FEMMES ET PRATIQUE POLITIQUEâ¦â¦... - Droits de l'Homme et ...
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30Après l’homme <strong>et</strong> la confiscation <strong>de</strong> l’espace politique, dans un autre registre, celui <strong>de</strong> lasphère privée qui conforte aussi l’organisation patriarcale <strong>de</strong> la société. Pourquois’étonner dès lors <strong>de</strong> la masculinisation <strong>de</strong> sphères publiques <strong>et</strong> privées <strong>et</strong> <strong>de</strong> ladomination <strong>de</strong> l’homme sur la femme dans la société ? Tout semble prédisposer l’hommeà marquer sa suprématie sur la femme. Dans le mariage même, le système est verrouillépour consoli<strong>de</strong>r c<strong>et</strong>te supériorité qui flatte l’orgueil mâle. La parité dans les droitsfamiliaux doit être repensée au moment où la nouvelle Constitution consacre sanséquivoque l’égalité entre les hommes <strong>et</strong> les femmes. Dans la pratique ces avancées dudroit civil ne sont pas encore perceptibles. C’est pourquoi Penda Mbow, une enseignantedu département d’histoire <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Dakar s’interroge en ces termes :«Dans la sphère privée, les avancées du droit civil ont-elles débouché sur une véritablecollégialité entre époux ?» 22La réponse est assurément négative à la question <strong>de</strong> l’historienne. C’est l’Etat sénégalaisqui a organisé les conditions juridiques d’une société patriarcale. Nous en voulons pourpreuve <strong>de</strong>ux dispositions du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la famille adopté <strong>de</strong>puis 1972 <strong>et</strong> qui est toujours envigueur :- L’article 152 confère au mari le statut <strong>de</strong> chef <strong>de</strong> famille, lui reconnaissant ainsi tous lespouvoirs sur sa famille.- L’article 277 consacre la puissance paternelle qui «durant le mariage est exercée par lepère en tant que chef <strong>de</strong> famille».Les tenants <strong>de</strong> l’instauration <strong>de</strong> la parenté conjointe dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la famille visentessentiellement à établir ou à favoriser un équilibre <strong>de</strong> droit entre les genres au sein <strong>de</strong> lacellule familiale <strong>et</strong>, au-<strong>de</strong>là à j<strong>et</strong>er les bases d’une société plus mixte <strong>et</strong> moins patriarcale.C’est pourquoi, <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> l’homme affinent leur offensive pour que lestatut <strong>de</strong> chef <strong>de</strong> famille attribué à l’homme dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la famille soit substitué à unconcept plus égalitaire <strong>et</strong> qui lèserait moins les droits <strong>de</strong> la femme.22 MBOW Penda, Op. Cit.30