edcas.41@wanadoo.fr Site médical et Paramédical
edcas.41@wanadoo.fr Site médical et Paramédical
edcas.41@wanadoo.fr Site médical et Paramédical
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
La tentative de suicide, un geste inexpliqué (suite 2)<br />
Ici, tout passe par la parole :<br />
L’unité psychiatrique ne compte aucun lit<br />
d’hospitalisation, ce qui explique pourquoi les<br />
patients restent peu de temps hospitalisés. « Nous<br />
devons les recevoir rapidement, en général le<br />
lendemain de leur arrivée au service des urgences,<br />
pour apprécier leur souf<strong>fr</strong>ance, le risque de<br />
récidive, le degré de minimisation de l’acte.<br />
Parfois, nous réussissons à garder une personne<br />
plus longtemps si nous trouvons un lit dans un<br />
autre service ».<br />
Comme c<strong>et</strong>te femme d’une quarantaine<br />
d’années qui avait absorbé beaucoup<br />
d’anxiolytiques. « Nous avons pu la garder<br />
presque cinq jours, ce qui est atypique, explique<br />
Thierry Riault, cadre infirmier du service<br />
psychiatrique. Mais nous avons estimé que c’était<br />
nécessaire car elle était encore trop endormie le<br />
lendemain de son arrivée. Après deux jours de<br />
repos, ce qui a été rendu possible car nous lui<br />
avons trouvé une place dans un service annexe,<br />
elle a commencé à parler avec une infirmière. Elle<br />
lui a raconté son histoire, une histoire enfouie en<br />
elle depuis en elle depuis quinze ans. Si elle a<br />
réussi à se confier, c’est parce qu’elle se trouvait<br />
dans un lieu neutre où elle ne se sentait pas<br />
jugée ». Et Annie Bellamy de souligner : « En<br />
général, les patients parlent facilement, même les<br />
plus réticents. Soit ils demandent qu’on les aide,<br />
soit ils disent simplement leurs difficultés. Parfois,<br />
il suffit de s’asseoir juste à côté d’eux ».<br />
Depuis le début de l’année, c<strong>et</strong>te unité de<br />
psychiatrie a bénéficié d’une rallonge budgétaire.<br />
Les psychiatres sont désormais plus nombreux<br />
pour assurer des gardes 24 heures sur 24. Les lits<br />
d’hospitalisation arriveront seulement d’ici<br />
quelques années. Pourtant, l’Agence Nationale<br />
d’Accréditation <strong>et</strong> d’Evaluation en Santé <strong>et</strong> la<br />
Fédération Française de Psychiatrie considèrent<br />
qu’une hospitalisation de trois jours, voire d’une<br />
semaine, est nécessaire pour accueillir les<br />
personnes qui viennent de passer à l’acte, <strong>et</strong><br />
prévenir les récidives.<br />
L’exemple de c<strong>et</strong>te unité du service de<br />
psychiatrie des hôpitaux rennais montre le<br />
chemin qui reste à parcourir pour améliorer la<br />
prise en charge hospitalière des personnes<br />
suicidantes, nécessité inscrite comme des axes<br />
principaux de la « Stratégie <strong>fr</strong>ançaise face aux<br />
suicides 2000-2005 », déclinée le 18 Septembre<br />
2000 par Dominique Gillot, alors secrétaire<br />
d’Etat à la Santé.<br />
QUELQUES CHIFFRES<br />
POUR UN ÉTAT DES LIEUX EN FRANCE<br />
On dénombre entre 11 000 <strong>et</strong> 12 000<br />
suicides par an en France, une évaluation qui<br />
serait sous-estimée. Selon les observatoires<br />
régionaux de la santé, les chif<strong>fr</strong>es du suicide<br />
subissent d'importantes variations, suivant les<br />
régions, l'âge ou le sexe. Ainsi, la Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> le<br />
Nord-Pas-de-Calais figurent parmi les régions qui<br />
connaissent les niveaux les plus élevés, alors que<br />
les régions Midi-Pyrénées <strong>et</strong> Île-de-France<br />
présentent des chif<strong>fr</strong>es de mortalité par suicide<br />
inférieurs à la moyenne nationale. En outre,<br />
certaines réglons qui se situent pourtant en<br />
dessous de la moyenne nationale présentent des<br />
partIcularités.<br />
Ainsi, l'Aquitaine connaît une mortalité<br />
par suicide chez les personnes âgées plus forte<br />
que d'autres régions, par ailleurs plus touchées<br />
globalement par le suicide.<br />
D'autre part, la mortalité par suicide des<br />
25-34 ans est très importante. Elle représente près<br />
du tiers des décès (32,5% en Br<strong>et</strong>agne, alors que<br />
la moyenne nationale est de 20,2% ; période<br />
1995-1997).<br />
Sur le plan national, la mortalité par<br />
suicide est trois fols plus élevée chez les hommes<br />
38,5 pour 100 000 (selon l'Inserm sur la période<br />
1988-1992) contre 13,8 chez les femmes.<br />
Bull<strong>et</strong>in Info Numéro 22, Décembre 2002 Page 18