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DE L'INSTITUT CURIE

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LE JOURNAL<strong>DE</strong> L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCERACTUALITÉSPrévoir au plus tôtle risquede métastasesENTRE NOUSLéguez plusà vos prochesen soutenantl’Institut CurieDOSSIERUne nouvelle ère pourla protonthérapie# 84 - NOVEMBRE 2010 - 1,25 € - ISSN 1145-9131


Pedro Lombardi / Institut Curiesommaireh actualitésInstitut CuriePrévoir au plus tôt le risquede métastases p. 3Deux heures pour vous expliquer p. 4Spécial Octobre rose p. 5Actualités généralesUn grand programme de recherchesur le cancer de la prostate p. 6h FicHE PRatiQUEExercice physique et cancer p. 7h dossier p. 8Une nouvelleèRE pour laPRotonthérapieLa parole aux acteurs du centrede Protonthérapie de l’Institut Curie p. 9Visite guidée d’un centrede protonthérapie p. 12Instantanés au centrede Protonthérapie p. 14h entre nousLégion d’honneur pour l’associationHubert Gouin - Enfance & Cancer p. 16La course de Timo :un engagement sans faille p. 17Léguez plus à vos prochesen soutenant l’Institut Curie p. 18Dernières semainespour réduire vos impôts p. 19Pedro Lombardi /Institut CurieÉditorialUne étape franchie avec vousP r Claude Huriet,président de l’Institut CurieL’inauguration du nouveau centrede Protonthérapie de l’Institut Curiemarque une étape – médicale,scientifique, humaine et historique –importante dans la vie de l’Institut.Avec ce projet d’envergure, l’InstitutCurie s’inscrit pleinement dansla cancérologie du XXI e siècleet illustre une nouvelle foisl’exemplarité du continuumrecherche – soins innovants.Partie intégrante du plateau techniquede radiothérapie de l’Institut Curie– un des plus complets d’Europe –il peut désormais accueillir plusde patients, pour de nouvelles indications notamment chezl’enfant, patients venant de toute la France comme de l’étranger.Pour réaliser ce programme, ce centre de soins – d’intérêtnational et international – a représenté un investissementde 50 millions d’euros rendu possible grâce à un empruntde 30 millions d’euros, avec un soutien exceptionnel du ministèrede la Santé.Avec ce nouvel équipement, nos équipes vont pouvoir poursuivreleur travail en réseau avec des experts et des chercheursdu CNRS et du CEA sur la radioprotection, la robotique…,et une collaboration avec des équipes soignantes d’autres centresde protonthérapie dans le monde sur des projets de rechercheet développement (R&D) ou des études cliniques.Car en effet, rendre les thérapies plus efficaces, mieux ciblées,réduire les effets indésirables, permettre que chaque priseen charge soit la plus proche possible du « sur mesure »sont les objectifs que s’est fixés l’Institut Curie.Grâce à votre soutien, nous pouvons ainsi favoriserles collaborations entre médecins et chercheurs, accélérerle transfert des découvertes fondamentales en applicationscliniques et améliorer la qualité des soins. Merci de votreengagement et de votre fidélité.LE JouRnal <strong>DE</strong> L’institut cuRIE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CE<strong>DE</strong>X 05 - FAX: 01 56 24 55 22 - JOURNAL.<strong>CURIE</strong>@<strong>CURIE</strong>.FR -WWW.<strong>CURIE</strong>.FR - DIRECTEUR <strong>DE</strong> LA PUBLICATION : P R CLAU<strong>DE</strong> HURIET - DIRECTEUR <strong>DE</strong> LA réDACTION : ÉRIC LAURENCIER - RÉDACTRICE EN CHEF : NATHALIE BOISSIÈRE - RÉDACTION : VALÉRIE<strong>DE</strong>VILLAINE, CÉLINE GIUSTRANTI, FLORENCE MARTINACHE, MATHIL<strong>DE</strong> HUBERT - ICONOGRAPHIE : CÉCILE CHARRÉ (PHOTOTHEQUE.<strong>CURIE</strong>.FR) - PHOTO <strong>DE</strong> COUVERTURE : PEDRO LOMBARDI / INSTITUT<strong>CURIE</strong> – PHOTOS « VOTRE CONTACT » : CÉCILE CHARRÉ, PEDRO LOMBARDI / INSTITUT <strong>CURIE</strong> - ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : ÉRIC BROT, HÉLÈNE COLELLA-FLEURY, DOMINIQUE CONNAN, OLIVIER <strong>DE</strong>LATTRE,VINCENT <strong>DE</strong>LIVET, D R RÉMI <strong>DE</strong>NDALE, CAROLINE <strong>DE</strong>VALCKENAERE, RÉGIS FERRAND, D R ALAIN FOURQUET, JEAN GOSNET, D R SYLVIE HELFRE, ÉRIC HIERSO, P R CLAU<strong>DE</strong> HURIET, P R DANIEL LOUVARD, D R JEANMICHON, P R JEAN-NICOLAS MUNCK <strong>DE</strong> L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> - LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGEN<strong>DE</strong>S SONT <strong>DE</strong> LA RESPONSABILITÉ <strong>DE</strong> LA RÉDACTION EN CHEF ETN’ENGAGENT QU’ELLE - DONS ET ABONNEMENTS : YVES CONGAL (01 56 24 55 66) - ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN : 5 € - CRÉATION ET RÉALISATION : (01 77 45 86 86) - FABRICATION :TC GRAPHITE - IMPRESSION : IMPRIMERIE LA GALIOTE PRENANT, 70 RUE AUBER, 94401 VITRY SUR SEINE - NUMÉRO <strong>DE</strong> COMMISSION PARITAIRE : 0912H82469 - DÉPÔT LÉGAL DU # 84 : NOVEMBRE 2010 -CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉ À 165 000 EXEMPLAIRES. IL EST ACCOMPAGNÉ d’UNE INFORMATION SUR LES DONATIONS, LEGS ET ASSURANCE-VIE POUR CERTAINS ADRESSÉS.LE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>02,


ACTUALITÉSINSTITUT <strong>CURIE</strong>,ENSEMBLEPrévoir au plus tôt le risque de métastasesAvec notamment le soutien financier de la Fondation Swiss Life,l’Institut Curie cherche à détecter dans le sang les cellules tumoralescirculantes, potentiellement annonciatrices de métastases.Fidèle mécène de l’InstitutCurie depuis 2004,la Fondation Swiss Lifepoursuit son engagement ensoutenant la recherche menéepar l’Institut Curie pourrepérer au plus tôt les risquesd’évolution des tumeurs. Ceprogramme de recherche sur lamaladie micrométastatique estporteur d’espoirs (voir encadré).Il s’agit en effet d’identifier parune simple prise de sang chezles patients la présence decellules tumorales circulantes(CTC), risquant de donner lieu àdes métastases, et ce sans avoirà faire de biopsie (ponction) dufoie, de la moelle ou despoumons, geste invasif et parfoisdouloureux. La détection précoce de tellescellules est essentielle pour effectuerleur caractérisation, prédire les risquesde métastases et ainsi choisir le meilleurtraitement. Ce mécénat s’inscrit dansle volet santé durable de la FondationSwiss Life. Soutenir la recherche et aiderles patients et leurs familles à mieux vivreau quotidien sont les objectifs qu’elle s’estfixés afin de pérenniser son engagementdans des missions liées à la santéet au bien-être des personnes.V OTRE CONTACTMarie-Laure SiatChargée de mécénatTél. : 01 56 24 55 04Mail : marie-laure.siat@curie.frhÀ l’Institut Curie, Jean-Louis Viovy et le P r Jean-YvesPierga travaillent sur un moyen de détecter les cellulestumorales en circulation dans le sang.ENTRE NOUSL’équipe de Jean-Louis Viovy(Institut Curie/CNRS/UPMC)vient de mettre au point un« laboratoire sur puce »pour détecter et analyser lescellules tumorales dans des« micro-biopsies » de patientsatteints de différents typesde leucémies. Ces cellules,qui ont quitté la tumeurd’origine, marquent ledébut d’une disséminationcancéreuse dans l’organisme.Les repérer grâce à unexamen peu invasif estessentiel pour évaluer« facilement » les risquesd’évolution d’un cancer.Prochaine étape de ce projetde recherche sur la maladiemicrométastatique :chercher à présent à détecterdes cellules tumoralesdans le sang.Source : PNAS, septembre 2010Autour de ce programme de rechercheINFORMEZ-VOUS AUX MARDIS <strong>DE</strong> L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>, LE 30 NOVEMBRE 2010Conférence tous publics pour tout savoir sur ces cellules qui quittent leur tumeurd’origine et diffusent dans l’organisme : comment les détecter ? à quoi cela sert-il ?Autant de points qu’aborderont en direct nos médecins et chercheurs.12 rue Lhomond, Paris 5 e - Renseignements : 01 56 24 55 24 – www.curie.frAU PROFIT <strong>DE</strong>S RECHERCHES SUR LES CELLULES CANCÉREUSES CIRCULANTESh Participez à la 21 e édition de Courir pour la Vie, Courir pour CurieTout au long de l’année 2010, des manifestations sont organisées dans de nombreusescommunes par l’association Courir pour la Vie, Courir pour Curie.www.courirpourcurie.orgh Faites vos cadeaux de Noël à l’expo-vente de Charenton-le-Pont (94)Les 10 et 11 décembre, faites vos achats de Noël aux stands de créations artisanalesque les Charentonnais retraités ont confectionnées.Espace Toffoli - 71-73 rue de Paris – Charenton-le-Pont (94) - Tél. : 01 45 18 36 32Cécile Charré/Institut Curie<strong>DE</strong>S RÉSULTATSENCOURAGEANTSLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> ,03


ACTUALITÉSINSTITUT <strong>CURIE</strong>EN BREFAPRÈS UN CANCER8 SALARIÉS SUR 10RETOURNENT AU TRAVAILLes cancers bousculent tousles aspects de la vie, y comprisla vie professionnelle. C’est ceque confirme une étude coordonnéepar Bernard Asselain,épidémiologiste à l’Institut Curie,évaluant les répercussionsdu cancer sur la vie au travail.Selon cette étude, « huit salariéssur dix reprennent leur activitéprofessionnelle après un cancer ».La reprise est en moyenne plustardive chez les femmes, du fait dela durée prolongée des traitementscontre le cancer du sein, sanscompter la fatigue, les douleurs,les troubles du sommeil oudu stress occasionnés par lamaladie ou ses traitements.Les résultats de cette enquêtedevraient aider à anticiper lesdifficultés rencontrées par lessalariés atteints de cancer lorsde la reprise de leur travail. Déjà,plusieurs propositions de solutionsadaptées sont avancées par lesauteurs de l’étude : sensibiliserles cancérologues à l’« aprèscancer», en les invitant notammentà prendre contact avec lesmédecins du travail, sensibiliserles employeurs et les salariéssur les difficultés liées de façonspécifique à la reprise du travailaprès un cancer, systématiser lavisite de préreprise, ou encorepromouvoir un partenariat entreéquipes soignantes, médecintraitant, médecin-conseil del’Assurance maladie et médecindu travail autour de la reprise.Dans tous les cas, le retour autravail constitue une épreuveà surmonter par les patients etles patientes, qui doit se faire avecl’aide des soignants dans le butde la franchir avec le moinsd’encombres.Mathilde HubertPhovoir,CONFÉRENCESDeux heurespour vous expliquerDepuis quatre ans, les conférences « Les mardisde l’Institut Curie » donnent chaque dernier mardidu mois la parole aux chercheurs et aux médecins,de l’Institut Curie ou d’autres établissements réputés,sur des thèmes d’actualité en biologie, en physiqueet en cancérologie. Cette année, six conférences sonttout particulièrement consacrées à la cellule, briqueélémentaire de l’organisme, dont les dérèglements sont àl’origine des cancers. Partenaire de l’Institut Curie, FranceCulture diffuse l’intégralité du cycle sur sa Web-radioCulture Académie, destinée aux amoureux du savoir dumonde entier, désireux d’écouter des programmes qui lesinforment et leur ouvrent de nouveaux horizons.ACTUALITÉ GÉNÉRALEDes chercheurs dijonnais et américainsviennent de découvrirun produit doué de propriétés antiinflammatoireset anti-cancéreuses.Ils ont mis au jour un mécanismeimpliquant un phytophénol alimentairebien connu, notamment présentdans le vin rouge. Il s’agit du resvératrol,synthétisé de façon importantedans les grains de raisin.Tazio LathièreINFORMATIONSPRATIQUES :h Les conférences ont lieule dernier mardi dechaque mois, de 18 hà 20 h, sauf pendantles vacances scolairesd’Île-de-Franceh Institut Curie,12 rue Lhomond, Paris 5 eh Entrée libre, dansla limite des placesdisponiblesh Programme et podcastssur www.curie.frLe raisin livre une nouvelle moléculeprometteuseDes études ont montré que leresvératrol agissait sur l’organismecomme un agent préventif aussibien des maladies cardiovasculairesque de certainscancers. C’est l’une des moléculesphares de ce que l’on appellele « French paradox ». Toutefois,les mécanismes qui expliqueraientces propriétés ne sont pas élucidés.« Si, l’effet du resvératrol se confirme,on pourrait imaginer le tester enclinique comme adjuvant de traitementanti-cancéreux, mais la route est encorelongue », précise le P r Norbert Latruffe(université de Bourgogne, Inserm), pilotede l’étude. Et de rappeler que, malgrécela, « boire du vin ne permet pas de traiterles cancers ni l’inflammation ».Nathalie BoissièreSource : Carcinogenesis, septembre 2010.Institut CurieLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>04,


SPÉCIAL OCTOBRE ROSEACTUALITÉSPedro Lombardi/Institut Curie,RISQUE <strong>DE</strong> RÉCIDIVENouvelle piste de test prédictif,ÉTU<strong>DE</strong>Une Europedisparatene étude du Centre international deU recherche sur le cancer (Circ) montreque les Européennes ne sont pas touteségales devant le cancer du sein. Pourcette étude, le Circ a passé au crible lesstatistiques de trente pays sur les taux demortalité liée à cette pathologie entre1989 et 2006. Une baisse générale a étéenregistrée, mais variable d’un pays àl’autre. La moitié d’entre eux enregistrentune diminution de 20 % des décès parcancer du sein sur cette période.En revanche, la Grèce, l’Estonie, laLettonie et la Roumanie voient ces décèsaugmenter. Ces disparités pourraient êtrefortement liées à celles des dispositifsde dépistage et de l’organisationdes soins dans les différents pays.En approfondissant ces corrélations, lel’Institut Curie, des médecins et des chercheursÀ (Inserm) viennent de mettre en évidence une« signature ADN » – un ensemble d’altérations dumatériel génétique – prédictive du risque de récidivechez les femmes atteintes de cancer du sein. À partird’un prélèvement de quelques cellules tumorales,il est désormais envisageable d’identifier lespatientes qui, porteuses de cette « signature », ontun risque élevé de développer des métastases.Environ une patiente sur cinq présentant une petitetumeur sans envahissement des ganglions estconcernée ; pour les quatre autres, la chimiothérapiene serait pas nécessaire. L’enjeu majeur sera doncde pouvoir distinguer les deux types de patientes dèsle diagnostic. Aujourd’hui, la décision de faire unechimiothérapie repose sur des critères biologiqueset cliniques : âge au diagnostic, taille de la tumeur,grade, statut des récepteurs hormonaux et durécepteur HER2. T. L.Source : Genes Chromosomes and Cancer, octobre 2010.hLe dépistage précoce du cancerdu sein contribue fortement à la diminutionde la mortalité liée.Circ espère tirer des leçons sur lastratégie à adopter. En tout cas, partout,octobre, Mois du cancer du sein, a étél’occasion de rappeler l’importance d’undépistage précoce. Florence MartinachePedro Lombardi/Institut CurieÀ LIRELE CANCERVU <strong>DE</strong> L’INTÉRIEURP as d’euphémisme, pas de fatalisme.Sous forme de photographies et detextes, Estelle Lagarde évoque ses dixmois de lutte contre le cancer du seindans son ouvrage La traverséeimprévue. L’architecte photographelivre son ressentiet ses réflexions àtravers un journaltenu au jour lejour et desautoportraits.Découverte d’unsoi qu’elle neconnaissait pas,colère, nouvelleappréhensionde la vie... Ellelivre un regardsur la maladievue de l’intérieur. «J’ai une vague idéede ce qui va m’arriver, mais je ne sais pasdu tout comment je vais vivre lesdifférentes étapes du traitement »,décrit-elle, évoquant les débuts de lamaladie. Avec des mots simples et unstyle épuré, l’artiste exprime en effetses angoisses et tout un paneld’émotions susceptibles d’aider lespatientes et leurs proches à mieux seconfronter à la maladie et à tout cequ’elle implique. Elle y évoque tour àtour les traitements et leurs effets,notamment la chute des cheveux quitransfigure complètement celle qui lasubit. Aujourd’hui, elle tient à partagerson expérience avec son ouvrage et autravers d’expositions, car elle atransformé « l’image destructive ducancer en image artistique » et espèreque « cela aidera d’autres femmes ».F. M.h La traversée imprévue. Adénocarcinome.Estelle Lagarde, La Causedes Livres (144 pages, 25 euros).h Exposition photographiquejusqu’au 4 décembre 2010 :Galerie Dialogos, 1 place de Thorigny,Paris 3 e .Estelle LagardeLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> ,05


ACTUALITÉSGÉNÉRALESDRA LIREPARLER DU CANCERAUX ENFANTSLa majorité des personnes touchéespar un cancer et ayant de jeunesenfants disent leur difficulté à enparler avec eux voire se réfugientdans le mensonge ou le non-dit.Certes, il existedes groupesde parole poursoutenir detelles familles.Mais ils sontencore trop peunombreuxen France…La bandedessinéeAnatole l’a dit !se proposed’aider les patients etleurs proches à parler de la maladieaux plus jeunes. Ludique et pensépar des spécialistes(un éditeur et des oncologues del’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif),l’album se fait ainsi médiateurauprès des moins de dix ans etfavorise l’échange à proposde cette maladie encoreétroitement liée à l’idée de mort.Les personnages, Léa et Théo, yapprennent que leur mère, absentede façon inhabituelle, a un cancer.Ils ne savent pas ce qu’est le cancer,mais ils savent que c’est grave.Que faire ? Les copains, lesmaîtresses sont mis au courant. Etc’est finalement Anatole, leur chat,qui les oriente et les réconforte.Ce petit album à lire avec le jeuneconcerné permet d’ouvrir ledialogue et ainsi, malgré l’angoisseet l’incertitude, aide à lui dire lavérité. Car loin de protéger l’enfant,le silence ne ferait que majorer sadétresse, tout en l’empêchant de lapartager ou de la mettre en mots.N. B.h Anatole l’a dit ! Éditions K’NoëCommande :catherine.barboza@sanofi-aventis.com ouchristelle.saghbini@sanofi-aventis.com,PLAN CANCERUn grand programme de recherchesur le cancer de la prostateMis en œuvre parl’Institut national ducancer (Inca), soutenufinancièrement parl’Association pour larecherche sur le cancer(Arc) et la Ligue nationalecontre le cancer, leProgramme d’actionsintégrées de recherche surle cancer de la prostate(Pair Prostate) a débuté.Parmi les quarante projetssoumis, huit — dont un del’Institut Curie — ont étéretenus pour leuroriginalité, la pertinencedes objectifs et l’approchemultidisciplinaire. Leséquipes sélectionnées deCaen (14), Lyon (69),Marseille (13), Nantes (44),Villejuif (94) et de l’Institut,RECHERCHECurie se sont partagéles 6 millions d’eurosde financement. Ce grandprogramme s’inscrit dansle Plan cancer 2009-2013,qui entend renforcer lesmoyens de la recherchepluridisciplinaire par desL’arsenic : un poison aussi pour les tumeursS’empoisonner pour mieux guérir ? L’idéepeut paraître saugrenue. Pourtant ellea été avérée dans les années 1990 : undérivé de l’arsenic – le trioxyde d’arsenic –s’est révélé efficace dans le traitement de laleucémie aiguë promyélocytaire, une formeparticulièrement agressive de leucémie.Les mécanismes de l’action de ce « poison »étaient toutefois obscurs. Le voile a été levérécemment grâce au P r Hugues de Thé etson équipe Inserm de l’hôpital Saint-Louis(Paris). La cible du trioxyde d’arsenicn’est pas la cellule cancéreuse elle-mêmemais une protéine anormale nécessaire àsa survie. Par son action, le poisonprovoque la formation d’agrégats de cetteprotéine. Cela favorise sa destructionhfinancements dédiés,assurer une veillescientifique et améliorerles connaissances enmatière de détectionprécoce des cancers.Nathalie BoissièreLes cellules de leucémie pourraient êtredétruites spécifiquement par des agrégatsgénérés par le trioxyde d’arsenic.puis celle des cellules cancéreuses.La compréhension de ce mécanismeconstitue un modèle pour imaginerla mise au point de traitements cibléspour d’autres formes de cancers. F. M.Michel Brisset/Institut CurieInstitut CurieLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>06,


FICHE PRATIQUEPedro Lombardi/Institut CurieSANTÉExercice physique et cancerL’exercice physique est un facteur efficace dans la prévention du cancer, notammentles cancers du sein et du côlon. Est-il aussi bénéfique pour les patients en cours detraitements anticancéreux ou après la maladie ?Phovoirh QUELS BIENFAITS ?Le sport agit sur lecorps à différentsniveaux, sur lephysique et lepsychique, demanière bénéfique.z Il facilite letransit intestinal :cela réduitl’exposition descellules intestinales à des substancestoxiques et réduit les risques de cancercolorectal.z Il stimule le système immunitaire :les cellules ont donc de meilleurescapacités de défense.z Il impacterait le moral de manièrepositive, contribuant à l’équilibrepsychologique des bien-portantset des patients après leurs traitements.Il n’existe pour le moment pas de preuvescientifique qu’une activité est meilleurequ’une autre pour la prévention ducancer. Les experts recommandent depratiquer régulièrement une activitéphysique – trente minutes, cinq fois parsemaine pour une activité modérée – etsur le long terme.h PEUT-ON FAIRE DU SPORT QUANDON EST TRAITÉ POUR UN CANCER ?z De façon générale, le cancer n’estpas une contre-indication à l’activitéphysique, contrairement à d’autrespathologies (pathologies cardiovasculaires,etc.).z Une étude anglo-saxonne sur despatientes atteintes de cancer du seina montré qu’une activité physiquemodérée – une demi-heure d’exercice,cinq fois par semaine – participeà l’amélioration de leur qualité de vie,réduisant la fatigue engendrée parles traitements et les effets secondairesde ces derniers, et diminue l’anxiété,voire le syndrome dépressif.z Toutefois, tout patient atteint d’uncancer doit avant tout suivre lesindications de son oncologue.h QUELLES PRÉCAUTIONS SUIVRE POURREPRENDRE UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE ?z Reprendre l’activité physiquedoucement et progressivement, quelleque soit la raison de l’arrêt.z Avant d’envisager la reprise d’uneactivité physique pendant ou aprèstraitement, il faut consulter son médecincar certains sports peuvent êtredéconseillés. Par exemple, après unévidement (ou curage) ganglionnaire del’aisselle, accompagnant la chirurgied’un cancer du sein, les activitéssollicitant trop fortement le brasconcerné (tennis, tir à l’arc) serontcontre-indiquées.h QUELLE ACTIVITÉ PHYSIQUEPRATIQUER UNE FOIS LES TRAITEMENTSANTI-CANCÉREUX TERMINÉS ?z Les – encore trop rares – travauxréalisés sur les bienfaits de l’activitéPhovoirphysiqueaprès le cancersemblenttrès positifs :une étude amontré uneaugmentationde la durée devie après traitement pour un cancer dusein chez les patientes pratiquant uneactivité physique.z L’activité physique favoriseraitle bon rétablissement une fois lestraitements terminés. Elle pourraitégalement limiter le risque de récidiveet diminuer la mortalité liée au cancer.L’effet semble également bénéfiquepour des patients atteints de cancer ducôlon ou de cancer de la prostate.z Il n’est pas nécessaire de pratiquerun sport à proprement parler.N’importe quelle activité (ménagèreou autre) est bénéfique si elle solliciteassez intensément et longtemps (aumoins trente minutes) le systèmecardio-vasculaire.Florence MartinacheENQUÊTELa première enquête française sur lapratique de l’activité physique après uncancer du sein a débuté en septembredernier. Pilotée par un assureur etl’Association francophone de l’aprèscancer du sein (Afacs), elle vise à évaluerle temps passé à pratiquer une activitéphysique par les femmes qui ont eu uncancer du sein et à identifier les craintesqu’elles ressentent à l’idée de reprendreune telle activité.h www.bougezcontrelecancerdusein.frPhovoirLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> ,07


hLes nouveaux équipementsdu centre de Protonthérapiede l’Institut Curie permettentde s’attaquer avec une précisionmillimétrique à des tumeursproches du cerveau et de la colonnevertébrale. Ce, y comprischez les enfants.UNE NOUVELLE ÈRE POURLA PROTONTHÉRAPIELa protonthérapie est la plus sophistiquée des techniquesde radiothérapie : un traitement par rayons très précis quiobtient d’excellents résultats pour certaines tumeurs de l’œilou du cerveau notamment. Il n’existe que deux centres deprotonthérapie en France, l’un à Nice, l’autre à l’Institut Curieen région parisienne. Portrait de cette thérapie de pointe.Dossier réalisé par Valérie Devillaine - Photos de Pedro LombardiLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>08,


LA PROTONTHÉRAPIEDOSSIERL’Institut Curie est le berceau de laradiothérapie. Il était naturel qu’ilfigure parmi les pionniers de la protonthérapie,l’un des traitements parrayons les plus innovants. Commetoute radiothérapie, il s’agit de s’attaquer aux tumeursavec un faisceau de rayons, dits ionisants, capablesde briser les liaisons chimiques des molécules. Encassant celles de l’ADN des cellules visées, ils provoquentleur destruction. Leur cible ? les cellulescancéreuses. L’objectif ? déposer l’énergie destructricedans la tumeur avec un maximum de précisionpour ne détruire qu’un minimum de cellules sainesau voisinage.Une irradiation très précise,pour des tissus sains épargnésDans la radiothérapie classique, le rayonnementionisant est composé de rayons X ou d’électrons,invisibles pour l’œil humain. « La protonthérapie,elle, fait appel à des protons », explique leD r Rémi Dendale, oncologue radiothérapeute, chefde service du tout nouveau centre de Protonthérapie,et chef adjoint du département de Radiothérapie del’Institut Curie. Ceux-ci peuvent atteindre leur cibleen profondeur avec une plus grande précision grâceà leurs caractéristiques physiques sans affecter lestissus situés à l’arrière de la tumeur. Cette techniqueest donc utilisée pour traiter des tumeurs prochesd’organes sensibles (comme le cerveau). La protonthérapieest aussi privilégiée pour certaines tumeurspédiatriques. « Chez l’enfant, les conséquences d’uneirradiation et les effets secondaires à long termedépendent principalement de la dose totale délivrée,de la dose par séance, du volume irradié, de l’âge del’enfant, de la localisation de la tumeur et du volumede tissu sain traversé par le rayonnement. Plus l’irradiationest précise et ciblée, mieux les tissus sainssont épargnés et les conséquences moindres », précisele D r Sylvie Helfre, oncologue radiothérapeute àl’Institut Curie.Comme nombre de stratégies parmi les plus innovantes,la protonthérapie est très coûteuse. Ellenécessite un équipement hors du commun. Aussi,les centres qui la pratiquent sont rares : il n’en existequ’une trentaine dans le monde, dont treize enEurope. En France, l’un est à Nice (Côte d’Azur) auCentre Antoine-Lacassagne, centre régional de luttecontre le cancer, le second est sur le site de l’InstitutCurie, à Orsay (Essonne). Ce dernier a été■ ■ ■TÉMOIGNAGESLa parole aux acteursdu centre de ProtonthérapieLa protonthérapie implique des professionnels de santé(médecins, infirmiers…), mais aussi des hommes etdes femmes aux métiers inhabituels. Dans les coulisses,ce sont eux qui font « tourner » la machine.Propos recueillis par Dominique ConnanJEAN GOSNET,« faisceaulogue » :« Il faut guiderle faisceau derayons del’accélérateurjusqu’aux sallesde traitement.C’est commeun faisceaude lumière,qui a tendance à diverger : onplace donc des lentilles, desaimants… pour le dévier. »ÉRIC BROT,« technicien du vide » :« On ne peutpas accélérerles protonsdans l’airambiant. Ilfaut faire levide. Nousutilisonsdifférentstypes depompes.Je suis en charge del’automatisme de ces systèmes(programmation, câblage,détection de pannes électriquesou de fuites de vide). »ÉRIC HIERSO,mécanicien :« La machine est notre outil.Nous avons à cœur de faireen sorte que le projet soit viableet que les traitementssoient assurés.Nous sommesporteurs dela faisabilitéd’un défitechnique. »VINCENT <strong>DE</strong>LIVET, spécialiste durefroidissement du cyclotron :« Quand on n’a pas travaillé en milieuhospitalier, c’est une nouvelle approche. Quandon voit des enfants, des adultes qui viennentse faire soigner ici, on fait le maximum. »CAROLINE <strong>DE</strong>VALCKENAERE,responsable de l’« informatiqueindustrielle » :« Chez le fournisseur, noussommes considérés commeun client à part, ayant uneexpérience clinique importanteet une expertise technique.Cette maîtrise a entraîné despréoccupationsparticulièreset un niveaud’exigencedifférent faceà l’industriel. »LE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> , 09


hDOSSIERLA PROTONTHÉRAPIED R RÉMI <strong>DE</strong>NDALE,CHEF <strong>DE</strong> SERVICE DUNOUVEAU CENTRE <strong>DE</strong>PROTONTHÉRAPIE.■ ■ ■conçu pour la recherche à l’initiative d’Irène etde Frédéric Joliot-Curie à la fin des années cinquante(Lire « Quelques dates » p. 15). Sa machine, productricede protons, tout comme celle du centre de Nice,est un cyclotron : les protons, produits à partir d’unatome d’hydrogène, y sont accélérés en décrivant unetrajectoire spiralée. Physiciens et chimistes nucléairesont ainsi étudié pendant des années le comportementde ces particules élémentaires. Il y a vingt ans, lecyclotron d’Orsay a été médicalisé : les protons accéléréssont extraits et transportés sous vide jusqu’auxLa protonthérapie présente l’énorme avantagede préserver le globe oculaire et une vision utiledans 90 % des cas. »salles de traitement. Cette année, après quatre ansde travaux, un nouveau centre a vu le jour avec unemachine faisant du plateau technique de radiothérapiede l’Institut Curie l’un des plus complets d’Europe.Préparation de l’accélérateur de particules.Des protons, libérés à partir d’atomes d’hydrogène,vont y être accélérés pour atteindre l’énergienécessaire au traitement.Préserver l’œil et la visionSur les 5 000 patients traités jusqu’à aujourd’hui parprotonthérapie à l’Institut Curie, 4 000 l’ont été pourun mélanome de l’œil. La radiothérapie classique estimpraticable sur ces tumeurs à cause de la proximitédu cerveau, juste derrière le globe oculaire. Sans laprotonthérapie, la seule alternative serait l’énucléation! « La protonthérapie présente donc l’énormeavantage de préserver le globe oculaire et uneLa Fondation AREVA,partenaire fidèleAREVA est depuis 2004 un partenaire fidèledu centre de Protonthérapie et a notammentcontribué à équiper le service d’Anesthésieet la salle de réveil réservée aux enfants.En 2009, la fondation AREVA a pris en chargele financement d’un nouvel équipementde pointe : un dispositif d’imagerie médicale.La même année, la relation s’est enrichied’une aventure humaine grâce à uneprestation de mécénat de compétence.Une mission de conseil de cinquante heurespar des consultants en organisation issusde l’entreprise a permis au centre deProtonthérapie d’appréhender son importantetransformation. Basée sur le volontariat,cette démarche a été pour AREVA l’occasiond’incarner son engagement et ses valeurs.AREVALorsqu’en 2004 l’Institut Curie a proposéà AREVA de soutenir le développementde la protonthérapie en France et de rejoindre sesmécènes, notre enthousiasme a été immédiat.En effet, cette technologie de pointe est née autourd’un accélérateur historique, construit à l’initiatived’Irène et de Frédéric Joliot-Curie, eux-mêmes àl’origine du formidable développement de l’énergienucléaire en France. Passer du synchrocyclotronau traitement de cancers chez les enfants, enpréservant au maximum les organes sains encoreen phase de croissance, ne pouvait être un plus belexemple de haute technologie au service du mieux-être. Encourager deséquipes passionnées et entièrement dédiées à la recherche scientifique sur lecancer est, au-delà de notre partenariat avec l’Institut Curie, une expériencehumaine riche de sens pour AREVA. »Jacques Emmanuel Saulnier, porte-parole etdirecteur de la communication du groupe AREVALE JOURNAL <strong>DE</strong>10 , L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>


LA PROTONTHÉRAPIEDOSSIERLA PAROLE À…RÉGIS FERRAND,directeur de projet,centre de Protonthérapie, Institut Curie« La protonthérapie est une techniquetrès exigeante, qui nécessite uneinnovation continue. À l’Institut Curie,plusieurs voies de développement sontainsi mises en avant : il y a quinze ans,nous étions les premiers à utiliser unrobot industriel médicalisé pourautomatiser le positionnement du patientpendant le traitement, il est donc logiqueque nous continuions à entretenir cetteexpertise unique. Notre équipe techniquecherche en permanence à améliorer sesperformances. Nous menons ainsiun projet national pour optimiser cessystèmes, avec une possible extensionpar la suite en radiothérapie classique.Nous travaillons également audéveloppement de logiciels de simulationde la trajectoire des protons et de laquantité d’énergie qu’ils déposent dansla matière. Ce projet impliqueconjointement des médecinset des physiciens d’hôpitaux, deschercheurs de plusieurs organismes,dont le CEA (Commissariat à l’énergieatomique) qui en est le pilote, et unindustriel. À l’Institut Curie, une unité derecherche en radiobiologie, dirigée parJanet Hall, mène avec nous plusieursprogrammes pour mieux comprendre leseffets des protons sur la matière vivante,dans le but d’améliorer leur utilisation.Enfin, nous avons en parallèle un projettrès « futuriste » en cours : développerune installation compacte deprotonthérapie basée sur les lasers(lire encadré Générosité ci-dessous). »vision utile dans 90 % des cas », reprend le D r RémiDendale. Et 96 % de ces patients n’ont aucune récidiveoculaire dix ans après leur traitement : un tauxspectaculaire pour un cancer aussi redoutable. Aucentre de Protonthérapie, les autres types de cancerstraités par cette thérapie sont des tumeurs cérébrales(chordomes, chondrosarcomes…). Les taux de surviede ces patients trois ans après le traitement sontrespectivement de 90 et 95,8 % (contre 17 et 33 % desurvie à cinq ans avec la chirurgie ou la radiothérapieclassique). Des résultats là aussi encourageants.À noter que la précision et la puissance de la protonthérapienécessitent une immobilité totale du patient.« Depuis 2006, notre centre de Protonthérapiedispose donc d’un aménagement et d’une équiped’anesthésie qui rendent possible le traitement detrès jeunes enfants, âgés de moins de quatre ans »,explique le D r Alain Fourquet, chef du départementde Radiothérapie à l’Institut Curie. Aujourd’hui, le■ ■ ■nouvel équipement va doubler les capacités(Suite p. 15)50 MILLIONSD’EUROSC’est l’investissementqu’a nécessitéla constructiondu nouveau centrede Protonthérapiede l’Institut Curie.Il permet aujourd’huide soigner 120 à 150enfants par an(contre 30 dans lesseuls anciens locaux),et devrait en accueillirjusqu’à 300 à l’horizon2014-2015.GÉNÉROSITÉSaphir : versune protonthérapie« nouvelle génération »La capacité de traitement par protonthérapie enFrance sera de 900 patients par an en 2011, alorsque 14 000 pourraient en bénéficier (soit 15 %des cancers traités aujourd’hui par radiothérapieclassique). La principale limitation à ladémocratisation de ce traitement est la tailleet le coût des installations. Parmi les voiesde recherche, la production de faisceauxde particules à partir de lasers ultra-intensesserait moins coûteuse, faisant appel à desmachines moins imposantes, bien que lesperformances soient aujourd’hui encore loin decelles nécessaires aux traitements. Néanmoins,la recherche et le développement se poursuiventdonc dans le monde. En France, c’est l’objetdu projet Saphir, qui fédère neuf partenairesindustriels et académiques dont l’Institut Curie.LE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> , 11


Visite guidéed’un centre de protonthérapie1 À l’accueil, les patients sont orientés pour leursrendez-vous de traitement, mais aussi aidésdans leurs démarches, notamment pourtrouver un hébergement pour ceux quiviennent de loin.2 Une salle d’attente pour les enfants et leursparents, une autre pour les « grands » :couleurs et tailles du mobilier,lectures et jeux sont adaptésà tous les patients.3 Lors de la première consultation,le médecin informe le patient sur lesmodalités de préparation et de réalisation dela protonthérapie ainsi que sur les effets secondaires potentiels, unmasque de résine est moulé, si nécessaire, sur le visage du patient.Il sera utilisé à chaque séance de rayons, afin de maintenir la positionde sa tête sur la table ou le fauteuil de traitement. Sont aussi fabriquésdes compensateurs, qui filtrent et modulent le faisceau de rayonsà la forme exacte de la tumeur. Le patient est reçu chaque semainepar son médecin et une assistante médicale, pour évaluer sa toléranceau traitement.4 Dans la salle dedosimétrie, médecin,dosimétriste et physicienanalysent les images destumeurs des patients etpersonnalisent le nombre deséances, l’intensité des rayons, les anglesdu faisceau afin de délivrer la juste dose au niveaude la tumeur tout en épargnant au maximum lestissus et organes environnants.LE JOURNAL <strong>DE</strong>12 , L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>


6 La dernière innovation majeure de la protonthérapie résidedans le bras isocentrique : une structure métalliquede quelque 10 mètres de diamètre et pesant plus de 100 tonnes.Grâce à lui, la source de rayons peut tourner autour du patient à 360°pour délivrer les rayons dans l’axe exact, avec une précision millimétrique,permettant de traiter des cancers jusqu’à présent inaccessibles,notamment chez l’enfant. Le pied de la table est également articulédans les trois directions de l’espace afin de positionnerle patient de manière idéale et précise.Deux bras télescopiques équipés d’appareils de radiographie permettentde faire des clichés sur place afin de vérifier le bon positionnement du patient.5Dans le cyclotron de dernière génération,les atomes d’hydrogène sont ionisés et libèrentdes protons, qui sont ensuite accéléréspar un champ électrique de haute fréquence.Quand les protons ont atteint l’énergie désirée,ils sont immédiatement dirigés, sous vide,vers les salles de traitement.7 Différentes salles de traitementpermettent de traiter les patientsen position assise ou allongée,selon l’emplacement de la tumeur.Les cancers de l’œil chez l’adultenotamment sont traités en position assise.8 Dans la salle de réveil, les plus jeunesenfants reprennent leurs esprits aprèsleur traitement. L’anesthésie est en effet laseule solution pour qu’ils restent parfaitementimmobiles. Ils sont endormis directement dans la sallede traitement en compagnie de leurs parents afin quecette anesthésie soit la plus sereine possible.Infographie : Fabrice MathéLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> , 13


DOSSIERLA PROTONTHÉRAPIEInstantanés au centre de ProtonthérapieAuprès d’un patient, derrière une machine, devant un écran,tout le monde s’affaire et joue son rôle dans la chaîne de traitement.hNon loin, un technicien contrôle le bon fonctionnementde l’accélérateur de particules. Dans quelques minutes,la machine produira le faisceau de protons nécessaireà la séance de rayons qui va commencer.hDans l’atelier,les techniciens façonnentles collimateurs et lescompensateurs en fonctionde la forme spécifiquede la tumeur de chaquepatient. Ensuite, placés surle trajet du faisceau, cesblocs de résine ou de métalfiltreront et modèlerontle faisceau de protonspour qu’il atteigne les zonesà irradier en épargnantles tissus sains voisins.hÀ l’accueil, l’hôtesserenseigne une mamansur les rendez-vous detraitement prévus pourson petit garçon soignéau centre.hDans la sallepour traitementen position assise,une manipulatriceinstalle le patientatteint d’un cancerde l’œil.hDans la salle de dosimétrie, la modélisation des rayons est réalisée avecun logiciel spécifique. Les oncologues radiothérapeutes ont au préalable définiet « contouré » les volumes de la tumeur à traiter et ceux des organes sains à protéger.Les dosimétristes mettent alors en place les faisceaux de protons en tenant comptede la forme de la tumeur et de son emplacement par rapport aux autres organes.La distribution de la dose qui en résulte, appelée dosimétrie, est ensuite contrôléepar l’oncologue radiothérapeute et le physicien médical.LE JOURNAL <strong>DE</strong>14 , L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>


LA PROTONTHÉRAPIEDOSSIERDRTÉMOIGNAGEPascal Annereau :« Notre fille garde un bon souvenirde la protonthérapie ! »« Notre fille Élise a eu 14 ans en juillet.Aujourd’hui, elle se porte bien, même sielle est toujours sous surveillancemédicale rapprochée… Mais il y a deux ans,elle était atteinte d’un rhabdomyosarcome,un cancer rare. Nous habitons en Vendée.Élise a donc reçu un traitement parchimiothérapie à Nantes, et nous avons dûmonter en région parisienne, à l’Institut Curie, pour qu’elle bénéficie d’uneprotonthérapie. Je me suis arrêté de travailler pour l’accompagner pendantdeux mois et demi (j’ai reçu pour cela une allocation journalière de présenceparentale de la CAF) ; ma femme restant en Vendée pour s’occuper de nosautres enfants. Élise garde un bon souvenir de ce séjour à Paris et de sontraitement. D’une part, elle bénéficiait des nombreuses animationsproposées pour les jeunes à l’hôpital parisien de l’Institut Curie. Elle a d’autrepart pu suivre des cours dans les matières principales (français, maths,anglais) avec des enseignants à Curie, en lien avec les professeurs de soncollège. Elle est passée en 5 e sans difficulté même si elle n’était retournée aucollège que le dernier mois de l’année scolaire. Pendant notre séjour, nousétions hébergés à Paris, à la Maison des parents voisine de l’hôpital. Tous lesjours, nous nous rendions à Orsay pour les rayons. Le nouveau centre deProtonthérapie n’existait pas encore. Les anciens locaux étaient austères,mais Élise se souvient surtout que le traitement était sans douleur, sanspiqûres et sans effets secondaires… contrairement à la chimiothérapie ! »QUELQUES DATES1959 : Le premier faisceau de protons sort dusynchrocyclotron installé, à Orsay (Essonne),à des fins de recherche.1989 : Les lignes de faisceaux sont modifiéesen vue d’applications médicales.1991 : Le centre de Protonthérapie ouvre sesportes et les premiers patients sont pris encharge en ophtalmologie en position assise.1998 : Une seconde salle de traitementest ouverte qui permet la prise en chargede patients en position couchée pourdes traitements intra-crâniens.2005 : Un dispositif d’alternance rapide estinstallé pour réorienter le faisceau de protonsd’une salle de traitement à une autreen 2 minutes au lieu de 20.Le nombre de patients pris en charge est ainsiaugmenté.2006 : Un nouvel équipement et du personneld’anesthésie rendent possible l’accueil de trèsjeunes enfants.2010 : Le nouveau centre de Protonthérapieest inauguré après plus de quatre ans detravaux. Il permet le traitement de nouvellesindications et de patients supplémentaires,dont des enfants.HÉLÈNECOLELLA-FLEURY,CADRE <strong>DE</strong> SANTÉAU NOUVEAU CENTRE<strong>DE</strong> PROTONTHÉRAPIE.(Suite de la p. 11)■ ■ ■d’accueil et permettre de traiter des patientsatteints de types de cancers jusque-là traités parradiothérapie classique (cancers de l’appareil urinaireet génital, tumeurs proches de la colonne vertébrale…).Jusqu’à présent, 30 enfants pouvaient êtretraités par an. Désormais, ils seront entre 120 et 150.Ces nouvelles indications, chez l’enfant comme chezl’adulte, sont rendues possibles par le « bras isocentrique», innovation majeure qui équipe la nouvellesalle de traitement. En effet, une construction deLe centre de Protonthérapie n’est plusun lieu de passage, c’est un lieu de vie. L’organisationdu travail a notamment été repensée autourdes attentes des patients. »métal de quelque 10 mètres de diamètre et de plus de100 tonnes fait tourner le faisceau de protons autourdu patient allongé sur la table de traitement, permettantd’atteindre des tumeurs jusqu’ici inaccessibles,et avec une précision millimétrique. Ces avancéessont le résultat d’un investissement de 50 millionsd’euros pour un accélérateur de particules plus puissantencore, de nouveaux locaux et cette salle detraitement à l’équipement inédit.Au-delà de ces innovations technologiques, lesnouveaux locaux sont également plus chaleureux.« Ce n’est plus un lieu de passage, c’est un lieu devie, avec des salles de détente pour les parents, dessalles de jeux pour les enfants, des menus adaptésà leurs habitudes et leurs envies, souligne HélèneColella-Fleury, cadre de santé au nouveau centre.L’organisation du travail a également été repenséeautour des attentes des patients notamment ».« Le tout nouveau centre de Protonthérapie del’Institut Curie est le point de convergence d’unegrande compétence médicale et d’une très hauteexpertise technologique permettant une des radiothérapiesde précision les plus innovantes enFrance », conclut le D r Dendale. ■LE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> , 15


ENTRE NOUSGÉNÉROSITÉVOTRE FONDATIONÀ l’Institut Curie, nous disposons de l’expertise et des structures nécessaires pour « prendre le cancerde vitesse ». La continuité de la recherche et des soins dans un même lieu, unique en son genre, stimulel’innovation, favorise les échanges et le travail en commun des chercheurs, médecins et soignants pouraccélérer la mise à disposition des nouveaux traitements. Notre volonté de progresser est encouragéepar le soutien et la générosité de nos donateurs, testateurs et partenaires.P r Claude Huriet, président de l’Institut Curie,ASSOCIATION HUBERT GOUIN - ENFANCE & CANCER« Les découvertes deces derniers moi snous encouragent à y croire »P R CLAU<strong>DE</strong> HURIET,président de l’Institut Curie« En aidant la recherche,nous donnons à des enfantsl’espoir de guérir »ANNE GOUIN, présidente de l’associationHubert Gouin - Enfance & CancerDepuis 2004, l’association Hubert Gouin - Enfance & Cancer aretenu et financé de nombreux projets de l’Institut Curie, pourplus de 100 000 euros. L’objectif de l’association : aider la recherchesur le cancer de l’enfant, et notamment le neuroblastome. Unobjectif qui rejoint les priorités de l’Institut. Et certains travauxcommencent à porter leursfruits : les chercheurs del’Institut Curie ont mis enévidence l’altération d’un gèneà l’origine du neuroblastomeet d’autres tumeurs et, l’andernier, ont réalisé une avancéediagnostique majeure. Depuissa création, l’association esttrès proche de l’Institut Curie,référent pour le neuroblastomeet les cancers pédiatriques,en particulier de l’équipede recherche animée parle D r Olivier Delattre, et dudépartement de Pédiatriedirigé par le D r Jean Michon.Le neuroblastome est unemaladie rare, et pourtant il estau deuxième rang des tumeurssolides les plus fréquenteschez les enfants. Ce cancer,qui recouvre en réalité des maladies très différentes les unes desautres, fait l’objet de nombreuses recherches depuis une trentained’années. C’est ainsi qu’il est devenu en quelque sorte un « casd’école » en cancérologie, illustrant tout l’intérêt d’une synergiesoutenue entre chercheurs et médecins de l’Institut Curie. Mieuxclassifier ces cancers pour mieux cibler les traitements, éviteraux enfants les traitements lourds, imaginer des thérapies moinsinvasives… Voici ce qui les occupe jour après jour. Et les découvertesde ces derniers mois nous encouragent à y croire.LE JOURNAL <strong>DE</strong>16 , L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>Ce 10 septembre fut une journée émouvante. J’ai reçudu P r Claude Huriet, président de l’Institut Curie, lesinsignes de chevalier de la Légion d’honneur. Cette distinction metouche et m’honore profondément, car elle est intimement liéeà l’association que nous avons créée, mon mari et moi, suite à ladisparition de notre fils. Hubertétait au cœur de la cérémonie.Après trois années d’un combatexemplaire, ce petit garçoncomme tant d’autres, pétillantde joie, de malice, d’intelligenceet d’ouverture aux autres asuccombé à une méchantemaladie : le neuroblastome.L’association fête ses six ans, etentend poursuivre sa mission desoutien financier à la rechercheen France comme en Suisse.Grâce à la mobilisation de tous,elle a déjà soutenu 14 projetsautour de cancers pédiatriquescomme le neuroblastome, dontAnne Gouin, présidente de l’Association Hubert Gouin - Enfancedeux ont abouti à de belleset Cancer, entourée du P r Claude Huriet, président de l’Institut Curie(à gauche sur la photo) et du D r Jean Michon, oncopédiatre àdécouvertes à l’Institut Curie.l’Institut Curie, en septembre dernier à l’occasion de la remiseL’association a tissé sa toilede ses insignes de chevalier de la Légion d’honneur.essentiellement grâce auxévénements organisés tant enFrance qu’en Suisse. Afin qu’elle puisse continuer à soutenir larecherche sur les cancers de l’enfant, je souhaiterais que nousréussissions à créer des partenariats des deux côtésde la frontière avec des entreprises, des banques… notammentde la région Franco-Suisse dont l’association est originaireet que de nouveaux bénévoles viennent rejoindre notre équipe.Un enfant atteint d’un cancer a une enfance volée, alors, ensemble,donnons à ces enfants l’espoir de guérir. »h www.asso-hubert-gouin.orgXavier Ripolles


GÉNÉROSITÉENTRE NOUS,LA COURSE <strong>DE</strong> TIMOUN ENGAGEMENTSANS FAILLELa 5 e édition de la Course de Timo,organisée par les parents, lafamille et les amis du petit Timothé,décédé à l’âge de 6 ans d’une tumeurcérébrale, n’a pas failli à son engagement :rassembler des coureurs et despartenaires au profit de la recherche surce type de cancer pédiatrique, menéepar le laboratoire du D r Olivier Delattreà l’Institut Curie. Qu’ils soient jeunes oumoins jeunes, « sportifs du dimanche »,handicapés ou athlètes confirmés, ilsétaient plus de 600 à s’être inscrits auxdifférentes courses (4 et 10 km), auxfoulées et autres randonnées pédestresqui, cette année, avaient été organiséesen mai à Pellouailles-les-Vignes, dansle Maine-et-Loire. Avec un spectacledonné quelques semaines auparavantau profit de la même cause, 11 000euros ont pu être collectés au total en2010. Ils vont permettre de répondrerapidement à l’opportunité d’explorerde nouvelles pistes de recherche. « Celanous apporte une certaine réactivité etliberté », a déclaré le D r Delattre, ce quele financement public ne peut permettre,DON <strong>DE</strong> 17 911 €À VOS AGENDASProchaine Course de Timo :le 22 mai 2011 à Seiches-sur-le-Loir(Maine-et-Loire)h www.coursedetimo.frLES ÉCONOMIES <strong>DE</strong> TOUTE UNE VIEPOUR LA RECHERCHE MÉDICALEL’Institut Curie s’est vu remettre en juin dernier un don de la mairie de Valréas(Drôme) de 17 911 euros pour financer des programmes innovants de recherche encancérologie. Ce don n’est pas un don comme les autres. Il provient d’un généreuxcitoyen qui avait demandé à rester anonyme. Cet homme modeste, célibataire et sansfamille, avait souhaité qu’à son décès les économies de toute sa vie soient verséesà plusieurs fondations et associations via la mairie de Valréas, où il résidait. Son choixs’était porté sur la recherche médicale et l’assistance aux personnes démunies. Lorsd’une cérémonie émouvante, le maire de Valréas, Guy Morin, a rendu un vibrant hommageà ce donateur doublement méritant pour sa générosité et sa discrétion.hLa Course deTimo, qui a lieu tous lesprintemps, a déjà permisde reverser 50 000 eurosen cinq ans au profitde la recherche surla biologie des cancerspédiatriques del’Institut Curie.vu ses délais de mise en œuvre. En cinqans, l’association pilotée avec énergie parCarole et Jean-Michel Durand, les parentsde Timothé, aura reversé 50 000 euros auprofit de la recherche sur la biologie descancers pédiatriques de l’Institut Curie.Le laboratoire du D r Delattre étudie lesmécanismes du développement tumoral,ce qui permet d’obtenir les connaissancesde base nécessaires pour développer, encollaboration constante avec des pédiatresoncologues de l’Institut Curie,de nouvelles approches thérapeutiques.HISTOIRE D’UN DON« À Maman,surnomméeMirabelle »M me A. R. (Paris), fille de MirabelleMa mère est décédée le23 août dernier après un peuplus de neuf mois courageux de luttecontre le cancer. Je tenais à vousfaire part de sa volonté de continuerà soutenir l’action de l’Institut Curie,même après son départ. Fidèledonatrice depuis des années, ellevous soutenait bien avant sa maladie,très admirativedu travail quevous faites, eta continué àvous soutenirmême malade,se faisant unpoint d’honneur– malgrésa difficultéà écrire – à vous adresser sacontribution régulière. L’ayantaccompagnée jour après jour,je partage sa vision et souhaiteégalement que vos recherches soientencouragées, poursuivies, pourqu’un jour vos chercheurs soientdes trouveurs. »Course de TimoDRLE JOURNAL <strong>DE</strong>L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>, 17


ENTRE NOUSGÉNÉROSITÉ,EN PRATIQUETRANSMETTRE SON PATRIMOINEg Sans testament, vous ne pouvez pas décidercomment se passera la transmission de vos biensà vos héritiers.g Même avec un testament, l’État récupèreune (grande) partie de votre succession auxdépens de vos héritiers.CONCERNANT LA RÉDACTION DU TESTAMENTg Attention aux clauses ambiguës ou illicites,susceptibles d’être annulées. Les animaux etcertaines personnes ne peuvent bénéficier de legs(médecin, prêtre, tuteur…), tout comme certainsmembres de votre famille ne peuvent êtredéshérités (ascendants, descendants…).gUn testament peut être perdu, volé, détruit ourester inconnu. Il est plus sage de le déposer chezun notaire afin qu’il soit enregistré au fichiercentral des dispositions de dernières volontés.Avec un testament, vos biens restent votrepropriété ; votre legs ne prendra jamais effet tantque vous êtes en vie, et reste révocable jusqu’àvotre dernier jour. Il peut englober tout ou partiede ce que vous possédez, selon qu’il s’agit d’un legsparticulier, universel, ou à titre universel.VOTRE CONTACTIsabelle Le RoiChargée des relations testateursTél. : 01 56 24 55 01Mail : isabelle.leroi@curie.frPrenons le cas d’une personne souhaitant gratifier son neveu dansson testament. Deux options s’offrent à ce testateur :OPTION 1OPTION 2UN LEGS PARTICULIER À SON NEVEU :Montant total du legs 100 000 €Droit de mutation 1 à payer au fisc - 50 683 €Net reçu par le neveu légataire = 49 317 €²1. Dans le cas d’un neveu, le droit de mutation est de 55 % sur la somme léguée moins 7 849 €d’abattement au 01/01/2010. Soit, dans le cas présent, 55 % sur 92 151 € (100 000 € - 7 849 €).2. Hors frais et honoraires du notaire.L’INSTITUT <strong>CURIE</strong> EST DÉSIGNÉ LÉGATAIRE UNIVERSEL,AVEC DÉLIVRANCE D’UN LEGS PARTICULIER <strong>DE</strong> 52 000 €,NET <strong>DE</strong> CHARGES, POUR LE NEVEU :Montant global légué à notre Fondation 100 000 €Net reçu par le neveu légataire - 52 000 €Droit de mutation sur le legs particulier - 24 283 € 3Net reçu par l’Institut Curie = 23 717 €3. Payés au fisc par la fondation ainsi que les honoraires de notaire et frais divers.hOn voit ici qu’avec la même somme de départ il est tout à fait possiblede transmettre plus en désignant l’Institut Curie comme légataire universel :un legs particulier net de frais et de droits pour son bénéficiaire (un neveupar exemple) en même temps qu’une somme significative pour soutenirles programmes de recherche de notre institut. Grâce à sa reconnaissanced’utilité publique, depuis 1921, notre fondation est habilitée à recevoirdes donations, des legs et des assurances-vie.Phovoir« J’ai pu léguer à l’Institut Curie, sans oublierma nièce et mon neveu » MADAME J. D. - PARIS (75)Ma famille connaît très bien, et ce depuislongtemps, l’Institut Curie. Nous savons quela lutte contre le cancer passe par des traitementsde plus en plus précis, longs à mettre au point, etque la recherche coûte très cher. C’est pour celaque je fais des dons plusieurs fois par an. Cela vousparaîtra peut-être paradoxal, mais j’aime venir àl’Institut Curie : accueil, organisation, qualité desrelations humaines, qualité des soins… tout est faitpour donner aux malades l’envie de se battre et degarder le sourire…Je souhaitais léguer tout ce que j’ai à un programmede recherche de l’Institut Curie et en même tempslaisser quelque chose à ma nièce et mon neveu.Lorsque j’ai été reçue, j’ai pu bénéficier d’une granderéactivité, de l’écoute et de conseils judicieux. Jesuis revenue vers mon notaire qui a enregistré montestament. J’y ai désigné l’Institut Curie commemon légataire universel, charge à lui de donner leslegs particuliers indiqués dans mon testament,nets de frais et droits, pour que ma nièce et monneveu n’aient aucun frais à payer. Aujourd’hui, je suisrassurée et tellement heureuse d’avoir la possibilitéd’aider ceux que j’aime. »LE JOURNAL <strong>DE</strong>18 , L’INSTITUT <strong>CURIE</strong>

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