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616 - Amiens

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Culture & loisirs<br />

Cinéma<br />

Les bobines se débinent<br />

Révolution numérique dans les salles ! Après le Gaumont,<br />

les cinémas Saint-Leu et Orson-Welles s’équipent en projecteurs numériques.<br />

Il fallait une demi-heure à un projectionniste pour<br />

préparer un film. Il suffit maintenant de quelques clics.<br />

La 3D n’est que la surface visible de l’iceberg<br />

de la projection numérique. Un vrai<br />

chambardement. Comme le cinéma parlant<br />

en 1927 ou le Cinémascope en 1953.<br />

Même si la transition du 35 mm à la projection<br />

numérique est moins visible pour<br />

le spectateur, elle coûte cher : environ<br />

80 000 €. Tout cela pour un matériel qui<br />

risque de devenir obsolète ? « C’est le<br />

grand mystère ! », tempère Gilles Laprévotte,<br />

du cinéma Orson-Welles. Côté Ciné<br />

Saint-Leu, Sylviane Fessier, malgré son<br />

amour des « imperfections de la pellicule<br />

», a aussi franchi le pas. Les deux<br />

salles s’équipent ce mois-ci. Les bons<br />

vieux 35 mm ne partent pas à la poubelle<br />

pour autant : c’est la cohabitation. Les<br />

multiplexes, eux, sont passés très rapidement<br />

au numérique. Depuis cet été, le<br />

Gaumont l’est entièrement. Parallèlement,<br />

ils n’hésitent pas à diffuser en VO<br />

des films d’auteurs porteurs, de Malick<br />

aux frères Coen. Sans parler du “hors cinéma”,<br />

la diffusion d’opéras ou de sport.<br />

Les repèrent vacillent, comme la pellicule.<br />

Mais cette dernière n’est pas enterrée.<br />

Son atout ? Sa pérennité. Au point<br />

que les spécialistes préconisent un retour<br />

sur pellicule des films numérisés pour<br />

s’assurer de leur sauvegarde. Comme<br />

l’affirme Stéphane, l’un des projectionnistes<br />

d’Orson-Welles : « Une pellicule en<br />

polyester peut durer cinq cents ans ! »<br />

Jean-Christophe Fouquet<br />

POUR OU CONTRE LE NUMÉRIQUE ?<br />

Sylviane Fessier, du Ciné Saint-Leu<br />

Pour « Le fait que les distributeurs participent à la numérisation des salles en réinvestissant<br />

dans un fonds de mutualisation l’argent économisé par l’absence de tirage<br />

de copies. L’espoir d’un accès aux films facilité, notamment ceux à petits budgets<br />

qui ne peuvent pas s’offrir un tirage en 35 mm. »<br />

Contre « On ignore encore ce qui se passera. C’est une nouvelle expérience.<br />

Mais, à terme, il n’y aura plus que du numérique. »<br />

À l’arrivée Projection en numérique de Métropolis (Fritz Lang) le 6 novembre, à 16h,<br />

de Tous au Larzac (Christian Rouaud) le 8 novembre à 19h30 et de Le Havre (Aki<br />

Kaurismäki) le 9 novembre 11 à 19h30.<br />

Gilles Laprévotte, du Cinéma Orson-Welles<br />

Pour « Le numérique réduit les coûts de transport des copies. C’est aussi un avantage<br />

pour le patrimoine (un plan de numérisation des films a été signé le 15 mai 2011, ndlr)<br />

et les prochains films de patrimoine que nous diffuserons seront certainement sur<br />

ce support. La qualité est indéniable. Un autre atout : la facilité de navigation dans<br />

le film, très utile pour les scolaires. »<br />

Contre « Cela risque d’accentuer le rapport de force entre les salles. J’ai peur d’une uniformisation.<br />

Et de la disparition des plus petites qui ne parviendront pas à s’équiper.<br />

Même si la fin de la pellicule m’émeut, il ne faut pas se réfugier dans le passé. »<br />

À l’arrivée Projection de films tournés en numérique : Mystères de Lisbonne (Raoul<br />

Ruiz), Saraband (Ingmar Bergman) et The Tree of Life (Terrence Malick). Horaires p. 15.<br />

Un tirage pellicule coûtait environ 1 200 €.<br />

La copie numérique ne coûte que 150 €.<br />

COMMENT ÇA MARCHE ?<br />

Chaque salle reçoit une “clef” qui permet<br />

de lire le film stocké sur un serveur, et<br />

cela un certain nombre de fois, en fonction<br />

des accords passés avec le distributeur.<br />

Le projecteur nécessite une<br />

importante ventilation. <strong>Amiens</strong> Métropole<br />

a d’ailleurs aidé le Ciné Saint-Leu<br />

dans son passage au numérique en participant<br />

aux travaux d’aération.<br />

JDA Métropole • n° <strong>616</strong> • 19 octobre 2011 • 13

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