n’est fonctionnel.Une variante de cette méthode, plus restrictive, consiste à ne comptabiliser que les dispositifs delavage des mains situés à proximité des latrines – et ainsi à en déduire le pourcentage d’écolesdont les élèves sont susceptibles de se laver les mains à un moment critique précis. Avec cetteméthode, le taux tombe à 1,9%. En effet, parmi les écoles avec lave-mains seules une sur quatreen a à côté des latrines. Or l’on sait que les élèves font rarement l’effort de se laver les mains ausavon après avoir déféqué si le dispositif n’est pas facilement accessible au sortir des latrines.Les données laissent penser qu’il existe un lien entre organisation de séance d’éducation àl’hygiène (sur le lavage des mains) et présence de savon dans l’école. Sur les 217 écolesdisposant de savon, 76% sont des écoles qui dispensent de telles sessions aux élèves. Al’inverse, parmi les écoles ne dispensant pas de sessions aux élèves, seules 17% mettent dusavon à disposition. On peut donc en déduire les enseignements dispensés ont un effet positif surles actes des enseignants en faveur de l’hygiène. Malheureusement ces sessions ne sont passuffisantes puisque sur 444 écoles les dispensant, seules 165 disposaient de savon au moment del’enquête (soit 37%). Le geste n’accompagne donc pas toujours la parole.Equipement en lave-mains par régionEquipement en lave-mainsExistenceTotalenquêtéesMilieuurbainMilieururalLave-mains 32 % 57 % 27 %Lave-mainsfonctionnels8 % 13 % 7 %Problèmes constatés au niveau des lave-mainsEloignement par rapportaux latrinesAbsence de savon enquantité suffisanteAbsence d'eau enquantité suffisanteAbsence de tracesd'utilisationSaleté / mauvais état demarche0% 20% 40% 60% 80% 100%Localisation des lave-mains17%14%19%28%22%A proximité deslatrinesDans le bureau dudirecteur / aumagasinDans les salles declassePlus loin dans la courDevant les salles declasse / autre endroit22
La seconde méthode pour mesurer le lavage des mains au savon a consisté, dans les écoles où ledispositif était complet, fonctionnel et situé à proximité des latrines, d’observer le comportementdes élèves au sortir (ou aux alentours !) des latrines. On calcule donc ici non plus une proportiond’école où le lavage des mains est pratiqué, mais une proportion d’élèves qui le pratiquent dansles écoles où les conditions sont réunies. Cet exercice a été fait à chaque fois lors de la récréationdu matin et jusqu’à 20 minutes après la fin de celle-ci 14 . La pratique de 7 029 élèves a ainsi étéobservée.Les résultats sont cohérents avec ceux obtenus par la première méthode : 5,3% des filles se sontlavé les mains au savon, et 4,9% des garçons. La pratique est donc à peine plus courante chez lesfilles. Par contre elle est 3 à 4 fois plus courante en milieu urbain qu’en rural. On note toutefoisl’exception des écoles enquêtées à Bama<strong>ko</strong> dont 0% des élèves se sont lavés les mains au savon(on a vu plus haut qu’aucun dispositif fonctionnel n’y avait été trouvé).Pratique du lavage des mains au savon(comparaison des résultats des méthodes 1 & 2)Méthodes1a. Existenced’un dispositiffonctionnel1b. Dispositiffonctionnel età proximitédes latrines2a. Pratiqueobservée chezles filles2b. Pratiquesobservéeschez lesgarçonsTotalenquêtéesMilieuurbainMilieurural6,5 % 12 % 7 %1,9 % 4 % 2 %5,3 % 11 % 4 %4,9 % 12 % 3 %Déterminants du lavage des mains au savonPratique du lavage des mains au savon chez lesfilles, par région (méthode 2)Dans 18 écoles enquêtées, la proportion des élèves observée se lavant les mains au savon estsupérieure à 80%. Des sessions d’éducation à l’hygiène avaient été menées dans 80% d’entreelles : cela peut constituer un facteur explicatif. Mais l’observation trop évidente de l’enquêteur ouune instruction discrètement donnée aux élèves par un enseignant peut aussi expliquer cephénomène. Quels sont les déterminants du lavage des mains au savon ? Mise à part lafonctionnalité du dispositif, il est difficile de faire une analyse approfondie sur la base des donnéescollectées lors de cette enquête compte tenu du trop petit nombre d’élèves se lavant véritablementles mains au sortir des latrines, et du fait que leur comportement n’ait été observé qu’au sortir deslatrines uniquement. Une étude plus spécifique est menée actuellement sur ce sujet dans le cadrede Dubai Cares (l’étude de Save the Children dans les CAP 1 et 2 de Sikasso, qui sera suivie d’uneétude à plus grande échelle). Mais les hypothèses sont nombreuses : manque de surveillance dela part des adultes, manque d’habitude, obstacle de certaines croyances, relativité du sentiment desaleté, méconnaissance des vertus du savon comparativement à l’eau simple, etc.14 Pour pouvoir observer les filles qui, parfois, préfèrent attendre la reprise des cours pour aller aux toilettes,surtout quand celles-ci ne sont pas séparées.23