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Médecins du sport 39 - msport.net

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ÉDITOTRAVAILLEURSDE L’OMBREFinale <strong>du</strong> tournoi deRoland Garros : à la fin<strong>du</strong> match, tour à tour les finalistesadressent des remerciements au public,aux sponsors, à leur coach, à leur famille,à leurs amis, à leur femme de ménage,mais aucun mot pour le staff médical.Ont-ils eu besoin de médecins, de kinésou de soigneurs pour leur préparation ?A l’occasion <strong>du</strong> récent championnatd’Europe de football, la presse s’emparede l’événement décrivant en détaill’organisation logistique, l’arbitrage,le règlement, les primes exorbitantesaccordées aux joueurs en cas de victoire,mais rien encore sur le “médical”.Ces deux exemples ne sontmalheureusement pas les seuls !L’indispensable travail des médecinsde terrain passe souvent inaperçu ;on préfère mettre en exergue tel ou telpraticien véreux impliqué dans uneaffaire de dopage. On oublie tropfacilement que, si le <strong>sport</strong>if est arrivéà un haut niveau, c’est bien sûr grâce àde grandes qualités physiques etmorales mais également à tout un travailde fond et de suivi réalisé pardes médecins <strong>du</strong> <strong>sport</strong> de plus en plusau fait de leur spécialité. Le droità la médecine et aux soins, existantheureusement dans nos sociétésmodernes, fait oublier bien souventle temps passé, l’investissement sanscompter et rend banal et dû le travail denos confrères “médecins de l’ombre”.Je suis sûr que les médaillés olympiquesque nous avons préparés ne l’oublientpas et associent, au moins dans leurcœur, notre travail à leur grande victoire...C’est finalement ce qui compte !P. 5-8 ÉVÉNEMENTROC D’AZURPour la plus grande épreuve de VTT crosscountryau monde, rassemblant amateurs etprofessionnels, la logistique médicale n’a pasdroit à l’erreur. Le point avec les Drs Nicolet,coordinateur médical de l’épreuve, et de Cintaz,médecin régulateur local.P. 8-9 RÉÉDUCATIONLe renforcement musculaire< DOSSIER >D.R.P. 11-23P. 25-27 ÉCHOS DES J.O.Bilan émotionnel et revue de presseP. 28-29 IMAGERIEPathologie vasculairedes membres inférieurs1 re partieLa première partie de ce dossier abordeen pratique le syndrome de loge chroniquede jambe et l’endofibrose iliaque<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if.L’IRM en pratique : ce qu’il faut savoirP. 30 CONGRÈS ACSMFemmes et <strong>sport</strong>P. 31 ANNONCE CONGRÈS/KIOSQUESommaireDOCTEUR HERVÉ ZAKARIANMédecin des équipes de Francede TaekwondoP. 32 ON EN PARLEDirecteur de la publication : Dr Antoine Lolivier - Rédacteur en chef : Dr Didier Rousseau - Rédacteur en chef adjoint : Odile Mathieu - Secrétaire de rédaction :Isabelle Ampart - Maquette : Christine Lecomte - Alivanh Chanthavong - Pro<strong>du</strong>ction : Gracia Bejjani - Comité de rédaction : Dr Gilles Bruyère -Pr François Carré - Pr Pascal Christel - Laurence Ducrot - Dr Hervé de Labareyre - Dr Olivier Fichez - Dr Jacques Gueneron - Dr Eric Joussellin - Dr Pascal Lefèvre - Dr JérômeLemoine - Dr Philippe Le Van - Dr Dominique Lucas - Dr Patrick Middleton - Dr Paule Nathan - Dr Marie-France Oprendek-Roudey - Dr Jacques Parier - Dr Gérard Porte -Dr Jacques Pruvost - Dr Philippe Thelen - Dr Hervé Zakarian. - Photos de couverture : Patrick Pichon - FFCCette publication est éditée par Expressions Santé, 15, rue <strong>du</strong> Louvre, 75001 Paris. Tél. : 01 40 41 14 40. Fax : 01 40 41 14 49.N° ISSN : 1279-1334. Imprimeur : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne.MÉDECINS DU SPORT 3 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


TempSportTempSportRoc d’azurLe VTT grandeur natureEvénement : Roc d’AzurDu 18 au 22 octobre dernier, se déroulait la 17 e édition de laplus grande épreuve de VTT au monde : le Roc d’Azur. Lescommunes de Fréjus et Roquebrune-sur-Argens (Var) ont accueilliprès de 13 000 participants passionnés de cross country. Cetévénement propose des circuits de randonnées et de compétitionspour tous, ainsi qu’un salon <strong>du</strong> VTT attirant quelque 100 000visiteurs. Mais c’est aussi le lieu choisi pour la finale de la coupede France de VTT organisée par la Fédération française decyclisme. Amateurs et professionnels se côtoient sur le parcoursd’une des plus belles épreuves de VTT au monde.Durant 4 jours, une logistique médicale de pointe est mise enplace pour les interventions auprès des <strong>sport</strong>ifs. Si les pathologiestraumatiques sont souvent bénignes, <strong>du</strong> fait d’une vitessemodérée sur les parcours, les équipes médicales et les secouristesse doivent d’envisager toutes les catastrophes éventuelles <strong>du</strong>esaux circuits, superbes mais escarpés, et aux <strong>sport</strong>ifs amateurs,motivés mais peu préparés. Le Dr Nicolet, médecin de la FFC,coordinateur médical de l’événement, et le Dr de Cintaz, médecinrégulateur sur le terrain, nous font part de leur expérience. ■MÉDECINS DU SPORT 5 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Evénement : Roc d’AzurEntre Port-Fréjus (Var) et les 35 hectaresd’espaces naturels protégéspar le Conservatoire national <strong>du</strong> littoral,sousle regard <strong>du</strong> massif des Maureset de l’Esterel, se trouve la “base nature”de Fréjus.Le lieu idéal pour accueillir l’undes événements <strong>sport</strong>ifs les plus importantsde VTT cross country au monde :le Roc d’Azur.UN ÉVÉNEMENTDE GRANDE ENVERGUREJusqu’en 1996, l’événement se déroulaitsur la commune de Ramatuelle. Maisdepuis 4 ans,c’est la base nature de Fréjus,un ancien aérodrome militaire désaffectéde plusieurs hectares en bord de mer,quia été choisi pour accueillir l’organisationde la course. Un immense hangar de12 000 m 2 y sert de lieu d’exposition pourle salon <strong>du</strong> VTT,où plus de 150 exposantsproposent les plus grandes marques et lesnouvelles technologies des vélos tout terrain.« C’est l’équivalent <strong>du</strong> salon de l’automobile,à Paris. Impressionnant detechnologie et d’innovation. Près de100 000 personnes s’y rendent chaqueannée » précise le Dr de Cintaz, médecinrégulateur de l’événement.Durant 4 jours,des compétitions,des animationset des randonnées nature pourtous y sont proposées. Mais le Roc, avecun grand “R”,c’est aussi,et surtout,la finale<strong>du</strong> championnat de France de VTT crosscountry organisée par la Fédération françaisede cyclisme (FFC).CHAMPIONNAT DE FRANCEAU GRAND AIR« Le Roc d’Azur est considéré par les vététistes,commel’une des plus belles coursesau monde » explique le Dr de Cintaz. Lagrande course <strong>du</strong> championnat de Francea lieu le dimanche. Cinquante-cinq kilomètresde petits sentiers forestiers dansle massif des Maures. Les concurrentspassent <strong>du</strong> niveau de la mer à 180 mètresd’altitude,poursuivent leur course en descentesur des à pic vertigineux,dans le litdes torrents à sec et le long des cascades.« Les champions bouclent la course en2 heures. Moi, je n’arrive même pas à lafaire à pied quand eux parviennent à ypédaler » lance le Dr de Cintaz.Bien enten<strong>du</strong>, beaucoup abandonnentavant la fin.Car cette course est ouverte àtous et,au milieu des concurrents officielsavec dossards numérotés,s’immiscent lespassionnés désireux de relever le défi.TempSportEn tout, huit départs sont donnés à10 minutes d’intervalle, par vagues de500 personnes.QUAND LES AMATEURSPÉDALENT AVEC LES PROSPlusieurs circuits sont proposés à l’occasionde cet événement. Professionnels,amateurs de haut niveau,vétérans,enfantset pédaleurs <strong>du</strong> dimanche, chacun ytrouve son compte (Cf encadré).Toutes les randonnées proposées sedéroulent sur le même site. Les circuitsforment des boucles plus ou moinslongues et difficiles selon les niveaux,maistoutes arrivent au même point.Il peut arriverque des enfants entre 8 et 12 ans seretrouvent à pédaler au côté d’un championde France sur les 100 derniers mètresd’une course.La grande course <strong>du</strong> dimanche est aussil’occasion pour les amateurs de se mesureraux champions, de faire un bout dechemin avec eux.« Les passionnés de VTTsont ravis de pédaler avec leurs idoles,même s’ils sont lachés à la première montée.Mais, comme ils ne partent pas tousau même moment,les derniers de la premièrevague peuvent parfois passer laligne d’arrivée avec les premiers <strong>du</strong>dernier départ ! » précise le Dr de Cintaz.Sur le Roc d’Azur,les amateurs, passionnésde VTT, peuvent se mesurerà leurs idoles.DES COURSES POUR TOUSOutre la course <strong>du</strong> championnat de France,une multitude de circuits sont proposés,notamment :● une course pour les exposants <strong>du</strong> salo<strong>net</strong> les gens en uniforme (police, armée...),● une course pour les vétérans,● des courses en tandem,● le “Kid Roc” pour les enfants de 8 à 14 ans,● les “Mid Roc”, 35 km avec classementpour les non licenciés, à partir de 18 ans,● les “Rando Roc” pour tous.Quand ils n’abandonnent pas !Car, si certains amateurs possèdent physiquementle potentiel des champions,tous n’arrivent pas au bout de la course.CERTIFICAT OBLIGATOIRE !Un certificat médical de non contreindicationà la pratique <strong>du</strong> <strong>sport</strong> cyclisteen compétition est obligatoire pour participerà cette course. Mais, au moment del’inscription,beaucoup de participants arriventsans rien. « Cette année, nous avonsdemandé à tous les médecins exerçant surFréjus/St Raphaël de mettre à dispositionleur cabi<strong>net</strong> afin d’établir des certificats etde permettre au maximum de personnesde participer à la course. Malgré cela, lesniveaux des cyclistes restent très différents,certaines personnes prennent de grosrisques à surpasser leurs limites. De fait,nos interventions concernent plus les amateurs,d’abord à cause <strong>du</strong> nombre de participants,maisaussi parce qu’ils se lancentsouvent dans la course sans s’y être suffisammentpréparés.»“MÉDECINE DECATASTROPHE”...« Sur un tel événement, et dans ces conditions,nous sommes obligés d’adopter latechnique de la “médecine de catastrophe”.»lance le Dr de Cintaz.Avec plus de 100 000 visiteurs et 13 000participants aux courses, la logistiquemédicale sur le terrain relève d’une gestionherculéenne. Les secours interviennenten moyenne à 300 reprisesen course,dont 14 évacuations sur centreMÉDECINS DU SPORT 6 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


“BOBOLOGIE” DU ROC 1999Type d’interventionNombre• Lésions, contusions diverses 171consécutives à des chutes, érosions,plaies, hématomes...• Entorses :épaule, 1poig<strong>net</strong>. 2• Fracture 1• Malaises :hypoglycémies, 10crises d’asthme, 2infarctus massif. 1• Arrêts consécutifs à des crampes 15• Piqûres, jet de pierres par 70le concurrent précédent,corps étrangers dans les yeux• Douleurs abdominales et cervicales 140hospitalier. « L’an dernier nous avons dûfaire face à un infarctus.La personne a faitun arrêt cardiaque devant un poste desecours.Evacuée par hélicoptère,elle étaitdilatée dans un centre de coronarographiemoins d’une heure après.Nous devons pouvoir faire face à toutesles éventualités. Rien que sur la grandecourse <strong>du</strong> dimanche,on se retrouve avec4 000 personnes réparties sur une vingtainede kilomètres.» De nombreux postesde secours de pompiers et de la CroixRouge sont donc disséminés le long <strong>du</strong>parcours.« Le Roc d’Azur est l’un des rares endroitsoù cohabitent les équipes de la CroixRouge, des pompiers et des SMUR »,précise le Dr Nicolet,coordinateur médicalde l’épreuve.Au total,65 pompiers sur17 postes de secours et 55 secouristes dela Croix Rouge sur 12 postes se répartissentsur les parcours de course et la basenature, où un poste de secours avancé(PSA) est mis en place.« C’est un véritablepetit hôpital ! explique le Dr de Cintaz,car nous devons être capables de soignerla majorité des participants sur place.» Ony trouve 3 médecins, 4 infirmières et lessecouristes. Il se situe à l’arrivée descourses. C’est là que les personnes ayantcontinué la course, bien que fatiguées,viennent se faire soigner.A ces structuress’ajoutent : 1 SMUR, 3 médecins à mototout terrain,3 autres en 4x4 qui sillonnentles parcours, et un hélicoptère. Un PCradio est aussi relié à 200 cibistes (armée,police...).... ET MESURES DEPRÉCAUTIONSur le terrain, les médecins ont tousdes compétences particulières pour cetype d’événement (médecins <strong>du</strong> <strong>sport</strong>,urgentistes, ou les deux) et bénéficientd’une assurance spécifique. Quant auxcompétiteurs <strong>du</strong> championnat,ils se répartissentpar équipe et, comme sur lemodèle <strong>du</strong> Tour de France cycliste,bénéficient<strong>du</strong> suivi de leur médecin d’équipe.Par mesure de précaution,lorsque la nuitcommence à tomber,les équipes mobilescoupent l’accès aux passages dangeureux.« Nous modifions légèrement le parcourspour ne pas prendre trop de risque,notamment en fin de parcours,le chemindes douaniers qui longe le littoral est trèsescarpé.Nous ne laissons pas les gens s’yengager avec une eau qui frôle 12°C »,explique le Dr de Cintaz.« Outre l’aspect purement médical des coureurs,on doit gérer le public et les extrasde la course.L’an dernier nous avons eu uninfarctus et l’année précédente un enfantest mort. Bien sûr, c’était hors course, il atraversé la route pour aller pédaler avecson idole Martinez et une voiture l’a renversé.Nousavons dû gérer les problèmesavec les parents,la famille,les autorités...C’est pourquoi cette année, nous avonsmis en place une cellule de soutien psychologique.L’essentiel,pour nous,étant d’offrir à tousles participants un maximum de sensations...en toute sécurité ! »Propos recueillis par Isabelle AmpartPour en savoir plus :Fédération Française de Cyclisme (FFC)5 rue de Rome95 561 Rosny-Sous-BoisTél. : 01 49 35 69 00Site inter<strong>net</strong> : http://www.FFC.frLe parcours <strong>du</strong> championnat de France de VTT cross-country.Source : FFC.Evénement : Roc d’AzurEvénement : Roc d’AzurA PROPOS DU CROSS COUNTRYContrairement à la descente, lecross country est un <strong>sport</strong> d’en<strong>du</strong>ranced’une <strong>du</strong>rée supérieureou égale à 3 heures. Ce <strong>sport</strong>est également une disciplineolympique.C’est un <strong>sport</strong> àforte sollicitationcardiovasculaireet le cardiofréquencemètredoit faire partie de l’équipement.« Les vététistes compétiteurseffectuent 80 % de leurentraînement sur route, avec unvélo de route, car la pratiqueconstante <strong>du</strong> VTT serait tropagressive sur le plan physiologiqueet ne permettrait pas larécupération cardiovasculaireet musculaire. » explique leDr Saramito, médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong>.Avec une dépensemoyenne de 7 700 cal/hen course, la pratique<strong>du</strong> VTT implique uneconsommation hydrique (minimum0,5 l/h) et énergétique(barres énergétiques et apportconstant en sucres lents) trèsimportante.Il est fréquentde retrouver despathologies rotulienneset des rotateursdes membresinférieurs chez les vététistes.Elles découlent de la gestuellede pédalage particulière à lapratique <strong>du</strong> VTT et facilementinfluencée par les réglages <strong>du</strong>vélo (selle, position de la chaussurepar rapport à la pédale...).« Sur des compétitionscomme le Rocd’Azur, les protectionssont légères et se résumenten général au seul casque, car lescoureurs descendent souvent <strong>du</strong>vélo, le porte, remontent... D’unpoint de vue traumatologique,nous rencontrons donc souventdes pathologies des membressupérieurs (clavicule...), lesplaies liées à la nature <strong>du</strong> terrain(jets de pierre par le concurrentprécédent...) et toutes leslésions liées à des chutes. Encross country, nous assistons àplus de chocs, plus d’impactsqu’en descente, mais lesvitesses sont moins élevées »précise le Dr Nicolet.MÉDECINS DU SPORT 7 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Réé<strong>du</strong>cation : fiches pratiquesRéé<strong>du</strong>cation : fiches pratiquesLe renforcementmusculaireMédecins <strong>du</strong> Sportvous propose un tourd’horizon, sous formede fiches pratiques,des différentes approchesde la réé<strong>du</strong>cation.La première sériesera consacrée auxtrois types d’exercices derenforcement musculairecommunément employésen réé<strong>du</strong>cation,que sont les exercicesisométriques, isotoniqueset isocinétiques.Figure 1 : lors <strong>du</strong> travail d’extension<strong>du</strong> genou sur dynamomètre isocinétique,les insertions proximales et distales <strong>du</strong>quadriceps se rapprochent. Le quadricepstravaille de manière concentrique.1Figure 2 : sur presse, lorsde la descente, le quadricepsse contracte pour freinerla flexion de genou. Il travaillede manière excentrique.PARAMÉTRAGELes différents paramètres à déterminersont les suivants :● la charge maximale développée par unmuscle et le pourcentage de cette chargeà utiliser au cours d’un exercice ;● le nombre de répétitions et le nombrede séries ;● la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> temps de repos ;● la vitesse d’exécution ;● la fréquence des séances.2Mots clésRéé<strong>du</strong>cationMuscleDr Pierre-Louis Puig*LES DIFFÉRENTS TYPESDE CONTRACTIONSMUSCULAIRESLorsque la contraction musculaire estassociée à un déplacement des insertions<strong>du</strong> muscle,on observe 2 types de contractions: concentrique ou excentrique.La contraction concentrique raccourcit lemuscle, les extrémités <strong>du</strong> muscle se rapprochent.Le muscle est l’effecteur <strong>du</strong>mouvement (Fig. 1).La contraction excentrique allonge lemuscle, les extrémités <strong>du</strong> muscle s’éloignent.Le muscle est alors frénateur <strong>du</strong>mouvement (Fig. 2).TEMPS ET RENFORCEMENTMUSCULAIREUn gain de force est observé après3 semaines de renforcement musculaire.Les variations volumétriques et biochimiquesdemandent 8 à 11 semaines detravail.Les modifications tissulaires s’obtiennentaprès 11 à 15 semaines de travail.Fiche n°1LES EXERCICES ISOMÉTRIQUES Caractéristiques• Ces exercices se font à la vitesse de 0°sec.• Il n’y a pas de mouvement au niveau de l’articulation.• La résistance est fixée. Avantages• Exercices utilisés précocement en réé<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> fait del’absence de mouvement articulaire. Facilité d’obtenir une résistanceconstante. Pas d’équipement sophistiqué.• Augmentent la force musculaire statique, luttent contrel’atrophie. Contribuent à diminuer les épanchements intra-articulaires.Evitent l’altération <strong>du</strong> système proprioceptif. Inconvénients• L’augmentation de la force musculaire est spécifique de l’anglearticulaire où il est réalisé (± 20°).• Il n’y a pas de travail musculaire en en<strong>du</strong>rance.• Ces exercices sont rapidement fastidieux. Particularités <strong>du</strong> travail statique intermittent de Troisier(Fig. 3)• Le temps de travail est égal au temps de repos.• L’alternance contraction et décontraction permet des possibilitéscirculatoires normales au niveau <strong>du</strong> muscle.• La résistance utilisée ne doit pas être inférieure à 40 % de la force maximale.• Les gains hebdomadaires oscillent entre 10 et 22 %.• Les gains hebdomadaires diminuent au-delà de 10 semaines.3Figure 3 : le travail statiqueintermittent de Troisier.L’extension passive <strong>du</strong> genouest obtenue grâce à un systèmede poulie-thérapie commandéau niveau <strong>du</strong> membresupérieur. Une fois enextension, le travail musculaireconsiste en une contractionstatique de 6 secondes suivied’un repos de 6 secondes.*CERS, Capbreton.MÉDECINS DU SPORT 8 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Fiche n°2LES EXERCICES ISOTONIQUES Caractéristiques• Ces exercices se font à vitesse variable.• La résistance est fixée.• La contraction musculaire est associée à un déplacement.• Possibilité de réaliser des exercices concentriques et excentriques. Avantages• Les exercices sont réalisés sur la totalité des amplitudes articulaires (Fig. 4).• On peut faire travailler le muscle en en<strong>du</strong>rance.• La progression est objective et la motivation <strong>du</strong> patient est ainsi visualisée.• On peut multiplier les combinaisons d’exercices en variant les charges, les répétitions,les séries.• L’augmentation de la force nécessite peu de répétitions (8 à 10). Inconvénients• Cette technique charge le muscle à son point le plus faible de l’amplitude articulaire(Fig. 5).• Elle ne développe pas l’aspect force/vitesse. Elle ne renforce pas le muscle à unevitesse fonctionnelle.• Elle ne permet pas de réaliser des exercices réciproques concentriques sur l’agonisteet l’antagoniste.• Elle est contre-indiquée en cas de douleur, de processus pathologique évolutif,d’hydarthrose ou de synovite,de lésions musculo-tendineuse ou ligamentaire récentes.Figure 4 :travail à résistanceconstante des musclesde la sangle antérieured’épaule.4Figure 5 : la force maximale varieavec la longueur <strong>du</strong> complexemusculaire. Lors <strong>du</strong> travail isotoniquela force développée ne peut pas êtremaximale sur toute l’amplitude<strong>du</strong> mouvement.5Le renforcement musculaireles exercices isotoniquesRéé<strong>du</strong>cation : fiches pratiquesFigure 6 : la résistance s’adapte à toutmoment à l’effort développé par le patientafin de maintenir la vitesse constante.Le sujet est au maximum de ses possibilitéssur toute l’amplitude <strong>du</strong> mouvement.Figure 7 :travail sur dynamomètreisocinétique.6Le renforcement musculairele travail isocinétique7 Caractéristiques• Ces exercices sont réalisés à une vitesse fixée.• La résistance est variable.Elle s’adapte en permanence à la force développée parle sujet. C’est une résistance asservie.• Possibilité de réaliser des exercices concentriques et excentriques à un pourcentageprécis de la force musculaire maximum Avantages• L’efficacité est maximum car la résistance est maximum en tout point <strong>du</strong> secteurarticulaire balayé (Fig. 6).• Sécurité,car la résistance s’adapte à la force appliquée.Cette résistance est asservieà la longueur-tension musculaire, à la douleur, à la fatigue musculaire.• Utilisation de vitesses articulaires élevées moins agressives pour l’articulation(diminution des contraintes en compression) et se rapprochant des vitesses rencontréesdans la pratique <strong>sport</strong>ive.• Les exercices font travailler agonistes et antagonistes avec possibilité d’exercices(Fig. 7) concentrique-concentrique, concentrique-excentrique, excentriqueexcentriqueet,par là même,possibilités d’améliorer la coordination entre agonisteset antagonistes. Inconvénients•Technique encore confidentielle.• Coût de l’équipement.• Installation <strong>du</strong> patient relativement longue.Fiche n°3LES EXERCICES ISOCINÉTIQUESA paraître dansle prochain numéro :Réé<strong>du</strong>catio<strong>net</strong> massagechez le <strong>sport</strong>ifMÉDECINS DU SPORT 9 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologievasculairedes membresinférieurs1 re partieDR HERVÉ DE LABAREYRE*,DR JEAN-FRANÇOIS KOUVALCHOUK**,PR JEAN-MICHEL CHEVALIER***,DR PATRICK FEUGIER***La première partie de ce dossier seraconsacrée au syndrome de logechronique de jambe, fréquent chezles coureurs de fonds et les footballeurs,et l’endofibrose iliaque, surtout rencontréechez les cyclistes.Ce chapitre aborde les tableaux cliniques,l’élaboration <strong>du</strong> diagnostic et les traitementsde ces lésions encore trop peu connues.Mots clésMembres inférieursSyndrome de logeEndofibroseArtère iliaqueArtères et veinesChirurgie vasculaire* CLINIQUE DES LILAS, LES LILAS. ** HÔPITAL FOCH, SURESNES.*** HÔPITAL EDOUARD HERRIOT, LYON.D.R.SommaireIntro<strong>du</strong>ctionPage 12Syndrome de loge chroniquede jambe DiagnosticPage 12● A - Notions physiopathologiques simples● B - Signes fonctionnels● C - Examen clinique● D - Mesure des pressions intramusculaires (PIM)● E - Autres examens complémentaires Traitement médicalPage 15 Traitement chirurgicalPage 15● A - Méthodes chirurgicales● B - Suites opératoires● C - Résultats● D - Causes d’échec● E - ConclusionEndofibrose iliaque <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if AnatomopathologiePage 18● A - Qu’est ce que l’endofibrose ?● B - Histologie EpidémiologiePage 18 EtiopathogéniePage 19● A - Prédisposition personnelle et facteurs héréditaires● B - Facteurs mécaniques● C - Facteurs hémodynamiques● D - Facteurs anatomiques Tableau cliniquePage 20● A - Claudication d’effort supramaximal● B - Claudication intermittente à la marche● C - Ischémie subaiguë Examens complémentaireset diagnostic différentielPage 20● A - Examens complémentaires● B - Diagnostic différentiel TraitementPage 22● A - Traitement médical● B - Traitement chirurgicalConclusionPage 22MÉDECINS DU SPORT 11 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partie< DOSSIER >La pathologie vasculaire fait sans doute partiedes pathologies les plus mal connues <strong>du</strong> médecin<strong>du</strong> <strong>sport</strong>. Peu fréquente, mais probablementsous-estimée, elle se manifeste à l’effort selondes modalités qui font parfois évoquer,à tort mais en premier lieu, une pathologieostéo-articulaire mécanique.Sa méconnaissance est d’une grande constance,tout au moins à un stade précoce.Il faut cependant être bien conscientD.R.Intro<strong>du</strong>ctionqu’une pathologie vasculaire impose une priseen charge thérapeutique adaptéeet que celle-ci passe par une confirmationdiagnostique formelle.La suspicion clinique peut être plus ou moinsévidente et entraîne systématiquementla demande d’explorations spécifiques, parfoiscomplexes. Si certaines explorations relèvent<strong>du</strong> spécialiste vasculaire, l’orientation <strong>du</strong> <strong>sport</strong>ifdans les bonnes filières et la demandede certaines explorations plus simples fontintégralement partie <strong>du</strong> rôle de chaque médecin<strong>du</strong> <strong>sport</strong>. Il ne faut pas oublier que le risquede complications existe (décompensationd’un syndrome de loge selon un mode aigu,thrombose d’une endofibrose…), ce qui renforceencore la nécessité d’un diagnostic précoce.Il est impossible de séparer de façon absoluela pathologie artérielle de la pathologieveineuse, dans toutes les pathologiesactuellement démembrées ou en coursde démembrement, car celles-ci sont parfoisintriquées. Nous effectuerons dansdeux numéros successifs de “Médecins<strong>du</strong> Sport”, un tour d’horizon des pathologiesactuellement connues et susceptibles d’êtreretrouvées de façon spécifique chez le <strong>sport</strong>if :le syndrome de loge, l’endofibrose iliaque,les pièges poplités et, pour finir, la pathologieveineuse qui sera plus particulièrement évoquéedans le cadre <strong>du</strong> basket-ball.Syndrome de logechronique de jambeDrs Hervé de Labareyre et Jean-François Kouvalchouk DiagnosticTrès différent <strong>du</strong> syndrome deloge aigu, urgence chirurgicalebien connue dans le cadre desfractures de jambe, le syndrome deloge chronique <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if se manifesteselon des modalités beaucoup moinsdramatiques, n’entraînant souventqu’une limitation douloureuse de l’entraînement.Une tolérance suffisammentbonne peut autoriser uneévolution et une méconnaissance trèsprolongées. Le risque de décompensationen syndrome de loge aigu estfaible mais réel.■A - Notions physiopathologiquessimplesSi le volume d’un muscle augmente defaçon physiologique à l’effort parMÉDECINS DU SPORT 12 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partieaugmentation de l’apport vasculaire, ilpeut arriver que l’enveloppe aponévrotiqueinextensible qui le contientdevienne trop exiguë au fur et à mesureque l’entraînement se poursuit. Dans cecas, la pression musculaire augmente,entraînant des troubles vasculaires qui,eux-mêmes, augmentent le processus encercle vicieux. Ces désordres, d’abordveineux avec création d’une hyperfiltrationcapillaire et d’un œdème intramusculaire,peuvent avoir pour conséquenceune obstruction micro-circulatoireartériolaire. Il en découle une souffrancemusculaire par ischémie d’effort, pouvantaller jusqu’à la nécrose. Cettenécrose peut s’associer à une atteintedes éléments nobles de la région, en particuliernerveux, au-delà d’une certaine<strong>du</strong>rée de pression élevée. Une telle évolutiondramatique ne se rencontre pasdans le cadre des syndromes de logechronique, à condition que la douleurdiminue à l’arrêt de l’effort et qu’il n’y aitpas de bascule vers un mode aigu.Il faut souligner qu’un certain nombred’auteurs rendent le syndrome de logesecondaire à une compression veineusepréalable, en particulier au niveau poplité(1), ce qui souligne l’intrication probabledes pathologies vasculaires <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if.■B - Signesfonctionnels■ Gestes techniques répétitifsLes <strong>sport</strong>ifs le plus souvent atteints sontles coureurs à pied sur longues distances(Fig. 1), avec une prédominance masculinefranche. Plus que l’importance desmasses musculaires, c’est la répétition,plusieurs milliers de fois, <strong>du</strong> même gestetechnique que représente la foulée quiest à l’origine <strong>du</strong> syndrome douloureux.Celui-ci touche, dans la grande majoritédes cas, la loge antérieure (et parfoisexterne) et, de façon beaucoup plus discutableet moins fréquente, la loge postérieure.L’atteinte est très fréquemmentbilatérale, souvent asymétrique.Parmi les autres disciplines <strong>sport</strong>ives exposées,il faut souligner la place <strong>du</strong> football.Les joueurs possèdent généralementune musculature importante, ils pratiquentun entraînement foncier de course àpied, en parallèle de leur entraînementtechnique, et les distances qu’ils parcourentsur le terrain sont longues ; ilexiste donc un cumul de plusieurs facteursde risque. Il ne faut pas négliger lanotion d’antécédents traumatiqueslocaux susceptibles d’agir comme desfacteurs favorisants.■ Expression de la douleurLa douleur survient toujours après lemême effort, qu’il est facile de chiffrer,plus tôt si l’intensité de celui-ci augmente.Elle ne cède pas avec la continuation del’activité et a même généralement tendanceà s’aggraver, pouvant contraindreà l’arrêt. Elle réalise une claudication intermittented’effort. Elle est décrite commeune contracture, une crampe, parfoisune simple gêne douloureuse d’effort.Son intensité diminue après l’arrêt, maispersiste quelques heures, voire quelquesjours ensuite. Elle ne récidivera qu’auprochain effort, de plus en plus tôt si l’entraînementest poursuivi.■ Signes évocateursIl faut impérativement faire préciser au<strong>sport</strong>if s’il note un <strong>du</strong>rcissement de sesmasses musculaires lorsque la douleurest présente et si celui-ci diminue aprèsl’arrêt de l’effort. Cet élément est très hautementévocateur, en particulier auniveau de la loge antérieure.La notion d’apparition d’une ou de plusieurshernies musculaires à l’effort estégalement un élément d’orientation trèsévocateur d’hyperpression musculaire(Fig. 2 et 3). Il ne faut surtout pas considérerque ces hernies sont à l’origine <strong>du</strong>syndrome douloureux. Elles ont, en fait,un rôle de soupapes de sécurité (certesinefficaces) face à l’hyperpression et lacure de la hernie par fermeture d’unebrèche aponévrotique ferait prendre lerisque d’une décompensation <strong>du</strong> syndromede loge chronique.■ Signes d’accompagnementOn ne note aucun signe d’accompagnementdans la très grande majoritédes cas. Rarement, les phénomènes decompression sont tels qu’ils peuvententraîner des troubles neurologiques Figure 1 : le syndrome de loge de jambe<strong>du</strong> coureur à pied.(paresthésies) sur le dos <strong>du</strong> pied et à lapartie basse de la face antérieure de lajambe, par souffrance <strong>du</strong> nerf peroneussuperficialis (ex musculo-cutané). Exceptionnellement,un steppage d’effort peutêtre noté et témoigne d’une mauvaisetolérance ou d’un tournant dans l’évolutionqu’il ne faut pas négliger.■C - ExamencliniqueIl est remarquablement pauvre au repos.On peut noter une tension musculaireinhabituellement élevée de la loge antérieure.L’observation d’une hernie musculairenon mentionnée par le patientest un excellent élément d’orientation ;l’examen debout avec ou sans flexiondorsale <strong>du</strong> pied ou des orteils est souventplus parlant que le simple décubitusdorsal. Il n’existe aucun déficitmusculaire ou sensitif, les pouls sont tousprésents et symétriques.Si le patient est examiné après l’effort, latension des masses musculaires estpatente, l’étirement et le testing <strong>du</strong> tibialantérieur sont douloureux, voire discrètementdéficitaires, les pouls sont toujoursprésents.Certains ont proposé de repro<strong>du</strong>ire l’efforten demandant au patient de battrela mesure amplement avec le pied. L’impossibilitéde repro<strong>du</strong>ire 150 dorsiflexionsen 4 minutes serait très évocatrice (2).MÉDECINS DU SPORT 13 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partie< DOSSIER > Figure 2 : une hernie musculaire de logeantérieure à peine visible à jour frisant.■D - Mesuredes pressionsintramusculaires(PIM) Figure 3 : une hernie musculaire de logeantérieure bien visible debout en demandantune flexion dorsale des orteils. Figure 4 : mesuredes PIM par un capteurdigital de pression.■E - AutresexamenscomplémentairesLa plupart d’entre eux n’ont qu’un intérêtdans le diagnostic différentiel et sontsouvent demandés avant les mesures dePIM, lorsque la symptomatologie n’estpas franche (biologie, radiographie,EMG). Ils sont négatifs en cas de syndromede loge authentique. L’échographiepeut, bien enten<strong>du</strong>, montrer unehernie musculaire.Le Doppler artériel ou veineux peut s’avérerintéressant, surtout <strong>du</strong> fait des associationspossibles (cf. 2 e partie <strong>du</strong> dossier).L’IRM montre parfois des anomalies designal de certaines loges musculaires ; larelation formelle avec un syndrome deloge est loin d’être évidente, mais cesanomalies tra<strong>du</strong>isent vraisemblablementdes troubles vasculaires, quels qu’ilssoient (Fig. 5).Ce geste ne se justifie que dans le cadre<strong>du</strong> bilan d’un syndrome de loge. Il s’agitd’un examen agressif qui ne doit en aucuncas être considéré comme un test de dépistage,mais comme le moyen de confirmerun diagnostic probable. Lors de la mesuredes PIM, le risque de lésion vasculaire ounerveuse est toujours possible.■ TechniqueActuellement, la mesure des PIM se fait àl’aide d’un capteur digitalisé électroniquequi permet la lecture instantanée de lapression après cathétérisation de la logesuspecte (Fig. 4). Les PIM des deux jambesdoivent être comparées, même si la symptomatologieest unilatérale. La mesures’effectue au repos, puis après l’effort quia repro<strong>du</strong>it la douleur (immédiatementet/ou 5 minutes après l’arrêt).Il est capital que l’examen ait lieu enpériode symptomatique. Il faut donc quele patient continue à s’entraîner enattendant la date de l’examen.■ RésultatsLa PIM de repos normale est inférieureà 10 mmHg. Au-delà de 20 mmHg laprésomption est forte.La PIM de post-effort immédiate comporteune zone critique entre 30 et50 mmHg. En dessous de cette zone, lediagnostic est écarté. Au-dessus, le diagnosticest formel. Dans la zone critique,il faut faire intervenir tous les paramètrescliniques avant d’affirmer le diagnostic,en particulier le mode de survenue desdouleurs.Si la mesure est faite plus tard, le diagnosticde syndrome de loge est posé siles chiffres ne se sont pas normalisés àla 5 e minute.La mesure des PIM estun examen agressif quine doit en aucun casêtre considéré commeun test de dépistagemais comme le moyende confirmerun diagnostic probable. Figure 5 :IRM montrant un hypersignal global en T2des loges postérieures superficielle etprofonde ; on peut simplement affirmerqu’il existe un trouble vasculaire,quelle qu’en soit l’origine.La scintigraphie musculaire, couplant lethallium et l’hydroxy-méthylène di-phosphonate(HMDP), est réalisée à l’effort, aumoment <strong>du</strong> réveil de la symptomatologiedouloureuse. L’HMDP permet de mettreen évidence à la fois l’hypoperfusion musculaireau temps précoce et la stase musculairetardive <strong>du</strong> côté pathologique, àl’inverse <strong>du</strong> côté sain. Le thallium montreégalement un phénomène de stase. Lesimages très tardives éliminent une éventuellefracture de fatigue.MÉDECINS DU SPORT 14 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partieTraitement médicalIl est classiquement totalement inefficace.Seul l’arrêt, ou la diminution del’entraînement, permet une diminutionde la symptomatologie.Cette notion est à nuancer si l’on suit lespartisans de l’étiologie veineuse dansl’apparition <strong>du</strong> syndrome de loge. Dansce cas, l’utilisation de chaussettes decontention devient une possibilité thérapeutique.Le plus difficile est alors defaire accepter le port de cet équipementau “look” particulier.Il a pu être proposé de porter des chaussuresdites “négatives”, c’est-à-dire comportantune surélévation de l’avant-piedpar rapport au talon. Il est certain quecela entraîne une diminution <strong>du</strong> travail<strong>du</strong> tibial antérieur, mais le retentissementsur le tendon d’Achille n’est pas clairementdéfini. Traitement chirurgicalLe but <strong>du</strong> traitement chirurgical d’unsyndrome de loge d’effort, quellequ’en soit la localisation, est d’empêcherl’augmentation des pressionstissulaires au-dessus <strong>du</strong> seuil critique, estiméà 30 mmHg, et d’assurer le retour des pressionsà la normale dès la cessation de l’effort.Dans la mesure où il est admis que leprimum movens de la symptomatologieest l’augmentation <strong>du</strong> volume <strong>du</strong> muscle àl’effort et sa compression dans une logeaponévrotique inextensible, même si desétudes récentes remettent quelque peu encause cette théorie purement mécaniste,la solution retenue depuis longtemps estde réaliser la détente de cette enveloppeaponévrotique.Diverses techniques ont été proposées.Certaines, telle que la résection de la diaphysepéronière (fibulectomie), ont étéabandonnées. Nous n’envisagerons quel’aponévrotomie (section de l’aponévrosede la, ou des, loges en cause) et l’aponévrectomiepartielle (résection d’une bandelettede l’aponévrose). D’emblée, il fautinsister sur la con<strong>du</strong>ite des suites opératoiresdont l’importance est essentielle etsur lesquelles nous nous attarderons.Nous envisagerons ensuite les résultatset, enfin, les causes d’échec.Par ailleurs, on ne saurait trop insisterd’entrée sur les différences qui existent,sur beaucoup de points, entre les syndromesdes loges antéro-externes et surceux des loges postérieures, plus rareset d’authenticité plus discutable.■A - MéthodeschirurgicalesDans tous les cas, en matière de syndromechronique, et contrairement à cequi est la règle pour les syndromes aigus,l’intervention se con<strong>du</strong>it par voie souscutanée.■ Aponévrotomies● Au niveau des loges antéro-externesLa technique de Mubarak (2) consiste enune incision de 5 à 6 cm de longueur auniveau <strong>du</strong> tiers moyen de la jambe, à midistancede la crête tibiale et <strong>du</strong> péroné.Après décollement sous-cutané de la logeantérieure et de la loge externe, sur toute lahauteur de la jambe, l’aponévrotomie se faitaux longs ciseaux intéressant la totalité dechacune des loges sur toute son éten<strong>du</strong>e.Pour la technique de Rorabeck (3),l’incision unique est remplacée par deuxpetites incisions, l’une au tiers supérieur,l’autre au tiers inférieur de la jambe, selonles mêmes repères (Fig. 6).Le décollement sous-cutané s’opère dela même façon, de même que la sectiondes aponévroses des deux loges.A notre avis, cette approche est préférablecar elle permet de mieuxrépondre à trois impératifs :- la certitude d’avoir intéressé la totalitédes deux loges sur toute leur hauteur ; Figure 6 :aponévrotomie.Technique de Rorabeck Figure 7 :vue per-opératoired’une hernie musculaire.- l’impératif absolu d’intégrer, dans l’aponévrotomie,une éventuelle hernie musculaire(Fig. 7) ;- la vision et le respect <strong>du</strong> nerf peroneussuperficialis et de ses branches qui risquentd’être blessés lors de l’aponévrotomiesous-cutanée et donc d’être à l’originede névromes post-opératoires.MÉDECINS DU SPORT 15 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Pathologie vasculaire< DOSSIER >des membres inférieurs - 1 re partie● Au niveau des loges postérieuresL’anatomie permet de comprendre que lesdeux loges, superficielle et profonde, peuventêtre libérées par une incision unique,au bord postéro-médial <strong>du</strong> tibia, puisqueles aponévroses de ces deux loges s’insèrenttoutes deux à ce niveau, par une insertioncommune. La désinsertion entraînedonc nécessairement la libération des deuxloges. Le geste peut être réalisé, commeprécédemment, par une incision unique,à la partie moyenne de la jambe, ou pardeux incisions étagées.■ AponévrectomiesCertaines causes d’échec, tenant notammentà une libération insuffisante, à lapersistance d’un pont aponévrotique ouà des cicatrices aponévrotiques constrictives,ont con<strong>du</strong>it plusieurs auteurs, dontnous-mêmes, à préférer l’aponévrectomiepartielle à l’aponévrotomie simple.Les techniques d’abord sont identiques.La seule différence tient au fait qu’à lasimple section longitudinale de l’aponévrose,la résection d’une bandelette de1 cm de large est préférée, intéressant, làencore, la totalité de la hauteur des logesen cause (Fig. 8). Figure 8 : aponévrectomie. Noter ladissection d’une bandelette aponévrotiqued’environ 1 cm de large qui sera enlevée etlaissera une large brèche dans l’aponévrose.■B - SuitesopératoiresElles sont pour nous essentielles etentrent certainement pour une large partdans la qualité <strong>du</strong> résultat final.■ Postopératoire immédiatLe plus grand soin doit y être apporté. Lesloges libérées doivent être drainées parde longs drains aspiratifs, de façon à évitertout risque d’hématome qui favoriseraitune fibrose locale. Il faut légèrement comprimerla jambe par des bandes élastiqueset assurer le glaçage permanent pourdiminuer les réactions inflammatoires etœdémateuses. Toute station deboutimmobile et toute station jambe pendantedoivent être proscrites. En revanche, lamarche est d’emblée autorisée.Il est essentiel delutter contrel’amyotrophiepostopératoire,dont le risqueserait de voir s’installerdes cicatricesconstrictiveset dont la conséquencepourraitêtre la récidive <strong>du</strong> syndrome lorsque lesmuscles auront repris leur volume normalaprès la reprise <strong>du</strong> <strong>sport</strong>. C’est la raisonpour laquelle il faut, dès le premierjour, entretenir la trophicité musculairepar des exercices de contractions actives.Dans tous les cas,en matière desyndrome chronique,l’interventionchirurgicale se con<strong>du</strong>itpar voie sous-cutanée.■ SecondairementPendant les semaines suivantes, uneréé<strong>du</strong>cation à base de musculation doitêtre entreprise, là encore pour ne paslaisser s’installer d’amyotrophie.Cependant, ce travail doit se fonder surl’état local : souplesse <strong>du</strong> tissu souscutané,gonflement local, état trophique<strong>du</strong> membre, etc. En aucun cas, ce travailne doit être excessif et doit êtreadapté aux conditions locales. Tout excèset précipitation ne peuvent qu’être nocifs,risquant de favoriser saignement etfibrose postopératoire.Glaçage et bas de contention sont toujoursde mise. Vélo et natation sont, dèsce stade, autorisés.■ Reprise <strong>du</strong> <strong>sport</strong>Si l’état local, l’absence de gonflementet d’in<strong>du</strong>ration sous-cutanée et latrophicité globale le permettent, la reprise<strong>du</strong> footing peut être autorisée vers la6 e semaine, puis, progressivement, lareprise des activités <strong>sport</strong>ives normales.Mais, là encore, toute précipitation est déconseilléeet la progressivité est essentielle.■C - RésultatsLe seul critère qui doit être retenu est lapossibilité de reprendre le <strong>sport</strong> au niveauantérieur avec des douleurs nulles ounégligeables. Il faut différencier les résultatsobtenus au niveau des loges antéroexterneset ceux des loges postérieures.Dans ce dernier cas, toutes les séries dela littérature sont unanimes pour constaterqu’ils ne dépassentpas 50 à 60 %. Cela metdonc en cause deux éléments:- la réalité de ce syndromedes loges postérieures;- la difficulté, parfois, d’éliminerun autre diagnostic,notamment unsyndrome purement vasculaire à type depiégeage artériel ou veineux.Pour les syndromes des loges antéroexternes,de loin les plus fréquents,toutes les séries s’accordent pour retrouverune très grande majorité de très bonsou excellents résultats (de 90 à 100 %).Une série réalisée dans notre service del’hôpital Foch a montré 64 % d’excellentsrésultats et 27 % de très bons résultats(persistance de quelques douleurs à l’effort,n’empêchant pas le <strong>sport</strong> aumeilleur niveau), soit un total de 91 %de guérisons.Cependant, malgré l’excellence globaledes résultats, toutes les séries comportentquelques échecs sur lesquels il fautréfléchir.■D - Causes d’échec■ Erreurs de diagnosticC’est évoquer ici tous les diagnostics différentiels,parmi lesquels on peut rappelerles pièges vasculaires, les fracturesde fatigue, les périostites, etc., mais aussitoutes les causes enzymatiques encoretrès mal connues.Il est nécessaire d’insister sur la certitudediagnostique avant d’entreprendre le traitementchirurgical. Certitude qui doit êtreMÉDECINS DU SPORT 16 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partieobtenue par les examens complémentaires,qu’il s’agisse des prises de pressionaprès effort, de l’IRM ou de lascintigraphie.■ Insuffisances techniquesIl est évident qu’une libération insuffisantepeut être source d’échec. Il fautrappeler la nécessité absolue :- d’une aponévrotomie ou aponévrectomiepartielle complète, sur toute la hauteurdes loges intéressées, depuisl’extrémité supérieure <strong>du</strong> tibia jusqu’à larégion sus-malléolaire ;- de ne pas laisser de “pont” aponévrotique ;- de libérer toujours les loges antérieureet externe dans le cas d’un syndrome deloge antéro-externe ;- d’intégrer, dans la libération aponévrotique,une éventuelle hernie musculaire.■ Complications postopératoiresDeux complications spécifiques sont possibleset peuvent compromettre le résultatfinal :● la lésion d’un nerf sensitif superficiel,qui peut entraîner dysesthésies ounévrome postopératoires ; c’est un souciconstant <strong>du</strong>rant l’intervention et le repérage<strong>du</strong> nerf ou de ses branches estimpératif, et dans son trajet sous-cutané,et à son émergence aponévrotique ;● les hématomes sous-cutanés qui peuventtoujours survenir lors de cette interventionsous-cutanée, donc “aveugle”,où l’hémostase est difficile, voire impossible,et où la section aponévrotiquepeut, malgré la plus grande attention,intéresser quelques fibres musculaires.Ces hématomes postopératoires constituentle risque majeur de fibrose aveccicatrice vicieuse comblant l’espace, enle rétractant, laissé libre par la libérationaponévrotique. C’est dire l’importancedes soins postopératoires (drainage aspiratif,glaçage, pansement légèrementcompressif).■ Réé<strong>du</strong>cation postopératoireIl faut rappeler qu’il est indispensable dene pas laisser s’installer une amyotrophie,mais qu’à l’inverse, une réé<strong>du</strong>cation troppoussée et intempestive est tout aussinocive.■ Séquelles musculairesIl a été évoqué le rôle nocif d’une aponévrotomie(ou d’une aponévrectomie partielle)sur la force musculaire, dans la mesureoù une aponévrose intacte interviendraitpour 15 % dans la puissance musculairedéveloppée, notion confirmée, semble-t-ilpar des expérimentations sur l’animal.■E - ConclusionMême si bien des points restent encoreobscurs dans la physiopathologie exacte<strong>du</strong> syndrome de loge d’effort, il semblebien que le traitement le plus adapté soitl’aponévrotomie ou plutôt, pour nous,l’aponévrectomie partielle. Cependant,il ne faut pas oublier tous les diagnosticsdifférentiels des douleurs de jambe d’effortchez le <strong>sport</strong>if et l’indication chirurgicalene doit être posée que sur unecertitude diagnostique absolue, notammentpour les syndromes des loges postérieures.La technique chirurgicale doitêtre rigoureuse, de même que les soinspostopératoires, qui ne peuvent souffrirni de négligence ni d’approximation.■Endofibrose iliaque<strong>du</strong> <strong>sport</strong>ifPr Jean-Michel Chevalieret Dr Patrick Feugierest une artériopathienon athéromateuse spécifique <strong>du</strong>L’endofibrose<strong>sport</strong>if de haut niveau et en particulier<strong>du</strong> cycliste. Elle peut cependant serencontrer dans d’autres <strong>sport</strong>s de fond, telsque le marathon, la marche et le triathlon.L’endofibrose artérielle est une lésion dedescription récente (7, 8), mais vraisemblablementune pathologie d’apparitiontrès ancienne. Elle fut rapportée pour lapremière fois en 1984 par Monti.Actuellement, notre expérience s’élèveà 350 <strong>sport</strong>ifs souffrant de forme typiqueou atypique, opérés <strong>du</strong>rant une périodede plus de 10 ans.D.R.D.R.MÉDECINS DU SPORT 17 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Pathologie vasculaire< DOSSIER >des membres inférieurs - 1 re partie Anatomopathologie■A - Qu’est ce quel’endofibrose ?L’endofibrose a avant tout une définitionhistologique (9). Il s’agit d’une lésion intimalefibreuse, paucicellulaire, entraînant unépaississement pariétal artériel. Cette lésionatteint l’axe ilio-fémoral et, de façon préférentielle,l’artère iliaque externe (Fig. 9). Lesiège de la maladie se situe sur un segmentplus ou moins long de l’artère iliaqueexterne, mais l’atteinte peut parfois débu- Figure 9 : endofibrose de localisationtypique iliaque externe gauche(flèche rouge). Remarquez l’aspectde rigidité de la paroi artérielle avecun effet de sténose modérée.ter sur l’artère iliaque commune ou s’étendresur l’artère fémorale commune (10). Desformes atypiques peuvent aussi se localisersur l’artère profonde de cuisse ou l’artèrequadricipitale.Différentes localisations peuventêtre associées. Dans les formes iliaques,l’atteinte est unilatérale dans 90 % des caset touche le côté gauche dans deux tiersdes cas.■B - HistologieMacroscopiquement, la plaque d’endofibroseapparaît comme un épaississementblanchâtre, translucide, de consistance molleet élastique. Elle est habituellement excentréeet sa répartition est plus ou moins circonférentielle.Dans notre série, l’importancede la sténose est en moyenne de 50 % (de20 à 80 %) et peut se compliquer de thrombose.La classification histologique distingueles formes histologiques habituelles desformes compliquées (11).■ Formes histologiqueshabituellesElles représentent 77 % des formes rencontréeset sont de 3 types.● Formes excentréesCe sont les plus fréquentes, caractériséespar un épaississement intimal sousendothélial,composé de fibroblastes etde myofibroblastes. Les cellules sontmêlées à un collagène très riche. Cettehyperplasie présente toujours une limitetrès <strong>net</strong>te avec l’intima normale. Onretrouve constamment une limitante élastiqueinterne anormale, dédoublée, parfoisrompue. La média est normale ;l’adventice est souvent fibreuse.● Formes circonférentiellesLa plaque d’hyperplasie sous-endothélialeest éten<strong>du</strong>e à toute la circonférence,mais de manière symétrique. L’adventiceest toujours très fibreuse avec de nombreuxmyofibroblastes.● Formes à plusieurs couchesCertaines plaques peuvent être composéesde plusieurs couches de composition différente,semblant correspondre à des lésionsd’âge différent. Les plus anciennes, fibreuseset acellulaires, se situent près de la lumièrevasculaire. Il semble y avoir une évolutioncentrifuge de la lésion.■ Formes histologiquescompliquéesElles sont représentées par les formesthrombosées (16 %), correspondant auprocessus évolutif terminal, aux formes associéesà une atteinte athéromateuse (5 %),dans laquelle la plaque d’endofibrose secharge de débris fibrinonécrotiques et decellules spumeuses, et par les formes compliquéesde dissection, ne représentant que2 % de notre expérience (12).Epidémiologiede découverte est en moyennede 27 ans dans notre expérience(âges extrêmes : 18-61 ans). L’âgeLes sujets ont le plus souvent débuté levélo dans l’enfance (en moyenne entre12 et 14 ans), mais de nombreux cyclo<strong>sport</strong>ifsont débuté leur activité beaucoupplus tard (13).Un fort kilométrage réalisé en un tempstrès court est vraisemblablement un facteurfavorisant dans la genèse de lalésion. Le kilométrage moyen parcourudepuis le début de l’entraînement est de150 000 kilomètres. En revanche, lamoyenne des kilomètres parcourus avantl’apparition de la symptomatologie estde 120 000 kilomètres, avec des variationsentre 25 000 et 650 000 kilomètres(à l’âge a<strong>du</strong>lte et en fonction de sonniveau, un cycliste parcourt de 15 000 à35 000 kilomètres par an).Près de 95 % de nos patients opérés sontdes hommes. Cependant, on retrouveune majorité de femmes dans d’autres<strong>sport</strong>s que le cyclisme, en particulier lacourse de fond ou la marche.D.R.MÉDECINS DU SPORT 18 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partie EtiopathogéniePlusieurs facteurs ont été reconnuscomme participant à la créationd’une lésion d’endofibrose. Aucunn’est imputable spécifiquement et leurs effetsse surajoutent probablement. L’existence denombreuses formes atypiques explique l’importancerelative de chaque facteur dansl’étiopathogénie de cette atteinte.■A - Prédispositionpersonnelleet facteurshéréditairesUn dysfonctionnement <strong>du</strong> métabolismedes acides aminés soufrés est systématiquementrecherché depuis 3 ans chez lespatients opérés. Dans 60 % des cas, onrévèle une augmentation de l’homocystéineet de l’homocystéïnurie, soit une fréquencesignificative par rapport à unepopulation normale (14). Les épreuves decharge à la méthionine sont positives dans30 % des cas. Ces données laissent supposerl’existence d’une prédispositiongénétique métabolique, un déficit enzymatiquemineur <strong>du</strong> métabolisme de l’homocystéinepouvant favoriser l’apparitionprécoce de lésions artérielles chez despatients soumis à d’autres facteurs favorisant.Il en serait de même pour certainsdéficits en vitamines B.D.R.■B - FacteursmécaniquesLors de la flexion de la cuisse sur lahanche, au cours <strong>du</strong> pédalage, il existeune déformation physiologique de l’artèreiliaque externe dans sa portionmobile. En effet, cette artère, à droitecomme à gauche, est fixée, au niveaude sa portion proximale, par l’artèreiliaque interne et à sa terminaison, sousl’arcade crurale, par l’artère épigastriqueet l’artère iliaque circonflexe superficielle.Il apparaît une flexuosité de l’axe iliaqueexterne, voire une plicature. Au fil desentraînements, l’artère s’allonge progressivementce qui accentue le phénomènede plicature (16).Cette théorie dite “théorie <strong>du</strong> haubanage”explique l’apparition de forces decisaillement sur la paroi artérielle, Figure 10 :lésion artériographique discrète de l’artèreiliaque externe droite, caractéristiqued’une atteinte localisée significative.On retrouve les trois facteursétiopathogéniques prédominants :artère <strong>du</strong> psoas (flèche fine),plicature artérielle (flèche grasse)et forces de cisaillement (flèche courbe).au niveau des grandes courbures(Fig. 10). En effet, en plus des formes dedistraction relevées dans les mouvementsde pédalage, il se crée une véritable “jetlesion”.Au maximum, la plicature interromptmomentanément le flux artérielune fraction de seconde. La position trèsen avant sur le vélo, à la recherche d’unmeilleur aérodynamisme, accentue cemécanisme. Ce facteur est considéréactuellement comme un facteur aggravant,pouvant expliquer la localisationsur l’artère iliaque externe, mais qui nepeut être transposé aux localisationsatypiques.■C - FacteurshémodynamiquesLe rôle <strong>du</strong> stress pariétal, in<strong>du</strong>it par l’hyperdébitet par l’onde systolique, est vraisemblablementle facteur prédominantdans la genèse de la lésion d’endofibrose.Les arguments en sa faveur sont :- l’importance et la <strong>du</strong>rée des efforts <strong>du</strong>quadriceps au cours des <strong>sport</strong>s rencontrés(cyclisme et course de fond notamment),- l’hyperdébit cardiaque très important,- l’existence de localisations atypiques quine peuvent être expliquées par d’autresfacteurs étiologiques.■D - FacteursanatomiquesChez 60 % des sujets opérés, il a été misen évidence la présence d’une ou dedeux branches collatérales (artère <strong>du</strong>psoas) de l’artère iliaque externe. La portionmobile est d’autant plus ré<strong>du</strong>ite, cequi accentue les phénomènes de plicaturesur la courte portion mobile. La portionmobile de l’axe iliaque peut siéger,au contraire, plus en amont, en particulierlorsque la bifurcation aortique sesitue en position haute (au niveau <strong>du</strong>disque L2 - L3). Les phénomènes de plicaturesiègent alors au niveau de l’artèreiliaque commune qui est, dans ce cas,longue. Cette localisation représente 5 %de notre expérience.MÉDECINS DU SPORT 19 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Pathologie vasculaire< DOSSIER >des membres inférieurs - 1 re partie Tableau cliniqueIl existe des variations cliniques suivantla forme, typique ou atypique, et le typede <strong>sport</strong> pratiqué. Cependant, l’interrogatoiredoit rechercher des signes évocateursd’une pathologie vasculaire, quis’exprime le plus souvent par une claudicationà l’effort supramaximal (17,18).■A - Claudicationd’effortsupramaximalCe tableau clinique se rencontre dansprès de 92 % des cas et reste le plustypique de la maladie chez les patientspratiquant un <strong>sport</strong> d’en<strong>du</strong>rance. Il setra<strong>du</strong>it, soit par une douleur paralysantede la cuisse, soit par une impression degonflement, ou par l’association desdeux composantes (19).La douleur débute par une impressionde contracture, le plus souvent à la faceexterne ou à la face antérieure de lacuisse, puis gagne progressivement toutle membre inférieur en remontant parfoisvers la fesse. Dans tous les cas, lacuisse est toujours symptomatique. L’absencede cette localisation doit fairerechercher un autre diagnostic. Puis, lesujet ressent une impression de “manquede force” dans le membre inférieur, qu’ildécrit comme “ne répondant plus” (20).L’impression de gonflement est ressentiecomme une sensation de “cuissard tropserré”. Il n’existe aucune modification devolume, ni de coloration de la cuisse ;ce qui élimine une pathologie veineuse.Cette symptomatologie est à différencierd’une sensation de grosse cuisse bilatérale,très fréquente chez les cyclistes,après un effort important et <strong>du</strong>e àl’accumulation d’acide lactique.L’interrogatoire doit s’acharner à reconnaîtreun seuil d’effort ou de puissanceau-delà <strong>du</strong>quel la douleur apparaîtconstamment. Le sujet, lorsque l’épreuvese déroule à train régulier, peut suivre etprogresser sans difficulté. Cependant,lorsque la vitesse ou la difficulté <strong>du</strong> terrainaugmente, il doit rapidement abandonnerson effort et revenir à une vitesseou à un niveau d’effort en dessous <strong>du</strong>seuil de déclenchement. En quelquesminutes, la douleur disparaît.■B - Claudicationintermittenteà la marcheCette symptomatologie, avec douleur<strong>du</strong> mollet, a été retrouvée dans 16 cas(7 %). Elle peut succéder à un tableaud’ischémie subaiguë ou survenir brutalement.Ce tableau, chez un sujet jeune,<strong>sport</strong>if de haut niveau, doit faire évoquerle diagnostic d’endofibrose au stadeultime de la pathologie, c’est-à-dire austade de la thrombose artérielle.■C - IschémiesubaiguëPendant une compétition ou un entraînement,le sujet présente un tableauartériel typique, associant une douleurintense de tout le membre et un engourdissement.Le pied et la jambe sont pâlesavec une sensation de froid et le sujet a<strong>du</strong> mal à se porter sur son membre inférieur.Cette symptomatologie a été retrouvéedans 12 cas. Elle inaugurait la maladieartérielle dans 5 cas. Habituellement,elle cède spontanément en quelquesheures ou sous traitement vasodilatateur.Cet épisode subaigu peut aussi surveniraprès une période d’impressionclinique classique. Il correspond à u<strong>net</strong>hrombose aiguë de l’artère iliaqueexterne. Nous avons été obligés d’interveniren semi-urgence chez 2 patientspour une ischémie critique <strong>du</strong> membreinférieur.Hormis les complications par thrombose,dissection, l’examen clinique est le plussouvent normal. Actuellement, la présenced’un souffle vasculaire en hyperflexionde hanche ou l’existence d’uneinégalité de mensuration des cuisses etdes jambes ne nous semble pas avoirune valeur sémiologique importante.Une suspicion d’endofibrose à l’interrogatoiredoit donc être confirmée par desexamens complémentaires appropriés.Examens complémentaireset diagnostic différentiel■A - Examenscomplémentaires■ Bilan biologiqueLe bilan biologique est le plus souventnormal, notamment en ce qui concerneles glycémies et les bilans lipidiques.■ Examen DopplerA l’exception des cas de claudicationintermittente ou de thrombose aiguë,l’examen Doppler en condition basaleest normal (21). La mesure des index depression systolique (IPS) en cheville nerévèle aucune anomalie.■ Exploration échographiqueMême s’il est classique de reconnaître quel’épaississement intimal engendré parl’endofibrose est peu échogène, il existede nombreux aspects échographiquesqui peuvent orienter vers le diagnostic(22, 23). Dans près de 60 % des cas,MÉDECINS DU SPORT 20 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partiel’échographie en mode B permet d’objectiverla lésion sous la forme d’unépaississement pariétal de quelquesdizaines de millimètres. Par ailleurs, descritères comme l’aspect de rigidité segmentairede la paroi artérielle, le trajettrès sinueux de l’artère iliaque externe,la découverte d’une sténose rarementsupérieure à 35 %, ainsi que son retentissementhémodynamique, sont desarguments en faveur <strong>du</strong> diagnostic.La sensibilité de cet examen atteint0,85, pour une spécificité de 0,80.Cependant, l’existence d’une échographienormale ne doit pas faire éliminerle diagnostic.■ Epreuve de STRANDNESS ouépreuve d’effort standardiséeElle doit être réalisée dans des conditionsproches de l’entraînement ou de la compétition.Le patient repro<strong>du</strong>it, sur cycleergonomique pour les cyclistes, sur tapisroulant pour les coureurs de fond, lesconditions de déclenchement de lasymptomatologie douloureuse. Une foisla douleur apparue et portée au maximum,la pression aux deux chevilles ainsiqu’au bras est prise toutes les minutespendant 15 minutes chez le sujetallongé.Une épreuve normale chez un sujetentraîné met en évidence une chutemodérée de la pression aux chevillesavec un IPS compris entre 0,7 et 0,8.Cette chute de pression est expliquéepar la vasodilatation des anses capillaireset l’ouverture des shunts artério-veineuxlors des situations d’hyperdébit.Une épreuve pathologique objective unechute importante des pressions artériellesà la cheville, avec des valeurs égales ouinférieures à 0,5 dès les premièresminutes après l’effort. Secondairement,elles se normalisent progressivement avecla récupération.Cette épreuve doit être interprétée selonle niveau de l’atteinte et l’entraînement<strong>du</strong> sujet au moment de l’examen.Cependant, le sujet peut ne pas avoirdéclenché de douleurs intenses et avoirune épreuve douteuse. D’autre part,des localisations au niveau de l’artèrefémorale profonde ou de l’artère quadricipitaleentraînent une épreuve d’effortnormale.Ainsi, une épreuve positive a une valeurdiagnostique quasi formelle. En revanche,une épreuve négative ne permet pasd’éliminer le diagnostique si l’interrogatoireest fortement évocateur.■ ArtériographieLe bilan artériographique est indispensablepour confirmer le diagnostic déjàenvisagé. L’angiographie digitalisée parvoie artérielle, par ponction fémorale surle membre inférieur sain, reste la techniquede référence. Le protocole estactuellement parfaitement standardiséafin de dégager sous 3 incidences l’axeaorto-iliaque, la bifurcation fémorale, ainsique l’artère quadricipitale (Fig. 10 et 11).Par ailleurs, des clichés sont réalisésmembres inférieurs en extension, puis enflexion maximale, afin d’objectiver un excèsde longueur typique sur l’axe iliaque.Dans sa forme typique, la lésion d’endofibrosese présente comme une sténoselongue, discrète (20 à 50 % en moyenne),régulière et parfois excentrée, débutantà 1-2 cm de l’origine de l’artère iliaqueexterne. Cette lésion peut prendre unaspect de rigidité de l’axe iliaque. Le bilanartériographique permet, par ailleurs, demettre en évidence un facteur anatomiquefavorisant, ainsi qu’une atteintecontrolatérale asymptomatique. Dans prèsde 10 % des cas, une atteinte à doubleétage est révélée.Enfin, une pathologie vasculaire associée(maladie athéromateuse débutante,artère poplitée piégée…) peut être éliminée.■ Scanner et imagerie par résonancemagnétiqueMalgré l’avancée technique et les progrèsdans le traitement de l’image, les examensréalisés chez un nombre restreintde patients n’ont pas apporté d’élémentspositifs pour le diagnostic et lebilan de l’endofibrose. Cependant, cesdeux examens sont actuellementdemandés dans le cadre <strong>du</strong> diagnosticdifférentiel.■ Endoscopie artérielleDepuis 1987, cet examen a été réalisé defaçon systématique dans les sténoses del’artère iliaque externe. Il permet de visualiserle siège et l’éten<strong>du</strong>e de la lésion, ainsique de diriger le geste opératoire.L’angioscopie apparaît comme l’examende choix lors des récidives de la symptomatologiedouloureuse après cure chirurgicale.■B - DiagnosticdifférentielLe diagnostic d’endofibrose se discute parfois,soit en raison d’une clinique atypique,soit devant l’existence d’une discordanceentre la symptomatologie et les résultatsde l’épreuve d’effort. Avant d’envisager unbilan artériographique, voire une angioscopie,il est important d’éliminer un diagnosticdifférentiel et en particulier d’autrespathologies vasculaires.■ Pathologie musculaireElle regroupe :- les séquelles d’accident musculaire traumatique,- les maladies musculaires enzymatiques,- le syndrome des loges de cuisse.■ Pathologie tendineuse <strong>du</strong> tendondirecteur <strong>du</strong> muscle droitfémoral■ Pathologie osseuse et de lahancheElle inclut :- les fractures de fatigue (col, diaphysefémorale),- la coxopathie,- la pathologie tumorale.■ Pathologie vertébrolombaireElle comprend :- les névralgies crurales,- le dérangement intervertébral mineurde Maigne.■ Pathologie vasculaireElle regroupe :- l’athérosclérose,- la dysplasie fibromusculaire de la femmejeune.MÉDECINS DU SPORT 21 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partie< DOSSIER > Traitement■A - TraitementmédicalSi l’origine métabolique se confirmait, unrégime pauvre en acides aminés soufréset suppléé en vitamines B1, B6 pourraitêtre prescrit de façon préventive (intérêt<strong>du</strong> dépistage) (15). Se pose le problèmede l’arrêt de l’activité <strong>sport</strong>ive chez lessujets jeunes, parfois professionnels. L’arrêt<strong>du</strong> cyclisme ou de la course n’entraînepas l’involution de la lésion.■B - TraitementchirurgicalLe traitement de l’endofibrose artérielleest avant tout chirurgical. En effet, dansnotre expérience, l’angioplastie endoluminalesur une lésion molle siégeantsur des artères souples peut entraîner undécollement très facile de la lésion et réaliserune dissection de la plaque difficilementmaîtrisable.Deux techniques chirurgicales sont proposées:- d’une part, les interventions conservatrices,associant une endofibrosectomie,un raccourcissement artériel à une angioplastieveineuse de fermeture,- et, d’autre part, des revascularisationspar pontages veineux qui se veulent êtrecalibrés sur l’artère iliaque atteinte(Fig. 12).L’endofibrosectomie reste la techniqueopératoire le plus souvent réalisée pourles localisations iliaques externes. L’indicationdes différentes techniques estfonction de l’âge <strong>du</strong> sujet, de la longueurde la lésion (± 5 cm de long), de leurcaractère circonférentiel, de l’existenced’une récidive lésionnelle. Enfin, unegreffe veineuse sera réalisée pour toutesles lésions d’endofibrose compliquées.Ces deux techniques opératoires garantissentune perméabilité à long terme toutà fait satisfaisante avec des perméabilitésprimaires actuarielles supérieures à 90 %à 5 ans et une perméabilité actuariellesecondaire de 100 % à 5 ans. Parailleurs, elles permettent une repriserapide de l’activité <strong>sport</strong>ive qui peut êtreensuite poursuivie pendant de nombreusesannées.■ Figure 11 : endofibrose iliaque externe droite compliquée d’une thrombose, avecrevascularisation de l’artère fémorale commune parla collatéralité hypogastrique. Figure 12 : pontage ilio-fémoral direct veineux (petite flèche) réalisé à partird’une veine saphène interne calibrée au diamètre de l’artère iliaque externe.L’anastomose proximale est spatulée sur l’ostium de l’artère hypogastrique (flèche grasse).ConclusionLe syndrome de loge et l’endofibrose sont des pathologies qui atteignent préférentiellement les sujets jeuneset adeptes de <strong>sport</strong>s d’en<strong>du</strong>rance.Si la fréquence <strong>du</strong> syndrome de loge est notablement plus élevé que celle de l’endofibrose iliaque externe,le tableau clinique peut néanmoins suffire à évoquer fortement le diagnostic dans les deux cas.Cette suspicioncon<strong>du</strong>it inévitablement à une exploration spécifique, éventuellement agressive, dont l’indication doit êtremotivée. Le traitement est chirurgical dans la très grande majorité des cas.La prise en charge doit se faire en milieu orthopédique, pour les syndromes de loge, et dans un centre dechirurgie vasculaire, pour les problèmes d’endofibrose. Dans la majorité des cas, les patients pourrontreprendre et poursuivre leur passion <strong>sport</strong>ive.MÉDECINS DU SPORT 22 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


DOSSIER >Pathologie vasculairedes membres inférieurs - 1 re partieBIBLIOGRAPHIESYNDROME DE LOGE CHRONIQUE1 - Kouvalchouk JF, Peyre M, RodineauJ et al. Le syndrome chronique desloges antéro-externes de jambe.J Traumatol Sport 1997 ; 14 : 179-93.2 - Mubarak SJ, Owen CA. Doubleincision fasciotomy of the leg fordecompression in compartment syndrome.J Bone Joint Surg 1976 ; 59 :184-87.3 - Rorabeck CH, Bourner B, Fowler PJ.The surgical treatment of exertionalcompartment in athletes. J Bone JointSurg 1983 ; 65 : 1245-51.4 - Turnipseed W. Syndrome chroniquedes loges de jambe. In : Pathologievasculaire <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if. Marseille :Livre des Communications Angio-Techniques 1997 : 69-73.5 - Charlopain P, Dumas P, Lagadou Cet al. Le test de dorsiflexions dans lediagnostic <strong>du</strong> syndrome chroniquede loge antéro-externe de jambe.J Traumatol Sport 1997 ; 14 : 13-19.6 - Juhan C, Alimi Y, Barthelemy P etal. Syndrome de loges de jambe etpièges veineux fonctionnels. In : 11 ejournées de la Société française detraumatologie <strong>du</strong> <strong>sport</strong>. J TraumatolSport 2000 : 17 (1bis), XIII.ENDOFIBROSE ILIAQUE7 - Monti M, Jaeger M, Guisan Y et al.Diagnostic de l’insuffisance artériellepériphérique chez le <strong>sport</strong>if amateurclaudiquant et dépistage <strong>du</strong> “syndrômede la sténose artérielle iliaqueisolée chez le jeune cycliste sans facteurde risque” par examen Doppleret test sur tapis roulant. Rev MédSuisse Romande 1984 ; 104 : 823-30.8 - Walder J, Mosimann F, Van Melle Get al. Iliac endofibrosis in 2 cyclingracers. Helv Chir Acta 1984 ; 51 (6) :793-95.9 - Chevalier JM, Beek F, Megret A etal. Endofibrose artérielle <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if.In : Maladies artérielles non athéromateusesde l’a<strong>du</strong>lte. Paris : Actualitésde Chirurgie Vasculaire, AERCV KeGEd. 1994 : 455-66.10 - Pillet J, Enon B, Reigne B et al.Plication of the common femoralartery, a differential diagnosis withendofibrosis of the external iliacartery in racing cyclists (letter). J Chir1992 ; 129 (11) : 512-13.11 - Rousselet MC, Saint André JP,L’Hoste P et al. Stenotic intimal thickeningof the external iliac artery incompetition cyclists. Human Path 1990 ;21 : 524-29.12 - Del Gallo G, Plissonnier D, Pla<strong>net</strong> M.et al. Dissecting aneurysm of theexternal iliac artery. An unusual courseof endofibrosis in an athlete. J MalVasc 1996 ; 21 (2) : 95-97.13 - Chevalier JM, Enon B, Walder Jet al. Endofibrosis of the external iliacartery in bicycle racers: an unrecognizedpathological state. Ann VascSurg 1986 ; 1 (3) : 297-303.14 - Malinow MR, Kang SS, Taylor LM.Prevalence of hyperhomocysteinemiain patients with peripheral arterialocclusive disease. Circulation 1989 ;79 : 1180-88.15 - Van den Berg M, Franken DG,Boers GH et al. Combined vitamin B6plus folic acid therapy in youngpatients with arteriosclerosis andhyperhomocysteinemia. J Vasc Surg1994 ; 20 (6) : 933-40.16 - Chevalier JM, L’Hoste P, Bouvat Eet al. L’endofibrose artérielle <strong>du</strong> <strong>sport</strong>ifde haut niveau : formes inhabituelles.J Traumatol Sport 1991 ; 8 :176-81.17 - Abraham P, Chevalier JM, LoireR et al. External iliac artery endofibrosisin a young cyclist. Circulation1999 ; 100 (5) : 38.18 - Mosimann R, Walder J, Van Melle G.Stenotic intimal thickening of theexternal iliac artery illness of the competitioncyclist. Vasc Surg 1985 ; 19 :258-63.19 - Abraham P, Saumet JL, Chevalier JM.External iliac artery endo-fibrosis inathletes. Sports Med 1997 ; 24 (4) :221-26.20 - Abraham P, Chevalier JM, Saumet JL.External iliac artery endofibrosis : a 40year course. J Sports Med Phys Fitness1997 ; 37 (4) : 297-300.21 - Schep G, Bender MH, Kaandorp Det al. Flow limitations in the iliac arteriesin en<strong>du</strong>rance athletes. Currentknowledge and directions for thefuture. Int J Sports Med 1999 ; 20 (7) :421-28.22 - Abraham P, Leftheriotis G, Bourre Yet al. Echography of external iliacartery endofibrosis in cyclists. Am JSports Med 1993 ; 21 (6) : 861-63.23 - Abraham P, Chevalier JM,Leftheriotis G et al. Lower extremityarterial disease in <strong>sport</strong>s. Am J SportsMed 1997 ; 25 (4) : 581-84.A paraîtredansle prochainnuméro :2 e partie<strong>du</strong> dossier :● Intérêt <strong>du</strong> Dopplerartériel dans lessyndromes douloureuxdes membres inférieurs<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if● Artère poplitée piégée● Pathologie veineuse etbasket-ballMÉDECINS DU SPORT 23 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


French doctorsà SydneyEncore sous l’effet<strong>du</strong> décalage horaire,et émotionnel, lesDrs Rousseau, médecin del’équipe de France de judo,et Le Van, médecin del’équipe de France debadminton et appartenantau “staff” médical des jeuxde Sydney, nous livrentleurs impressions.Médaille d’or pour David Douillet etdébordement d’émotion pour DidierRousseau, le médecin de l’équipe deFrance de judo.AFPLe triomphe des Jeux Olympiques deSydney a rempli le mois de septembred’émotion et de performances.Encoreune fois,l’esprit <strong>sport</strong>if aété plus fort que la polémique,les athlètesont donné le meilleur d’eux-mêmes etnous ont offert des moments inoubliables.Pour la délégation française, qui revientEpuisé, mais heureux !avec 38 médailles,le bilan fut plutôt satisfaisant.Et,sicertaines disciplines n’ont pasatteint leurs objectifs, les athlètes ont sunous émouvoir,nous surprendre et maintenirle <strong>sport</strong> français au sixième rangmondial. Un gage de nombreuses autresperformances olympiques pour les annéesà venir.« L’organisation des Jeux de Sydney était largementsupérieure à celle d’Atlanta. D’abordau niveau de l’ambiance, dans le respect des<strong>sport</strong>ifs et de leur entourage. L’aire de compétitio<strong>net</strong> l’aire des spectateurs étaient bienséparées. On bénéficiait d’une totale libertéà l’intérieur des centres, sans lourdeur decirculation comme à Atlanta.Les contrôles antidopage se sont déroulésdans le respect de la procé<strong>du</strong>re, avec un cahierdes charges précis. En judo, 5 contrôles parjour avaient lieu, toutes catégories confon<strong>du</strong>es.Après avoir signé une convocation, le<strong>sport</strong>if avait une heure pour se présenter aucentre de contrôle. Il pouvait donc se rendreaux conférences de presse… Des interprètesétaient également présents sur place.Une journée type commence à 6h <strong>du</strong> matin,avec la pesée non officielle. Le <strong>sport</strong>if a ensuiteune heure pour régulariser son poids. De 7hà 8h c’est la pesée officielle, suivie <strong>du</strong> petitdéjeuner.A 12h15, direction le site d’entraînement,en navette. Les compétitions ont lieude 15 à 22h et sont suivies des contrôles antidopage.Fin de la journée : 1h <strong>du</strong> matin !Dans ces conditions, gérer le stress des athlètesn’est pas simple. Certains doivent êtrestimulés, c’est le cas de Stéphane Traineau,mais pour d’autres, comme David Douillet,c’est l’isolement qui leur convient le mieux.Quoi qu’il en soit, 10 min avant de combattre,les problèmes de santé n’existent plus. Unseul objectif : le combat, la victoire !Mais les jeux sont aussi l’occasion pour lesmédecins de l’AMEF (Association des médecinsdes équipes de France), de se côtoyer etde partager l’événement.La médaille de bronze de Stéphane Traineau,compte tenu de son parcours et de sa volontéde travail pour revenir dans le haut niveau,fût pour moi un moment exceptionnel surle plan émotionnel ! L’or pour David Douilletfait aussi parti de mes meilleurs souvenirs deSydney, surtout après un hygroma importantet une ponction au coude le matin de lacompétition.Je reviens aussi avec un profond sentimentd’injustice vis-à-vis de la victoire volée deCéline Lebrun, car elle méritait vraiment unemédaille d’or. »Dr Didier RousseauEchos des J.O.Echos des J.O.Bien mieux qu’Atlanta !« C’était agréable, car le niveau de prestationétait moyen, mais jamais défaillant.Dans les stades, le service médical était restreint(un kiné, une infirmière et un médecin,pas beaucoup de médicaments dansles boxes…), mais toujours à l’écoute etsouriants.Atlanta c’était un peu le contraire. A lapointe <strong>du</strong> médical, mais un peu limité surle plan humain !Médaille d’or pour Vincent Cavelier, médecinde l’équipe de France de basket, et pourla société d’assistance qui a géré le rapatriementde Yann Bonato en France pourrupture <strong>du</strong> tendon d’Achille. En 24 heures,il était à Lyon, opéré.Je pense aussi que le fait que ce soit desvolontaires était quelque chose d’important.L’ambiance était agréable au village olympique.Pas de journaliste, une libertétotale, ça change des habitudes ! Nousétions entre nous, en “famille”. Il m’estarrivé plusieurs fois de manger et de discuteravec des athlètes comme CathyFreeman ou les sœurs Williams.Nous avons eu droit à 50 contrôles antidopagesur la délégation française, dontune vingtaine sang et urine. Mais l’ambianceétait plutôt conviviale. Moins soupçonneusequ’à Atlanta, et les entraîneurset les <strong>sport</strong>ifs n’étaient pas séparés.Le médecin, outre son rôle de soignant,est aussi là pour tranquilliser l’athlète.Le suivi est important toute l’année, ilfaut les connaître pour savoir commentréagir avec chacun d’entre eux.Brahim Asloum qui obtient la médailled’or, c’était pour moi un moment d’intenseémotion. Je le suis toute l’année àl’INSEP, c’est un garçon vraiment gentil,qui a remercié tout le monde.En revanche, terminer à 3 secondes <strong>du</strong>podium en pentathlon moderne c’estvraiment rageant. Quand on se dit quec’est une touche en escrime, deux pointsde plus au tir. Il aurait pu être sur lepodium s’il n’avait pas touché une barreà cheval. Un investissement de 4 anspour ce jour-là, une épreuve si longue,c’est triste ! »Dr Philippe Le VanMÉDECINS DU SPORT 25 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


Echos des J.O.Echos des J.O.JO: la médecine <strong>du</strong> <strong>sport</strong>Le journal l’Equipe n’a pas été avare de commentaires médicaux pendant ces J.O.Morceaux choisis et commentaires d’un médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong>.Si le journal l’Equipe n’a pas véritablementle statut d’un outil de FMC pourun médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong>,les lignes médicalesque l’on y trouve sont parfois susceptiblesde surprendre le connaisseur, del’étonner ou de l’intéresser. Avec les JeuxOlympiques,le mois de septembre a donnématière à réflexions sur le sujet.Tous les faitset gestes des athlètes furent décortiqués,amenant fatalement à prendre connaissancede certains de leurs petits et gros problèmesphysiques. Les quelques exemples qui suiventillustrent la grande diversité des informationsmédicales que l’on peut trouver dansnotre quotidien <strong>sport</strong>if national.Nous n’évoqueronsaucun des problèmes soulevés parle dopage qui ont pourtant rempli de nombreusescolonnes,médicalisées ou non.Sydney : “R(h)umeurs”, virus…Nous avions été prévenus <strong>du</strong> risque possible d’épidémie de grippe et de pathologies apparentées quiavait justifié une campagne de vaccination anti-grippale intensive dans toutes les délégations. Bienenten<strong>du</strong>, cela n’a pas empêché tous les petits soucis habituels, sans conséquences pour certains, avecpour d’autres. On comprend alors que, dans le <strong>sport</strong> de haut niveau, des pathologies infectieuses,même anodines, peuvent ruiner un entraînement parfaitement bien con<strong>du</strong>it par ailleurs.20/09/0018/09/00 Des sprinteuses au lit ! Un vocabulaire de cette“qualité”, cela ne s’invente pas !23/09/00 17/09/00 Finalement, il est bon deréaliser que le pire a été évité !15/09/0014/09/00 Des escrimeurs refroidis. Un triathlète enrhumé. Un vaccin peu performantpour le handball féminin.22/09/00 Même les plus grands sont touchés.La natation australiennen’a pasété épargnée.MÉDECINS DU SPORT 26 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


vue par…et coups <strong>du</strong>rs pour les athlètes15/09/0014/09/00 Depuis 15 jours, LudivineFurnon souffrait d’untraumatisme <strong>du</strong> cartilage<strong>du</strong> quatrième orteil droit.15/09/0014/09/00Evolution favorablepour Stéphane Traineau,mais Ludivine Furnonn’a pas eu autant dechance, car pour ellec’est finalementune fracture.Dr Hervé de Labareyre *Echos des J.O.Echos des J.O. Certaines mesures deprévention sont prévues...15/09/0019/09/00Pas de miracle,il faut plus de15 jours pour guérirune élongation !16/09/00 ... mais parfois, c’est lepartenaire qui se blesse !23/09/00 Certains diagnostics sontexceptionnellement faits en coursde compétition, mais... tout peutarriver.15/09/00 Nombre d’athlètes payent leprix de leurs entraînements etde leurs blessures passés. Aucune délégation n’est àl’abri d’une pathologie graveou d’une infectionmystérieuse.20/09/0019/09/00A la différence de ce que l’on pouvaitconstater il y a quelques années,il s’avèreque les notions médicales <strong>du</strong> quotidien<strong>sport</strong>if l’Equipe sont de moins en moinsfantaisistes, les journalistes repro<strong>du</strong>isantdirectement les explications qui leurssont données, sans les interpréter.“L’épluchage” des périodes de compétitions,où les <strong>sport</strong>ifs sont suivis au jour lejour, représente un intérêt certain pourle médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong> qui cherche à comprendrele pourquoi des contre-performances<strong>sport</strong>ives, à apprécier le délaid’évolution de certaines pathologies,ainsique la diversité des pathologies rencontrées,mécaniques ou non.Il est certain que les traitements de dernièreminute,parfois “magiques”,sont souventrapportés mais ne doivent pas êtreconsidérés comme des traitementsclassiques.Ce florilège médical olympique trèspartiel doit bien faire comprendre quetout médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong> qui accompagneune équipe, quel que soit son niveau,doit avoir à l’esprit que tout peut arriver.Pour l’avoir vécu pendant de nombreusesannées, nous pouvons donc vous confirmerque cette notion alourdit considérablementles malles <strong>du</strong> médecind’équipe.■*Clinique des Lilas, Les Lilas.MÉDECINS DU SPORT 27 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


ImagerieL’IRM en pratiquece qu’il faut savoirL’IRM est un examencouramment prescritdans l’exercice quotidiende la médecine <strong>du</strong> <strong>sport</strong>.Cette techniqued’exploration, encorerécente, donne souventlieu à de nombreusesinterrogations.EXISTE-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS À L’IRM ? PacemakerLe pacemaker, permanent ou non, resteune contre-indication formelle à l’examen.On se méfiera des patients, ayantdéjà eu une exploration IRM dans lepassé,qui ont bénéficié récemment d’uneimplantation de pacemaker. Ils oublientsouvent de le mentionner. Le radiologuedoit également prendre garde aux*Radiologue, clinique Nollet, Paris.1accompagnateurs souhaitant assister àl’examen, qui sont, eux aussi, soumis auchamp magnétique. Valves cardiaquesLes valves cardiaques anciennes, <strong>du</strong> type“Star-Edwards”, et les anciens clips neurochirurgicauxsont, en général, contre-indiqués.Il est préférable de récupérer lecompte ren<strong>du</strong> opératoire et la nature <strong>du</strong>matériel avant de réaliser l’examen. Appareils auditifsIl est nécessaire de prendre des précautionsavec les matériels auditifs quipeuvent être abîmés par le champ magnétique. ProfessionLes travailleurs de métaux doivent être interrogésplus particulièrement, pour rechercherun antécédent de projection d’uncorps étranger métallique dans les yeux.QUELLES SONT LESPRÉCAUTIONS À PRENDREAVANT L’EXAMEN ? Objets ferro-magnétiques mobilesTout objet ferro-magnétique mobile(pièces de monnaie,épingles…) doit êtreretiré sous peine d’être aspiré dans le tunnelde l’IRM.Les montres,les cartes de crédit,les téléphones portables doiventégalement être laissés dans le vestiaire aurisque de ne plus fonctionner. ClaustrophobieLes patients de nature claustrophobe ontparfois des difficultés à supporter l’examen.Ils doivent être prémédiqués paranxiolytiques, surtout pour les examensde la moitié supérieure <strong>du</strong> corps, pourlesquels ils se retrouvent entièrement àl’intérieur <strong>du</strong> tunnel.Figure 1 :IRM <strong>du</strong> genou sur ligamentoplastie intraarticulaire.L’artefact provoqué par l’agrafetibiale ne gène en rien l’interprétation<strong>du</strong> transplant, ici parfaitement normal.Mots clésImagerieGadoliniumIRMDr Philippe Thelen* GrossesseChez la femme enceinte, au titre <strong>du</strong> principede précaution, nous ne réalisonspas d’examen au cours <strong>du</strong> premier trimestrede grossesse sauf circonstancesvitales. BruitLe bruit généré par la machine peut êtregênant pour le patient.Le port de casquesou de protections anti-bruit est parfoisutile sur les machines puissantes.LE MATÉRIELD’OSTÉOSYNTHÈSEPOSE-T-IL DES PROBLÈMES ?Il ne risque en aucun cas de se mobiliser.Aujourd’hui, la plupart des matériaux nesont plus de nature ferro-magnétique.Parexemple, une prothèse totale de hanchene gêne pas l’examen de la hanche controlatérale.Il est même possible d’explorerles parties molles au contact.Certains matériaux plus anciens entraînentde nombreux artefacts ou distorsionsd’images (agrafes ou vis d’interférences deligamentoplastie…),mais ils n’empêchentqu’exceptionnellement de faire l’examen.De petits corps étrangers métalliques situésdans les parties molles peuvent engendrerde gros artefacts. On privilégie desséquences moins sensibles comme le T1ou d’autres séquences plus récentes.COMMENT SE PASSE UNEXAMEN IRM DU GENOU ? Principe de baseL’articulation est placée dans une antennede surface adaptée, puis, grâce à un litmobile, au centre <strong>du</strong> tunnel où règnele champ magnétique, exprimé en Tesla(en général de 0,2 T à 1,5 T). L’imagerieIRM actuelle repose sur l’imagerie desprotons H+ disséminés dans le corpshumain. On réalise des séquences où lesignal recueilli est différent en fonctionde la situation anatomique des protons(graisse,corticale,tendons) ou de leur mobilité(eau).Il est alors facile de différentier surMÉDECINS DU SPORT 28 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


2a2Figure 2a :Image sagittale en T1 d’un conlitpostérieur de la cheville (os et partiesmolles). Hyposignal de la queueastragalienne.l’image la graisse,l’eau pure,l’os dense,lesstructures ligamentaires ou tendineuses…Pendant les séquences,variant de 30 secondesà 8 minutes en moyenne,le patient entenddes bruits de “marteau piqueur”correspondantaux gradients de champ magnétique.L’immobilité de la région explorée doit êtreparfaite pendant toute la <strong>du</strong>rée de la séquenceafin d’obtenir des images de qualité. Exemples en pathologie microtraumatiqueet traumatiqueEn pathologie traumatique, le diagnosticrepose :- soit sur des modifications morphologiques,- soit sur des anomalies de type œdémateux2bFigure 2b :Image sagittale en T2 saturation degraisse. Œdème de la queueastragalienne et des parties mollesen hypersignal.au niveau de la lésion osseuse ou musculaire.L’augmentation <strong>du</strong> contenu en eau va modifierle signal de l’os ou <strong>du</strong> muscle (zoneblanche ou hypersignal sur la séquence T2)permettant d’attirer l’attention.On réalise classiquement un examen dansles 3 plans de l’espace (sagittal, frontal etaxial) pour étudier l’ensemble des structuresarticulaires et péri-articulaires. Lesséquences utilisées sont fonction <strong>du</strong> typede la machine,mais on réalise surtout desséquences de type T1 (ou séquences anatomiques),des séquences dites T2 (ouséquences de signal),volontiers coupléesà une saturation de graisse permettantun renforcement <strong>du</strong> contraste de l’eau,donc une sensibilité plus grande pourdétecter l’œdème.A QUOI SERTLE GADOLINIUM ?Il a la même utilité que l’iode au scanner.C’est un pro<strong>du</strong>it de contraste, moinsallergénique que l’iode, injecté par voieintraveineuse (chez l’a<strong>du</strong>lte,de 10 à 20 ml,en fonction <strong>du</strong> poids).Il permet une augmentation<strong>du</strong> signal des tissus vascularisés(tumeurs solides, cicatrices,inflammations…). Il est injecté avant laréalisation d’une séquence,en général <strong>du</strong>T1,ou de la saturation de graisse T1.Il est aussi utilisé pour des séquences detype angiographique, permettant uneexploration vasculaire périphérique dequalité sans ponction des gros vaisseaux,sans irradiation et sans injection de grandequantité d’iode.Dans un avenir proche,onpourra injecter le gadolinium en intra-articulaire(une fois obtenu l’autorisation officielle,même si plusieurs équipes leréalisent en routine aujourd’hui !) poureffectuer des arthro-IRM.L’intérêt est d’augmenterle contraste intra-articulaire afind’affiner les diagnostics, en particulier àl’épaule,la hanche et la cheville. ■ImagerieB U L L E T I N D ’ A B O N N E M E N T*Radiologue, clinique Nollet, ParisMDS <strong>39</strong>8 numéros par an :Prix au numéro : 35 FAbonnement : 250 F *Etudiant : 180 F * (joindre photocopie de la carte d’étudiant)❏ Pr ❏ Dr ❏ Mr ❏ Mme Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Spécialité❏ Rhumatologue ❏ Réé<strong>du</strong>cateur fonctionnel ❏ Médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong> ❏ Médecin généraliste❏ Autre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ❏ Étudiant Année :Adresse d’expédition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse et lieux d’exercice : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .RèglementTél. : _ _ . _ _ . _ _ . _ _ . _ _ ; Fax : _ _ . _ _ . _ _ . _ _ . _ _❏ Chèque à l’ordre d’Expressions Santé ❏ Carte bancaire N°Expire le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature obligatoire :Suggestions d’articles / commentaires : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .❏ Je désire recevoir une facture justificative (dé<strong>du</strong>ctible frais professionnels)Retourner ce bulletin accompagné d’un chèque à l’ordre d’Expressions Santé15, rue Louvre - 75001 Paris - Tél. : 01 40 41 14 40 - Fax : 01 40 41 14 49. Un reçu vous sera envoyé.D.R.


Congrès ACSMCongrès ACSMD.R.31 mai - 3 juin 2000Indianapolis47 th annual meeting of the American college of <strong>sport</strong> medicine (ACSM)Femmes et <strong>sport</strong>G. Beunen, AL Claessens, M. Thomis, R. Philippaerts (Belgium)■ Intro<strong>du</strong>ctionIl a été démontré que les gymnastes féminines ont un retard de maturationsexuelle,avec un âge moyen d’apparition des premières règles entre 14,3et 15,6 ans,âge qui correspond également à l’apparition de la poitrine etdes poils pubiens.L’étude avait pour but de suivre l’évolution,sur une période de 4 à 8 ans,de l’âgeosseux,chez des jeunes filles pratiquant la gymnastique en compétition.■ MatérielCinquante-six jeunes filles, sélectionnées dans 2 grands clubs furent suiviesde 1990 à 1997 avec une mesure annuelle de leur âge osseux.Trois groupes ont été définis, en fonction <strong>du</strong> nombre d’heures d’entraînementset d’années de compétition.1 - Gymnastes de petit niveau (l 3)2 - Gymnastes de niveau moyen (2 1)3 - Gymnastes de haut niveau (22)Le nombre de mesures d’âge osseux était d’au moins 4.■ MéthodeLa mesure de l’âge osseux se fit par la technique de Tanner.Une comparaison eut lieu par rapport à la moyenne, dans la populationbelge,de même âge et même sexe.Les auteurs distinguent trois niveaux d’âge osseux par rapport à cettemoyenne.A - Avance :1 an ou plus d’avance.B - Moyenne :entre 1 an de moins et 1 an de plus.C - Retard :1 an ou plus de retard.■ RésultatsDans les groupes 1 et 2, les courbes d’évolution sont comparables auxcourbes moyennes.Dans le groupe 3,l’âge osseux reste dans la moyenne,dans l’enfance et autout début de l’adolescence.En revanche,il prend un <strong>net</strong> retard par la suite.L’étude des courbes indivi<strong>du</strong>elles d’évolution d’âge osseux (1) chez les22 gymnastes de haut niveau de ce groupe 3 montre que les sujets passent,dansla grande majorité des cas,<strong>du</strong> groupe A ou B au groupe B ou C.C’est-à-dire que des sujets qui se trouvaient en avance ou dans la moyenne,perdent cette avance ou prennent <strong>du</strong> retard.■ ConclusionLes gymnastes ayant un niveau moyen de pratique et de leur <strong>sport</strong> ontun âge osseux proche de la moyenne.Celles qui pratiquent à haut niveau ont, dans l’adolescence tardive, unretard d’âge osseux.Ce retard est acquis,elles ne l’avaient pas dans l’enfanceou au début de l’adolescence.Il est acquis très soudainement,d’une annéesur l’autre,et la raison de ce retard n’est pas une augmentation de la rationd’entraînement.* Médecin et podologue <strong>du</strong> <strong>sport</strong>, Blois.Désordres alimentaires, perturbations<strong>du</strong> cycle, perte de masse osseuse.Quelle est la fréquence de ces troubleschez la femme américaine pratiquantla course à pied de longue distance ?KJ. Mueller (Illinois University)■ Intro<strong>du</strong>ctionL’objet de cette étude est de déterminer s’il est vrai que ces troubles sontfréquents dans cette population,s’ils peuvent se retrouver associés chezun même sujet et quels conseils donner pour les prévenir.■ MatérielTrente femmes courant des distances de 20 à 60 miles par semaine.Agées de 18 à 29 ans,avec une moyenne de 21 ans.Elles sont non-fumeuses et sans enfants.■ Résultats● Désordres alimentairesQuantitatifs :93 % ont une balance énergétique calorique,entrée-dépense,négative.Qualitatifs : 50 % rapportent un problème. Parmi celles-ci, 13 % se fontvomir,7 % utilisent des laxatifs,71 % utilisent des diurétiques,37 % mangenttrop rapidement et 20 % ont pour seul objectif une perte de poids etmodifient leur alimentation dans ce but.A noter : 37 % ont une image négative de leur corps et 71 % sont obsédéespar leur poids.● Perturbations de cycleElles existent chez 60 % des sujets, dont 30 % ont une aménorrhée primaireou secondaire et 30 % un oligoménorrhée.● Masse osseuseFacteurs de risque : 13 % ont un ATCD personnel de fracture de fatigue,28 % ont un ATCD familial d’ostéoporose,40 % consomment de la caféine,37 % ont un déficit d’apport en calciumAbsorptiométrie :6 % ont une masse osseuse lombaire faible,dont 40 % unevraie ostéopénie,et 20 % ont une masse osseuse fémorale faible.●Association des 3 désordresElle touche 17 % des sujets.■ ConclusionChez des sujets jeunes,on retrouve ces troubles avec une fréquence relativementélevée.Il est probable,en raison des désordres alimentaires,qued’autres carences soient fréquentes dans cette population.L’existence d’une ostéopénie semble inquiétante pour l’avenir à longterme des sujets touchés. Il existe probablement un manque d’information,danscette population,sur la fréquence de ces problèmes.Les mesures préventives utiles pourraient être :- une augmentation de la ration calorique ;- une augmentation de la ration calcique ;- une diminution des doses d’entraînement ;- la prise de la pilule ;- une surveillance de la masse osseuse ;- une consultation spécialisée ;- une campagne d’information.Dr Gilles Dolige*Lors <strong>du</strong> congrès annuel de la Société américaine de médecine <strong>du</strong> <strong>sport</strong>, deux communications ont particulièrement retenumon attention. En voici un bref résumé.Etude longitudinale de l’âge osseuxchez de jeunes gymnastes fémininespratiquant la compétition à différentsniveauxMÉDECINS DU SPORT 30 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


7 E CONGRÈS INTERNATIONAL DE L’IASL(INTERNATIONAL ASSOCIATION OF SPORTS LAW)SPORT ET DROIT DE L’HOMMEVIOLENCES - DOPAGE30 novembre - 1 er décembre 2000Paris - Maison <strong>du</strong> Barreau■ ThèmesViolences● Fondements normatifs● Acceptation des risques et pratique <strong>sport</strong>iveDopage● Performance et santé : réflexions éthiques● Dopage et con<strong>du</strong>ite dopante● Enquête sur la mortalité des coureurs <strong>du</strong> Tour de France depuis 1947● La convention européenne contre le dopage● Sport, dopage et droits de l’homme : de la difficulté à gérerla spécificité <strong>sport</strong>ive par les dispositions législatives et réglementaires● Harmonisation des règles antidopage● Contrôles antidopage : approche comparative des procé<strong>du</strong>res etanalyses, leur rôle dans la preuve de l’infraction au dopage, lerèglement antidopage <strong>du</strong> CIO● La sanction en matière <strong>sport</strong>ive● Les commissions disciplinaires <strong>sport</strong>ives● L’arbitrage des droits et obligations en matière <strong>sport</strong>ive■ RenseignementsFédération Française d’E<strong>du</strong>cation Physique et de Gymnastique VolontaireTél. : 01 44 68 85 40 / 56Fax : 01 43 40 34 35E-mail : FFEPGV@wanadoo. frSite inter<strong>net</strong> : http://www. iasl. org...KIOSQUE...LE DOPAGEGérard NicoletNicolas GuillonEd. Flammarion - Domino2000, 130 p.Depuis deux ans et l’affaireFestina,le dopage hante lescompétitions <strong>sport</strong>ives.Gérard Nicolet,médecin<strong>du</strong> <strong>sport</strong>, inspecteur départemental auprès <strong>du</strong> ministèrede la Jeunesse et des Sports, et Nicolas Guillon, journaliste,collaborateur <strong>du</strong> magazine Sport et Vie, se sont posé laquestion : comment combattre le dopage ?Dans cet ouvrage,ils passent en revue tout ce que comprendle terme, de l’antiquité aux mœurs actuels, des aspectscomportementaux de la chaîne de la performance à la spiraledes pro<strong>du</strong>its dopants, en passant par la relation médecin-<strong>sport</strong>if,les contrôles et les lois… le débat n’est passimple.Les auteurs nous livrent une réflexion sur un véritable phénomènede société où l’on ne saurait définir le positionnementprécis des médecins <strong>du</strong> <strong>sport</strong> par rapport auxathlètes.■20 E CONGRÈS NATIONAL DE LA SFMS(SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉDECINE DU SPORT)ACTIVITÉ PHYSIQUE, SPORT ET SANTÉ6 au 8 décembre 2000Paris - Maison de l’Unesco■ Thèmes●Activité physique, santé et <strong>sport</strong> : vers une coopérationinternationale● Fécondité et activité physique● Croissance et <strong>sport</strong>● Sport et vieillissement● Activité physique comme moyen de réhabilitation● Aspects préventifs des traumatismes <strong>sport</strong>ifs■ Tables rondes● Ethique médico-<strong>sport</strong>ive●Activités physique,modes alimentaires et maladies métaboliques● Santé mentale et <strong>sport</strong>■ Formation continue● Sciences <strong>du</strong> <strong>sport</strong>● Préparation médicale● Réé<strong>du</strong>cation● Dopage● Médecine de terrain● Rachis et pelvis● Genou pied et cheville●Test d’effort● Rachis lombaire et <strong>sport</strong>● Nutrition <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if●Tapping et straping● Podologie <strong>du</strong> <strong>sport</strong>■ RenseignementsM me Fleury - Tél. : 06 08 42 48 53Site inter<strong>net</strong> SFMS : http://www. sfms. asso. frLES MÉTIERSDU SPORTCatherine MarzinJean-Paul SaleilleEd. Romillat2000, 266 p.édition 2000 <strong>du</strong> guide pratiqueet complet de tous les L’métiers <strong>du</strong> <strong>sport</strong>. L’actualité liéeà la formation et aux métiers <strong>du</strong> <strong>sport</strong> est souvent dense etles métiers <strong>du</strong> <strong>sport</strong> restent souvent mal connus.Les auteurstentent ici, comme lors de sa première édition en 1997, deproposer aux étudiants,professionnels de l’é<strong>du</strong>cation et professionnels<strong>du</strong> <strong>sport</strong> un ouvrage mêlant informations pratiqueset éléments de “fond”.Une attention particulière sera également portée, dans cettedeuxième édition, aux <strong>sport</strong>s de haut niveau, à la médecine<strong>du</strong> <strong>sport</strong> et aux carrières <strong>sport</strong>ives,dans l’armée par exemple.Les auteurs abordent également l’avenir de ces formations,àtravers l’aspect législatif (loi sur le <strong>sport</strong> et commission professionnelleconsultative).Enfin, un car<strong>net</strong> d’adresse complet liste les formations,organismes, fédérations et associations <strong>sport</strong>ives. ■CongrèsD.R.MÉDECINS DU SPORT 31 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000


ProfessionOn en parle...ENQUÊTEDu <strong>sport</strong>à latoxicomanieEn 1999, le ministère de laJeunesse et des <strong>sport</strong>s lançaittrois études dans le cadre d’unemission intitulée :“Préventiondes con<strong>du</strong>ites à risque en milieu<strong>sport</strong>if”. Le but d’une de cesétudes était notamment derechercher et de quantifierles activités physiques et<strong>sport</strong>ives dans les antécédentsd’une population suivie pourcon<strong>du</strong>ite addictive. Le rapportde cette étude, paru dans lesAnnales de médecine interne(1), expose une fréquencesupérieure à 16 % de l’usagede pro<strong>du</strong>its dopant dansles antécédents des <strong>sport</strong>ifsde haut niveau devenusdépendants à l’alcool ouaux drogues illicites.D’autre part, les auteurssoulignent la nécessité de ne pasconsidérer l’activité <strong>sport</strong>ivecomme “forcement salvatriceet rédemptrice”de con<strong>du</strong>itesaddictives associées ou futures.Si ces premiers résultatssont à prendre avec précaution,ils devraient bientôt êtrecomplétés par d’autresrecherches sur “ les risques<strong>du</strong> surentraînement,les liensentre addiction au travailmusculaire et consommationde substances psychoactives,les périodes à risque,notammenten cas d’usage préalablede pro<strong>du</strong>it dopant et de sevragecomplet d’une activité <strong>sport</strong>iveintensive.”■(1) W.Lowenstein, P.Arvers, L.Gourarieret al.Activités physiques et <strong>sport</strong>ivesdans les antécédents de personnesprises en charge pour addiction.Ann.Med.Interne 2000 ; 151 (suppl 1) :A18-A26.JEUX MONDIAUXDE LA MÉDECINEUneorganisationà revoirDu 1 er au 8 juillet dernier,Cannes accueillait la 21 e éditiondes Jeux mondiaux de lamédecine (JMM).Réservées aux professionsmédicales et paramédicales,ces journées donnent lieu àdes compétitions <strong>sport</strong>ivesdont la motivation est lemaître mot et dont on retiendrasurtout le côté convivial.Plus de 2 000 <strong>sport</strong>ifs descinq continents participentchaque année aux nombreusesépreuves (athlétisme,natation, judo, force athlétique,basket, volley, football,rugby, triathlon…).Si les noms des vainqueursont peu d’importance, on seRECHERCHEDes <strong>sport</strong>ifsde hautniveau à boutde souffleL’activité <strong>sport</strong>ive de hautniveau affecterait les poumons.C’esten tout cas ce quise dégage de différentesétudes présentées lors <strong>du</strong> derniercongrès mondial de pneumologiequi se déroulait àFlorence <strong>du</strong> 30 août au 3 septembre2000.Selon une étude suédoise,menée sur 1600 <strong>sport</strong>ifs dehaut niveau, un <strong>sport</strong>if sur10 souffre d’asthme ou derespiration sifflante.Parmi 58 marathoniens, uneétude finlandaise retrouve26 % de broncho-constrictionsaisonnière.Ces résultats sontconfirmés sur 71 coureursd’en<strong>du</strong>rance,pour lesquels lesouvient <strong>du</strong> Samouraï japonais,dont les chants animentchaque année la remise desprix.En marge des manifestations<strong>sport</strong>ives,il convient de signalerque se déroule égalementun congrès de traumatologie<strong>du</strong> <strong>sport</strong>,dont les intervenantsse sont déclarés déçus par lemanque d’assi<strong>du</strong>ité.Il faut direD.R.risque d’asthme est multipliépar trois.L’auteur, Kai-Hâkon Carlsen,expose également les résultatsd’une étude qui montre que50 % des nageurs ont dessymptômes liés à l’asthme lorsde tests de provocation.Le facteurdéclenchant proviendraitdes molécules de chlore inhalées,qui avoisinerait les tauxD.R.D.R.D.R.D.R.que le choix des horaires(pendant les compétitions<strong>sport</strong>ives) n’était peut-être pasétranger à cette désaffection<strong>du</strong> public.L’année prochaine les JMM sedérouleront à Evian,on espèreune meilleure coordinationlogistique.■Dr Patrick Middleton,CERS, Capbreton.Une étudesuédoise surdes skieursde fond relèvedes symptômesliés à l’asthmechez 50 %d’entre-eux.maxima autorisés en in<strong>du</strong>strie.Enfin,pour les skieurs de fond,c’est le suédois Kjell Larsonqui dénonce une diminutionde la capacité respiratoire etune augmentation des symptômesliés à l’asthme chez50 % des coureurs.Avec uneinfluence climatique :le risqueest moindre lorsque l’air estfroid mais humide. ■MÉDECINS DU SPORT 32 N°<strong>39</strong>-OCTOBRE/NOVEMBRE 2000

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