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La vie est un rêve - Maison de la Culture d'Amiens

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dossier <strong>de</strong> pressethéâtre<strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong><strong>de</strong> Pedro Cal<strong>de</strong>rón <strong>de</strong> <strong>La</strong> Barcatraduction Denise <strong>La</strong>routismise en scène Galin Stoev© photo : Anoek Luytenmardi 27 mars / 19h30mercredi 28 mars / 20h30à <strong>la</strong> <strong>Maison</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Culture</strong> d’Amienscontact presse régionale : Syl<strong>vie</strong> Compère - s.compere@mca-amiens.comlocation : MCA - 03 22 97 79 77 / http://www.maison<strong>de</strong><strong>la</strong>culture-amiens.comprix <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces : <strong>de</strong> 10 à 24 e<strong>Maison</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Culture</strong> d’Amiens / Centre <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> production - Direction : Gilbert FillingerP<strong>la</strong>ce Léon Gontier - CS 60631 - 80006 Amiens ce<strong>de</strong>x1 - Tél. 33 (0)3 22 97 79 79


<strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong>texte Pedro Cal<strong>de</strong>rón <strong>de</strong> <strong>la</strong> Barcatraduction Denise <strong>La</strong>routismise en scène Galin Stoevassistante à <strong>la</strong> mise en scène Alice Hubballscénographie, costumes, lumières et vidéo Saskia Louwaard et Katrijn Baetenmusique Wim Lotsavec :Fabrice Ad<strong>de</strong>Jérôme <strong>de</strong> FalloiseVincent LécuyerMil<strong>la</strong>ray Lobos GarciaConchita PazClément ThirionOli<strong>vie</strong>r Yglesiascoproduction d : Théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ce/ Liège, du Théâtre National <strong>de</strong> Bretagne/ Rennes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Genèveavec le soutien du Programme <strong>Culture</strong> <strong>de</strong> l’Union Européenne et l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Wallonie-Bruxelles International.dans le cadre du projet Prospero, accord <strong>de</strong> coopération culturelle européennedurée : 2h30saison 11/12 - dossier <strong>de</strong> presse LA VIE EST UN RÊVE – p. 2


PRÉSENTATIONLe metteur en scène bulgare Galin Stoev s’<strong>est</strong> emparé <strong>de</strong> cette pièce mythique du répertoire espagnol,riche en rebondissements et en émotions, aux accents métaphysiques. Loin <strong>de</strong> l’<strong>est</strong>hétique baroquedans <strong>la</strong>quelle elle a été conçue, Galin Stoev en révèle, par sa lecture minimaliste, l’étonnante sensualité.Les songes sont-ils <strong>de</strong>s mensonges ? Et les <strong>rêve</strong>s ? Sont-ils conformes à <strong>la</strong> réalité ? Elle <strong>est</strong> infinie etabyssale <strong>la</strong> merveilleuse qu<strong>est</strong>ion que pose Pedro Cal<strong>de</strong>rón <strong>de</strong> <strong>la</strong> Barca dans son œuvre <strong>la</strong> plus lue, <strong>la</strong>plus connue, <strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong>. À sa naissance, les astres ont annoncé que Sigismond détrônerait sonpère, le roi Basile, et <strong>de</strong><strong>vie</strong>ndrait <strong>un</strong> tyran sanguinaire. Afin <strong>de</strong> détourner son fils <strong>de</strong> son terrible d<strong>est</strong>in, leroi Basile l’enferme dans <strong>un</strong>e tour, où il grandit reclus, loin du mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> ses tentations. Mais le roi,quelques années plus tard, veut mettre à l’épreuve <strong>la</strong> parole <strong>de</strong>s astres. Grâce à <strong>un</strong> somnifère, il libèrele prince et le conduit au pa<strong>la</strong>is royal où ce <strong>de</strong>rnier se réveille dans <strong>un</strong> lit royal… Mais ce je<strong>un</strong>e roi d’<strong>un</strong>jour commet <strong>de</strong>s méfaits et <strong>est</strong> à nouveau conduit en prison, toujours sous l’effet d’<strong>un</strong>e potionsoporifique. À son réveil, Sigismond se confie à son geôlier, raconte son aventure, ne sachant s’il l’avécue ou rêvée… Évi<strong>de</strong>mment, mais nous n’en dirons pas plus, <strong>un</strong>e histoire d’amour se cache <strong>de</strong>rrièretout ça… Le metteur en scène bulgare, Galin Stoev, met en scène cette pièce mythique, incontournabledu répertoire espagnol, riche en rebondissements, émotions et troubles, aux accents métaphysiques.En en faisant <strong>un</strong>e lecture minimaliste, loin <strong>de</strong> l’<strong>est</strong>hétique baroque dans <strong>la</strong>quelle elle a été conçue, lemetteur en scène révèle l’étonnante sensualité <strong>de</strong> cette expérience onirique hors du comm<strong>un</strong>.Hervé Ponssaison 11/12 - dossier <strong>de</strong> presse LA VIE EST UN RÊVE – p. 3


PRÉSENTATION<strong>La</strong> pièce<strong>La</strong> vida es sueño <strong>est</strong>, <strong>de</strong> loin, <strong>la</strong> pièce <strong>la</strong> plus célèbre <strong>de</strong> Pedro Cal<strong>de</strong>rón <strong>de</strong> <strong>La</strong> Barca. Pièce mythique,incontournable du répertoire c<strong>la</strong>ssique espagnol, réputée injouable par certains tant elle comporte <strong>de</strong> pistes et <strong>de</strong>chemins à explorer. Elle s’organise en <strong>de</strong>ux spirales, celle <strong>de</strong> Sigismond et celle <strong>de</strong> Rosaura, qui se tressent pours’éloigner et se croiser.<strong>La</strong> dimension métaphysique <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce, qui l'éloigne quelque peu <strong>de</strong>s thèmes c<strong>la</strong>ssiques du théâtre du Siècled'Or espagnol, <strong>la</strong> rapproche davantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature spirituelle. Le thème <strong>est</strong> inspiré <strong>de</strong> <strong>la</strong> fable orientale <strong>de</strong>sMille et <strong>un</strong>e nuits : <strong>un</strong> personnage, en l’occurrence le héros, se trouve transporté dans son sommeil d'<strong>un</strong>e situationà <strong>un</strong>e autre.L’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s idées centrales <strong>de</strong> l'histoire <strong>est</strong> <strong>la</strong> manière dont le d<strong>est</strong>in rattrape les personnages, le roi lui-même<strong>de</strong>venant l'outil principal d'<strong>un</strong> sort qu'il aurait voulu contrecarrer. Ce thème d'inéluctabilité du d<strong>est</strong>in <strong>est</strong> <strong>un</strong> ressortdramatique d'<strong>un</strong>e gran<strong>de</strong> puissance, puisque le public voit se dérouler <strong>de</strong>vant ses yeux <strong>un</strong>e histoire qu’il voudraitrejeter.Mais le thème premier <strong>de</strong> cette pièce, celui dont elle tire son nom, rési<strong>de</strong> dans le <strong>rêve</strong> et l'irréalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité. Leprince, « t<strong>est</strong>é » par son père après ces années <strong>de</strong> captivité, <strong>est</strong> emmené durant son sommeil au pa<strong>la</strong>is royal pourêtre traité comme l'héritier du trône (qu'il <strong>est</strong> <strong>de</strong> droit). Puis, après avoir commis <strong>de</strong>s violences, le prince <strong>est</strong>ramené, par le même biais, dans sa tour. Il a donc « vécu <strong>de</strong>ux <strong>rêve</strong>s ». Et lorsque, dans son état réel <strong>de</strong>prisonnier, on <strong>vie</strong>nt lui proposer <strong>de</strong> prendre le pouvoir, il a déjà pris assez <strong>de</strong> distance vis-à-vis <strong>de</strong> ses perceptionspour rejeter au loin <strong>la</strong> b<strong>est</strong>ialité et <strong>la</strong> violence <strong>de</strong> sa nature. Les règles <strong>de</strong> chevalerie, d'honneur et <strong>de</strong> justice<strong>de</strong><strong>vie</strong>nnent sa force et c'<strong>est</strong> sur ces principes qu'il prendra ses premières décisions.<strong>La</strong> force <strong>de</strong> cette comédie baroque du XVII ème siècle tient dans <strong>un</strong>e idée maîtresse : <strong>la</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> songe, touteréalité n'<strong>est</strong> qu'illusion trompeuse, tout, en ce mon<strong>de</strong>, n'<strong>est</strong> qu'illusion. Mais si <strong>la</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong>, nous <strong>de</strong>vons nousen éveiller avec, pour seul bagage, le bien que nous avons accompli.Sigismond, <strong>de</strong>venu je<strong>un</strong>e homme, va lutter, se réveiller et prendre conscience <strong>de</strong> lui-même. Mais alors, que croire? <strong>La</strong> réalité <strong>est</strong>elle <strong>un</strong>e fiction ou <strong>la</strong> fiction du sommeil <strong>est</strong>-elle <strong>la</strong> réalité ? À partir <strong>de</strong> cette trame, Cal<strong>de</strong>rón joue <strong>de</strong>l'aller-retour grisant entre <strong>rêve</strong> et réalité.Photographiant son époque dans <strong>de</strong>s thèmes et <strong>de</strong>s situations symboliques qu’il transforme parfois enpersonnages, Cal<strong>de</strong>rón stigmatise les contradictions, les conflits et les peurs <strong>de</strong> l’être face à lui-même, à sacomm<strong>un</strong>auté, à <strong>la</strong> Nature, au Mon<strong>de</strong> et à sa dignité. L’auteur repose <strong>un</strong> problème <strong>un</strong>iversel et toujours actuel : àsavoir, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture dans <strong>la</strong> civilisation, comme instrument <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> maîtrise du comportementnaturel <strong>de</strong> l’homme.saison 11/12 - dossier <strong>de</strong> presse LA VIE EST UN RÊVE – p. 4


PRÉSENTATIONA propos <strong>de</strong> <strong>la</strong> piècePour moi, <strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong>e sorte d'expérience alchimique qui a pour but <strong>la</strong> création d'<strong>un</strong> être humain. Lespersonnages y subissent en effet <strong>un</strong>e série <strong>de</strong> transformations successives. Au cours <strong>de</strong> ce processus, onpassera <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité au <strong>rêve</strong>, et du <strong>rêve</strong> à <strong>la</strong> réalité. Et c'<strong>est</strong> précisément au travers <strong>de</strong> ces transformations que lepersonnage principal, Sigismond, trouvera <strong>un</strong> moyen d'inventer sa propre humanité, entraînant les autres dansson sil<strong>la</strong>ge.Pourtant, <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> départ semble exclure totalement <strong>la</strong> possibilité d'<strong>un</strong>e telle invention, tant les conflits et lesdilemmes y sont extrêmes : Rosaura <strong>est</strong> trahie par son bien-aimé, et ça <strong>la</strong> tue ; Sigismond <strong>est</strong> rejeté et enfermédans <strong>la</strong> tour, sans réponses à ses qu<strong>est</strong>ions, et ça le tue ; Clothal<strong>de</strong> <strong>est</strong> condamné à <strong>la</strong>isser son propre enfantmourir, et ça le tue ; Basile <strong>est</strong> forcé d'accepter les conséquences <strong>de</strong> sa propre « bonne » volonté, et ça le tue.Tous les chemins sont <strong>de</strong>s voies sans issue : auc<strong>un</strong>e décision, auc<strong>un</strong>e action ne peut résoudre quoi que ce soit.Dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s pièces c<strong>la</strong>ssiques, le conflit prend forme peu à peu avec le développement <strong>de</strong> l'intrigue, pournous conduire au moment où se manif<strong>est</strong>e le caractère essentiellement paradoxal <strong>de</strong> l'existence. A l'inverse, <strong>La</strong><strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong> commence par l'affirmation d'<strong>un</strong> tel paradoxe. Chaque personnage <strong>vie</strong>nt, dès sa premièreapparition, apporter sa pierre comme <strong>un</strong>e preuve <strong>de</strong> l'erreur initiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Création : l'espoir <strong>est</strong> annulé avant mêmed'avoir pu naître, <strong>la</strong>issant p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> barbarie et <strong>la</strong> désespérance. L'éthique, quant à elle, n'a pas encore étéinventée. En ce sens, il me semble que le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>est</strong> <strong>un</strong> temps d'avant l'invention <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong> – oubien, peut-être, d'après sa d<strong>est</strong>ruction.Dans cet espace-temps, l'être humain <strong>est</strong> sans point d'accroche, comme <strong>la</strong>issé dans le vi<strong>de</strong>. Lui r<strong>est</strong>e seulementsa chair, et <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue. Mais dans ce vi<strong>de</strong>, sa chair <strong>est</strong> épuisée, sans point d'appui pour se poser, ni signe pour <strong>la</strong>gui<strong>de</strong>r. En fait <strong>de</strong> chair, il ne r<strong>est</strong>e plus à l'homme que sa <strong>la</strong>ngue. Et celui qui parle espère qu'à <strong>un</strong> moment,l'immatériel et l'énergie du mot pourront se cristalliser pour <strong>de</strong>venir matière – <strong>un</strong>e terre où s'accrocher. Un lieu où<strong>un</strong>e autre perspective <strong>est</strong> possible, <strong>un</strong> lieu où <strong>la</strong> peur <strong>est</strong> évacuée, et où enfin, il y aura <strong>de</strong>s promesses pourl'avenir.Quelques pistes pour <strong>la</strong> mise en scèneOn ne peut pas jouer <strong>la</strong> douleur qu'implique cette recherche effrénée. Mais on peut essayer <strong>de</strong> <strong>la</strong> rendre « visible» en encourageant le spectateur à se souvenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> sienne propre. En ce<strong>la</strong>, je préfère traiter le texte non pascomme <strong>un</strong>e narration linéaire, mais plutôt comme <strong>un</strong> système complexe <strong>de</strong> possibilités multiples. Le dit systèmeayant pour but <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s personnages, <strong>de</strong>s acteurs aussi bien que <strong>de</strong>s spectateurs. Quitte àdémonter ce système, à le réorganiser, comme on démonte <strong>un</strong>e horloge. L'approche du texte n'<strong>est</strong> donc pluslittéraire, elle <strong>est</strong> spatiale. On cherche à retrouver l'espace où l'homme flotte et se cherche <strong>un</strong>e terre. <strong>La</strong> piècen'<strong>est</strong> plus <strong>un</strong> texte à jouer, mais <strong>un</strong> espace à pénétrer. Les acteurs sont comme <strong>de</strong>s Argonautes qui naviguent àl'intérieur d'<strong>un</strong>e <strong>la</strong>ngue baroque et sophistiquée.En <strong>un</strong> certain sens, mon approche consiste à envisager le spectacle comme <strong>un</strong>e expérience scientifique quiéchappe peu à peu à tout contrôle. Il faut d'ailleurs reconnaître que <strong>la</strong> démarche <strong>est</strong> finalement peu scientifique. Ils'agit plutôt d'<strong>un</strong> jeu d'enfant. « Et si je te condamne ? Et si je te mets dans <strong>un</strong>e situation inextricable ? Et si je tetue ? » L'expérience <strong>est</strong> alors celle du p<strong>la</strong>isir à parier, à mettre l'autre au défi, pour voir jusqu'où le jeu peut aller.Tout <strong>est</strong> permis. C'<strong>est</strong> <strong>un</strong>e cour <strong>de</strong> récréation, <strong>un</strong> champ infini d'expérimentation. Et peut-être <strong>de</strong> ce jeu complexepourra aussi renaître <strong>un</strong> être humain. Un être qui embrasserait tout ce qui le divise en <strong>un</strong> tout. Un être enfinaccompli, à <strong>la</strong> fois <strong>rêve</strong> et réalité.Galin Stoevjuillet 2009saison 11/12 - dossier <strong>de</strong> presse LA VIE EST UN RÊVE – p. 5


PARCOURSPedro Cal<strong>de</strong>rón <strong>de</strong> <strong>La</strong> Barca - auteurPedro Cal<strong>de</strong>rón <strong>de</strong> <strong>La</strong> Barca <strong>est</strong> né à Madrid en 1600 dans <strong>un</strong>e famille <strong>de</strong> <strong>la</strong> noblesse <strong>de</strong> Castille. Il appartient àce que l’on a nommé « Le Siècle d’Or espagnol », époque où l’Espagne <strong>est</strong> <strong>un</strong> empire riche, peuplé <strong>de</strong>sgénérations qui ont suivi <strong>la</strong> conquête.Dès 1620, il s’adonne à <strong>la</strong> poésie pour <strong>la</strong>quelle il remportera plusieurs prix. Ses premières pièces, écrites à partir<strong>de</strong> 1629 - comédies, récits <strong>de</strong> cape et d’épée (<strong>La</strong> dame fantôme) et tragédies (Le prince constant),- remportent <strong>un</strong>vif succès. Ecrite en 1635, <strong>La</strong> vida es sueño <strong>est</strong> l’œuvre <strong>la</strong> plus connue et <strong>la</strong> plus célèbre du répertoire espagnol.Ordonné prêtre en 1651, Cal<strong>de</strong>rón entame alors sa gran<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d’activité théâtrale. Il se consacre au théâtre<strong>de</strong> cour, aux pièces romanesques et sacramentelles. Cal<strong>de</strong>rón meurt en 1681 sans avoir pu achever <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième<strong>de</strong> ses pièces sacramentelles, <strong>La</strong> divine Philothée, <strong>la</strong> première s’intitu<strong>la</strong>nt L’agneau d’Isaie.Au total, il écrira quelque 1500 pièces. Une œuvre qui compte, outre les pièces d’envergure telles <strong>La</strong> Vie <strong>est</strong> <strong>un</strong><strong>rêve</strong>, Le grand Théâtre du Mon<strong>de</strong> ou Le Magicien prodigieux, beaucoup d’«autosacramentales», héritières <strong>de</strong>s«mystères» médiévaux, ces mises en scènes <strong>de</strong> miracles ou d'épiso<strong>de</strong>s édifiants <strong>de</strong>s Evangiles ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>vie</strong> <strong>de</strong>saints.Galin Stoev - metteur en scèneDe <strong>la</strong> Bulgarie où il naît (Varna - 1969) et entame sa carrière <strong>de</strong> metteur en scène, à <strong>la</strong> Belgique où il vitaujourd’hui, c’<strong>est</strong> le théâtre – et plus particulièrement <strong>la</strong> mise en scène– qui a influencé le parcours <strong>de</strong> Galin Stoev.Diplômé <strong>de</strong> l'Académie Nationale <strong>de</strong>s Arts du Théâtre et du Cinéma (Sofia), il travaille dès 1991 comme metteuren scène et comédien à Sofia, créant nombre <strong>de</strong> spectacles au Théâtre National (dont Madame <strong>de</strong> Sa<strong>de</strong> <strong>de</strong>Mishima, Le cercle <strong>de</strong> craie caucasien <strong>de</strong> Bertolt Brecht et Arcadia <strong>de</strong> Tom Stoppard).Ses débuts remarqués le mènent en divers lieux d’Europe et du mon<strong>de</strong> – Londres, Leeds, Bochum, Stuttgart,Moscou, Buenos Aires, etc. –, où il signe plusieurs mises en scène. Il a par ailleurs enseigné au St. Martin'sCollege of Art and Design <strong>de</strong> Londres, à l'Ar<strong>de</strong>n School <strong>de</strong> Manch<strong>est</strong>er ainsi qu'au Conservatoire National àLjubljana et à Sofia.Au centre <strong>de</strong> ses expériences déterminantes, figure notamment sa rencontre – et son amitié - avec l’auteur IvanViripaev. C’<strong>est</strong> en 2002 que Galin Stoev met en scène sa première pièce, Les <strong>rêve</strong>s, présentée au f<strong>est</strong>ivalinternational <strong>de</strong> Varna. Vient ensuite <strong>la</strong> version bulgare <strong>de</strong> Oxygène.Invité à Bruxelles en 2002, à l’occasion du F<strong>est</strong>ival Europalia Bulgarie, le je<strong>un</strong>e metteur en scène fait <strong>la</strong> rencontre<strong>de</strong> comédiens francophones, avec qui il monte Antigone, <strong>la</strong> version francophone <strong>de</strong> Oxygène puis Tchékhologie.En 2005, Galin Stoev crée sa propre compagnie FINGERPRINT, avec <strong>la</strong>quelle il a créé Genèse n°2.C’<strong>est</strong> ensuite à <strong>La</strong> Comédie Française à Paris que l’artiste a créé <strong>La</strong> F<strong>est</strong>a, Douce vengeance et autres sketchesainsi que L’illusion comique. Plus récemment, c’<strong>est</strong> à Anvers qu’il a monté Levin sketch.Galin Stoev retourne régulièrement en Bulgarie où il col<strong>la</strong>bore avec <strong>la</strong> je<strong>un</strong>e auteur Yana Borissova, dont il a misen scène Petite pièce pour <strong>un</strong>e chambre d'enfant et Agréablement effroyable.saison 11/12 - dossier <strong>de</strong> presse LA VIE EST UN RÊVE – p. 6


PRESSEUn théâtre qui se construit à vue avec <strong>de</strong>s comédiens – je<strong>un</strong>es le plus souvent – qui se tiennent sur <strong>la</strong> scène etjouent à jouer avec <strong>un</strong> formidable appétit <strong>de</strong> récit.Le TempsUne formidable troupe <strong>de</strong> comédiens pour <strong>un</strong>e expérience onirique, froi<strong>de</strong> et p<strong>la</strong>stique, épurée et poignante.<strong>La</strong> Libre Belgique<strong>La</strong> Vie <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong>, mis en scène par Galin Stoev, tisse <strong>un</strong>e trame complexe et captivante entre onirisme et fatalité.Parmi bien <strong>de</strong>s thématiques, <strong>de</strong>ux fils narratifs s’entrecroisent, que Stoev débrouille à merveille. Le roi Basile, quia lu dans les astres que son fils serait <strong>un</strong> tyran, tient celui-ci enfermé dans <strong>un</strong> état presque total d’ignorance etd’isolement – qui pourrait d’ailleurs bien réaliser <strong>la</strong> prédiction ; le temps d’<strong>un</strong> <strong>rêve</strong>, il le soumettra à <strong>un</strong>e expérience<strong>de</strong> prince héritier pour vérifier ses capacités. De son côté, Rosaura arrive à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Pologne, où son père sert leroi, pour se venger d’Astolphe qui l’a reniée et dédie aujourd’hui tout son intérêt à Etoile, prétendante comme lui à<strong>la</strong> couronne.À partir <strong>de</strong> cette trame complexe, le metteur en scène réalise <strong>un</strong> objet léger mais captivant, aménageant <strong>un</strong>ecircu<strong>la</strong>tion très flui<strong>de</strong> entre les scènes et craquant les co<strong>de</strong>s théâtraux au gré <strong>de</strong>s besoins du récit. Présents enpermanence, les comédiens (superbes) changent <strong>de</strong> costumes – volontairement naïfs – à vue, le musicien WimLots occupe <strong>la</strong> scène avec sa table <strong>de</strong> mixage, <strong>un</strong> personnage s’enduit d’hémoglobine. Le dynamisme <strong>de</strong> <strong>La</strong> Vie<strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong> s’appuie également beaucoup sur <strong>la</strong> belle rythmique du texte instaurée par <strong>la</strong> traductrice, Denise<strong>La</strong>routis, et <strong>de</strong> magnifiques formules, raccourcis et images.À <strong>la</strong> férule divine du d<strong>est</strong>in, Stoev substitue l’objectivité professée <strong>de</strong> l’expérience scientifique. Celle qui soumet leprince Sigismond, héritier en <strong>de</strong>venir, à <strong>de</strong>s allées et venues incessantes entre le <strong>rêve</strong> et <strong>la</strong> réalité dont il sortirapeut-être <strong>un</strong> être singulier et digne <strong>de</strong> royauté. Le metteur en scène bulgare a mis autant <strong>de</strong> réalité dans l’<strong>un</strong>e quedans l’autre : simple imitation <strong>de</strong>s illusions sensorielles propres au mon<strong>de</strong> onirique ? Cette Vie <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>rêve</strong> suggèreplutôt que <strong>la</strong> <strong>vie</strong> imaginaire peut être aussi déterminante que le réel dans <strong>la</strong> construction d’<strong>un</strong> être humain. Quelleque soit <strong>la</strong> conclusion, <strong>la</strong> démonstration en vaut <strong>la</strong> peine !Le Courriersaison 11/12 - dossier <strong>de</strong> presse LA VIE EST UN RÊVE – p. 7

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