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Bilan à mi parcours du Plan de restauration et de ... - Ferus

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31 – Faut-il <strong>de</strong>s ours dans les Pyrénées ?Nous ne faisons pas <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong> l’ours l’alpha <strong>et</strong> l’oméga <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>la nature en France. Nous savons que l’espèce n’est pas menacée <strong>à</strong> l’échelle planétaire ou mêmeeuropéenne, <strong>du</strong> moins <strong>à</strong> moyen terme. Nous n’ignorons pas qu’en France <strong>de</strong>s vertébrés commel’esturgeon sturio ou le hamster d’Alsace sont au bord <strong>de</strong> l’extinction. Nous ne voulons pas quel’ours, auquel les pouvoirs publics ont quand même prêté beaucoup d’attention, soit l’arbre quicache la forêt dans un pays qui ne consacre pas <strong>à</strong> la biodiversité <strong>de</strong>s moyens <strong>à</strong> la hauteur <strong>de</strong> sesproclamations <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses engagements internationaux. L’ours ne nous fera jamais oublier le reste, ycompris la menace globale <strong>du</strong> changement climatique.Mais nous rappelons que ceux qui protègent l’ours sont AUSSI ceux qui se préoccupent <strong>du</strong> bon état<strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s autres espèces <strong>et</strong> <strong>de</strong>s écosystèmes naturels, <strong>de</strong>s paysages, <strong>de</strong> la lutte contre lesgaz <strong>à</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre. Nous rej<strong>et</strong>ons par avance les critiques <strong>de</strong> ceux qui nous disent “pourquoi l’ours? il y a <strong>mi</strong>eux <strong>à</strong> faire ...” car en général eux ne font rien.Quant <strong>à</strong> dire qu’on pourrait arrêter l’érosion <strong>de</strong> la biodiversité <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> 2010 dans notre pays(promesse <strong>du</strong> Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement) tout en laissant l’ours s’éteindre peu <strong>à</strong> peu, nousn’imaginons pas qu’un responsable puisse seulement l’envisager. La biodiversité ne se divise pasentre espèces qu’on va sauver <strong>et</strong> espèces qu’on sacrifiera <strong>à</strong> <strong>de</strong>s intérêts écono<strong>mi</strong>ques.Nous n’ouvrirons pas le chapitre connu <strong>de</strong> tous, <strong>et</strong> extrêmement riche, <strong>de</strong>s arguments culturelsqui <strong>mi</strong>litent en faveur <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s ours dans les Pyrénées. Nous nous bornons <strong>à</strong> nousattacher aux engagements internationaux pris par la France notamment vis <strong>à</strong> vis <strong>de</strong> l’Europe.L’espèce Ursus arctos est encore présente chez nous, elle doit le rester.2 – Dans ce cas, les renforcements étaient indispensablesIl fut un temps où la discussion était vive entre ceux qui étaient favorables <strong>à</strong> <strong>de</strong>s “renforcements <strong>de</strong>population” <strong>et</strong> ceux qui plaidaient pour qu’on laisse pleinement sa chance <strong>à</strong> la seule reconstitutionspontanée <strong>à</strong> partir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers ours pyrénéens. Ce débat s’est ter<strong>mi</strong>né avec l’extinction <strong>du</strong> <strong>de</strong>rniernoyau <strong>de</strong> population autochtone : même si la présence <strong>de</strong> l’espèce ne s’est jamais interrompue,sa survie n’est <strong>du</strong>e qu’aux réintro<strong>du</strong>ctions en provenance <strong>de</strong> Slovénie. Faut-il poursuivre dansc<strong>et</strong>te voie ? Nous préciserons nos propositions <strong>à</strong> court <strong>et</strong> moyen terme mais il est patent qu<strong>et</strong>echniquement une population isolée, sans connexion avec d’autres noyaux <strong>de</strong> la même espèce,ne peut pas être conservée <strong>du</strong>rablement si l’on écarte a priori l’apport d’indivi<strong>du</strong>s extérieurs enrenfort. Non seulement les lâchers d’ours <strong>de</strong> 1996, 1997 <strong>et</strong> 2006 ont été indispensables, mais onpeut regr<strong>et</strong>ter que le nombre d’animaux intro<strong>du</strong>its soit resté en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ce qu’il aurait falluréintro<strong>du</strong>ire pour précisément ne plus avoir au moins pendant un temps <strong>à</strong> se poser <strong>à</strong> nouveaula question. Quoi qu’il en soit, la discussion sur le bien fondé d’apports d’ours en provenance <strong>de</strong>l’étranger n’avait pas lieu d’être dès lors qu’on refusait <strong>de</strong> laisser l’espèce s’éteindre <strong>et</strong> que toutesles femelles autochtones avaient été braconnées.Quant <strong>à</strong> savoir si les renforcements auraient pu intervenir pus tard, une fois réunies <strong>de</strong> meilleuresconditions notamment <strong>du</strong> côté <strong>de</strong>s adversaires déclarés <strong>de</strong> l’ours, ceux qui n’en veulent pas, nousdisons clairement que non. Il était bien préférable <strong>de</strong> ne pas prendre le risque <strong>de</strong> voir l’espècedisparaître complètement <strong>du</strong> massif, on aurait eu ensuite <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s difficultés pour déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong>reconstituer une population d’ours ex nihilo ; les adversaires <strong>du</strong> plantigra<strong>de</strong> n’auraient sûrementpas désarmé <strong>et</strong> l’émotion suscitée par la mort <strong>de</strong> Cannelle avait créé dans l’opinion un contextefavorable.

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