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Bilan à mi parcours du Plan de restauration et de ... - Ferus

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Continuer le programme 147 – Il faudra continuer le programme <strong>de</strong> <strong>restauration</strong> enfaisant <strong>mi</strong>euxNous condamnerions toute interruption <strong>du</strong> programme <strong>de</strong> <strong>restauration</strong> <strong>de</strong> la population d’ourssur l’ensemble <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong>s Pyrénées, <strong>et</strong> nous ne voyons pas très bien comment l’Etat pourraitassumer c<strong>et</strong>te position politiquement, après le Grenelle, ni juridiquement. Il faut donc continuer enfaisant <strong>mi</strong>eux.L’ours, même si l’essentiel <strong>du</strong> conflit a été gonflé pour <strong>de</strong>s motifs qui ne le concernent pas, estmanifestement perçu comme un obstacle par certaines activités écono<strong>mi</strong>ques qui ne sont pasillégitimes.L’Etat doit donc dire dans quelles conditions on peut exercer <strong>de</strong>s activités écono<strong>mi</strong>ques dans les<strong>mi</strong>lieux naturels sensibles.Il doit clairement affirmer que ces activités écono<strong>mi</strong>ques, quelles qu’elles soient -loisirs comme leski, pro<strong>du</strong>ction d’énergie, élevage, agriculture, in<strong>du</strong>strie- ne peuvent pas imposer la disparition <strong>du</strong><strong>mi</strong>lieu naturel comme condition <strong>de</strong> leur développement, mais qu’elles doivent au contraire toutm<strong>et</strong>tre en oeuvre pour s’adapter <strong>et</strong> composer avec les nécessités <strong>de</strong> sa protection.Pour protéger les <strong>mi</strong>lieux naturels, il faut bien les connaître. Le plan officiel actuel fait quasimentl’impasse sur c<strong>et</strong>te connaissance, il insiste notamment sur les “handicaps” que présenterait la forêtpyrénéenne. Le relief, 82% <strong>de</strong> la surface forestière située sur <strong>de</strong>s pentes <strong>à</strong> 30% (qui sont précisémentles refuges <strong>de</strong> l’ours). Le vieillissement <strong>de</strong>s peuplements. Les auteurs <strong>du</strong> plan préconisent mêmeun “rajeunissement vigoureux” ! Une telle doctrine forestière <strong>à</strong> l’heure <strong>de</strong>s discours mondiauxsur la biodiversité ne <strong>de</strong>vrait plus être <strong>de</strong> <strong>mi</strong>se. Une forêt ne “vieillit” pas mais suit un processusd’évolution naturelle qui perm<strong>et</strong> aux jeunes pousses <strong>de</strong> côtoyer <strong>de</strong>s arbres mûrs ou morts sur pied.ces forêts “sub-naturelles” ou “vieilles” sont très rares en France, c’est justement dans les Pyrénées<strong>et</strong> notamment en Ariège qu’on rencontre les <strong>de</strong>rnières surfaces importantes. (Collectif, sous ladirection <strong>de</strong> Daniel Vallauri, Livre blanc sur la protection <strong>de</strong>s forêts naturelles en France, Lavoisier,2003).Une forêt naturelle <strong>de</strong> plusieurs <strong>mi</strong>lliers d’hectares abrite plus <strong>de</strong> dix <strong>mi</strong>lle espèces, très loin <strong>de</strong>vantles <strong>mi</strong>lieux “ouverts” <strong>et</strong> notamment les alpages. En montagne, c’est elle, le principal gisement <strong>de</strong>biodiversité.Le plan <strong>de</strong> <strong>restauration</strong> fait la part belle <strong>à</strong> la théorie <strong>de</strong> la préservation <strong>de</strong> la biodiversité grâce aupastoralisme. C’est aussi la doctrine <strong>de</strong> la direction <strong>du</strong> Parc national <strong>de</strong>s Pyrénées, que d’aucunsappellent le « Parc <strong>à</strong> moutons ».Dans le <strong>mi</strong>lieu <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la nature, bien <strong>de</strong>s personnes estiment que le pastoralismecontribue dans une certaine mesure <strong>à</strong> la préservation <strong>de</strong> la biodiversité, mais pas n’importe quelpastoralisme. On <strong>de</strong>vrait contrôler le surpâturage, notamment en zone centrale <strong>de</strong> parc national.Les diagnostics pastoraux constituent un outil <strong>de</strong>s agriculteurs qui <strong>de</strong>vrait comporter davantaged’indicateurs sur l’état <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s pâturages (faune <strong>et</strong> flore). D’une manière générale,il faudrait alléger la pression sur les <strong>mi</strong>lieux naturels, <strong>mi</strong>eux l’adapter, instituer <strong>de</strong>s cahiers <strong>de</strong>scharges stricts pour le pâturage en montagne sur les terrains domaniaux <strong>et</strong> communaux, dans lesespaces protégés.Il ne faut ni diaboliser, ni ignorer les eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> surpâturage, la dissé<strong>mi</strong>nation <strong>de</strong> molécules toxiquesdans la terre <strong>et</strong> l’eau, les conséquences néfastes <strong>de</strong>s feux courants : en 2008, comme par hasard, <strong>de</strong>sdizaines d’hectares <strong>du</strong> secteur occupé par Hvala sur Melles ont brûlé au mois <strong>de</strong> février, alors qu’iln’était question que <strong>de</strong> 2 hectares…Si on juge sur les faits, l’agropastoralisme a détruit énormément, partout dans le mon<strong>de</strong>, les <strong>mi</strong>lieux<strong>et</strong> les espèces concurrentes ou pas. Il empêche <strong>de</strong> plus la reconstitution d’une guil<strong>de</strong> complèted’ongulés, <strong>et</strong> surtout d’une guil<strong>de</strong> complète <strong>de</strong> prédateurs, dont les eff<strong>et</strong>s bénéfiques sur le<strong>mi</strong>lieu sont démontrés (exemple : travaux <strong>de</strong> Jean-Louis Martin, C.N.R.S., au Canada ; en France, lesrecherches sont balbutiantes sur le suj<strong>et</strong>). Et, bien évi<strong>de</strong>mment, comme le souligne le naturaliste<strong>et</strong> scientifique renommé Coch<strong>et</strong> : « l’homme, même avec son mouton, n’a jamais créé la moindreorchidée. »

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