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HF 106 PLINIUS - Jason Diffusion

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<strong>HF</strong> <strong>106</strong> <strong>PLINIUS</strong> 10/11/05 16:57 Page 57BANC D’ESSAI<strong>PLINIUS</strong> M8 & P8idéal de l’amplificateur P8 est le préamplificateurM8. Vous pouvez bienentendu, au gré de vos maillons existants,panacher ces deux éléments avecdes marques variées. N’hésitez pas à laisserces électroniques sous tension aumoins 24 heures. Comme tous les Plinius,les M8 et P8 ne donneront leurpotentiel maximum qu’après plusieursjours de polarisation.Le M8 est un préamplificateur de très grande classe dans un châssis superbe.Caractéristiques sonores« Renouveler l’art de la reproductionsonore sans révolution », tel pourrait êtrel’antienne sur laquelle capitalise leconcepteur de ce tandem aux refletsargentés. Ces deux appareils ont soif derévéler l’essence de la modulation, saforce et ses faiblesses, mais aussi depeindre les interprètes et les partitions àl’aide de mariages subtils tout en éléganceet en retenue. Chanteurs et musicienssont libres d’évoluer sur la scènestéréophonique sans voir leurs déplacementsconditionnés et limités à un seulpoint de vue d’écoute. La scène sonore nesemble pas cantonnée à la taille des transducteurs.Pas de doute, les Plinius timbrentjuste. Les trois registres ne brillentpas par leur caractère exubérant, mais sedistinguent par leur élégance et leurintelligibilité. Parfaitement articulés, ilsse recoupent sans accident audible dansla courbe de réponse.Quid de la dynamique ? A l’image dedeux dogues de Bordeaux sagementallongés de part et d’autre de l’âtre, lesM8 et P8 n’attendent qu’un seul geste deleur maître, « l’esthète mélomane »,pour répondre de manière instantanéeaux desideratas et/ou exigences d’unemodulation parée d’un caractère impétueux.Témoins de la personnalité desmusiciens et leur puissance expressive, lepréamplificateur M8 et l’amplificateurP8 impressionnent par leur capacité àsuivre le jeu imposé par le compositeur etrestituent un message musical dense,sans fioriture, décoration, ni recherchepsychologique alambiquée. Au fil de nosécoutes, le M8 et le P8 affirment leurpersonnalité. Forts d’une élégante sensualité,où la musique fait corps avec lemélomane dans un décor qui varie selonles œuvres reproduites, il émane desdeux appareils une impression de raffinement,de beauté et de volupté. Les électroniquesPlinius, empreintes d’unegrande sobriété aux traits souvent anguleux,sans concession, « pratiquent lamusique » de manière expressive, enosmose avec l’auditeur. Via une reproductionteintée d’un expressionnismevigoureux, le couple Plinius distille, àl’occasion d’intéressantes confrontations,tantôt un regard aigu et glaçant sur lesmauvaises prises de son et les travaux demastering aux contours pas ou peu définis,tantôt un éclairage nouveau à unenregistrement que votre serviteur pensaitmaîtriser sur le bout des doigts...Ecoute critiqueLors de l’écoute du disque de Ben Harperand the blinds boys of Alabama intituléThere will be a light, la plage 5, 11 commandements,commence par un solo deguitare acoustique qui plonge l’auditeurau cœur de l’Alabama, l’une des mèrespatries du blues. Une sensation renforcéepar l’apparition des chœurs, qui renforcentcette ambiance qui ravira les amateursde Johnny Lee Hooker. Porteurs desens, le M8 et le P8 traitent la modulationde manière ornementale -décorative,diront les plus esthètes - mais toujoursavec une grande recherche des variationschromatiques, quel que soit le thèmeécouté. Loin d’une écoute analytique etaseptisée, le couple néo-zélandaisexprime aussi sur des pièces d’opéra ledrame de l’être humain dans des compositionspoignantes, déchirées, où l’idéede vie et de mort est omniprésente.Avant de recouvrir votre corps detatouages maori et d’implorer les dieuxde la musique et de l’harmonie, prêtezune oreille attentive à ces deux électroniques: vous ne le regretterez pas.CHRISTOPHE-EMMANUEL LUCYFABRICATION ★★★★★Véritable cauchemar des réparateurs, lagénéralisation d’électroniques conçuesà l’image de ces Plinius laisse peud’espoir et de place aux pannes etautres désagréments.MUSICALITE ★★★★★A la lueur de l’austérité des coffrets toutd’aluminium revêtus, le mélomane pouvaitcraindre une certaine retenue, unecertaine froideur dans la restitution deses disques préférés. Il n’en est rien,quel que soit le style de musique, lecaractère chaleureux et ample de la restitutionprévaut. Une qualité qui, une foisn’est pas coutume, ne s’exprime pas audétriment de l’intelligibilité et du respectde la prise de son, via une colorationplus ou moins opportune.QUALITE/PRIX ★★★★★Rappelez-vous, lors de votre dernierconcert de musique classique interprétépar un trio, quartet, quintet ou orchestresymphonique (biffez la mention inutile), lasensation d’aération qui existe entre lesdifférents pupitres et surtout l’absenced’agressivité perçue par vos « petitspavillons » délicatement ourlés. Vousretrouverez les qualités précitées dansl’image reproduite avec beaucoup de tactet de doigté par ce tandem Plinius.57

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