38 CULTURE, LOISIRSLUNDI 26 SEPTEMBRE 2011musique spectacles hommage télévisionDemaisonàlafolieONE-MAN-SHOW. Dansson nouveau spectacle àla Gaîté-Montparnasse,François-XavierDemaison donnenaissance à despersonnages savoureux.s’évade »,ce n’est pas qu’unebonne tranche derire. C’est aussi du«Demaisoncinéma : le noirdans la salle, quelques projecteurs surla scène, des accords de musique et lecorps élastique de François-XavierDemaison, dont une pléiade de personnagess’emparent.«Ilfautincarnerjusqu’auboutdesongles,martèlel’humoriste.Il ne s’agit pas de faire desgrimaces, mais d’être habité par lespersonnages. C’est à travers eux que jeme raconte. » Action, ça tourne : on estàMarrakech,chezuncoupledenantisen mal d’exotisme. Quelques secondesde transition, juste assez pourprésenteraupubliclegynécologueitalienconcupiscentfanatiqued’opéraetinventeur de l’accouchement « belcanto ». Les sketchs s’enchaînent àcent à l’heure : un coach en adultère,unpapyamateurdejoints,derapetdetextos, un directeur de théâtre excentrique,un comédien qui se produit enprison avant de se faire kidnapper parun parrain corse… « Chaque personnageprend sa source dans la réalité,avoue Demaison. Après, avec SamuelLe Bihan (l’acteur produit son spectacle),Mickael Quiroga et Eric Théobald,on part dans un délire. J’aimetirermespersonnagesjusqu’àlafolie.»Le style Demaison, c’est l’heureuserencontre d’un sens aigu de l’observation,d’une imagination foisonnantequi enfante des histoires absurdes etPARIS(XIV e ),MARDI.Acentàl’heure,François-XavierDemaisonrenouvellesespersonnagesdans«Demaisons’évade».(LP/OLIVIERLEJEUNE.)J’ai besoin du contactavec le publicFRANÇOIS-XAVIERDEMAISONd’un talent d’acteur. L’ancien avocatfiscaliste qui incarna Coluche sous ladirection d’Antoine de Caunes ettourneencemomentdanslenouveaufilm d’Hugo Gélin, « Comme desfrères », prend la scène comme unexutoire.C’estsonterraindeliberté:là,face au public, il peut jouer tous lesrôles de sa vie en une soirée, laisserexploser un talent anarchique. Durantune heure et demie, il n’est plus luimême: il prête son corps aux figuresdélirantes créées par son imagination.Il « s’évade », clame-t-il à la fin de sonshow. « J’ai besoin de la scène, c’estphysique, je ressens le manque quandje n’y suis pas, jure-t-il, encore groggy,quelques minutes après la première.J’ai besoin du contact avec le public. »Les spectateurs sont touchés :lorsqu’ilsapplaudissentl’acteuretperçoiventl’émotion dans son regard, ilssaventquecen’estplusdelacomédie.LUCASBRETONNIER«Demaisons’évade»,dumardiausamedià21h30etlesamedià16h30àlaGaîté-Montparnasse (ParisXIV e ).Entre18€et38€.Infosetréservationsau01.43.20.60.56.DISPARITIONPauletteDubost,100anset160filmsComme Arletty, qu’elle a côtoyéedans « Hôtel du Nord », deMarcel Carné, Paulette Dubostavait cette gouaille parigote et cettefrimousse malicieuse qui avaientfait d’elle un second rôle fétiche ducinéma français d’avant et d’aprèsguerre.Doyenne des actrices françaises,elle est décédée mercredichez sa fille à Longjumeau (Essonne),à l’âge de 100 ans. Enfant dela balle, fille d’une chanteuse del’opéra-comique et d’un ingénieurgazier, Paulette Dubost avait débutéà 7 ans comme petit rat à l’Opéraavant de chanter l’opérette aux Folies-Wagram,puis d’être repérée parle réalisateur Marc Allégret. Ledébut d’une carrière de plus de160 films qui lui valut de tournersous la direction des plus grands :Renoir (« la Règle du jeu »), MaxOphuls (« le Plaisir », « LolaMontès »), Louis Malle (« VivaMaria », « Milou en mai »), GillesGrangier (« Maigret voit rouge »),François Truffaut (« le DernierMétro »).ElledébarqueenCadillacpourfêterses100ansDe Fernandel à Gabin, en passantpar Bourvil, Michel Simon, BernardBlier, Martine Carol, Brigitte Bardot,Annie Girardot, de Funès, MichelSimon, Jean Marais, Noiret, Signoret,Piccoli, Galabru, PauletteDubost avait donné la réplique àtout le gratin du cinéma populaireavant de poursuivre une carrièretout aussi copieuse à la télévision,PauletteDubost(icien1976)atournésousladirectiondesplusgrands. (DR.)jusqu’au début des années 2000.Personnage haut en couleur, l’actricea livré ses Mémoires, « C’estcourt, la vie ». Elle y évoquait Piaf,connue quand elle chantait dans larue, et l’escroc Stavisky, qui voulaitl’épouser quand elle n’avait que14 ans. Elle s’y offrait une pique àArletty pour son attitude avec lesAllemands sous l’Occupation. Mariéependant huit ans à un certainAndré Ostertag (divorce en 1944),Paulette Dubost avait soufflé sescent bougies l’an dernier au théâtrede Longjumeau en débarquant enCadillac. Elle sera incinérée mercrediaux Ulis (Essonne) à l’issued’une cérémonie en début d’aprèsmidiau funérarium de Longjumeau.HUBERT LIZÉHUMOURBénureauméchammentdrôleIl y a quelque chose de réconfortantà retrouver Didier Bénureau surscène dans « Indigne », son nouveauone-man-show au Splendid.Cinq ans après « Bobo », où il dézinguaitjoyeusement la bonne consciencede gauche, dix ans après « PourMoralès », hymne définitif à la bêtisemilitaire, l’humoriste en colèren’a rien perdu de sonfiel. Bénureau ne s’embarrassepas de cetteconsensualité castratricequi a trop souventcours chez ses congénères.DécapantPhysiquement affûtécomme unjeunot , caustique,teigneux,enjôleur, grossierquand c’estnécessaire,lecomiqueattaquesur un discoursféroce « A nosamis tunisienset libyens » del a p a r t d e« Philippe, votrenouvel ambassa d e u r d eFrance ». « Polluer,mentir, vendreet niquer, c’est notredevise à nous, Occidentaux! », assène lediplomate. Le ton est donné. A l’instard’un Bedos à sa grande époque, l’actualitéinspire à Bénureau des personnagesetdesproposdécapants.Etilnese prive pas pour passer le cynismeambiantauKärcherdesonhumourleplus noir. Ses sketchs sur le chanteurlyrique qui a perdu sa voix à Fukushima,lefinanciers’adressantauxpauvres,l’hommededroiteetlafemmedegauche sont autant de morceaux debravoure d’une irrésistible drôlerie,portés par un comédien d’une incomparablefinesse. Qu’il éructe, roucoule,minaudeouserouleàterre,àce niveau de savoir-faire, Bénureaupeut faire rirede tout. De la maladied’Alzheimer, enun mini-sketch…i n o u b l i a b l e .Commedel’affaireDSK, dont il résumeles déboiresdans une saillied’une minutetrente… indélébile.H.L.«Indigne»,jusqu’au7janvier2012,dumardiausamedià20heures,auSplendid,ParisX e .Locationsau01.42.08.21.93.DidierBénureaudans«Indigne». (JEANTHOLANCE.)Source :RADIO INK /KATZRADIOAUX US,PAYSDURETOUR SUR INVESTISSEMENT92%DES ANNONCEURSNATIONAUX AMÉRICAINSRENOUVELLENT LEUR CAMPAGNERADIOD’UNE ANNÉE SUR L’AUTREIL DOIT YAVOIRUNE RAISON.DeBonneville-OrlandiniNRJ Global :01 40 71 43 3922 rue Boileau75016 Pariswww.nrjglobal.com
LUNDI 26 SEPTEMBRE 2011CULTURE, LOISIRS 39télévision radio médiasLachampionnedemidiFrédériqueetJean-LucReichmannsurleplateaudes«12Coupsdemidi».(DR.)JEU. Frédérique, apicultrice enchaîne, les victoiresdepuis la rentrée dans « les 12 Coups de midi ». Et lachaîne en fait son miel avec des audiences records.Une apicultrice de l’Ardèche,mariée et mère de cinq enfants,Frédérique, 43 ans,casse la baraque tous lesmidis sur TF 1. La candidatedu jeu de Jean-Luc Reichmann, « les12Coupsdemidi»,faitpartiedescinqchampions en gains et cadeaux(135 650 € à ce jour) depuis le lancementen juin 2010 (lire encadré). Présentedepuis à peine un mois, elle asurtout décroché le record d’audienceduprogramme:5,5millionsle18septembredernier.« Le public se retrouve en elle, assurel’animateur. Elle exerce un métier rareetvendsonmielsurlesmarchés.Elleasuivi des études d’ingénieur, puis elleestdevenueprofesseurdesécolespoursuivre son mari avec qui elle travailledésormais depuis qu’il a hérité d’uneexploitation d’apiculture. Elle suit desateliersdedanse,emmènesesenfantsvoir les matchs de l’Olympique lyonnaisà 200 km de chez elle. Elle estcurieusedetout.»La popularité médiatique de cetteLyonnaised’originequ’onretrouvesurles marchés d’Aubenas (Ardèche) etdes environs cinq fois par semaine rejaillitdanssaviedetouslesjours.«Despersonnes âgées arrivent par cars entierspourvenirmevoirsurlesmarchésetmeprendreenphoto,témoigneFrédérique.Les ventes de mes dix variétésde miel n’augmentent pas en conséquence,maisjesuisbavarde.Onm’ap-porte des cadeaux. Il y a peu c’était unpot de confiture de mirabelles. Lesgensmeproposentdesquestionsavecles réponses pour m’entraîner. A midi,lemarchésevideparcequelaclientèlese dépêche de rentrer chez elle pourmevoirsurTF 1.»Dès qu’un nouveau jeutélé apparaît, je le suispour savoir s’il estdans mes capacitésFRÉDÉRIQUELa championne n’est pourtant pasanimée par la rage de vaincre. « Je suisdésolée pour l’adversaire, confie-t-elle.JesuisalléeenmaiàMarseillepourlessélections dans l’idée de m’amuser,pas de gagner. C’est comme un spectacle.Mais c’est vrai que je n’aime pasLetopdesgagnantsAvec 136 650 € de gains et decadeaux à ce jour, Frédériqueest la cinquième candidate laplus forte des « 12 Coups de midi »depuis la création de ce jeu enjuin 2010. Le champion incontestédemeure Alexandre (venu du Nord),qui a remporté près de 418 000 €en janvier 2011 au bout deperdre. » C’est aussi une grandejoueuse. « Dès qu’un nouveau jeu téléapparaît, je le suis dans les premièressemaines pour savoir s’il est dans mescapacités. » Dernier en date : « MoneyDrop » sur TF 1. Fan de mots croisés,Frédérique ne fait pas que regarder !Son mari et ses enfants l’entraînent enutilisantleTrivialPursuit.Lacandidatequi excelle dans le sport, le cinéma, lespeople, les maths, la géographie, maispas en littérature et en histoire, a déjàexpérimenté quelques jeux télé : elle aété candidate dans « Que le meilleurgagne»deNagui—«Ilyalongtemps»— et plus récemment une fois dans« Motus » où elle a gagné 2 000 € etdeux fois dans « Mot de passe » pourrepartiravec5 000€.«Leplusdurpourmoi, c’est Questions pour un champion.»Lachampionnenes’yvoitpas!MARCPELLERINJean-Luc Reichmann est actuellementsurlascèneduThéâtredesBouffes-Parisiens.Avec Véronique Jannot,il joue « Personne n’est parfait » dansunemiseenscèned’AlainSachs.75 participations. Trois mois plustard, Cyrille (des Hauts-de-Seine)avait remporté plus de 356 000 €.Auparavant, en novembre 2010,Pierre-Marie (qui vient de l’Aveyron)avait frôlé les 200 000 €et Benjamin (venu des Yvelines)un peu plus de 146 000 € au moisde mai 2011.FRANCE2Letélé-crochetdéchanteLETOPDESAUDIENCESSamedisoirEnmillionsdetéléspectateurs«Génération90»«Medium»2,3«Sing-Off 100%vocal»1,8«AgathaChristie»«Carmen»91,31,2«LesSimpsons»1,14,6PDA*23,6%10,8%8,9%6,2%5,9%5,3%*Partd'audienceSource:Médiamat-Médiamétrie.TousdroitsréservésMédiamétrie.Est-ce la faute au titre alambiqué,« Sing-Off 100 % vocal » ? A untélé-crochet à éliminations tropnouveau pour France 2 ? A un animateur,Alexandre Devoise, que lepublic de la chaîne ne connaît pasbien ? Toujours est-il que leconcours de chant a cappella a trèsmal commencé : 1,8 million de téléspectateurset 8,9 % de part d’audience,très loin de TF 1 et des4,6 millions de fans de « Génération90 » (23,6 % du public). Un bide deplus pour la nouvelle équipe auxcommandes de France 2, bien queNathalie André, la nouvelle patronnedu divertissement de la Deuxdepuis sept mois, veuille encore ycroire : « C’est décevant, mais leprogramme est de qualité. Al’époque, j’avais travaillé sur StudioGabriel avec Michel Drucker. La premières’était cassé la figure avantd’être un succès. ».Problème : « Sing-Off » doit tenirl’affiche pendant un mois le samedisoir, avec une finale en direct. LaDeux aura beaucoup de mal à lamaintenir en prime time si la prochaineaudience reste aussi basse.La chaîne va réfléchir à d’éventuellesmodifications de ce format américain.Si le public continue de bouderla nouveauté, « on va refaire deschoses normales », lâche NathalieAndré. Sébastien et Drucker n’onttoujours pas de successeur le samedisoir.Y.J.