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Bilan à mi parcours du Plan de restauration et de ... - Ferus

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Conditions préalables aux lâchers 86 – Les conditions préalables aux lâchers n’étaient pas optimalesElles n’étaient pas idéales, mais nous avons dit plus haut que malgré tout nous approuvions ladécision qui avait con<strong>du</strong>it aux pre<strong>mi</strong>ers renforcements <strong>de</strong> population.Les lacunes passées <strong>et</strong> présentes doivent inciter toutes les parties, <strong>à</strong> commencer par les pouvoirspublics, <strong>à</strong> améliorer le contexte dans lequel évoluent les ours aujourd’hui <strong>et</strong> dans lequel <strong>de</strong> nouveauxours seront amenés <strong>à</strong> être <strong>à</strong> leur tour réintro<strong>du</strong>its.ChasseLa plupart <strong>de</strong>s pre<strong>mi</strong>ères <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’ours <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses habitats vinrent <strong>de</strong> chasseurs.En 1946, Jean-É<strong>mi</strong>le Bénech, auteur <strong>de</strong> plusieurs ouvrages cynégétiques, s’écrie dans Fauves <strong>de</strong> France,chez Stock : « Peut-être - il est bien tard ! - quelques mesures draconiennes… Mais non ! Il n’est jamaistrop tard. Seulement, il faudrait les prendre tout <strong>de</strong> suite. N’ont-elles pas sauvé les <strong>de</strong>rniers survivants<strong>de</strong>s républiques <strong>de</strong> castors ? N’assistons -nous pas aujourd’hui au <strong>mi</strong>racle <strong>de</strong> leur survivance sur leRhône. Qui défendra la vie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers ours pyrénéens ? »Couturier en 1954 « La question <strong>de</strong>s réserves <strong>à</strong> ours en France est aussi importante que celle <strong>de</strong> laréglementation <strong>de</strong> sa chasse ».La pre<strong>mi</strong>ère interdiction <strong>de</strong> la chasse <strong>à</strong> l’ours sera conditionnée <strong>à</strong> l’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong>s oursau bétail. C’est le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association <strong>de</strong>s chasseurs <strong>de</strong> montagne Chavanne qui l’ a conçue <strong>et</strong><strong>mi</strong>se en oeuvre dès 1955.Des réserves <strong>de</strong> chasse au régime juridique plus ou moins contraignant existent chez nos voisins lesplus proches, plus latins que nous.1 En Espagne, la réserve intégrale <strong>de</strong> Muniellos, la réserve nationale <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> So<strong>mi</strong>edo,notamment, dans la Cordillère Cantabrique.2 En Italie, le Parc national <strong>de</strong>s Abruzzes (1922) qui héberge la majorité <strong>de</strong> la population ursine ajoué un rôle capital pour la conservation d’Ursus arctos marsicanus ; le parc naturel <strong>du</strong> Trentin <strong>et</strong> uneréserve intégrale protègent le nouveau noyau d’ours d’origine slovène.Dans son rapport intitulé « La conservation <strong>de</strong> l’ours brun dans l’Union européenne. Actionsfinancées par LIFE -Nature », Olivier Patrimonio, pour le bureau d’étu<strong>de</strong>s Écosphère (1997), conclutainsi un tour d’Europe méridionale : « L’existence d’espaces avec une protection réglementaire (parcnational ou réserve naturelle) dans <strong>de</strong>s habitats hébergeant <strong>de</strong>s ours donne une assise territoriale <strong>à</strong>la conservation <strong>de</strong> l’espèce. L’existence <strong>de</strong> “noyaux <strong>du</strong>rs” pour préserver les zones refuges <strong>et</strong> les sitesvitaux semble un préalable indispensable <strong>à</strong> la <strong>mi</strong>se en œuvre <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s activitéshumaines sur les secteurs moins sensibles. Seule la France <strong>et</strong> peut-être l’Autriche ne sembl ent pasprivilégier c<strong>et</strong>te voie. »Il est révélateur <strong>de</strong> constater que la France <strong>et</strong> l’Autriche justement connaissent <strong>de</strong> grosses difficultésdans la préservation <strong>de</strong> leurs ours …Toutes les analyses étrangères démontrent que les ours s’adaptent <strong>à</strong> la présence <strong>de</strong>s chasseurs, maispas <strong>à</strong> tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chasse ou <strong>à</strong> une chasse sans li<strong>mi</strong>tes.En Slovénie ou en Slovaquie, pour ne prendre que ces <strong>de</strong>ux exemples, la population d’ours, aujourd’huiflorissante, a été sauvée grâce aux efforts <strong>de</strong>s chasseurs. Dans ces <strong>de</strong>ux pays, cependant, la chasse estpratiquée <strong>à</strong> l’affût <strong>de</strong>puis un <strong>mi</strong>rador. C’est donc un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse peu dérangeant pour l’ours <strong>et</strong> lafaune en général.Il n’en est pas <strong>de</strong> même avec la chasse en battue aux sangliers. Partout où elle est pratiquée, elle serévèle extrêmement dérangeante pour l’ours, lui-même sou<strong>mi</strong>s pendant les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers siècles <strong>à</strong><strong>de</strong>s battues <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction avec chiens. « La battue au chevreuil <strong>et</strong> surtout au sanglier est certainementle mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse le plus perturbant, car son obj<strong>et</strong> même est <strong>de</strong> débusquer l’animal chassé », lit-ondans le bull<strong>et</strong>in <strong>de</strong> l’O.N.C. spécialement consacré <strong>à</strong> l’ours brun <strong>de</strong>s Pyrénées en janvier 1990.Le sanglier fréquente les mêmes territoires que l’ours, pour se nourrir ou se re<strong>mi</strong>ser. Tous les chasseurs<strong>et</strong> les bons connaisseurs <strong>de</strong> l’ours le savent.La chasse en battue a également <strong>de</strong>s conséquences indirectes <strong>et</strong> graves pour l’ours. Elle le dérangedans une pério<strong>de</strong> cruciale <strong>de</strong> l’année, pendant laquelle l’ours s’engraisse ava nt l’entrée en tanière.

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