La vocation de l'E2C est « d'assurer l'insertion professionnelle, par l ...

Atelier 3 - Forum del'économie sociale et solidaire
Vaulx-en-velin- 5 décembre 2008
« Hors de l'école traditionnelle, des actions éducatives différentes »
Avec Lionel Urdy, directeur général de l’Ecole de la 2ème Chance de Marseille
M. Urdy introduit l'atelier en présentant les missions et le fonctionnement
global de l'École de la 2ème Chance.
Précisons que la vocation de l’E2C est « d’assurer l’insertion professionnelle,
par l’éducation et la formation, des jeunes sortis du système scolaire sans
diplôme ni qualification ».
L’E2C permet à de jeunes adultes (âgés de 18 à 25 ans) sortis en situation
d’échec du système scolaire, de réintégrer un dispositif de formation où le
travail, à l’école comme en entreprise, doit encourager la valorisation de leur
expérience, la reconnaissance de leurs compétences et l’accès à l’emploi.
Les 3 grands principes sur lesquels l'École de Marseille fonde son
fonctionnement sont :
- faire bénéficier les jeunes accueillis à l'École de la Deuxième Chance d’une
discrimination positive qui tienne véritablement compte de leur situation
actuelle.
- associer dès le départ les entreprises à l’effort de formation.
- utiliser des pédagogies actives les moins formelles possibles facilitant la mise
en action plutôt que l’apprentissage passif.
L’école propose une approche globale aux jeunes stagiaires qui permet de les
situer au centre de 3 pôles complémentaires :
- le pôle « pédagogique » chargé de suivre et d’accompagner les stagiaires
tout au long du cursus. Les formateurs construisent un plan de formation
individualisé pour chaque stagiaire dans toutes les disciplines du socle de
savoirs fondamentaux tels que le français (savoir lire, écrire, communiquer…),
les maths (raisonnement…), l’anglais, l’informatique et le sport.
- le pôle « vie collective » permet entre autres un accompagnement facilitant la
résolution des problèmes périphériques (logement, santé, judiciaires,
financiers, familiaux…)
- le pôle « entreprise » détermine avec chaque stagiaire son parcours
professionnel individualisé répondant aux souhaits et aux compétences
acquises par le jeune et aux besoins des entreprises partenaires de l’école.
L’objectif de ce parcours professionnel ne se limite pas à la préparation à une
fonction précise dans un secteur déterminé, mais cherche à construire pour

chaque stagiaire les ressources et les comportements lui permettant
d’évoluer dans le monde du travail.
Il est intéressant de rappeler le contexte des E2C : ces dispositifs dits de
Deuxième Chance sont l’une des initiatives proposées dans le Livre Blanc «
Enseigner et apprendre. Vers une société cognitive », présenté par Mme Edith
Cresson lors du sommet des chefs d'état de Madrid en 1995, puis adopté
par les Ministres de l'Éducation des États Membres. Le projet École de la
Deuxième Chance était proposé au titre du troisième des cinq objectifs
transversaux identifiés par le Livre Blanc : « Lutter contre l’exclusion ».
La Ville de Marseille, dès juillet 1995, s’est portée candidate à l’organisation
de la première École de la deuxième Chance en Europe, et a donc réussi, avec
l’aide de nombreuses collectivités locales, à créer en 1997 l’E2C de Marseille,
qui enregistre aujourd’hui 60 % de sorties positives de jeunes (en emploi
durable) et 66 % d’accès à l’emploi. C’est pas moins de 2000 stagiaires qui
sont sortis d’avril 98 à fin 2007.
Le réseau français E2C s’est depuis fortement développé, et est constitué
aujourd’hui d’une quinzaine d’E2C (une cinquantaine en Europe).
Toutes ces précisions ont été abordées par Lionel Urdy dans sa présentation
et également à la suite de nombreuses questions du public, amenant au final
à une grande nouvelle : l’ouverture prévue pour la rentrée 2009 d’une E2C à
Vaulx-en-Velin accueillant une douzaine de stagiaires pour la première
promotion.