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Pour la Science - Direction des sciences du vivant - CEA

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particulier d’une longue nuit, qui ne re p r é-sente qu’un faible apport énerg é t i q u e ,s u ffit pour changer le comportement de<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte : par exemple, il empêche <strong>la</strong> floraisonchez une p<strong>la</strong>nte de jour court.Une fois de plus, c’est avec l’arabette<strong>des</strong> Dames et <strong>la</strong> méthode génétique quel’on a percé le mystère. A r a b i d o p s i s n ’ e s tpourtant pas un modèle idéal. C’est unep<strong>la</strong>nte de jours longs facultative : elle fleuritplus vite quand les jours sont longs (parexemple 16 heures de lumière ) : enviro nq u a t re semaines au lieu de huit ; mais ellen’a pas un besoin absolu de jours longs(elle peut fleurir quand les jours sontcourts). Or certains mutants d’arabette,dont le mutant constans (C O), ne perçoiventpas <strong>la</strong> photopériode et fleurissent avecre t a rd, même si les jours sont longs. Le gènec o n s t a n s, altéré chez le mutant C O, a étéidentifié, ce qui a permis d’analyser <strong>la</strong>répartition dans l’espace et dans le tempsde <strong>la</strong> quantité d’A R N messager et de <strong>la</strong> protéinecorre s p o n d a n t s .L’ARN et <strong>la</strong> protéine CO sont présentsdans les cellules de <strong>la</strong> feuille. Puisque lesmutants c o n s t a n s fleurissent tard i v e m e n t ,on peut en dé<strong>du</strong>ire que <strong>la</strong> protéine C Ostimule <strong>la</strong> floraison. Effectivement, <strong>des</strong>p<strong>la</strong>ntes où l’on provoque par génie génétiqueune forte synthèse de cette moléculefleurissent très vite. L’équipe de Georg eCoup<strong>la</strong>nd, de l’Institut Max P<strong>la</strong>nck deCologne, s’est donc penchée sur son moded’action. Elle a découvert deux pro p r i é t é sinatten<strong>du</strong>es. Tout d’abord, <strong>la</strong> quantité del ’A R N messager codant <strong>la</strong> protéine C O s u i tun rythme circ a d i e n : elle est élevée <strong>la</strong> nuit,baisse le matin et remonte en fin d’aprèsmidi.Ces oscil<strong>la</strong>tions sont quasiment lesmêmes que les jours soient courts ou longs.Elles se poursuivent pendant quelquesjours même dans l’obscurité totale : ellesne dépendent donc pas de <strong>la</strong> lumière, maisde l’horloge interne de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte.L’origine de<strong>la</strong> floraison : <strong>la</strong> feuilleÀ cette variation de concentration d’A R Nmessagers de C O, se superpose une régu<strong>la</strong>tionde <strong>la</strong> protéine C O elle-même par <strong>la</strong>l u m i è re. En effet, alors que certainesp rotéines restent stables <strong>du</strong>rant <strong>des</strong> heure sv o i re <strong>des</strong> jours dans les cellules, d’autre ssont dégradées (découpées puis re c y c l é e s )en quelques secon<strong>des</strong> par un complexeenzymatique, le protéasome. Or G. C o u-p<strong>la</strong>nd et ses collègues ont découvert que<strong>la</strong> protéine C O est stabilisée par <strong>la</strong> lumièreet dégradée par l’obscurité.Ainsi, <strong>du</strong>rant les pério<strong>des</strong> de jourscourts, l’A R N messager de C O n’est jamaisp ro<strong>du</strong>it en présence de lumière, ce quiempêche l’accumu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> pro t é i n e ,et <strong>la</strong> floraison. Au contraire, quand les jourss’allongent, il existe un moment, en find’après-midi, où <strong>la</strong> quantité d’A R N m e s-sagers est suffisante et où <strong>la</strong> protéine C Op ro<strong>du</strong>ite est stabilisée par <strong>la</strong> lumière. Ellepeut alors s’accumuler et activer <strong>la</strong> floraison(voir l’encadré ci-<strong>des</strong>sous).C’est donc <strong>la</strong> coïncidence entre <strong>la</strong> synthèsede l’A R N messager de <strong>la</strong> protéine C Oet <strong>la</strong> stabilité de cette dernière qui expliquel ’ e ffet de <strong>la</strong> photopériode sur <strong>la</strong> floraison.L a p rotéine C O était-elle le florigènere c h e rc h é ? Migrait-elle jusqu’à <strong>la</strong> pointede <strong>la</strong> tige ? Non. En effet, une autre protéine,F T (Flowering locus T), était aussiun florigène potentiel. Elle avait été identifiéeen 1999 conjointement par l’équipede Detlef Weigel, à l’Institut Salk de SanDiego, et celle de Takashi Araki, de l’Universitéde Kyoto, en tant que stimu<strong>la</strong>teurde <strong>la</strong> floraison. Une p<strong>la</strong>nte qui enest privée fleurit tardivement. Si auL E R O L E D E L A P H O T O P É R I O D EMéristème apica<strong>la</strong>efProtéine FDConcentrationde l’ARN messagerde <strong>la</strong> protéine COProtéine CObTigeMigration de<strong>la</strong> protéine FTcGèneFTProtéine FTdTube criblé8] Biologie végétale © <strong>Pour</strong> <strong>la</strong> <strong>Science</strong> - n° 381 - Juillet 2009

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