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"דיאלוג" - מגזין דן-לשוני - Ambassade de France

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Un Immortel à Tel AvivMarc Fumaroli, professeur au Collège et <strong>France</strong> etacadémicien en visite en Israël à l’occasion <strong>de</strong> la semaine<strong>de</strong> la francophonie, a répondu à nos questions.Propos recueillis par Maxime HugeuxQuelle est la place <strong>de</strong> lalittérature française dans lemon<strong>de</strong> d’aujourd’hui ?Marc Fumaroli : La littérature est uneopportunité pour la <strong>France</strong> et le français<strong>de</strong> continuer à exercer une autorité, unefascination et une sympathie très fortesur tous les peuples. Quand je vais auJapon ou en Chine, j’arrive tout <strong>de</strong> suitedans un milieu passionnépar nos écrivains et nosgran<strong>de</strong>s œuvres littéraires.Chaque fois, je suis trèsému <strong>de</strong> penser que cesécrivains nous ont valu,parfois plusieurs sièclesaprès leur mort, tant d’amis,<strong>de</strong> compatriotes <strong>de</strong> cœur.Quelle est la spécificité <strong>de</strong> la littératurefrançaise ?MF : Le charme <strong>de</strong> la littérature françaiseest son humanisme. Humanisme carelle admet qu’il n’y a pas une définitionunique <strong>de</strong> l’homme. La littérature française"Le charme <strong>de</strong>la littératurefrançaise est sonhumanisme"illustre qu’il y a autant d’hommes qu’il y ad’individus et qu’il y a autant d’expressionsd’un individu qu’il y a d’écrivains.Où en est la littérature françaiseaujourd'hui?MF : La <strong>France</strong> reste l’un <strong>de</strong>s pays où ledésir <strong>de</strong> se faire connaître par un livre estencore le plus intense et le plus violent.Même les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Républiquen’ont pas d’objectif pluspressé, dès s’être retirés,que d’écrire un livre.Chaque année, six ou septcents romanciers veulentconcourir pour que leurnom apparaisse. C’est lesymptôme que la <strong>France</strong>se considère comme un pays littéraire etque, pour rien au mon<strong>de</strong>, elle n’a renoncéà son ambition dans ce domaine.Quel est votre sentiment à l’égardIsraël ?MF : Je ne cache pas que j’ai été trèsheureux <strong>de</strong> faire ce court séjour pourdécouvrir Israël, et surtout les <strong>de</strong>uxgran<strong>de</strong>s villes que sont Jérusalem etTel Aviv. J’ai, par <strong>de</strong>s amis israéliens quihabitent à Paris, <strong>de</strong>s rapports très étroitsavec ce pays. Certains se sont battuspour la création <strong>de</strong> l’Etat d’Israël, etévi<strong>de</strong>mment ça crée <strong>de</strong>s liens avec Israëlet les Israéliens, un attachement certain.Comment je n'ai pas gagné l'écran plat<strong>de</strong> la dictée <strong>de</strong> la francophonieBenjamin HuguetLe 19 mars <strong>de</strong>rnier, la gran<strong>de</strong>dictée <strong>de</strong>vait être LE moment <strong>de</strong>la Semaine <strong>de</strong> la francophonie.Pris d'une affection inéditepour ma langue maternelle,je décidais <strong>de</strong> m'inscrire. Après <strong>de</strong>sannées <strong>de</strong> paresse à ne plus me fierqu'aux automatismes du correcteurorthographique <strong>de</strong> mon ordinateur, querestait-il <strong>de</strong> toutes ces heures passéesmollement avachi sur mon pupitred'écolier ?Le jour J, ren<strong>de</strong>z-vous à l'Institut français<strong>de</strong> Tel Aviv. Une centaine <strong>de</strong> personnespapotent dans la gran<strong>de</strong> salle. L'illustregrammairienne <strong>de</strong> l'université Saint-Louis<strong>de</strong> Bruxelles, Michèle Lenoble Pinson,s'avance sur l'estra<strong>de</strong>. "Chers amis <strong>de</strong>la langue française, le texte n'est pastruffé <strong>de</strong> difficultés. C'est une chanson <strong>de</strong>Jacques Brel : Le plat pays".La dictée corrigée, on me remet ma copie.6/10. Pas terrible. Pas <strong>de</strong> faute d'accordpourtant. Non, là où j'ai failli, c'est avecles points cardinaux qu'il fallait écrire,pour la plupart, sans majuscule. Un peuamer, je me suis penché sur cette loucheaffaire d'orthographe. Renseignementspris, il semblerait que les points cardinauxauraient pris une majuscule s'ils avaientdésigné, non pas une direction mais unerégion - comme le Nord, fameux pays <strong>de</strong>sCh'tis...Hum... Et si Jacques Brel n'avait passeulement décrit sa Belgique comme unplat pays exposé aux quatre vents, maiscomme une région tiraillée, d'ouest en estpar l'Ouest et l'Est, les <strong>de</strong>ux blocs <strong>de</strong> laGuerre froi<strong>de</strong> et, du nord au sud, coincéentre Ch'tis et Marseillais ? Alors, les pointscardinaux <strong>de</strong> sa chanson prendraient belet bien <strong>de</strong>s majuscules. Fort <strong>de</strong> cetteinterprétation <strong>de</strong> génie, je contacte MmeLenoble Pinson dans l'espoir <strong>de</strong> réviserma note.« Certes, on pourrait prêter ce genred'intentions 'politiques' à Jacques Brel.Mais aucun élément <strong>de</strong> sa chansonn'invite à le penser. D'autant que le poètejouait plus sur l'image, à la différence d'unBrassens ou d'un Devos qui insufflaienttoute leur subtilité dans les mots. Vousfaites fausse route cher monsieur ! »8 Dialogues # 30 Mars - Avril 2010

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