FEMMES ET PRATIQUE POLITIQUEâ¦â¦... - Droits de l'Homme et ...
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24Chapitre 2 : L’ENVIRONNEMENT SOCIO-CULTUREL : UN FACTEURDEFAVORABLE A L’EPANOUISSEMENT DES <strong>FEMMES</strong>A/ La coutume symbole <strong>de</strong> la soumission <strong>de</strong> la femme à l’hommeL’idéologie traditionnelle dominante au Sénégal, en matière <strong>de</strong> représentation privée, veutque la femme voue une soumission totale à l’homme (époux ou père) qui incarnel’autorité suprême au sein <strong>de</strong> la famille. C<strong>et</strong>te représentation structurelle profondémentenracinée dans la société <strong>et</strong> dans les mœurs constitue le principal facteur discriminant <strong>de</strong>l’accès <strong>de</strong>s femmes à la sphère publique <strong>et</strong> politique.Nous avons vu, dans l’introduction, que les rôles joués par certaines femmes au sein dupouvoir politique, dans les sociétés traditionnelles reflètent avant tout la primauté exercéepar les hommes au somm<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce pouvoir. On peut dire sans courir le risque <strong>de</strong> se fairedémentir que c’est le sexe qui établit l’ordre social au Sénégal <strong>et</strong> c’est le masculin quil’emporte. Les mécanismes <strong>de</strong> domination masculine vont s’étendre <strong>et</strong> prendre appui surl’imaginaire collectif comme le démontre ici Maurice Go<strong>de</strong>lier :«Il va <strong>de</strong> soi qu’il n’existe pas <strong>de</strong> pouvoir sans dimension imaginaire <strong>et</strong> que pour exclureou subordonner il faut déployer un formidable travail <strong>de</strong> la pensée, un travail idéologiquequi fait apparaître à la pensée <strong>et</strong> par la pensée comme légitimes pour toutes les partiesen présence les rapports sociaux au sein <strong>de</strong>squels certaines parties du corps social sontsubordonnées à d’autres.» 16Une fois ce travail <strong>de</strong> la pensée intégré par tous les acteurs <strong>de</strong> la société, les logiquessociales s’enfouissent dans le corps. Dès sa naissance, l’individu, qu’il soit garçon ou fille,est imprégné par les représentations <strong>et</strong> les normes qui définissent son statut en fonction<strong>de</strong> son sexe. C’est fort <strong>de</strong> ces représentations <strong>et</strong> normes <strong>de</strong>s rapports sociaux que lacoutume a tiré ses fon<strong>de</strong>ments. On comprend à partir <strong>de</strong> là pourquoi la coutume nepouvait <strong>et</strong> a encore aujourd’hui <strong>de</strong>s difficultés à favoriser l’émergence d’un statut16 GODELIER Maurice, « Les femmes <strong>et</strong> le pouvoir. » Point <strong>de</strong> vue d’un anthropologue. In Femmes <strong>et</strong> Histoire sous ladirection <strong>de</strong> G. Duby <strong>et</strong> M. Perrot, Paris, Plon, 1992, p.110.24