10.07.2015 Views

Automne 2008 Prix: fr. 2.- - GSsA

Automne 2008 Prix: fr. 2.- - GSsA

Automne 2008 Prix: fr. 2.- - GSsA

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Automne</strong> <strong>2008</strong> <strong>Prix</strong>: <strong>fr</strong>. <strong>2.</strong>-le plus inutile.No 79SommaireEdito: crise de l'armée et politique de paix 2SuisseLeuthard rassure les marchands de canons 3Pilatus au Guatemala 4Exportations d'armes et développement 5Pourquoi des chasseurs bombardiers? 6A quoi sert une police de l'air? 7L'armée dans l'impasse 8Armée: qui veut quoi? 10La constitution idéale 11InternationalAfghanistan: Les <strong>fr</strong>appes aériennes 14


suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>2Edito:Crise de l’armée etpolitique de paixCela faisait longtemps que l’armée, ses dirigeants et la politique militaire n’occupaient autant de placedans la discussion publique. En lisant les échos des débats au parlement ainsi que les commentaires dansla presse on a l’impression que la grande discussion provient surtout de l’armée elle-même et de l’incapacitédes forces politiques qui constituent le principal soutien de l’armée à s’entendre sur un projet de politiquemilitaire crédible et «vendable» auprès des citoyens et citoyennes. Dans ce numéro, nous consacrons uneanalyse aux raisons profondes de l’actuelle crise de l’armée aux pages 8-9 et un recueil de citations extraitesdu procès verbal des débats parlementaires (p. 10). Pour l’instant, les turbulences actuelles semblent surtoutprofiter aux modernisateurs de l’armée. La suppression de l’examen de conscience pour les candidats auservice civil votée par le parlement affaiblit encore un peu plus le principe du service militaire obligatoire etprépare même sa disparition, que nous n’allons certainement pas regretter. Mais l’armée de professionnelset de «miliciens volontaires» qu’on voit se profiler à l’horizon n’a rien de rassurant.Alors qu’il est beaucoup question d’efficacité et de crédibilité de la politique militaire, le point de vuepacifiste se trouve encore passablement marginalisé. On a pu le constater encore une fois il y a quelquessemaines, quand le Conseil fédéral a balayé d’un revers de main l’initiative pour interdire les exportationsd’armes (p. 3). Il n’y a qu’une petite minorité politique qui voit les principales menaces pour la sécurité dansla pauvreté économique et sociale et dans la dégradation de l’environnement qui ne cessent de s’aggraver.Les initiatives pacifistes contre l’achat des nouveaux avions de combat, pour l’interdiction d’exporter desarmes et pour réduire la libre circulation des armes à feu (armes de service et privées) sont essentielles pourque la discussion sur les choix de fond de la politique de sécurité s’ouvre aussi vers les propositions d’unevéritable politique de paix.C’est pourquoi il est essentiel de contribuer aujourd’hui à l’aboutissement de l’initiative contre l’achat desnouveaux avions de combat. Avec plus de 55 000 signatures nous sommes presque à mi-chemin. C’est trèsencourageant, mais nous devons redoubler nos efforts pour pouvoir déposer l’initiative en été 2009, quandde son côté le Conseil fédéral publiera son message sur l’achat des nouveaux avions de combat.Tobia SchnebliAppel financierNous ne pourrons empêcher l’achat des nouveauxavions de combat qu’avec votre soutien !Alors que les avionneurs dépensent des millions pour essayer de vendre leur avion de combat à l’arméesuisse, le <strong>GSsA</strong> doit puiser dans ses maigres réserves pour essayer d’empêcher cet achat insensé.Quatre mois après son lancement, l’initiative «Contre de nouveaux avions de combat» a déjà été signéepar plus de 55'000 personnes. Nous sommes confiants de réussir à déposer les 100'000 signaturesvalidées nécessaires au mois de juin de l’année prochaine.Nous sommes très reconnaissants à tous ceux et celles qui nous soutiennent régulièrement. Bien quenotre travail s’effectue en bonne partie de manière volontaire, nous avons un besoin pressant d’unsoutien financier accru pour réaliser nos objectifs.Merci encore pour tout soutien financier que vous pourrez nous accorder. Notre travail n’est possibleque grâce à votre soutien!Merci d’utiliser le bulletin de versement inséré dans ce journal.


Initiative contre les exportations d’armes:Doris Leuthard rassure lesmarchands de canonsLe Conseil fédéral demande au parlement de rejeter l’initiative «Pour l’interdiction d’exporter dumatériel de guerre». La modification de l’ordonnance sur le matériel de guerre que le Conseil fédéral aprésentée pour contrer l’initiative n’aura aucun effet. Les exportations de matériel de guerre vers despays impliqués dans des guerres ou qui violent les droits humains continueront d’être autorisées.La modification de l’ordonnance sur le matériel deguerre présentée avec le message de rejet de l’initiativeque le <strong>GSsA</strong> a déposée en 2007, ne prend encompte qu’en apparence les critiques émises dansl’opinion publique au sujet des exportations d’armes lesplus controversées de ces dernières années. La conseillèrefédérale Doris Leuthard a spécifié que lesnouveaux critères d’exclusion n’allaient pas changer lapratique de la politique du Conseil fédéral. La Suissecontinuera donc d’exporter du matériel de guerre dansdes pays qui sont impliqués dans des guerres et desconflits latents et/ou qui violent les droits humains(USA, Pakistan, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite,Corée du Sud). Le Conseil fédéral se gardel’entière liberté de définir lui-même quels pays sont enguerre ou pas ou encore quels pays violent les droitshumains ou non.Contribuer aux guerres pour renforcersa propre sécurité ?Le Conseil fédéral rejette l’initiative parce qu’il craintun affaiblissement des industries suisses des armements,ce qui affecterait gravement la sécurité de laSuisse. Cette motivation ne tient pas. Aujourd’hui laSuisse importe déjà la plupart du matériel de guerrepour son armée depuis l’étranger. Dans le cas plusqu’improbable d’une guerre, l’industrie des armementssuisse n’est pas en mesure d’approvisionner en armesla Suisse de manière autonome.En deuxième lieu, le Conseil fédéral argumenteavec la perte d’au moins 5000 places de travail. Cechif<strong>fr</strong>e paraît exagéré et il ne tient pas compte despossibilités pour les entreprises de reconvertir la productionde matériel de guerre et de biens militairesspéciaux vers des productions civiles. Par exemple laRUAG, la principale entreprise de production d’armementssuisse, annonce fièrement que le pourcentagede son chif<strong>fr</strong>e d’affaires lié à la production non militairea passé de 7% du total en 1999 à 51% en 2007.Seule une interdiction générale d’exporter du matérielde guerre est à même de mettre fin au soutien de laSuisse aux guerres dans le monde ainsi que pourrendre plus crédibles et cohérents les efforts de laSuisse pour un monde qui respecte les droits humains.Tobia SchnebliDes critères, mais pas degardiensSur le papier, les nouveaux critères d’exportationde matériel de guerre devraient permettred’éviter toute polémique future. Pas de vente si ledestinataire est impliqué dans un conflit interne ouinternational; s’il viole systématiquement et gravementles droits de l’homme; s’il figure parmi lespays les moins avancés et bénéficie de l’aidepublique au développement; s’il y a de forts risquesque ces armes soient utilisées contre descivils ou transmises à un destinataire final nonsouhaité.La nouvelle ordonnance, si elle est plus claireet restrictive, laisse cependant une large marge demanœuvre à la Confédération. Car, comme leprécise Marco Sassoli, de l’Académie de droitinternational humanitaire et de droits humains deGenève, aucun organe officiel international nedétermine quels seraient les pays concernés parce type de restriction, sauf peut-être pour ce quiconcerne les pays les plus pauvres listés parl’OCDE. Pour le reste, il s’agit d’une questiond’interprétation suisse du droit international. Et s’ily a des divergences de vues entre le Départementfédéral des affaires étrangères et celui de l’économie,c’est le Conseil fédéral qui tranche.Au final la décision est donc politique. Et à cestade-là, on imagine mal, pour prendre un exemple,refuser une vente à la Turquie, arguant qu’elleest en conflit interne avec le PKK, alors qu’Ankaraparle de lutte contre le terrorisme. De même pourl’Afghanistan ou l’Irak, où sont engagés nombre de«clients»helvétiques, mais où on ne parle pas ouplus de «conflit international». MAG La Liberté / LeCourrier, 28 août <strong>2008</strong>.1948-<strong>2008</strong>: Palestine colonisée - peuple dépossédé.Action de rue à Genève (photo: DF).suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>3


suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>4Pilatus au Guatemala:« Ces avions qui nousbombardaient »Le Guatemala est avec la Birmanie le pays dans lequel les avions Pilatus ont été engagés contre lapopulation civile depuis le plus longtemps - et le plus brutalement. Rétrospective vers l’un des chapitresles plus sombres de l’histoire des exportations de matériel de guerre suisses.Le Guatemala a un triste passé. Durant des décennies,dictature après dictature se succédèrent, degrosses entreprises états-uniennes s’enrichirent surles ressources du pays, et la couche supérieure, constituéedes Ladinos descendant des Espagnols, opprimala population indigène. En 1960 éclata la terribleguerre civile qui dura jusqu’en 1996, date de la conclusionofficielle de la paix. Approximativement 200'000personnes - en grande majorité des Indigenas - furentassassinées par l’armée guatémaltèque et par lestroupes paramilitaires mises sur pied par l’armée. 500villages furent rasés, leurs habitant-e-s violées et massacré-e-s.Rapports de témoins oculairesEn 1980 apparurent les premiers rapports de témoinsoculaires, selon lesquels - lors de la sanglanteguerre civile du Guatemala - les militaires bombardaientles villages Indios avec des avions PC-7. SoeurPetronilla - habitant la région montagneuse du Guatemala- raconte ce qui suit à propos de l’attaque del’armée de l’air guatémaltèque du 1er décembre 1981dans le département de Quiche: «L’armée s’est mise àReconversion:nous bombarder et nous a pris sous le feu de mitrailleuses.Je ne sais pas comment, mais certains avionsvolaient très bas et lâchaient une quantité de bombes.Nous avons tous commencé, tant bien que mal, à nousréfugier dans les sous-bois. Les enfants se sont mis àhurler ... Les femmes appelaient leurs enfants, parcequ’elles les avaient perdus et qu’elles ne les retrouvaientpas. Comme nous avons dû courir: courir ...courir ... courir ... Par la suite, tout en parlant tranquillemententre nous, nous avons commencé à réaliserque ces avions qui nous bombardaient étaient de ceuxque l’on appelle Pilatos, qui sont équipés d’artilleriepour nous bombarder.»Jusqu’en 1985, les troupes gouvernementales engagèrentsystématiquement des avions Pilatus contrela population civile indigène. L’engagement militaired’avions suisses inquiéta l’opinion mondiale et provoquamême une intervention diplomatique du gouvernementbritannique à Berne. En 1989, le Conseiller fédéralVilliger confirma pour la première fois que desavions Pilatus avaient été engagés contre la populationcivile, et ce n’est qu’en 1993 que la fabrique Pilatusreconnut officiellement ce scandale.Rahel Ruch, trad.: EPOerlikon - moins de canons et plusde systèmes photovoltaïques ?Oerlikon Solar est une filiale «civile» du groupeOerlikon. Aux côtés de la RUAG (le groupe d’entreprisesd’armement propriété de la Confédération), Mowag(fabricant de blindés) et Pilatus (avions légers utilisésdans les guerres civiles surtout dans les pays du Sud),Oerlikon est l’un des quatre principaux fabricants d’armessuisses. Les canons antiaériens livrés cette annéeau Pakistan, c’est Oerlikon. Basée à Trübbach (SG)Oerlikon Solar prévoit une croissance spectaculairedans le secteur de la production de systèmes photovoltaïquesqui va doubler le nombre de ses 400 employésen Suisse d’ici la fin 2009. En plus, Oerlikon Solar vientd’ouvrir une deuxième usine à Singapour. «Singapour?Ce pays, dont la taille correspond à celle de laSuisse, a décidé de miser à fond sur les technologiessolaires. Nous sommes contents pour eux. Mais, ce quidésole Christophe Ballif, Directeur du laboratoire photovoltaïqueà l’Institut de microtechnique de Neuchâtel,c’est que les milieux politiques et économiques suissesn’aient toujours pas compris l’importance de cet enjeu.‘En Suisse, les crédits de recherche dans le domaineénergétique baissent, alors que Singapour a décidéd’investir 150 millions de dollars sur cinq ans dans cettetechnologie!’. Johannes Meier, Directeur de recherchechez Oerlikon Solar, partage cette <strong>fr</strong>ustration: ‘LaSuisse est le pays des discussions éternelles. C’estdommage.‘ Cherchez l’erreur».Infos et extrait de l’article «Oerlikon Solar, pépite des Alpes» parudans l’Hebdo du 21.08.08 http://www.hebdo.ch/edition/<strong>2008</strong>-34/actuels/economie/oerlikon_solar_pepite_des_alpes.htmTS


Initiative pour l'interdiction d'exporter du matériel de guerre:L’impact des exportations d’armessur le développementIl y a fort à parier que les débats en marge de la votation pour l’interdiction d’exporter du matériel deguerre tourneront surtout autour de l’impact économique en Suisse et sur les conséquences pour sadéfense armée. Pourtant, le véritable enjeu de cette initiative se trouve ailleurs: il s’agit de permettre ànotre pays d’œuvrer à la coopération internationale sans en même temps alimenter des conflits quiempêchent le développement des pays les plus pauvres.La Suisse n’est pas un grand exportateur de matérielde guerre, mais elle est pourtant le deuxième plusgrand exportateur «officiel» de munitions pour armesde petit calibre 1 . La production mondiale annuelle detelles munitions est estimée à 14 milliards, ce qui faitprès de 2 balles pour chaque être humain, et ce sonteffectivement ces armes-là qui font le plus de victimes.Le mois dernier, la Déclaration de Genève sur laviolence armée et le développement a publié un rapportmesurant le fardeau que constitue la violence armée:chaque année celle-ci tue plus de 740'000 personnesdirectement ou indirectement, les deux tiers hors conflit,occasionnant pour l’économie une perte de productivitédue aux décès dépassant les $100 milliards 2 . Onsait que la violence non-armée, soit la violence structurelledu système politico-économique qui laisse desgens mourir de faim et de maladies curables, tue dansdes proportions encore plus grandes, mais est-ce làune raison de ne pas tenter de juguler l’hécatombe dueà la surabondance des armes dans notre monde?Au-delà des victimes qui tombent sous les balles,bombes et autres engins de mort, les armes ont unimpact extrêmement négatif sur le développement despays où elles sont le plus souvent employées et quisont comme par hasard les pays «en développement».En décimant et mutilant des communautés entières, entransformant les champs en terrains minés, en surchargeantdes systèmes de soins déjà rudimentaires,en détruisant les rares in<strong>fr</strong>astructures civiles et l’environnementnaturel, les armes en général entraventdirectement le développement socio-économique despays les plus pauvres. Mais c’est peut-être de manièreindirecte qu’elles sont les plus néfastes: elles coûtenttout comme l’entretien des armées qu’elles équipent.Certains pays dépensent davantage pour la défensenationale que pour l’éducation et la santé de leurspopulations! Doit-on vraiment profiter de leur mauvaischoix de priorité, en leur vendant du matériel de guerre?Enfin, le déséquilibre croissant entre l’investissementpour la sécurité armée et les moyens mis àdisposition pour la prévention des conflits par la coopérationinternationale, devrait nous interpeller. Les dépensesmilitaires mondiales ont presque doublé ces dixdernières années pour atteindre le montant record de$1'339 milliards en 2007 3 . Face à cela, les aidespubliques au développement ne totalisaient que $103.7milliards 4 , soit treize fois moins! alors qu’on s’accordede plus en plus pour reconnaître que les défis pour lasécurité humaine sont avant tout économiques et écologiques.Le parlement a récemment accepté d’augmenterde CHF 300 millions l’enveloppe d’aide audéveloppement sur quatre ans (il refuse toujours d’yconsacrer le 0.7% du PNB fixé par l’ONU), mais à quoibon se donner plus de ressources pour des programmesdont la réalisation est compromise par nos exportationsd’armes?Au premier semestre de cette année, la Suisse aexporté pour CHF 348 millions de matériel de guerre ets’apprête à dépasser le record de 587 millions en 1987.Ces montants restent dérisoires par rapport au commercemondial des armes et même par rapport aux 14milliards des exportations annuelles suisses, mais leseffets dévastateurs de ces armes sont, on l’a vu,autrement plus importants. Osons espérer que le signalque la Suisse donnerait en décidant de ne plusalimenter la violence armée de par le monde, aura unimpact inversement proportionnel à celui du matérielde guerre qu’elle continue de vendre en toute bonneconscience. Être neutre ne signifie pas être insensibleaux tragédies que l’on permet de se produire, ni de nepas être responsable de ce qu’on met entre les mainsd’autrui.Frédéric Durand1 Avec une valeur annuelle moyenne de $ 40 million entre 2002 et2004, la Suisse arrivait en seconde position (après les USA)parmi les 107 pays annonçant leurs exportations de petitemunition (cf: http://www.controlarms.org/en/documents%20and%20files/reports/english-reports/ammunitionthe-fuel-of-conflict)2 Voir le site: http://www.genevadeclaration.org/resources-armedviolence-report.html3 Source: Stockholm International Peace Research Institutewww.sipri.org4 Source: Organisation de coordination et de développementéconomiques: cwww.oecd.org1948-<strong>2008</strong>: Palestine colonisée - peuple dépossédé.Action de rue à Genève (photo: DF).suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>5


Nouveaux avions de combat:A quoi sert une police del’air ?Dans les discussions qui entourent la question de l’armée de l’air, la notion de « police aérienne »émerge souvent. Qu’est-ce en réalité ?La force aérienne ne joue pas seulement un rôledans le cas de la défense classique contre une attaquehypothétique. Sous le titre «police aérienne», les stratègesde l’armée conçoivent différentes activités égalementen temps de paix. Pourtant, aucune de cesactivités ne suffit à justifier l’achat de nouveaux avions.Voyons pourquoi.Lutte contre le terrorismeScénario «9/11»: des terroristes kidnappent unavion et veulent le diriger sur un bâtiment de l’Officefédéral. La force aérienne intervient et empêche l’attaque.Analyse: entre le moment où la surveillance aérienneidentifie l’avion civil et celui où l’attaque estportée, ne se passent que quelques minutes. Mêmepour la force aérienne la plus capable du monde, il y atrès peu de temps pour empêcher l’af<strong>fr</strong>ont.Police du transport aérienScénario: la radio d’un avion de loisir est coupée, lepilote perd son orientation et prend la direction del’aéroport de Zürich-Kloten. Sur demande de la surveillanceaérienne civile, la police de l’air de l’arméeguide l’avion égaré jusqu’à la piste d’atterrissage, pourempêcher des collisions avec d’autres avions de ligne.Analyse: une telle situation arrive il est vrai de temps àautre et une intervention est donc nécessaire dans detels cas. Toutefois, des avions de combat haute technologiene conviennent guère pour ce type de tâche, oudu moins ne sont pas nécessaires (voir le paragraphe«incident grave»). En Autriche par exemple, des hélicoptèreset des avions de type Pilatus prennent parfaitementen main ce rôle.Surveillance de l’espace aérienScénario: Les USA mènent une guerre au Proche-Orient et transportent du matériel de guerre d’Allemagneau Koweit. Le plus court itinéraire passe par laSuisse. Pour contourner l’interdiction de survols militairessur notre pays, les USA annulent secrètement desvols civils et font voler au lieu de cela des avions detransport militaires sur la même voie. Analyse: Pendantla guerre en Irak, de telles violations de notre espaceaérien ont été officiellement constatées. Si on estconvaincu que la Suisse doit empêcher de tels survols,on sait aussi que la Suisse n’a pas besoin de nouveauxavions de combats, les avions actuels suffisant largementpour se charger de telles missions d’identification.Et surtout, ironie du sort, on peut douter de lavolonté politique d’entreprendre réellement quelquechose contre des violations de notre espace aérien : leconsentement tacite du Conseil fédéral face à l’affairedes survols et transits des avions de la CIA l’a tristementmontré.La force aérienne suisse provoque«un grave incident»Le 2 mars 2006, un petit avion privé du type PiperSeneca décolle par mauvais temps d’Egelsbach enAllemagne avec comme objectif Lugano. Quelquesinstants plus tard, le pilote anonnce à la tour de contrôlequ’il modifie sa destination et veut atterrir à Locarno.Ses batteries sont à plat 45 minutes après le décollage,ce qui coupe sa radio. L’avion n’est plus visible sur leradar de la surveillance de l’espace aérien. Il vole alorssans indications précises sur les hauteurs de la Suisseet devient un risque pour la sécurité du trafic aériencivil. De ce fait, la surveillance de l’espace aériensuisse demande l’aide militaire. Mais les deux avionsde combat Tiger F-5 chargés d’escorter l’avion sontcontraints d’abandonner peu de temps après, leursréserves d’essence arrivant au bout.Incident graveRentrent alors en piste deux FA-18… Un des pilotesde FA-18 se met devant l’avion privé et essaye de leforcer à atterrir à Lugano. Le pilote de l’appareil ne privéne comprend pas le comportement du pilote militairecar du fait que les vitres latérales de son avion sontgivrées, il n'a pas remarqué la manoeuvre qui sedéroulait autour de lui. Il suit donc les indications que luia données la sécurité aérienne civile et atterrit en toutesécurité à Locarno. Selon le Bureau d’étude des accidentsaériens, les militaires n’ont rien compris auchangement d’aéroport prévu par la surveillance del’espace aérien. Ce n’est que par chance que la situationne s’est pas terminée en tragédie. Dans sonrapport final, le Bureau d’étude des accidents aériensa traité l’affaire de «grave incident». La revue allemandespécialisée «Pilote et avion» renforce ce jugement:«Cet événement montre surtout à quel point lesavions de combat militaires sont inadéquats pour desmissions de police de l’air.»Patrick Angele, trad.: GMsuisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>7


suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>8Pas de chef, pas de programme d'armement:L'armée dans l'impasseLes mésaventures militaires de ces derniers mois ne sont pas les causes mais plutôt des symptômesde la crise que traverse l’armée suisse. L’armée est en crise parce qu’à bientôt vingt ans de la fin de laguerre <strong>fr</strong>oide et dans le contexte de la «guerre globale contre le terrorisme», les conceptions stratégiquessur lesquelles l’armée fondait sa légitimité se trouvent dans une impasse. L’armée semble même avoirperdu définitivement sa fonction idéologique en tant qu’institution dépositaire de l’identité nationale.Après les accidents mortels, après les limogeages des chefs de l’aviation militaire puis du commandant enchef de l’armée, après les cris d’alarme de hauts gradés sur les disfonctionnements dus à de prétendus manquesde moyens, le Conseil national a même rejeté tout le programme d’armement <strong>2008</strong>. Les velleités de l’UDC dejouer le rôle d’opposition ont encore aggravé les difficultéspour Samuel Schmid. Le projet d’ «Armée XXI»voulait garder l’ancienne conception stratégique de ladéfense militaire autonome tout en y ajoutant lesnouveaux engagements de sécurité intérieure avecune ouverture accrue pour les engagements à l’extérieur.Une structure pour un rôle totalementdépasséBien qu’ils aient été réduits des deux tiers depuis1989, les effectifs de l’armée suisse (220'000 soldats)sont encore de la même taille que ceux de l’arméeitalienne ou que celle de l’armée <strong>fr</strong>ançaise qui sortira dela réforme annoncée cette année. Pourtant l’Italie ou laFrance comptent sept à neuf fois plus d’habitants quela Suisse et leurs armées sont engagées sur plusieurs<strong>fr</strong>onts en Afghanistan, au Liban, en A<strong>fr</strong>ique. Les effectifsde armée suisse sont totalement disproportionnésaussi en comparaison à d’autres pays européens neutreset non membres de l’OTAN. On a deux fois lenombre de soldats de l’Autriche, quatre fois celui de laSuite de la page 6Fin mai de cette année, le ministre de la défenseSamuel Schmid a annoncé dans la «Sonntagszeitung»que la capacité de combat à terre est encore un«critère» mis en stand by dans l’évaluation des nouveauxavions de guerre. En d’autres termes: la capacitéde bombarder reste en option et constitue uncritère de décision. Entre nous, ça se traduit plutôt par:on veut les bombardiers, mais on ne veut pas en parler.Reto Moosman, trad.: GM1 "Operatives Feuer aus der Luft kann hoch präzise sein bezüglichder Wirkung, der Kollateralschäden und der Reaktionszeit. Dabeibildet eine Staffel Kampfflugzeuge mit relativ wenigen Präzisionswaffenund Zusatzgeräten (z.B. Zielbeleuchtungsbehälter) eineVollkompetenz für die Existenzsicherung und für eine robusteFriedensunterstützungsmission. Entscheidendes Erfolgskriteriumfür einen Aufwuchskern operatives Feuer für den Verteidigungsfallist das Durchführen des Targeting-Prozesses und der daraufausgerichtete Einsatz der Luftaufklärung. Die Vollkompetenzoperatives Feuer für die Existenzsicherung und die Friedensförderungwürde damit gleichzeitig einen Aufwuchskern für den Verteidigungsfalldarstellen." Michael Grünenfelder, Chef Luftwaffendoktrin,"Weiterentwicklung der Luftwaffe bis 2015: eine Strategie"Air Power Revue, n.1, Oktober 2003, p. 28.Suède ou encore neuf fois celui de l’Irlande. Leseffectifs de l’armée suisse correspondent à la conceptionde la défense plus ou moins autonome du territoirenational dans le cas d’une invasion militaire au coursd’une guerre en Europe. Avec la construction de l’Unioneuropéenne cette conception est devenue totalementabsurde. Les responsables de la politique de sécuritéeux-mêmes affirment qu’une menace militaire n’estqu’une hypothèse très éloignée dans le temps. Maispour garder l’appui de la droite nationaliste, qui reste unpilier fondamental pour le soutien à l’armée, les réformesArmée 95 et Armée XXI ont réduit les effectifs maisn’ont pas touché le fondement des structures de l’arméequi correspondent à cette conception : la défensedu territoire national, l’obligation de servir et le systèmede milice.Nouveaux engagements problématiquesà l’intérieur et à l’extérieurCes dernières années, l’armée a multiplié les engagementsà l’intérieur. Au service de garde devant lesambassades à Berne, Genève et Zurich, s’est ajoutéela protection des réunions annuelles des puissants dela planète au Forum économique de Davos (une manifestationprivée) ainsi que les grands déploiements detroupes lors du G8 en 2003 et des championnats defootball de l’UEFA en <strong>2008</strong>. Ces engagements depolice, de plus en plus contestés au sein même del’armée, ne sauraient constituer une perspective d’avenirpour l’armée. L’aide en cas de catastrophe non plus.Les jours de service prêtés pour aider lors de catastrophesreprésentent moins du 0,3% du total et uneprotection civile bien organisée serait encore mieux àmême d’effectuer ce travail.Les problèmes et les obstacles sont importantsaussi en ce qui concerne les engagements à l’extérieur.Le bilan du principal déploiement de troupessuisses à l’étranger (la «Swisscoy» au Kossovo) estloin d’être convaincant. Le protectorat des arméesoccidentales n’a pas su empêcher l'expulsion de plusde 200'000 personnes des minorités rom et serbes duKossovo. Dix ans après la «guerre humanitaire» del’OTAN, il est évident que les efforts pour donner uneperspective de paix devraient se concentrer beaucoupplus sur l’intégration politique, le soutien à l'économieet aux structures démocratiques que sur la prolongationdu déploiement militaire. Plus généralement, l’évo-


lution de l’armée suisse vers l’intégration dans desstructures militaires internationales est plus que problématique.La structure militaire très largement dominanteen Europe, c’est l’OTAN. Les pays européensqui essayent de constituer une armée européenne (la«force de réaction rapide») sont de toute manière liésà l’OTAN. Le principal problème de ces entités militaires,c’est qu’elles interviennent en premier lieu pourassurer les intérêts stratégiques des pays membres etnon pas pour défendre une hypothétique légitimitéinternationale. Cette dernière se trouve vidée de sasubstance justement par les guerres lancées par lespays de l’OTAN au Kossovo, en Afghanistan et en Irak.En Suisse, la droite national-populiste s’oppose à lacollaboration militaire internationale parce que celaconstituerait un désaveu cinglant de son idéologieisolationniste. Chez les socialistes, les dirigeants duparti plaident ouvertement pour une armée interventionnisteà l’étranger. C’était déjà la position défendueen 2001 dans la campagne de votation (financée parl’UBS) pour autoriser les engagements armés à l’étranger.Aujourd’hui, avec le bilan très négatif des interventionsoccidentales en Afghanistan et en Irak, l’interventionnismemilitaro-humanitaire se vend beaucoup moinsbien auprès d’une large partie de la base du parti ainsique dans l’opinion publique en général.La Suisse n’est plus une arméeIl y a probablement une raison encore plus profondeà la crise de l’armée. Cette raison n’est qu’indirectementliée au rôle concret de l’armée, elle a beaucoupplus à voir avec son rôle idéologique, voire “identitaire”.Ce rôle s’était forgé surtout avec l’union sacrée autourde l’armée lors de la Deuxième Guerre mondiale. Laguerre <strong>fr</strong>oide, malgré les contestations pacifistes desannées soixante, avait permis d’entretenir ce rôleidentitaire. En 1988, dans le message sur l’initiativepopulaire «Pour une Suisse sans armée et une politiqueglobale de paix» le Conseil fédéral affirmait encore«La Suisse n’a pas une armée, elle est une armée». Levrai succès de la première initiative du <strong>GSsA</strong>, c’était dedonner un coup quasi fatal à ce rôle identitaire. Plusd’un tiers des Suisses l’avaient clairement désavouédans l’urne.L’abandon de vieilles certitudes est toujours problématique.Cela est d’autant plus vrai dans le contexteactuel marqué par l’insécurité sociale, économique etenvironnementale. Mais des facteurs déterminants sontvenus à manquer ces dernières années pour le maintiende l’identification avec l’armée. Contrairement auxpuissances européennes jusqu’en 1945 ou à l’UnionSoviétique dans la période de la guerre <strong>fr</strong>oide, l’imaged’une menace extérieure clairement identifiable faitdéfaut aujourd’hui. La nouvelle menace du terrorismene permet plus de reproduire cette fonction. En premierlieu parce qu’il est de plus en plus évident que lesarmées et les guerres ne sont pas un instrument apteà “vaincre” le terrorisme. En deuxième lieu, de par sanature internationale, le terrorisme concerne la Suisseau même titre que tous les autres pays. Le terrorismen’est donc pas en mesure de susciter le réflexe identitairetraditionnel qui a servi pour affirmer une “identité”propre, à utiliser pour opposer “nous les Suisses” aux“autres” qui nous menaceraient.Modernisation militaire mal enpointLa double impasse et la perte du rôle identitairepour l’armée se retrouvent aussi dans la difficulté defaire accepter le projet d’achat des nouveaux avions decombat. Aujourd’hui une large majorité de l’opinionpublique y est opposée. L’aviation militaire est le symbolepar excellence de toute armée. L’achat des nouveauxavions ménage les deux conceptions évoquéesplus haut: une aviation militaire dernier cri est unélément central de toute armée de défense «forte etcrédible» et la capacité d’attaque au sol, une caractéristiquecommune aux trois modèles actuellement encours d’évaluation, est indispensable aussi pour participerà des opérations «robustes» de soutien à la paixà l’étranger (voir l’article Pourquoi des chasseursbombardiers? à la page 6).Depuis quelques années, bien avant l’éviction deChristoph Blocher du Conseil fédéral, la double impassedes conceptions militaires produit au parlementdes blocages partiels des projets de renouveau del’armée, sans toutefois amorcer une réelle remise enquestion de la défense nationale militaire. Dans lafoulée de cet été mouvementé pour l’armée et en vuedes débats sur le programme d’armement 08, on aentendu le président du Parti Socialiste Suisse of<strong>fr</strong>ir sa«collaboration constructive» en matière militaire auxpartis de la droite non-UDC. On voit à l’exemple de laFrance, après la mort de dix soldats <strong>fr</strong>ançais enAfghanistan, à quelle vitesse le délire sécuritaire de laguerre tous azimuts «contre le terrorisme et pour laliberté et nos valeurs» peut s’imposer dans le discourspolitico-médiatique. Les discours des dirigeants bourgeoishelvétiques «éclairés» qui plaident pour la coopérationmilitaire avec les armées occidentales pourfaire face aux «nouvelles menaces au niveau international»ne sont pas très différents.Tobia Schnebli1948-<strong>2008</strong>: Palestine colonisée - peuple dépossédé. Action derue à Genève 17.05.<strong>2008</strong> (photo: DF).suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>9


suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>10L’armée en discussion au parlement:Armée: qui veut quoi ?Morceaux choisis du débat spécial consacré à l’armée lors de la session d’automne du Conseilnational, le 1 er octobre <strong>2008</strong>.Un grand nombre d’entreprises internationales et nationales,des banques et des compagnies d’assurances choisissentde s’établir en Suisse parce qu’ici règnent la stabilité,la sécurité et la neutralité. L’armée contribue de manièredéterminante à maintenir la sécurité. Thomas Hurter (UDC,SH)L’armée n’est pas opérationnelle parce que les méthodes,les procédures et les règlements ont été copiés del’OTAN sans prendre en compte que l’armée suisse est unepetite armée de défense et qu’elle n’est pas engagée dansdes pays tiers de manière multifonctionnelle. AlexanderBaumann (UDC, TG)La défense connaît un regain d’importance parce qu’auCaucase, nous avons fait l’expérience de la vitesse aveclaquelle une situation en apparence pacifique peut escalader.(…) Les guerres chaotiques et les actions terroristessont aussi parmi les principaux dangers aujourd’hui. Pourcela nous avons certainement besoin d’une forte armée demilice capable de monter la garde simultanément devant detrès nombreux objets publics: les gares, les sites de productiond’énergie, les in<strong>fr</strong>astructures de grande importance etc.et cela pendant de longues périodes. Hans Fehr (UDC, ZH)Qu’arrivera-t-il en Suisse quand tous les dispositifs desécurité européens seront en état d’alerte parce qu’ici et là onconstate que les axes de communication sont menacés ouendommagés, que des centrales électriques sont sabotées,que des portions entières du territoire voire des régions seretrouvent sans courant? A ce moment là on ne pourra pasdire « nous sommes neutres ». (…).Samuel Schmid, conseillerfédéral.Je parle ici de la garde armée avec la cartouche dans lachambre.(…) Monsieur le conseiller fédéral, vous pouveztout de suite corriger quelque chose d’extrêmement dangereux,car maintenant, avec six cas en quelques mois, on nepeut pas dire qu’on ne sait pas. Yvan Perrin (UDC, NE).C’est en forgeant que l’on devient forgeron. Nos soldatsdoivent pouvoir s’exercer également sur les places d’armesétrangères, puisqu’en Suisse les écologistes et les paysansinterdisent l’accès au moindre arpent de prairie pour touteéventuelle manoeuvre. Nos soldats doivent aussi apporterleur appui à la police contre le chaos pouvant surgir au WorldEconomic Forum, en cas de catastrophes naturelles et lorsd’attaques terroristes. L’armée et ses buts doivent être prisau sérieux dans cette salle et non pas utilisés pour des jeuxpolitiques. L’armée, c’est la défense; l’armée, c’est la sécurité;l’armée, c’est l’intérêt national; l’armée, c’est la cohésionnationale; l’armée, c’est aussi du travail! Fulvio Pelli (chef dugroupe radical, PRD, TI)Aussi les derniers engagement de l’armée ont eu dusuccès. Je pense aux catastrophes naturelles qui ont étémaitrisées avec l’aide de l’armée. Je pense aux championnatsd’Europe, Il faudrait aussi remercier l’armée pour cela.(…) Le romantisme pacifiste a toujours amené à des réveilsdouloureux, Monsieur Lang ; l’histoire le démontre ! ArthurLoepfe (PDC, AI)Le PRD demande d’augmenter qualitativement et quantitativementles capacités militaires pour la promotion de lapaix. Pour contribuer de manière efficace à la stabilisation,les troupes de promotion de la paix doivent cependantpouvoir intervenir rapidement. Peter Malama (PRD, BS)Face aux défis de l’immigration ou aux dangers climatiques,par exemple, nous pouvons en principe nous limiteraux moyens civils, surtout en cas de circonstances imprévisibles,en signe d’appui aux autorités civiles. Nous ne sommestoutefois pas d’accord non plus avec ceux qui veulentlimiter les moyens de faire face à tous ces défis aux seulsmoyens civils. Les moyens militaires doivent être utilisés sicela s’avère nécessaire. La promotion internationale de lapaix par des moyens militaires doit être une des missionsdans lesquelles nos efforts doivent être accrus. RicardoLumengo (PS, BE)Les coûts de fonctionnement [de l’armée de conscription]engloutissent la plupart des moyens financiers et laissenttrop peu de marge financière pour les investissements demodernisation. L’armée suisse doit se transformer en unearmée de 50 000 militaires, (…) Nos propositions de réformesen deux mots: efficacité et effectivité au lieu de folklore etmarche à vide. Evi Allemann (PS, BE).Nous devons réduire l’armée. (…)Nous aussi, nous parlonsde système de milice. Mais avec le présupposé quedevront accomplir le service seulement ceux qui voudront lefaire de manière volontaire. Nous aurons alors des effectifsplus petits. Nous aurons des coûts d’exercice moindres etnous aurons alors une armée combative, en mesure deréaliser efficacement les tâches que nous voulons lui confier.Werner Marti (PS, GL)Le projet de politique de sécurité moderne, que nousdemandons au Conseil fédéral d’élaborer, doit tenir comptedes nouveaux risques et intégrer l’égalité entre les hommeset les femmes. La mise en place d’un service volontaire, civilou militaire, pour toutes et tous remplirait ces deux objectifs.En apportant sa pierre à la construction de l’égalité entre lessexes, l’armée doit aujourd’hui contribuer à mettre un termeà la plus vieille guerre du monde, celle qui, absurdement,oppose les hommes aux femmes. Maria Roth-Bernasconi(PS, GE)L’armée et le réarmement ne constituent pas une réponseadéquate aux défis de notre époque. Ueli Leuenberger(Verts, GE)La bourgeoisie politique de ce pays n’a jamais été aussidivisée qu’aujourd’hui au sujet de l’armée. La chose la plusintelligente à faire dans cette situation de crise, c’est un arrêtde marche militaire, une pause de réflexion civile, un moratoirefinancier. Jo Lang (Verts, ZG)1948-<strong>2008</strong>: Palestine colonisée - peuple dépossédé.Action de rue à Genève (photo: DF).


La constitution idéale:Essai de proposition pourles questions de paixMalgré des écrits innombrables, l’humanité a encore peu de textes fondateurs. La déclarationuniverselle des droits de l’homme est l’un d’entre eux. Les textes religieux peut-être aussi. Mais aussimagnifiques soient-ils, ils ne sont pas tous exempts de violence. Les constitutions, à leur mesure ontun peu ce rôle. Toutes les civilisations y ont recours et toutes leurs composantes essentielles seretrouvent de l’une à l’autre. Leur portée pratique est importante et elles s’améliorent encore, tant par lesdroits qu’elles accordent que par les objectifs qu’elles se fixent. Permettez que nous participions à ceteffort par quelques humbles propositions (en italique) 1 .L’existence d’un préambule est logique et nécessaire.« … Désireux de faire de la paix une valeurdurable et universelle et résolus à la réaliser par desmoyens pacifiques… nous nous donnons la constitutionque voici:». Le style, s’il est beau et lisible importepeu. Le contenu transpose une valeur dans la réalité.Il en indique le moyen.Les droits fondamentaux font partie de toute constitution.Ils sont en quelque sorte le lien d’amour - ou dumoins devraient-ils exprimer et définir la relation heureuse- entre le peuple et ses autorités. Ils doiventgarantir la paix et dans une certaine mesure, ils le fontdéjà. Le droit à la paix s’appelle actuellement le droit àla sûreté de sa personne 2 . Il doit toutefois être développéet précisé. «Chaque être humain a le droitinaliénable de vivre en paix. Ce droit implique enparticulier le droit à une éducation favorisant la promotionet la réalisation de la paix, le droit à la sécurité et audésarmement, le droit de vivre à l’abri de la peur et dela propagande pour la violence, le droit d’avoir accès àdes procédures permettant de résoudre les conflitssans dommage ou violence supplémentaires, le droit àl’objection de conscience ou le droit de ne pas voir sesinventions utilisées à des fins militaires. La paix estaussi un devoir; elle est une responsabilité individuelle,collective et institutionnelle. Afin de mettre en œuvre ledroit à la paix, l’usage de la force est strictementréglementé. Il ne peut en être fait usage que dans lecadre de la loi, en dernier recours et si une préventionsuffisante a néanmoins échoué. Tout usage de la forcedoit faire l’objet d’un rapport public. Toute personne esten droit de faire vérifier et le cas échéant de faire cesseret réparer une atteinte au droit à la paix ou un usage dela force» 3 . La liste du contenu du droit, si elle estouverte à d’autres possibilités, n’est que secondaire.Par contre, tout droit pour être efficace, doit s’accompagnerd’un ou de plusieurs moyens pour le faire valoiret le faire progresser. Les droits fondamentaux peuvents’accompagner de devoirs. La paix est certainementune valeur empreinte de réciprocité et de responsabilité.Toute constitution contient une partie sur l’organisationet les tâches de l’État: «Dans ses activités, l’Étatfait prévaloir la paix et la justice 4 . Il assure l’ordre publicet veille à son respect par l’éducation et la prévention.Dans son action, il fait preuve de retenue et de modérationafin de servir d’exemple. Il met en œuvre etsoutient les moyens nécessaires à la médiation, à lacréation d’espaces de dialogue et de façon générale ilfavorise l’éradication de la violence».La paix est un choix qui concerne toute la société,y compris dans ses structures étatiques. Il est donclogique que l’État incite et participe aux efforts de paix.Comment le faire mieux que sous l’influence d’uneconstitution qui exprime le droit à la paix de tout unchacun?Christophe Barbey1 Cet article fait suite à d’autres faits sur le thème « paix etconstitutions » parus dans notre journal. http://www.gssa.ch/spip/spip.php?rubrique62 Art. 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme et art.5 de la convention européenne des droits de l’homme.3 Il n’est pas anodin de concéder la possibilité de faire un usageréglementé de la force. Mais il n’est pas non plus dans monintention de tolérer une réalité où la force et la violence seraientprésentes ou nécessaires. Par ailleurs, ce serait une erreur defaire porter le blâme de la violence sur la personne qui l’exprimealors que l’on sait que notre civilisation, engendre, tolère ouparfois encourage des violences structurelles moins visiblesmais tout aussi graves. (Ex.: on meurt plus en raison desinégalités sociales, de la faim et la misère, que par la violence oula guerre). Enfin, si la violence existe de part et d’autre, en ce quiconcerne ici l’Etat, il est possible de la réguler et donc de la fairediminuer. C’est l’option choisie.4 Formulation reprise de la constitution vaudoise (art. 6 IIc).Dans le cadre de l’élection à l’assemblée qui va réécrirela Constitution de la République et canton de Genève, le<strong>GSsA</strong> s’engage à promouvoir les conditions de l’émergenced’une véritable culture de paix: éducation à la paix,recherche de moyens civils et non-violents pour résoudre lesconflits, refus de la violence par les autorités, liberté de manifester,etc. Il tentera, par le biais d’élus ou de lobbying, d’inscrire desprincipes constitutionnels qui répondent à ces idées.Plusieurs membres du <strong>GSsA</strong> (nous mentionnons ici celleset ceux qui se sont manifesté-e-s) se présentent sur plusieurslistes et nous vous appelons à les soutenir en choisissant unedes listes auxquelles ils sont affiliés, et pourquoi pas en effectuantun panachage pour des soutiens personnels :- Dommen Bridget, liste n°13, «Femmes engagées, professionnelleset citoyennes»- Durand Frédéric, Favarger Philippe et Monod Michel, listen°18, «Associations de Genève»- Budry Maryelle, Katz Alison, Künzi Daniel et Schnebli Tobia,liste n° 4, «SolidaritéS et Gauche en Mouvement»suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>11


suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>12Initiatives et referendums:Exercice des libertés publiqueset récolte de signaturesL’été dernier, un militant du <strong>GSsA</strong> qui récoltait dessignatures au Parc de la Grange à Genève s’est vuinterdire de poursuivre la récolte par deux agentsmunicipaux qui exigeaient une autorisation. Sûr de sonbon droit, mais ne souhaitant pas envenimer l’affaire -la foule commençait à s’agiter - le militant en questioncessa ses activités. Comme nous, militants du <strong>GSsA</strong>,avons toujours récolté des signatures à Genève sansdemander d’autorisation, et très conscients que larécolte de signatures pour une initiative ou unreferendum est un droit politique fondamental, nousavons vérifié la situation légale, et découvert leréglement cantonal genevois F 3 10.03, reproduit ciaprès.Incidemment, dans le recueil systématique, ceréglement n’apparait pas sous la cote A6 „Droits politique“,mais dans le chapitre sur la „tranquillité publique“,ce qui explique peut-être pourquoi il n’est pasfacile à détecter. Quoi qu’il en soit, comme on leconstate ci-après, la récolte de signatures n’est passoumise à autorisation sur le domaine public.Etat de GenèveRéglement concernant la tranquillité publiqueet l’exercice des libertés publiques (11) (RTP)F 3 10.03Chapitre II (11) Exercice des libertés publiquesArt. 11A (11) Distribution, récolte de signatures.La distribution ou la vente d’écrits ou autressupports d’expression de la liberté d’opinion, ainsique la récolte de signatures à l’appui d’une initiativepopulaire, d’une demande de référendum oud’une pétition, ne sont pas soumises à autorisationlorsqu’elles sont effectuées par une ou des personnesisolées.Art. 11B (11) ManifestationL’organisation d’une réunion ou d’une manifestationfait l’objet d’une autorisation du départementdes institutions (16) qui en fixe les modalités,autant que possible d’entente avec les organisateurs.Art. 11C (11) Réserve de l’ordre publicLe département des institutions (16) peut subordonnerà des conditions particulières ou, exceptionnellement,interdire une distribution ou unevente d’écrits ou autres supports d’expression dela liberté d’opinion, une récolte de signatures àl’appui d’une initiative populaire, d’une demandede référendum ou d’une pétition, une réunion ouune manifestation analogue si elle représente unemenace pour l’ordre public.Les deux agents mentionnés ci-dessus avaientdonc tort, et cela nous a incités à écrire en date du 17septembre <strong>2008</strong>, au Conseiller Administratif de la Villede Genève Pierre Maudet pour le prier de bien vouloir„rappeler à ses services en général, et aux agentsmunicipaux en particulier, les termes de ce réglement“.A l’heure de mettre sous presse, le <strong>GSsA</strong> n’a pas reçude réponse.Réponse ou pas, la prochaine fois que vous, militantsgenevois, irez récolter des signatures dans lecanton de Genève, ne manquez pas de vous munird’une copie du réglement ci-après.Plus largement, il serait utile d’examiner la situationailleurs en Suisse. Pour l’heure, nous savons que leTribunal Administratif du canton de St-Gall (TA-SG) atout récemment débouté la Ville de St-Gall, qui s’étaitcrue autorisée non seulement à restreindre les autorisationsdemandées par nos collègues, en <strong>fr</strong>équence eten lieux de récolte, mais aussi à exiger un émolument.En bref, et en termes plus choisis, le TA-SG a dit: il n’ya pas besoin d’autorisation lorsque une à trois personnesrécoltent à un endroit donné, et en plus, c’estgratuit.Eric PeytremannImpressumParaît minimum 4 fois par an.Impression: Atar S.A., GenèveMise en page: J. SommerhalderTraductions: G. Morel (GM), E. Peytremann (EP)Correction: E. PeytremannTirage: 3'800 exemplairesAnnexes: Dépliant du Courrier et bulletin deversement, du <strong>GSsA</strong>Abonnement: 20.- par an à verser auCCP 12-11508-<strong>2.</strong> Les membres du <strong>GSsA</strong> sontabonnés d’office.Articles et lettres: à adresser au secrétariatromand du <strong>GSsA</strong>, CP 151,1211 Genève 8,fax: 022/320 69 49, E-mail: gssa@gssa.chProchain délai de rédaction: 2 décembre <strong>2008</strong>


Contre le nouvel avion ...il n'y a qu'une solution ...suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>13


suisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>14Afghanistan: victimes civilesLes <strong>fr</strong>appes aériennes provoquentun revirement de l’opinionpublique et nuisent aux efforts deprotectionLe nombre de civils tués en Afghanistan lors des bombardements aériens des forces des Etats-Uniset de l’OTAN a presque triplé entre 2006 et 2007, problème aggravé par les récentes <strong>fr</strong>appes aériennesmeurtrières qui ont alimenté un revirement de l’opinion publique, selon un nouveau rapport de HumanRights Watch publié aujourd’hui. Le rapport condamne aussi l’utilisation par les Talibans de « boucliershumains », qui constitue une violation des lois de la guerre.Bien que depuis leur apparition en juillet 2007, deschangements opérationnels préconisés par HumanRights Watch aient réduit le nombre de victimes civiles,des tragédies continuent à se produire, par exempleles <strong>fr</strong>appes sur une fête de mariage le 6 juillet <strong>2008</strong> etle bombardement du 22 août <strong>2008</strong> sur Azizabad, quiont nui gravement au soutien local des efforts desforces internationales pour assurer la sécurité enAfghanistan.Le rapport de 43 pages, «‘Troops in Contact’: Airstrikesand Civilian Deaths in Afghanistan» («‘Troupes aucontact’: Frappes aériennes et mort de civils enAfghanistan»), analyse le recours aux <strong>fr</strong>appes aériennespar les forces des Etats-Unis et de l’OTAN et lesvictimes civiles causées par ces <strong>fr</strong>appes, en particulierquand elles sont effectuées pour pallier le manque deforces terrestres et dans des situations d’urgence.Human Rights Watch a observé que les <strong>fr</strong>appes aériennesplanifiées faisaient peu de victimes civiles,tandis que presque toutes les victimes avaient étécausées par des bombardements non planifiés.«Les <strong>fr</strong>appes aériennes des forces de réactionrapide se sont traduites par un nombre plus élevé devictimes civiles, puisque chaque bombe lâchée sur deszones peuplées augmente la probabilité d’une erreur»,a déclaré Brad Adams, directeur pour l’Asie à HumanRights Watch. «Les erreurs commises par les Etats-Unis et l’OTAN ont fait chuter de façon spectaculaire lesoutien de la population au gouvernement afghan et àla présence des forces internationales censées apporterla sécurité aux Afghans.»Le rapport décrit la façon dont les forces insurgéesont contribué aux pertes civiles causées par les <strong>fr</strong>appesaériennes en déployant leurs forces dans desvillages habités, parfois dans l’intention précise de seprotéger elles-mêmes contre des représailles, ce quiconstitue une grave violation des lois de la guerre.Human Rights Watch a relevé plusieurs cas où lesforces des Talibans ont intentionnellement utilisé descivils comme boucliers pour empêcher des attaques dela part des forces sous commandement américain oude l’OTAN.En 2006, 929 civils afghans au moins ont été tuésdans des combats liés au conflit armé. Parmi eux, 699au moins sont morts au cours d’attaques menées parles Talibans (par exemple des attentats suicide etautres attaques illégitimes qui prennent des civils pourcible) et 230 au moins sont morts au cours d’attaquesmenées par les forces américaines ou de l’OTAN.Parmi ces derniers, 116 ont été tués par des <strong>fr</strong>appesaériennes de l’OTAN ou des forces américaines. En2007, 1633 civils afghans au moins ont péri lors decombats liés au conflit armé. Parmi eux, 950 environont péri au cours d’attaques menées par diversesforces insurgées, dont les Talibans et Al-Qaïda. Aumoins 321 d’entre eux ont été tués par des <strong>fr</strong>appesaériennes américaines ou de l’OTAN. Ainsi, les victimesciviles provoquées par les <strong>fr</strong>appes aériennes desforces américaines et de l’OTAN ont presque tripléentre 2006 et 2007.Au cours des sept premiers mois de <strong>2008</strong>, 540 civilsafghans au moins ont été tués dans des combats liésau conflit armé. Parmi eux, 367 au moins ont péri aucours des attaques menées par les diverses forcesinsurgées et 173 sont morts au cours des attaques desforces américaines ou de l’OTAN. Au moins 119 d’entreeux ont été tués par des <strong>fr</strong>appes aériennes desforces américaines ou de l’OTAN. Pour toutes lespériodes citées, Human Rights Watch a utilisé leschif<strong>fr</strong>es disponibles les plus prudents.Human Rights Watch a critiqué la faiblesse desréactions des autorités américaines lorsqu’il y a desvictimes civiles. Avant même l’ouverture d’enquêtessur les <strong>fr</strong>appes aériennes ayant causé des pertesciviles, les autorités américaines nient souvent immédiatementtoute responsabilité pour ces morts de civilsou bien en rejettent la faute sur les Talibans. Lesenquêtes menées par les Etats-Unis ont été unilatérales,laborieuses, et elles ont manqué de transparence,affaiblissant au lieu de les améliorer les relations avecles populations locales et le gouvernement afghan. Unsystème défectueux de paiement de dédommagementsn’a pas offert de compensation suffisante etopportune pour aider les civils affectés par les attaquesaméricaines.


«Les Etats-Unis doivent mettre fin aux erreurs quiprovoquent la mort de tant de civils», a insisté Adams.«Les Etats-Unis doivent aussi assumer leurs responsabilités,par exemple en of<strong>fr</strong>ant des dédommagementsconvenables, lorsque leurs <strong>fr</strong>appes aériennestuent des civils afghans. Si le fait que les Talibansutilisent des boucliers humains joue un rôle dans lamort de certains civils, les Etats-Unis ne devraient passaisir ce prétexte alors qu’ils auraient pu prendre demeilleures précautions. Après tout, ce sont leurs bombesqui tuent.»Les conséquences des <strong>fr</strong>appes aériennes vont audelà des morts de civils. Par exemple, une enquête dugouvernement afghan a révélé que deux attaques surune période de trois jours à partir du 30 avril 2007 dansle district de Shindand avaient entraîné la destructionde nombreuses maisons. Dans chacun des cas examinéspar Human Rights Watch où des <strong>fr</strong>appes aériennesavaient touché des villages, de nombreux civils ont dûquitter le village à cause des dégâts subis par leursmaisons et de crainte de nouvelles <strong>fr</strong>appes. Parfois, leshabitants de villages voisins fuient aussi, craignantd’autres <strong>fr</strong>appes sur leurs villages. Ceci a entraîné ungrand nombre de personnes déplacées à l’intérieur dupays.Pour répondre aux inquiétudes de la population etaux plaintes du Président Hamid Karzaï, en juillet 2007la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF)dirigée par l’OTAN a annoncé plusieurs changementsdans sa tactique de sélection de cibles. Parmi ceschangements, on relève l’emploi de munitions pluspetites, le fait de différer des attaques contre des lieuxoù des civils peuvent être touchés, et le fait de transmettreles fouilles des maisons à l’Armée nationaleafghane. L’examen des indices disponibles suggèreque ces changements ont eu quelque impact, puisqu’ily a eu une chute significative du nombre de victimesciviles causées par des <strong>fr</strong>appes aériennes dans ladeuxième moitié de l’année 2007, alors même que laquantité globale de bombes lâchées avait augmenté.Human Rights Watch a salué ces changementsdans la sélection de cibles, mais est toujours préoccupépar les morts de civils qui continuent à êtreprovoquées par les <strong>fr</strong>appes aériennes, en particulier dufait que le nombre de <strong>fr</strong>appes aériennes a augmenté defaçon spectaculaire et que le nombre de morts et deblessés a bondi cet été.Human Rights Watch a appelé les Etats-Unis etl’OTAN à répondre au bilan de plus en plus lourd decivils tués par des <strong>fr</strong>appes aériennes non programmées,et à résoudre les problèmes persistants del’évaluation des dommages collatéraux sur le terrain etl’application contradictoire de leurs Règles d’engagement.«Les récentes <strong>fr</strong>appes aériennes qui ont tué de trèsnombreux Afghans montrent clairement que le systèmeest encore défectueux et que les civils continuentà payer le prix fort», a observé Adams. «Les morts decivils causées par les <strong>fr</strong>appes aériennes sont un argumentde recrutement pour les Talibans et risquent dedétruire les efforts internationaux pour apporter unesécurité fondamentale au peuple d’Afghanistan.»Article de Human Rights Watch, publié le 8.09.<strong>2008</strong>Nouvelle boutique associative « Ayni »produits du commerce équitable et bioTee-shirts, jeans, pulls en coton bio, cosméthiques, produits naturels, artisanatbolivien (céramiques, sacs,…), laines d’alpaca, bijoux, lessive et produits de nettoyageécologiques, et bien d’autres choses encore!3, rue John Grasset, 1205 Genève (proche place des Augustins et maternité)Horaires: mardi-vendredi 10h-18h30 / samedi : 13h-18h30Tél : 022 321 93 92www.projetswaki.ch/ayni et info@projetswaki.chsuisse sans arméeSeptante-neuvième numéro, automne <strong>2008</strong>15


suisse sans arméeOù joindre le<strong>GSsA</strong> Permanence Service Civil etproblèmes militaires:tous les mardis de 12h à 14hau tél.:026/925 80 66(Christophe Barbey)Email: permanence@gssa.chInformations complètes surhttp://www.gssa.ch/ A Genève:Secrétariat romandc/o <strong>GSsA</strong> Genèvecase postale 1511211 Genève 8Adresse:Maison des Associations17, rue des Savoises (1 er étage)1205 GenèveTél.:022/320 46 76Fax: 022/320 69 49E-mail: gssa@gssa.chInternet: http://www.gssa.ch/ccp: 12-11508-2 A Lausanne:<strong>GSsA</strong> VaudGeorges Tafelmacher22, ch. de la Côte1009 Pully021/728 65 71E-mail: etafdelacote@hispeed.ch A Zürich:Secrétariat nationalGSoA, case postale 1038031 Zürich01/273 01 00fax: 01/273 02 12Internet: http://www.gsoa.ch/A commander au <strong>GSsA</strong>Livres (vaste choix au secrétariat):«La Suisse sans armes», Roman Brodman (1975) ........................ 5.-Livre photos Peace, Jean-Marie Benjamin ..................................... 5.-«Que nos valeurs sont universelles et que la guerre est jolie»,Collectif (1999) ........................................................................... 20.-«Reconstruction après la guerre: L'exemple de Pakrac(Croatie)», Astrid Astolfi (1999) ................................................... 25.-«Manifester, vos droits», J.-M. Dolivo et C. Tafelmacher (2003) .... 5.-«Sur les cendres de 1989», Paolo Gilardi (1998) ......................... 24.80«La non-militarisation et les pays sans armée: une réalité»,C. Barbey (2001) ......................................................................... 15.-«Aimez vos ennemis», traité de communication pacifique etnon-violente, Michel Monod (2006) ............................................. 20.-«Service civil - un témoin», association suisse des civilisteswww.civil.ch (2006) ..................................................................... 29.-«Pour une histoire sans trous de mémoire», (répression parl'armée, GE 1932), Ch. Heimberg et al., éd. <strong>GSsA</strong> (1992) .......... 5.-«Le citoyen-soldat: aux origines d'un mythe»T. Schnebli, éd. <strong>GSsA</strong> (97) ........................................................... 5.-«Léon Coquillard: divisionnaire de l’après 26 novembre»,(1 ère B.D. antimilitariste de Zep, père de Titeuf), éd. <strong>GSsA</strong> (90) . 1<strong>2.</strong>-DVDs:«Question de conscience», film documentaire de MatthiasSolenthaler. Permanece du Service Civil, Genève (2007),portrait de dix civilistes suisses (42 min.) .................................... 20.-"Route 181, <strong>fr</strong>agments d'un voyage enPalestine-Israël" par M. Khleifi et E. Sivan (4 DVDs) .................. 69.-Journal:«Une Suisse sans armée» du n° 1 à 78 (le numéro) ...................... 1.-Autocollants:«WAR is not the answer» ............................................................... <strong>2.</strong>-«L’armée, ça tue, ça pollue, ça rend con!...» .................................. 1.-Pin’s:Fusil brisé ........................................................................................ 5.-GSoA/<strong>GSsA</strong> - avec vache ............................................................... 5.-Matériel divers:Briquet «Suisse sans Armée» ......................................................... 3.-Briquet «L'armée ça tue, ça pollue, ça rend con! ...», noir .............. 3.-Véritable couteau suisse «Suisse sans Armée» ........................... 25.-Couteau porte-clés «Suisse sans Armée» .................................... 15.-Petite vache gonflable pour enfants .............................................. 15.-Affiche «Si tu veux la paix, prépare la paix» ................................. 15.-Drapeaux arc-en-ciel Peace / Pace / Salam (arabe) /Shalom (hébreu) ........................................................................... 10.-Jeu de cartes "Le régime Bush" .................................................... 1<strong>2.</strong>-JABcase postale 1511211 Genève 8T-shirts (M, L ou XL):N°1* «L'armée ça tue, ça pollue, ça rend con», blanc ou noir ...... 20.-N°2* «Quelle connerie la guerre», blanc chiné ou noir ................. 20.-N°6 «If war is the answer, the question must be fucking stupid»également taille S .................................................................. 25.-N°7* «A bas toutes les armées», blanc ou noir ............................ 20.-N°8* «Suisse sans armée», logo classique avec la colombepour les nostalgiques, blanc, rouge, bleu,également taille S .................................................................. 20.-* existent aussi en version 'femme'Vin:Gamay La Devinière bio-suisse, 7.5dl, étiquette <strong>GSsA</strong> .............. 15.- + port

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!