Le Cirque, parcours - Le grand R

étranglée par la faillite. Plusieurs facteurs conjugués en sont la cause : parmi eux, la modification del’architecture des villes qui voient les grandes places changées en parkings, éloignant les cirques de leurpublic en les reléguant en périphéries des villes ; la crise pétrolière qui devient un obstacle de premierordre pour ces artistes itinérants ; les lois protégeant les espèces animales qui rendent leur exploitationplus difficile.La télévision, avec des émissions comme La piste aux étoiles, laisse croire à certains qu’elle peut aider àsauver le cirque. Mais en proposant aux téléspectateurs de regarder le spectacle de chez eux, ellecontribue au contraire à la raréfaction du public sous les chapiteaux ; par ailleurs, la nouvelle «fabriquede rêve » rend désuet le charme exotique du cirque traditionnel, et les diffusions d’émissions consacréesau cirque diminuent d’année en année.Ainsi, au début des années 70, la crise est profonde : le cirque traditionnel est remis en question. Il fautimaginer un nouveau cirque… ou mourir.Du cirque aux arts de la pistePlusieurs évènements ont joué un rôle majeur dans l’évolution du cirque entre les années 70 et 80 : parmieux, la création d’écoles de cirque qui va permettre à des jeunes non issus de « familles de la piste » dedevenir circassiens. En effet, quand Annie Fratellini fonde en 1974 l’Ecole Nationale de Cirque, elle entendcontribuer à donner du sang neuf à une tradition qui se meurt. Elle veut en restaurer les fondements. Maisen démocratisant l’accès au cirque, elle concourt involontairement aussi à sa remise en question : lesnouveaux circassiens arrivent avec une autre culture, ont d’autres aspirations et ne sont plus« prisonniers » d’un modèle transmis de père en fils. Le croisement de leurs univers permet à ces élèvesd’évoluer vers de nouvelles propositions du genre. Le cirque est alors moins tourné vers son passé quevers son avenir.Par ailleurs, - et l’évènement n’est pas des moindres - le cirque change de ministère de rattachement.Jusqu’alors, (animaux obligent !), il dépendait du Ministère de l’Agriculture. Dès lors l’Etat s’engage poursoutenir ce patrimoine culturel et bientôt le cirque rejoint le Ministère de la Culture. Fin de la notion desimple divertissement : le cirque est reconnu dorénavant comme art, à part entière.Les années 80 sont marquées par un engagement fort de l’Etat français pour ce nouvel art : subventionsallouées aux jeunes créateurs, encouragement pour les Scènes nationales à programmer du cirque,désignation d’un Cirque National 1 , fondation du Centre National des Arts du Cirque (CNAC), création del’organe de promotion Hors-les-murs pour les « arts de la piste » (termes qui remplacent rapidement celuide « cirque »)…Le cirque a donc été appelé depuis les années 70 à se renouveler. Mais le grand changement réside dansl’apparition de ce que les critiques ont commencé à appeler Nouveau cirque dès la fin des années 70.Celui-ci se démarque du modèle traditionnel en proposant des esthétiques et un fonctionnementcomplètement différents. Le spectacle n’est plus constitué de successions de petits numéros sans liens lesuns avec les autres. Au contraire, se rapprochant du théâtre, il propose une unité. Tout doit faire sens,même les prouesses physiques. Mais le cirque se nourrit également de toutes les disciplines, car ceux qui1 Ce cirque est celui d’Alexis Gruss, appelé auparavant «Cirque à l’Ancienne» et créé en 1974 pour redonner ses lettres de noblesse à labranche traditionnelle de cet art séculaire tout en relançant son activité. A l’initiative de ce projet, Silvia Monfort, directrice du «CarréThorigny», centre culturel parisien.LE GRAND R - SCENE NATIONALE – Esplanade Jeannie Mazurelle – Rue Pierre Bérégovoy – BP 681 – 85017 LA ROCHE-SUR-YON cedex17: 0251478383 – Tél. administration : 0251478380 – Fax : 0251478389 – site web : www.legrandr.com SIRET 39480426400015 – APE 923 A public Accueil