer. Vous devez être
en mesure d’y transmettre l’esprit de votre action. Vous
devez trouver un lieu qui attire votre groupe cible !
Rassemblement ou
événement
Un rassemblement est une catégorie particulière de
réunion impliquant un très grand nombre de personnes,
une manifestation ou un rallye par exemple. Il se distingue
d’autres événements tels que des fêtes ou des soirées
dansantes.
La liberté d’assemblée est un droit fondamental de
tous les citoyens. La loi française dispose que les
rassemblements doivent être annoncés par écrit à la
préfecture, au moins 10 jours à l’avance.
Autorisation
Pour organiser un événement dans un lieu public, vous
devrez en demander l’autorisation à la mairie ou à la
préfecture. En général, il suffit d’envoyer une demande
par fax au service concerné avec les renseignements
ci-dessous mais renseignez-vous auprès des
administrations locales !
- Nom, adresse et numéro de téléphone des personnes
responsables de l’action
- Lieu de l’action : adresse exacte, date et heure (début
et fin).
- Matériel à installer : tentes, tables, stands, etc.
- Type de manifestation (statique ou itinérante, bruyante
ou non).
- Nombre approximatif de participants attendus
.
Repérages
Chaque lieu présente des caractéristiques différentes.
Vous devez étudier en détail les différents lieux possibles
(les parcs, les écoles, les champs, les rues, etc.) afin
de définir ce que vous pourrez ou ne pourrez pas faire.
Si vous prévoyez d’utiliser de la craie sur la chaussée,
installez-vous dans une rue goudronnée ou dans un
square. Si vous ne trouvez que des rues pavées, utilisez
du scotch pour marquer le sol. Il tient bien et peut
facilement être retiré.
Si vous avez besoin d’électricité ou d’eau, vérifiez leur
accessibilité sur le lieu que vous avez choisi.
Si vous voulez organiser votre action en extérieur, préparezvous
à d’éventuelles averses. Les affiches peintes à l’eau
seront vite illisibles et les figurines en carton ne tiendront
pas longtemps si vous ne les protégez pas de la pluie.
Pour être plus tranquille, prévoyez une solution de replis
en cas de mauvais temps. Parfois une petite tente peut
suffire à protéger le matériel le plus important.
6.5 Délais
Ne sous-estimez pas l’importance des délais dans votre
planning. De nos jours, la fréquence des événements
s’accélère, prenez soin de ne pas choisir la même date
qu’un autre grand événement dans la même région ou
qu’une autre action sur le même thème. L’objectif de votre
action est d’informer le plus grand nombre, ce qui sera
d’autant plus efficace si vous êtes en « pole position ».
Dans la plupart des communes, des plannings indiquent
l’ensemble des événements prévus dans le mois.
Bien sûr, il est toujours possible de choisir une journée
internationale telle que la Journée des droits de l’Homme
ou la Journée internationale de la femme, etc. Ce sont en
général de bons leviers. (Vous trouverez d’autres idées
en parcourant la liste des journées internationales sur
www.wikipedia.org)
Prévoyez au moins deux mois ou plus pour la préparation.
Vous aurez ainsi suffisamment de temps pour obtenir les
autorisations nécessaires, chercher des sponsors, etc.
Cela vous laissera également le temps d’inviter le public,
de communiquer sur votre opération, et de produire les
outils dont vous aurez besoin. Bien sûr, la campagne
C’est pas du jeu ! vous fournira tout le matériel utile à
votre action.
Une action reussie en 10 etapes
#6
PEUPLES
Solidaires
en association avec

C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
6.6 Outils
Le mot « action » le suggère déjà, il ne s’agit pas
seulement de diffuser des informations mais aussi
d’impliquer le public. Les paragraphes suivant vous
expliquent comment y parvenir.
Avant l’action
Pour attirer l’attention sur votre événement en amont, il
est judicieux d’en faire la publicité. Vous pouvez imprimer
des tracts, les distribuer ou les déposer dans des
endroits stratégiques, là où ils toucheront votre groupe
cible. Dans le cadre d’un groupe de travail idéal qui se
partage les tâches, vous pouvez coller des affiches dans
les magasins ou les espaces réservés autour du lieu de
votre action !
Vous pouvez aussi bien sûr commander des dépliants
et d’autres outils en écrivant à info@peuples-solidaires.
org. Si vous prévoyez d’imprimer vous-même des outils,
n’oubliez pas les logos de vos soutiens et sponsors.
Pendant l’action
La règle d’or concernant les outils que vous utilisez
pendant l’action est la suivante : plus les outils et
accessoires sont grands et originaux, plus votre action
sera marquante. Quelques personnes distribuant des
tracts n’attirent pas vraiment l’attention. Utilisez de
grandes affiches et bannières ainsi que des figurines
démesurées pour faire de l’effet. Invitez le public et les
passants à vous rejoindre, vous leur laisserez ainsi une
impression encore plus grande. Intéressez-les ! Vos outils
ne doivent pas forcément être coûteux, soyez seulement
créatif ! Mais surtout, souvenez-vous toujours que vos
outils doivent être cohérents avec votre action et votre
message. Ils doivent être clairs et précis. Cela signifie
donc que vous devez orienter la créativité de votre groupe
de façon à atteindre votre objectif et non le saper.
une réelle trousse de secours mais aussi des ciseaux,
du scotch, de la colle, des punaises, des petits outils tels
que marteau et tournevis, des stylos et un bloc-notes, et
de la ficelle. Grâce à tout ce matériel, l’action se déroulera
sans problème, même si des choses ont été oubliées à
la maison.
6.7 Script/scénario
Il s’est avéré très utile d’écrire des scripts pour les
actions. Dans le script, vous diviserez votre action en
petites étapes simples et détaillées. Les informations
suivantes doivent s’y trouver : l’ordre chronologique et un
rétro planning (prévoyant suffisamment de temps pour les
imprévus), les personnes responsables (y compris leurs
suppléants et leurs numéros de téléphone !) et les tâches
exactes qui leur sont assignées. Si vous utilisez des
outils qui seront distribués par les personnes chargées
de la mise en œuvre des différentes étapes, vous devez
aussi le mentionner dans le script. Vous pouvez remettre
ce script aux personnes qui ne sont pas directement
impliquées dans l’action mais qui sont incontournables :
un gardien qui ouvre et ferme les portes du lieu que vous
occuperez ou un concierge qui s’occupe de l’électricité
et de l’eau. Ils doivent être au courant des dates et
horaires exacts de votre action.
6.8 Répétition
Quelle que soit votre action, vous devez prévoir du
temps pour répéter. C’est important. Et c’est d’autant
plus important que le nombre de personnes impliquées
est grand, surtout si différents acteurs sont supposés
coopérer pendant l’action. Pendant la répétition, vous
pourrez vérifier que vous avez pensé à tout ! Vous pourrez
aussi en profiter pour tester vos équipements techniques.
Nous le savons tous, nous ne pouvons jamais compter
sur ces machines quand nous en avons besoin… Et
souvenez-vous, il n’y a pas de bon spectacle sans
répétition ratée ! Astuce : invitez des amis à la répétition !
Une action reussie en 10 etapes
Posez-vous ces quelques questions : les outils sontils
attrayants Sont-ils adaptés au groupe cible
Correspondent-ils aux problèmes et au lieu Y a-t-il
des outils déjà existants que vous pourriez utiliser (des
costumes par exemple) Vous n’avez pas à toujours
tout inventer vous-même. Et enfin, n’oubliez pas les
« trousses de premier secours ». Elles doivent contenir
6.9 Presse
Même si les relations presse sont difficiles à gérer, n’ayez
pas peur d’informer les médias de votre action. Car
même si vous réussissez à attirer beaucoup de monde
avec votre action, ça ne vaudra jamais un article dans
un quotidien ! Gardez en tête la règle d’or des médias :
les événements qui ne sont pas couverts n’existent pas !
#6

Ne sous-estimez donc pas l’importance des médias.
Même s’il ne s’agit que d’un petit article ou d’une brève,
ils sauront trouver leurs lecteurs. Vous pouvez largement
contribuer à une bonne couverture presse.
Les communiqués de presse
Les actions publiques manquent cruellement de
communiqués de presse intéressants. Un communiqué de
presse professionnel sera plus efficace et impressionnera
les journalistes. Même si vous ne faites pas les gros titres
de votre quotidien, utilisez les médias pour défendre
votre cause. Demandez un communiqué de presse type
à Marie-Anne de la Fédération.
Le chemin des gros titres
Les journalistes sont toujours pressés. Votre communiqué
de presse doit donc être court (quelques paragraphes),
ciblé, facile à lire et doit contenir des informations
intéressantes. Indiquez le plus important en premier,
à savoir les réponses aux questions suivantes : QUI ;
QUOI ; OU ; QUAND ; et POURQUOI. Utilisez un style
d’écriture dynamique pour capter l’intérêt des lecteurs
et des citations pour plus d’authenticité et mettre en
valeur le texte. Citez des « héros locaux », comme le
maire ou un personnalité connue et si aucun « héros
local » n’est disponible, citez-vous vous-même en tant
qu’organisateur.
Votre communiqué de presse doit être attrayant. On doit
pouvoir facilement distinguer le titre, le sous-titre et le
corps du texte. N’oubliez pas de mentionner la date,
l’heure exacte et le lieu de l’événement. Les coordonnées
d’une personne contact (nom, e-mail, adresse, téléphone
portable, site Internet) sont au moins aussi importantes
que le texte lui-même, pour les journalistes qui
souhaitent avoir plus de renseignements. Envoyez votre
communiqué de presse par e-mail et téléphonez ensuite
aux principaux journalistes pour vérifier qu’ils l’ont bien
reçu. Vous pouvez aussi en profiter pour leur demander
s’ils ont besoin de renseignements complémentaires et
de confirmer leur présence. Ces appels téléphoniques
sont importants à l’heure où les e-mails inondent nos
messageries.
Faites valoir vos
connaissances
Si vous ne réussissez pas à faire venir de journaliste lors
de votre action, écrivez vous-même un petit article et
envoyez-le à quelques journaux. Souvent, ils n’ont tout
simplement pas le temps de venir. Parfois, ils préfèrent
qu’on aille les voir directement dans leurs rédactions,
surtout quand il s’agit de médias régionaux et de
quotidiens couvrant des sujets locaux. Qui pourrait le
faire mieux que vous Par vos recherches, vous avez
acquis de nombreuses compétences et vous avez
beaucoup à partager. Alors faites-vous interviewer. Vous
ferez gagner du temps au journaliste et augmenterez vos
chances d’être publié.
Dossier de presse
Vous avez obtenu un rendez-vous dans une rédaction
Un journaliste a confirmé sa présence lors de votre
événement Vous avez donc besoin d’un dossier de
presse. Il doit être plus détaillé que votre communiqué
de presse et contenir bien plus d’informations. Ajoutez-y
les outils de fond de la campagne C’est pas du jeu ! et
de votre action (tracts, organisations partenaires etc.), un
CD de photos et le « petit quelque chose » difficile à jeter
et qui restera sur le bureau du journaliste. Votre dossier
de presse sera peut-être un peu volumineux, mais ainsi, il
disparaîtra moins vite sous la pile des autres dossiers…
Ne soyez pas déçu si vos efforts restent vains. Restez
motivé et essayez encore. Le cerveau des journalistes
fonctionne comme celui de tout le monde : c’est
en répétant plusieurs fois la même chose que vous
parviendrez à marquer leur esprit, il faut du temps pour
que la confiance s’instaure. Vous verrez, un jour votre
action fera la Une !
6.10 Pense-bête
Prêt à entrer dans l’arène Vous êtes sûr que vous
n’avez rien oublié Si vous hésitez à répondre OUI à
ces questions, servez-vous du pense-bête en annexe.
Les questions de ce pense-bête type ne sont que des
indicateurs et la liste n’est sans doute pas exhaustive. Il
est possible que d’autres choses vous viennent à l’esprit
lorsque vous examinerez cette liste. Dans ce cas, créez
votre propre pense-bête !
Nous pouvons vous aider !
Tout ce que vous venez de lire représente
beaucoup de travail pour vous et votre groupe.
Nous pouvons :
- Vous aider sur le fond du problème
- Vous envoyer des outils de communication
(brochures, dépliants, etc.)
- Vous prêter des outils publicitaires
- Communiquer votre action sur nos sites Internet
et dans notre lettre d’information
- Vous assister dans vos relations presse grâce à
notre fichier de contacts presse
> Contactez-nous : info@peuples-solidaires.org
Tel. 01 48 58 21 85
Même si vous n’avez pas besoin d’aide, informez-nous
de toutes vos actions et événements, les petits comme
les grands ! Ce qui se passe pour soutenir la campagne
C’est pas du jeu ! nous intéresse.
Une action reussie en 10 etapes
#6
PEUPLES
Solidaires
en association avec

C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
Dans les sections suivantes, vous trouverez de
nombreuses informations sur les actions qui ont déjà été
testées et ont marché. Cette liste n’est pas exhaustive et
n’a pas vocation à vous limiter dans vos idées. Elle vous
donnera toutefois sans doute des idées et la plupart
de ces actions sont faciles à adapter, à étendre ou à
compléter, selon vos envies. Vous trouverez ici des idées
pour des actions de rue et pour d’autres activités. À vous
de jouer !
7.1 Recherche travail de rêve
Cette action met l’accent sur les conditions de travail des
ouvriers dans l’industrie du jouet. Vous avez besoin de :
un patron d’usine, plusieurs ouvriers, des bleus de travail
et des postes de travail très simples.
Installez deux rangées de tables et chaises, avec des
machines (machines à coudre, quelques outils, peinture
en spray, cartons d’emballage etc.) et des jouets (des
peluches par exemple), pour imiter un atelier d’une usine
de jouets. Demandez à quelques militants de s’installer
à ces postes de travail et de simuler une chaîne de
production. L’idéal est que chacun porte le bleu de travail
« officiel » que vous pouvez vous-même concevoir.
Devant cette installation, placez un grand panneau
indiquant : « Vous recherchez un travail de rêve Nous
garantissons des salaires très bas pour un travail très
dur ». Essayez d’impliquer de jeunes passantes ou
des militantes se faisant passer pour des passantes.
Les femmes intéressées postulent auprès d’un patron
d’usine intransigeant et travaillent dans cette usine
virtuelle comme couturière, ou ouvrière dans les ateliers
de peinture, d’emballage ou de rembourrage d’animaux
en peluche.
Le patron s’agite, exige de travailler plus vite, oblige
les femmes à faire des tests de grossesse et insulte les
ouvrières. Il licencie celles qui ne réussissent pas à tenir
les rythmes de production ou qui sont enceintes.
7.2 Match de foot déloyal/
Course à l’œuf déloyale
Cette action démontre que l’équité doit commencer dès
le processus de production.
Organisez un match de football dans lequel une équipe
est manifestement désavantagée. Les joueurs ont les
mains attachées ou ne portent pas de chaussures, etc.
De plus, l’arbitre est partial, il critique sans cesse l’équipe
désavantagée et lui met des cartons rouges sans raison.
De temps en temps, le jeu est interrompu par une voix
dans les haut-parleurs. Elle parle des violations des
droits de l’Homme dénoncées par la campagne C’est
pas du jeu ! Les joueurs restent immobiles pendant
ces interventions. Le présentateur du match se fait de
nouveau entendre et le match peut continuer. Un peu
plus tard, un autre carton rouge donne lieu à une nouvelle
interruption et un autre cas de violation des droits des
travailleurs est dénoncé. Et ainsi de suite.
La deuxième moitié du match est complètement différente.
Les joueurs s’entraident et créent une ambiance générale
de soutien mutuel, l’arbitre ne sait plus quoi penser.
Si vous préférez une action plus liée aux jouets et aux
enfants, organiser une « course à l’œuf ». En principe,
les participants doivent courir en transportant un œuf
sur une cuillère sans le faire tomber. Maintenant, rendez
la course déloyale. Certains participants transportent
un petit œuf dans une grande louche, d’autres doivent
transporter un œuf d’autruche sur une cuillère à café,
d’autres encore ont les jambes attachées entre elles et
sont contraints de sautiller avec leur œuf sur leur cuillère,
etc. Pensez à des moyens de faciliter ou au contraire
de compliquer la tâche des coureurs. N’oubliez pas de
placer quelques obstacles (chaises, bancs) sur le couloir
des plus désavantagés.
L’arbitre diminue encore les chances des coureurs
désavantagés en les accusant de tricher et en les
renvoyant sur la ligne de départ. De temps en temps,
la course est interrompue par une voix dans les hautparleurs.
Elle parle des violations des droits de l’Homme
dénoncées par la campagne C’est pas du jeu ! Les
coureurs restent immobiles pendant ces interventions.
Dans la seconde manche du même jeu, les participants
changent de comportement et s’entraident. On remet la
louche à la personne tenant l’œuf d’autruche, on détache
les jambes des coureurs, on enlève les obstacles, etc.
Suggestions et idees d’action
#7

7.3 Travail « à la pièce »
Cette action permet aux participants de ressentir le stress
et la monotonie du travail.
Deux groupes de cinq militants doivent chacun plier une
feuille de papier, dans une sorte de travail à la chaîne. De
grandes feuilles de papier (A3) sont disposées sur deux
tables et doivent être pliées en forme de bateau, selon
un modèle spécifique. Chaque personne doit plier une
partie de la feuille. Chaque participant doit donc savoir
quelle partie du pliage lui est attribuée. Les deux équipes
attendent en rang, loin des tables, le signal de départ.
Le travail terminé, la dernière personne de la chaîne
apporte le bateau en papier au contremaître qui le vérifie.
L’équipe gagnante est celle qui a réussi à plier le plus
grand nombre de bateaux. Mais malheureusement, tout
ce travail ne suffit quand même pas à fournir le nombre
de pièces exigées et les pièces présentant des défauts
sont refusées.
7.4 Machine à imprimer des
jeux de société
Les sols recouverts d’affiches sont un excellent moyen
d’amorcer le dialogue. Contrairement aux stands
d’information classique, ils attirent plus l’attention et incitent
le public à se plonger dans ce qui est exposé devant lui.
C’est cette idée que cette activité met en pratique.
Plutôt qu’une grande feuille de papier posée sur le sol,
alignez des plateaux de jeux de société. Cette activité
sensibilise sur les conditions de production des jeux de
société. Mais ces plateaux présentent une particularité.
Ils décrivent la triste réalité et les dessous de l’industrie
du jouet. Sur chaque plateau, la question « Le saviezvous
» interpelle le public sur les problèmes dans
l’industrie mondiale du jouet.
Comme peindre chaque question sur les plateaux
demanderait beaucoup de travail (et vous ne pourriez plus
les utiliser pour jouer), vous pouvez imprimer les questions
sur des feuilles A4 et les scotcher sur les plateaux. Ainsi,
vous pourrez les réutiliser. Et si vous plastifiez les feuilles,
vos messages seront étanches ! Utilisez plutôt de vieux
jeux de société que vous trouverez dans les brocantes
ou chez vos amis, collègues, dans votre association,
votre paroisse, etc.
7.5 Des jouets pris au piège
L’action s’organise autour d’un étendoir. Il peut également
s’agir d’une simple corde à linge accrochée à différents
endroits de façon à former un filet. Avec cette action,
vous incitez les passants à vous rejoindre.
Cette corde un peu particulière n’est en fait pas destinée
au linge mais aux jouets, comme des poupées Barbie
par exemple. À côté de chaque jouet/poupée Barbie,
suspendez des dépliants d’information sur des cordes
de différentes longueurs. Ces dépliants donnent des
informations sur les salaires de misère perçus par les
ouvriers, les sommes dépensées pour le matériel, le
transport et les frais de douane, la vente au détail et
en gros, et sur ce qui revient à la marque (bénéfices,
recherche, publicité), etc. L’objectif est d’expliquer
les différents coûts qui font le prix du jouet que nous
achetons dans un magasin. La part dépensée pour la
main-d’œuvre est en général inférieure à un pourcent !
Prenons l’exemple d’une poupée Barbie, vendue
environ 15 euros en magasin. 12 euros sont consacrés
aux détaillants, aux actionnaires, au transport et à la
publicité. 1,50 euro revient au patron de l’usine chinoise,
transport en Chine compris. 1 euro est dépensé pour le
matériel, 0,38 euro pour les droits de douanes chinois
et seulement 0,12 euro pour les ouvriers, soit 0,8 % du
prix total !
Vous trouverez en annexe une illustration de poupée
Barbie. Maintenant, voici la règle du jeu : photocopiez ce
document et découpez les montants et les pourcentages
sur des petits papiers. Placez-les ensuite sur deux
tables.
Demandez aux passants, deux par deux, de placer les
papiers représentant les coûts et pourcentages respectifs,
le plus vite possible à côté de la poupée. Le gagnant
reçoit 0,12 euro en monnaie factice. Bien sûr, le public
est autorisé à s’inspirer des informations suspendues sur
la corde à linge.
Suggestions et idees d’action
Placez une grosse boîte en plastique ou en métal
au début de votre rangée de jeux pour représenter la
« machine à imprimer ».
Des idées de questions « Le saviez-vous » sont
disponibles dans le Kit d’information en ligne sur le site
Internet www.peuples-solidaires.org
#7
PEUPLES
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de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
Encore et toujours, les consommateurs se posent des
questions sur comment agir. Voici quelques réponses
aux questions les plus fréquemment posées.
8.1 Existe-t-il une liste de
jouets « éthiques » Où les
consommateurs devraient-ils
acheter leurs jouets
Malheureusement il n’existe pas de label pour des jouets
« éthiques » et nous n’avons aucune liste de revendeurs ou
producteurs « éthiques ». Nous ne sommes pas encore en
mesure d’appuyer ou de recommander des entreprises.
De plus en plus d’entreprises se préoccupent des
conditions dans lesquelles leurs jouets sont produits.
Et beaucoup de multinationales du jouet ont fait des
progrès – en théorie du moins – en adoptant des codes
de conduite ou en rejoignant le programme « CARE
Process » de l’ICTI, censé garantir que les droits sociaux
sont respectés tout au long de la chaîne de production.
Globalement, ces initiatives ne sont pas soumises à des
contrôles indépendants. Il est pourtant de la plus grande
importance que des syndicats, des comités d’entreprise
et des ONG puissent participer au contrôle et à l’évaluation
de la mise en œuvre de ces codes, dans le cadre de
ce que nous appelons des « initiatives multipartites ».
Ces initiatives existent déjà dans l’industrie textile,
mais pas encore dans celle du jouet. Si une entreprise
participe à une initiative multipartite, cela ne signifie pas
automatiquement qu’elle produit des jouets éthiques à
100 %, mais qu’elle reconnaît certaines normes, que
celles-ci sont contrôlées de façon indépendante et que
les ouvriers peuvent porter plainte si ces normes ne sont
pas respectées.
8.2 Pourquoi n’existe-t-il
aucun label pour des jouets
« éthiques »
Un label « jouet éthique » ne pourrait exister que si nous
avions des moyens d’être sûrs à 100 % que des jouets
sont fabriqués dans des conditions de travail décentes.
C’est-à-dire qu’il faudrait être certain qu’un code de
conduite est vraiment appliqué et contrôlé de façon
indépendante dans TOUS les sites de production et à
TOUTES les étapes…
8.3 Un jouet éthique ne
coûterait-il pas trop cher
Bien que de nombreuses entreprises avancent cet
argument pour ne pas mettre en œuvre de code de
conduite, la réponse est NON ! Cette affirmation est
ridicule, surtout si on l’examine en détail. Les salaires des
ouvriers fabriquant une poupée Barbie ne représentent
que 0,33 % des coûts totaux de production. Si les
salaires étaient doublés et que cette augmentation était
directement répercutée sur le consommateur final, une
poupée Barbie coûterait 15,05 euros au lieu de 15 euros.
Sans compter qu’il n’y a aucune raison pour que ces
augmentations de salaires soient prises en charge par
le consommateur. Les grandes marques sont celles
qui s’octroient la plus grande part des bénéfices (cf.
le diagramme relatif aux coûts de production et de
distribution d’une poupée Barbie plus haut).
Parallèlement aux augmentations de salaire pures et
simples, bien d’autres mesures devraient être prises,
comme l’amélioration de la sécurité sur le lieu de travail,
des conditions de vie des ouvriers dans les dortoirs ou de
la qualité de la nourriture. Cela ne provoquerait aucune
augmentation significative du prix des jouets.
8.4 Comment savoir qui a
fabriqué mes jouets
La première façon de le savoir est de vous référer à
l’étiquette sur le jouet ou son emballage. Les informations
qui y figurent devraient vous aider à en savoir plus sur le
fabricant. Il existe sur Internet plusieurs bases de données
susceptibles de vous aider à rechercher quelle marque
appartient à quelle entreprise. La direction américaine
de la concurrence met à disposition gratuitement une
base de données concernant les produits américains
www.fcc.gov. Vous trouverez sur www.hoovers.com une
gigantesque base de données des grandes marques.
Corpwatch propose également un outil de recherche
www.corpwatch.org.
Foire aux questions
#8

8.5 La campagne C’est pas
du jeu ! appelle-t-elle les
consommateurs à boycotter
l’industrie du jouet
Surtout pas ! La campagne C’est pas du jeu ! ne veut
pas que les ouvriers perdent leurs emplois. Le pire qui
pourrait arriver serait que les entreprises décident de
rompre tout lien commercial avec une usine ou un pays
et délocalisent leur production. Nous encourageons les
consommateurs à continuer d’acheter des jouets et les
entreprises à continuer de les produire, mais en respectant
les droits des travailleurs et en s’abstenant de faire peser
sur les ouvriers une pression insoutenable pour fabriquer
plus vite et moins cher, dans des conditions de travail
misérables. Nous demandons aux consommateurs
de nous aider à exiger de l’industrie qu’elle adopte un
comportement responsable et développe des relations
éthiques durables avec ses fournisseurs. Pour ce faire,
l’industrie du jouet doit continuer de travailler avec les
usines et les pays concernés.
8.6 Les petites et moyennes
entreprises sont-elles
responsables elles aussi des
conditions de travail chez
leurs fournisseurs
Toute entreprise est responsable ! Toute entreprise doit
vérifier les conditions de production de ses jouets et
s’assurer que les droits de l’Homme sont respectés !
Dans un premier temps et pour des questions de
simplicité, elles peuvent rejoindre le programme « CARE
Process » de l’ICTI, si elles n’en font pas encore partie et
participer à une initiative multipartite.
Foire aux questions
Südwind Agentur © 2007
#8
PEUPLES
Solidaires
en association avec

C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
9. 1 Pense-bête
PENSE BÊTE
Les invitations ont-elles été envoyées au groupe cible, aux décideurs et aux journalistes
Tous les militants ont-ils reçu une information mise à jour
Toutes les personnes concernées ont-elles reçu le script
Tout le monde sur place est-il bien informé, y compris ceux qui ne sont pas directement
impliqués dans le planning
Avons-nous obtenu une autorisation écrite
L’avons-nous sur nous lors de l’action
Avons-nous trouvé des militants suppléants
Sont-ils informés et tenus au courant
Tout le matériel est-il disponible, y compris les équipements techniques
Avons-nous pris toutes nos précautions pour un plan B
Avons-nous suffisamment planifié la mise en place de notre matériel
Avons-nous des bras supplémentaires
Que devons-nous acheter en dernière minute
Qui en est responsable (nourriture, eau…)
Le lieu de l’action est-il bien indiqué
Avons-nous besoin de panneaux d’indication supplémentaires
Les médias ont-ils été bien informés
Qui est en charge des relations avec les journalistes sur place
Qui se charge de prendre les photos
Qui s’adresse au public si aucun journaliste ne vient
OUI/NON
Outils pour soutenir votre action
Sur place, qui est l’homme à tout faire/le bricoleur
Autres
#9

9.2 Réunions préparatoires
Réunion du :................................................................................................
Participants :................................................................................................
Sujet de la réunion :.........................................................................................
À faire
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RESPONSABLE/
NOMS/NUMÉROS
DE TÉLÉPHONE
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Pour quand Avec qui Remarques
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Outils pour soutenir votre action
Les absents sont informés par :............................................................................
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Commentaires :.............................................................................................
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#9
PEUPLES
Solidaires
en association avec

C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
10. 1 Campagnes
www.peuples-solidaires.org
Informations en français sur la Campagne C’est pas du
jeu ! Campagne pour des conditions de travail décentes
dans l’industrie du jouet
www.stop-toying-around.org
Informations en anglais sur la Campagne internationale
Stop Toying Around ! (dont la Campagne C’est pas du
jeu ! constitue la déclinaison française.
www.sacom.hk
Students and Scholars against corporate misbehaviour
(Étudiants et universitaires contre la mauvaise conduite
des entreprises), Hong Kong.
www.amrc.org.hk
Asia Monitor Resource Center.
www.fairlabor.org
Fair Labor Association, USA.
www.cic.org.hk
Hong Kong Christian Industrial Committee.
www.workersrights.org
Worker Rights Consortium, USA.
www.studentsagainstsweatshops.org
US-University student’s Initiative (initiative des étudiants
et universitaires américains).
10. 2 Outils
www.peuples-solidaires.org
10. 3 Information
www.ilo.org
Organisation internationale du travail des Nations Unies
www.ituc-csi.org
Confédération syndicale internationale
www.corpwatch.org
Recherche en ligne sur les multinationales
www.icti-care.org
Conseil international de l’industrie du jouet – « CARE
process » - une initiative des industriels !
10. 4 Bibliographie
Eric Clark :
The Real Toy Story – Inside the ruthless battle for Britain’s
youngest consumers. (La véritable histoire du jeu – Au
cœur de l’impitoyable bataille pour gagner les faveurs
des jeunes consommateurs britanniques).
SACOM :
Yonglida Toys brings you… a x’mas gift : – A survey of
conditions at a Disney Supplier in China, 2007
(Yonglida Toys vous présente… les cadeaux de Noël –
Enquête sur les conditions de travail chez un fournisseur
de Disney en Chine), disponible sur le site de la SACOM :
www.sacom.hk
SACOM :
Tianyu Toys brings you … Winnie the Pooh, 2007
(Tianyu Toys vous présente… Winnie l’Ourson), disponible
sur le site de la SACOM : www.sacom.hk
SACOM :
Haowei Toys bring you Disney Toys, 2007
(Haowei Toys vous présente les jouets Disney) ), disponible
sur lesite de la SACOM : www.sacom.hk
SACOM :
The Story of Toys made in China for Wal-Mart, 2007
(L’histoire des jouets fabriqués en Chine pour Wal-Mart),
disponible sur le site de la SACOM : www.sacom.hk
Clean Clothes Campaign :
Full Package Approach to Labour Codes of Conduct,
2008. (Introduction complète aux codes de bonne
conduite), disponible sur www.cleanclothes.org
« Chine, des jouets fabriqués dans la douleur » :
ouvrage grand public réalisé à partir de résultats
d’enquêtes menées par des organisations de défense
des droits à Hong Kong dans le secteur du jouet en
Chine. Peuples Solidaires, 1999 / disponible auprès
d’Orcades.
Liens utiles et infos complementaires
Fabriqué par des femmes » :
ouvrage grand public de 128 pages pour comprendre
les enjeux spécifiques auxquelles les travailleuses de
l’industrie du textile sont confrontées. Peuples Solidaires,
#10

Campagne Vêtements propres et le Monde selon les
femmes, 2007 / disponible auprès d’Orcades.
« Les jouets de la mondialisation » :
ouvrage sur l’industrie du jouet et les droits de l’Homme
au travail à travers l’exemple de Disney. Édition Vista pour
Oxfam- Magasins du Monde, 2002 / disponible auprès
de la Campagne Vêtements Propres (Belgique).
« Non merci saint Nicolas » :
document de travail et conférence de presse. Campagne
Vêtements propres, novembre 2003/ disponible sur le
site de la campagne Vêtements propres.
« La face cachée du jouet » :
analyse du secteur du jouet et de l’impact des
multinationales sur le développement d’un pays.
Cahier des alternatives du GRESEA, septembre 2004 /
disponible sur le site du GRESEA.
« Toys misery » :
rapport d’enquête sur Mattel en Chine. National Labor
Committee, 2007 / disponible sur le site du NLC.
« Investigations on toy suppliers : workers are still
suffering » :
enquête dans plusieurs usines fabriquant des jouets
pour des entreprises américaines et européennes,
China Labor Watch, 2007/disponible sur le site de China
Labour Watch.
10. 5 Acronymes
RSE : Responsabilité sociale d’entreprise
ICTI : International Council of Toy Industries (Conseil
international de l’industrie du jouet)
OIT : Organisation internationale du travail
ONG : Organisation non-gouvernementale
Liens utiles et infos complementaires
Action fair spielt © 2007
#10
PEUPLES
Solidaires
en association avec

C'est pas du jeu !
de travail décentes dans l'industrie du jouet
Campagne pour des conditions
Répartition des coûts de production et de distribution
d’une poupée Barbie
ANNEXE
PRIX
AU DÉTAIL
15 euros
100 %
Détaillant,
actionnaires,
transport,
publicité
€
%
Patron de
l’usine chinoise,
transport en
Chine
€
%
Matériel
€
%
Droits de
douane chinois
€
%
Salaires des
ouvriers
€
%
Résultats du jeu ci-dessus
Montant 12 € 1 € 1,50 € 0,38 € 0,12 €
Pourcentage 80 % 6,7 % 10 % 2,5 % 0,8 %
objet
Détaillant,
actionnaires,
transport,
publicité
Patron
de l’usine
chinoise,
transport en
Chine
Matériel
Droits de
douane chinois
Salaires des
ouvriers
#11

ANNEXE
#11
PEUPLES
Solidaires
en association avec