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MELODIUM
LA TETE QUI FLOTTE
(Autres directions in music)
READYMADE FC
BABILONIA
(Peacefrog / Bleepmachine)
TETES RAIDES
FRAGILE
(Mon Slip / Warner)
Si la nouvelle scène électro était un peu
plus organisée, voilà quel serait le premier
commandement de son manifeste :
« toute déclaration visant à critiquer le
manque de mélodie et la froideur des
compositions électro devra s’achever
dans un grand éclat de rire ». Et Melodium
comme son nom l’indique, serait sans
doute le premier à défendre ce décret.
Car avec La tête qui flotte, nouvelle pierre
à une discographie déjà bien fournie,
Melodium restitue un an et demi de la vie
d’un DJ ouvert, chaleureux et spontané.
Le procédé comme le résultat mérite des
éloges : suite à sa rencontre avec le label
Autres directions in music, cet ingénieur
angevin plaque le monde civilisé pour
aller enregistrer en pleine nature. Par
monts et par vaux, ce self made man
sample guitares folk, mélodicas, flûtes,
balafons, bruits de nature. Tout y passe,
du claquement de doigts contre un mur
jusqu’au chant de sa petite cousine, en
passant par la voix de sa copine, son
pote, sa guimbarde… Et voilà un 15
titres audacieux, aux ambiances tantôt
aériennes tantôt très sombres, teintées de
rythmiques imperceptibles et de mélodies
simples et magistrales. La tête qui flotte,
l’an 01 de l’électro pop do it yourself !
TIM BLIT
http://autresdirections.net/inmusic/
Il y a les disques qu’on attend avec
impatience, au risque d’être déçu, et
d’autres qui vous tombent dessus comme
ça, pour ne plus vous lâcher. Babilonia de
Readymade FC fait partie de la deuxième
catégorie. Contrairement à ce que le nom
pourrait laisser penser, il ne s’agit pas
de reggae et encore moins de chants
footballistiques, Jean-Philippe Verdin
–le Breton caché derrière Readymade–
donnant plutôt dans une électro-pop-folk
féerique, chaude et accueillante, idéale
pour regarder la pluie tomber. De sa
double expérience d’artiste électro et de
producteur, Verdin a conservé un souci
maniaque de l’arrangement, du son et
de la précision dans la construction,
auxquels s’ajoutent d’indéniables talents de
mélodiste et de chanteur (le superbe Time
Machine). Impeccablement habité par les
voix invitées – David Sylvian sur A fire in
the Forest, beau à pleurer ; la Canadienne
Feist, bien plus convaincante que sur ses
propres albums ou encore Yaël Naïm, tour
à tour mutine et ensorcelante – Babilonia
réussit l’exploit de servir une trouvaille
géniale à (presque) chaque morceau et
l’alchimie parfaite entre classicisme pop et
modernisme électro. On ne souhaite qu’une
chose pour 2006 : que le Readymade Fan
Club devienne le plus grand possible.
DAMIEN LE BERRE
www.readym.com
Chefs de file de la chanson néo-réaliste,
les Têtes Raides sont infatigables. Après
avoir lancé en 2004 le mouvement « KO
Social », mix entre concert et activisme, le
groupe fait encore parler de lui en sortant
son neuvième album studio, Fragile. Les
Chats Pelés, le collectif d’artistes qui réalise
les pochettes depuis le début, annonce la
couleur : cette fois, c’est rouge et noir ! Les
Têtes se (re)font une crête. Les guitares
s’électrisent et retrouvent leurs distorsions
des débuts, à l’époque où le groupe
reprenait The Clash et s’appelait encore
les Red Ted. Le CD déborde d’une énergie
punk et contestataire (Houba, Constipé),
abandonnant au passage l’accordéon
et le côté rock-bastringue des albums
précédents. On n’avait plus l’habitude de
les entendre avec un son aussi direct,
sur des rythmes si tendus (Fragile, Le
raccourci) mais la bande du chanteurpoète
Christian Olivier s’en sort avec les
honneurs. Malgré dix-sept ans d’expérience
et après une reconnaissance récente, les
Têtes Raides se mettent encore en danger
musicalement et financièrement puisque
ce sont eux-mêmes, via leur label Mon
Slip, qui produisent ce redoutable album.
Indépendants et fragiles, tout simplement.
JEAN-REMY PRAUD
En concert, jeudi 26 janvier, Angers
27 janv. Le Mans ; 9 fév. à Poitiers.
www.tetes-raides.tm.fr
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