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2 > A L A U N E
LE LIEN
Boudjemaa Medjkoun
Les miettes
et le magot
Deux jours de conciliabules et la
montagne accouche d'une souris.
Du moins, pour la masse des
travailleurs qui attendent, comme
à chaque Tripartite, ce que les
pouvoirs publics et les
représentants du « patronat »
daignent leur accorder comme
augmentation en contrepartie de
leurs efforts. Mais une fois de plus,
aucune réponse claire n'a été
apportée à leurs attentes, et à
présent, ils savent qu'ils doivent
encore patienter pour connaitre
des jours heureux. Après une
timide levée de boucliers sur la
nécessaire augmentation des
salaires, nous voila donc,
aujourd'hui, fixé sur sa valeur…
3000 DA pas un sous de plus,
proposée par… le gouvernement
himslef. Et encore pas pour tout le
monde. Car, ce n'est un secret pour
personne, « le secteur privé » qui
était pourtant représenté par une
panoplie d'organisations à cette
Tripartite, n'a jamais été tenu, et
ne l'est nullement encore,
d'appliquer les décisions prises. Ils
étaient là uniquement pour
prendre ce que l'Etat était prêt à
leur céder en termes de
dispositions fiscales et autres
avantages destinés à la « relance »
de l'entreprise. Ce qui n'entraine
pas forcément, d'ailleurs, celle de
la croissance.
Combien de travailleurs seront
donc touchés par cette
augmentation ? Pas grand monde.
Et un simple calcul des bénéfices
engrangés par les patrons lors de
cette Tripartite en termes de
défiscalisation et la somme des
augmentations concédées aux
travailleurs démontre à quel point
la décision prise lèse le monde du
travail.
L'UGTA, elle, sort flouée et dépitée
de cette rencontre, et avec elle le
monde du travail, en voyant la
satisfaction de ses doléances
renvoyées aux calendes grecques.
Ni l'abrogation de l'article 87 bis,
ni la suppression de l'IRG, ni
l'augmentation des retraites n'ont
été arrachées. Autant dire qu'elle a
encore une fois servi de faire-valoir
pour justifier une énième décision
impopulaire à l'encontre de la
classe ouvrière. Il est d'ailleurs
étonnant de l'entendre claironner,
après des études réalisées, sur la
nécessité d'un salaire minimum à
30 000 DA et déclarer juste avant
la Tripartite qu'elle demandera une
augmentation pour atteindre les
20 000 DA !
Il ne faut donc point s'étonner de
voir demain des travailleurs faire
grève et demander une
augmentation de salaire. Car, à
moins que les pouvoirs publics
prennent des mesures fermes et
dans l'immédiat, en instaurant une
échelle mobile des salaires pour
prévenir l'inflation galopante, cette
dérisoire augmentation n'aura
servi à rien sinon à amplifier le
désespoir et le mécontentement !
Et, à ce propos, ce n'est
certainement pas les
recommandations de la
commission d'enquête
parlementaire sur les évènements
de janvier dernier qui conseille de
supprimer les subventions aux
produits de première nécessité qui
arrangera les choses.
Tripartite
Le SNMG passe
à 18 000 DA
Le salaire national minimum garanti (SNMG), qui était de 15 000 DA, passe à 18 000 DA à
compter de janvier 2012. C'est ce qui ressort de la réunion Tripartite, gouvernement-UGTA
et patronat, organisée jeudi et vendredi à Alger.
En fait, huit dossiers étaient programmés
pour cette 14 e Tripartite qui a vu
la participation, et pour la première
fois, du président de la Fédération
nationale des travailleurs retraités (FNTR)
affiliée à l'UGTA. Le gouvernement et ses partenaires
ont débattu de la mise en œuvre des
conclusions de la Tripartite du 28 mai 2011, de
la promotion de la production nationale, des
perspectives du pacte national économique et
social. Les dossiers des retraités, des mutuelles,
des conventions collectives dans le secteur
privé et du pouvoir d'achat ont été également
abordés. Le dossier pouvoir d'achat comprend
trois points, à savoir, le salaire national minimum
garanti (SNMG), l'IRG et l'article 87 bis
du code du travail. La dernière augmentation
du SNMG était de l'ordre de 3000 DA et avait
été décidée lors de la Tripartite de décembre
2009.
Aucune décision
sur le 87 bis
L'UGTA propose également la suppression
''pure et simple'' du code 87bis qui stipule que
le SNMG comprend le salaire de base, les
indemnités et primes de toute nature, à l'exclusion
des indemnités versées au titre de remboursements
des frais engagés par le travailleur.
La centrale syndicale propose que le
SNMG ne comprenne que le salaire de base.
Cet article précise les composants du Salaire
national minimum garanti (SNMG) en un
salaire de base, les indemnités et primes de
toute nature, à l'exclusion des indemnités versées
au titre de remboursement de frais engagés
par le travailleur.
Pas de suppression
d'IRG pour les retraités
L'incidence financière d'une suppression
de l'impôt sur le revenu global (IRG) des pensions
de retraites a été estimée à 112 milliards
de DA, selon le président de la Confédération
algérienne du patronat (CAP), Boualem
M'rakach.
Le manque à gagner comme recette fiscale
est ''très important si toutefois les pensions
des retraités sont exonérées d'IRG et ce point
bloque les négociations sur le dossier des
retraites proposé à l'ordre du jour du sommet
de la Tripartite (gouvernement-syndicatpatronat),
a relevé M. M'rakach, vendredi dans
une déclaration à la presse. «Je ne pense pas
que le dossier des retraités va être réglé lors de
la présente Tripartite puisque l'administration
publique semble refuser les propositions du
syndicat, évoquant des difficultés de financement
et cela va probablement bloquer la question»,
a-t-il dit.
Il a ajouté que le point de divergence est un
et seul, à savoir, le coût élevé de la proposition.
Les retraités bénéficient actuellement d'une
bonification de 40%, rappelle-t-on. Par ailleurs,
selon certaines sources, on rapporte que
les dossiers des mutuelles et celui des retraités
ont été carrément éludés.
La Fédération nationale des travailleurs
retraités (FNTR), qui a pris part pour la première
fois aux travaux de la Tripartite, a proposé
jeudi une augmentation des pensions de
retraite de 40% et le relèvement du seuil de
l'exonération de l'Impôt sur le revenu global
(IRG) à 40 000 DA.
Les PME,
en grand gagnant...
Visiblement, ce sont les PME qui ont eu la
part du lion des décisions de la Tripartite. Le
patronat a donc pu imposer ses propositions
au gouvernement puisqu’une soixantaine de
recommandations pour promouvoir les
exportations hors hydrocarbures ont été avalisées.
Certaines de ces mesures seront mises en
œuvre durant les prochaines semaines, comme
celle portant sur le prolongement des délais de
rapatriement des revenus des exportations.
Cette mesure, tant revendiquée par les
exportateurs, va permettre à ces derniers de
rapatrier ces revenus dans un délai de 180 jours,
au lieu des 120 jours fixés auparavant.
Les nouvelles mesures portent aussi sur le
relèvement de 10% à 20% du taux de rétrocession
des devises pour les exportateurs avec possibilité
pour ces derniers de transférer des devises
à l'étranger pour payer des services, liés à
l'exportation comme le marketing et la publicité,
a fait savoir le ministre. Aussi, des facilitations
seront apportées au dispositif du Fonds
de soutien à la promotion des exportations
(FSPE) afin de réduire les délais de remboursement
des exportateurs avec la possibilité de
décentraliser ce fonds au niveau de l'Agence
algérienne de promotion des exportations
ALGERIE NEWS Samedi 1er octobre 2011
(Algex). Concernant le rééchelonnement des
dettes des PME en difficulté, le recensement de
ces dernières s'achèvera avant la fin 2011, a
indiqué le délégué général de l'Association des
banques et des établissements financiers
(Abef), Abderrahmane Benkhalfa. Il a également
indiqué que 200 dossiers d'entreprises
sont actuellement à l'étude pour bénéficier de
cette mesure, et que 70 autres dossiers connaissent
un taux d'avancement appréciable dans
leur traitement. En outre, le gouvernement
algérien veut faire passer le délai de création
d'entreprises de 4 mois - en moyenne actuellement-
à 15 jours.
Il annoncera pour cela à l'occasion de la
Tripartite le passage au régime déclaratif pour
la création de nouvelles entreprises. Il sera
même possible de les domicilier à l'adresse personnelle
du promoteur pour échapper dans
certains cas à la barrière d'entrée des frais de
locations. D'un autre côté, cette proposition, si
elle est suivie de mesures d'accompagnement,
devrait permettre évidement d'élargir l'accès à
la création de richesses actuellement fortement
limitée par le carcan administratif. Elle devrait
réduire une once de l'avantage « concurrentiel»
de ceux qui disposent de leurs entrées auprès
des administrations et autres prête-noms pour
des personnalités tapies dans l'ombre.
Fatiha Amalou-Aïd