LAMARQUE - Orchestre symphonique de Québec

10 AVRIL 2013symphonique à souhaitnotes analytiquesantonín dVorák ˇ (1841-1904)cOncertO pOUr viOlOncelleLa composition du Concerto pour violoncelle remonte à1894-1895, peu de temps après celle de la Symphonie« du Nouveau Monde ». Au terme de son séjour auxÉtats-Unis, Dvorák ˇ éprouvait pour son pays natal unenostalgie croissante que trahit le concerto, lequel,contrairement à la symphonie, rejette pour ainsi diretout américanisme.Dvorák ˇ avait déjà tenté de composer un concerto pour levioloncelle, mais il avait rapidement abandonné la partie,persuadé que les ressources de l’instrument étaient troplimitées. Une audition d’un concerto de Victor Herbert(célèbre notamment pour sa charmante Marche desjouets) devait le convaincre du contraire. Il se remit doncau travail avec une ardeur toute nouvelle, encouragé encela par un ami violoncelliste, Hanuš Wihan.Il était entendu que ce dernier allait être le premierinterprète du concerto. Mais une dispute éclata entreles deux amis, car Wihan tenait à insérer une cadence desa composition dans le finale, ce à quoi Dvorák ˇ s’opposafarouchement. C’est donc à Leo Stern que revintl’honneur de la création qui eut lieu à Londres en mars1896 et qui remporta un succès éclatant. Wihan, s’étantréconcilié avec le compositeur, jouera finalement leconcerto en 1899 à La Haye, sous la direction de WillemMengelberg, alors tout jeune chef d’orchestre. Peu avantsa mort, Brahms, grand ami et admirateur de Dvorák, ˇ semontra enthousiaste devant cette partition : « Pourquoine m’a-t-on jamais dit qu’il était possible d’écrire un aussibeau concerto pour le violoncelle? Si je m’en étais douté,j’en aurais fait un depuis longtemps. »De nos jours, ce concerto constitue l’une des pierresangulaires du répertoire des violoncellistes. Le premiermouvement, de noble allure, s’ouvre par un thèmeimpérieux dont la configuration mélodique s’apparenteau folklore tchèque. Très contrastées, les différentessections sont tour à tour mélancoliques, animées, tendres,emportées, autant à l’orchestre que dans la partie devioloncelle. Le second mouvement dénote également unsouci d’alternance de climats, tandis que le troisième exploiteau maximum les ressources virtuoses du violoncelle.richard waGner (1813-1883)« WaldWeben » (« les mUrmUres dela FOrêt »), extr. de sieGFriedLes « Murmures de la forêt » font partie de Siegfried,troisième volet de la vaste fresque wagnérienne connuesous le titre de L’Anneau du Nibelung, cycle appeléégalement la Tétralogie. Il s’agit d’un arrangementorchestral d’un tableau prenant place au cours dudeuxième acte. On y voit Siegfried admirant les beautésde la forêt, dont le bruissement des feuilles est évoquépar les cordes. Dans l’opéra, Siegfried se demande quiétait sa mère. Un oiseau chante alors et le jeune héros,incapable de comprendre qu’il lui révèle sa mission,répond par les sons de son cor. L’arrangement entenduici se concentre sur l’hommage rendu aux beautés dela nature. L’orchestre s’y déploie en un merveilleuxkaléidoscope sonore et exalte une sorte de joie qui vatoujours croissant.ABONNEZ-VOUS ! 418 643.8486 // osq.orgS A I S O N 2 0 1 3 - 2 0 1 4FabienGabelD I R E C T E U RMUSICAL26 la marque le maGaZine symphonique de québec