7 jour à Stains du 22 octobre 2010 n°619 - Ville de Stains
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Actualités<br />
3<br />
Le mouvement<br />
social va crescendo<br />
4000 stations<br />
service à sec<br />
Pénurie.<br />
Réforme <strong>de</strong>s retraites.<br />
Blocages <strong>de</strong>s lycées, <strong>de</strong>s universités et <strong>de</strong>s dépôts pétroliers, défilés records <strong>de</strong>s<br />
salariés… Mardi 19, l’agitation sociale contre la réforme <strong>de</strong>s retraites s’est<br />
considérablement amplifiée. Pour intimi<strong>de</strong>r le peuple et sortir <strong>de</strong> l’impasse, le<br />
prési<strong>de</strong>nt et ses ministres jouent la carte <strong>de</strong> la répression.<br />
De l’aveu même <strong>de</strong> Jean-<br />
Louis Borloo, ministre <strong>de</strong><br />
l’environnement, « 4000 stations<br />
service sur 12 500 étaient en<br />
attente d’approvisionnement et<br />
une vingtaine <strong>de</strong> dépôts pétroliers<br />
étaient bloqués ». Les raffineries<br />
et les dépôts ont en<br />
effet éten<strong>du</strong> leur mouvement<br />
mardi. Et selon<br />
l’Agence Internationale <strong>de</strong><br />
l’Energie, la France a commencé<br />
à puiser dans ses<br />
stocks pétroliers pour remédier<br />
à la pénurie <strong>de</strong> carburants<br />
dans <strong>de</strong> nombreux<br />
départements. À <strong>Stains</strong>, les<br />
trois pompes à essence ont<br />
fermé progressivement dès<br />
le lundi. Les <strong>jour</strong>s suivants,<br />
selon l’approvisionnement<br />
en carburants, <strong>de</strong> longues<br />
files d’attente se formaient<br />
<strong>de</strong>vant les stations <strong>de</strong> la<br />
ville provoquant parfois <strong>de</strong><br />
sérieux embouteillages. Les<br />
effets <strong>de</strong> la grève se font<br />
donc fortement ressentir.<br />
Le premier ministre a<br />
d’ailleurs annoncé la mise<br />
en place « d’un plan d’acheminement<br />
<strong>de</strong>s carburants »,<br />
en précisant « qu’il faudrait 4<br />
ou 5 <strong>jour</strong>s avant que tout reviennent<br />
à la normale ». Voir sondage<br />
p.2.<br />
Vote repoussé<br />
à jeudi minimum<br />
Examen <strong>du</strong> projet.<br />
Ce jeudi à l’appel <strong>de</strong>s syndicats lycéens et étudiants, une manifestation s’est déroulée à Paris.<br />
«<br />
Le<br />
mouvement plafonne,<br />
commence<br />
à s’essouffler » a<br />
osé le premier ministre<br />
François Fillon. Mais <strong>de</strong><br />
quoi peut-il encore avoir<br />
l’air après le beau<br />
démenti que lui a servi<br />
les 3,5 millions <strong>de</strong> manifestants<br />
(selon la CGT)<br />
qui ont défilé sur l’ensemble<br />
<strong>du</strong> territoire Soit<br />
autant que le 12 <strong>octobre</strong><br />
avec en prime un chiffre<br />
record : 277 villes ont<br />
organisé <strong>de</strong>s cortèges en<br />
France. Et partout <strong>de</strong>s<br />
manifestations massives<br />
se sont formées au regard<br />
même <strong>de</strong>s sources policières<br />
: 26 000 à Rennes<br />
(50 000 selon CFDT),<br />
35 000 à Toulouse<br />
(155 000), 15 000 à<br />
Grenoble (80 000). À<br />
<strong>Stains</strong> la mobilisation a<br />
été également très suivie.<br />
Selon Raymond<br />
Paradot (CGT), « près <strong>de</strong> 200<br />
Stanois déterminés » ont une<br />
nouvelle fois défilé dans<br />
le cortège parisien qui a<br />
rassemblé 330 000 personnes<br />
selon les syndicats.<br />
Ils ont poursuivi le<br />
mouvement ce jeudi en<br />
défilant <strong>de</strong>puis la bourse<br />
<strong>du</strong> travail <strong>de</strong> Bobigny<br />
jusqu’à la préfecture. Et<br />
<strong>de</strong>vaient être rejoints sur<br />
le parvis par les enseignants<br />
et les parents<br />
reçus <strong>de</strong> leur côté par<br />
l’Inspection académique<br />
<strong>du</strong> 93.(voir p.4)<br />
Le mouvement va donc<br />
crescendo et touche toutes<br />
les catégories <strong>de</strong> la<br />
population. À commencer<br />
par les lycéens et les<br />
étudiants qui avaient<br />
déjà fait une entrée fracassante<br />
lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
manif. Au total 379<br />
lycées ont été perturbés<br />
selon le ministère <strong>de</strong><br />
l’E<strong>du</strong>cation nationale et<br />
une vingtaine d’universités<br />
ont voté la grève<br />
(selon l’Unef) lors <strong>de</strong> cette<br />
sixième <strong>jour</strong>née d’action.<br />
Laquelle s’est aussi<br />
élargie <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> la SNCF<br />
avec un taux <strong>de</strong> grévistes<br />
passant <strong>de</strong> 30,4 % à 42,<br />
68 % entre lundi et mardi.<br />
À cela s’ajoute la grève<br />
dans les raffineries<br />
qui a été davantage ressentie<br />
par le patronat et<br />
le gouvernement (voir cicontre).<br />
Et nul ne peut<br />
nier les conséquences <strong>de</strong><br />
cette mobilisation sur les<br />
centres nerveux <strong>de</strong> l’économie.<br />
Même le patron<br />
<strong>de</strong> la CGPME<br />
79 % <strong>de</strong>s Français exigent<br />
« une reprise <strong>de</strong>s négociations<br />
avec les syndicats »<br />
(Confédération générale<br />
<strong>de</strong>s petites et moyennes<br />
entreprises) a reconnu<br />
que « les entreprises commencent<br />
à tourner au ralenti<br />
car le personnel peine à se rendre<br />
au travail surtout en zone<br />
rurale ». Autant dire que<br />
le moment était propice<br />
pour le lea<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la CGT<br />
Bernard Thibault d’appeler<br />
une énième fois le<br />
gouvernement à « entendre<br />
l’ampleur <strong>de</strong> la protestation<br />
» et à ouvrir <strong>de</strong>s<br />
« négociations ». C’est également<br />
la volonté <strong>de</strong> 79 %<br />
<strong>de</strong>s Français qui exigent<br />
<strong>de</strong> Nicolas Sarkozy « une<br />
reprise <strong>de</strong>s négociations avec<br />
les syndicats », selon le<br />
sondage Viavoice publié<br />
mercredi sur le site<br />
Internet <strong>de</strong> Libération.<br />
Mais au lieu d’apporter<br />
une réponse aux citoyens<br />
et aux syndicats, le prési<strong>de</strong>nt,<br />
prévisible, tente<br />
d’orienter le débat sur les<br />
quelques inci<strong>de</strong>nts survenus<br />
en marge <strong>de</strong>s<br />
manifestations. « Je verrai<br />
avec les forces <strong>de</strong> l’ordre<br />
pour que l’ordre public soit<br />
garanti ». Ou encore « la<br />
force sera utilisée chaque fois<br />
qu’il faudra ». Il préfère<br />
alors l’autoritarisme à la<br />
négociation, pour intimi<strong>de</strong>r<br />
le peuple et ainsi<br />
sortir <strong>de</strong> l’impasse.<br />
Heureusement, personne<br />
n’est <strong>du</strong>pe, la plupart<br />
<strong>de</strong>s syndicats se sont dits<br />
favorables à une recon<strong>du</strong>ite<br />
<strong>de</strong>s grèves.<br />
L’intersyndicale doit<br />
d’ailleurs se réunir ce<br />
jeudi pour déter miner les<br />
suites à donner à ce mouvement.<br />
Lynda Zerouk<br />
Blocage au<br />
lycée Utrillo<br />
Inci<strong>de</strong>nts.<br />
Le Sénat a une nouvelle fois<br />
repoussé la date <strong>du</strong> vote <strong>du</strong><br />
projet <strong>de</strong> loi sur les retraites.<br />
Il a été reporté au jeudi 26,<br />
mais sans aucune garantie<br />
car le débat pourrait se poursuivre<br />
« tout le week-end » a indiqué<br />
la conférence <strong>de</strong>s<br />
prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> groupes <strong>du</strong><br />
Sénat, pour examiner les 380<br />
amen<strong>de</strong>ments et les 80 articles<br />
restants. Pourtant ce vote<br />
aurait dû intervenir vendredi<br />
15, mais <strong>de</strong>puis le début les<br />
sénateurs <strong>de</strong> gauche mènent<br />
la bataille alinéa par alinéa<br />
évitant ainsi le passage en force<br />
<strong>de</strong> la droite. En témoigne<br />
le détail <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> parole<br />
<strong>de</strong> chaque groupe, non limité<br />
au sénat contrairement à<br />
l’Assemblée nationale. Ainsi<br />
le PCF comptabilise 44 % <strong>du</strong><br />
temps (alors qu’il ne représente<br />
que 7 % <strong>de</strong>s sénateurs),<br />
le PS 39,9 % et l’UMP 3,7 %.<br />
Vendredi <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts<br />
se sont pro<strong>du</strong>its en<br />
marge <strong>du</strong> blocage d’Utrillo<br />
organisé par les lycéens.<br />
Selon un témoin, alors qu’une<br />
gran<strong>de</strong> majorité d’entre<br />
eux s’étaient rassemblés<br />
pour protester contre la<br />
réforme, un petit noyau <strong>de</strong><br />
jeunes originaires <strong>de</strong> <strong>Stains</strong><br />
et <strong>de</strong>s villes voisines ont au<br />
même moment semé le trouble<br />
<strong>de</strong>vant l’établissement.<br />
Il se sont en effet livrés à <strong>de</strong>s<br />
bagarres et à <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />
vandalisme tels que bris <strong>de</strong><br />
glace, grafitis, jets <strong>de</strong> pierres<br />
sur les élèves et les profs plusieurs<br />
<strong>jour</strong>s <strong>de</strong> suite. «Pour<br />
garantir la sécurité <strong>de</strong>s élèves et<br />
<strong>de</strong>s employés, l’inspection académique<br />
a décidé la fermeture <strong>du</strong> lycée<br />
ce jeudi et vendredi» informe une<br />
professeur <strong>de</strong> français.<br />
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