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et le soft power chinois - ccifc

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Lire读 书Par Laurent BallouheyLes éditions B<strong>le</strong>u de Chine, créées en 1994 par GenevièveImbot-Bich<strong>et</strong> pour publier des traductions de littérature<strong>chinois</strong>e contemporaine, viennent d’être reprises parGallimard dont el<strong>le</strong>s deviennent une col<strong>le</strong>ction. Cinq àsix titres sont prévus chaque année par Généviève Imbot-Bich<strong>et</strong> qui reste aux commandes. Voici <strong>le</strong>s deux premierspour l’année 2010.Lèvres de pêche, Par Cui Zi’en, Traduitdu <strong>chinois</strong> par Sylvie Gentil, EditionsGallimard/ B<strong>le</strong>u de Chine,19,95 eurosIl s’agit du premier roman traitant dusuj<strong>et</strong> de l’homosexualité en Chine populaireoù la question est encore assez tabou — ce quiest loin d’être <strong>le</strong> cas à Taiwan — malgré une ouverturecertaine, comme en témoignent <strong>le</strong>s difficultés rencontréespar la diffusion de ce livre juste après sa publication.Le roman raconte <strong>le</strong> mal de vivre, <strong>le</strong>s épreuves <strong>et</strong> <strong>le</strong>spressions familia<strong>le</strong>s <strong>et</strong> socia<strong>le</strong>s — <strong>le</strong> mariage mixte parexemp<strong>le</strong> imposé par <strong>le</strong>s parents — auxquel<strong>le</strong>s sont soumis<strong>le</strong>s homosexuels <strong>chinois</strong>. Le personnage principal ici, unmédecin emprisonné pour avoir châtré son fils violonistehomosexuel, n’a pas su y résister <strong>et</strong> sombre dans la hontede la perte de la figure paternel<strong>le</strong>.Un vol, Par Yu Jian, Traduitdu <strong>chinois</strong> par Li Jinjia<strong>et</strong> Sebastien Veg, EditionsGallimard/ B<strong>le</strong>u de Chine,10,36 eurosCe second texte adopte laforme d’un long poèmenarratif pour évoquer un voyage à la fois réel <strong>et</strong> symbolique.Yu Jian dans son avion traverse l’espace <strong>et</strong> <strong>le</strong> temps,par<strong>le</strong> avec l’Himalaya <strong>et</strong> <strong>le</strong> poète anglais T.S. Eliot, touten se remémorant la Révolution <strong>et</strong> <strong>le</strong> maoïsme. Survolantavec dédain <strong>le</strong>s touristes <strong>chinois</strong> nouveaux riches arpentant<strong>le</strong>s canaux d’Amsterdam, il entend rester dans <strong>le</strong>shauteurs où se croisent <strong>et</strong> dialoguent « <strong>le</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>le</strong>sdieux qui vivent en voisins ».Au cœur de la Cité interdite, Par Reginald F. Johnston,Traduit de l’anglais par Christian Thimonier, Préfaced’Alan Peyrefitte, Edition Mercure de France, coll. Le tempsr<strong>et</strong>rouvé, 392 pages, 7 eurosReginald Johnston devient à partir de mars 1919 <strong>le</strong> pré-cepteur ou <strong>le</strong> tuteur de Pu Yi, en fait <strong>le</strong> dernier empereurde la dynastie des Qing. Au <strong>le</strong>ndemain de la Révolutionde 1911, celui qui était encore considéré comme <strong>le</strong> Filsdu Ciel continuait de vivre dans la Cité interdite, privéde tout pouvoir mais entouré d’une Cour <strong>et</strong> de serviteurs,<strong>et</strong> bénéficiait de toutes <strong>le</strong>s préséances liées à son rang.Johnston qui vivait auprès de l’empereur jouissait lui ausside privilèges <strong>et</strong> d’un traitement de faveur, dû à sa qualitéexceptionnel<strong>le</strong> <strong>et</strong> rare pour un étranger de « dishi », précepteurimpérial. Lorsqu’il entrait dans une sal<strong>le</strong> où s<strong>et</strong>rouvait <strong>le</strong> jeune empereur, c’est ce dernier qui devait se<strong>le</strong>ver <strong>et</strong> attendre qu’il se soit assis, au contraire du « kotow», <strong>le</strong> prosternement que chacun devait à l’empereur<strong>et</strong> dont <strong>le</strong> « dishi » était l’un des seuls dispensés. Ayantcommencé comme simp<strong>le</strong> professeur d’anglais, ReginaldJohnston nous raconte <strong>le</strong>s journées d’enseignement avecPu Yi, décrit ses traits de caractère, son intelligence <strong>et</strong> sacuriosité pour la nouvel<strong>le</strong> vie politique de la République.Il nous présente <strong>le</strong>s scènes de la vie officiel<strong>le</strong> comme de lavie privée auxquel<strong>le</strong>s il a assisté à titre de témoin ou parfoisde participant. Il nous perm<strong>et</strong> de suivre de l’intérieurde la Cité interdite, <strong>le</strong>s conflits de pouvoir, <strong>le</strong>s rivalitésentre factions <strong>et</strong> entre personnalités politiques. Cel<strong>le</strong>s-cinous donnent à comprendre au plus près <strong>le</strong>s causes dela décadence qui accompagne <strong>et</strong> précipite la chute de ladynastie mandchoue. El<strong>le</strong>s expliquent en même tempscomment toutes <strong>le</strong>s velléités de transformation constitutionnel<strong>le</strong>de la monarchie qui agitaient la vie politiquede la Cour à l’époque étaient vouées à l’échec.Histoire de la société <strong>chinois</strong>e1949-2009, Par Tania Angeloff,Ed. La Découverte, Coll. Repères,126 pages, 9,5 eurosLa société <strong>chinois</strong>e fascine <strong>et</strong> faitpeur, aujourd’hui comme hier, <strong>le</strong>China bashing s’étant substituéau « péril jaune ». Depuis 1949, el<strong>le</strong> a traversé des phasesdiverses <strong>et</strong> souvent contradictoires, puisqu’el<strong>le</strong> a connul’arrivée des communistes au pouvoir, a construit uneéconomie socialiste d’Etat, a épousé <strong>le</strong> maoïsme <strong>et</strong> <strong>le</strong>sconvulsions de la Révolution culturel<strong>le</strong>, avant d’entreravec Deng Xiaoping dans une ère de réformes <strong>et</strong> d’ouvertureà la fois de l’économie <strong>et</strong> de la société.A l’heure d’un libéralisme ouvertement capitaliste rechignantau maximum aux régulations intérieures <strong>et</strong>internationa<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> vit une mutation socio-économique146 Connexions / mars 2010

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