Les « affaires » qui impliqu<strong>en</strong>t <strong>les</strong> <strong>services</strong> sont nombreuses et el<strong>les</strong> émaill<strong>en</strong>trégulièrem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> médias dont se nourrit l’inconsci<strong>en</strong>t collectif: la lég<strong>en</strong>daire etfondatrice« affaire Dreyfus » est imputée au r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t militaire. Se succèd<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite l’affaire « Passy » qui se voit accusé de détournem<strong>en</strong>t de fonds <strong>en</strong> 1945,l’affaire « Markovic » <strong>en</strong> 1968, l’utilisation de la DST pour démanteler l'OAS et pourespionner <strong>les</strong> partis, l’affaire <strong>des</strong> plombiers au « Le Canard » <strong>en</strong> 1973, l’affaire «Carbone 14 », l’att<strong>en</strong>tat contre le «Rainbow Warrior» <strong>en</strong> 1985, la création du GAMet l’affaire <strong>des</strong> « irlandais de Vinc<strong>en</strong>nes », la cellule d’écoutes de l'Elysée de 1983 à1986, l’<strong>en</strong>quête <strong>sur</strong> le détournem<strong>en</strong>t de la rançon <strong>des</strong> otages Liban sous l’èrePasqua/Marianni <strong>en</strong> 1988, <strong>les</strong> écoutes <strong>en</strong> 2000.On assiste aussi à un amalgame <strong>en</strong>tre la notion de Service Action piloté par <strong>les</strong>gouvernem<strong>en</strong>ts et le R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t: <strong>les</strong> détournem<strong>en</strong>ts de mission du SDECE parle général de Gaulle afin de repr<strong>en</strong>dre le pouvoir <strong>en</strong> utilisant <strong>les</strong> forces de réservedu 11ème Choc pour briser <strong>des</strong> grèves et « taper <strong>sur</strong> <strong>des</strong> cocos », l’utilisation <strong>des</strong><strong>services</strong> de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t militaire pour commettre <strong>des</strong> att<strong>en</strong>tats ou perpétrer <strong>des</strong><strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>ts comme celui de« B<strong>en</strong> Barka » <strong>en</strong> 1965, <strong>en</strong> sont <strong>des</strong> exemp<strong>les</strong>. Lanotion de réseaux parallè<strong>les</strong> émerge avec l’interv<strong>en</strong>tion de Bob D<strong>en</strong>ard au Congo,le SAC, la « Foccardisation » du SDECE, le voyage de VGE à Varsovie pourr<strong>en</strong>contrer Brejnev, l’affaire Elf…. Plus récemm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> affaires comme « R<strong>en</strong>ault »éclabousse aussi le secteur privé.Après 2001, la presse française traite de ces sujets à l’échelle mondiale <strong>en</strong> faisantmontre soit d’incompét<strong>en</strong>ce, soit de partialité et elle fait émerger <strong>des</strong> thèsesd'inefficacité du r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pour éviter le 11 septembre (voire d'auto-att<strong>en</strong>tat).A la suite de l'att<strong>en</strong>tat suicide contre la base de la CIA à Khost, la publication durapport de Michael Flynn/Pottinger/Bachelorelle développe la thèse de « l’échec duR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Afghanistan » et donne une caisse de résonance aux motsd’Obama « notre système a failli ». Même l’affaire Farewell, tant portée aux nues, aété publiée <strong>en</strong> 1985 par Edwy Pl<strong>en</strong>el contre l’avis de l’Elysée, mettant à mal ladiplomatie Française avec l’URSS pour plusieurs années.Les <strong>services</strong> sont uti<strong>les</strong> pourtant : Le r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t de Bokassa <strong>en</strong> 1979 (même siVGE traite directem<strong>en</strong>t avec le chef du Service Action au grand dam du Directeur duSDECE), <strong>les</strong> informations collectées lors d'un round du GATT, la libération <strong>des</strong>otages français dét<strong>en</strong>us <strong>en</strong> Irak <strong>en</strong> 1983, l’affaire Farewell <strong>en</strong> 1985, l’att<strong>en</strong>tat avorté<strong>sur</strong> le vol Amsterdam/Détroit <strong>en</strong> 2009 le démontr<strong>en</strong>t.Pourtant <strong>les</strong> présid<strong>en</strong>ts de la République nourriss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vers <strong>les</strong> « Services » unevision fausse : ils sont considérés comme omnisci<strong>en</strong>ts et s'ils ne répond<strong>en</strong>t pasimmédiatem<strong>en</strong>t, ils sont traités d’incapab<strong>les</strong>. Les deux mandatures du général deGaulle mett<strong>en</strong>t <strong>les</strong> <strong>services</strong> sous le coup d’une injonction paradoxale : soit leSDECE est appelé "le Guignol" », soit « plus il est efficace, plus il est ress<strong>en</strong>ti par lePrésid<strong>en</strong>t comme dangereux ». Pompidou, vexé de ne plus <strong>les</strong> diriger depuisl’affaire "B<strong>en</strong> Barka" <strong>les</strong> qualifie <strong>en</strong> ces termes « n'importe quel banquier <strong>en</strong> sait 100Ce docum<strong>en</strong>t d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou <strong>des</strong>) membre(s) de l’AEGE. Préalablem<strong>en</strong>t à leurs publications et/ou diffusions, el<strong>les</strong> ont été soumises au Conseilsci<strong>en</strong>tifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche repos<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> l'utilisation de sources éthiquem<strong>en</strong>t fiab<strong>les</strong> mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuv<strong>en</strong>t être garantie. Sauf m<strong>en</strong>tioncontraire, <strong>les</strong> projections ou autres informations ne sont valab<strong>les</strong> qu'à la date de la publication du docum<strong>en</strong>t, et sont dès lors sujettes à évolution ou am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t dans le temps.Le cont<strong>en</strong>u de ces docum<strong>en</strong>ts et/ou étu<strong>des</strong> n'a, <strong>en</strong> aucune manière, vocation à indiquer ou garantir <strong>des</strong> évolutions futures. Le cont<strong>en</strong>u de cet article n’<strong>en</strong>gage la responsabilité que de ses auteurs, il nereflète pas nécessairem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> opinions du(<strong>des</strong>) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernem<strong>en</strong>ts, d’administrations ou de ministères pouvant êtresconcernés par ces informations. Et, <strong>les</strong> erreurs év<strong>en</strong>tuel<strong>les</strong> relèv<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>tière responsabilité <strong>des</strong> seuls auteurs.Les droits patrimoniaux de ce docum<strong>en</strong>t et/ou étude apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'Association, voire un organisme auquel <strong>les</strong> sources aurai<strong>en</strong>t pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,<strong>en</strong> totalité ou <strong>en</strong> partie, de ce docum<strong>en</strong>t et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire <strong>des</strong> droits patrimoniaux.
fois plus ». Sous Giscard, ils sont « infréqu<strong>en</strong>tab<strong>les</strong>, indignes, inefficaces, <strong>les</strong>solliciter c’est comme "coucher avec la bonne" ». Il a peur qu’ils exerc<strong>en</strong>t unediplomatie secrète à son insu et d’être sous leur <strong>sur</strong>veillance; il dilig<strong>en</strong>te ainsi <strong>des</strong>visites inopinées au GIC. Grâce est r<strong>en</strong>due à Raymond Barre, coordinateur dur<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de 1976 à 1981 qui octroiera plus de moy<strong>en</strong>s à la DST et à laDGSE. Sous Mitterrand ils sont taxés d’être une « coûteuse fumisterie vecteur del'influ<strong>en</strong>ce US ». Michel Rocard est plus ouvert, il déplore néanmoins « latransmission de faits bruts sans évaluation contradictoire, non concerté à la visionprincipalem<strong>en</strong>t militaire ». Il t<strong>en</strong>te d’impulser au SDECE, la notion d’intérêt nationalde la France vu au plan commercial, technologique, financier <strong>en</strong> contrepoint del’approche militaire et anti-terroriste qui le caractérise alors. L’ère Chirac estmarquée par la défiance, l’ère Sarkozy est un r<strong>en</strong>dez-vous manqué qui impos<strong>en</strong>éanmoins la nécessité de l'IE et qui <strong>en</strong>visage même une collaboration <strong>en</strong>tre <strong>les</strong>Services et <strong>les</strong> <strong>en</strong>treprises comme R<strong>en</strong>ault, Citroën, Thomson, CGE et Péchinet àl’instar du SDECE et d’ELF dans <strong>les</strong> années 60. En comparaison, <strong>les</strong> USA ne selimit<strong>en</strong>t pas aux seuls <strong>services</strong> secrets : l’Etat et <strong>les</strong> <strong>en</strong>treprises dispos<strong>en</strong>t d’autresressources tel<strong>les</strong> que la Rand Corporation, l’International & Security Studies,l’Hudson Institute, l’Américan Civil Liberties Union et le Congressional ResearchService.Le second postulat analysé s’intitule « Tal<strong>en</strong>ts gâchés »Il décrit <strong>les</strong> ori<strong>en</strong>tations qu’un gouvernem<strong>en</strong>t doit assigner à ses <strong>services</strong> deR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sous la forme de questions: Quel<strong>les</strong> informations doiv<strong>en</strong>t-ilsrecueillir? Quels buts doiv<strong>en</strong>t-ils atteindre? Quel<strong>les</strong> priorités leur sont-el<strong>les</strong> fixées? Quels délais (réalistes) leur sont-ils donnés ?Ces questions doiv<strong>en</strong>t trouver une réponse dans <strong>les</strong> Plans Nationaux deR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t : En 1946 sont privilégiés la sécurité de l'union Française, lasécurité interne & externe ainsi que la <strong>sur</strong>veillance de l’Allemagne. En 1948 dansun contexte de nouvelle guerre mondiale possible sont fixés <strong>les</strong> objectifs suivants :Action soviétique <strong>en</strong> Europe, Afrique et Moy<strong>en</strong>- Ori<strong>en</strong>t, action <strong>des</strong> Anglo-saxons <strong>sur</strong><strong>les</strong> territoires français. En 1952 <strong>les</strong> cib<strong>les</strong> id<strong>en</strong>tifiées sont l’URSS, l’impérialismeAnglo-US, la <strong>sur</strong>veillance <strong>des</strong> pays neutres et <strong>des</strong> Chinois. 1954 voit une répétition<strong>des</strong> objectifs pléthoriques de 1952 auxquels s’ajout<strong>en</strong>t l’Indochine et l’Algérie. En1958 le Conseil Supérieur du R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t cible la rébellion algéri<strong>en</strong>ne, dossierqui sera <strong>en</strong>suite géré par la DST, <strong>les</strong> activités soviétiques, cel<strong>les</strong> <strong>des</strong> USA, l’IE auxUSA, l’Afrique, le Tiers monde. Constantin Melnik est alors coordonnateur dur<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. Puis plus ri<strong>en</strong> sous Pompidou, Giscard, Mitterrand (si ce n’est <strong>les</strong>célèbres « faites-vous oublier » ou « si ça vous amuse ». Sous Chirac <strong>en</strong> 2001, unordre est lancé de réori<strong>en</strong>ter la moitié de l'effectif de l'antiterroriste vers l'immigrationclan<strong>des</strong>tine, (l’effectif anti-terroriste sera doublé <strong>en</strong>suite) puis sera créé à ParisAlliance Base quelques mois après.Ce docum<strong>en</strong>t d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou <strong>des</strong>) membre(s) de l’AEGE. Préalablem<strong>en</strong>t à leurs publications et/ou diffusions, el<strong>les</strong> ont été soumises au Conseilsci<strong>en</strong>tifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche repos<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> l'utilisation de sources éthiquem<strong>en</strong>t fiab<strong>les</strong> mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuv<strong>en</strong>t être garantie. Sauf m<strong>en</strong>tioncontraire, <strong>les</strong> projections ou autres informations ne sont valab<strong>les</strong> qu'à la date de la publication du docum<strong>en</strong>t, et sont dès lors sujettes à évolution ou am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t dans le temps.Le cont<strong>en</strong>u de ces docum<strong>en</strong>ts et/ou étu<strong>des</strong> n'a, <strong>en</strong> aucune manière, vocation à indiquer ou garantir <strong>des</strong> évolutions futures. Le cont<strong>en</strong>u de cet article n’<strong>en</strong>gage la responsabilité que de ses auteurs, il nereflète pas nécessairem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> opinions du(<strong>des</strong>) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernem<strong>en</strong>ts, d’administrations ou de ministères pouvant êtresconcernés par ces informations. Et, <strong>les</strong> erreurs év<strong>en</strong>tuel<strong>les</strong> relèv<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>tière responsabilité <strong>des</strong> seuls auteurs.Les droits patrimoniaux de ce docum<strong>en</strong>t et/ou étude apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'Association, voire un organisme auquel <strong>les</strong> sources aurai<strong>en</strong>t pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction,<strong>en</strong> totalité ou <strong>en</strong> partie, de ce docum<strong>en</strong>t et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire <strong>des</strong> droits patrimoniaux.