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LA GELINOTTE DES BOIS

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Chez la Gelinotte, une monogamie stricte s'accorde au comportement territorial. En<br />

automne déjà, dès le début de septembre, le mâle chante et le couple se forme, mais selon<br />

PYNNÖNEN, ses liens se relâchent en hiver, la poule étant assez erratique, tandis que le coq<br />

reste très fidèle à son domaine toute l'année. Avec la renaissance printanière du chant, ils se<br />

retrouvent entre mi-mars et le début de mai. Pendant ces deux périodes, le mâle se signale<br />

aussi par des battements d'ailes bruyants, soit qu'il exécute sur place un bond d'un mètre ou<br />

plus, soit qu'il reste à terre, le corps dressé ; on l'entend à une centaine de mètres de distance.<br />

Toute comme la strophe aiguë, c'est avant tout un signal territorial. A l'audition d'un rival, le<br />

coq s'approche excité, en poussant son cri de colère, huppe hérissée et queue en roue. Les<br />

avertissements acoustiques suffisent en général à prévenir les bagarres, quoique des<br />

poursuites et des rixes à coups d'ailes ne soient pas exclues. Lors de la parade nuptiale, très<br />

difficile à voir et seulement au printemps, le mâle marche vers la poule à pas lents, dressant la<br />

huppe et bombant la poitrine, gonflant ses rosettes sourcilières rouges ; il traîne ses ailes<br />

frémissantes, relève à demi l'éventail étalé de sa queue et tourne ainsi posément autour de la<br />

femelle, en silence. De temps en temps, celle-ci fait pivoter sa tête d'un demi-tour, et son<br />

courtisan, cessant sa ronde, agit de même, ce qui prélude à l'accouplement, toujours à terre.<br />

La poule fécondée choisit pour nicher un<br />

emplacement abrité, dans un boisement clair. Elle s'adosse<br />

de préférence à une souche, à un arbre ou à un petit<br />

rocher, de façon à être protégée en arrière tout en jouissant<br />

de l'écran d'un rameau ou d'un surplomb et souvent de la<br />

lumière du levant. D'autres fois, elle s'installe sous une<br />

branche basse, sous un tronc abattu, parmi les myrtilles ou<br />

les fougères, l'essentiel étant d'avoir un couvert, d'être<br />

cachée. Ayant gratté le sol et creusé une cuvette d'environ<br />

15 cm de diamètres et 5 cm de profondeur, elle y dépose<br />

ses oeufs sans autre, se bornant à couvrir les premiers avec<br />

quelques feuilles mortes, pendant plusieurs jours.<br />

PYNNÖNEN, relatant ce fait, note que ce matériel est<br />

ensuite arrangé sous la ponte comme litière isolante, mais<br />

que cet instinct ne se manifeste plus après l'apparition du<br />

7 e oeuf 1 .<br />

En haut : Femelle couvant au pied d'un jeune épicéa, bien camoufée par son plumage brun tacheté,<br />

Anniviers, Valais, mai 1963 (R.-P. Bille)<br />

En bas : Les oeufs semés de taches brunâtres sur une litière mêlée de plumes,<br />

Jura vaudois, mai 1955 (R.-P. Bille) in<br />

Pendant la couvaison, la femelle s'absente deux fois par jour et s'éloigne parfois plus<br />

d'une heure pour se nourrir. A part ces sorties, elle demeure pendant plus de trois semaines<br />

dans une immobilité absolue, presque invisible grâce à son camouflage. On peut s'approcher<br />

d'elle de très près sans qu'elle quitte ses oeufs ; toutefois, si un mouvement brusque l'effraye<br />

et qu'elle s'envole directement du nid, elle est encline à l'abandonner. C'est l'époque où elle est<br />

le plus exposée aux carnassiers.<br />

1<br />

Dans le Nord, on a signalé parfois le nid dans une vieille aire de rapace, à plusieurs mètres de hauteur dans un arbre,<br />

et même dans une niche de rocher ; en Suisse, HUBER en a vu un à découvert dans une futaie d'épicéas dépourvue de tout<br />

sous-bois. -Ponte dès le 7 avril en Suisse, dès le 10 en France, d'habitude vers la fin de ce mois ou au début de mai, parfois<br />

jusqu'en juin. Normalement 7 à 12 oeufs, en moyenne 8 (3-19), déposés à intervalles d'un ou 2 jours. Oeufs crème roussâtre,<br />

finement pointillés de brun jaunâtre, avec ou sans quelques petites taches brunes arrondies. Dimensions moyennes : 40 x 29<br />

mm (36,1-45,4 x 27-31,4 mm). Poids frais 18-19 g. -Incubation par la femelle, dès l'avant-dernier ou le dernier, de 15 jours<br />

(22-27). -Poussin en duvet brun roux chaud dessus ; bonnet roux, côtés de la tête jaunâtres avec bandeau noir, dessous gris<br />

jaunâtre.<br />

6

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