Enseignement et rechercheHenry Jenkins 26 , professeur au MIT, imagine des unités d’enseignement conçuessur les modèles YouTube ou Wikipedia : des départements qui “permettraient ledéploiement rapide d’expertises dispersées et la reconfiguration des champs”. Denouveaux usages apparaissent dans le paysage éducatif, mais attention là encoreà l’illusion de facilité : selon le philosophe Fernando Savater, « Internet n’éduquepas, il nécessite même une éducation préalable ». Olivier Ertzcheid, dans son blogAffordance 27 , distingue plusieurs éléments caractéristiques d’une “science 2.0”, etnotamment la possibilité d’annoter et commenter des publications scientifiques(notamment les collections Open Acess Plos One 28 ) ou de nouveaux modes d’interrogationdes bases de données (interface Hubmed sur la base médicale Medline).Marie France Blanquet 29 , maître de conférence en sciences de l’information, distinguele travail coopératif du travail collaboratif. En matière d’apprentissage, letravail coopératif réalisé par chaque équipe contribue à une œuvre collective, oùle rôle de chacun est défini de façon claire. L’apprentissage collaboratif résulte dutravail individuel soutenu par des activités de groupe ou d’équipes, de façon soupleet ouverte. Ce type de travail se base sur les capacités de communication etd’interaction de chacun. L’écriture collective des articles composant l’encyclopédieWikipédia en est un exemple.Plusieurs expérimentations d’usage des blogs et podcasts ont été tentées à l’Université.A Lyon II, des étudiants ont pu enregistrer des cours sur un Ipod, pourdiffusion en podcast sur leurs blogs. A l’Université Catholique de Lille, les étudiantsde Jean-Paul Pinte 30 , chargé de l’innovation pédagogique, doivent alimenter régulièrementun blog. Pour ce chercheur spécialiste de la veille en éducation, le renouveaudes méthodes d’enseignement se traduit par le rôles des “EnseignantsConnecteurs et étudiants pronétaires”.LibrariesLa “bibliothèque 2.0” place elle aussi l’utilisateur au centre, et ce à travers plusieurstypes d’expérimentations : de l’utilisation des logiciels de messagerie instantanéepour échanger avec les utilisateurs, à l’intégration de tags pour enrichir les catalogues,en passant par des interfaces de consultation simplifiées… De nombreuxblogs de bibliothécaires ( Bibliobsession 31 ) permettent de suivre l’état de l’art. Labibliothèque de l’Université d’Albany est allée jusqu’à publier un manifeste du bibliothécaire2.0 32 .COMMENT IDENTIFIER UN SITE WEB 2.0 ?Est-ce que le site sur lequel vous naviguez ou l’application que vous utilisez est“Web 2.0” ? Quelle importance pourrait-on répondre…Toutefois, un site de cettegénération offrira plus de possibilités à vous, l’utilisateur ! Pour reconnaître un telsite, quelques caractéristiques sont à retenir :- le type de site : il appartiendra à l’une des grandes familles citées plus haut : ilsera blog, bookmark ou réseau social, mashup ou page personnalisable : bref, ilpermet de partager et de diffuser du contenu aisément. Le site peut être lui-mêmeune application Web 2 ou en intégrer des “briques”. Exemple: un site Corporate quihéberge des blogs de ses salariés et/ou diffuse son actualité via un fils RSS.- le rôle de l’utilisateur : le site Web 2 vous permet de participer, de personnaliseret de collaborer : vous pouvez en effet ajouter des commentaires, écrire un billet,lire un flux RSS, noter (voter) ou annoter un article, télécharger ou “uploader” desimages, des vidéos, écouter un podcast. Ces sites proposent souvent des interfacespersonnalisables : couleurs, style, organisation de l’affichage du contenu….- la navigation : elle est plutôt simplifiée par rapport aux sites de première génération.Les menus sont plus légers, un flux RSS est toujours proposé et un nuagede tags est souvent présent.- le testeur c’est vous : non content de faire apporter une partie de son contenupar l’internaute, un service Web 2.0 fait en plus souvent tester ses applications àses utilisateurs et est donc fréquemment en version bêta (voire alpha): une bêtapublique ou privée (l’internaute fait alors partie d’un petit cercle d’initiés, dans lesecret des dieux).w w w . d i g i m i n d . c o mb o s t o n - l o n d o n - p a r i s - g r e n o b l e - r a b a t
Les applications Web 2.0pour la veille et la recherched’informationsLES TYPES D’APPLICATIONSPour le veilleur et le chercheur d’information, les applications du Web 2.0 sontriches, tant dans les possibilités offertes par leurs interfaces que dans le contenudiffusé. Mieux connaître ces services permettra de trouver davantage d’information(ou autrement), de gagner du temps, de mieux partager voire d’être plus visiblesur le web.Vous l’aurez compris, le web 2.0 se fonde essentiellement sur la notion de partage,de participation et de collaboration entre les individus. Ce n’est pas forcémenttoujours facile, possible voire autorisé dans le monde professionnel. Mais partagerc’est aussi à terme pouvoir recevoir…bookmarks sociaux les plus utilisés, l’url désignant mes favoris est http://del.icio.us/slide68 . En naviguant sur Del.icio.us, vous pouvez accéder aux favoris mis enligne par des collaborateurs, amis ou inconnus qui partagent les mêmes intérêtset passions que vous. Leurs pages sont également identifiées par une url unique.L’ajout d’adresseL’ajout d’adresse s’effectue en se connectant directement sur le site de bookmarkingsocial ou, plus pratique, via une barre ou un bouton dédiés qui, intégrés àvotre navigateur facilitent l’ajout du site que vous êtes en train de visiter. Vous pouvezégalement trouver des icônes sur des pages web vous proposant d’ajouter unI. Partager et collaborera. Les Bookmarks sociauxLes bookmarks sociaux sont une des applications les plus caractéristiques du Web2 et en sont précurseurs. Apparus en 2004, ces services vous offrent la possibilitéde partager vos bookmarks c’est-à-dire vos favoris. Ainsi, après enregistrement leplus souvent gratuit, vous pouvez mettre en ligne tout ou partie de vos favoris(titre, adresse et description d’une page ou site) et les rendre potentiellementaccessibles aux internautes du monde entier, et du moins, aux utilisateurs de ceservice. Vous avez la possibilité de garder ces favoris privés en ne les partageantqu’avec vos proches ou seulement…vous-même.Ces applications sont au départ très simples et proposent ensuite, suivant lessites, plus ou moins de perfectionnements : il suffit d’ajouter le nom et l’adresse(url) de la page web qui vous intéresse, assortis des commentaires de votre choix.Ces adresses web sont rattachées à un espace qui vous est personnel, auquelvous accédez en vous identifiant. Cet espace personnel est identifiable via uneadresse précise. Par exemple, sur Del.ici.ous 33 (de Yahoo!), l’un des services deCe blog propose, via des icônes, l’ajout de ce billet dans les favoris de Del.icio.us ou les services sociauxd’actualités.Digimind WhitePaper – Web 2.0 for intelligence and information research | page 15