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Les enjeux d'une gestion territorialisée des risques technologiques

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DébatsJean-Pierre Galland ouvre les débats en disant que la science de l’analyse <strong>des</strong> <strong>risques</strong> <strong>technologiques</strong> ne cessede progresser, mais qu’en même temps elle contraint de plus en plus à une obligation de vulgarisation, de miseen place de groupes de discussions, de mises en commun avec <strong>des</strong> populations qui sont peu informées et assezperdues. Un <strong>des</strong> <strong>enjeux</strong> majeurs de la mise en œuvre de la loi Bachelot est donc peut-être ce travail devulgarisation et d’information en direction <strong>des</strong> différents acteurs et de la population.Pour Bruno Cahen, l’absence d’ouverture de ces espaces de discussions est une <strong>des</strong> causes d’incompréhensionface, par le passé, à l’interdiction de construction et une <strong>des</strong> causes d’explosions potentielles du système en casd’accident. Cette vulgarisation est un <strong>des</strong> moteurs de l’évolution et elle lance un certain nombre de défis surl’adaptation <strong>des</strong> acteurs et, avec la complexité croissante, elle nécessite <strong>des</strong> investissements en temps et enargent bien supérieurs avec ce qui est réalisé. Mais l’enjeu le mérite.La disponibilité <strong>des</strong> données sur les associationsChabane Mazri s’adresse à B. Cahen à propos <strong>des</strong> différences d’opinions et de positionnement constatées ausein <strong>des</strong> associations nationales et locales, il souhaite savoir sur quelles bases de travail, d’analyse oud’entretiens, il a pu aboutir à ces résultats et si ces résultats sont disponibles.Bruno Cahen répond que les résultats reposent sur une série d’entretiens et <strong>des</strong> consultations écrites. N’étantplus au ministère de l’écologie, il ne sait pas si ces documents sont disponibles. Des archives existent sûrement,mais peut-être pas avec les comptes-rendus systématiques <strong>des</strong> entretiens. En revanche, il n’existe pas de règleconcernant la conservation <strong>des</strong> notes. Le bureau <strong>des</strong> <strong>risques</strong> de la DPPR sait peut-être si les archives ont étéconservées et si elles sont consultables. On peut aussi retrouver <strong>des</strong> informations à ce sujet dans lesconsultations réalisées aussi bien pour la préparation de la loi Cochet que pour la loi Bachelot. Peut-être peut-onaussi interroger les associations. <strong>Les</strong> associations nationales, et c’est normal, avaient un peu comme lessyndicats <strong>des</strong> visées qui dépassaient le contexte local et qui dépassaient aussi le contexte du risque. <strong>Les</strong>associations locales avaient les mêmes visées, mais elles voulaient aussi principalement la réduction du bruit et<strong>des</strong> pollutions. C’est une première typologie de différences. Une autre typologie de différences est liée à la plusou moins grande proximité pour les associations locales, ou plutôt pour leurs membres à titre individuel, avec untraumatisme lié à la réalisation du risque, qu’il soit technologique ou naturel.Sur le déni du risque usuelChabane Mazri demande, à propos d’un certain nombre de sujets critiques, notamment sur les <strong>risques</strong> ayant une« espérance » mathématique équivalente, mais dont les proportions en probabilité et en gravité étaient trèsdifférentes, si l’on peut savoir à quoi a abouti cette réflexion au ministère.Bruno Cahen dit que sur le baromètre IRSN 8 sur la perception <strong>des</strong> <strong>risques</strong> qui vient de paraître, on retrouve <strong>des</strong>préoccupations comme le sida ou les maladies infectieuses, mais ils sont en septième ou huitième position,même la grippe aviaire n’inquiète plus. Mais ce risque peut revenir en numéro un s’il se produit un décès pargrippe aviaire en France ou près de ses frontières. Cet effet de seuil fait bien la transition avec un autre point dela question posée : comment traiter <strong>des</strong> <strong>risques</strong> similaires mais n’ayant pas du tout la même caractéristique ? Ona, dans un cas, une faible probabilité et une forte gravité et, dans l’autre, une forte probabilité et une faiblegravité. C’est un <strong>des</strong> problèmes qui faisaient que les <strong>risques</strong> dits majeurs, faisant l’objet de PPRT, par rapportaux <strong>risques</strong> de santé et de sécurité au travail, sont exactement dans ce cas. Des accidents sont quotidiens (lesaccidents de chantier par exemple) et font un bien plus grand nombre de morts chaque année que s’il y avait unaccident de type AZF chaque année. Mais l’acceptabilité sociale est très différente.La perception du public sur ces sujets tendrait à dire, de façon très caricaturale : « laissons à la limite prendre unrisque d’accident dans l’usine, même si cela tue <strong>des</strong> gens, plutôt qu’à nombre de morts équivalent ou àdommages équivalents, un accident de type AZF tous les ans ». On sait que lorsqu’on travaille dans une usine,on prend <strong>des</strong> <strong>risques</strong>, et c’est plus facilement accepté par l’opinion publique.8Depuis 1988, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publie chaque année un « baromètre de la perception <strong>des</strong> <strong>risques</strong>et de la sécurité » qui repose sur une enquête auprès d’environ mille personnes représentatives de la population française. <strong>Les</strong> résultatsmontrent une stabilité remarquable de l’opinion sur un certain nombre de thèmes et, en contraste, quelques situations en évolutionsensible : ainsi, l’édition 2007 du baromètre confirme la montée progressive <strong>des</strong> préoccupations environnementales et climatiques.43

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