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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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« Puis-je vous aider ?- Avez-vous un numéro de votre journal en date du 17 novembre 1911 ?- Oh, mon Dieu, ça remonte loin. » El<strong>le</strong> plissa <strong>le</strong>s lèvres. « Je peux vousdonner une photocopie, mais <strong>le</strong>s originaux sont à la Société historique de l'État.- Je n'ai besoin que de voir la page 3.- Si vous vou<strong>le</strong>z bien attendre, cela va prendre environ un quart d'heure deretrouver <strong>le</strong> film du 17 novembre 1911 et de passer la page qu'il vous faut sur lamachine à photocopier.- Merci. Au fait, y a-t-il par hasard un annuaire du Colorado par professions ?- Certainement. » El<strong>le</strong> fouilla sous <strong>le</strong> comptoir et posa sur la planche plastifiéeun petit annuaire.Donner s'assit pour <strong>le</strong> consulter tandis que la fil<strong>le</strong> disparaissait pour al<strong>le</strong>r faireses recherches.Il n'y avait pas trace d'une Fonderie Guthrie et Fils à Pueblo. Il passa aux T.Rien là non plus pour <strong>le</strong>s Forges et Ateliers Thor de Denver. C'était quand mêmebeaucoup demander, se dit-il, de trouver deux établissements existant encore au boutde presque quatre-vingts ans.Les quinze minutes s'écoulèrent et la fil<strong>le</strong> n'était pas revenue, alors il se mit àfeuil<strong>le</strong>ter l'annuaire pour passer <strong>le</strong> temps. À quelques exceptions près, il y avait trèspeu d'entreprises dont <strong>le</strong> nom lui était familier. Soudain il tressaillit. À la <strong>le</strong>ttre J sonregard tomba sur Jensen et Thor, métallurgiste à Denver. Il arracha la page, la fourradans sa poche et remit l'annuaire sur <strong>le</strong> comptoir.« Voici, monsieur, dit la fil<strong>le</strong>. Ce sera cinquante cents. »Donner paya et parcourut rapidement <strong>le</strong> gros titre dans <strong>le</strong> coin supérieur droitde la page photocopiée. C'était un artic<strong>le</strong> à propos d'une catastrophe minière.« C'est ce que vous cherchiez ? demanda la fil<strong>le</strong>.- Il faudra que je m'en contente », dit-il en s'éloignant.L'entreprise métallurgique Jensen et Thor était située entre la gare de triage dela ligne Burlington-Northern Pacific et la rivière de South Flatte. C'était unegigantesque horreur aux toits de tô<strong>le</strong> ondulée qui aurait masqué n'importe quelpaysage, sauf celui qui l'entourait. Dans l'atelier, des ponts roulants déplaçaientd'énormes longueurs de tuyaux rouil<strong>le</strong>s d'une pi<strong>le</strong> à l'autre, cependant que desemboutisseuses martelaient <strong>le</strong> métal dans un fracas infernal que <strong>le</strong>s tympans deDonner avaient du mal à supporter. Les bureaux étaient installés sur un côté, derrièredes murs de béton insonorisés creusés de hautes fenêtres cintrées.Une charmante hôtesse à la poitrine plantureuse l'escorta <strong>le</strong> long d'un couloircouvert d'une épaisse moquette jusqu'à un vaste bureau aux murs lambrissés. KarlJensen fit <strong>le</strong> tour de son bureau pour venir serrer la main de Donner. Il était jeune -pas plus de vingt-huit ans -, <strong>le</strong>s cheveux longs, une moustache soigneusement tailléeet il portait un costume à carreaux de bonne coupe. Le type même du diplômé del'Université de Californie.« Merci de prendre <strong>le</strong> temps de me recevoir, M. Jensen. »Jensen eut un sourire prudent. « Ça semblait important. Un importantpersonnage de Washington et tout ça. Comment pouvais-je refuser ?- Comme je vous l'ai expliqué au téléphone, je vérifie d'anciennes archives. »Le sourire de Jensen pâlit un peu. « Vous n'êtes pas des contributionsdirectes, j'espère. »

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