La nouvel<strong>le</strong> cuisinepour tousla restauration municipa<strong>le</strong> change d’ère avec la constructiond’une cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> intercommuna<strong>le</strong> ultraperformante, rue des cabœufs.c’est l’émerg<strong>en</strong>ce d’un service public partagé dans un équipem<strong>en</strong>trecourant aux techniques innovantes, dédié au goût et aux papil<strong>le</strong>sdes <strong>en</strong>fants et des adultes qu’el<strong>le</strong> nourrira dès la r<strong>en</strong>trée scolaire 2012.fournir <strong>le</strong>s prestations alim<strong>en</strong>taires à tous<strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants des éco<strong>le</strong>s maternel<strong>le</strong>s et élém<strong>en</strong>taires,el<strong>le</strong> nourrira éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s personnelscommunaux, <strong>le</strong>s c<strong>en</strong>tres de loisirs,<strong>le</strong>s personnes âgées…Le 17 mai dernier avait été posée, ruedes Cabœufs, la première pierre de lanouvel<strong>le</strong> cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> intercommuna<strong>le</strong>.À la r<strong>en</strong>trée scolaire 2012, <strong>le</strong> bâtim<strong>en</strong>tsera opérationnel. une quinzaine demois pour changer de statut, de capacité etde procédé technique. l’<strong>en</strong>jeu : bascu<strong>le</strong>r larestauration municipa<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> XXi e sièc<strong>le</strong>.Pour ce faire, G<strong>en</strong>nevilliers, saint-ou<strong>en</strong> etvil<strong>le</strong>pinte, <strong>en</strong> seine-saint-D<strong>en</strong>is, ont faitcause commune. six ans d’échanges et deréf<strong>le</strong>xion <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux premières –rejointes <strong>en</strong> 2010 par vil<strong>le</strong>pinte – pourmitonner un projet cohér<strong>en</strong>t, ambitieux etpragmatique, <strong>en</strong> adéquation avec <strong>le</strong>ursbesoins de moderniser <strong>le</strong>ur service publicde restauration col<strong>le</strong>ctive, tout <strong>en</strong> améliorant<strong>le</strong> service r<strong>en</strong>du.la création du syrec (syndicat pour la restaurationcol<strong>le</strong>ctive), <strong>en</strong> juin 2010, a <strong>en</strong>térinéce projet de 17 millions d’euros, dont2 800 000 euros apportés par la région i<strong>le</strong>de-France.l’<strong>en</strong>jeu <strong>en</strong> vaut la cuisson tantse posait la question de remplacer l’anci<strong>en</strong>necuisine du luth, construite il y a20 ans. tout comme cel<strong>le</strong> d’un saut qualitatif,gustatif et nutritionnel des repas préparéspour 4 000 couverts g<strong>en</strong>nevillois. a lafin de l’été, 11 500 repas seront confectionnéssur place par jour. À p<strong>le</strong>in régime, lacapacité sera de 15 000 repas. il s’agit d’anticiperla croissance démographique év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>dans <strong>le</strong>s trois communes. ÀG<strong>en</strong>nevilliers, par exemp<strong>le</strong>, un afflux d’<strong>en</strong>fantsdans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s a été pris <strong>en</strong> compte.Mais si la future cuisine sera <strong>en</strong> capacité deUne révolUtion alim<strong>en</strong>tairela grande nouveauté de cet équipem<strong>en</strong>t est<strong>le</strong> procédé de liaison réfrigérée différée, diteliaison froide. Grâce à el<strong>le</strong>, il devi<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong>de cuire <strong>le</strong>s alim<strong>en</strong>ts tout <strong>en</strong> conservant<strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>urs nutritives, alliée à uneplus value gustative indéniab<strong>le</strong>. « Nos troiscommunes <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t répondre à de nouveaux<strong>en</strong>jeux <strong>en</strong> terme de nutrition, tout <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>gageantdans une démarche de développem<strong>en</strong>tdurab<strong>le</strong> et <strong>en</strong> continuant de privilégier unesolution à caractère public », explique Bruno<strong>le</strong> saec, directeur de la restauration municipa<strong>le</strong>de G<strong>en</strong>nevilliers. <strong>en</strong> effet, la restaurationest un vrai service social de santépublique.À ces atouts m<strong>en</strong>tionnés s’<strong>en</strong> ajoute unautre. la mutualisation des moy<strong>en</strong>s32 > Janvier 2012
interview de Laur<strong>en</strong>t jouBert,responsab<strong>le</strong> de la cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>.« Plus de goûtdans <strong>le</strong>sassiettes »diminuera <strong>le</strong>s coûts de production. « Les<strong>en</strong>fants auront un choix plus varié de platsavec des produits plus finem<strong>en</strong>t préparés etcela, sans surcoût sur la facture de cantinepour <strong>le</strong>s par<strong>en</strong>ts », précise <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong>.l’impact du passage à la liaison froide nese limite pas à la cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>. <strong>le</strong>soffices cuisine dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s vont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tconnaître une révolution alim<strong>en</strong>taire.<strong>le</strong> nom d’abord. on par<strong>le</strong>ra désormais decuisine-relais. Depuis 2010, méthodiquem<strong>en</strong>t,chacun des quatorze offices estremis aux normes, réaménagé et équipé <strong>en</strong>fours, tab<strong>le</strong>s de cuisson et tab<strong>le</strong>s de travailà flux laminaire, chambres froides… Cinqrest<strong>en</strong>t à moderniser <strong>en</strong> 2012. s’y ajout<strong>en</strong>tà bâtim<strong>en</strong>t innovant, techniques innovantesMise <strong>en</strong> servicede la nouvel<strong>le</strong> cuisine<strong>en</strong> septembre 2012éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des travaux d’embellissem<strong>en</strong>tdans certains restaurants d’éco<strong>le</strong> commeà H<strong>en</strong>ri-Wallon et à Jean-lurçat <strong>en</strong> 2011.À <strong>le</strong>ur arrivée à l’éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s repas, livrés parla cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>, pourront ainsi êtreréchauffés dans <strong>le</strong>ur nouvel<strong>le</strong> cuisine,quelques minutes seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t avant d’êtreservis. Mieux, on pourra même cuire surplace <strong>le</strong>s viandes à gril<strong>le</strong>r comme <strong>le</strong>s steakshachés. selon son souhait, on pourra ainsidéguster une viande saignante ou à point.<strong>le</strong>s frites seront cuites in situ. la confectiond’<strong>en</strong>trée à base de crudités relèvera éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tdu ressort des équipes des cuisinesrelais,dont <strong>le</strong>s missions s’élargiss<strong>en</strong>t.Bon appétit. • frédéric LoMBardla cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> intercommuna<strong>le</strong> du syrec est un équipem<strong>en</strong>t de 6 200 m 2 sur deuxétages, équipé de deux accès donnant sur la rue des cabœufs et sur la future voieolympe-de-gouges. à bâtim<strong>en</strong>t innovant, techniques innovantes, avec une dissociationdes espaces <strong>en</strong>tre activités culinaires et administration, d’importants espaces destockages réfrigérés, une légumerie, un tunnel de braisage, des équipem<strong>en</strong>ts mobi<strong>le</strong>s etergonomiques, un espace d’observation visite isolé et vitré. <strong>en</strong> outre, la cuisinedisposera d’un système d’évacuation des déchets par aspiration dans deux conduitsdistincts, <strong>le</strong>s déchets organiques dans l’un et <strong>le</strong>s déchets d’emballage dans l’autre. <strong>le</strong>bâtim<strong>en</strong>t est construit selon une démarche de développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>, pour ce quiconcerne la gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets d’activités, du confort de travail,de la qualité sanitaire des espaces et de l’air.> Quel est <strong>le</strong>principe de laliaison froide ?La liaison froide estune méthode deconservation d’unproduit <strong>en</strong>tre safabrication et saconsommation. Pour<strong>le</strong> cas d’un plat chaud, celui-ci est cuit àbasse température à la cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>.Puis, une fois cel<strong>le</strong>-ci achevée, il s’agitimmédiatem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> abaisser rapidem<strong>en</strong>tla température. L’alim<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>suiteconservé <strong>en</strong> chambre froide, <strong>en</strong>tre 0 et + 2degrés. Puis il est conditionné sous-videet remis <strong>en</strong> température chaude – c’est-àdireréchauffé – dans la cuisine-relais del’éco<strong>le</strong>, juste avant sa consommation.> Quels sont ses avantages ?La combinaison de la cuisson à bassetempérature et de la liaison froide garantitla qualité gustative et nutritionnel<strong>le</strong> desalim<strong>en</strong>ts. À la manière des plats de nosgrands-mères, ceux-ci mijot<strong>en</strong>t <strong>le</strong> tempsnécessaire. Cette cuisson <strong>le</strong>nte et basse– de 55 à 90 °C – <strong>le</strong>ur permet de conserverla va<strong>le</strong>ur nutritive des différ<strong>en</strong>tsingrédi<strong>en</strong>ts. Au contraire de la liaisonchaude, qui impose de cuire <strong>le</strong>s alim<strong>en</strong>tsà haute température, détruisant ainsi unepartie de son cont<strong>en</strong>u nutritif.> À l’heure où la part du bio granditdans <strong>le</strong>s m<strong>en</strong>us des écoliers, lanouvel<strong>le</strong> cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> et la liaisonfroide r<strong>en</strong>dront-ils plus faci<strong>le</strong> sadiffusion ?Absolum<strong>en</strong>t. La liaison froide convi<strong>en</strong>tparfaitem<strong>en</strong>t au traitem<strong>en</strong>t des légumesfrais. Je p<strong>en</strong>se à tout ce qui est salade,carottes, tomates, choux, betteraves, etc.,servis <strong>en</strong> crudités. La cuisine c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>disposera d’une légumerie intégrée oùseront nettoyés, coupés, préparés <strong>le</strong>slégumes. Nous <strong>le</strong>s mettrons <strong>en</strong> poches« sous-vide », ce qui nous permettra de<strong>le</strong>s stocker <strong>en</strong> chambre froide jusqu’à21 jours. À <strong>le</strong>ur sortie, ils garderontla même fraîcheur et la même qualitégustative. Ce procédé nous permettraainsi d’<strong>en</strong>richir <strong>le</strong> choix des cruditéssur <strong>le</strong>s m<strong>en</strong>us des selfs scolaires.Janvier 2012 > 33