C - Pierrefitte Socialiste

LUNDI 26 SEPTEMBRE 2011L'ACTU 11politique monde social économie société faitsdivers justiceGrèveinéditedemaindanslesécolesÉDUCATION. Signe d’un profond malaise, un front uni de syndicats d’enseignants du public et du privéappelle demain à la grève. Grosses perturbations en vue dans les établissements.Labataille des chiffres a déjàcommencé. Avant mêmeque les manifestants de cettepremière grève de l’annéedans l’Education nationalene descendent battre le pavé demaindans toute la France pourdénoncer la « dégradation del’école ». Suivie, très suivie, ou pastant que ça ?Dès samedi, le ministère de l’Educationnationale a dévoilé ses savantscalculs. Si l’on se fonde sur lesdéclarations d’intention, auxquellesles enseignants du primaire sontobligés depuis la loi sur le serviceminimum d’accueil (lire ci-dessous),le taux attendu de grévistes serait de20,51 % en primaire.Les syndicats des professeurs desécoles mettent évidemment la barrebeaucoup plus haut. Se fondant surdes estimations de 87 départements,le Snuipp, majoritaire, annonceque plus d’un instituteur surdeux sera en grève demain. Et prévoitquelque 90 écoles ferméesdans la capitale.Je n’ai jamais fait grèvede ma carrière, mais làje ne peux pas faireautrement : ce qu’on faitde l’école n’a plus de sensHÉLÈNE,PROFESSEURDEFRANÇAISDANSUNLYCÉEDUVAL-DE-MARNEDe batailles de chiffres, il en sera ànouveau question demain soir,après les défilés. Mais, quelle quesoit leur ampleur, ils évalueront malla profondeur du malaise ressentipar les profs et les parents, au-delàdes clivages politiques habituels.Demain, il y aura ainsi des enseignantsqui feront cours, malgré leurextrême lassitude. « Pour certainscollègues, la grève ne sert à rien, faceà un gouvernement qui ne lâcherien », explique Patrick Gonthier, del’Unsa-Education. « D’autres, poursuit-il,attendent de s’exprimer avecleur bulletin de vote. »A l’inverse, on trouvera dans les ruesdes profs peu habitués à les arpenterles jours de grève. Les cinqfédérations syndicales de l’enseignementprivé, si sages d’ordinaire,seront cette fois de la partie… etmotivées : au collège de Tinténiac,près de Rennes, 80 % des profs ontprévu de cesser le travail. Commeleurs collègues du public, ils sedisent démunis par les massivessuppressions de postes (14 000cette année, la même chose l’anprochain) dans l’éducation, incapablesd’aider correctement les élèvesen difficulté en les prenant parpetits groupes, et bien en peined’assurer les remplacements.Professeur de français dans un lycéedu Val-de-Marne, Hélène est ausside ceux qui répondront à l’appel :« Je n’ai jamais fait grève de macarrière, mais là je ne peux pas faireautrement : ce qu’on fait de l’écolen’a plus de sens. »Signe de plus dans le caractèreinédit de la mobilisation prévuedemain : la PEEP, fédération deparents classée à droite et généralementfidèle alliée du gouvernement,vient de dénoncer dans un communiquéles classes chargées, les profsnon remplacés, et s’interroge « sur lacapacité de l’école à assurer laréussite de tous les élèves ».Face à ce front uni d’inquiétude, leministre de l’Education, Luc Chatel,reste serein et « assume » les suppressionsde postes : « Une grève finseptembre dans l’Education nationale,ce n’est pas révolutionnaire. »Une chose est sûre, l’école n’attendrapas le printemps pour devenirl’un des grands enjeux de laprochaine présidentielle.CLAUDINE PROUSTEncetteveilledegrèvenationale,bonnombredeparentsnesaventtoujourspassil’enseignantdeleurenfantseradevantsaclasseousousunebanderole.Ousil’écoleseraouverte.Faudra-t-il,commecettemamanquirâlesurunsiteInternet,«poseruneRTTettravaillerdelamaison»?Oubattrelerappeldesgrands-parentsetdesnounous?Voicicequ’ilfautsavoiravantcettejournéedemardi.Enprimaire.Depuislaloidu20août2008,leserviceminimumd’accueil(SMA)estobligatoiredanstouteslescommunes.LesprofesseursdesécolesPARIS(V e ),LE19MARS.Desenseignantsavaientmanifestépourdénoncernotammentlessuppressionsdepostesprévuespourlarentréedansl’Educationnationale.(LP/FRÉDÉRICDUGIT.)Parents,commentvousorganiserdoiventsignaleraumoinsquarante-huitheuresavantlejourJleurintentiondefairegrève.Ilsavaientjusqu’àsamediminuitpourinformerleursinspecteurs.Siplusd’unquartsontannoncésgrévistes,pasquestiondedemanderauxcollèguesquifontcoursdesurveillerenpluslesautresélèves.Lacommune,avertieàsontour,doitorganiserunserviced’accueil(s’ilyaplusde25%degrévistes),souventenouvrantlescentresdeloisirsetenmettantsesanimateursàdisposition.Touteslesvillesquilefontmettentlesinformationsenlignesurleursite.C’estunprogrès,mêmesitroisansaprèssonlancement,lamiseenœuvreduSMAesttoujourschaotique.CertainescommunescommeParisrefusentdelefaire.D’autresseheurtentàd’insondablesdifficultésd’organisation.Surtroisjournéesdegrèveen2009,leSMAauraitainsibénéficiéàmoinsde10%desélèves,alorsque80%des23736communesl’avaientinstauré.Voicideuxconseilsàsuivre:dèscematin,serenseigneràl’écolepoursavoirsisonenfantauraclassedemain.Ets’ilnepeutpasyêtreaccueilli,s’informerdanslafouléeenmairie,surlesiteInternetoupartéléphone,pourvérifiersiSMAilyaura,oùetcomment,avecousanscantine.Danslesecondaire.Onpeutsupposerqu’unlycéensegarderatoutseulàlamaison.Côtécollègeenrevanche,iln’estpasditquel’onsacheàl’avancequelprofferagrèveoupas,puisqueriennelesyobligeàunedéclarationpréalable.Laquestionduserviceminimumd’accueilnes’yposepasnonplus.Mêmesilechefd’établissementest«gréviste»dansl’âme,ileststatutairementobligéd’assurerl’accueildesélèves.Uncollègenefermejamaissesportes. C.P.MERCREDI28SEPTEMBRE dès18heuresEndirect suri>TELE,LCP etEurope1LEGRANDDÉBATDESPRIMAIRES2 e débatdescandidatsauxPrimairessocialistesAnimépar:ArletteChabot,MatthieuCroissandeau,MichaëlDarmonetGérardLeclerc