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VOL. 66, NO. 5 - aafi-afics - UNOG

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L’EXIGENCE DU DIALOGUE SOCIALpar Francis Blanchardancien Directeur général du Bureau international du TravailAu cours de la campagne pour l’élection duprésident de la République française et pour lesélections législatives qui l’ont suivie les 10 et 17juin 2007, le thème du dialogue social a été trèssollicité par tous les candidats. C’est une bonnechose. Un éminent journaliste, Michel Noblecourt,a été jusqu’à parler, dans une chronique, de« revanche de la démocratie sociale ». L’idée amême été avancée, par certains, d’inscrire dansla Constitution le principe de ce qu’il est convenud’appeler le « dialogue social ».Ce serait là un signal sans équivoque poursignifier que la France s’inscrit résolument dans ladémocratie sociale dont elle n’a cessé de seréclamer depuis la chute du mur de Berlin danslaquelle elle a vu la confirmation de son choixpour un modèle de société conjuguant un hautniveau de progrès économique et de justicesociale. La chute du mur de Berlin, le 8 novembre1989 n’est pas la fin de l’Histoire comme l’affirmaitun célèbre économiste américain, FrancisFukuyama, elle est le début d’une nouvelle phasemarquée par l’économie de marché à tout va.Le monde a certes tiré de grands bénéfices dumarché et de la mondialisation, mais force est dereconnaître que le prix en a été élevé pour lesplus faibles et les plus démunis de noscontemporains, tant dans les pays riches quedans les pays pauvres. La question se pose desavoir quel est le sens de la chute du mur deBerlin au terme d’un conflit idéologique qui aopposé pendant les années de la guerre froidel’Union soviétique et ses satellites non seulementà l’Occident mais à tous les pays attachés à larègle démocratique. Le sens en est, selon moi,celui du choix induit d’un modèle de société fondésur la liberté d’entreprendre et le respect desdroits de l’homme. Encore faut-il aller jusqu’aubout de cette logique et que le rapport entretravail et capital soit conforme à un minimum derègles et de normes.Faut-il en fixer le principe dans la Constitution,dans le cas de la France celle de la cinquièmeRépublique ? Une révision constitutionnelle sur untel projet serait pour le moins ardue. Ne serait-ilpas possible de procéder par analogie avec ceque la Conférence internationale du Travail a faiten 1998 en adoptant une Déclaration relative auxprincipes et droits fondamentaux au travail. Parcette Déclaration adoptée à l’unanimité par laConférence, les Etats membres se sont engagésà s’inspirer dans leur loi et leur pratique d’un soclede conventions fondamentales en matière deliberté syndicale, de négociation collective, delutte contre toutes les formes de discrimination.Nous sommes là au cœur du dialogue social. LesEtats membres se sont engagés en outre à rendrecompte de leur application même s’ils tardent àles ratifier dès lors qu’ils ont accepté, en adhérantà l’OIT, toutes les obligations découlant de laConstitution de l’Organisation.Voilà, me semble-t-il, un défi pour le président dela République française et son gouvernement etpour la classe politique issue des élections. Autredéfi : rallier les partenaires européens de laFrance à l’exigence du dialogue social.Francis BlanchardCet article de M. Francis Blanchard est publié avec l’aimable autorisation de l’auteur et de la Section des AnciensFonctionnaires du Syndicat du Personnel du BIT (NdlR).20

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