Pourquoi Besancenot a été espionné - Pierrefitte Socialiste

J - 20ELECTIONSAMERICAINESVINGT JOURS duscrutin, BarackObama est plusque jamais leAgrand favori de laprésidentielle américaine.Même si la tendance peut parfaitements’inverser dans lestrois semaines qui viennent, lesénateur démocrate conforteson avance sondage après sondage.Riennesemblepouvoirl’arrêter. Les dernières enquêteslui donnent une avance d’unedizaine de points sur son rivalrépublicain. Mieux, il est en têtedans quasiment tous les Etatsclés : le Colorado, le Michigan,le Minnesota, le Wisconsin ouencore l’Ohio.Au cœur de la tourmente financièreinternationale, lesAméricains semblent lui fairedavantage confiance pour résoudreleurs problèmes. Ils jugentdans l’ensemble JohnMcCain moins expérimenté, entout cas pas suffisamment armépour mener à bien les réformesnécessaires qui permettront aupays de sortir de la crise. Mais lesénateur républicain n’a pas ditson dernier mot. Il compte surl’ultime débat télévisé qui auralieu cette nuit (21 heures auxEtats-Unis) pour revenir dans lacourse.Le républicain dévoilesonplananticriseHier, vingt-quatre heures aprèsObama, il a présenté son programmeéconomique, ses mesurespour permettre auxclassesmoyennesd’éviterlafaillite.Un plan qui consiste à faciliterles retraits d’argent en plafonnantle taux d’imposition, àlimiter les taxes sur les primesd’assurance chômage et à réduirede moitié celles sur lesplus-values boursières.S’il est élu, McCain prometégalement que l’Etat fera unnouvel effort pour racheter lesemprunts immobiliers douteuxà hauteur de 300 milliards dedollars. Des annonces qui ontlaissé sceptiques les spécialisteséconomiques.Frédéric GerschelOKLAHOMA CITY (OKLAHOMA),LUNDI. Denna, démocrate convaincue,votera pour Obama. (LP/CATHERINE TARDREW.)CANADAETATS-UNISLos AngelesSun City(ARIZONA)MEXIQUENew YorkLA POLITIQUEEtats-UnisEntre Obama et McCain,Sharon hésite encoreSun City (Arizona)DE NOTRE ENVOYEE SPECIALEES LA RETRAITE,nous nous sommes«D installés ici. » Il y a huitans, Sharon Olson, ancienne comptable,63 ans, et John, 64 ans, expompier,leurs trois enfants élevés,ont quitté leur maison froide duMinnesota pour un pavillon au soleil.Sharon, bermuda blanc, tee-shirtimprimé, jambes et visage bronzés,collier de corail assorti aux bouclesd’oreilles, courts cheveux blonds, regardvif derrière ses lunettes, faitmoins que son âge. Une publicité vivantepour Sun City, réservée aux seniors,à une trentaine de kilomètresde Phoenix, capitale de l’Arizona.Impossible de voir grand-chosedepuis la route à quatre voies qui latraverse. On roule entre deux rangéesde hauts murs beiges. Un mondeclos, où seuls les plus de 55 ans ontle droit de résider. La moyenne d’âgey est de 74 ans ! « Seules exceptions,insiste Paul Hermann, bientôt70 ans, voix aussi juvénile que sesyeux clairs, missionnaire reconvertien directeur du Visitor Center, lesveuves (ou les veufs) qui n’auraientpas atteint cet âge. La communautéest en tout cas strictement interditeaux moins de 19 ans. »«Quelleimagepourle reste du monde ! »Pas un bruit dans les larges avenuesqu’unelumièrecrueinonde,oùdesvoiturettes de golf circulent silencieusement.Sur les trottoirs,hommes et femmes se promènent àpas prudents, quelques-uns appuyéssur leurs déambulateurs chromés.Pasd’adosbruyants,pasdegaminescourt vêtues, pas d’écoles… et pas decris d’enfants. « Les rires des petits,c’est la seule chose qui me manque,admet Sharon. L’absence de jeunes,elle, ne me dérange pas ! » Aucun regret! Elle assure que « beaucoupplus active », elle vit « bien mieuxqu’avant, en meilleure santé ». Sur les42 000 habitants, on compte129 centenaires !La violence de la crise est venueébranler les murailles du sanctuaire.Lacraintedel’avenirestbienlà,surtoutpour les enfants, « qui viventloin » et s’inquiètent à distance.« Trois concessionnaires automobilesont fermé ces derniers moisdans le comté, constate Sharon »,soulagée de « ne pas avoir risquél’épargne de toute une vie » à laBourse.LecoupleOlsonsefélicitede la sûreté de ses « certificats de dépôt», placements peu rémunérateurs(environ 4 %) mais garantis parle gouvernement fédéral. « Notreéconomie va très mal. Nous allons àla catastrophe. Et quelle image pourle reste du monde ! » Sharon est rempliede crainte.« Un mépris grandissantpour les politicienset les lobbyistes »Malgré sa position de « privilégiée relative», qu’elle explique simplement :« Comme la plupart des résidants deSun City, nous avons vendu pouracheter ici en évitant de contracterdes crédits étrangleurs. Nous vivonstrès correctement avec moins de1400$(1000✧) parmois.Etjecompte tout, y compris l’inscriptionannuelle (NDLR : 380 $, soit 280 ✧,pour elle et son mari) aux clubs desport et autres activités proposées. »L’été dernier pourtant, les Olson ontrenoncé à leurs vacances annuellesDENNA, 62 ans, employée du Centre des conventions et du tourisme d’Oklahoma CityOklahoma City(Oklahoma)LLES’EST«résignée»àvoterpourBa-E rack Obama. Il n’était pas, loin de là, lecandidat de Denna Pstestriedge, 62 ans, dontle sourire, les yeux et même les cheveux grisne sont que douceur. « Ma candidate, c’étaitHillary Clinton, soupire l’employée du Centredes conventions et du tourisme d’Oklahoma.Elle a de l’expérience, est intelligente. C’est àcause de son mari, Bill, qu’elle a perdu les primaires.Je ne sais pas si Obama va être à lahauteur. Il est si jeune, confronté à une situationde crise effroyable. Je ne peux que prier. Ila deux filles. A la Maison-Blanche il fera toutpour que ses enfants vivent dans un mondeplus libre et plus sûr. » La politique, Denna laSUN CITY (ARIZONA), SAMEDI. Sharon est indécise. Mais la retraitée estime que la couleur de peaud’Obama n’est pas un problème. « Les Américains voteront plus volontiers pour lui... que pour une femme. »(LP/CATHERINE TARDREW.)pratique en fonction de sa morale personnelle.Démocrate par fidélité familiale, elle sedésole que l’Oklahoma depuis 1968 ait toujoursvoté républicain. « Par deux fois pourGeorge W. Bush, c’est beaucoup, non ? »« Il est important que le prochainprésident soit altruiste »Profondémentchrétienne,éprisedejustice,elle pense que « sa voix, dans une électionpeut peser », pour faire régner plus d’égalité.« Or, depuis huit ans, j’ai vu les riches devenirplus riches, et les pauvres de plus en pluspauvres. C’est particulièrement vrai dansnotre Etat, plein de pétrole, où les gains descompagnies, ces derniers mois, ont étédans le Minnesota. « Au prix de l’essence,ce n’était pas raisonnable ! »A l’atelier tissage de perles, où unebonne vingtaine de dames délaissentleur ouvrage pour une tasse de caféaccompagnée d’un gâteau fait maison,on discute ferme. Sujet principal: l’élection présidentielle. « Il fautque les choses changent », assèneSharon, qui ne cache guère son« mépris grandissant pour les politiciensqui ne pensent qu’à eux, leslobbyistes qui font voter les lois quine servent que leurs intérêts ». Sharon,à moins d’un mois du scrutin, nesait toujours pas pour qui elle va voter.« McCain est vieux, Obamamanque sans doute d’expérience. »La couleur de la peau du candidatdémocrate?«Celanecomptepasdu tout, balaye-t-elle. Les Américainsvoterontplusvolontierspourlui… que pour une femme ! »Catherine Tardrew« Ma candidate, c’était Hillary »énormes. » Presque personne dans les largesavenues d’Oklahoma City, où de belles voituresroulent sans bruit, dans une chaleur humide.Quelques promeneurs, graves, se recueillentau City Memorial Museum. Le19 avril 1995, les bombes de TimotyMcVeigh et Terry Nichols, deux « terroristesde droite » y avaient tué 168 personnes, dont16 enfants. Une poignée de touristes errent àBricktown, le quartier où d’anciens entrepôtset usines ont été rénovés et réhabilités. « L’argentestallétoutdroitdanslespochesdesamis de Bush, fulmine Denna. Avec la crise,beaucoup de gens à nouveau vont perdre leuremploi. Il est important que le prochain présidentsoit altruiste. L’histoire personnelle, lepassé de Barack Obama me rendent optimiste.»C.T.8 MERCREDI 15 OCTOBRE 2008