LE DOSSIER / Pages 19-41 - Ville de Cognac

MAJORITÉSchneider Electric, la loi du profitavant les salariés et le territoire cognaçaisResituons le contexteSchneider Electric est un groupeindustriel qui fonctionne bien, ilfonctionne tellement bien qu’ils’apprête à acheter AREVA. Biensûr, il vient de subir une petitebaisse de régime liée à la crisemondiale, mais les actionnairesdu groupe sont bien servis etl’action monte à la Bourse.Cependant le prétexte lui ayantété donné avec la crise, il enprofite pour réorganiser saproduction. Certes cela se faitaujourd’hui sans licenciementdirect, mais délocaliser l’unitéde Merpins sur Angoulême, c’estmettre en souffrance les salariéscontraints de changer de lieu detravail, de déménager voire dedémissionner.« Les justifications avancées pource projet portent sur la réunionsur un même site de la totalitéde la production d’une gammede boutonnerie industrielle. Lesdirigeants n’ont pas faitconnaître aux salariés le coûtréel de l’opération, frais dedéménagement, indemnitésde déplacements, charges deréindustrialisation, etc...Ce coût paraît énorme etdisproportionné par rapport àl’intérêt de l’opération, puisquel’usine de Merpins est à cejour considérée comme la plusperformante du groupe enFrance, dans le cadre del’organisation actuelle sur deuxsites. Par ailleurs, le mêmecontact et les têtes de boutonsen plastique qui sont fabriquésà Merpins sont aussi en débutde fabrication en Chine. S’ils’avère que cette fabricationchinoise était satisfaisante, jecrains que la vie de la boutonnerieen Charente ne soit de courtedurée. » (*)Pensons aux salariés, beaucouptravaillent en factions, embauchantdès 5 heures du matin.230 familles en comptant lessalariés en sous-traitance quine travailleront plus sur lecognaçais, c’est une perteterrible pour notre territoire,pour les commerces, pour lesécoles, pour les services.Face à cette situation, leMaire de Cognac s’est renduimmédiatement sur les lieux, aorganisé une réunion à la Mairieavec Jean François Macaire,premier vice-président de laRégion ainsi que Marie LineReynaud notre députée. LaCommunauté de Communes avecson président Robert Richarda exprimé unanimement sonsoutien avec les salariés etdemandé à la direction deSchneider Electric de revoir saposition. Ségolène Royal a agidans le même sens.Si le départ se confirmait, laréindustrialisation du site seposerait. Est-il incongru de direque ceux qui sont responsablesde la situation doivent se donnerles moyens de compenser lesdégâts occasionnés ?La direction de Schneider arefusé l’éventualité d’organiserun transport collectif entreMerpins et Espagnac, estimantque si il y a quelque chose à fairec’est à la collectivité locale de lefaire.Le groupe Schneider refusetoute responsabilité, cependantil n’hésite pas à demander àla collectivité de faire face auxeffets collatéraux de sa restructuration.La collectivité répondra présentpour soutenir les salariés maisne se substituera pas au groupeShneider pour apporter lesréponses nécessaires auxsalariés.Pendant longtemps Cognac adormi. Le maire et président dela communauté de communesprécédent regardait passerles trains du développementéconomique sans qu’ils nes’arrêtent à Cognac.Aujourd’hui nous travaillonsd’arrache-pied pour attirerinvestisseurs, chefs d’entreprise,en rendant notre villeet notre territoire attractifs etce, au moment où des projetshôteliers et touristiques dedimension nationale sontattendus.Il est donc révoltant de subirde telles décisions guidéespar la seule logique financièredu profit maximum au méprisde la vie des salariés et deshabitants du territoire.(*) Marie Line Reynaud43COGNAC - LE MAG - n°35 - avril/mai 2010