16.11.2012 Views

Mécanicien d'armes Métiers passionMétiers ... - Marine et Marins

Mécanicien d'armes Métiers passionMétiers ... - Marine et Marins

Mécanicien d'armes Métiers passionMétiers ... - Marine et Marins

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Métiers</strong> passion<br />

<strong>Métiers</strong> passion<br />

<strong>Mécanicien</strong> d’armes<br />

Les métiers de la <strong>Marine</strong>...


Si ses élèves sont à peine plus<br />

jeunes qu'elle, ce n'est pas son<br />

grade de second maître qui leur<br />

inspire le respect. Pour eux,<br />

Isabelle Dornier est l'exemple<br />

d'une carrière (<strong>et</strong> d'une vie)<br />

réussie dans la <strong>Marine</strong>, ce dont<br />

rêvent ces matelots brev<strong>et</strong>és.<br />

C'est donc avec attention qu'ils<br />

suivent les cours qu'elle a soigneusement<br />

préparés pour leur<br />

apprendre à identifier les bâtiments<br />

qu'ils croiseront en mer,<br />

ou encore quand elle explique le maniement du canon de 30 mm.<br />

Mais savent-ils comment c<strong>et</strong>te Jurassienne, née à Dole, est arrivée à<br />

être leur instructeur au Centre d'instruction naval (CIN) de Saint-<br />

Mandrier ?<br />

Appréciant les uniformes <strong>et</strong> les voyages, Isabelle s'est naturellement<br />

présentée au BICM de Besançon avec un BEP d'électrotechnicienne<br />

en poche. Elle n'a que 19 ans <strong>et</strong> la <strong>Marine</strong> lui propose un contrat de<br />

8 ans qui débute par une année d'études post-BEP. L'orienteur du<br />

BICM surveille son assiduité en assistant aux conseils de classe. Un<br />

Témoignages<br />

an plus tard, elle arrive au CIN de Querqueville pour sa formation<br />

militaire initiale de cinq semaines. Un premier salaire à 20 ans autorise<br />

une p<strong>et</strong>ite folie. Pour Isabelle, ce sera la paire de Nike dont elle<br />

rêvait. Ayant opté pour la spécialité mécanicien <strong>d'armes</strong> (MEARM),<br />

elle passe au CIN de Saint-Mandrier pour y obtenir le certificat<br />

d'aptitude technique (CAT).<br />

Classée première des filles <strong>et</strong> sixième de sa promotion à l'issue de<br />

son cours, elle choisit d'être affectée sur la frégate anti-sous-marins<br />

Jean-de-Vienne, basée à Toulon.Voyages <strong>et</strong> escales se succèdent pendant<br />

trois ans à travers la Méditerranée, l'Atlantique <strong>et</strong> le golfe<br />

Persique. Pendant la mission<br />

Héraclès, elle est<br />

souvent de quart à la passerelle<br />

de veille en tenue<br />

de combat. Le danger<br />

gu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> elle vit intensément<br />

les nombreuses<br />

enquêtes de pavillon<br />

menées par la frégate<br />

dans le golfe d'Oman sur<br />

des bâtiments de commerce<br />

jugés suspects.<br />

En 2003, le second maître<br />

Dornier passe sur le<br />

transport de chalands de<br />

débarquement (TCD)<br />

Foudre. Isabelle est chef<br />

de section du canon de<br />

30 mm. C<strong>et</strong>te fois, elle découvre l'Afrique avec une longue période<br />

passée au large de la Côte d'Ivoire. En février 2006, elle est à nouveau<br />

aux postes de combat quand son bâtiment arraisonne au<br />

milieu de l'Atlantique un vraquier qui dissimule une importante cargaison<br />

de drogue. L'opération est dangereuse <strong>et</strong> spectaculaire. Des<br />

commandos de marine, transportés par air depuis Lorient, sautent<br />

en plein océan pour rejoindre la Foudre <strong>et</strong> se charger de la fouille du<br />

bateau suspect. Six mois plus tard, Isabelle est affectée comme<br />

instructeur à Saint-Mandrier, où elle transm<strong>et</strong> le savoir acquis en six<br />

années de navigation. La <strong>Marine</strong> nationale l'a également comblée<br />

dans un autre domaine essentiel. En décembre 2004, elle a épousé<br />

le second maître Sicot, électronicien <strong>d'armes</strong>. En réunissant leurs<br />

compétences respectives, ils doivent être en mesure de tirer de<br />

beaux feux d'artifice…


L'air du grand large, il le<br />

respire à pleins poumons<br />

pendant chaque quart<br />

passé sur la passerelle<br />

supérieure ouverte à<br />

tous vents. Seule une<br />

p<strong>et</strong>ite bâche tendue sur<br />

quelques mètres sert de<br />

refuge en cas de bourrasques.<br />

Un endroit privilégié<br />

pour ceux qui ne se<br />

lassent pas du spectacle de l'étrave de la frégate qui fend les vagues,<br />

proj<strong>et</strong>ant parfois des embruns jusqu'à lui. Un lieu moins agréable par<br />

grand froid ou quand les éléments se déchaînent. Guillaume <strong>et</strong> ses<br />

deux adjoints scrutent la mer, prêts à informer la passerelle de commandement<br />

(située en dessous) <strong>et</strong> le central opérations auxquels ils<br />

sont reliés par téléphone. A bâbord <strong>et</strong> à tribord, des jumelles sur<br />

pied leur perm<strong>et</strong>tent de voir ce que les radars ne détectent pas<br />

toujours. Au centre de son domaine, le poste Najir, le système de<br />

commande manuel du canon de 100 mm dont la tourelle trône sur<br />

la plage avant. Le maître Guillaume Legrand est aussi responsable de<br />

ce monstre de 22 tonnes, capable de lancer ses obus à la cadence<br />

de 78 coups par minute vers une cible aérienne ou en surface.<br />

Officier marinier dans la spécialité MEARM, il connaît les armes du<br />

bord <strong>et</strong> arbore le statut qu'il a atteint avec une évidente fierté.<br />

L'armée <strong>et</strong> sa discipline lui ont sans doute été inspirés par son oncle,<br />

gendarme. Mais la <strong>Marine</strong> nationale le faisait rêver. A 16 ans, ce jeune<br />

Nordiste né à La Bassée (59) en 1973 se rend déjà au BICM de Lille,<br />

qui lui conseille de poursuivre ses études. Le Bac technique en poche,<br />

il y revient deux ans plus tard, réussit les tests <strong>et</strong> choisit la spécialisation<br />

mécanicien <strong>d'armes</strong>, dénommée à l'époque missilier. Il découvre ainsi<br />

la <strong>Marine</strong> au CIN de Querqueville, où il passe six semaines <strong>et</strong> signe un<br />

contrat de trois ans. L'école de spécialisation est enfin au soleil… Saint-<br />

Mandrier, un lieu de vacances pour ce jeune homme de 20 ans du Pasde-Calais.<br />

Il y apprend le rôle de la vigie, les armes du bord, leur manipulation<br />

<strong>et</strong> leur entr<strong>et</strong>ien. Une semaine complémentaire est consacrée<br />

à ce canon de 100 mm qui l'impressionne beaucoup.<br />

Sa première affectation, sur le TCD (transport de chalands de<br />

débarquement) Ouragan, lui fait découvrir la vie à bord avec les multiples<br />

tâches d'un matelot brev<strong>et</strong>é. La situation en Bosnie le fait naviguer<br />

en Adriatique. Deux ans après son engagement, il est quartiermaître<br />

de seconde classe <strong>et</strong>, quand il débarque, c'est pour r<strong>et</strong>ourner<br />

se perfectionner avec un BAT (brev<strong>et</strong> d'aptitude technique) à<br />

l'école de Saint-Mandrier. Douze mois pour m<strong>et</strong>tre à profit trois<br />

années d'expérience de la mer, augmenter ses connaissances, devenir<br />

expert en identification d'un bâtiment civil ou militaire, étudier<br />

les procédures d'alerte <strong>et</strong> entrer dans les secr<strong>et</strong>s du gros canon <strong>et</strong><br />

de ses munitions.<br />

Sur la frégate lance-missiles Duquesne, il est quartier-maître <strong>et</strong> surveillant<br />

de la tourelle du 100 mm. Au cœur du monstre, il est assis<br />

à côté de l'impressionnante culasse. Une place confortable en cas<br />

de tir car le bruit y est infiniment plus supportable. En juin 1997,<br />

la frégate accompagne la dernière mission du porte-avions<br />

Clemenceau avec des escales dans plusieurs ports de la côte atlantique.<br />

En décembre 1998, il navigue en mer Noire quand il est<br />

promu second maître. Passer le détroit du Bosphore au poste de<br />

vigie ne s'oublie pas.<br />

L’an 2000 commence avec une bonne nouvelle. C<strong>et</strong>te fois, c'est<br />

Nouméa ! Adjoint au capitaine <strong>d'armes</strong> <strong>et</strong> responsable de l'armement<br />

sur le Batral (bâtiment de transport léger) Jacques-Cartier. Le Pacifique,<br />

maintenant, il en a sillonné un bon bout. Surtout après une traversée<br />

de quinze jours pour rallier Tahiti où le bâtiment doit entrer en grand<br />

entr<strong>et</strong>ien. En mars 2002, il rentre en France, prend six mois de vacances<br />

<strong>et</strong> devient chef de tourelle sur la frégate anti-sous-marins La<br />

Motte-Picqu<strong>et</strong>, qui est en chantier à Brest jusqu'en septembre.<br />

Pas vraiment le même climat, mais une nouvelle occasion de passer<br />

le détroit de Gibraltar au r<strong>et</strong>our vers Toulon. Devenu maître à<br />

32 ans, Guillaume cesse de naviguer en septembre 2005 pour passer<br />

le brev<strong>et</strong> supérieur à Saint-Mandrier. Une année de cours <strong>et</strong> un<br />

embarquement dès le lendemain de l'obtention du sésame sur la<br />

frégate antiaérienne Jean-Bart. Aujourd'hui, c'est lui qui apprend aux<br />

plus jeunes le métier de mécanicien <strong>d'armes</strong>.


Interdiction de circuler dans les extérieurs, tir Tartar imminent !<br />

En deux secondes, le missile<br />

est extrait du barill<strong>et</strong> <strong>et</strong> se<br />

positionne sur la rampe de<br />

lancement. Précédé par le claquement<br />

sec de la mise en<br />

place des quatre ailerons, l’allumage<br />

de la fusée dégage un<br />

panache de fumée qui va suivre<br />

le missile jusqu’à son<br />

objectif.<br />

De construction américaine,<br />

le système TARTAR SM1 est<br />

une arme de moyenne portée,<br />

capable de détruire une<br />

cible située à une distance de<br />

50 km. Long de 4,75 m <strong>et</strong><br />

d’un poids de 520 kg, le missile<br />

se déplace à la vitesse de<br />

Mach 2.5. Situé sous la rampe de lancement, le barill<strong>et</strong> contient<br />

40 engins prêts à être tirés.<br />

La conduite de tir est assurée par deux radars de poursuite SPG<br />

51C <strong>et</strong> par un radar tridimentionnel DRBJ11. Considéré comme<br />

une arme antiaérienne, le missile TARTAR peut aussi être dirigé vers<br />

des objectifs situés en surface.<br />

Les frégates antiaériennes<br />

Cassard <strong>et</strong> Jean-Bart en sont<br />

équipées.<br />

Après avoir suivi un stage de<br />

formation, les mécaniciens<br />

d’armes <strong>et</strong> les électroniciens<br />

d’armes se partagent la maintenance<br />

<strong>et</strong> la mise en oeuvre<br />

du système. Alors que les<br />

MEARM vérifient les différents<br />

circuits hydrauliques <strong>et</strong><br />

les mécanismes qui actionnent<br />

les mouvements de la<br />

rampe <strong>et</strong> du barill<strong>et</strong>, les<br />

ELARM vérifient les circuits<br />

électroniques pour la capture<br />

de l’objectif <strong>et</strong> la conduite de<br />

tir. Au central opérations, ils sont de quart à côté de l’officier désignation<br />

objectif TARTAR qui donne l’ordre de tir.<br />

En avant de la rampe, une salle de commande TARTAR abrite des<br />

opérateurs qui vérifient le déroulement des opérations. En cas de<br />

défaillance du système central, ils sont en mesure d’assurer le relais.


Il tonne avec un bruit sourd<br />

qui résonne dans tout le<br />

bâtiment.Avec 78 coups par<br />

minute, sa cadence de tir est<br />

impressionnante. Ce gros<br />

calibre trône sur les ponts<br />

principaux des grosses unités<br />

de la <strong>Marine</strong> depuis 50 ans.<br />

D’un poids de 22 tonnes, il a<br />

une portée de 6 km contre<br />

un but aérien <strong>et</strong> de 12 km<br />

contre un objectif en surface.<br />

Modernisé à plusieurs reprises,<br />

il est aujourd’hui entièrement<br />

automatique. Les obus,<br />

d’un poids de 23,6 kg, sont<br />

stockés dans la soute située<br />

sous la tourelle. Deux mécaniciens<br />

d’armes y sont en charge de leur préparation au tir <strong>et</strong> du<br />

réapprovisonnement du barill<strong>et</strong> qui alimente le canon.<br />

Suivant l’objectif désigné, une fusée appropriée est vissée à la tête<br />

de l’obus. Suivant son type, elle provoque l’explosion à proximité du<br />

but, à une altitude donnée, après un temps déterminé ou à l’impact.<br />

Le mythique canon de 100 mm<br />

La tourelle est occupée par<br />

deux mécaniciens d’armes.<br />

L’un, assis en bas à gauche<br />

du tube, fait face au hublot. Il<br />

dispose d’instruments de<br />

visée optique <strong>et</strong>, en cas de<br />

défaillance des systèmes de<br />

conduite automatique, il est<br />

en mesure d’actionner le<br />

canon. L’autre est assis plus<br />

en hauteur, à l’arrière de la<br />

tourelle. Il surveille l’alimentation<br />

en obus <strong>et</strong> le circuit<br />

de refroidissement du tube<br />

par injection d’eau dans la<br />

chemise qui l’entoure. Les<br />

douilles vides sont éjectées<br />

sur le pont par une trappe<br />

située sur le devant de la<br />

tourelle. Ces deux servants ont l’avantage de percevoir un bruit<br />

n<strong>et</strong>tement plus faible à chaque détonation.<br />

La conduite de tir principale est au CO. La secondaire se compose<br />

d’un poste Najir à visée optique ou infrarouge situé en couronne<br />

de veille. Elle est actionnée par un mécanicien d’armes.


En plus de la mise en oeuvre<br />

de l’armement disponible, le<br />

mécanicien d’armes a une<br />

autre fonction essentielle : il<br />

est les yeux du bâtiment.<br />

Pendant sa formation de<br />

base <strong>et</strong> tout au long de ses<br />

affectations, il acquiert une<br />

réelle capacité à détecter <strong>et</strong><br />

à identifier les silhou<strong>et</strong>tes de<br />

bateaux ou d’avions aussi<br />

loin qu’il peut les voir avec<br />

les jumelles de la couronne<br />

de veille. En liaison avec<br />

l’officier de quart, il lui transm<strong>et</strong><br />

ses informations dans<br />

une terminologie appropriée.<br />

Voir ce que les radars ne détectent pas toujours<br />

Une coque est continue ou<br />

discontinue <strong>et</strong> la structure aperçue est dite monobloc ou constituée<br />

de deux ou trois blocs. Les mâtures apparaissent comme pyramidales,<br />

simples ou en forme de tripode. La position des mâts <strong>et</strong> des<br />

antennes radar donne également une indication qui perm<strong>et</strong> de<br />

repérer le bateau observé dans des ouvrages de références.<br />

Frégate antiaérienne Jean-Bart<br />

Conduite de tir TARTAR<br />

Rampe TARTAR<br />

Rampe SADRAL<br />

Radar de veille J11<br />

Missiles EXOCET<br />

Syracuse<br />

La veille optique est aussi la<br />

seule capable de détecter un<br />

obj<strong>et</strong> flottant (conteneur<br />

perdu, tronc d’arbre, citerne<br />

ou fût) qui peut endommager<br />

le bâtiment. Malgré une technologie<br />

de plus en plus évoluée,<br />

les radars ne détectent<br />

pas tout. Un voilier de plaisance<br />

sans mire radarisable,<br />

un bateau de pêche dans le<br />

creux de la houle ou une<br />

embarcation pneumatique<br />

légère ne sont visibles qu’à<br />

l’oeil nu.Alors qu’un écho sur<br />

un écran radar révèle la présence<br />

d’un bateau, calcule sa<br />

route <strong>et</strong> sa vitesse, le veilleur<br />

l’identifie en observant sa silhou<strong>et</strong>te,<br />

le définit comme<br />

civil ou militaire <strong>et</strong> fournit les éléments nécessaires à sa classification<br />

en ami ou en suspect. Le rôle du veilleur optique est essentiel dans<br />

les régions sensibles, où il n’est pas rare de croiser des pirates modernes,<br />

des trafiquants de stupéfiants, des contrebandiers <strong>et</strong> des embarcations<br />

légères de terroristes.<br />

Antenne INMARSAT<br />

Radar de veille air V26<br />

Conduite de tir du canon<br />

Couronne de veille<br />

Canon de 100 mm<br />

Conduite de tir NAJIR


Le centre d'instruction naval de<br />

Saint-Mandrier est le plus grand<br />

pôle d'enseignement technique <strong>et</strong><br />

opérationnel de la <strong>Marine</strong>. Situé à la<br />

pointe de la presqu'île, en face de<br />

Toulon, ce CIN s'étend sur plus de<br />

90 hectares dans un magnifique<br />

paysage méditerranéen. Un réseau<br />

routier de 14 kilomètres relie les<br />

45 bâtiments qui abritent les<br />

bureaux administratifs, les salles de<br />

classe, les vastes ateliers de cours<br />

pratiques, les centres de restauration,<br />

de distraction, les logements <strong>et</strong><br />

les terrains de sport. Le CIN assure<br />

la formation initiale des jeunes<br />

engagés de longue durée <strong>et</strong> l'instruction<br />

à différents niveaux dans<br />

huit des spécialités des métiers de<br />

la <strong>Marine</strong>. Il reçoit également les<br />

officiers qui suivent pendant un an<br />

les cours de l'ESCAN (école des<br />

systèmes de combat <strong>et</strong> armes<br />

navales). Plus de 8 000 élèves passent<br />

chaque année par le CIN,<br />

encadrés par 1000 permanents en<br />

charge de l'administration <strong>et</strong> de<br />

l'instruction. Plusieurs disciplines<br />

sont enseignées par des professeurs<br />

issus de l'Education nationale.<br />

Au sud de la presqu’île, le site<br />

Le centre d’instruction naval de Saint-Mandrier<br />

Cép<strong>et</strong> fait face à la Méditerranée. Il<br />

dispense la formation aux métiers<br />

liés à la conduite des opérations <strong>et</strong><br />

à la mise en œuvre des armes :<br />

Détecteur (DETEC)<br />

Détecteur anti-sous-marins<br />

(DEASM)<br />

<strong>Mécanicien</strong> <strong>d'armes</strong> (MEARM)<br />

Electronicien <strong>d'armes</strong> (ELARM)<br />

Spécialiste des systèmes d'information<br />

<strong>et</strong> télécommunications<br />

(SITEL)<br />

Le site Saint-Georges est situé au<br />

nord, face à Toulon. Disposant de ses<br />

propres logements, il assure la formation<br />

aux métiers dédiés à la mobilité<br />

<strong>et</strong> à la sécurité des bâtiments :<br />

<strong>Mécanicien</strong> naval (MECAN)<br />

Electrotechnicien (ELEC)<br />

Marin-pompier (MARPO)<br />

Des bateaux assurent une nav<strong>et</strong>te<br />

régulière entre Saint-Mandrier <strong>et</strong> le<br />

port civil de Toulon. La traversée de<br />

la rade dure environ 20 minutes.<br />

Elle est gratuite pour les permanents<br />

de Saint-Mandrier <strong>et</strong> les élèves<br />

du CIN.<br />

Un peu d'histoire…<br />

Saint-Mandrier était une île jusqu'à ce que les courants marins ensablent la passe des Sabl<strong>et</strong>tes à la fin du XVII e siècle. Elle doit son nom à un<br />

gu<strong>et</strong>teur du roi wisigoth Alaric II (tué par Clovis en 507 près de Poitiers) qui y vivait en ermite (mandreas en latin) en surveillant l'entrée de<br />

la rade de Toulon. Sur la partie nord de la presqu'île, l'hôpital Saint-Louis fut construit dès 1674 par des bagnards. Suffisamment éloigné de<br />

Toulon pour éviter les risques d'épidémie, il recevait les équipages des navires mis en quarantaine. Restauré à plusieurs reprises <strong>et</strong> doté d'une<br />

chapelle au XIX e siècle, il cesse ses activités en 1936. L'école des mécaniciens chauffeurs <strong>et</strong> scaphandriers de la <strong>Marine</strong> prend alors possession<br />

des bâtiments d'une belle architecture provençale. Pendant l'Occupation, les Allemands construisent un tunnel de 800 mètres pour acheminer<br />

les munitions vers les batteries installées (par les Français) sur l'autre versant de l'île, face à la mer. Ses extrémités seront rebouchées<br />

à la fin du conflit. Après la Libération, le centre de formation prend le nom d'école des apprentis mécaniciens de la Flotte puis devient le<br />

groupement des écoles énergies de la <strong>Marine</strong>. Le site sud fut construit en 1971 afin de rassembler en un lieu unique les écoles de spécialité<br />

disséminées sur de multiples emprises. La remise en service du tunnel perm<strong>et</strong> une communication aisée entre les deux pôles de formation<br />

sans quitter l'enceinte militaire.


Comment devenir mécanicien d’armes ?<br />

Filière EILD (engagement initial de longue durée)<br />

Le candidat doit être de nationalité française, âgé de 17 à 25 ans <strong>et</strong><br />

avoir réussi les tests d'aptitude requis par le bureau d'information<br />

sur les carrières de la <strong>Marine</strong> (BICM). Son niveau scolaire varie entre<br />

un BEP <strong>et</strong> un Bac + 2. Sélectionné pour la spécialité MEARM, il est<br />

convoqué au centre d'instruction naval (CIN) de Saint-Mandrier.<br />

Après trois jours d'incorporation, il signe un contrat de 10 ans. Une<br />

période probatoire de six mois perm<strong>et</strong> à chacune des parties de<br />

m<strong>et</strong>tre fin unilatéralement à ce contrat.<br />

Les cinq premières semaines sont consacrées à une formation militaire<br />

<strong>et</strong> marine de base (mouvements militaires, tirs, vocabulaire<br />

marin, notions de navigation, manœuvres d'embarcation, nœuds) <strong>et</strong><br />

à l'enseignement des règles de sécurité (voies d'eau, incendie, sinistres).<br />

Une insuffisance aux tests physiques entraîne la résiliation du<br />

contrat. Dès son entrée à la <strong>Marine</strong>, le candidat porte le chevron<br />

rouge de matelot brev<strong>et</strong>é d'équipage.<br />

Le certificat d'aptitude technique (CAT) s'obtient après quatre à six<br />

mois de cours de la spécialité. Le classement dans la session est<br />

déterminant pour le choix de l'unité dans laquelle se déroule une<br />

mise en pratique pendant un an.<br />

Le matelot brev<strong>et</strong>é sera promu quartier-maître de seconde classe à<br />

partir du 8 e mois d'ancienn<strong>et</strong>é, toujours en fonction de son rang de<br />

sortie. Il sera quartier-maître de première classe à partir du<br />

18 e mois. Le brev<strong>et</strong> d'aptitude technique (BAT) est remis au terme<br />

de l'apprentissage en unité. En fonction des notes accordées par ses<br />

supérieurs, le grade de second maître est obtenu après quatre ou<br />

cinq ans de service.<br />

Trois ans après le BAT, la sélection pour le brev<strong>et</strong> supérieur (BS) est<br />

fonction des notations. Les cours durent un an au CIN de Saint-<br />

Mandrier. Au bout de 4 à 6 ans d'emploi comme BS, le marin peut<br />

postuler au brev<strong>et</strong> de maîtrise de la spécialité (BM) en suivant un<br />

cours combiné à l'unité de valeur « méthode technique de management<br />

» (UVMTM), qui ouvre l'accès à des postes d'expert.<br />

Filière école de maistrance<br />

Deux recrutements ont lieu chaque année. Le candidat doit être de<br />

nationalité française, âgé de 18 à 25 ans, avoir au moins suivi une<br />

classe de terminale. Déclaré apte médicalement, il doit avoir réussi<br />

les tests proposés par le BICM. Une bonne aptitude physique est<br />

requise.<br />

Incorporé à Brest, le maistrancier signe son contrat d'engagement<br />

après trois jours. Pendant sa formation initiale militaire <strong>et</strong> marine de<br />

dix-huit semaines, il est coiffé d'une casqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> son uniforme porte<br />

deux chevrons jaunes coupés par deux bandes bleues bordées de<br />

liserés rouges.<br />

Il passe ensuite au CIN de Saint-Mandrier pour y suivre pendant<br />

neuf semaines les cours de la spécialité MEARM. Les liserés rouges<br />

de ses galons sont r<strong>et</strong>irés au départ de Brest. Au terme de deux<br />

mois complémentaires de cours d’encadrement, il reçoit son BAT <strong>et</strong><br />

devient second maître un an après son incorporation. Les bandes<br />

bleues de ses galons sont r<strong>et</strong>irées. Le classement dans la session lui<br />

accorde une priorité dans le choix de son unité d'affectation.<br />

Trois ans après son BAT <strong>et</strong> en fonction de ses qualités, le jeune officier<br />

marinier peut être sélectionné pour se présenter au brev<strong>et</strong><br />

supérieur (BS) <strong>et</strong>, comme pour la filière EILD, le cours de brev<strong>et</strong> de<br />

maîtrise s'ouvre à lui. En parallèle, des notes excellentes peuvent<br />

entraîner sa sélection pour le concours interne d'officier.<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Matelot brev<strong>et</strong>é (1), quartier-maître de seconde classe (2), quartiermaître<br />

de première classe (3), maistrancier (4), second maître (5) <strong>et</strong><br />

maître (6).<br />

Pour toute information complémentaire, adressez-vous à l’un des 35 BICM (bureaux d'information sur les carrières de la <strong>Marine</strong>)<br />

répartis sur le territoire. N° Azur 0810 501 501. www.marinerecrute.gouv.fr<br />

© 2007 - C.comm - Tous droits réservés. Photos : <strong>Marine</strong> nationale / Cupillard, Payre, Manzano. J. Legrand.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!