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Les enjeux d'une gestion territorialisée des risques technologiques

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apports aux procureurs après <strong>des</strong> accidents mortels dans lesquels devaient être analysées les incriminationsjudiciaires ; cela a cassé le système de connivence et fait que tout le monde ne progressait plus ensemble.Laure Bonnaud intervient en réponse à la question sur l’autorité indépendante et dit qu’il s’agit d’une questionrécurrente depuis le début du XIX e : ne pourrait-on pas dissocier l’instruction du contrôle ? À la fin du XIX e siècle,les personnes chargées de l’inspection pensaient que ce n’était pas une bonne idée pour <strong>des</strong> raisons decompétences : dans la phase d’instruction de dossier, on acquiert les compétences concernant l’installationclassée qui seront utiles pour le contrôle. Ce fut la réponse type pendant <strong>des</strong> années.Christian Folderer dit qu’en Pologne cela existe. L’équivalent de notre arrêté préfectoral est rédigé par un serviceadministratif de la préfecture qui fait de collage de textes nationaux et ensuite il y a un service d’inspection quisouvent doit interpréter <strong>des</strong> prescriptions générales.<strong>Les</strong> étu<strong>des</strong> de dangerPatrick Morandeau souhaite savoir s’il y a <strong>des</strong> difficultés pour obtenir <strong>des</strong> industriels les étu<strong>des</strong> de danger encours de révision pour l’élaboration <strong>des</strong> PPRT ?Christian Folderer dit que le 31 juillet 2008, le travail sera fini pour les PPRT. <strong>Les</strong> textes qui permettaient de direaux industriels ce qu’on voulait dans les étu<strong>des</strong> de danger datent de septembre 2005. En 2006 ou 2007, lesindustriels ont fourni <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de danger, mais il a fallu les reprendre et les évaluer. En Alsace, si les premièresétu<strong>des</strong> de danger avaient été prises pour argent comptant, la conséquence de la catastrophe d’AZF aurait été deréduire partout d’une bonne moitié l’étendue <strong>des</strong> zones couvertes par la maîtrise de l’urbanisation. Il y a eu <strong>des</strong>délais d’interprétation remontés au ministère qui a réagi par circulaires imposant la nécessité de refaire <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> de danger.Par exemple, un cas simple concerne le dépôt de liquide inflammable : la circulaire du 23 juillet supprime unaccident : celui du boil over 6 , et le remplace par la pressurisation du bac (ce qui revient à peu près au même parrapport aux effets). Il faut donc laisser aux industriels au moins six mois pour revoir leurs installations par rapportà <strong>des</strong> exigences nouvelles. Il n’est donc pas étonnant que seulement deux PPRT aient été approuvés et unevingtaine de PPRT prescrits.Risques et territoiresPascal Mallet, en tant que géographe de formation, a fait <strong>des</strong> recherches à la fin <strong>des</strong> années 1980 en Haute-Normandie. Il s’était étonné <strong>des</strong> supports d’information sur le territoire qu’avaient les inspecteurs <strong>des</strong> installationsclassées. Aujourd'hui, dans ce métier, comment appréhende-t-on le territoire (sources d’information, outils). Il faitainsi écho à la circulaire de décembre 2006 sur les métho<strong>des</strong> d’estimation <strong>des</strong> populations dans les étu<strong>des</strong> dedanger.Pour Christian Folderer, ce n’est pas de leur ressort, et ils ne sont pas outillés pour cela. Ils connaissent lesétablissements inspectés, pour la suite, c’est la DDE qui s’en occupe.Pascal Mallet insiste sur le fait que, dans l’instruction de l’étude de danger, ce n’est pas la DDE qui instruit, maisles inspecteurs <strong>des</strong> installations classées.Christian Folderer précise que la connaissance de l’environnement sert à l’industriel pour donner une estimationdu nombre de personnes qui sont dans les périmètres de danger (par rapport aux PPRT) et pour chiffrer lenombre de personnes potentiellement exposées (moins de 10, de 10 à 100, 100 à 1000, plus de 1000). Unematrice permet de dire si l’installation est acceptable ou non, mais ils n’ont pas d’outils très performants dedénombrement <strong>des</strong> personnes.Pascal Mallet indique que c’est un sujet récurrent. Aujourd'hui, grâce aux connaissances scientifiques ettechniques, on connaît de mieux en mieux l’aléa et l’on a <strong>des</strong> modèles relativement représentatifs de ce quepourrait donner un accident industriel, mais il y a toujours un manque de connaissances concernant lespopulations et notamment celles <strong>des</strong> agglomérations. Il y a <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> dans les PPRT qui approchent ces<strong>enjeux</strong>, mais il y a encore beaucoup à faire.Christian Folderer cite Jacques Ballouey de la DDE du Rhin : « si la construction d’une maison a du retard, c’estla faute du plâtrier, c’est toujours le dernier qui doit s’expliquer ».6Un boil over est un phénomène de moussage de grande ampleur impliquant <strong>des</strong> réservoirs aériens et résultant de la vaporisation d’eauliquide contenue dans un réservoir en feu. Ce phénomène est à l’origine de violentes projections de liquide enflammé et de la formationd’une boule de feu.22

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