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C - Pierrefitte Socialiste

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08 L'ACTULUNDI 26 SEPTEMBRE 2011politique monde social économie société faitsdivers justiceUntiersdessalariésveulentquitterleurentrepriseSONDAGE. Le désamour vis-à-vis des employeurs s’est aggravé depuis quatre ans. Motifs : les réorganisationsinternes et les besoins nouveaux des salariés suscités par la crise.C’est une des conséquences dela crise économique : les salariésfrançais n’ont jamais euautantenviedequitterleurentreprise.Selon une étude* publiéeaujourd’hui par Mercer, un cabinetde conseil en ressources humaines,30 % songent à donner leurdémission. C’est 57 % de plus qu’en2007,uneprogressionsansprécédent.Cette envie peut sembler paradoxalealors que — morosité économiqueoblige — la peur de perdre son emploin’a jamais été aussi forte (une craintepartagée par 65 % des salariés, soit12 points de plus qu’en 2007). Maiselles’expliqueavanttoutparlamontéeenflèchedel’«insatisfactionautravail».La proportion de ceux qui se déclarentsatisfaitsdeleursortaubureauabaisséde 15 % en quatre ans. Ils ne sont plusaujourd’hui que 57 % à être bien dansleur job (contre 72 % en 2007). « C’estune baisse très significative », souligneEric Sarrazin, responsable Talent ManagementchezMercer.La faute aux nouvelles orientationsdesentreprisespourfairefaceau ralentissement économique.«Aveclacrise,ellesontrationaliséleurorganisation pour être plus efficaces.Le revers de la médaille, c’est que lessalariés ont l’impression d’avoir perduen autonomie, qu’ils disposent demoins de marge de manœuvre au travail,ce qui a évidemment un impactsur l’intérêt de leur activité », poursuitEric Sarrazin. Ils sont ainsi de plus enplus nombreux à avoir le sentiment dene « pas tirer plein parti de leurs capacités», ou encore de ne plus avoir de«sentimentd’accomplissement»…Lessalariésattendentdésormaisbeaucoupplusdeleurentrepriseenmatière d’avantages sociaux. Lesplus jeunes sont les plus exigeantsdans ce domaine. Cette nouvelledonne n’est pas directement liée à lacrise, mais à la réforme des retraites.« Les Français ont réalisé qu’ils nepourraient plus exclusivementcompter sur l’Etat pour assurer leurprotectionsociale,etenparticulierleurretraite.Lesmoinsde25anssontceuxqui y sont le plus sensibles », constateEric Sarrazin. Résultat, 36 % des salariés—et46%desmoinsde25ans—estiment que « les avantages sociauxjouent un rôle très important dans ladécisionderesterdansl’entreprise».VALÉRIEHACOT* Etude « What’s Working » menée auprèsde 2 000 salariés en France de tousniveaux, tous métiers au sein d’entreprisesde tous secteurs et de toutes tailles.Ilscroientplusàlaréussitedeleursociétéqu’àlaleurLes salariés sont plus nombreux(+ 12 %) qu’en 2007 à croire à laréussite future de leur entreprise.C’est un des paradoxes soulevés parl’étude. Mais ce paradoxe n’est qu’apparent.«Au moment où explose lenombre de ceux qui songent sérieusementà quitter leur entreprise », cetteconfiance dans l’avenir « confirme laAbonouYobouet58 ansvendeurdechaussuresParis (XVII e )«Oui.Jevaisauboulotaveclesourire.Jetravailledansunmagasindechaussures,chezHeyraud,depuisvingtans.Jeneseraispasrestéaussilongtempssijenem’yplaisaispas.L’ambianceestsympathiqueetlesconditionsdetravailsontbonnes.Enplus,jesuisleseulhommedanslemagasin.C’estagréabledetravailleravecdesfemmes !»déconnexionquefontlessalariésentrelefuturdeleurentrepriseetleurproprefutur»,écriventlesauteurs.Autre paradoxe : les salariés se sententeux-mêmes plutôt « mieux gérés » entant qu’individus : ils sont 44 % à estimeravoir assez de contacts avec leurmanageur direct (+ 15 % par rapport à2007). « Les salariés considèrent queVOIXEXPRESSEt vous, êtes-vous attaché à votre entreprise ?Pierre-JeanLaurent30 ansconseillercommercialDijon (21)«Non.Jequittemonentreprisedansunmois.J’yétaisdepuisdeuxans.J’aiquittéParispourDijon.Audépart,jemeplaisais.Mais,aveclacrise,letravailestdevenudeplusenplusdur.Jesuisprincipalementrémunéréàlacommissionetj’aidumalàpayermesfactures.Toutçagénèredustressetdesressentimentsvis-à-visdemonemployeur.Jeparssansregret.»(MAXPPP/ÉRICAUDRAS.)EliseRocher28 anspsychomotricienneNantes (44)«Ouietnon,j’aideuxemployeurs.Jesuis salariéedansunserviced’éducationspécialeetdesoinsàdomicile,oùjemeplais,etdansunservicedesoinsinfirmiersàdomicile auqueljesuismoinsattachée.Cedernier’estunétablissementprivéquimanquedemoyensetoùlarechercheduprofitestforte.Lapressionestimportante.Silesconditionssedégradent,jepartirai.»Malgrélacrise,30%dessalariésinterrogéssongentàdémissionner,conséquencedeleurinsatisfactionautravail.leur entreprise est plus efficientequ’avant la crise […] mais ils estimentaussipayerleprixdecetteefficience».L’étudeconstateunestabilitéglobaleetunefaiblessetraditionnelledesniveauxde satisfaction en matière de rémunérations.Quelquesévolutionsmarquéesontéténotées.Lessalariéssont31 %deplusqu’en2007àestimerque«larela-JulienDoublet28 ansnotaireBayeux (14)«Oui,c’estlapremièreetlaseuleentreprisequej’aiconnue.Jetravailledanscecabinetdenotairesd’unedouzainedepersonnesdepuistroisans.J’aiàcœurdebienfairemontravail,denepasdiredumaldemonentreprise.J’ysuisattaché.Ilyaunerelationdeconfianceréciproque.Jesuisheureuxd’êtretombésuruncabinetagréable,àtaillehumaine.»tionentreleurrétributionetleurperfor-mance est bonne », et 24 % de plus àjuger que « leur rétribution est justecompte tenu de leur niveau global decontribution ». Les femmes, toutefois,restent en retrait ; si 38 % des hommespensent être correctement rétribués enregarddutravailfourni,seules33 %desfemmessontdanscecas. J.A.PROPOSRECUEILLISPARLUCASBRETONNIERFarizaHadjamara46 ansgouvernantedansl’hôtellerieCormeilles (95)«Jeneveuxpasêtreattachéeàuneseuleentreprise.Lasociétéd’intérimquim’emploiem’offreunegrandeliberté.Enhuitans,j’aichangésouventdeposte.Encemoment,l’ambiancen’estpasexcellente.Siellesedégrade,jepars.Jenepourraispaslefairesij’étaissalariéedel’hôtel.J’aitoujoursrefusélespropositionsd’embauche.»(LP/HUMBERTODEOLIVEIRA.)Lesautresenseignementsdel’étudeL’étude Mercer contient denombreux enseignements. Envoici les principaux :6%, c’est la baisse par rapportà 2007 de la satisfaction globaledes salariés par rapport à leurentreprise.9%, c’est la chute par rapport à2007 du sentiment de fierté vis-àvisde leur employeur. Ils ne sontplus que 58 % à en être fiers.50%, contre 60 % en 2007,estiment que les « objectifs etorientations formulés par leursdirigeants sont clairs ». Ils sonttoutefois 5 % de plus à penser quela « communication est honnête »et 8 % de plus à estimer que « leursdirigeants traitent les problèmesavant qu’ils n’empirent ».12%, c’est la chute par rapportà 2007 de ceux qui pensent que« le niveau de l’emploi dans leurentreprise est aussi bon que celuides entreprises de leur secteur ».10%, c’est la hausse parrapport à 2007 de ceux quiestiment que leur entreprise estbien gérée (47 % au total et 54 %chez les cadres).53%dessalariés « sont toutà fait prêts à aller au-delà desexigences de leur fonction pouraider leur entreprise à réussir ».Soit le même pourcentage qu’en2007.56% continuent de« recommander vivement lesproduits ou les services del’entreprise à leurs amis ou à leursproches ». Autant qu’en 2007.

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