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livret de l'exposition Post Mortem - Helios

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1d - MÉMOIRE DES DÉFUNTSL’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières étapes du rituel consiste à réaliser un masque dudéfunt, qui permettra d’en conserver une image la plus fidèle possible.Le terme d’imago désigne à l’origine les masques en cire apposés sur levisage du mort, ornés <strong>de</strong> peintures et <strong>de</strong> pierres colorées, puis montéssur <strong>de</strong>s bustes et exposés dans <strong>de</strong>s niches ou <strong>de</strong>s armoires ménagéesdans l’atrium. Au fil du temps, ces masques font place à <strong>de</strong> véritablesportraits funéraires en pierre, dont les fouilles <strong>de</strong> Lyon livrent <strong>de</strong>nombreux exemples. La mise en scène <strong>de</strong> ces portraits dans les atriums<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s familles aristocratiques valorise l’ancienneté <strong>de</strong> leur lignée,proportionnelle au nombre d’images d’ancêtres (imagines maiorum)qu’elles exhibent à leurs hôtes.Les moulages originaux sont soigneusement conservés, afin <strong>de</strong> permettre<strong>de</strong> nouveaux tirages. L’un d’eux a été découvert en 1874 à Lyon,lors <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> construction d’une ligne <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer passantpar la rue <strong>de</strong> Trion. L’empreinte en relief d’un masque funéraire, déposéavec le corps d’une fillette dans une tombe en dalles surmontée d’uneinscription, dédiée par sa propre mère « aux dieux Mânes et à la mémoire<strong>de</strong> Claudia Victoria, âgée <strong>de</strong> dix ans, un mois et onze jours ». Du moulageen plâtre <strong>de</strong> son visage ne nous est parvenue qu’une épreuve réalisée aumoment <strong>de</strong> la découverte. Ses traits tendus dans la mort, ses orbitesenfoncées et sa bouche légèrement crispée, reflètent la souffranceendurée lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers instants.Le « masque » original, probablement moulé durant la veillée, neconstitue en fait que l’empreinte en négatif à partir <strong>de</strong> laquelle étaientréalisés un ou plusieurs portraits en positif. Ces tirages en cire permettaient<strong>de</strong> reproduire le visage à l’infini, sous la forme <strong>de</strong> masques ou<strong>de</strong> bustes en pierre. La position <strong>de</strong> l’objet aux pieds du squelette sembleexclure, en l’occurrence, qu’il ait été porté par la défunte au moment <strong>de</strong>son enfouissement, à la manière <strong>de</strong>s masques funéraires connus dans lemon<strong>de</strong> oriental, mycénien ou égyptien.9

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