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LES GENS<br />
> N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B<br />
Maroc<br />
Les islamistes du PJD<br />
revendiquent la victoire<br />
Les résultats officiels des élections législatives, qui se sont tenues vendredi au Maroc,<br />
seront connus aujourd'hui.<br />
Baghdadi<br />
Mahmoudi<br />
C<br />
ependant, le Parti islamiste<br />
Justice et développement (PJD),<br />
formation modérée d'Abdellah<br />
Benkirane, revendique la victoire<br />
avec une centaine de sièges sur les 395 que<br />
compte le parlement marocain. «Les données<br />
chiffrées dont nous disposons nous<br />
permettent de dire que nous aurons plus de<br />
100 sièges», a estimé hier Lahcen Daoudi,<br />
chef du groupe parlementaire du PJD, déjà<br />
premier parti d'opposition dans l'assemblée<br />
sortante avec 47 députés. «Nous avons déjà<br />
gagné plus de 80 sièges et je peux vous dire<br />
que nous aurons facilement plus de 100 sièges.<br />
C'est un tournant historique», indique<br />
également Mustapha El Khelfi, directeur de<br />
la publication d'Attajdid, le journal du<br />
parti. Si le PJD devient le premier parti de la<br />
chambre des députés, c'est dans ses rangs<br />
que le roi Mohamed VI devra désigner le<br />
prochain Premier ministre. «Le PJD peut<br />
prétendre à la première place. Mais même<br />
s'il dirige le gouvernement, l'exécutif se fera<br />
autour d'une coalition», analyse le juriste<br />
Omar Bendourou. «Le parti le plus puissant<br />
«Les données<br />
chiffrées dont nous<br />
disposons nous permettent<br />
de dire que nous aurons<br />
plus de 100 sièges», a<br />
estimé hier Lahcen Daoudi,<br />
chef du groupe<br />
parlementaire du PJD.<br />
ALGERIE NEWS Dimanche 27 novembre 2011<br />
ne dépassera sans doute pas les 16 à 18%<br />
des votes», avait affirmé Khalid Naciri,<br />
ministre de la Communication. Le PJD<br />
pourrait devancer l'Istiqlal (Indépendance)<br />
de l'actuel Premier ministre Abbas El Fassi,<br />
parti le plus ancien du Maroc, qui a combattu<br />
pour l'indépendance, bien implanté<br />
sur tout le territoire national mais qui<br />
pourrait faire les frais de l'usure du pouvoir.<br />
La formation islamiste devancerait un autre<br />
membre de la coalition gouvernementale, le<br />
Rassemblement national des indépendants<br />
(RNI), parti jeune et composée notamment<br />
de technocrates, dirigée par Salaheddine<br />
Mezouar, ministre de l'Economie, que certains<br />
voient diriger le prochain gouvernement.<br />
Les 13,5 millions d'électeurs, sur une<br />
population de 35 millions d'habitants,<br />
avaient à choisir parmi quelque 7 100 candidats<br />
de 31 partis en lice. Estimée à 45 % à<br />
la fermeture des bureaux de vote, la participation<br />
était en hausse par rapport au scrutin<br />
précédent (37% en 2007). Le ministre de<br />
l'Intérieur, Taib Cherkaoui, s'est félicité que<br />
le vote se soit déroulé «dans un contexte<br />
normal et un climat de mobilisation et de<br />
responsabilité». Les Marocains étaient<br />
appelés à désigner leurs députés cinq mois<br />
après la réforme constitutionnelle voulue<br />
par le roi . Visant à démocratiser le système<br />
politique, cette réforme est une réponse du<br />
pouvoir au mouvement de contestation<br />
lancé par la jeunesse dans la foulée du printemps<br />
arabe. Les contestataires du<br />
Mouvement du 20 février avaient appelé au<br />
boycott du scrutin. Le vote était supervisé<br />
par 4 000 observateurs marocains et étrangers<br />
dont une délégation du Conseil de<br />
l'Europe.<br />
R.M.<br />
Libye<br />
Le nouveau gouvernement déjà contesté<br />
Apeine formé, le nouveau gouvernement<br />
d'Abdel Rahim Al-Kib est déjà<br />
contesté. Des tribus libyennes ont<br />
affiché, mercredi 23 novembre, leur intention<br />
de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement,<br />
ce qui pourrait aviver les rivalités<br />
régionales et menacer la stabilité du<br />
pays. La tribu berbère des Amazighs, minorité<br />
persécutée sous Kadhafi, vivant dans<br />
l'ouest du pays, s'estime lésée. Dans un<br />
communiqué, les Amazighs ont dénoncé<br />
leur "marginalisation", se jugeant exclus<br />
des ministères importants. Leur représentativité<br />
dans le gouvernement "ne correspond<br />
pas à leur présence" et à leur contribution<br />
à la révolution. Ils demandent une<br />
plus grande reconnaissance de leur culture<br />
et de leur langue au sein de la nouvelle<br />
Libye. A Benghazi, des dizaines de manifestants<br />
menés par des membres des tribus<br />
Aouagi et Maghariba ont exprimé leur rejet<br />
du gouvernement d'Abdel Rahim Al-Kib,<br />
dénonçant, eux aussi, la mauvaise représentativité<br />
au sein du pouvoir éxécutif des<br />
ressortissants de la ville, fer de lance de la<br />
contestation contre Mouammar Kadhafi.<br />
En signe de contestation, ils ont déployé<br />
une affiche "Non à un gouvernement<br />
d'étrangers !" devant l'hôtel qui abrite les<br />
bureaux du Conseil national de transition<br />
(CNT). Les manifestants ont par ailleurs<br />
appelé les Libyens, et les Amazighs en particulier,<br />
à geler provisoirement leur coopération<br />
avec le Conseil national de transition<br />
(CNT) ainsi qu'avec le gouvernement<br />
"tant que le CNT ne prêtera pas attention<br />
aux revendications des Libyens amazighs".<br />
Il n'y a, en revanche, aucun signe de dissidence<br />
de la part des islamistes, qui n'ont<br />
reçu aucun poste de première importance<br />
dans le cabinet appelé à gouverner le pays<br />
dans l'attente d'élections prévues dans un<br />
délai de huit mois.<br />
Ce choix du nouveau Premier ministre,<br />
Abdel Rahim Al-Kib, risque cependant de<br />
lui attirer leurs foudres. "Je peux rassurer<br />
tout le monde. Toute la Libye est (représentée)<br />
dans le gouvernement", avait pourtant<br />
déclaré M. Kib à la presse, à Tripoli, à l'issue<br />
de l'annonce de son gouvernement,<br />
arguant que deux importants ministères<br />
ont été réservés aux ex-rebelles. Ainsi,<br />
Oussama Jouili, un commandant de la<br />
rébellion de la ville de Zenten, a été<br />
La Chambre de mise en accusation de la<br />
Cour d'appel de Tunis s'est prononcée<br />
vendredi soir pour l'extradition de<br />
l'ancien Premier ministre libyen de<br />
Kadhafi, Baghdadi Mahmoudi, donnant<br />
une suite favorable à une demande<br />
adressée en ce sens par Tripoli, a-t-on<br />
annoncé, hier de source judiciaire. La<br />
décision judiciaire qui ne peut légalement<br />
faire l'objet de recours judiciaire, devra<br />
cependant avoir le feu vert du<br />
gouvernement et du président tunisiens<br />
pour devenir effective, selon le Code de<br />
procédure pénale de la Tunisie. M.<br />
Mahmoudi ne s'était pas présenté à son<br />
jugement, arguant de "menaces de mort<br />
écrites proférées par des Libyens", selon<br />
le coordinateur de son comité de défense,<br />
Mabrouk Korchid. Le conseil a fait état<br />
d'une requête adressée par son client au<br />
Haut commissariat de l'ONU pour les<br />
réfugiés (HCR), sollicitant le statut de<br />
réfugié politique. Arrêté en septembre<br />
dernier dans le Sud tunisien alors qu'il<br />
s'apprêtait à se rendre en Algérie, l'exdirigeant<br />
libyen a été condamné en<br />
première instance à six mois de prison<br />
pour "entrée illégale en territoire<br />
tunisien". Il a bénéficié d'un non-lieu en<br />
appel, mais maintenu en détention suite<br />
à un mandat d'amener émis par Interpol<br />
Tripoli.<br />
nommé à la Défense, tandis que le ministère<br />
de l'Intérieur a été confié à Faouzi<br />
Abdelal, de la ville de Misrata. Le chef du<br />
CNT, Moustafa Abdeljalil, a de nouveau<br />
insisté sur cette volonté d'ouverture,<br />
exhortant les manifestants à mettre de côté<br />
les intérêts les plus étroits. "Nous n'avons<br />
ni exclu ni marginalisé intentionnellement<br />
telle entité, telle région ou telle communauté<br />
ethnique. La Libye, bien au<br />
contraire, est à tout le monde", a-t-il dit<br />
lors d'une conférence de presse. "Nous<br />
devons nous rassembler de façon ordonnée<br />
derrière cette révolution qui est protégée et<br />
préservée par Allah. Par conséquent, nous<br />
leur demandons seulement d'être patients<br />
et de tourner le dos à l'envie et à la rancune."