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Les modes de présence à l'international - Decitre

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26Pour pénétrer un marché étranger, l’entreprise a le choix entre plusieursalternatives : commercialiser elle-même sur place, fairevendre sur place par <strong>de</strong>s intermédiaires, ou encore s’associer avec<strong>de</strong>s partenaires. <strong>Les</strong> choix reposent sur le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> lapolitique commerciale souhaitée par l’entreprise.Notions<strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présenceà l’internationalAgent commissionné • Importateur distributeur • Filiale <strong>de</strong> distribution• Succursale • Joint venture • Franchise • Société <strong>de</strong> commerce internationalu <strong>Les</strong> critères <strong>de</strong> choixu La vente avec maîtrise<strong>de</strong> la commercialisationu La vente en coopérationu La ventepar intermédiaires© Éditions FoucherTravaux dirigés1 Comparer <strong>de</strong>s <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> distribution àl’étranger 3 Entreprise Dunand2 Distribuer <strong>de</strong>s poupées à l’étranger3 Société Corolle3 Le portage à l’export 3 Le pacte PMEinternationalVers l’épreuveDistribuer <strong>de</strong>s produits en préservantson image3 Entreprise Médot


1.4. <strong>Les</strong> aspects financiers et juridiquesCoursexempleexempleLa trésorerie <strong>de</strong> l’entreprise conditionne le choix <strong>de</strong>s intermédiaires. Certains choixpeuvent être strictement financiers (la création d’une filiale représente un investissementdont la rentabilité n’est pas immédiate).Une exploitation agricole située à Segonzac, en Charente, est tenue par un couple d’exploitantsagricoles. Elle fabrique un vin bio et n’avait jusqu’ici jamais exporté. La trésorerie, la taille <strong>de</strong>l’entreprise et la disponibilité <strong>de</strong> ses exploitants ne lui permettaient pas <strong>de</strong> négocier avec la gran<strong>de</strong>distribution. Ses produits sont néanmoins présents dans <strong>de</strong>s restaurants chics et <strong>de</strong>s épiceries <strong>de</strong>luxe à New York, car elle est passée par un importateur-distributeur.D’autres choix dépen<strong>de</strong>nt du risque que l’entreprise est prête à consentir. Ainsi, lechoix d’un importateur-distributeur est nettement moins risqué puisque ce <strong>de</strong>rnierachète les produits et supporte ensuite le risque <strong>de</strong> non-paiement du client. D’autrepart, il est important <strong>de</strong> mesurer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> chaque intermédiaire dansun circuit <strong>de</strong> distribution. Ainsi, <strong>de</strong>s produits à faible valeur ajoutée ne pourront pastransiter par un circuit <strong>de</strong> distribution trop long, car cela réduirait au final la compétitivité<strong>de</strong> l’entreprise face aux produits étrangers.Dans plusieurs pays, la législation impose certaines formes <strong>de</strong> distribution et la fiscalitédoit également être prise en compte, au même titre que les habitu<strong>de</strong>s locales <strong>de</strong>consommation.Renault a créé une joint venture en In<strong>de</strong> avec le constructeur indien Mahindra & Mahindra dansla perspective <strong>de</strong> fabriquer sur place la Logan. Mais la législation indienne impose que la sociétélocale détienne la majorité du capital, ce qui est le cas avec 51 % contre 49 à Renault.2. La vente avec maîtrise <strong>de</strong> la commercialisationLa plupart <strong>de</strong>s entreprises à l’export souhaitent maîtriser leur politique commerciale,c’est-à-dire connaître les besoins du client, déterminer librement leurs prix, communiquerselon leurs propres souhaits et traiter directement les comman<strong>de</strong>s. Plusieurs possibilitéss’offrent alors à elles.exemple2.1. La vente directe à l’exportLa vente directe à l’export correspond au cas où l’entreprise, souvent <strong>de</strong>puis la France,répond à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’un client étranger. On peut considérer la vente directecomme une simple étape du développement export d’une entreprise.L’entreprise Perez, spécialisée dans la production d’outillage pour jardins, a souhaité pénétrer lemarché américain, sans pour autant envisager <strong>de</strong> développement à long terme sur ce pays réputédifficile pour les produits <strong>de</strong> l’entreprise. Elle a hésité entre la vente par catalogue, qui supposaitl’envoi <strong>de</strong> dépliants et d’autres documents publicitaires à un grand nombre <strong>de</strong> clients potentiels, lavente par correspondance ou bien encore la vente par internet. Elle a finalement retenu une simpleparticipation à une foire commerciale. Sans visa lui permettant d’accepter sur place <strong>de</strong>s paiements,elle s’est contentée <strong>de</strong> prendre les comman<strong>de</strong>s, puis a expédié les produits <strong>de</strong>puis la France à sonretour.La vente à l’export se passe d’intermédiaires. Elle est gérée par la propre force <strong>de</strong>vente <strong>de</strong> l’entreprise, qu’il y ait ou non un service export. <strong>Les</strong> salariés <strong>de</strong> l’entrepriseorganisent ainsi la prospection, la rédaction <strong>de</strong> l’offre commerciale, la négociation etl’expédition jusqu’au paiement final.© Éditions FoucherChapitre 26 1 <strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présence à l’international 275


<strong>Les</strong> diverses modalités <strong>de</strong> la vente directe à l’exportCoursModalités Caractéristiques ExempleReprésentant salariéL’entreprise embauche un représentantdont la mission principale est <strong>de</strong> prospectersur place un marché étranger, <strong>de</strong>prendre les comman<strong>de</strong>s et d’assurer unrôle <strong>de</strong> remontée d’informations surl’évolution du marché et les attentes <strong>de</strong> laclientèle. Il est salarié <strong>de</strong> l’entreprise etpossè<strong>de</strong> souvent le statut <strong>de</strong> VRP. Sonchoix est crucial.Leroy Somer, lea<strong>de</strong>r mondial ensystèmes d’entraînements et alternateurs,dispose d’une force <strong>de</strong>vente couvrant tous les territoires,notamment sous forme <strong>de</strong> représentantsen Allemagne.Foire ou salonAppel d’offresInternetL’entreprise a pris <strong>de</strong>s contacts sur unsalon international en France ou à l’étranger.À l’issue du salon, elle répond aux<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’offres <strong>de</strong> ses contacts (entreprises,distributeurs). C’est très souventle cas pour le matériel industriel.L’entreprise répond à un appel d’offrespour <strong>de</strong>s contrats importants dont lesannonces sont disponibles dans la presseprofessionnelle ou spécialisée. C’est souventle cas pour <strong>de</strong>s chantiers où les délaissont assez longs et la procédure plutôtcomplexe. L’entreprise soumet alors saproposition et si elle est retenue, ellemettra en œuvre le contrat.<strong>Les</strong> sites marchands se sont développéset <strong>de</strong> nombreuses entreprises font <strong>de</strong> lavente directe. Aucun intermédiaire n’estsollicité. La vente en B to B représente lamajeure partie <strong>de</strong>s transactions commercialesréalisées via internet, notammentsur les places <strong>de</strong> marché.Une PME spécialiste <strong>de</strong>s réseauxsans fil (Coronis Systems) dans leLanguedoc-Roussillon a réussi sonimplantation sur le marché chinoisgrâce à sa participation au ChinaHi-Tech Fair.Le MOCI publie chaque semainedans son cahier d’affaires <strong>de</strong>sappels d’offres internationaux.Exemple : réalisation d’un ensembletouristique en Algérie.Également disponible sur :www.ubifrance.frL’entreprise Virusboats, fabricant<strong>de</strong> voiliers et bateaux d’aviron, amis le cap vers la Corée grâce àson site internet. Son effectif <strong>de</strong> 8personnes lui permettait difficilementd’autres choix.Une entreprise peut difficilement se développer à l’export par <strong>de</strong>s ventes directes. Ils’agit plutôt <strong>de</strong> ventes au coup par coup ou un début <strong>de</strong> processus dans l’approche d’unnouveau marché. Cette solution a l’avantage d’une parfaire maîtrise <strong>de</strong> la distribution.Le bilan <strong>de</strong> la vente directe à l’exportAvantagesAbsence d’intermédiaire.Maîtrise <strong>de</strong> la commercialisation.Lien direct avec le client.InconvénientsDifficulté à assurer le SAV.Fidélisation <strong>de</strong> la clientèle aléatoire.Couverture difficile en cas <strong>de</strong> territoire large.Chiffre d’affaires non régulier.Gestion <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s.2.2. L’agent commissionnéexempleC’est un agent local qui ne fait pas partie <strong>de</strong> l’effectif <strong>de</strong> l’entreprise : il est lié à ellepar un contrat <strong>de</strong> mandat, ce qui signifie qu’il est mandaté pour prospecter la clientèleet vendre au nom <strong>de</strong> l’entreprise. L’exportateur reste maître <strong>de</strong> la fixation du prix et<strong>de</strong>s conditions générales <strong>de</strong> vente et il est seul responsable auprès du client. L’agentpeut être une personne physique ou une personne morale qui dispose <strong>de</strong> sa propreforce <strong>de</strong> vente.La société Alp Papier, qui produit et diffuse une gamme complète <strong>de</strong> papiers pour enveloppes,emballages, supports d’impression, est représentée sur le territoire italien par un agent commissionné.Elle lui donne donc mandat d’assurer dans un secteur donné, pour une durée donnée, lareprésentation <strong>de</strong> ses produits. Toute comman<strong>de</strong> doit avoir l’accord d’Alp Papier et le mandatairereçoit 3 % <strong>de</strong> commission sur les ventes.© Éditions Foucher276 Partie 02 1 Prospection et suivi <strong>de</strong> clientèle


CoursContrairement au représentant salarié, c’est un intermédiaire indépendant qui estlibre <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong> son activité. Il peut éventuellement avoir le pouvoir <strong>de</strong> négocierpour l’exportateur. Il est possible d’ajouter dans le contrat d’agence une clause« <strong>de</strong> Ducroire ». En contrepartie du paiement d’une commission supplémentaire,l’agent Ducroire garantit à l’exportateur la bonne exécution du contrat par le client etnotamment le paiement <strong>de</strong> toutes les comman<strong>de</strong>s qui lui seront transmises.Le bilan du recours à un agent commissionnéAvantagesFrais fixes réduits puisque l’agent est payé à lacommission.Maîtrise <strong>de</strong> la politique commerciale.Représentant local qui connaît le marché.InconvénientsRisque commercial à charge <strong>de</strong> l’exportateur.Dépendance vis-à-vis <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong>l’agent.Recrutement difficile.Clientèle appartenant à l’agent.Gestion <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s par l’exportateur.2.3. La succursale ou le bureau <strong>de</strong> vente à l’étrangerexempleIl s’agit <strong>de</strong> structures ne disposant pas <strong>de</strong> personnalité juridique propre. Elles constituentune extension <strong>de</strong> l’entreprise nationale sur les marchés étrangers qui reste doncresponsable en cas <strong>de</strong> litige. Il s’agit <strong>de</strong> structures à qui l’on confie <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>prospection, prise <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s, livraison, facturation, recouvrement.La société canadienne Discount, spécialiste <strong>de</strong> la location d’autos et camions, a ouvert plus <strong>de</strong> 300succursales au Canada et en Australie afin <strong>de</strong> couvrir au maximum ces <strong>de</strong>ux territoires et être auplus près <strong>de</strong>s clients. Ces succursales font partie juridiquement <strong>de</strong> la société Discount.La différence principale entre le bureau et la succursale est que cette <strong>de</strong>rnière est unétablissement considéré comme stable pouvant réaliser <strong>de</strong>s opérations administratives,logistiques ou financières, contrairement à un bureau <strong>de</strong> vente ou <strong>de</strong> représentationà l’étranger qui se voit plus souvent confier <strong>de</strong> simples activités <strong>de</strong> prospection.Dans les <strong>de</strong>ux cas, il s’agit d’implantations légères qui permettent <strong>de</strong> bien contrôler unmarché, toutefois l’investissement que cela représente peut être considéré commelourd et parfois risqué.2.4. La filiale à l’étrangerC’est une société <strong>de</strong> droit local dont une part importante du capital appartient à l’entrepriseexportatrice. Juridiquement, la filiale est une entreprise indépendante <strong>de</strong> lamaison mère ; elle agit en son propre nom et à ses propres risques. Il s’agit <strong>de</strong> structuresstables soumises aux décisions stratégiques <strong>de</strong> la société mère qui jouent souventle rôle d’importateur-distributeur et qui gèrent <strong>de</strong> façon autonome les activités commerciales,administratives, logistiques et financières sur leur marché.exempleRenex est une PME française <strong>de</strong> 100 salariés installée à Palaiseau et spécialisée dans la fabrication<strong>de</strong> tables traçantes. Elle s’est implantée sur le marché américain par la création d’une filiale commerciale,après avoir fait le constat que ce marché était en pleine croissance, mais a préservé laproduction en France.On distingue les filiales <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s filiales <strong>de</strong> production qui sont <strong>de</strong> véritablesimplantations industrielles, par opposition à la filiale dite commerciale.Le bilan <strong>de</strong> la filiale commerciale© Éditions FoucherAvantagesMeilleure connaissance du marché.Présence locale appréciée <strong>de</strong>s clients.Avantages fiscaux.InconvénientsCoûts fixes importants.Engagement à long terme.Dépendance vis-à-vis <strong>de</strong>s règles juridiques locales.Chapitre 26 1 <strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présence à l’international 277


3. La vente en coopérationCoursPour <strong>de</strong>s raisons souvent financières ou afin <strong>de</strong> pouvoir pénétrer <strong>de</strong> nouveaux marchés,<strong>de</strong>s partenariats sont possibles pour les entreprises qui veulent mettre en commun<strong>de</strong>s ressources ou <strong>de</strong>s compétences, sur <strong>de</strong>s projets à long terme. Ces partenariatspeuvent être menés avec <strong>de</strong>s entreprises nationales ou étrangères.3.1. La filiale communeexempleAppelée également joint venture, la filiale commune est une société formée à l’étrangerpar un minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sociétés distinctes qui sont propriétaires <strong>de</strong> la nouvelle entreprise.Cette formule permet aux entreprises exportatrices d’avoir accès au marché ciblé,à la technologie, au savoir-faire et aux capitaux <strong>de</strong>s entreprises partenaires. Chacuneapporte une valeur ajoutée qui permet à toutes <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> la coentreprise.La filiale commune est une pratique courante lorsque l’accès <strong>de</strong>s marchés est difficilepolitiquement, culturellement ou techniquement.Renault a conclu <strong>de</strong>puis plusieurs années un accord pour créer une joint venture en Russie en partenariatavec la mairie <strong>de</strong> Moscou et a pu accélérer son développement industriel sur ce marché enforte expansion mais très difficile à pénétrer. Cette solution a nécessité <strong>de</strong>s investissements importantset a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong>s négociations difficiles pendant plusieurs années, mais 120 000 véhiculessont désormais produits par an dans cette filiale commune.Le bilan <strong>de</strong> la filiale communeAvantagesAssociation avec partenaire local.Mise en valeur du savoir-faire.Maîtrise <strong>de</strong> la politique commerciale.InconvénientsDifficultés culturelles.Règles commerciales locales.Divergences stratégiques avec le partenaire.3.2. La franchise à l’exportexempleElle permet à un partenaire d’utiliser les marques <strong>de</strong> commerce, les procédés ou lestechnologies <strong>de</strong> l’exportateur. Souvent utilisée dans les services pour les sociétés quisouhaitent se développer en multipliant rapi<strong>de</strong>ment les points <strong>de</strong> vente à l’étranger,cette solution s’appuie sur la notoriété <strong>de</strong> l’entreprise.L’enseigne Esthetic Center, spécialiste <strong>de</strong> l’épilation à prix doux, représentée par un logo très zendont les couleurs noir et blanc témoignent d’une cible à la fois féminine et masculine, s’est attaquéeavec succès aux marchés chinois et américain par le biais d’une master franchise qui concè<strong>de</strong> aufranchisé l’exclusivité du développement d’une enseigne pour un territoire donné.En contrepartie d’une re<strong>de</strong>vance annuelle et d’un pourcentage versé par le franchisésur le chiffre d’affaires, le contrat <strong>de</strong> franchise prévoit que le franchiseur apporte uneassistance technique et un savoir-faire commercial.Le bilan <strong>de</strong> la franchise à l’exportAvantagesMaîtrise <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> commercialisation.Développement rapi<strong>de</strong> à l’international.Contrôle <strong>de</strong> l’image.InconvénientsRepose sur la notoriété <strong>de</strong> l’entreprise ou sur <strong>de</strong>sprocédés transférables.Montage juridique difficile.© Éditions Foucher278 Partie 02 1 Prospection et suivi <strong>de</strong> clientèle


3.3. Le portageCoursCette technique, appelée piggy back en anglais, consiste pour une entreprise, souventune PME, <strong>de</strong> bénéficier du réseau <strong>de</strong> distribution et du savoir-faire d’une gran<strong>de</strong>entreprise déjà implantée à l’étranger. Dans ce contrat <strong>de</strong> représentation, le porteurest rémunéré par une commission sur les ventes et peut ainsi offrir <strong>de</strong>s produits complémentairesaux siens.exempleTotal a été récompensé en 2005 pour la meilleure action <strong>de</strong> portage au profit <strong>de</strong> la société Excell FoieGras en Russie et en Italie. Dans ce cas, Total a fait bénéficier gratuitement à cette PME ses réseaux<strong>de</strong> distribution à l’étranger au nom du patriotisme économique. Carrefour a également mené plusieursactions avec Partenariat France pour accompagner 50 PME françaises au Portugal.Le bilan du portageAvantagesFaible investissement <strong>de</strong> départ.Pas <strong>de</strong> logistique à gérer.Risques faibles.InconvénientsPas <strong>de</strong> contrôle sur les ventes.Pas <strong>de</strong> contact avec les clients.Parfois impossibilité d’utiliser sa marque <strong>de</strong> commerce.3.4. Le groupement d’exportateursRegroupées la plupart du temps dans <strong>de</strong>s clubs export, les entreprises mettent encommun <strong>de</strong>s moyens pour participer, par exemple, à une action collective. Elles peuventégalement mettre en commun un service export. Une <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> réussiterepose sur la nécessité pour les entreprises concernées <strong>de</strong> commercialiser <strong>de</strong>s produitsnon concurrents.exempleLe Conseil régional du Limousin a pris en charge 50 % du salaire d’une secrétaire à l’export pourplusieurs PME du secteur agroalimentaire lors d’une opération commune en Irlan<strong>de</strong>.4. La vente par intermédiairesLorsque l’entreprise exportatrice souhaite minimiser les risques ou sous-traiter certainesopérations, elle a le choix entre plusieurs intermédiaires. Certains sont présentssur le territoire national, d’autres sont présents à l’étranger.4.1. L’importateur-distributeurexempleC’est une société commerciale étrangère qui achète les produits et les revend aprèsavoir appliqué une marge commerciale. C’est l’importateur qui revend en son nom lesproduits et qui supporte le risque <strong>de</strong> non-paiement. Il est possible d’accor<strong>de</strong>r à l’importateurune exclusivité <strong>de</strong> distribution sur une zone géographique donnée : on parlealors <strong>de</strong> concessionnaire ou bien encore d’importateur exclusif.PME française spécialisée dans la production <strong>de</strong> truffes, l’entreprise Pébeyre commercialise sesproduits aux États-Unis via <strong>de</strong>s importateurs-distributeurs qui connaissent bien les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>consommation <strong>de</strong>s clients américains et qui gèrent sur place le stockage <strong>de</strong>s marchandises.Le choix du recours à un importateur-distributeurAvantagesInconvénients© Éditions FoucherTransfert <strong>de</strong>s risques sur l’importateur.Gestion <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s simplifiées.Possibilité <strong>de</strong> confier à l’importateur <strong>de</strong>s missions<strong>de</strong> stockage ou <strong>de</strong> SAV.L’importateur fait écran entre l’entreprise et sonmarché : elle ne connaît pas le client.Dépendance vis-à-vis <strong>de</strong>s performances du distributeur.Chapitre 26 1 <strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présence à l’international 279


4.2. <strong>Les</strong> transferts <strong>de</strong> technologieCoursexempleL’exportateur s’occupe principalement <strong>de</strong> la conception du produit et <strong>de</strong>s étapes nécessairesà son lancement, et confie la fabrication et la commercialisation à une sociétéétrangère. Cela permet à l’exportateur <strong>de</strong> développer ses marchés extérieurs, tandis quela société étrangère profite <strong>de</strong> la vente d’un produit compétitif sur son marché.Le transfert <strong>de</strong> technologie peut prendre la forme d’une cession <strong>de</strong> brevet (transfert <strong>de</strong>tous les droits d’une invention déposée) ou d’une concession <strong>de</strong> licence (exploitationd’un brevet pour une durée déterminée). Elle peut aussi consister en un transfert <strong>de</strong>savoir-faire portant sur <strong>de</strong>s connaissances techniques ou commerciales. Plusieurs raisonspeuvent justifier une telle démarche : éviter les investissements coûteux <strong>de</strong> créationd’une filiale ou bien accé<strong>de</strong>r à un marché difficile. Cette démarche n’est pas sans risque,car l’acheteur peut, à terme, <strong>de</strong>venir un concurrent potentiel.La société française Institut optique s’est développée sur le marché allemand en cédant plusieursbrevets <strong>de</strong> fabrication à <strong>de</strong>s producteurs auprès <strong>de</strong>squels elle a également assuré une formation,apporté ses connaissances techniques et pratiques, élaboré une documentation technique.4.3. <strong>Les</strong> autres formes <strong>de</strong> vente par intermédiaireSelon les secteurs d’activité, l’origine ou la <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s produits, certaines formesd’intermédiaires s’avèrent incontournables. C’est le cas dans la gran<strong>de</strong> distribution oupour l’agroalimentaire.rÔLe <strong>de</strong>s aUtres intermÉdiaires dU CommerCe internationaLType d’intermédiaire Définition ExempleCentrale d’achatsociété <strong>de</strong> commerceinternationalCommissionnaireelle référence pour le compte d’unechaîne <strong>de</strong> magasins ou d’entreprises lesproduits qui vont être commercialisés.spécialisée par produit ou par zone,elle exerce une activité <strong>de</strong> négoce ou<strong>de</strong> courtage. elle met en relation unacheteur et un ven<strong>de</strong>ur.intermédiaire <strong>de</strong> commerce spécialisédans la vente, l’achat, la douane ou letransport, il agit en son nom, mais pourle compte d’un commettant.sniw est une centrale d’achat <strong>de</strong> produitsalimentaires (secs, frais et surgelés)pour magasins et supermarchésà l’étranger.Yennega est une société françaised’importation <strong>de</strong> produits d’artisanaten provenance du Bénin, du mali, <strong>de</strong> laCôte-d’ivoire et du togo.négociants aux Halles <strong>de</strong> rungis.© Éditions Foucher280 Partie 02 1 Prospection et suivi <strong>de</strong> clientèle


Travaux dirigés1 Comparer <strong>de</strong>s <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> distribution à l’étranger uEntreprise DunandL’entreprise dunand, implantée à Bor<strong>de</strong>aux, fabrique et commercialise <strong>de</strong>s machines<strong>de</strong>stinées à l’industrie textile. elle souhaite se développer <strong>de</strong> façon durable sur le marchéasiatique et hésite entre trois <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> d’accès : une joint venture, un contrat <strong>de</strong> distributionexclusive avec son distributeur actuel ou une filiale <strong>de</strong> distribution à 100 %.1 Faire un tableau comparatif <strong>de</strong>s avantages et <strong>de</strong>s inconvénients <strong>de</strong> ces trois <strong>mo<strong>de</strong>s</strong>d’accès pour l’entreprise.2 Formuler un choix argumenté.2 Distribuer <strong>de</strong>s poupées à l’étranger u Société Corolle(d’après sujet d’examen)© Éditions FoucherCréée en 1979, Corolle, entreprise française implantée à Langeais près <strong>de</strong> tours (37), estaujourd’hui la marque lea<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la poupée haut <strong>de</strong> gamme en France, distribuée chez lesspécialistes du jouet et dans les grands magasins. en 1989, la société Corolle est rachetéepar le groupe mattel. <strong>Les</strong> produits continuent à être créés au sein <strong>de</strong>s ateliers Corolle,à Langeais. L’équipe qui crée les produits Corolle à Langeais sélectionne <strong>de</strong>s photos d’enfantsà partir <strong>de</strong>squelles vont être réalisées <strong>de</strong>s sculptures puis <strong>de</strong>s moules qui serviront<strong>de</strong> base à la fabrication <strong>de</strong>s poupées.<strong>Les</strong> poupées Corolle bénéficient d’un très bon rapport qualité/prix et font l’objet <strong>de</strong> nombreusesnormes <strong>de</strong> qualité.La gamme est particulièrement large :<strong>de</strong> 0 à 18 mois, les doudous « Babicorolle » sont très doux et ultra légers. en 2006, ilss’enrichissent avec <strong>de</strong>s nouveautés très originales aux couleurs acidulées et pleines <strong>de</strong>douceur.à partir <strong>de</strong> 18 mois, la famille « mon Premier » offre tout un univers <strong>de</strong> jeu complet, adaptéà la morphologie <strong>de</strong>s plus petites filles avec <strong>de</strong>s petits bébés légers, <strong>de</strong>s vêtements facilesà passer et <strong>de</strong>s accessoires <strong>de</strong> nursery.à partir <strong>de</strong> 3 ans, la petite fille qui a envie <strong>de</strong> jouer à la maman trouvera son bonheur dansla famille « <strong>Les</strong> Classiques », qui compte beaucoup <strong>de</strong> beaux bébés (en cinq tailles différentes),avec leurs vêtements et accessoires <strong>de</strong> nursery.et pour <strong>de</strong> jolies poupées à qui faire <strong>de</strong>s confi<strong>de</strong>nces, direction la famille « miss Corolle »,qui comprend également « <strong>Les</strong> Chéries », plus particulièrement adaptées aux fillettes àpartir <strong>de</strong> 5 ans.Quatre grands principes fon<strong>de</strong>nt l’action <strong>de</strong> la direction :− la création, conception et fabrication <strong>de</strong> produits exclusivement haut <strong>de</strong> gamme à fortevaleur ajoutée ;− une écoute attentive <strong>de</strong>s consommateurs, c’est-à-dire <strong>de</strong>s enfants ;− une recherche incessante <strong>de</strong> créativité et d’innovation ;− une volonté permanente <strong>de</strong> pénétration et <strong>de</strong> développement sur les marchés étrangersqui permet une désaisonnalisation <strong>de</strong> l’activité.déjà présente dans 21 pays, Corolle reçoit régulièrement <strong>de</strong>s distinctions en France et àl’étranger. en 17 ans, Corolle a reçu 11 récompenses à l’exportation et 15 en France.dans le cadre <strong>de</strong> la recherche d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> présence en europe du nord (danemark,suè<strong>de</strong>, norvège), trois possibilités sont envisagées :− vente par l’intermédiaire d’un agent commercial exclusif ;− vente par l’intermédiaire d’un importateur-distributeur ;− création d’un réseau <strong>de</strong> franchise autour d’un concept centré sur la poupée et sesaccessoires.Le directeur commercial vous précise un certain nombre <strong>de</strong> contraintes :− Corolle souhaite contrôler le prix <strong>de</strong> vente au client final ;− Corolle veut développer une politique <strong>de</strong> marque ;Chapitre 26 1 <strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présence à l’international 281


Travaux dirigés− Corolle ne souhaite pas financer les stocks <strong>de</strong> produits à l’étranger ;− le budget pour les frais <strong>de</strong> commercialisation sera limité (publicité, documentation) ;− Corolle désire développer un volume <strong>de</strong> ventes régulier.1 Recenser dans un tableau les avantages et les inconvénients <strong>de</strong> chaque possibilitéenvisagée.2 Choisir le mo<strong>de</strong> d’accès qui répond le mieux aux contraintes définies par le directeurcommercial.3 Le portage à l’export u Le Pacte PME internationalaprès lecture <strong>de</strong>s troix annexes :1 Décrire le dispositif PPI en termes d’objectifs et <strong>de</strong> modalités.2 Présenter les trois types <strong>de</strong> portage possibles.3 Expliquer les enjeux du développement export <strong>de</strong>s PME.4 À travers l’exemple <strong>de</strong> Total, montrer en quoi le portage est un échange gagnantgagnantentre grands groupes et PME.ANNEXE 1 : PME : Le portage à l’export, une solution anti-criseLancé il y a bientôt un an, le Pacte PME International(PPI) affiche son premier bilan et <strong>de</strong>belles promesses. Pilote <strong>de</strong> l’initiative <strong>de</strong>stinée àrelancer le portage à l’export <strong>de</strong>s PME par lesgrands groupes tricolores, le comité Richelieu aaffiné le dispositif.L’association <strong>de</strong>s PME innovantes (qui œuvre icipour toutes les entreprises <strong>de</strong> tous secteurs) proposetrois types <strong>de</strong> portage en fonction du <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> maturité <strong>de</strong> la stratégie d’internationalisation<strong>de</strong> la société <strong>de</strong>man<strong>de</strong>use. Sachant que la duréemoyenne <strong>de</strong> traitement d’un dossier avoisineaujourd’hui un mois. Premier échelon : le portageconseil s’adresse aux entreprises souhaitantréaliser leur avant-projet et leur business plan.Après s’être adressées en premier lieu à leur CCIou à leur conseiller au commerce extérieur, ellesseront mises en relation avec les porteurs idoines,qui leur feront gagner du temps et éviter certaineserreurs. Deuxième <strong>de</strong>gré : le portage abriest dédié aux PME plus proches <strong>de</strong> l’implantationà l’étranger. Le grand groupe offre unhébergement et un support logistique à leurssalariés ou VIE (dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il fautd’abord contacter Ubifrance). Enfin, les entreprisessous-traitantes ou clientes d’un grandgroupe membre du PPI feront appel au portagestratégique dans l’optique <strong>de</strong> se développer commercialementsur un marché donné.Alors que feu Partenariat France comptait35 membres, le PPI dénombre aujourd’hui26 grands groupes, susceptibles <strong>de</strong> porter lesPME à l’export. L’objectif consiste à atteindreune cinquantaine <strong>de</strong> porteurs pour fin 2012, enles intégrant par vagues (une dizaine <strong>de</strong>vraientfaire leur entrée avant la fin du trimestre) et endiversifiant les secteurs d’activité (l’industrieagroalimentaire et la chimie seront notammentciblées). Depuis le lancement du Pacte, Altran,Carrefour, le CEA, la DGA et Renault sontvenus rejoindre les 21 premiers signataires : AirFrance, Alstom, Areva, Auchan, Axa Entreprises,BNP Paribas, Calyon, Crédit agricole,Dassault Systèmes, EADS, EDF, GDF Suez,HSBC France, MBDA, Safran, Saint-Gobain,Schnei<strong>de</strong>r Electric, Seb, Spie, Thales et Total.Faire grandir les PMEOpérationnel <strong>de</strong>puis septembre <strong>de</strong>rnier, le PactePME international a reçu 70 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Près <strong>de</strong> lamoitié concernent le portage abri, un tiers le portagestratégique, le reste la version conseil. Près<strong>de</strong> la moitié ont été bouclées. Pour 2010, le comitéRichelieu espère bien donner un grand coup d’accélérateur,en profitant <strong>de</strong> la notoriété montantedu dispositif. 39 % <strong>de</strong>s dossiers proviennent d’Île<strong>de</strong>-France,12 % <strong>de</strong> Rhône-Alpes, 11 % <strong>de</strong>s Pays<strong>de</strong> la Loire. L’Europe représente 30 % <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinationsd’export, 26 % pour les <strong>de</strong>ux Amériques.« À moyen-long terme, les critères d’évaluationporteront largement sur le chiffre d’affaires réalisépar la PME, le recrutement <strong>de</strong> personnel surplace et les emplois créés en France », préciseÉric Jourdain, directeur général délégué du PPI.En effet, l’export apparaît aux yeux <strong>de</strong> la CGPMEcomme un vecteur incontournable <strong>de</strong> croissance,a fortiori en cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> « reprise molle ».L’objectif visé par la secrétaire d’État au Commerceextérieur, Anne-Marie Idrac, est bien <strong>de</strong>corriger le manque <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s PME françaises –près <strong>de</strong> 400 entreprises indépendantes (plus <strong>de</strong>500 salariés) contre 5 000 en Allemagne. Si, en2009, Ubifrance a i<strong>de</strong>ntifié 1 700 PME primoexportatrices,l’Hexagone a perdu 10 000 entreprisesexportatrices dans la décennie 2000. LaFrance compte aujourd’hui près <strong>de</strong> 100 000 entreprisesà l’export, soit trois fois moins qu’en Allemagneet aussi <strong>de</strong>ux fois moins qu’en Italie.www.pactepme.org/international© Éditions Foucher282 Partie 02 1 Prospection et suivi <strong>de</strong> clientèle


© Éditions FoucherTravaux dirigésANNEXE 2 : Des échanges gagnants-gagnants entre grands groupe et PMELancée en mars 2009 avecpour objectif <strong>de</strong> dynamiser leportage <strong>de</strong> PME à l’internationalpar <strong>de</strong> grands groupes,l’association Pacte PME internationalvient d’enregistrerson 100 e dossier. Retour sur cedispositif qui a pour ambitionune volonté d’échanges« gagnants-gagnants » entrePME portées et grandsgroupes porteurs.C’est une nouvelle philosophiedéveloppée par Pacte PMEinternational (PPI), l’associationcréée il y a un an pourdévelopper le portage <strong>de</strong> PMEpar <strong>de</strong> grands groupes à l’international: celle d’échanges« gagnants-gagnants » entrePME portées et grands groupesporteurs. Ces <strong>de</strong>rniers peuventaussi bénéficier <strong>de</strong> ce mécanisme,lorsqu’ils ont besoin,par exemple, d’intégrer <strong>de</strong>scompétences pour se développersur un marché donné.C’est le signe d’une véritable« mutation culturelle », commel’indique le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> PPI,Henri Lachmann, prési<strong>de</strong>nt duconseil <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>Schnei<strong>de</strong>r Electric […]. « L’idée<strong>de</strong> travailler en équipe avec sespartenaires et <strong>de</strong> chasser enmeute à l’international, commele font les Allemands, commenceà s’imposer au sein <strong>de</strong>sgroupes et <strong>de</strong>s PME », ajoute-t-ilavec satisfaction. Créée en marsProjetd'unePMEPacte PMEinternationalMembresassociésACFCIARFCNCCEFCGPMECofaceMe<strong>de</strong>fOséoUbifranceUccife2009 par la secrétaire d’État auCommerce extérieur, Anne-Marie Idrac, et soutenue par laDGTPE (Direction générale duTrésor et <strong>de</strong> la politique économique),PPI bénéficie d’un atout<strong>de</strong> taille par rapport à l’ancienorganisme, Partenariat France :elle est pilotée par le comitéRichelieu, association quiregroupe <strong>de</strong>s PME innovantes.Laquelle a lancé avec succès leprogramme Pacte PME pourrenforcer les courants d’affairesentre PME et gran<strong>de</strong>s entreprises.De fait, souligne HenriLachmann, « il est fondamentalque la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> émane <strong>de</strong>sPME elles-mêmes ». Même son<strong>de</strong> cloche du côté d’Éric Jourdain,le directeur général <strong>de</strong>Pacte PME international. Selonlui, il s’agit, pour les PME portéescomme pour les grandsgroupes porteurs, <strong>de</strong> « faire <strong>de</strong>saffaires ». Éric Jourdain sait <strong>de</strong>quoi il parle. Avant <strong>de</strong> prendre ladirection <strong>de</strong> PPI, il a travaillépendant dix ans au sein ducomité Richelieu. À partir <strong>de</strong>2005, il a été en charge <strong>de</strong>s relationsavec les groupes signatairesdu programme Pacte PME.« Au départ, explique-t-il,12 grands groupes avaient signéla charte <strong>de</strong> ce programme. »Aujourd’hui, on compte56 signataires. Éric Jourdainentend suivre la même voie avecPPI. Pour l’heure, cet organismeMécanisme du portageConseils pourbusiness planPremièreimplantationà l'étranger :hébergementVIE ou salariéConquête <strong>de</strong>nouveaux marchésavec un groupedéjà client et/oupartenaireValidationCCI ou CCFValidationUbifrancepour VIErassemble 26 grands groupesdésireux d’ai<strong>de</strong>r les PME à allerà l’international. Ils opèrent dansles principaux secteurs <strong>de</strong> l’économie: énergie (Areva, CEA,EDF, GDF Suez, Total), automobile(Renault), aéronautiqueet défense (Dassault Systèmes,MBDA, Safran, Thales), distribution(Auchan, Carrefour),industrie (Alstom, Saint-Gobain, Schnei<strong>de</strong>r Electric,SEB), banques (BNP Paribas,Caylon, Crédit agricole, HSBCFrance), services en génie électriqueet mécanique (Spie),transport (Air France), conseil(Altran), assurances (Axa).Parmi les absents, les groupes<strong>de</strong>s secteurs du biomédical, <strong>de</strong> lachimie et du luxe. « Nous comptonssur l’arrivée d’une dizaine<strong>de</strong> nouveaux membres en 2010 »,précise Éric Jourdain. D’autresmembres associés font partie <strong>de</strong>PPI : l’ACFCI (Assemblée <strong>de</strong>schambres françaises <strong>de</strong> commerceet d’industrie), la CGPME(Confédération générale <strong>de</strong>sPME), Oséo, Coface, le Me<strong>de</strong>f,l’ARF (Association <strong>de</strong>s régions<strong>de</strong> France), le CNCCEF(Comité national <strong>de</strong>s conseillersdu commerce extérieur <strong>de</strong> laFrance), Ubifrance, l’Uccife(Union <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> commerceet d’industrie françaises àl’étranger). Chacun <strong>de</strong> cesmembres peut orienter les PMEvers l’association.PortageconseilPortageabriPortagestratégiqueGrands groupesporteursAir FranceAlstomArevaAltranAuchanAxaBNP ParibasCalyonCarrefourCEACrédit agricoleDassault SystèmesDGAEADSEDFGDF SuezHSBC FranceMBDARenaultSafranSaint-GobainSchnei<strong>de</strong>r ElectricSebSpieThalesTotalChapitre 26 1 <strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présence à l’international 283


Travaux dirigésANNEXE 2 (SUITE)Le mécanisme du portage est simple et gratuit(voir schéma ci-<strong>de</strong>ssus). Selon les besoins expriméspar la PME, PPI va orienter l’entreprise verstrois types <strong>de</strong> portage différents : 1. Portageconseil : la PME a besoin <strong>de</strong> conseils pour s’implanterà l’étranger ou développer <strong>de</strong>s réseauxcommerciaux. Le portage conseil est <strong>de</strong>stiné àl’ai<strong>de</strong>r à élaborer une stratégie, à éviter leserreurs d’appréciation et à raccourcir le temps<strong>de</strong> déploiement. La PME doit contacter sa CCI(chambre <strong>de</strong> commerce et d’industrie) ou lecomité local <strong>de</strong>s CCEF (conseillers du commerceextérieur <strong>de</strong> la France) pour faire vali<strong>de</strong>rson projet export. Lequel pourra ensuite êtretransmis à PPI. 2. Portage abri : il s’agit <strong>de</strong> trouverun hébergement et un support logistiquepour une première implantation à l’étranger. Cethébergement peut concerner <strong>de</strong>s salariés <strong>de</strong> laPME ou <strong>de</strong>s VIE (volontaires internationaux enentreprise). La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> se fait directement enligne : www.pactepme.org/ international/accompagnement.Un formulaire en six points est àremplir en ligne. Pour les VIE, toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong>doit être préalablement validée par Ubifrance.3. Portage stratégique : la PME souhaiteconquérir <strong>de</strong> nouveaux marchés à l’étranger avecun <strong>de</strong>s groupes membres <strong>de</strong> PPI dont elle estdéjà client ou partenaire. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> se faitdirectement en ligne : www.pactepme.org/ international/accompagnement.Un formulaire en sixpoints est à remplir en ligne. Pour chaque type<strong>de</strong> portage, PPI i<strong>de</strong>ntifie les porteurs potentielsen fonction du secteur d’activité <strong>de</strong> la PME et <strong>de</strong>la zone géographique visée (voir annexe 3). C’estla tâche essentielle <strong>de</strong> PPI et sa vraie valeur ajoutée: trouver au sein <strong>de</strong> chaque groupe porteur lapersonne qui va pouvoir à son tour aiguiller laPME vers l’interlocuteur qui l’intéresse. « Nousavons au moins <strong>de</strong>ux interlocuteurs <strong>de</strong> référenceau sein d’un groupe », explique Éric Jourdain.« Il s’agit principalement du responsable du serviceachat et du directeur international », préciseGrégory Tricoire, chargé <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> PPI.Le Moci, n° 1864, 15 avril 2010ANNEXE 3 : Comment Total soutient <strong>de</strong>s PME au NigeriaBien implanté au Nigeria à travers sa filialeTotal E&P Nigeria, le groupe pétrolier françaisa mené plusieurs actions <strong>de</strong> portage <strong>de</strong>PME françaises dans ce pays difficile d’accès.Il a soutenu les 11 entreprises résentes sur lesalon Nigeria Oil & Gas en février.Présent dans 140 pays, Total accompagnechaque année environ 150 PME à l’international,signale Sabine Kulasin, chargée d’affairesdéveloppement international <strong>de</strong>s PME au seindu groupe. Mais l’implication du groupepétrolier français au Nigeria est particulièredans ce pays qui n’est guère facile d’accès pourles PME. Ainsi, explique Sabine Kulasin,« nous avons reçu au siège <strong>de</strong> Total endécembre 2009 une délégation d’une trentained’entreprises nigérianes emmenée par lachambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Port Harcourt.Nous avions convié à cette occasion cinq PMEfrançaises susceptibles d’être intéressées pournouer <strong>de</strong>s partenariats au Nigeria : Osead(technologies innovantes <strong>de</strong> traitement, d’extractionet d’exploration minières), Nantaise<strong>de</strong>s eaux (traitement <strong>de</strong>s eaux usées urbaineset industrielles), La Phocéenne <strong>de</strong>s eaux (traitement<strong>de</strong>s eaux industrielles), Mobilis(bouées fluviales et maritimes) et NymphéaEnvironnement (dépollution <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> lamer) ». À la suite <strong>de</strong> cette rencontre, Ubifrancea sollicité Total pour que le groupepétrolier accompagne les 11 entreprises françaisesprésentes sur le pavillon France dusalon Oil & Gas organisé en février 2010 àAbuja. Dans ce cadre, Total a organisé <strong>de</strong>srencontres B-to-B avec 35 entreprises nigérianes.Un dîner a été également organisé avecla participation du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong>commerce du Nigeria et <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Port Harcourt.Le résultat d’une telle implication estque <strong>de</strong>s liens se tissent entre entreprises françaiseset nigérianes. Des PME françaises ontpris <strong>de</strong>s contacts qui sont source <strong>de</strong> futurscontrats. De leur côté, les responsables nigériansont indiqué à Total vouloir revenir enoctobre prochain en France et renouveler larencontre au siège du groupe avec <strong>de</strong>s chefsd’entreprise. « Nous travaillons sur la durée etles échanges sont gagnants-gagnants », conclutSabine Kulasin.www.pactepme.org© Éditions Foucher284 Partie 02 1 Prospection et suivi <strong>de</strong> clientèle


Vers l’épreuveDistribuer <strong>de</strong>s produits en préservant son image uEntreprise Médot (d’après sujet d’examen)L’entreprise médot, située à Pargny-les-reims (marne), produit et commercialise duchampagne. L’entreprise s’intéresse au marché américain qui représenterait un intérêten termes d’image. elle procè<strong>de</strong> à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réglementation et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> distributionprésentées en annexe.1 Présenter les avantages et les inconvénients pour l’entreprise Médot dans l’hypothèseoù celle-ci choisirait l’importateur comme mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> commercialisation.2 Indiquer les précautions contractuelles à envisager par l’entreprise Médot pourpréserver l’image du produit et contrôler ses conditions <strong>de</strong> distribution dans le casoù un contrat d’exclusivité serait nécessaire.3 Faire la liste <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> présélection <strong>de</strong>s distributeurs potentiels.ANNEXE : La distribution : un circuit complexe© Éditions FoucherLa réglementation <strong>de</strong> la mise sur le marché <strong>de</strong>s vins comporte <strong>de</strong>s particularités propres à chaqueÉtat, qui s’ajoutent à la réglementation fédérale. Cette complexité réglementaire a poureffet, entre autres, <strong>de</strong> rallonger le circuit <strong>de</strong> distribution. Celui-ci va légèrement différer, selonqu’il s’agit d’un État sous contrôle, un « Control State » ou d’un « License State ». Il ne faut pasoublier que les États-Unis ont connu la prohibition, que les alcools sont gérés par le bureaufédéral « <strong>de</strong>s alcools, du tabac et <strong>de</strong>s armes à feu », avec un fort contenu moralisateur.La distribution traditionnelle : le « Three Tier System »Dans un « Control State », le régime <strong>de</strong> monopole étatique gère le commerce <strong>de</strong> gros : le commerce<strong>de</strong> détail relève, selon les cas, <strong>de</strong> magasins d’État et/ou <strong>de</strong> magasins privés. <strong>Les</strong> « LicenseStates » sont <strong>de</strong>s États où les grossistes doivent possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s licences payantes délivrées parl’État, et révisables chaque année. Parfois s’ajoute l’interdiction faite à une même entreprised’avoir plusieurs points <strong>de</strong> vente au détail comme pour New York ou le Maryland.L’importation et la distribution <strong>de</strong>s vins aux États-Unis suit un circuit complexe courammentappelé le « Three Tier System ». Celui-ci date <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la prohibition et résulte <strong>de</strong> la volontédu gouvernement <strong>de</strong> séparer la production et le commerce <strong>de</strong> détail. Il s’agit d’un circuit comprenanttrois échelons qui permet ainsi un contrôle rigoureux <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s vins et unecollecte efficace <strong>de</strong>s taxes qui en découlent.<strong>Les</strong> différents échelons :a. l’importateur ou le producteur ;b. le grossiste ou le distributeur ;c. le détaillant ou le restaurateur.La réglementation impose aux fournisseurs étrangers la désignation d’un ou plusieurs importateursaméricains, qui peuvent être nationaux ou régionaux. Eux seuls sont habilités à mettre lesvins sur le marché. Ils s’occupent <strong>de</strong>s formalités <strong>de</strong> douane et d’importation, et d’une partie <strong>de</strong>la logistique.<strong>Les</strong> importateurs nationaux : les maîtres du marchéComme leur nom l’indique, ils disposent d’un réseau <strong>de</strong> distribution sur l’ensemble du territoire,y compris les dix-huit États contrôlés. Il s’agit souvent <strong>de</strong> grosses structures appartenant auxgroupes lea<strong>de</strong>rs (Seagram, Grand Met, LVMH…). Ils sont assez rigi<strong>de</strong>s, imposant fréquemment<strong>de</strong>s contrats d’exclusivité. Ils sont souvent très exigeants avec leurs producteurs, en particulier enmatière <strong>de</strong> volume. S’ils permettent une approche plus globale du marché, ils nécessitent d’importantsinvestissements promotionnels et publicitaires.<strong>Les</strong> grands importateurs nationaux actuellement sur le marché sont souvent tenus par un contratd’exclusivité réciproque avec une gran<strong>de</strong> maison <strong>de</strong> champagne. Dans ce cas, ils ne peuvent pass’intéresser à <strong>de</strong> nouveaux champagnes tant qu’ils ne sont pas libérés <strong>de</strong> leur exclusivité.Il existe néanmoins une palette d’importateurs nationaux <strong>de</strong> taille plus petite, toujours à larecherche <strong>de</strong> nouveaux produits. Ils offrent la possibilité d’un dialogue plus ouvert avec les producteurs,ayant eux-mêmes un pouvoir plus limité. Enfin, certains importateurs sont dans lemême temps propriétaires ou partenaires <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s marques françaises ou étrangères, rachetant<strong>de</strong>s productions ou <strong>de</strong>s négociants : cette tendance se confirme ces <strong>de</strong>rnières années, etrenforce ainsi la suprématie <strong>de</strong> certains grands groupes.Chapitre 26 1 <strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> présence à l’international 285


ANNEXE (suite)<strong>Les</strong> importateurs régionaux : une spécialisation et une connaissance du terrain<strong>Les</strong> importateurs régionaux sont spécialisés dans l’importation sur un espace géographique plusrestreint. Ils peuvent étendre leurs actions sur plusieurs États ou se limiter à un seul d’entre eux,voire à une aire métropolitaine particulière. Leur efficacité principale rési<strong>de</strong> dans la bonneconnaissance du territoire qu’ils couvrent et la proximité avec leurs clients. L’importateur régionalpeut être un échelon pertinent pour l’implantation <strong>de</strong> produits nouveaux. L’engagement avecl’importateur régional induit toutefois un partenariat substantiel, car il est souvent nécessaire <strong>de</strong>soutenir les opérations qu’il met en place en matière d’actions promotionnelles.<strong>Les</strong> distributeurs et grossistes : une force <strong>de</strong> vente incontestable<strong>Les</strong> distributeurs ou grossistes sont le <strong>de</strong>uxième échelon du « Three Tier System ». Ils représententla force <strong>de</strong> vente et la clientèle <strong>de</strong>s importateurs. Néanmoins, le rapport <strong>de</strong> force qui existe entre les<strong>de</strong>ux dépend largement <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> chacun. Il faut donc retenir que les distributeurs ne sont pastoujours totalement libres <strong>de</strong> leurs actions, étant parfois tenus par leurs principaux fournisseurs.<strong>Les</strong> grands distributeurs proposent généralement plusieurs marques <strong>de</strong> produits directementconcurrents.Dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vins, les fusions et acquisitions entre les entreprises et les groupes entraînentune distribution <strong>de</strong> plus en plus concentrée. Ces changements sont souvent sources <strong>de</strong> remise encause <strong>de</strong>s relations entre les producteurs, fournisseurs, importateurs et détaillants.<strong>Les</strong> détaillants et les restaurants : la rencontre avec le consommateur<strong>Les</strong> détaillants sont les seuls à pouvoir vendre aux consommateurs. Selon les États et la réglementation,il peut s’agir d’un supermarché, d’un club d’achat, d’un drugstore, d’un caviste (lesliquor stores) ou encore d’un magasin d’État ; <strong>de</strong> même, ils peuvent faire partie d’une chaîne ouêtre simplement <strong>de</strong>s magasins indépendants.Leur rôle est capital dans la mise en vente et la promotion <strong>de</strong>s vins. Représentant le seul contactentre les consommateurs et le produit, ils sont souvent amenés à jouer un rôle <strong>de</strong> conseillers etpédagogues. À ce sujet, leur maîtrise en matière <strong>de</strong> vins effervescents et <strong>de</strong> champagnes estfondamentale dans la valorisation du produit auprès <strong>de</strong>s acheteurs.De la même manière, tous les établissements autorisés à distribuer <strong>de</strong>s boissons alcoolisées(restaurants, hôtels, bars…) permettent un contact privilégié entre le produit et le consommateur.La carte <strong>de</strong>s vins est la première approche par laquelle passe le client, conseillé ou non parun sommelier ou un serveur compétent.Le développement <strong>de</strong> la vente du vin au verre est particulièrement bénéfique pour les champagneset les autres vins mousseux, en particulier lorsqu’ils sont consommés comme apéritifs.Dans cette même tendance, on a vu se développer une nouvelle catégorie d’établissements, les« champagnes bars » qui, non seulement distribuent les champagnes, mais aussi quelques vinsmousseux ; ils ont l’avantage <strong>de</strong> très bien connaître les produits et sont ainsi une bonne vitrinepour les produits effervescents <strong>de</strong> qualité.© Éditions Foucher286 Partie 02 1 Prospection et suivi <strong>de</strong> clientèle

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