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Histoire de la porcelaine<br />
La porcelaine connaît son apogée en<br />
Chine au XII e sièc<strong>le</strong>, et <strong>le</strong> secret de sa<br />
fabrication est bien gardé jusqu’au<br />
XVIII e sièc<strong>le</strong>.<br />
Le terme porcelaine vient du coquillage<br />
éponyme. Les Italiens ramenèrent la<br />
porcelaine de Chine au XV e sièc<strong>le</strong>, croyant<br />
qu’el<strong>le</strong> était faite en coquillage broyé,<br />
et la nommèrent “porcellana”, porcelaine<br />
en italien.<br />
Mais pendant qu’en France, on ne<br />
produisait alors que de la Porcelaine<br />
mol<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Père d’ENTRECOLLE (Jésuite<br />
missionnaire) introduit en 1712 <strong>le</strong>s<br />
premiers échantillons de kaolin (argi<strong>le</strong><br />
blanche qui sert dans la fabrication de la<br />
porcelaine ayant l’avantage d’al<strong>le</strong>r au<br />
feu).<br />
Bien plus tard, en 1765, on en découvre<br />
des gisements à Saint-Yrieix-la-Perche au<br />
Sud de Limoges, qui permettront enfin de<br />
fabriquer la porcelaine en Europe.<br />
La Porcelaine Bas-Normande, est née <strong>le</strong><br />
jour où un Maître-tourneur d’ateliers<br />
parisiens, originaire des Pieux, mesura<br />
lors d’un séjour dans son pays natal,<br />
l’importance du gisement de kaolin, qui<br />
allait être exploité pendant plus d’un<br />
sièc<strong>le</strong>. Il acquit la certitude d’en tirer une<br />
pâte propre à la fabrication de pièces à<br />
usage domestique, ainsi que d’instruments<br />
de laboratoire. Le Cotentin trouvait<br />
ainsi son “Saint Yrieix”.<br />
Le kaolin des Pieux fut donc acheminé,<br />
pendant une vingtaine d’années, par de<br />
lourdes charrettes vers <strong>le</strong> chef-lieu<br />
d’arrondissement. Amené brut à <strong>Valognes</strong>,<br />
il était d’abord épuré dans <strong>le</strong>s eaux du<br />
ruisseau Saint-Jean, puis traité et mis en<br />
œuvre dans <strong>le</strong>s ateliers.<br />
UNE MANUFACTURE FUT INSTALLÉE<br />
À VALOGNES<br />
Le premier directeur fut M. Le TELLIER<br />
de la BERTINIÈRE, mais il donna très vite<br />
sa démission ; <strong>le</strong> choix du second se porta<br />
sur M. Jean-Thomas-Michel Le MASSON,<br />
Maître-tourneur de Paris, né aux Pieux en<br />
1756, il était tout désigné, en raison de<br />
ses capacités. En effet, c’était lui qui<br />
avait découvert quelques années<br />
auparavant <strong>le</strong> kaolin des Pieux. Il obtint<br />
du Directoire, vers 1795, la concession<br />
de l’ancien Couvent des Cordeliers où il<br />
établit sa fabrication. On accédait à la<br />
manufacture par la rue Saint-François.<br />
Malheureusement pour <strong>Valognes</strong>, M. Le<br />
MASSON mourut <strong>le</strong> 6 Juil<strong>le</strong>t 1797 à l’âge<br />
de 41 ans. Ce fut une perte sérieuse pour<br />
la manufacture qu’il laissait en p<strong>le</strong>in<br />
essor, avec quatre fours et douze tours,<br />
travaillant déjà à p<strong>le</strong>in rendement.<br />
La succession était diffici<strong>le</strong> à prendre, ce<br />
fut M. Edme-Louis PELOUZE de Paris,<br />
devenu plus tard Secrétaire de la Sous-<br />
Préfecture de <strong>Valognes</strong>, et père du célèbre<br />
chimiste Théophi<strong>le</strong>-Ju<strong>le</strong>s PELOUZE.<br />
PELOUZE avait des connaissances approfondies,<br />
mais était de tempérament assez<br />
original. Si au point de vue technique, il<br />
donna entière satisfaction, il n’en fut pas<br />
de même pour <strong>le</strong>s parties administrative et<br />
commercia<strong>le</strong>. Les affaires s’en ressentirent<br />
et la Manufacture commença à péricliter<br />
progressivement, jusqu’au départ de son<br />
responsab<strong>le</strong> en 1802.<br />
Joachim LANGLOIS<br />
La situation de la Manufacture de<br />
<strong>Valognes</strong> n’était pas brillante jusqu’à<br />
l’arrivée en 1802 de M. Joachim<br />
LANGLOIS, issu de la Bourgeoisie<br />
protestante de la région de Caen, doué<br />
d’un ta<strong>le</strong>nt artistique remarquab<strong>le</strong>.<br />
LANGLOIS se mit au travail avec ardeur et<br />
bientôt la Manufacture fut très florissante.<br />
Plus d’une centaine de personnes fut<br />
rapidement employée.<br />
Il employa jusqu’à douze peintres et<br />
doreurs, dont quelques-uns avaient<br />
travaillé dans <strong>le</strong>s plus grandes<br />
Manufactures nationa<strong>le</strong>s, où ils étaient<br />
considérés comme d’excel<strong>le</strong>nts artistes<br />
de ta<strong>le</strong>nt.<br />
Les noms de CAMUS, issu de cel<strong>le</strong> de<br />
Sèvres, de ZWINGER, de cel<strong>le</strong> de<br />
Chantilly, de MOREAU, venu de la<br />
Manufacture Roya<strong>le</strong> de Limoges et de<br />
FONTAINE, qui semb<strong>le</strong> avoir été formé<br />
comme tant d’autres à <strong>Valognes</strong>. A ces<br />
artistes, il faut ajouter toute la famil<strong>le</strong><br />
LANGLOIS.<br />
Quant aux mode<strong>le</strong>urs et tourneurs ayant<br />
acquis une certaine réputation, <strong>le</strong>ur<br />
nombre semb<strong>le</strong> assez restreint. Les plus<br />
connus sont François MICHEL, Joseph<br />
CAPELLE, Félix et Robert LEPETIT.<br />
La fabrication de la porcelaine sous sa<br />
direction fut importante et de bonne<br />
qualité. LANGLOIS trouva d’abord assez<br />
faci<strong>le</strong>ment des débouchés sur place et<br />
dans la région ; puis une fois ces marchés<br />
pourvus, <strong>le</strong>s ventes devinrent plus<br />
irrégulières, provoquant des perturbations<br />
dans la trésorerie de la société et des<br />
dissentiments entre <strong>le</strong>s administrateurs.<br />
En 1812, M. LANGLOIS ferma <strong>le</strong>s portes<br />
de sa fabrique de <strong>Valognes</strong> pour s’instal<strong>le</strong>r<br />
à Bayeux, dans l’ancien Couvent des<br />
Bénédictines, en continuité de son site<br />
initial.<br />
Parmi <strong>le</strong>s objets encore visib<strong>le</strong>s de cette<br />
manufacture, six statues sont conservées<br />
dans l’Eglise Notre-Dame d’Al<strong>le</strong>aume :<br />
Saint Martin,<br />
Saint Joseph,<br />
Sainte Geneviève ,<br />
Saint Pierre,<br />
Notre-Dame d’Al<strong>le</strong>aume,<br />
Sainte Made<strong>le</strong>ine.<br />
Ces statues, biscuits de porcelaine issues<br />
de la Manufacture de <strong>Valognes</strong> en 1808,<br />
sont l’œuvre de l’artiste MOREAU. Pour<br />
<strong>le</strong>ur donner plus de résistance, el<strong>le</strong>s ont<br />
été doublées à l’intérieur de terre de<br />
potier rouge-ocre.<br />
Parmi <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctions de la Vil<strong>le</strong>, quatre<br />
pots à onguent proviennent de l’ancien<br />
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