L'heure de la vengeance - Decitre

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C’était un meurtrier. Et j’espérais bien qu’ils allaient leboucler pour vingt ans, au moins. Le mieux était encore derenvoyer ce salopard en Afrique dans une caisse de boisétanche.J’ai relu l’article. La police n’était pas certaine que lecoupable se soit contenté d’une cuillère en argent. Ils nesavaient pas si Mme Berg conservait des espèces ou d’autresobjets de valeur chez elle.Je me suis dit qu’elle avait certainement un peu d’argentliquide. Les vieilles dames ont l’habitude de garderleurs sous dans leur matelas ou dans une boîte de biscuitsà la cuisine, non ?À l’école ce jour-là, ils n’étaient pas nombreux à dire dubien du Sauvage.« Jetez-le aux lions », ça revenait en boucle, et moi jeme découvrais enfin des choses à dire à mes camaradesde classe. Non pas que je me mette à les aimer plus pourautant… mais pendant un moment, c’était sympa d’enêtre. On s’est trouvé un coin ombragé dans la cour et on aimaginé les différentes méthodes de torture qui pourraientconvenir à un nègre assassin de vieilles dames.Nina et Christian, les antiracistes, ont même eu lasagesse de se taire. Mais ils n’étaient pas assis avec nous.Ils avaient l’air un peu contrariés.42
LE SAUVAGEMOI : Ils pourraient l’enterrer vivant dans le même cercueilque madame Berg.REIDAR : Ou le traîner jusqu’à la maison de retraite etle crucifier dans la salle de télé.SUSANNE : L’immobiliser au sol et laisser les vieux luipasser dessus en fauteuil roulant.MOI : Et on n’est pas obligé de laver après.TOUS : Ha ha ha.REIDAR : Sans blague, j’ai vu ce salopard en sortantdu local dimanche. C’était sûrement juste quelques heuresavant qu’il n’entre chez elle pour la tuer.MOI : Tu veux dire le local de préparation du Russ ?Vous avez quand même pas l’intention de passer toutecette putain d’année à glander dans votre accoutrement deRuss et tout ce qui va avec ?Ils m’ont tous regardé bizarrement.REIDAR : Tu vas peindre le bus aujourd’hui ?SUSANNE : Je veux, oui. Il y a encore de la place si t’asenvie.REIDAR : Combien c’était, déjà ?SUSANNE : Quinze mille. Plus un billet de mille pourles bières.REIDAR : C’est bon. Vous pouvez compter sur moi.SUSANNE : Génial.43
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