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Programme Scientifique LYON 2011 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

<strong>Programme</strong><br />

Scientifi que<br />

<strong>LYON</strong><br />

<strong>2011</strong><br />

Remerciements<br />

Les Comités Scientifi ques <strong>AFVAC</strong> et AVEF remercient<br />

l’ensemble des conférenciers d’avoir accepté d’animer<br />

ce congrès. Par leur engagement et leur pédagogie,<br />

ils perpétuent les valeurs de partage de connaissances<br />

véhiculées par nos deux associations. Les Comités<br />

Scientifi ques <strong>AFVAC</strong> et AVEF adressent respectivement à<br />

Marc SIMON et aux Responsables des Commissions AVEF<br />

leurs plus chaleureux remerciements, pour leur relecture, si<br />

attentive, de ces comptes-rendus.


ANESTHÉSIE<br />

Poster<br />

• Le bloc échoguidé du nerf fémoral chez le chien : étude descriptive<br />

d’une approche dans le muscle iliopsoas - S. MAHLER . . . . . . . . . . . 19<br />

BIOLOGIE CLINIQUE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Quelques exemples de précipitations en biochimie clinique -<br />

C. TRUMEL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

• Quelques exemples de précipitations en hématologie - C. TRUMEL 20<br />

CARDIOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Reconnaître et traiter une tamponnade - E. BOMASSI . . . . . . . . . . . . . 20<br />

• Fibrillation atriale : 3 espèces, 3 stratégies ? - R. PARIAUT . . . . . . 21<br />

• Reconnaître et traiter un œdème aigu du poumon - R. PARIAUT 22<br />

• Les urgences rythmologiques - R. PARIAUT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

• Atrial fi brillation in horses - G. VAN LOON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Courte communication<br />

• Fibrillation atriale au sein de la race Léonberg - T. RIBAS, I. BUBLOT,<br />

P. THIREAU, B. RANNOU, J. CADORÉ, R. PARIAUT . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

Posters<br />

• Tamponnade cardiaque secondaire à une hypoalbuminémie<br />

chez un Épagneul breton atteint d’amyloïdose rénale -<br />

M. CHARBONNEAU, P. HAUDIQUET, R. JOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

• Syncope chez un chat atteint de cardiomyopathie ventriculaire<br />

droite arythmogène - T. RIBAS, F. FERRAND, I. RODRIGUEZ,<br />

C. CHERVIER, A. DRUT, F. FLOCH, J. CADORÉ, I. BUBLOT . . . . . . . . . 27<br />

CHIRURGIE<br />

Tribune des résidents et internes<br />

• Atteinte de la glande salivaire zygomatique chez le chien : 3 cas<br />

originaux - L. BOLAND, E. GOMES, G. PAYEN, C. PONCET . . . . . . 27<br />

CHIRURGIE DES TISSUS MOUS<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Le pyothorax - J-P BILLET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

• La hernie diaphragmatique - S. BUREAU. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

• Le trauma de la paroi thoracique - M. CARIOU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

Courtes communications<br />

• Approche thérapeutique des scalps des membres (5 cas) -<br />

P. MEYNAUD-COLLARD, A. AUTEFAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

• Reconstruction de la babine supérieure : à propos de 2 cas -<br />

P. MEYNAUD-COLLARD, E. ASIMUS, D. MATHON, S. PALIERNE,<br />

M. VERSET, A. AUTEFAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

• Traitement chirurgical des pancréatites aiguës chez le chien :<br />

survie à court terme et facteurs de risque associés - P. RIVIER,<br />

D. TWEDT, E. MONNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

CHIRURGIE OSSEUSE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Sémiologie des traumas de la fi lière pelvienne - A. AUTEFAGE . 32<br />

• Les fractures articulaires - T. CACHON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

• Traumatismes de la fi lière pelvienne : Prise en charge et suivi<br />

thérapeutique - C. CAROZZO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

NR : texte Non Remis<br />

CONGRÈS ANNUEL <strong>AFVAC</strong><br />

<strong>LYON</strong> <strong>2011</strong> / 2 au 4 décembre <strong>2011</strong><br />

Sommaire<br />

• 2 •<br />

• Degré d’urgence d’une lésion ostéo-articulaire ;<br />

entorses et luxations - J-L CHANCRIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

• Traumatismes du cartilage de croissance - A. AUTEFAGE . . . . . . . NR<br />

Courtes communications<br />

• Ossifi cation incomplète de l’atlas : à propos d’un cas - D. JACQUES 35<br />

• 11 cas de stabilisation vertébrale avec vis et poliméthylmétacrilate<br />

(pmm) par abord latéral pour le traitement chirurgical de 10 fractures<br />

vertébrales thoracolombaires et 1 vertèbre cunéiforme - S. SCOTTI 35<br />

Tribunes des résidents et internes<br />

• Ostéotomie ulnaire proximale dynamique bi-oblique : technique<br />

chirurgicale, évaluation tomodensitométrique de la congruence<br />

radio-ulnaire sur 12 semaines et résultats cliniques chez 87 chiens -<br />

A. CARON, N. FITZPATRICK, V. WAVREILLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

• Echec de prothèse synthétique extra capsulaire dans le traitement<br />

d’une rupture de ligament croisé crânial chez le chien et révision<br />

par ostéotomie de nivellement du plateau tibial : 59 cas -<br />

A. CARON, N. FITZPATRICK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

• Intérêt du traitement chirurgical des luxations coxo-fémorales<br />

cranio-dorsales traumatiques : une étude rétrospective à propos<br />

de 71 chiens et 9 chats - I. IRUBETAGOYENA, J. TROUILLET,<br />

A. AUTEFAGE, E. ASIMUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

• Comparaison des propriétés mécaniques en fl exion 4 points des<br />

plaques vissées pour vis de 3,5 et 4,5 mm M. VERSET, S. PALIERNE,<br />

P. MEYNAUD, D. MATHON, E. ASIMUS, A. AUTEFAGE . . . . . . . . . . . . 38<br />

Posters<br />

• Correction chirurgicale d’un pes varus chez un Teckel par ostéotomie<br />

médiale en coin ouvert et fi xation par plaque LCP en T associé<br />

à un dépôt de substitut osseux - S. GIBERT, T. CACHON . . . . . . . . . . 38<br />

• A propos d’un cas d’ostéochondrite disséquante du grasset<br />

chez un Labrador du retriever - L. LARGUIER, N. JARDEL . . . . . . . . 39<br />

• Correction par un fi xateur externe circulaire articulé d’une<br />

déformation complexe associée à un raccourcissement osseux<br />

de l’avant-bras chez un chiot - F. MEIGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40<br />

• Arthrodèse du carpe par plaque LCP verrouillée médiale seule<br />

ou combinée : présentation de 3 cas originaux - B. PUCHEU . . . 40<br />

COMPORTEMENT<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Nuisances : Faire face à l’urgence - C. BEATA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

• Il a mordu, il doit être euthanasié - M. MARION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

• Tout ce qui bouge n’est pas HS/HA - N. MARLOIS . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

Courte communication<br />

• Caractérisation phénotypique et génétique du tournis chez le Bullterrier<br />

- C. ESCRIOU, S. RENIER, K. TIIRA, C. DUFAURE DE CITRES,<br />

L. KOSKINEN, P. ARNOLD, H. LOHI, A. THOMAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

DERMATOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Y a-t-il des urgences en Dermatologie ? D. HERIPRET . . . . . . . . . . . . . 45<br />

• Affections douloureuses en Dermatologie - A. MULLER . . . . . . . . . . . 45<br />

• Complications septicémiques en Dermatologie - A. MULLER. . . . . 46<br />

Posters<br />

• Traitement des cals d’appui non-infectés du chien avec un baume<br />

associant huiles essentielles et acides gras essentiels (Biobalm®) :<br />

étude prospective ouverte - E. GAILLARD, C. PRESSANTI,<br />

E. BENSIGNOR, C. MARTIN-VO, M. CADIERGUES . . . . . . . . . . . . . . . . . 46


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

• Dermatose à Devriesea agamarum chez un Uromastyx acanthinura -<br />

F. MARCEL, M. HUYNH, C. PIGNON, F. STAMBOULI, B. HUBERT 47<br />

• Effi cacité d’un spray d’acéponate d’hydrocortisone dans les<br />

dermatoses éosinophiliques félines : une étude pilote ouverte -<br />

V SCHMIDT, LM BUCKLEY, NA MCEWAN, CA RÈME, TJ NUTTALL 47<br />

GASTRO-ENTÉROLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• La chirurgie des affections pancréatiques - J-P BILLET . . . . . . . . . . . . . 48<br />

• Affections des voies biliaires - M. CARIOU, O. TOULZA . . . . . . . . . . 49<br />

• Ouvrir ou ne pas ouvrir ? Le syndrome dilatation-torsion<br />

de l’estomac - J.-Y. DESCHAMPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

• Vomissements et régurgitations : Sortir de la confusion -<br />

O. DOSSIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

• Reconnaître une occlusion intestinale - D. RAULT, O. DOSSIN . . . 51<br />

• Vomissements aigus : sémiologie et examens complémentaires -<br />

P. LECOINDRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

• Syndrome des races brachycéphales : toute précipitation risque<br />

d’être fatale - C. PONCET, J. HERNANDEZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

• Les affections pancréatiques : les vraies urgences - I. TESTAULT 53<br />

Courtes communications<br />

• Trois cas d’hépatopathie vacuolaire familiale chez le Cocker<br />

américain - P. LECOINDRE, M. CHEVALLIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

• Etude clinique et morphologique de 11 cas d’entéropathie<br />

exsudative chez le Yorkshire terrier. Évaluation d’un protocole<br />

thérapeutique - A. LECOINDRE, P. LECOINDRE, M. CHEVALLIER . 54<br />

GÉNÉTIQUE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Épilepsies génétiques : De l’épilepsie du chien aux épilepsies<br />

canines : applications cliniques et génétiques des spécifi cités<br />

raciales - C. ESCRIOU, A. GRALL, A. VAYSSE, C. HITTE,<br />

A. THOMAS, P. QUIGNON, C. ANDRÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55<br />

• Dysplasie coxo-fémorale et génétique - J.P. GENEVOIS,<br />

A.S. GUILLORY, L. LAGOUTTE, G. CHAUDIEU, N. FOYART,<br />

P. QUIGNON, C. ANDRÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

• Cancers et génétique : sarcome histiocytaire chez le Bouvier<br />

bernois - B. HÉDAN, C. DE BRITO, A. GUILLORY, J. ABADIE,<br />

P. DEVAUCHELLE, M. BREEN, E. OSTRANDER ET C. ANDRÉ . . . . . . 56<br />

IMAGERIE MÉDICALE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Examen échographique comparé de l’appareil locomoteur<br />

du cheval et du chien - J.-M. DENOIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

• FAST chez le chien et FLASH chez le cheval : techniques<br />

d’échographie abdominales d’urgence en comparaison -<br />

F. DURIEUX, V. BUSONI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

• Errances diagnostiques en imagerie médicale - F. DURIEUX . . . . . 59<br />

• L’imagerie de la fi lière pelvienne - F. DURIEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

• Bonne pratique d’achat d’un équipement de radiologie<br />

vétérinaire numérique ? F. DURIEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

• L’abdomen aigu : Imagerie: faire les bons choix - D. RAULT . . . . . NR<br />

Courtes communications<br />

• Cystosonographie de contraste (bubble study) lors de suspicion<br />

de rupture vésicale : à propos de 4 observations -<br />

G. CONDAMIN, G. LENNOZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

• Apport de l’imagerie par résonnance magnétique dans le<br />

diagnostic et le suivi des affections infl ammatoires du rachis :<br />

à propos de 8 cas - C. ESCRIOU, L. DUCHENE, S. GIBERT,<br />

M. SEURIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

• Etude échographique de 41 cas de shunts porto-systémiques :<br />

application de la standardisation des plans de coupe -<br />

P. KERVEILLANT, M. LASSERON-CAUCHARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

NR : texte Non Remis<br />

• 3 •<br />

• Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des lésions tendineuses chez<br />

le chien : illustration à partir de 5 cas - B. PUCHEU, C. RUET . . . . 62<br />

• Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des lésions ischémiques<br />

médullaires chez le chien : étude sur 11 cas - C. RUET,<br />

B. PUCHEU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

Tribunes des résidents et internes<br />

• Mesures échographiques des glandes surrénales chez des chats<br />

hyperthyroïdiens - A. COMBES, E. VANDERMEULEN,<br />

L. DUCHATEAU, K. PEREMANS, S. DAMINET, J. SAUNDERS . . . . . 64<br />

• Apports comparés de la tomodensitométrie et de l’endoscopie<br />

dans l’approche diagnostique des tumeurs nasales du chien<br />

et du chat : étude rétrospective de 22 cas - M. FINCK, F. PONCE,<br />

L. GUILBAUD, C. CHERVIER, F. FLOCH, J. CADORÉ, T. CHUZEL,<br />

M. HUGONNARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

• Intérêt de l’échographie de contraste dans la caractérisation des<br />

lésions pancréatiques focales canines : étude de 5 cas -<br />

P. PEY, J. SAUNDERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

• Echographie de contraste de lésions rénales suite à des biopsies<br />

effectuées en serie avec des aiguilles de 14 g chez des Beagles -<br />

P. PEY, H. HAERS, P. SMETS, S. DAMINET, J. SAUNDERS . . . . . . . . . . 65<br />

• Evaluation et suivi échographiques de l’effet des glucocorticoïdes<br />

sur les glandes surrénales canines - P. PEY, P. SMETS, S. DAMINET,<br />

J. SAUNDERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

Poster<br />

• Un cas atypique d’atteinte du gastrocnémien chez un Shar-Pei :<br />

caractéristiques des lésions musculo-tendineuses par IRM -<br />

C. RUET, D. DEVAUX, E. SCHREURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

INFECTIOLOGIE<br />

Courte communication<br />

• Etude clinique prospective : analyse comparée des données<br />

sérologiques et PCR chez 33 chiens suspects de leptospirose -<br />

M. HUGONNARD, Z. DJELOUADJI, C. POUZOT-NEVORET,<br />

A. BARTHELEMY, C. DEBIAIS, A. KODJO, I. GOY-THOLLOT . . . . . . . 67<br />

JURIDIQUE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Les ventes animales : Le grand chambardement -<br />

Les erreurs majeures à éviter - Y. LEGEAY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

MANAGEMENT<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Pour aborder sereinement un premier emploi - F. DURAND,<br />

C. NAVARRO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

• Faire face aux urgences lorsque l’on débute - F. DURAND,<br />

C. NAVARRO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

• Respect du consentement éclairé dans l’urgence<br />

médico-chirurgicale - L. HAZOTTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

• Organiser la gestion des urgences avec son équipe -<br />

M. COLIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

• Une urgence pas comme les autres : le décès accidentel de<br />

l’animal dans la structure vétérinaire - J.-M. MAINGUENE . . . . . . . NR<br />

MÉDECINE INTERNE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Fièvre aiguë, diagnostic étiologique : il peut être urgent<br />

d’attendre - C. CHERVIER, J-L CADORÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

• Fièvre aiguë : usage et contre-emploi des anti-infl ammatoires et<br />

antibiotiques - C. HUGNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71<br />

• Fièvre aiguë : penser aux causes non-infectieuses - O. TOULZA 72<br />

• Fièvre aiguë : fi èvre ou hyperthermie : remettre de l’ordre -<br />

J. HERNANDEZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

• Anémie : pas à pas vers un diagnostic étiologique -<br />

S. LAFARGE-BEURLET. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

• Anémie : critères d’urgence, quand transfuser ? F. ROUX . . . . . . . . 74<br />

• Transfuser : comment ? - J. GUILLAUMIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

• Syndrome de Coagulation Intra Vasculaire Disséminée (CIVD) -<br />

J. GUILLAUMIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

• Coagule ou pas : les intoxications - C. HUGNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

• Les thrombo-embolies - S. LAFARGE-BEURLET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />

• La dyspnée : identifi er l’étage atteint - R. LAVOUÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

• La détresse cardio-respiratoire : les gestes qui « sauvent » -<br />

C. POUZOT-NEVORET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

• La détresse cardio-respiratoire : affi ner le bilan lésionnel -<br />

E. BOMASSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

Courtes communications<br />

• Lésions histologiques du foie dans une population de 43 Scottish<br />

terriers présentant une hyperactivité des phosphatases alcalines -<br />

M. CHEVALLIER, S. GUERRET, P. LECOINDRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

• Cor triatriatum dexter chez un chat - E. RATTEZ, C. BILLE,<br />

E. BOMASSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

• « Pseudo-syndrome de veine cave crâniale » associé à un<br />

mésothéliome thoracique chez un Lévrier - J. SEGUELA, P. PEY,<br />

C. LAPRIE, J. DUBOY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

• Hypocalcémie secondaire à une hypovitaminose D<br />

chez un chaton - J. SEGUELA, P. PEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

Tribunes des résidents et internes<br />

• Perfusion d’acides aminés : une perspective diagnostique pour<br />

l’évaluation de la réserve fonctionnelle rénale et thérapeutique<br />

pour restaurer la perfusion rénale - L. BOIRON, I. GOY-THOLLOT,<br />

J. BONNET-GUÉRIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

• Enteropathie exsudative du Yorkshire - étude rétrospective :<br />

18 cas - D. BOTA, J. HERNANDEZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

• Remise en cause d’un bilan d’extension initialement favorable<br />

d’un insulinome canin après réalisation d’une fusion scintigraphiescanner<br />

: à propos d’un cas - M. CANONNE-GUIBERT,<br />

J. THIBAUD, M. LE CHEVOIR, F. STAMBOULI, E. REYES-GOMES,<br />

F. VILLAPLANA, P. DE FORNEL-THIBAUD, D. ROSENBERG . . . . . . . . 83<br />

• Un cas de lupus érythémateux systémique chez un chat -<br />

G. RUIZ, C. MAUREY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

• Polyuro-polydipsie chez une chienne acromégale non<br />

diabétique - F. VILAPLANA GROSSO, N. LACOSTE-GARANGER,<br />

F. MIR PRIETO, D. LEPERLIER, D. ROSENBERG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

Posters<br />

• Anémie non associée aux hémorragies aiguës :<br />

étude rétrospective de 456 chiens à l’ENVL (2005-2008) -<br />

C. CHERVIER, L. CHABANNE, I. RODRIGUEZ-PINEIRO, B. DEPUTTE,<br />

J. L. CADORÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

• Thromboembolies pulmonaires secondaires à une amyloïdose<br />

rénale chez une Épagneul de 8 ans - S. GIBERT, A. FRELON,<br />

J. SONET, I. GOY-THOLLOT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

• Cholécystite emphysémateuse chez un Berger allemand -<br />

R. JOSSIER, P. HAUDIQUET, M. CHARBONNEAU, P. ROCHEREAU<br />

• Apport des biomarqueurs lors de suspicion de fi brose pulmonaire<br />

idiopathique chez le chien - E. KRAFFT, H. HEIKILLÄ, P. JESPERS,<br />

K. MCENTEE, D. PEETERS, M. RAJAMÄKI, C. CLERCX . . . . . . . . . . . . . 86<br />

MYCOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Biologie comparée d’Aspergillus chez le cheval et le chien. Les<br />

mycoses des poches gutturales chez le cheval - J-L CADORÉ . . . . 87<br />

• L’aspergillose canine : actualités diagnostiques &<br />

thérapeutiques - R. LAVOUÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

NR : texte Non Remis<br />

• 4 •<br />

NEUROLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Hernies discales cervicales - C. CAROZZO, E. VIGUIER . . . . . . . . . . . 89<br />

• Hernies discales thoraco-lombaires - C. CAROZZO, E. VIGUIER . 90<br />

• Hernie discale : Évaluation de l’urgence, statut neurologique.<br />

Imagerie, bilan lésionnel - L. CAUZINILLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

• Traumatologie rachidienne : Décisions thérapeutiques :<br />

quelles sont les vraies urgences ? - L. CAUZINILLE . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

• Pertes de vigilance et convulsions : Les gestes qui « sauvent » -<br />

J.-Y. DESCHAMPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

• Pertes de vigilance et convulsions. Affi ner le bilan neurologique -<br />

J-L THIBAUD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

• Pertes de vigilance et convulsions. Identifi er l’origine :<br />

Les questions à poser - J-L THIBAUD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

• Traitement médical - N. GRANGER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

• Traitement chirurgical de stabilisation / décompression -<br />

J.-L. TROUILLET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

Tribune des résidents et internes<br />

• Cas de polyneuropathie sensitive et végétative idiopathique<br />

chez une chienne - A. JEANDEL, J. THIBAUD, G. PAYEN, S. BLOT . 97<br />

Poster<br />

• Hématome intracrânien chez un chiot Yorkshire terrier :<br />

diagnostic par échographie - A. COLSON, M. MARTINEZ MARTIN,<br />

D. FANUEL-BARRET, M. FUSELLIER-TESSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Détresse respiratoire chez les oiseaux - Prise en charge :<br />

repos ou action ? M. HUYNH, C. PIGNON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98<br />

• Détresse respiratoire chez les oiseaux - Les gestes d’urgences -<br />

M. HUYNH, C. PIGNON. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98<br />

• Détresse respiratoire chez les oiseaux : Les examens<br />

complémentaires urgents ou différés - J-M PERICARD . . . . . . . . . . . . . 98<br />

• Hospitalisation et traitement médical : faut-il gaver ? -<br />

C. PIGNON, M. HUYNH. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

• L’abcès dentaire : choix thérapeutique - J-F QUINTON . . . . . . . . . . . 100<br />

• Anorexie et arrêt du transit chez les petits herbivores.<br />

Diagnostic et choix thérapeutique : médical ou chirurgical ?<br />

J-F QUINTON. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Courtes communications<br />

• Rétention de crochets chez une vipère heurtante (Bitis arietans)<br />

N. CHAI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

• Effet contraceptif de l’implant de desloréline<br />

(Suprelorin® hors AMM) chez le rat (Rattus norvegicus) :<br />

observations préliminaires - A. PL ANCHE, C. GROSSET, S. PETER,<br />

J. FIGUÉRA, C. NAVARRO, F. PERON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

• Affection buccale non dentaire chez un Chinchilla -<br />

S. SAUVAGET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

Tribunes des résidents et internes<br />

• Un cas d’hémimandibulectomie rostrale chez un lapin -<br />

E. ANJOLRAS, R. VALLEFUOCO, M. HUYNH, C. PIGNON,<br />

C. FINA, A. BEDU, F. STAMBOULI, J. LABRUYERE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

• Un cas de hernie discale chez le lapin - M. HUYNH, C. PIGNON,<br />

M. LECHEVOIR, F. STAMBOULI, A. BEDU, J. LABRUYERE,<br />

P. MOISSONNIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

• Cloacoplastie et cloacopexie chez un Cacatoès - M. HUYNH,<br />

C. PIGNON, F. STAMBOULI, N. FORBES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

• Evaluation de la prévalence des souffl es cardiaques<br />

chez le Chinchilla (Chinchilla lanigera) : étude rétrospective<br />

multicentrique - C. PIGNON, D. SANCHEZ-MIGALLON GUZMAN,<br />

J. PAUL-MURPHY, J. MAYER, J. PIGNON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Posters<br />

• Calcifi cation aortique et insuffi sance rénale chez un lapin -<br />

A. BOYEAUX, M. HUYNH, C. PIGNON, E. REYES GOMEZ,<br />

F. STAMBOULI, V. CHETBOUL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

• Utilisation de la doxorubicine dans le traitement<br />

d’un choriocarcinome chez un lapin - M. HUYNH, J. BRANDAO,<br />

E. MANCINELLI, N. FORBES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

• Torsion de lobe hépatique chez un lapin (Orytolagus cuniculus)<br />

C. PIGNON, J. MAYER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

• Hyperthyroïdie chez un Cobaye (Cavia porcelus) -<br />

C. PIGNON, J. MAYER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

• Mandibulectomie partielle et abcès mandibulaire chez le lapin :<br />

au sujet de deux cas - S. SAUVAGET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

ODONTO-STOMATOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Quelles urgences en odonto-stomatologie ? - F. BOUTOILLE . . . . . 107<br />

• Syndrome “gueule bloquée” - N. GIRARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

• Soins à différer - O. GAUTHIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

• Trauma cranio-facial : A l’admission les premiers gestes -<br />

F. BOUTOILLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

• Trauma cranio-facial : Affi ner le bilan lésionnel - O. GAUTHIER NR<br />

• Trauma cranio-facial : Plaies, fenestrations et délabrement des<br />

muqueuses orales : quels impératifs ? - N. GIRARD . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

ONCOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Exemples de précipitation en oncologie : la rate -<br />

P. DE FORNEL-THIBAUD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

• Exemple de précipitation en oncologie : les tumeurs<br />

de la bouche - D. LANORE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

• Exemples de précipitations en oncologie : la peau -<br />

C. MULLER-FLEURISSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112<br />

Tribunes des résidents et internes<br />

• Traitement palliatif avec du tocéranib : à propos de 5 cas de<br />

sarcomes chez le chien - A. DRUT, F. FLOCH, F. PONCE . . . . . . . . . . 113<br />

• Métastases cérébrales de carcinomes chez le chien :<br />

à propos de 3 cas - F. FLOCH, A. DRUT, M. SEURIN, F. PONCE,<br />

C. ESCRIOU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

• Intérêt pronostique du sous-type morphologique lors de lymphome<br />

canin non hodgkinien : étude rétrospective de 362 nouveaux cas -<br />

F. FLOCH, T. MARCHAL, C. FOURNEL-FLEURY, F. PONCE . . . . . . . . . 113<br />

• Lymphome non hodgkinien des zones marginales d’expression<br />

nerveuse chez un chien - F. FLOCH, A. DRUT, M. SEURIN,<br />

C. ESCRIOU, F. PONCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

• Caractéristiques électrophysiologiques et facteurs prédictifs<br />

de tumeurs de gaines nerveuses périphériques :<br />

étude rétrospective de 51 chiens - M. LE CHEVOIR, J. THIBAUD,<br />

J. LABRUYÈRE, A. URIARTE, P. DE FORNEL THIBAUD,<br />

P. MOISSONNIER, F. DELISLE, S. BLOT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

Posters<br />

• Un cas d’ostéome ostéoïde à localisation vertébrale chez un chat -<br />

M. BARRAULT, S. SCOTTI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

• Aspect clinique et thérapeutique du méningiome cérébral<br />

chez le chat : à propos de 3 cas - F. MEIGE, F. DURIEUX,<br />

F. GOULLE, P. MENAUT, A. JECHOUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

OPHTALMOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• La cécité brutale - C. CASSAGNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

• Plaies et traumatismes en ophtalmologie Les traumatismes<br />

de l’orbite - G. PAYEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

• Cerner l’urgence en ophtalmologie - G. PAYEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

NR : texte Non Remis<br />

• 5 •<br />

Courtes communications<br />

• Cataracte primaire chez le Bouledogue français : étude<br />

préliminaire - G. CHAUDIEU, P. PILORGE, S. CHAHORY,<br />

J. JEGOU, C. MELLERSH, A. THOMAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

• Traitement de l’hypertension oculaire chronique chez le chien<br />

par photocoagulation laser intra-oculaire : étude préliminaire<br />

de 12 cas - F. FAMOSE, S. GIRON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120<br />

Tribune des résidents et internes<br />

• Etude préliminaire sur l’intérêt des courbes de pression intra-oculaire<br />

dans le diagnostic et le suivi thérapeutique des hypertensions<br />

oculaires dans l’espèce canine et féline - T. VERITE,<br />

S. MAZZUCHELLI, N. OTERO COVES, G. PAYEN, S. CHAHORY . 120<br />

PARASITOLOGIE<br />

Courtes communications<br />

• Effet synergique des principes actifs du Certifect TM spot on sur<br />

les tiques chez le chien : action létale entre 2 et 24 heures et<br />

prévention d’attachement - F. BEUGNET, J. PRULLAGE, L. HALOS,<br />

M. POLLMEIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121<br />

• Prévention de la transmission de 4 maladies à tiques aux chiens<br />

grâce à l’utilisation du Certifect spot on - M. POLLMEIER,<br />

F. JONGEJAN, J. FOURIE, J. MCCALL, C. BAKER, F. BEUGNET,<br />

L. HALOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121<br />

• Description d’un foyer de babésiose canine à Babesia canis<br />

vogeli dans le Sud de la France - M. RENE, J. BEAUFILS, J. CHÊNE,<br />

P. MAVINGUI, L. CHABANNE, G. BOURDOISEAU . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

Tribune des résidents et internes<br />

• Epidémiologie du Tritrichomonas fœtus chez les chats de race<br />

en France et comparaison de deux méthodes de dépistage -<br />

C. PROFIZI, M. HUGONNARD, V. LAMBERT, K. GROUD,<br />

A. GAGNON, L. ZENNER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

RADIOPROTECTION<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Régime de déclaration ou d’autorisation pour les rayonnements<br />

ionisants ? C. ROY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

• Nouvelle norme d’installation NF 15-160 de Mars <strong>2011</strong> - C. ROY 124<br />

REPRODUCTION<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Néonatalogie canine : le syndrome de dépérissement<br />

du nouveau-né - E. FONTAINE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

• Une ou des affections utérines : quelle urgence ? - A. GOGNY . 126<br />

• Gestion d’une affection utérine - Quel(s) traitement(s) ? -<br />

A. GOGNY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127<br />

• Gestion des diarrhées de sevrage chez le chiot - A. GRELLET . . . 128<br />

• Détresse respiratoire - Néonatalogie - F. LEMOINE . . . . . . . . . . . . . . . . 128<br />

• La mise bas diffi cile. Médical ou chirurgical : comment choisir ?<br />

P. MIMOUNI, X. LEVY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129<br />

• La réanimation des nouveau-nés : rester méthodique même dans<br />

l’urgence - P. MIMOUNI, X. LEVY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

• Gestion du choc septique - F. ROUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

• La césarienne : l’anesthésie, une étape cruciale - Time is trauma<br />

E. TRONCY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131<br />

Courtes communications<br />

• Contrôle du cycle chez la chienne à l’aide d’implants de<br />

desloréline (Suprelorin® 4,7 mg) : étude sur 57 cas -<br />

C. EMMANUEL FONTAINE, F. MIR, F. VANNIER, M. ALBOUY,<br />

C. NAVARRO, A. FONTBONNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132<br />

• Nouveau modèle de prédiction de la mise bas chez le chat -<br />

L. GATEL, D. RAULT, K. CHALVET-MONFRAY, S. BUFF . . . . . . . . . . . . . 133


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Tribunes des résidents et internes<br />

• Intérêt de l’échographie dans le suivi de la reproduction<br />

chez la chienne - C. GIOAN, D. BENCHARIF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133<br />

• Etude de l’insuffi sance lutéale chez 211 chiennes gestantes -<br />

E. ROSSET, C. MAZEREAU, S. BUFF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134<br />

Poster<br />

• Etude rétrospective de 10 cas d’ectopie urétérale chez le<br />

chien mâle - M. CANONNE-GUIBERT, H. COMBRISSON,<br />

M. MANASSERO, E. GOMES, C. MAUREY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134<br />

THÉRAPEUTIQUE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Faut-il se précipiter sur les antibiotiques dans les pyodermites ?<br />

D. HERIPRET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135<br />

• Faut-il se précipiter sur les antibiotiques pendant l’hospitalisation ?<br />

C. PONCET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135<br />

• Faut-il se précipiter sur les antibiotiques lors de gastro-entérites ?<br />

O. TOULZA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136<br />

Poster<br />

• Traitement de l’arthrose avec du fi rocoxib ou un autre AINS :<br />

observations sur un groupe de chiens sur le terrain -<br />

M. POLLMEIER, P. HANSON, D. DENTON, C. FLEISHMAN,<br />

C. TOULEMONDE, R. ALVA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

URGENCES-RÉANIMATION<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• L’animal polytraumatisé – Soutenir les grandes fonctions -<br />

A. BARTHÉLEMY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

• L’animal polytraumatisé : à l’admission, hiérarchiser les priorités -<br />

I. GOY-THOLLOT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138<br />

NR : texte Non Remis<br />

• 6 •<br />

• L’animal polytraumatisé : affi ner le bilan lésionnel -<br />

C. POUZOT-NEVORET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139<br />

• Abdomen aigu - Prendre la bonne décision au bon moment :<br />

dilemme médico-chirurgical - J.-PH. BILLET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140<br />

• Reconnaître l‘abdomen aigu - J. GUILLAUMIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141<br />

URGENCES-SOINS INTENSIFS<br />

Tribune des résidents et internes<br />

• Etude clinique prospective : exploration du fonctionnement<br />

surrénalien chez le chien en état de choc septique – résultats<br />

préliminaires - T. FRITSCH, J. BONNET, C. POUZOT-NÉVORET,<br />

A. BARTHÉLÉMY, M. PUGEAT, H. DÉCHAUD, I. GOY-THOLLOT. . . 142<br />

UROLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

• Insuffi sance rénale aiguë. Premiers gestes : soutenir et/ou<br />

restaurer la diurèse - J-M BONNET, I. GOY-THOLLOT . . . . . . . . . . . . . 143<br />

• Insuffi sance rénale aiguë. Après la crise : stratégie de suivi -<br />

C. MAUREY-GUENEC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144<br />

• Insuffi sance rénale aiguë. L’identifi er et évaluer sa gravité -<br />

T. FRANCEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

• Diagnostiquer une rupture des voies urinaires -<br />

C. MAUREY-GUENEC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145<br />

• Chirurgie urologique : la bonne décision au bon moment -<br />

E. VIGUIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145<br />

• Obstructions urinaires - T. FRANCEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NR<br />

Courte communication<br />

• Analyse par spectrométrie infrarouge de 1131 calculs urinaires<br />

canins prélevés de 2007 à 2010, en France - A. BLAVIER,<br />

A. SULTER, A. BOGEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

<strong>Programme</strong><br />

Scientifi que<br />

<strong>LYON</strong><br />

<strong>2011</strong><br />

sommaire<br />

selon<br />

programme<br />

journalier<br />

>>>


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Vendredi 2 décembre<br />

MATIN<br />

AMPHITHÉÂTRE LUMIÈRE SALON PASTEUR BELLECOUR 1-2<br />

FIÈVRE AIGUË<br />

Fièvre ou hyperthermie : remettre de<br />

l’ordre<br />

J. HERNANDEZ (NR)<br />

Usage et contre-emploi des<br />

anti-inflammatoires et antibiotiques<br />

C. HUGNET<br />

p. 71<br />

Diagnostic étiologique :<br />

il peut être urgent d’attendre<br />

C. CHERVIER<br />

p. 70<br />

Penser aux causes non-infectieuses<br />

O. TOULZA<br />

p. 72<br />

MODULE <strong>AFVAC</strong>-AVEF<br />

Mycologie : biologie comparée<br />

d’Aspergillus chez le Cheval et<br />

le Chien<br />

J-L. CADORE<br />

p. 87<br />

R. LAVOUE<br />

p. 88<br />

9.00 - 10.30<br />

TRAUMATOLOGIE RACHIDIENNE<br />

Décisions thérapeutiques :<br />

quelles sont les vraies urgences ?<br />

L. CAUZINILLE<br />

p. 92<br />

Traitement médical<br />

N. GRANGER (NR)<br />

Traitement chirurgical de stabilisation /<br />

décompression...<br />

J.-L. TROUILLET & F. FORTERRE<br />

(NR)<br />

10.30 - 11.30 - Exposition commerciale<br />

11.30 - 13.00<br />

HERNIE DISCALE<br />

Évaluation de l’urgence, statut<br />

neurologique. Imagerie, bilan lésionnel<br />

L. CAUZINILLE<br />

p. 91<br />

Hernies discales thoraco-lombaires<br />

E. VIGUIER<br />

p. 90<br />

Hernies discales cervicales<br />

C. CAROZZO<br />

p. 89<br />

13.00 - 14.30 - Exposition commerciale<br />

• 8 •<br />

COURTES COMMUNICATIONS<br />

Affection buccale non dentaire chez un<br />

Chinchilla - S. SAUVAGET - p. 103<br />

Effet contraceptif de l’implant de desloréline<br />

(Suprelorin® hors AMM chez le rat (Rattus<br />

norvegicus) : observations préliminaires -<br />

A. PLANCHE & C. GROSSET - p. 103<br />

Rétention de crochets chez une vipère<br />

heurtante (Bitis arietans) - N. CHAI - p. 102<br />

Cataracte primaire chez le Bouledogue<br />

français : étude préliminaire<br />

G. CHAUDIEU - p. 119<br />

Traitement de l’hypertension oculaire<br />

chronique chez le Chien par photocoagulation<br />

laser intra-oculaire : étude préliminaire de<br />

12 cas -<br />

F. FAMOSE - p. 56<br />

ÉTUDIANTS <strong>AFVAC</strong><br />

MANAGEMENT<br />

Pour aborder sereinement<br />

un premier emploi<br />

p. 68<br />

Faire face aux urgences lorsqu’on<br />

débute<br />

F. DURAND<br />

C. NAVARRO<br />

p. 69<br />

Modules <strong>AFVAC</strong> Modules transversaux Courtes communications Tribunes des résidents et internes<br />

NR : texte Non Remis


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

GRATTE-CIEL 1-3 TÊTE D’OR 1-2<br />

GÉNÉTIQUE<br />

Dysplasie coxo-fémorale et génétique<br />

J.-P. GENEVOIX<br />

p. 56<br />

Epilepsies génétiques<br />

C. ESCRIOU<br />

p. 55<br />

Cancers et génétique : sarcome histiocytaire chez le Bouvier<br />

bernois<br />

B. HEDAN<br />

p. 56<br />

DIGESTIF : OUVRIR OU NE PAS OUVRIR ?<br />

Syndrome dilatation-torsion de l’estomac<br />

J.-Y. DESCHAMPS<br />

p. 50<br />

Reconnaître une occlusion<br />

O. DOSSIN<br />

D. RAULT<br />

p. 51<br />

9.00 - 10.30<br />

10.30 - 11.30 - Exposition commerciale<br />

11.30 - 13.00<br />

• 9 •<br />

TRIBUNES RÉSIDENTS ET INTERNES<br />

Intérêt de l’échographie de contraste dans la caractérisation<br />

des lésions pancréatiques focales canines : étude de 5 cas -<br />

P. PEY - p. 65<br />

Apports comparés de la tomodensitométrie et de l’endoscopie<br />

dans l’approche diagnostique des tumeurs nasales du Chien et<br />

du Chat : étude rétrospective de 22 cas - M. FINCK - p. 64<br />

Echographie de contraste de lésions rénales suite à des<br />

biopsies effectuées en série avec des aiguilles de 14G chez des<br />

Beagles - P. PEY - p. 65<br />

Mesures échographiques des glandes surrénales chez des<br />

chats hyperthyroïdiens - A. COMBES - p. 64<br />

Evaluation et suivi échographiques de l’effet des<br />

glucocorticoïdes sur les glandes surrénales canines -<br />

P. PEY - p. 66<br />

TRIBUNES RÉSIDENTS ET INTERNES<br />

Évaluation de la prévalence des souffles cardiaques chez<br />

le Chinchilla (Chinchilla lanigera) : étude rétrospective<br />

multicentrique<br />

C. PIGNON - p. 105<br />

Un cas de hernie discale chez le Lapin<br />

A. PLANTE - p. 104<br />

13.00 - 14.30 - Exposition commerciale<br />

Un cas d’hémimandibulectomie rostrale chez un lapin -<br />

E. ANJOLRAS - p. 104<br />

Cloacoplastie et cloacopexie chez un cacatoes<br />

M. HUYNH - p. 104<br />

Vendredi 2 décembre<br />

MATIN<br />

Etude préliminaire sur l’intérêt des courbes de pression<br />

intra-oculaire dans le diagnostic et le suivi thérapeutique des<br />

hypertensions oculaires dans l’espèce canine et féline<br />

T. VERITE - p. 120


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Vendredi 2 décembre<br />

APRÈS-MIDI<br />

Fibrillation atriale :<br />

3 espèces, 3 stratégies ?<br />

N. DERVAL<br />

G. VAN LOON<br />

R. PARIAUT<br />

p. 21<br />

VET FOR HEALTH,<br />

VET FOR FOOD,<br />

VET FOR THE PLANET<br />

D. HOUSSIN<br />

J.-F. CHARY<br />

B. VALLAT<br />

C. RONDEAU<br />

AMPHITHÉÂTRE LUMIÈRE SALON PASTEUR<br />

MODULE <strong>AFVAC</strong>-AVEF<br />

Cérémonie française de clôture de<br />

l’Année Mondiale Vétérinaire<br />

Urgences ou Précipitation<br />

14.30 - 16.00<br />

16.00 - 17.00 - Exposition commerciale<br />

17.00 - 18.30<br />

• 10 •<br />

ERRANCES DIAGNOSTIQUES<br />

Quelques exemples de précipitation biochimique<br />

C. TRUMEL<br />

p. 19<br />

Quelques exemples de précipitation en imagerie<br />

F. DURIEUX<br />

p. 59<br />

Quelques exemples de précipitation hématologique<br />

C. TRUMEL<br />

p. 20<br />

PERTES DE VIGILANCE<br />

ET CONVULSIONS<br />

Identifier l’origine : les questions à poser<br />

J.-L. THIBAUD<br />

p. 95<br />

Les gestes qui « sauvent »<br />

J.-Y. DESCHAMPS<br />

p. 93<br />

Affiner le bilan neurologique<br />

J.-L. THIBAUD<br />

p. 94<br />

18.30 - 19.00 - Exposition commerciale<br />

Modules <strong>AFVAC</strong> Modules transversaux Courtes communications Tribunes des résidents et internes<br />

NR : texte Non Remis


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

GRATTE-CIEL 1-3 TÊTE D’OR 1-2<br />

COMPORTEMENT<br />

Nuisances : faire face à l’urgence<br />

C. BEATA<br />

p. 41<br />

Tout ce qui bouge n’est pas<br />

Hyper Sensibilité Hyper Agitation (HSHA)<br />

N. MARLOIS<br />

p. 43<br />

Il a mordu, il doit être euthanasié<br />

M. MARION<br />

p. 42<br />

Affections des voies biliaires<br />

O. TOULZA<br />

M. CARRIOU<br />

p. 49<br />

Affections pancréatiques<br />

I. TESTAULT<br />

J-P. BILLET<br />

p. 53<br />

VOIES BILIAIRES ET PANCREAS :<br />

LES VRAIES URGENCES<br />

14.30 - 16.00<br />

16.00 - 17.00 - Exposition commerciale<br />

17.00 - 18.30<br />

18.30 - 19.00 - Exposition commerciale<br />

• 11 •<br />

Vendredi 2 décembre<br />

APRÈS-MIDI<br />

TRIBUNES RÉSIDENTS ET INTERNES<br />

Métastases cérébrales de carcinomes chez le Chien : à propos<br />

de 3 cas - F. FLOCH - p. 113<br />

Traitement palliatif avec du tocéranib : à propos de 5 cas de<br />

sarcomes chez le Chien - A. DRUT - p. 113<br />

Intérêt pronostique du sous-type morphologique lors de<br />

lymphome canin non hodgkinien : étude rétrospective de<br />

362 nouveaux cas -<br />

F. FLOCH - p. 113<br />

Caractéristiques électrophysiologiques et facteurs prédictifs<br />

de tumeurs de gaines nerveuses périphériques: étude<br />

rétrospective de 51 chiens - M. LE CHEVOIR - p. 115<br />

Lymphome non hodgkinien des zones marginales d’expression<br />

nerveuse chez un chien - F. FLOCH - p. 114<br />

COURTES COMMUNICATIONS<br />

Description d’un foyer de babésiose canine à Babesia canis<br />

vogeli dans le sud de la France - M. RENE - p. 122<br />

Effet synergique des principes actifs du Certifect spot on sur<br />

les tiques chez le Chien : action létale entre 2 et 24 heures et<br />

prévention d’attachement - F. BEUGNET - 121<br />

Prévention de la transmission de 4 maladies à tiques au chien<br />

grâce à l’utilisation du Certifect spot on - M. POLLMEIER -<br />

p. 121<br />

Nouveau modèle de prédiction de la mise bas chez le Chat -<br />

L. GATEL - p. 133<br />

Contrôle du cycle chez la chienne à l’aide d’implants de<br />

desloréline (Suprelorin®4,7 mg) : étude sur 57 cas -<br />

E. FONTAINE - p. 132


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Samedi 3 décembre<br />

MATIN<br />

AMPHITHÉÂTRE PASTEUR SALON PASTEUR RHÔNE 2<br />

L’ANIMAL POLYTRAUMATISÉ<br />

A l’admission : hiérarchiser les priorités<br />

I. GOY-THOLLOT<br />

p. 138<br />

Soutenir les grandes fonctions<br />

A. BARTHELEMY<br />

p. 137<br />

Affiner le bilan lésionnel<br />

C. POUZOT<br />

p. 139<br />

L’ABDOMEN AIGU<br />

Reconnaître l’abdomen aigu<br />

J. GUILLAUMIN<br />

p. 141<br />

Imagerie : faire les bons choix<br />

D. RAULT (NR)<br />

Prendre la bonne décision au bon moment :<br />

dilemme médico-chirurgical<br />

J.-P. BILLET<br />

p. 140<br />

9.00 - 10.30<br />

LA MISE BAS DIFFICILE<br />

Médical ou Chirurgical : comment choisir ?<br />

P. MIMOUNI<br />

p. 129<br />

La césarienne : l’anesthésie, une étape cruciale<br />

E. TRONCY<br />

p. 131<br />

Réanimation des nouveau-nés : rester<br />

méthodique même dans l’urgence<br />

P. MIMOUNI<br />

p. 130<br />

10.30 - 11.30 - Exposition commerciale<br />

11.30 - 13.00<br />

NÉONATALITÉ<br />

Dépérissement du nouveau-né<br />

F. LEMOINE & E. FONTAINE<br />

p. 125<br />

Gastro-entérites<br />

A. GRELET<br />

p. 128<br />

Détresse respiratoire<br />

F. LEMOINE<br />

p. 128<br />

13.00 - 14.30 - Exposition commerciale<br />

• 12 •<br />

RADIOPROTECTION<br />

(SNVEL - <strong>AFVAC</strong> - AVEF)<br />

Résultats de la campagne d’inspection 2010<br />

AUTORITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE<br />

Révision de l’arrêté concernant la formation de<br />

la Personne Compétente en Radioprotection<br />

DIRECTION GENERALE DU TRAVAIL<br />

Nouvelle norme d’installation d’un équipement<br />

électrique générateur de rayons X - C. ROY<br />

p. 123<br />

Bonnes pratiques d’achat d’un équipement de<br />

radiologie vétérinaire numérique<br />

F. DURIEUX<br />

p. 60<br />

Déclaration / autorisation d’un équipement<br />

électrique générateur de rayons X<br />

C. ROY – B. PELLETIER<br />

p. 124<br />

Modules <strong>AFVAC</strong> Modules transversaux Courtes communications Tribunes des résidents et internes<br />

NR : texte Non Remis


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

GRATTE-CIEL 1-3 TÊTE D’OR 1-2<br />

ANOREXIE ET ARRÊT DE TRANSIT<br />

CHEZ LES PETITS HERBIVORES<br />

Diagnostic et choix thérapeutique : médical ou chirurgical ?<br />

J.-F. QUINTON<br />

p. 101<br />

Hospitalisation et traitement médical : faut-il gaver ?<br />

C.-P. PIGNON<br />

p. 99<br />

L’abcès dentaire : choix thérapeutique<br />

N. GIRARD<br />

J.-F. QUINTON<br />

p. 100<br />

Prise en charge : repos ou action ?<br />

M. HUYNH<br />

p. 98<br />

Les examens complémentaires urgents ou différés<br />

J.-M. PERICARD<br />

p. 98<br />

Les gestes d’urgence<br />

M. HUYNH<br />

p. 98<br />

9.00 - 10.30<br />

• 13 •<br />

COURTES COMMUNICATIONS<br />

Etude échographique de 41 cas de shunts porto-systémiques :<br />

application de la standardisation des plans de coupe<br />

P. KERVEILLANT<br />

p. 62<br />

Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des lésions tendineuses chez le<br />

Chien : illustration à partir de 5 cas - B. PUCHEU<br />

p. 62<br />

Cystosonographie de contraste (bubble study) lors de suspicion de<br />

rupture vésicale : à propos de 4 observations - G. CONDAMIN<br />

p. 61<br />

Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des lésions ischémiques<br />

médullaires chez le Chien : étude sur 11 cas - C. RUET<br />

p. 63<br />

Apport de l’IRM dans le diagnostic et le suivi des affections<br />

inflammatoires du rachis : à propos de 8 cas - C. ESCRIOU<br />

p. 61<br />

10.30 - 11.30 - Exposition commerciale<br />

11.30 - 13.00<br />

DÉTRESSE RESPIRATOIRE<br />

TRIBUNES RESIDENTS ET INTERNES<br />

CHEZ LES OISEAUX<br />

Ostéotomie ulnaire proximale dynamique bi-oblique : technique<br />

chirurgicale, évaluation tomodensitométrique de la congruence<br />

radio-ulnaire sur 12 semaines et résultats cliniques chez 87 chiens<br />

A. CARON - p. 36<br />

Atteinte de la glande salivaire zygomatique chez le Chien : 3 cas<br />

originaux -<br />

L. BOLAND - p. 27<br />

Comparaison des propriétés mécaniques en flexion 4 points des<br />

plaques vissées pour vis de 3,5 et 4,5 mm<br />

M. VERSET - p. 38<br />

Echec de prothèse synthétique extra capsulaire dans le traitement<br />

d’une rupture de ligament croisé crânial chez le Chien et révision<br />

par ostéotomie de nivellement du plateau tibial : 59 cas<br />

A. CARON - p. 36<br />

Intérêt du traitement chirurgical des luxations coxo-fémorales<br />

cranio-dorsales traumatiques : une étude rétrospective à propos<br />

de 71 chiens et 9 chats<br />

I. IRUBETAGOYENA - p. 37<br />

13.00 - 14.30 - Exposition commerciale<br />

Samedi 3 décembre<br />

MATIN


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Samedi 3 décembre<br />

APRÈS-MIDI<br />

AMPHITHÉÂTRE LUMIÈRE AMPHITHÉÂTRE PASTEUR SALON PASTEUR<br />

MODULE <strong>AFVAC</strong>-AVEF<br />

Dialogue échographique en démonstration<br />

chez le Chien et le Cheval (épaule,<br />

grasset)<br />

J.-M. DENOIX<br />

p. 57<br />

MODULE <strong>AFVAC</strong>-AVEF<br />

Conduite comparée d’un examen<br />

échographique rapide en situation<br />

d’urgence, sans céder à la précipitation<br />

V. BUSONI<br />

F. DURIEUX<br />

p. 57<br />

14.30 - 16.00<br />

ANÉMIE<br />

Critères d’urgence : quand transfuser<br />

J. GUILLAUMIN & F. ROUX<br />

p. 74<br />

Transfuser : comment ?<br />

J. GUILLAUMIN<br />

p. 75<br />

Pas à pas vers un diagnostic étiologique<br />

S. LAFARGE-BEURLET<br />

p. 73<br />

16.00 - 17.00 - Exposition commerciale<br />

17.00 - 18.30<br />

Les intoxications<br />

C. HUGNET<br />

p. 76<br />

Les C.I.V.D.<br />

J. GUILLAUMIN<br />

p. 75<br />

COAGULE OU PAS ?<br />

Les thrombo-embolies<br />

S. LAFARGE-BEURLET<br />

p. 78<br />

18.30 - 19.00 - Exposition commerciale<br />

• 14 •<br />

LE TRAUMA DE LA FILIERE PELVIENNE<br />

La sémiologie<br />

A. AUTEFAGE<br />

p. 32<br />

L’imagerie<br />

F. DURIEUX<br />

p. 59<br />

Prise en charge et suivi thérapeutique<br />

C. CAROZZO<br />

p. 33<br />

QUEL EST LE DEGRÉ D’URGENCE<br />

D’UNE LÉSION OSTÉO-ARTICULAIRE ?<br />

Traumatismes du cartilage de croissance<br />

A. AUTEFAGE & F. FORTERRE (NR)<br />

Fractures articulaires<br />

T. CACHON<br />

p. 33<br />

Entorses et luxations<br />

J.-L. CHANCRIN<br />

p. 34<br />

Modules <strong>AFVAC</strong> Modules transversaux Courtes communications Tribunes des résidents et internes<br />

NR : texte Non Remis


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

GRATTE-CIEL 1-3 TÊTE D’OR 1-2<br />

LA DETRESSE CARDIO-RESPIRATOIRE<br />

La dyspnée : identifier l’étage atteint<br />

R. LAVOUE<br />

p. 79<br />

Les gestes qui « sauvent »<br />

C. POUZOT<br />

p. 79<br />

Affiner le bilan lésionnel<br />

E. BOMASSI (NR)<br />

14.30 - 16.00<br />

• 15 •<br />

COURTES COMMUNICATIONS<br />

Samedi 3 décembre<br />

APRÈS-MIDI<br />

Ossification incomplète de l’atlas : à propos d’un cas -<br />

D. JACQUES - p. 35<br />

Approche thérapeutique des scalps des membres (5 cas) -<br />

P. MEYNAUD-COLLARD - p. 30<br />

11 cas de stabilisation vertébrale avec vis et<br />

polyméthylmétacrilate (pmm) par abord latéral pour<br />

le traitement chirurgical de 10 fractures vertébrales<br />

thoracolombaires et 1 vertèbre cunéiforme -<br />

S. SCOTTI - p. 35<br />

Traitement chirurgical des pancréatites aiguës chez le<br />

Chien : survie à court terme et facteurs de risque associés -<br />

P. RIVIER - p. 31<br />

Reconstruction de la babine supérieure : à propos de 2 cas<br />

- P. MEYNAUD-COLLARD - p. 30<br />

16.00 - 17.00 - Exposition commerciale<br />

17.00 - 18.30<br />

LES URGENCES EN CARDIOLOGIE<br />

TRIBUNES RÉSIDENTS ET INTERNES<br />

Etude clinique prospective : exploration du<br />

Reconnaître et traiter un œdème aigu du poumon fonctionnement surrénalien chez le Chien en état de<br />

R. PARIAUT<br />

choc septique – résultats préliminaires - T. FRITSCH - p.<br />

p. 22<br />

142<br />

Entéropathie exsudative du Yorkshire : étude<br />

Reconnaître et traiter une tamponnade<br />

rétrospective (18 cas) - D. BOTA - p. 82<br />

E. BOMASSI<br />

Perfusion d’acides aminés : une perspective<br />

p. 20<br />

diagnostique pour l’évaluation de la réserve<br />

fonctionnelle rénale et thérapeutique pour restaurer<br />

Les urgences rythmologiques<br />

la perfusion rénale - L. BOIRON - p. 82<br />

R. PARIAUT<br />

Un cas de lupus erythémateux systémique chez un<br />

p. 23<br />

chat -<br />

G. RUIZ - p. 83<br />

Polyuro-polydipsie chez une chienne acromégale non<br />

diabétique - F. VILAPLANA GROSSO - p. 84<br />

18.30 - 19.00 - Exposition commerciale


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Dimanche 4 décembre<br />

MATIN<br />

AMPHITHÉÂTRE LUMIÈRE AMPHITHÉÂTRE PASTEUR SALON PASTEUR BELLECOUR 1-2<br />

9.00 - 10.30<br />

INSUFFISANCE RENALE AIGUE :<br />

UNE URGENCE ABSOLUE<br />

L’identifier et évaluer sa gravité<br />

T. FRANCEY (NR)<br />

Premiers gestes : soutenir et/ou<br />

relancer la diurèse<br />

J.-M. BONNET<br />

I. GOY-THOLLOT<br />

p. 143<br />

Après la crise : stratégie de suivi<br />

C. MAUREY<br />

p. 144<br />

UROLOGIE<br />

Diagnostiquer une rupture des voies<br />

urinaires<br />

C. MAUREY<br />

p. 145<br />

Chirurgie : la bonne décision au bon<br />

moment<br />

E. VIGUIER<br />

p. 145<br />

Obstructions urinaires<br />

T. FRANCEY (NR)<br />

TRAUMAS ET URGENCES<br />

THORACIQUES<br />

Le trauma de la paroi thoracique<br />

M. CARRIOU<br />

p. 30<br />

La hernie diaphragmatique<br />

S. BUREAU<br />

p. 29<br />

Le pyothorax<br />

J.-P. BILLET<br />

p. 28<br />

• 16 •<br />

Y-A-T-IL DES URGENCES<br />

EN DERMATOLOGIE ?<br />

Affections douloureuses<br />

A. MULLER<br />

p. 45<br />

Atteinte générale<br />

D. HERIPRET<br />

p. 45<br />

Complications septicémiques<br />

A. MULLER<br />

p. 46<br />

10.30 - 11.30 - Exposition commerciale<br />

11.30 - 13.00<br />

OPHTALMOLOGIE<br />

Cerner l’urgence ophtalmologique<br />

G. PAYEN<br />

p. 118<br />

La cécité brutale<br />

C. CASSAGNES<br />

p. 116<br />

Plaies et traumatismes<br />

G. PAYEN<br />

p. 117<br />

FAUT-IL SE PRÉCIPITER<br />

SUR LES ANTIBIOTIQUES ?<br />

Dans les pyodermites<br />

D. HERIPRET<br />

p. 135<br />

Lors de gastro-entérites<br />

O. TOULZA<br />

p. 136<br />

Pendant l’hospitalisation<br />

C. PONCET<br />

p. 135<br />

13.00 - 14.30 - Exposition commerciale<br />

COURTES COMMUNICATIONS<br />

Trois cas d’hépatopathie vacuolaire<br />

familiale chez le Cocker américain<br />

P. LECOINDRE - p. 54<br />

Fibrillation atriale au sein de la race<br />

Léonberg - T. RIBAS - p. 26<br />

“Pseudo-syndrome de veine cave<br />

crâniale” associé à un mésothéliome<br />

thoracique chez un lévrier<br />

J. SEGUELA - p. 81<br />

Etude clinique et morphologique de<br />

11 cas d’entéropathie exsudative chez<br />

le Yorkshire terrier. Evaluation d’un<br />

protocole thérapeutique<br />

A. LECOINDRE - p. 54<br />

Lésions histologiques du foie dans<br />

une population de 43 Scottish terriers<br />

présentant une hyperactivité des<br />

phosphatases alcalines<br />

M. CHEVALLIER - p. 80<br />

TRIBUNES RESIDENTS ET<br />

INTERNES<br />

Remise en cause d’un bilan<br />

d’extension initialement favorable<br />

d’un insulinome canin après<br />

réalisation d’une fusion scintigraphiescanner<br />

: à propos d’un cas<br />

M. CANONNE-GUIBERT - p. 83<br />

Epidémiologie du Tritrichomonas<br />

fœtus chez les chats de race en<br />

France et comparaison de deux<br />

méthodes de dépistage -<br />

C. PROFIZI - p. 123<br />

Cas de polyneuropathie sensitive et<br />

végétative idiopathique chez une<br />

chienne - A. JEANDEL - p. 97<br />

Etude de l’insuffisance lutéale chez<br />

211 chiennes gestantes - E. ROSSET<br />

p. 134<br />

Intérêt de l’échographie dans le suivi<br />

de la reproduction chez la chienne -<br />

C. GIOAN - p. 133<br />

Modules <strong>AFVAC</strong> Modules transversaux Courtes communications Tribunes des résidents et internes<br />

NR : texte Non Remis


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

GRATTE-CIEL 1-3 ST-CLAIR 1 ST-CLAIR 2<br />

ODONTO-STOMATOLOGIE<br />

Quelles urgences ?<br />

F. BOUTOILLE<br />

p. 107<br />

Syndrome “gueule bloquée”<br />

N. GIRARD<br />

p. 108<br />

Soins à différer<br />

O. GAUTHIER (NR)<br />

TRAUMA CRANIO-FACIAL<br />

A l’admission : les premiers gestes<br />

F. BOUTOILLE<br />

p. 109<br />

Affiner le bilan lésionnel<br />

O. GAUTHIER (NR)<br />

Plaies, fenestrations et délabrements des<br />

muqueuses orales : quels impératifs ?<br />

N. GIRARD<br />

p. 109<br />

9.00 - 10.30<br />

ETUDIANTS <strong>AFVAC</strong><br />

MANAGEMENT<br />

Pour aborder sereinement<br />

un premier emploi - p. 68<br />

Faire face aux urgences lorsqu’on débute<br />

F. DURAND<br />

C. NAVARRO<br />

p. 69<br />

10.30 - 11.30 - Exposition commerciale<br />

11.30 - 13.00<br />

13.00 - 14.30 - Exposition commerciale<br />

• 17 •<br />

Dimanche 4 décembre<br />

MATIN<br />

JURIDIQUE<br />

Les ventes animales : le grand<br />

chambardement - les erreurs majeures à<br />

éviter<br />

Y. LEGEAY - p. 67<br />

Trois cas juridico-cliniques pratiques<br />

d’illustration<br />

C. DUMON<br />

Y. LEGEAY


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Dimanche 4 décembre<br />

APRÈS-MIDI<br />

AMPHITHÉÂTRE LUMIÈRE AMPHITHÉÂTRE PASTEUR SALON PASTEUR<br />

VOMISSEMENTS ET REGURGITATIONS<br />

Sortir de la confusion<br />

O. DOSSIN - p. 50<br />

Syndrome des races brachycéphales : toute<br />

précipitation risque d’être fatale<br />

C. PONCET<br />

J. HERNANDEZ<br />

p. 53<br />

Vomissements aigus : sémiologie et examens<br />

complémentaires<br />

P. LECOINDRE<br />

p. 52<br />

14.30 - 16.00<br />

GESTION D’UNE AFFECTION UTERINE<br />

Une ou des affections utérines : quelle<br />

urgence ?<br />

A. GOGNY<br />

p. 127<br />

Gestion du choc septique<br />

I. GOY-THOLLOT & F. ROUX<br />

p. 130<br />

Quel(s) traitement(s) ?<br />

A. GOGNY<br />

p. 127<br />

• 18 •<br />

EXEMPLES DE PRECIPITATIONS EN<br />

ONCOLOGIE<br />

Bouche<br />

D. LANORE<br />

p. 111<br />

Rate<br />

P. DE FORNEL-THIBAUD<br />

p. 110<br />

Peau<br />

C. MULLER<br />

p. 112<br />

BELLECOUR 1-2 GRATTE-CIEL 1-3<br />

14.30 - 16.00<br />

COURTES COMMUNICATIONS<br />

Etude clinique prospective : analyse comparée des données<br />

MANAGEMENT<br />

sérologiques et PCR chez 33 chiens suspects de leptospirose Organiser la gestion des urgences avec son équipe (ASV /<br />

M. HUGONNARD - p. 67<br />

vétérinaires) - M. COLIN (NR)<br />

Hypocalcémie secondaire à une hypovitaminose D chez un<br />

chaton<br />

J. SEGUELA - p. 81<br />

Cor triatriatum dexter chez un chat<br />

E. RATTEZ - p. 80<br />

Caractérisation phénotypique et génétique du tournis chez le<br />

Bull terrier - C. ESCRIOU - p. 44<br />

Analyse par spectrométrie infrarouge de 1131 calculs urinaires<br />

canins prélevés de 2007 à 2010, en France<br />

A. BLAVIER - p. 146<br />

Respect du consentement éclairé dans l’urgence médicochirurgicale<br />

L. HAZOTTE - p. 69<br />

Une urgence pas comme les autres : le décès accidentel de<br />

l’animal dans la structure vétérinaire<br />

J.-M. MAINGUENE (NR)<br />

Modules <strong>AFVAC</strong> Modules transversaux Courtes communications Tribunes des résidents et internes<br />

NR : texte Non Remis


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Poster<br />

ANESTHÉSIE<br />

Le bloc échoguidé du nerf fémoral chez le chien :<br />

étude descriptive d’une approche dans le muscle iliopsoas<br />

S. MAHLER<br />

Clinique Vétérinaire Pans’bêtes - 35690 ACIGNÉ<br />

Le bloc écho-guidé du nerf fémoral à la face médiale de la cuisse est une technique<br />

diffi cile : le nerf est peu visible et proche de vaisseaux sanguins majeurs (artère et<br />

veine fémorales, artère et veine circonfl exes fémoraux latéraux), l’aiguille doit être<br />

introduite avec un angle aiguë et est diffi cile à visualiser à l’échographie.<br />

Objectifs de l’étude<br />

Décrire la localisation du nerf fémoral dans le muscle iliopsoas. Déterminer la<br />

faisabilité et les complications potentielles de son approche et de son anesthésie<br />

écho-guidée.<br />

Type d’étude<br />

Étude expérimentale prospective<br />

Animaux<br />

15 chiens adultes pesant 15,7 ± 10,6 kg (moyenne ± écart-type)<br />

Matériel et méthode<br />

Phase I. Des images tomodensitométriques du muscle iliopsoas et du nerf fémoral<br />

ont été analysées chez deux chiens. Phase II. La mise en évidence échographique<br />

du nerf fémoral dans le muscle iliopsoas a été effectuée chez 10 chiens anesthésiés.<br />

Phase III. Une approche écho-guidée a été réalisée pour confi rmer l’abord<br />

correct du nerf fémoral chez 3 chiens.<br />

Résultats<br />

Phase I. Sur les images tomodensitométriques, le nerf fémoral et ses racines L4 et<br />

L5 ont été identifi és dans le muscle iliopsoas : le nerf était visible jusqu’au moment<br />

où il se ramifi ait dans le muscle quadriceps fémoral. Phase II. En échographie, le<br />

nerf fémoral a été observé chez 9 chiens (90 %). Initialement situé dans le tiers<br />

dorsal du muscle iliopsoas, le nerf fémoral se dirigeait caudalement, ventralement<br />

et latéralement pour sortir du muscle iliopsoas juste avant son passage dans la<br />

lacune musculaire. A la face médiale de la cuisse, il était très diffi cilement mis en<br />

évidence. Phase III. L’approche écho-guidée du nerf fémoral dans le muscle iliopsoas<br />

a été facilement réalisée chez les 3 chiens.<br />

Conclusion<br />

L’approche écho-guidée du nerf fémoral dans le muscle iliopsoas est une méthode<br />

précise.<br />

Intérêt clinique<br />

Cette méthode est plus facile, fi able et sûr que l’approche du nerf fémoral à la face<br />

médiale de la cuisse.<br />

Mots clef<br />

Anesthésie loco-régionale, bloc nerveux, chien, nerf fémoral, muscle<br />

Bibliographie :<br />

Campoy L, Martin-fl ores M, Looney AL et al. Distribution of a lidocaine-methylene<br />

blue solution staining in brachial plexus, lumbar plexus and sciatic nerve blocks in<br />

the dog. Vet Anaesth Analg 2008 ; 35 : 348-54.<br />

Mahler SP, Campoy L. T. Local and regional anesthesia and analgesia in small animals<br />

: The pelvic limb. In : Veterinary local and regional anesthesia and analgesia<br />

(Bernd Driessen Eds). In preparation.<br />

Echeverry DF, Gil F, Laredo F et al. Ultrasound-guided block of the sciatic and<br />

femoral nerves in dogs : a descriptive study. The Veterinary Journal 2010 Vet J<br />

2010 ; 186 : 210-215.<br />

Mahler SP, Adogwa AO. Anatomical and experimental studies of brachial plexus,<br />

sciatic, and femoral nerve-location using peripheral nerve stimulation in the dog.<br />

Vet Anaesth Analg 2008 ; 35 : 80-9.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 19 •<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

BIOLOGIE CLINIQUE<br />

Quelques exemples de précipitations en biochimie clinique<br />

C. TRUMEL<br />

Professeure de Biologie médicale animale et comparée, Dipl ECVCP,<br />

Département des Sciences Cliniques - Unité de biologie médicale animale et<br />

comparée, ENVT, 23 chemin des Capelles, F-31076 TOULOUSE Cedex<br />

Les principales précipitations en biochimie proviennent d’une analyse trop rapide<br />

et non critique des résultats chiffrés fournis par les automates. En effet, tout résultat<br />

chiffré doit conduire avant interprétation des anomalies à une analyse critique.<br />

Les résultats obtenus sont-ils possibles dans le contexte clinique ? En fait les erreurs<br />

peuvent se glisser à chacune des phases de l’analyse et peuvent être liées aux<br />

phases pré-analytique, analytique ou postanalytique. Seuls quelques exemples<br />

caricaturaux seront présentés afi n de garder en tête qu’un bilan biochimique n’est<br />

pas un simple prélèvement mis dans une machine qui donnera le diagnostic.<br />

Quelques erreurs classiques de la phase pré-analytique<br />

Un animal qui n’est pas à jeun peut avoir 1/une hyperlipémie postprandiale (non<br />

interprétable). Cette hyperlipémie peut avoir pour conséquence des résultats de<br />

concentration de différentes analyses erronés (ex surestimation de l’hémoglobinémie<br />

de 2 à 4 g/dL fréquente si le plasma est blanc). 2/une hyperglycémie, une<br />

hypercréatininémie, une hyperurémie, une hyperammoniémie avec des concentrations<br />

proches de la valeur haute de l’intervalle de référence mais pouvant poser<br />

des problèmes d’interprétation évidents.<br />

Réaliser un dosage sur un tube contenant un anticoagulant inadéquat pourra donner<br />

des résultats aberrants. En effet, l’utilisation de tube EDTA sera à l’origine<br />

d’hypocalcémie, hypomagnésémie, hyposidérémie et d’hyperkaliémie extrêmes<br />

(voire de valeurs non mesurables). Les tubes à base de citrate sont à l’origine de<br />

fausses hypocalcémies marquées.<br />

Le délai d’analyse peut également conduire à des interprétations erronées.<br />

L’exemple le mieux connu est celui d’hypoglycémie en cas d’analyse différée sur<br />

du sang prélevé sur tube hépariné ou sec non centrifugé mais l’ammoniémie, quel<br />

que soit le tube utilisé pour le prélèvement, diminue également très rapidement notamment<br />

à température ambiante. Vérifi er ; il me semble que dans certains cas il y<br />

a des augmentations par désamination ; autre exemple, potassium chez l’homme,<br />

mais pas chez le chien et le chat<br />

Un prélèvement mal fait avec traumatisme, formation de caillot peut également<br />

modifi er notablement des résultats de bilan notamment les temps d’hémostase et la<br />

fi brinogénémie mais également l’activité de la CK.<br />

Enfi n, on peut également mentionner les hyperglycémies et hypercalcémies sur du<br />

sang prélevé au niveau d’un cathéter servant à l’administration d’une fl uidothérapie<br />

contenant glucose ou calcium.<br />

Quelques erreurs classiques de la phase analytique<br />

Les dosages doivent être effectués selon les recommandations du fabriquant sur<br />

des automates régulièrement contrôlés avec des réactifs adaptés et conservés de<br />

façon adéquate. Dans toutes les autres situations, des erreurs parfois énormes sont<br />

possibles et peuvent conduire à des interprétations non fondées. Ainsi, tout résultat<br />

aberrant, si les conditions pré-analytiques ont été vérifi ées, doit d’abord être<br />

considéré avec un œil critique. Il est important de regarder la qualité du plasma ou<br />

sérum et de vérifi er si des interférences existent en cas de modifi cation de couleur<br />

(rouge, jaune ou blanc) dans le guide accompagnant l’automate, comme cela a<br />

été notamment mentionné dans le paragraphe précédent à propos du dosage de<br />

l’hémoglobine sur un plasma blanc. Un deuxième temps doit consister à vérifi er<br />

l’automate et les réactifs. En cas de dosage dans un laboratoire extérieur non<br />

vétérinaire, il est également important de garder en tête que les dosages immunologiques<br />

sont adaptés à l’homme et n’ont pas été validés chez le chien et le chat<br />

dans un laboratoire humain. Ainsi, il est important de vérifi er les méthodes de dosages<br />

notamment lorsqu’il s’agit de dosage immunologique de protéines, comme<br />

tout simplement l’albumine. Une concentration aberrante doit donc conduire à<br />

appeler le laboratoire pour demander la méthode de dosage et à envoyer dans un<br />

laboratoire vétérinaire l’analyse à effectuer avant toute précipitation.<br />

Quelques erreurs classiques de la phase post-analytique<br />

On peut étendre la phase postanalytique à la phase d’interprétation des résultats,<br />

en plus des erreurs liées à la retranscription ou à la transmission des résultats.<br />

Dans ce cadre « interprétation », il est important d’avoir en tête ou dans un carnet<br />

l’ensemble des diagnostics différentiels face à une anomalie biologique. Ainsi,<br />

pour les erreurs les plus fréquentes pouvant conduire à des précipitations thérapeutiques<br />

inadéquates, les plus caricaturales sont l’hyperglycémie de stress du<br />

chat, l’hyperchlorémie du chien sous bromure de potassium, une hyperurémie ou<br />

hyperammoniémie lors de saignement digestif.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Bibliographie<br />

Stokham SL et al Fundamentals of Veterinary Clinical Pathology 2008, 2° edition,<br />

Blackwell publishing, USA.<br />

Kaneko JJ et al Clinical biochemistry of domestic animals 2008, 6th edition, Academic<br />

press, Elsevier, USA.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

• Collaborations avec Idexx, Sysmex et Kitvia.<br />

Quelques exemples de précipitations en hématologie<br />

C. TRUMEL<br />

Professeure de Biologie médicale animale et comparée, Dipl ECVCP,<br />

Département des Sciences Cliniques<br />

Unité de biologie médicale animale et comparée, ENVT, 23 chemin des<br />

Capelles, F-31076 TOULOUSE Cedex<br />

Les principales précipitations en hématologie proviennent d’une analyse trop rapide<br />

et non critique des résultats chiffrés fournis par les automates d’hématologie<br />

ou d’une lecture inadéquate d’un frottis sanguin. En effet, tout résultat chiffré doit<br />

conduire, avant interprétation des anomalies, à une analyse critique. Les résultats<br />

obtenus sont-ils possibles dans le contexte clinique ? sont ils vrais ? Une fois ces<br />

résultats validés à l’aide de quelques guides simples tels que l’interprétation des<br />

courbes fournies par l’automate et/ou la lecture rapide d’un frottis sanguin, il<br />

reste à ne pas faire d’erreur d’interprétation en ayant bien la connaissance des<br />

diagnostics différentiels face à une anomalie quantitative et qualitative mais également<br />

la capacité à reconnaître les principales anomalies morphologiques des<br />

cellules sanguines. Cependant, les plus grosses erreurs proviennent sans aucun<br />

doute d’une interprétation trop rapide des résultats chiffrés dans la mesure où la<br />

lecture du frottis sanguin reste rare.<br />

Thombopénie majeure ou pseudothrombopénie : urgence<br />

ou précipitation ?<br />

Du fait de la présence d’agrégats plaquettaires induits ou non par l’EDTA, la numération<br />

plaquettaire est fréquemment sous-estimée en biologie vétérinaire et tout<br />

particulièrement dans l’espèce féline. En effet, du fait du stress, des diffi cultés de<br />

prélèvement, les agrégats sont très fréquents chez le chat. En variation d’impédance,<br />

ces agrégats peuvent être comptés comme des leucocytes puisque 3 ou 4<br />

plaquettes mises ensemble peuvent être équivalentes en taille à un granulocyte. En<br />

cytométrie en fl ux, les agrégats peuvent être reconnus comme tels ou non, en fonction<br />

de la technique utilisée et ainsi une alarme peut apparaître. Avec le VetAutoread<br />

(Idexx), les agrégats gênent peu la numération s’ils ne sont pas retenus audessus<br />

du fl otteur. Dans cette dernière situation, une alarme apparaît et mentionne<br />

un résultat avec un signe supérieur à. En oiutre, dans de plus rares cas, la ligne<br />

d’ARN est caractérisée par la présence de dents de scie et doit faire suspecter<br />

également la présence d’agrégats. Une alarme apparaît en général également.<br />

Lorsque la taille des plaquettes est très grande et au-delà de la fenêtre de lecture<br />

des plaquettes, une pseudothrombopénie peut également être observée. Chez le<br />

Chat et le cavalier king-charles, le phénomène est fréquent. Les appareils à variation<br />

d’impédance et exceptionnellement les automates à cytométrie en fl ux peuvent<br />

faire ce type d’erreur. Le VetAutoread surestime par contre la numération vraie<br />

puisqu’il estime cette numération à partir d’un volume plaquettaire prédéfi ni pour<br />

l’espèce étudiée.<br />

Lors de la présence de caillot(s), il y a sous-estimation de la numération des plaquettes.<br />

En conséquence, avant toute interprétation précipitée, il est nécessaire d’avoir un<br />

œil critique sur les résultats de la numération plaquettaire et de la confronter à la<br />

clinique. Une thrombopénie majeure (numération < 20.109 /L) est généralement<br />

associée à des saignements (pétéchies, épistaxis,…). Enfi n, il est également important<br />

de contrôler à l’aide d’un frottis sanguin, la présence éventuelle d’agrégats<br />

plaquettaires au microscope à faible grossissement et, en l’absence d’agrégat, de<br />

les compter à fort grossissement (X1000) en multipliant par 20.109 /L le nombre<br />

moyen de plaquettes par champ pour obtenir une estimation approximative de la<br />

numération.<br />

Pancytopénie et myélogramme : urgence ou précipitation ?<br />

Face à une pancytopénie, il est important d’avoir le diagnostic différentiel en tête<br />

(ou dans un carnet) afi n de ne pas oublier que, outre les atteintes de la moelle<br />

osseuse, des maladies infectieuses comme la babésiose, l’erhlichiose par exemple<br />

peuvent induire des pancytopénies périphériques et que leur diagnostic est établi<br />

par la simple lecture du frottis sanguin ou par une sérologie/PCR et moins probablement<br />

par un myélogramme.<br />

Leucocytose majeure ou lymphocytose et leucémie :<br />

urgence ou précipitation ?<br />

Face à une leucocytose majeure, (> 100.109 /L), un diagnostic de leucémie est<br />

• 20 •<br />

souvent fait et une éventuelle chimiothérapie -ou pire- est mise en place. Pourtant,<br />

la leucocytose majeure peut être effectivement une leucémie mais également une<br />

réaction leucémoïde. Dans le second cas, une réaction infl ammatoire violente peut<br />

être à l’origine de la leucocytose majeure et est résolue par un traitement adéquat,<br />

par exemple lors de pyomètre. Ainsi face à ce type de résultat, un plan d’action<br />

doit être établi. 1/ A savoir : si les cellules majoritaires sont des neutrophiles, il<br />

s’agit très probablement d’une réaction leucémoïde tandis que si ce sont des cellules<br />

rondes à noyau rond, il s’agit probablement d’une leucémie. 2/ A analyser :<br />

les courbes fournies par un analyseur permettent d’aider à l’identifi cation de la<br />

population majoritaire mais le frottis sanguin reste souvent nécessaire. 3/ En cas<br />

de doute, il est nécessaire de faire un bilan infl ammatoire et de rechercher un foyer<br />

ou une maladie infl ammatoire et 4/ éventuellement de rechercher une hémopathie<br />

(exploration des nœuds lymphatiques, du foie, de la rate, et/ou de la moelle) ;<br />

Face à une lymphocytose importante (> 7,5.109 /L), une leucémie ou un lymphome<br />

ne sont pas systématiques. Il est très important de vérifi er ce résultat au travers d’un<br />

frottis sanguin. S’il s’agit bien d’une lymphocytose, l’espèce et l’âge de l’animal<br />

sont importants à considérer. Chez le chat, des lymphocytoses fortes sont possibles<br />

chez le jeune, lors de stress et lors de réaction infl ammatoire (infectieuse<br />

chronique, immune,…). Chez le chien et le vieux chat, l’hypothèse de leucémie<br />

doit être envisagée même s’il existe un diagnostic différentiel similaire à celui<br />

précédemment cité.<br />

Anémie non régénérative : urgence ou précipitation ?<br />

Face à une anémie non régénérative, c’est-à-dire sans réticulocytes, il est important<br />

de garder en tête que plusieurs jours sont nécessaires pour que ces cellules<br />

arrivent dans le courant circulatoire et qu’en cas de doute, le myélogramme peut<br />

permettre plus rapidement de suspecter si l’anémie est régénérative ou non. Enfi n,<br />

il est important de garder en tête que chez le chat, 50 % des anémies hémolytiques<br />

sont non régénératives lors de leur diagnostic. Pourtant leur pronostic est globalement<br />

meilleur que chez le chien. Il ne faut donc pas se précipiter pour établir<br />

un diagnostic et un pronostic face à une anémie non régénérative mais mettre en<br />

place un plan d’action systématique. 1/ A l’aide des commémoratifs, essayer de<br />

déterminer si l’affection évolue depuis plus ou moins de 7 jours. 2/ A l’aide de<br />

l’examen clinique, rechercher les éléments permettant d’aider à la détermination<br />

du mécanisme physiopathogénique de l’anémie (splénomégalie et ictère pour les<br />

anémies hémolytiques, saignement pour les anémies par perte de sang,…) 3/ lors<br />

d’anémie grave, effectuer un test d’agglutination sur lame. 4/ éliminer les causes<br />

d’anémies non régénératives les plus fréquentes par des tests simples, tels que la<br />

recherche d’une maladie infl ammatoire, d’une insuffi sance rénale, d’une maladie<br />

infectieuse (FeLV, FIV,…) notamment.<br />

Bibliographie<br />

Kohn B. et al. J Vet Intern Med 2006 ; 20 : 159-166<br />

Zandecki M et al Intern J Lab Hematol 2007 ; 29 : 4-20<br />

Stokham SL et al Fundamentals of Veterinary Clinical Pathology 2008, 2° edition,<br />

Blackwell publishing, USA.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

CARDIOLOGIE<br />

Reconnaître et traiter une tamponnade<br />

E. BOMASSI<br />

DV, CES Hématologie et Biochimie Clinique Animales, DU Imagerie<br />

Vasculaire Non Invasive, Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers,<br />

29 avenue du Maréchal Joffre, F-77100 MEAUX<br />

L’épanchement péricardique est une affection peu fréquente chez les carnivores<br />

domestiques. Néanmoins sa présence relève le plus souvent d’une situation d’urgence,<br />

son diagnostic et son traitement rapides devenant indispensables. Ses<br />

causes sont nombreuses et la démarche diagnostique doit permettre de les identifi<br />

er.<br />

Première Étape : Suspecter la présence d’un Épanchement<br />

Péricardique<br />

Commémoratifs<br />

Lors d’épanchement péricardique, le motif de consultation n’est pas spécifi que. Les<br />

symptômes rapportés sont la plupart du temps identiques à ceux rencontrés dans<br />

la plupart des cardiopathies : fatigue importante, léthargie, faiblesse postérieure,<br />

distension abdominale, dyspnée. Leur survenue est souvent brutale.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Examen clinique<br />

Les signes les plus fréquents sont une tachycardie, un assourdissement des bruits<br />

cardiaques, un pouls fémoral paradoxal, un épanchement pleural, une ascite et<br />

une hépatomégalie (foie de stase). Ces signes ne sont pas non plus spécifi ques.<br />

Deuxième Étape : Confi rmer la présence d’un Épanchement<br />

Péricardique<br />

Confi rmation radiographique<br />

La silhouette cardiaque est de taille très augmentée et apparaît « globuleuse ».<br />

Néanmoins ces signes se rencontrent dans d’autres circonstances (insuffi sance cardiaque<br />

globale, cardiomyopathie dilatée), la radiographie ne permettant alors pas<br />

d’établir le diagnostic différentiel.<br />

Confi rmation électrocardiographique<br />

L’ECG peut présenter des modifi cations très évocatrices d’un épanchement péricardique<br />

: hypovoltage des QRS, alternance électrique. Ces anomalies, souvent<br />

inconstantes, ne sont pas suffi santes pour établir un diagnostic défi nitif.<br />

Confi rmation échographique<br />

L’échocardiographie est l’examen de choix pour le diagnostic de certitude. Il est<br />

simple à réaliser et les images sont le plus souvent typiques et faciles à interpréter.<br />

L’épanchement se traduit par un espace hypo ou anéchogène autour du cœur,<br />

entre l’épicarde et le péricarde, ce dernier apparaissant hyperéchogène. Cette<br />

espace est particulièrement visible sous la paroi postérieure du ventricule gauche<br />

(coupe grand axe, accès parasternal droit), même lors d’épanchement de faible<br />

quantité.<br />

L’échographie permet également de diagnostiquer la tamponnade cardiaque secondaire<br />

à l’épanchement péricardique. La reconnaissance d’une compression de<br />

l’atrium droit et/ou du ventricule droit est un signe échographique caractéristique<br />

de la tamponnade.<br />

Troisième Étape : Rechercher l’origine d’un Épanchement<br />

Péricardique<br />

Eléments cliniques<br />

La prise en compte de certains éléments cliniques dans la recherche de l’étiologie<br />

de l’épanchement est nécessaire. Chez le chien la plupart des épanchements se<br />

rencontrent dans les grandes races (bergers allemands, léonbergs, beauceron,...).<br />

Les épanchements idiopathiques affectent toutes les catégories d’âge, alors que les<br />

épanchements tumoraux affectent préférentiellement les vieux chiens. Chez le chat,<br />

les épanchements sont fréquemment d’origine infectieuse (PIF, toxoplasmose,...).<br />

Des examens sérologiques seront alors précieux pour le diagnostic étiologique.<br />

Examen échographique<br />

L’échographie est l’examen de choix pour la recherche de la maladie causale, en<br />

particulier par la mise en évidence d’une tumeur cardiaque ou péricardique, d’une<br />

cardiopathie, d’un traumatisme,...<br />

Il n’est cependant pas toujours évident de conclure avec certitude sur les causes de<br />

l’épanchement si aucune lésion n’est visible (épanchement idiopathique ?). Il est<br />

recommandé alors de répéter l’examen ultérieurement ou bien d’effectuer d’autres<br />

examens complémentaires.<br />

Ponction de l’épanchement et analyse du liquide.<br />

La ponction péricardique (souvent évacuatrice) permet de recueillir le liquide en<br />

vue de son analyse physique , cytologique et bactériologique.<br />

Un PH acide du liquide (6,5) traduit plutôt un épanchement infl ammatoire. Un PH<br />

basique (7,5) traduit plutôt un épanchement tumoral.<br />

L’analyse cytologique nécessite de recueillir le liquide sur un tube sec et un tube<br />

EDTA. Les conclusions défi nitives sur l’étiologie (tumorale ou idiopathique) sont<br />

souvent délicates avec cet examen car la différence entre cellules réactionnelles et<br />

cellules néoplasiques est diffi cile (surtout lors de mésothéliomes). Il peut être alors<br />

nécessaire de refaire l’analyse plusieurs fois au cours de l’évolution de la maladie<br />

avant d’obtenir le diagnostic défi nitif.<br />

Les analyses bactériologiques sont souvent diagnostiques lors d’épanchement<br />

infectieux.<br />

Quatrième Étape : Traiter l’Épanchement Péricardique<br />

Traitement médical<br />

Il n’existe pas de traitement médical effi cace d’un épanchement péricardique. La<br />

tentative de drainage de ce type d’épanchement par l’utilisation de diurétiques ou<br />

de vasodilatateurs est inutile et dangereuse, donc contre-indiquée : en réduisant la<br />

précharge, ces molécules diminuent la pression de remplissage du ventricule droit,<br />

ce qui, lors d’épanchement péricardique avec tamponnade (même mineure), peut<br />

conduire à un collapsus cardiovasculaire.<br />

• 21 •<br />

Traitement chirurgical<br />

Péricardiocentèse<br />

La ponction péricardique évacuatrice se réalise à droite (animal en décubitus latéral<br />

gauche) entre le 4e et le 6e espace intercostal, à la limite entre le tiers moyen et<br />

le tiers inférieur du thorax. L’utilisation d’un cathéter de gros calibre et d’un robinet<br />

à trois voies est indispensable. Cette ponction nécessite un monitoring ECG (risque<br />

d’ESV) et peut éventuellement être échoguidée et réalisée sous anesthésie (animal<br />

rétif, confort de l’opérateur, rapidité d’exécution,...).<br />

La ponction est le premier geste thérapeutique à réaliser dans l’urgence. Elle permet<br />

de lever rapidement la tamponnade et ainsi de restaurer une fonction hémodynamique<br />

normale. Elle peut être curative lors d’épanchement idiopathique. Lors<br />

d’épanchement tumoral elle n’est souvent que palliative.<br />

Péricardectomie<br />

La péricardectomie est une intervention qui permet l’exérèse totale ou subtotale du<br />

péricarde. Elle sera curative lors d’épanchements idiopathiques. Lors de tumeurs<br />

cardiaques ou péricardiques, elle permettra d’éviter les récidives d’épanchement<br />

péricardique et éventuellement d’extraire complètement la tumeur.<br />

L’analyse histologique du péricarde à l’issue de cette chirurgie peut également<br />

fournir des éléments importants sur l’étiologie.<br />

Actuellement la péricardectomie se réalise soit par thoracotomie, soit par thoracoscopie.<br />

L’avantage majeur de la thorascopie est la réduction très importante de la<br />

morbidité de cet acte.<br />

Conclusion<br />

Bien que peu fréquent, l’épanchement péricardique et sa gestion en situation d’urgence<br />

nécessitent une bonne connaissance diagnostique et thérapeutique.<br />

Ces dernières années les nouvelles méthodes d’imagerie diagnostique (échographie)<br />

et thérapeutique (chirurgie vidéo-assistée) ont révolutionné cette gestion. Le<br />

diagnostic est facile et très accessible (même si l’étiologie reste parfois incertaine)<br />

et les traitements chirurgicaux actuels (ponction ou péricardectomie) ont considérablement<br />

évolué dans le sens d’une diminution de la mortalité et de la morbidité.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Fibrillation atriale : 3 espèces, 3 stratégies ?<br />

R. PARIAUT<br />

DV, Dipl. ACVIM (Cardiology), ECVIM-CA (Cardiology),<br />

Department of Veterinary Clinical Science, Louisiana State University, 70803<br />

Baton Rouge, Louisiana, ETATS UNIS<br />

Défi nition<br />

La fi brillation atriale correspond à l’activation chaotique des oreillettes conduisant<br />

à un rythme ventriculaire rapide et irrégulier. L’ECG de surface révèle l’absence<br />

d’ondes P, qui sont remplacées par une ondulation de la ligne isoélectrique (ondes<br />

f), des complexes ventriculaires de durée généralement normale et d’un intervalle<br />

R-R variable. Parfois la conduction intraventriculaire est anormale et les complexes<br />

ventriculaires sont élargis. L’irrégularité du rythme est évidente à l’auscultation cardiaque.<br />

Epidémiologie<br />

La fi brillation atriale est le plus souvent observée chez les chiens de moyennes et<br />

grandes races en association avec une cardiomyopathie. La dilatation atriale est<br />

un facteur important de l’initiation de la fi brillation atriale. Ce trouble du rythme<br />

peut également être observé sur un cœur apparemment sain à l’échographie chez<br />

des chiens de race géante.<br />

Mécanisme<br />

Les études électrophysiologiques ont identifi é plusieurs mécanismes impliqués dans<br />

la fi brillation atriale. Le plus souvent, l’origine de la fi brillation atriale semble être<br />

dans l’aire des veines pulmonaires. L’activité désordonnée des oreillettes résulte<br />

de l’existence simultanée de nombreux circuits de dépolarisation. Dans certains<br />

cas, un circuit principal, ancré dans l’oreillette gauche, forme la source des circuits<br />

secondaires qui se propagent à travers les oreillettes avant de converger vers le<br />

nœud atrio-ventriculaire. De nombreux facteurs sont impliqués dans l’initiation et la<br />

persistance de la fi brillation atriale : la dilatation des oreillettes, la fi brose, l’infl ammation<br />

ou l’excès de tonus vagal font partie des facteurs connus.<br />

Prise en charge<br />

Chez le chien, la fi brillation atriale est un trouble du rythme permanent. La conversion<br />

spontanée de la fi brillation atriale en un rythme sinusal est extrêmement rare.<br />

Lorsqu’elle est associée à une cardiopathie sous-jacente, la gestion de l’arythmie<br />

est basée sur un contrôle de la fréquence cardiaque. En raison de l’insuffi sance


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

cardiaque sous-jacente, il n’est généralement pas possible de stopper l’arythmie<br />

au-delà de quelques jours. Contrairement à l’homme, chez le chien la fi brillation<br />

atriale n’est pas associée à un risque thromboembolique. Le traitement anti-arythmique<br />

repose sur l’utilisation d’un inhibiteur calcique (diltiazem) ou d’un béta-bloquant<br />

(aténolol) qui peuvent être associés à la digoxine. L’utilisation d’un enregistrement<br />

Holter avant et après l’initiation du traitement permet d’évaluer l’ampleur<br />

de la diminution de la fréquence cardiaque. La réponse au traitement médical<br />

est généralement considérée satisfaisante si la fréquence cardiaque moyenne se<br />

trouve entre 100 et 140 battements par minute.<br />

Lors de fi brillation atriale isolée, la fréquence cardiaque est généralement dans la<br />

limite de la normale. En effet, le tonus vagal permet au nœud atrio-ventriculaire de<br />

jouer son rôle de “fi ltre” entre l’étage auriculaire et ventriculaire. Un contrôle de<br />

la fréquence cardiaque n’est pas, dans ce cas, nécessaire. Dans cette situation,<br />

une conversion médicamenteuse ou électrique peut être réalisée. La conversion<br />

électrique semble la plus effi cace. L’animal est placé sous anesthésie générale et<br />

un défi brillateur externe est utilisé pour délivrer un courant transthoracique synchronisé<br />

avec un complexe QRS sur l’ECG de surface.<br />

Récemment, il a été démontré que la lidocaïne pouvait interrompre la fi brillation<br />

atriale lorsque celle-ci est initiée par une élévation anormale du tonus vagal. Le<br />

tonus vagal est responsable d’un raccourcissement de la durée des potentiels d’action.<br />

Cet effet n’est pas homogène à travers le tissu atrial ce qui facilite la propagation<br />

d’ondes de réentrée. Cette situation est parfois rencontrée chez des chiens<br />

de grande race après administration d’un opiacé comme agent pré-anesthésique.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Consultant pour Infi niti Medical, LLC<br />

Reconnaître et traiter un œdème aigu du poumon<br />

R. PARIAUT<br />

DV, Dipl. ACVIM (Cardiology), ECVIM-CA (Cardiology),<br />

Department of Veterinary Clinical Science, Louisiana State University,<br />

70803 Baton Rouge, Louisiana, ETATS UNIS<br />

L’œdème pulmonaire correspond à l’accumulation de liquide d’origine plasmatique<br />

dans l’espace alvéolaire. L’œdème cardiogénique survient lorsqu’un déséquilibre<br />

s’établit entre les forces qui régissent le déplacement des fl uides à travers<br />

la membrane des vaisseaux, ainsi qu’à l’incapacité du système lymphatique à<br />

drainer le liquide hors du tissu pulmonaire. Lors d’insuffi sance cardiaque congestive,<br />

la pression hydrostatique capillaire déplace un excès de liquide de l’espace<br />

intravasculaire vers l’espace alvéolaire. Dans cette forme d’œdème, la membrane<br />

alvéolo-capillaire est intacte ; c’est ce qui le distingue de l’œdème lésionnel secondaire,<br />

par exemple, à l’inhalation d’un agent toxique.<br />

L’œdème pulmonaire peut être divisé en 3 stades, mémé si ceux-ci sont théoriques<br />

et diffi ciles à distinguer en pratique : Le premier stade correspond à l’hypertension<br />

veineuse qui n’est pas associée à une extravasation de fl uides dans l’interstitium,<br />

mais qui produit un élargissement du diamètre des veines pulmonaires sur une<br />

radiographie du thorax. L’œdème devient ensuite interstitiel, caractérisé par la<br />

présence de fl uide dans l’espace interstitiel. Ce stade intermédiaire est très certainement<br />

à l’origine de signes cliniques modérés, mais est diffi cile à confi rmer par<br />

les outils diagnostiques classiques. Finalement, l’œdème alvéolaire est associé à<br />

la présence de fl uide dans les alvéoles, et correspond à l’incapacité d’éliminer<br />

l’excès de fl uide par drainage lymphatique seul. Généralement, l’œdème alvéolaire<br />

survient lorsque la pression capillaire hydrostatique dépasse 25 mmHg.<br />

Reconnaître l’œdème aigu<br />

Les signes cliniques<br />

L’apparition des signes cliniques est en général aiguë (fréquent chez le chat) ;<br />

parfois des signes non spécifi ques comme la léthargie peuvent évoluer sur plusieurs<br />

semaines avant une détérioration de l’état clinique de l’animal. Tachypnée et<br />

dyspnée sont les principaux signes de l’œdème pulmonaire. La toux est également<br />

observée chez le chien, alors qu’elle n’apparaît pas chez le chat présentant de<br />

l’œdème pulmonaire. Parfois la toux est accompagnée de l’expectoration d’un<br />

fl uide d’aspect mousseux et sérosanguinolant. L’auscultation cardiaque révèle une<br />

tachycardie et un souffl e chez la majorité des chiens. Chez le chat, une tachycardie<br />

est également présente et un souffl e systolique de faible intensité ou un<br />

rythme de galop est entendu ; cependant l’absence d’anomalies à l’auscultation<br />

cardiaque chez le chat n’élimine pas l’hypothèse d’œdème d’origine cardiaque.<br />

Chez le chien, l’auscultation des champs pulmonaires révèle fréquemment des<br />

crépitements, qui peuvent être très localisés. Certains animaux sont présentés en<br />

détresse respiratoire et bénéfi cient d’une oxygénothérapie avant qu’un examen<br />

clinique puisse être réalisé.<br />

La radiographie<br />

La radiographie du thorax est l’examen complémentaire le plus utile. Deux vues<br />

orthogonales sont nécessaires. La vue dorso-ventrale est préférée à la vue ventro-<br />

• 22 •<br />

dorsale pour l’examen des animaux cardiopathes car elle facilite la visualisation<br />

des vaisseaux pulmonaires, en particulier les veines. Il est important de se souvenir<br />

que les veines sont ventrales par rapport aux bronches qu’elles accompagnent sur<br />

une vue latérale et médiales aux bronches sur une vue dorso-ventrale.<br />

Chez le chien, une augmentation de taille de la silhouette cardiaque est le plus souvent<br />

visible. L’œdème pulmonaire résulte d’une insuffi sance cardiaque gauche. Par<br />

consequent une dilatation de l’oreillette gauche est fréquente. L’œdème d’origine<br />

cardiogénique apparaît d’abord en région périhilaire et dans les champs pulmonaires<br />

caudo-dorsaux. Les premiers signes d’œdème sont généralement visibles<br />

dans le champ pulmonaire droit. Sur une vue dorso-ventrale, l’extravasation de<br />

liquide autour des vaisseaux pulmonaires ne permet pas de les distinguer dans les<br />

champs pulmonaires qui couvrent la silhouette du diaphragme.<br />

Chez le chat, la distribution de l’œdème cardiogénique est plus diffuse. La cardiomégalie<br />

est également moins évidente car les cardiopathies du chat causent le plus<br />

souvent une hypertrophie concentrique du myocarde. La dilatation atriale gauche<br />

est moins visible que chez le chien.<br />

L’échographie<br />

L’échographie du poumon révèle fréquemment la présence d’artefacts en queue<br />

de comète qui sont issus de la ligne pleurale. Ce signe n’est pas spécifi que de<br />

l’œdème cardiogénique mais peut-être utilisé pour un examen rapide de l’animal<br />

instable, ou pour le suivi de l’évolution de l’œdème.<br />

L’échographie cardiaque permet de confi rmer la présence d’une cardiomyopathie<br />

sévère compatible avec la présence d’œdème pulmonaire. L’examen doit viser en<br />

particulier l’évaluation de la taille de l’oreillette gauche qui est toujours extrêmement<br />

dilatée. Rarement, une rupture brutale de cordages de la valve mitrale cause<br />

un œdème pulmonaire aigu sans dilatation marquée de l’oreillette. L’évaluation<br />

de la fonction ventriculaire gauche permet de déterminer si l’addition d’un agent<br />

inotrope positif au traitement est indiquée.<br />

Les examens sanguins<br />

Gaz du sang et oxymétrie permettent de quantifi er la sévérité de l’hypoxie. Ils ne<br />

sont généralement pas nécessaires pour la gestion de l’œdème cardiogénique.<br />

Le dosage du BNP (Brain Natriuretic peptide) peut s’avérer utile lorsque le diagnostic<br />

d’œdème est diffi cile, en particulier chez le chat. Le BNP est libéré dans le sang<br />

en cas d’étirement des myocytes ventriculaires. Son taux sanguin est plus élevé<br />

en cas de dyspnée d’origine cardiaque que de dyspnée d’origine respiratoire.<br />

Cependant, le délai nécessaire pour l’obtention des résultats rend son utilisation<br />

en pratique quotidienne diffi cile.<br />

Traiter l’œdème aigu<br />

Le traitement est basé sur la réduction de la pression capillaire hydrostatique par<br />

diminution du volume sanguin circulant ou par l’augmentation du diamètre des<br />

vaisseaux.<br />

Oxygènothérapie<br />

L’oxygénothérapie permet d’accroître la saturation artérielle en oxygène et sa<br />

distribution aux tissus périphériques. La méthode utilisée devrait limiter le stress<br />

au maximum. La cage à oxygène est la méthode idéale. Lorsqu’elle n’est pas<br />

disponible, le masque, le collier élisabéthain ou la sonde nasale représentent des<br />

alternatives.<br />

Surveillance continue<br />

Une surveillance rapprochée de l’animal est nécessaire. La fréquence respiratoire<br />

devrait être mesurée une fois par heure durant les premières 24 heures de l’hospitalisation.<br />

Furosémide<br />

Le furosémide est à la base du traitement de l’œdème. L’animal devrait être autorisé<br />

à boire durant le traitement diurétique. Par contre, la fl uidothérapie est contreindiquée.Le<br />

furosémide peut être administré par voie sous-cutanée, voie intramusculaire<br />

et voie intraveineuse. La voie intraveineuse est préférée. Des injections<br />

répétées de furosémide sont réalisées tout au long de l’hospitalisation en fonction<br />

de la fréquence respiratoire. Chez le chien, la dose est généralement de 2 à 4<br />

mg/kg. Chez le chat, elle est divisée de moitié, en raison du risque accru de<br />

causer une hypokaliémie. Le plus souvent, une injection de furosémide à 4 mg/kg<br />

est administrée dès l’admission de l’animal ; elle est suivie d’une seconde injection<br />

une heure plus tard ; des injections sont ensuite répétées toutes les 2 à 4 heures<br />

en fonction de la réponse au traitement. Les injections sont ensuite espacées toutes<br />

les 6 à 8 heures.Une perfusion continue de furosémide (0.2 à 0,5 mg/kg/h)<br />

remplace les multiples injections. Une injection intraveineuse de furosémide (2 à<br />

4 mg/kg) devra toujours précéder le démarrage de la perfusion. Généralement le<br />

furosémide est dilué pour administrer un volume total de 1 – 2 mL/h. Il semble que<br />

l’azotémie d’origine prérénale causée par l’utilisation de larges doses de furosémide<br />

est atténuée l’utilisation d’une perfusion continue.<br />

Vasodilatateur<br />

L’effi cacité des agents nitrés est incertaine. L’utilisation d’agents par voie intravei-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

neuse est diffi cile en raison du risque d’hypotension. L’utilisation d’inhibiteurs de<br />

l’enzyme de conversion de l’angiotensine est réservée au traitement chronique de<br />

l’insuffi sance cardiaque congestive.<br />

Pimobendane<br />

Le pimobendane est parfois utilisé au cours de l’hospitalisation chez les animaux<br />

qui ne répondent pas rapidement au traitement diurétique.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Consultant pour Infi niti Medical, LLC.<br />

Les urgences rythmologiques<br />

R. PARIAUT<br />

DV, Dipl. ACVIM (Cardiology), ECVIM-CA (Cardiology),<br />

Department of Veterinary Clinical Science, Louisiana State University,<br />

70803 Baton Rouge, Louisiana, ETATS UNIS<br />

La distinction peut être faite entre bradyarythmies et tachyarythmies. La syncope<br />

est le signe clinique, qui le plus souvent, conduit à une consultation en urgence. Les<br />

troubles du rythme peuvent également causer un état de faiblesse.<br />

Bradycardies<br />

Bloc atrioventriculaire<br />

Il est plus fréquemment observé chez les chiens âgés de petite race. Il est causé<br />

par un ralentissement de la conduction atrioventriculaire secondaire à une fi brose.<br />

Seuls les blocs atrioventriculaires du deuxième et du troisième degré sont à l’origine<br />

de signes cliniques. Lors de bloc du deuxième degré, certaines dépolarisations<br />

atriales ne sont pas transmises à l’étage ventriculaire. Les blocs du troisième<br />

degré sont caractérisés par une dissociation complète entre atrium et ventricule ; un<br />

rythme d’échappement ventriculaire à une fréquence de 20 à 40 battements par<br />

minute permet de maintenir un débit cardiaque réduit.<br />

L’implantation d’un pacemaker permet de corriger les signes cliniques. Une perfusion<br />

continue d’isoprénaline permet parfois d’augmenter la fréquence du rythme<br />

d’échappement, mais entraîne généralement une hypotension modérée.<br />

Dysfonction sinusale (Sick sinus syndrome)<br />

Cette maladie est fréquente chez les Schnauzers miniatures, les Westies et Teckels<br />

âgés. Une interruption du pacemaker sinusal conduit à une période d’asystolie qui,<br />

si elle atteint 6 à 8 secondes, conduit à une perte de connaissance.<br />

L’implantation d’un pacemaker offre un traitement défi nitif. La théophylline permet<br />

parfois d’éliminer temporairement les signes cliniques.<br />

Hyperkaliémie<br />

L’hyperkaliémie est à l’origine d’une bradycardie marquée qui peut s’accompagner<br />

de troubles du rythme ventriculaire. Outre de la bradycardie, l’ECG de surface<br />

révèle des ondes T d’amplitude élevée et l’absence d’onde P. L’hyperkaliémie<br />

est généralement secondaire à la maladie d’Addison, les obstructions urinaires,<br />

la reperfusion de tissus à la suite d’une période d’ischémie ou la lyse rapide d’un<br />

large volume de cellules.<br />

Tachycardies<br />

Les tachycardies sont divisées en troubles du rythme supraventriculaires et ventriculaires.<br />

La fi brillation atriale est la tachycardie supraventriculaire la plus fréquente.<br />

Fibrillation atriale<br />

La fi brillation atriale est généralement diagnostiquée chez les chiens de grande<br />

race atteints d’insuffi sance cardiaque congestive. La fi brillation atriale est caractérisée<br />

par un rythme ventriculaire rapide et irrégulier. Le traitement est basé sur un ralentissement<br />

de la fréquence cardiaque qui permet d’améliorer le débit cardiaque.<br />

Il est rare que la fi brillation atriale nécessite un traitement en urgence. Lorsqu’il est<br />

nécessaire, il est basé sur l’administration intraveineuse d’un inhibiteur calcique<br />

(diltiazem) ou d’un bêtabloquant (atenolol). Il est parfois nécessaire d’associer<br />

l’administration continue de dobutamine pour maintenir la pression artérielle.<br />

Tachycardie ventriculaire<br />

Les tachycardies ventriculaires sont fréquemment associées aux cardiomyopathies<br />

chez le chien. Les deux races les plus fréquemment représentées sont le Boxer et le<br />

Dobermann. Les tachycardies ventriculaires sont également observées chez les animaux<br />

atteints d’affections systémiques, qui, typiquement, impliquent un processus<br />

d’ischémie/reperfusion. Par exemple, la torsion dilatation d’estomac, la pancréatite<br />

et les traumas sont souvent accompagnés d’anomalies d’origine ventriculaire<br />

sur l’ECG de surface.<br />

Prise en charge de l’arythmie ventriculaire<br />

Il est d’abord nécessaire de corriger les anomalies métaboliques qui peuvent favoriser<br />

la survenue de troubles de rythme ventriculaire. En particulier, un bilan ionique<br />

devrait être demandé et les troubles électrolytiques corrigés. L’oxygénothérapie et<br />

la fl uidothérapie sont aussi initiées en fonction des résultats de l’examen clinique.<br />

• 23 •<br />

L’utilisation d’anti-arythmiques est basée sur la présence de signes cliniques secondaires<br />

à la tachycardie ventriculaire. Il est rare qu’une fréquence inférieure à 180<br />

battements par minute soit à l’origine de signes cliniques. Par conséquent, les<br />

troubles ventriculaires caractérisés par une fréquence cardiaque inférieure à 180<br />

battements/minute ne sont généralement pas traités. L’évaluation du risque de mort<br />

subite ne peut généralement pas être appréciée à partir de l’ECG. Les tachycardies<br />

ventriculaires rapides, polymorphiques et soutenues présentent sans aucun doute<br />

un risque de mort subite plus élevé. L’association de dysfonction myocardique<br />

augmente également le risque de mort subite.<br />

Anti-Arythmiques<br />

La lidocaïne est l’agent de choix pour le traitement urgent des tachycardies ventriculaires.<br />

Chez le chien, un bolus intraveineux à 2 mg/kg est administré. Ce bolus<br />

peut être répété 2 à 3 fois. Une perfusion continue de lidocaïne (40 à 70 μg/kg/<br />

min) permet de contrôler l’arythmie durant la période d’hospitalisation. L’hypokaliémie<br />

diminue l’effi cacité de la lidocaïne. L’effet anti-arythmique de la lidocaïne<br />

est également meilleur lors de fréquences cardiaques élevées. La lidocaïne est<br />

neurotoxique ; sa toxicité est plus marquée chez le chat ce qui limite son utilisation<br />

dans cette espèce.<br />

Le sotalol (2 mg/kg matin et soir) est l’anti-arythmique de choix pour le traitement<br />

à long terme des tachycardies ventriculaires. Il peut également être administré<br />

en situation d’urgence chez les animaux qui ne répondent que partiellement à la<br />

lidocaïne. En raison de son administration par voie orale, le délai d’action est de<br />

quelques heures.<br />

La méxilétine (5 à 7 mg/kg trois fois par jour), le plus souvent associée à l’aténolol<br />

est également utilisée pour le traitement à long terme des troubles du rythme<br />

ventriculaire.<br />

Cardioversion électrique<br />

La conversion électrique des tachycardies ventriculaires peut-être réalisée sous<br />

anesthésie générale chez le chien en l’absence de réponse aux anti-arythmiques.<br />

La fi brillation ventriculaire<br />

La fi brillation ventriculaire est caractérisée par l’absence d’activité cardiaque<br />

organisée. Les ventricules sont parcourus par des courants de dépolarisation très<br />

rapides qui ne permettent pas de générer une contraction cardiaque effi cace. La<br />

décharge trans-thoracique d’un courant électrique par un défi brillateur externe est<br />

le seul traitement de la fi brillation ventriculaire. Le choc moyen nécessaire pour une<br />

défi brillation effi cace avec un défi brillateur biphasique est de 4 à 5 J/kg.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Consultant pour Infi niti Medical, LLC.<br />

Atrial fi brillation in horses<br />

G. VAN LOON<br />

DV, PhD, Dip. ECEIM - Dept. of Large Animal Internal Medicine,<br />

Fac. of Veterinary Medicine, Ghent University, Salisburylaan 133,<br />

B-9820 MERELBEKE, Belgium<br />

Atrial fi brillation (AF) represents the most important cardiac rhythm disorder affecting<br />

performance in horses. The prevalence is about 0.5 % with no clear gender<br />

or age predilection. Atrial fi brillation is an atrial tachyarrhythmia that is frequently<br />

found in the absence of other (detectable) cardiac pathology, especially in large<br />

breeds. In ponies, AF is only encountered as a result of severe cardiac disease.<br />

Mechanisms and pathophysiology<br />

Different theories have been described explaining initiation and perpetuation of<br />

AF in other species and they most likely apply to horses as well. The well-known<br />

multiple wavelet model assumes that during AF multiple electrical wavefronts move<br />

chaotically through the atrial myocardium. In order for AF to be self-sustained, a<br />

critical number of wavefronts must co-exist in the atria.<br />

Atrial fi brillation occurs when both a trigger to start the arrhythmia and a substrate<br />

to maintain it, are present. The trigger can be one or more atrial premature beats,<br />

a rapidly fi ring focus or small reentry sites (spiral waves or rotors) that initiate<br />

reentry. These triggers occur because of increased myocardial excitability, myocardial<br />

damage or stretch, electrolyte disorders, or systemic disease. Whether or<br />

not the left atrium and the ostium of the pulmonary veins play an important role in<br />

horses remains unknown. Once initiated, the perpetuation of AF depends on the<br />

suitability of the substrate, the atrial myocardium. Factors in favour of AF are a<br />

large atrium, short refractory period, dispersion of refractoriness, slow conduction<br />

velocity and structural obstacles or lesions. Strenuous exercise with elevated left<br />

atrial pressures in horses (more than in other species), may lead to a higher burden<br />

of atrial stretch-related premature beats (triggers). High vagal tone, large atria and<br />

a short refractory period in relation to its size, makes the equine atria an almost<br />

perfect substrate for sustained, lone (primary) AF. Underlying cardiac disease further<br />

increases this risk (secondary AF).


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Occasionally, AF is short-lived and terminates spontaneously, usually within the fi rst<br />

24-48 hours, which is called paroxysmal AF. This form of AF has been shown to be<br />

a cause of reduced performance in slowly fi nishing Thoroughbreds. Probably strenuous<br />

exercise triggers initiation of AF by stretching the atrial myocardium, leading<br />

to atrial premature beats and electrophysiological changes that are exacerbated<br />

by electrolyte disturbances, while the myocardium is not suited for maintenance of<br />

AF due to its size, structure or electrophysiological properties.<br />

In most horses, however, once initiated, AF does not terminate spontaneously because<br />

of the size and properties of the atrial myocardium. In addition, experimental<br />

work has shown that immediately after AF occurrence, shortening in refractory<br />

period and loss of contractile function occur, both leading to further stabilisation<br />

of the arrhythmia. As a result, AF generally becomes permanent and will not terminate<br />

without treatment.<br />

During AF, a continuous and chaotic, self-sustaining electrical activity is present in<br />

the atria at a ‘rate’ of about 300-500/min. Due to the high vagal tone in horses,<br />

the atrioventricular node blocks most of these electrical pulses and the fi nal ventricular<br />

rate remains normal at rest. Within days to weeks after initiation of AF, atrial<br />

contractile function is almost completely lost, a process which appears reversible<br />

after restoration of sinus rhythm. Although the atrial contraction contributes up to<br />

20% to ventricular fi lling, loss of atrial contractility is not related to clinical signs at<br />

rest because passive fi lling is suffi cient to maintain cardiac output. However, during<br />

exercise, when heart rate increases, the atrial contribution to fi lling becomes more<br />

important and may affect performance. In addition, exercise results in a predominantly<br />

sympathetic tone, whereby the atrioventricular node will suddenly conduct<br />

too many pulses to the ventricles, resulting in a disproportionate tachycardia during<br />

exercise. Heart rates well over 250-300/min are often encountered and instantaneous<br />

rates may exceed 400/min. Again, especially during vigorous exercise,<br />

this will affect exercise capacity, even if no underlying cardiac disease is present.<br />

Some AF horses may present short runs of broad QRS tachycardia with an R-on-Tlike<br />

phenomenon during sudden stress or exercise. This might be caused by aberrant<br />

conduction due to bundle branch block during rapidly conducted impulses<br />

over the atrioventricular node, although ventricular ectopy might be the cause as<br />

well. In most horses the R-on-T-like phenomenon is no longer found after successful<br />

conversion to sinus rhythm.<br />

Clinical presentation<br />

Clinical signs depend whether or not concurrent cardiac or non-cardiac disease is<br />

present. Horses with cardiac failure that suddenly develop AF will experience an<br />

increase in heart rate (usually around 60-70 bpm) with an aggravation of clinical<br />

signs.<br />

Horses that have atrial fi brillation without underlying cardiac lesions usually present<br />

with a history of reduced performance at high level exercise (e.g. racehorses).<br />

Epistaxis may occur during exercise. Occasionally, a brief period of ataxia, distress<br />

or even collapse may be observed during fast work. Because of the infl uence<br />

on performance, diagnosis is often made in an early stage. In jumping horses, AF<br />

results in moderate reduction in performance, which makes that veterinary attention<br />

is sometimes sought in a later stage, delaying diagnosis of the arrhythmia. In<br />

non-competing horses, clinical signs may be absent and AF may be an incidental<br />

fi nding. Some owners do report subtle changes in the behaviour of their horse<br />

when AF occurs. The author has seen more narcolepsy symptoms in AF horses<br />

compared to the general clinic population but it is unclear if there is any relation<br />

between the two.<br />

On auscultation of the heart, AF is characterised by an irregularly irregular rhythm<br />

with a loud fi rst heart sound. Careful auscultation will easily distinguish between<br />

AF and 2nd degree atrioventricular block because during AF the rhythm is more<br />

irregular, the fi rst heart sound is louder, an unexpected early beat will always be<br />

heard and an atrial sound is absent, also during a long pause. Additionally, after<br />

slight excitation, the arrhythmia remains. One should carefully interpret auscultation<br />

immediately after exercise because at high heart rates the irregularity in RR<br />

intervals is less pronounced due to the shortened diastolic time. In addition, postexercise<br />

sinus arrhythmia commonly occurs in normal horses. Horses with secondary<br />

AF might present clinical signs related to the predisposing disease. However,<br />

the horse with lone AF should not present signs of heart disease at rest. Arterial<br />

pulse quality is variable. Inspection of the jugular veins might show an intermittent<br />

fi lling of the veins during a long diastolic pause. This should be distinguished from<br />

any pathological pulsation of the veins as seen in case of right-sided heart failure.<br />

Diagnosis of AF should be confi rmed by ECG, which will show normal QRS morphology<br />

with irregularly irregular RR intervals, undulations of the isoelectric line (‘f”<br />

waves) and absence of P waves. The f waves frequently shift from coarse to fi ne<br />

undulations. Due to aberrant conduction, a shortly coupled (normal) QRS complex<br />

might show a changed T wave morphology, whereby QRS and T polarity become<br />

opposite (Fig. 1). This should not be mistaken for a ventricular premature beat.<br />

Ventricular premature beats, however, are found in a number of AF horses either<br />

at rest or during exercise. In the absence of electrolyte disorders or systemic disease,<br />

they might indicate underlying, more widespread myocardial disease with<br />

• 24 •<br />

(secondary) AF, rather than a consequence of AF. Whatever the cause, presence<br />

of ventricular premature beats warrants further investigation (ultrasound, troponin,<br />

post-cardioversion ECGs).<br />

During an episode of broad QRS tachycardia with R-on-T, horses show an abnormal<br />

ventricular contraction pattern on ultrasound These horses have been reported<br />

to show weakness, ataxia, collapse or even sudden death during exercise. This is<br />

the reason why such AF horses are not safe for ridden exercise.<br />

Treatment<br />

Atrial fi brillation per se is not a life threatening disease and horses at rest, broodmares,<br />

etc. have a normal life expectancy. Treatment of these animals is generally<br />

not required.<br />

During the fi rst 48-72 hours after initiation of AF, especially in race horses, no antiarrhythmic<br />

treatment should be given as spontaneous conversion to sinus rhythm<br />

may occur. Electrolyte disorders must be corrected.<br />

If AF lasts for more than 72 hours it will generally not convert spontaneously and<br />

thus become permanent AF. In these horses a full cardiac exam, including cardiac<br />

ultrasound, should be performed to search for a predisposing disorder, such as<br />

atrial dilatation, atrioventricular valve regurgitation or cardiac failure, before any<br />

attempt to treatment. If obvious predisposing disease is found, treatment of AF is<br />

generally not advised because of the higher risk of treatment, the lower success<br />

rate and the higher recurrence rate after successful cardioversion.<br />

Most frequently, horses present with lone AF and a history of reduced performance.<br />

In these animals one should attempt to restore sinus rhythm as they generally<br />

return to their previous athletic ability after restoration of sinus rhythm. But<br />

even when horses in training do not show any symptoms, advice is given to treat<br />

AF because of a potential risk during exercise. In case the owner declines treatment<br />

but still wants to ride the horse, AF is considered a risk factor and ECG recordings<br />

during representative exercise tests should at least be free of R-on-T-like rhythms.<br />

Cardioversion of AF can be achieved pharmacologically or electrically.<br />

Pharmacological treatment<br />

Quinidine sulphate<br />

Quinidine sulphate (QS) administration through a nasogastric tube is the most widely<br />

used pharmacological treatment for AF in horses. However, in many countries<br />

the product has become expensive or is being taken off the market.<br />

Quinidine is a class IA anti-arrhythmic drug that prolongs action potential duration<br />

by blocking sodium channels, which may lead to AF termination. QS induces<br />

hypotension by a negative inotropic effect and alpha-adrenergic blockade. Due<br />

to its vagolytic effects atrioventricular conduction increases, which results in an<br />

increased ventricular rate during treatment. For these reasons, treatment should be<br />

performed in a quiet environment, and the horse should remain in its stall during<br />

treatment. These side effects also explain why horses with AF and cardiac failure<br />

should not receive QS treatment. Permanent venous access must be available for<br />

administration of drugs. A continuous telemetric ECG facilitates immediate detection<br />

of unwanted cardiac effects of the drug.<br />

A test dose of 10 mg/kg QS or the fi rst full dose is used to check for idiosyncratic<br />

reactions, although these rarely occur. Treatment begins with administration of 22<br />

mg/kg of QS via an indwelling nasogastric tube. The drug should not be given<br />

directly into the mouth because it is irritating to mucosa. The 22 mg/kg dosage<br />

is repeated every 2 hours to a maximum of 6 doses per day. Many horses do not<br />

tolerate 6 doses, however. The aim of the treatment is to titrate the drug to the<br />

therapeutic plasma concentration (2-5 μg/ml) but drug monitoring is generally not<br />

performed. When side effects start to occur, the dosing interval is often adjusted<br />

based on clinical signs, or is set to a 6-hour interval, which is the half life of quinidine.<br />

The longer plasma levels are kept in the therapeutic range, the more likely<br />

successful cardioversion will be achieved. Treatment should be terminated when<br />

sinus rhythm is restored or when the QRS duration prolongs by 25% or when<br />

severe side-effects occur.<br />

Side-effects are encountered very frequently and one should distinguish between<br />

common, non-problematic signs such as depression, nasal oedema, and mild<br />

tachycardia, and more severe reactions that require termination of treatment including<br />

colic, diarrhoea, laminitis, ataxia, hypotension, collapse, or a ventricular rate<br />

exceeding 120/min. Emergency treatment includes fl uid therapy and intravenous<br />

isotonic sodium bicarbonate (1 mEq/kg) to increase protein binding of free quinidine.<br />

When tachycardia occurs, one should distinguish between supraventricular<br />

tachycardia, which is the most common, and ventricular tachycardia. Because<br />

of the absence of P waves and because the quinidine treatment is associated<br />

with a mild widening of the QRS complex, differentiation might be challenging.<br />

Supraventricular tachycardia can be treated with digoxin (2.2 μg/kg IV), and, if<br />

unsuccessful, with propranolol (0.03 mg/kg IV). If no severe signs of hypotension<br />

are present, administration of an alpha2-adrenergic agonist such as detomidine<br />

is often effective to slow down the supraventricular rate immediately. Ventricular<br />

tachycardia can be treated with magnesium sulphate (4 mg/kg every 2 minutes<br />

up to a total of 50 mg/kg). If ventricular tachycardia appears unstable lidocaine


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

should be administered (0.25-0.5 mg/kg IV q 5-10 minutes to total dose of 2-4<br />

mg/kg). Hypotension can be managed by IV administration of crystalloids and<br />

phenylephrine (0.1-0.2 μg/kg/min up to 0.01 mg/kg).<br />

It has been recommended that, if cardioversion is not achieved by the second day<br />

of treatment, the QS treatment should be combined with oral digoxin to slow down<br />

AV nodal conduction. However, one should be aware that both drugs are highly<br />

protein bound and that their concurrent use increases effective plasma levels of<br />

both agents, increasing the risk of adverse effects. In addition, from an electrophysiological<br />

point of view, digoxin would be expected to stabilize AF.<br />

When sinus rhythm cannot be restored after a fi rst attempt, a second QS treatment<br />

with a few days interval might be successful. Overall success rate of QS treatment<br />

in (race)horses with lone AF is around 85%.<br />

Quinidine gluconate<br />

Intravenous administration of quinidine gluconate has been reported for recentonset<br />

AF (3-7 days duration). Slow IV administration of 1-1.5 mg/kg is repeated<br />

every 10 minutes until cardioversion, QRS widening of more than 25% over baseline,<br />

toxic side effects occur or a total dose of 12 mg/kg is administered. However,<br />

this treatment protocol, although more convenient, carries an increased risk of<br />

side effects.<br />

Flecainide<br />

Flecainide is a class IC anti-arrhythmic drug that depresses the upstroke of the<br />

action potential by blocking sodium channels. This drug is known to have pro-arrhythmic<br />

properties especially in the presence of structural heart disease.<br />

In horses with chronic AF, IV administration of 0.2 mg/kg/min fl ecainide acetate<br />

during 10 minutes has a low effi cacy and can induce potentially life-threatening<br />

ventricular arrhythmias. However, even in recent-onset, lone AF, this treatment protocol<br />

has led to fatal ventricular fi brillation. For these reasons, intravenous fl ecainide<br />

at the above mentioned dose should not be used in horses.<br />

Amiodarone<br />

Amiodarone is a class III anti-arrhythmic drug that prolongs repolarization predominantly<br />

by blocking potassium channels. In human medicine, the drug is used as<br />

an IV infusion for acute treatment or as an oral formulation for chronic administration.<br />

In horses, bioavailability of oral amiodarone is low but intravenous amiodarone<br />

administration has been used to treat chronic AF . The described treatment protocol<br />

consisted of a loading dose (5 mg/kg/h) over one hour, followed by a continuous<br />

infusion (0.83 – 1.9 mg/kg/min) over 1 to 3 days, but resulted in only a moderate<br />

conversion rate (50%). Amiodarone administration over more than 36 hours was<br />

associated with an increased risk for side effects that included diarrhoea and hind<br />

limb weakness.<br />

Propafenone<br />

Intravenous treatment with propafenone, at 2 mg/kg over 15 minutes, followed by<br />

7μg/kg/min over 2 hours, was reported not be effective in treating AF in horses.<br />

It has been suggested that 2 mg/kg propafenone orally TID, might convert AF in<br />

some horses, but no research data are available yet.<br />

Non-pharmacological treatment: electrical cardioversion<br />

In human medicine, electrical cardioversion using a direct current (DC) shock is<br />

a commonly used approach to convert atrial as well as ventricular fi brillation.<br />

Although the exact mechanisms are not fully understood, the DC shock probably<br />

causes complete depolarisation of the myocardium, bringing it into a refractory<br />

state, thereby blocking all fi brillation waves and creating the chance for normal<br />

sinus rhythm to restore. A critical amount of myocardium needs to be depolarized<br />

which can only be obtained by a suffi ciently large current fl ow through the atria.<br />

The latter depends on the kind and location of the electrodes (electrode surface<br />

area, interelectrode distance and resistance, position of the electrodes in relation<br />

to the atria), and the applied energy. Besides the energy level (Joules), it is known<br />

from human medicine that the DC waveform morphology also plays an important<br />

role, whereby biphasic waves are more effective than monophasic waves. It is crucial<br />

not to deliver the DC shock on the T wave, as this can induce ventricular fi brillation.<br />

Shock delivery should therefore always be synchronized with the R wave.<br />

Because shock delivery might result in temporary bradycardia or asystole, ventricular<br />

backup pacing during electrical cardioversion in horses is recommended. As<br />

electrical cardioversion is painful, general anaesthesia is always required.<br />

Transthoracic electrical cardioversion<br />

Transthoracic electrical cardioversion of AF implies shock delivery between paddle<br />

electrodes placed on the skin at each side of the thorax. Because of the large size<br />

of the equine thorax with the atria covered by the insulating lungs, the fi nal current<br />

fl ow through the atria, and thus effi cacy, is very low, even when high energy levels<br />

are used.<br />

Transvenous electrical cardioversion<br />

Placement of the electrodes near or in the atria, results in a much higher amount<br />

• 25 •<br />

of current fl ow through the myocardium. This approach is used during transvenous<br />

electrical cardioversion and has proven to be very effi cacious in horses with AF. In<br />

the standing horse, 2 cardioversion catheters, with large surface area electrodes<br />

at the tip, are introduced via the jugular vein. Each catheter is then positioned<br />

using ultrasonography, radiography and/or pressure tracings from the catheter. To<br />

encompass as much atrial myocardium between both electrodes as possible, one<br />

electrode is manoeuvred into the proximal left pulmonary artery while the other<br />

is placed in the right atrium. Subsequently, after induction of general anaesthesia<br />

and verifi cation of catheter position, synchronized shocks are delivered. Starting<br />

at about 125 J, energy level is stepwise increased until a maximum of 360 J. Using<br />

biphasic waves, mean energy level to obtain cardioversion in horses with AF is<br />

reported to be around 160 J.<br />

Aftercare<br />

Successfully converted horses<br />

After successful pharmacological or electrical cardioversion, depending on the<br />

duration of AF, the horse should be rested. Experimental work suggests that it takes<br />

about 4 to 6 weeks for the atrial refractoriness and contractile function to fully<br />

recover from chronic (6 months) AF, while it takes about 1 day for recent-onset (1<br />

week) AF. Especially in high level race horses, long resting period are not always<br />

feasible. However, in these patients AF is often discovered quickly because of<br />

the marked drop in performance. Therefore, a resting period of a week, with<br />

gradual return to previous level over the next 2 to 4 weeks is usually advised.<br />

Owners should be advised to check cardiac rhythm regularly in order to discover<br />

recurrence of AF.<br />

Twenty-four hour ECG monitoring one week after cardioversion may be useful to<br />

detect the burden of atrial premature beats, which are known to trigger AF recurrence.<br />

In horses with a high number of atrial premature beats, the resting period<br />

should be prolonged and anti-infl ammatory treatment with corticosteroids may be<br />

considered.<br />

Successfully converted horses without underlying cardiac disease have a good<br />

prognosis and usually return to their previous level of performance. Recurrence rate<br />

of lone AF after quinidine treatment has been reported to be around 20% in racehorses<br />

but appears slightly higher in Warmbloods (around 30%), and is expected<br />

to be unrelated to the cardioversion technique used.<br />

Non-converted horses<br />

If conversion cannot be obtained and the horse is not intended to perform, no<br />

further action is needed. Lone AF in non-performing horses does not usually cause<br />

clinical signs and does not progress to heart failure. High level performance should<br />

not be expected from AF-affected horses: these horses generally do not perform<br />

well and strenuous exercise might even be associated with epistaxis, ataxia or<br />

collapse. If only light or moderate work is demanded, a thorough exercise test<br />

with continuous ECG monitoring is necessary to identify any other exercise related<br />

arrhythmias or clinical signs. But even then AF is considered a potential risk factor.<br />

Anti-arrhythmic treatment of horses with AF secondary to signifi cant underlying<br />

cardiac disease is usually unrewarding. These horses usually need to be rested<br />

with supportive treatment. Anecdotal evidence suggests that some of these horses<br />

might benefi t from angiotensin converting enzyme inhibitor therapy.<br />

Supplemental readings<br />

De Clercq D, van Loon G, Schauvliege S, et al. Transvenous electrical cardioversion<br />

of atrial fi brillation in six horses using custom made cardioversion catheters.<br />

Vet J 2008 ; 177 : 198-204.<br />

De Clercq D, van Loon G, Tavernier R, et al. Atrial and Ventricular Electrical and<br />

Contractile Remodeling and Reverse Remodeling Owing to Short-Term Pacing-Induced<br />

Atrial Fibrillation in Horses. J Vet Intern Med 2008 ; 22 : 1353-1359.<br />

Reef VB. Arrhythmias. In : Marr CM, ed. Cardiology of the horse. London : Saunders<br />

W.B. ; 1999:179-209.<br />

McGurrin MKJ, Physick-Sheard PW, Kenney DG. Transvenous electrical cardioversion<br />

of equine atrial fi brillation : Patient factors and clinical results in 72 treatment<br />

episodes. J Vet Intern Med 2008 ; 22 : 609-615.<br />

Van Loon G Atrial pacing and experimental atrial fi brillation in equines. In : Dept.<br />

of Large Animal Internal Medicine. Merelbeke : Ghent University, Belgium; 2001:<br />

258.<br />

Van Loon G., Patteson M. Electrophysiology and arrhythmogenesis. In : Marr CM,<br />

Bowen M. ed. Cardiology of the horse, 2nd Edition. London: Saunders W.B. ;<br />

2010 : 59-73.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Courte Communication<br />

Fibrillation atriale au sein de la race Léonberg<br />

T. RIBAS 1 , I. BUBLOT 1 , P. THIREAU 2 , B. RANNOU 4 , J. CADORÉ 1 ,<br />

R. PARIAUT 3<br />

1. Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

2. Vetagro-Sup - 69280 MARCY-L’ETOILE<br />

3. Cardiology service LSU - LA 70803 BATON ROUGE<br />

4. Laboratoire de biochimie de Vetagro Sup - 69280 MARCY-L’ETOILE<br />

Introduction<br />

La fi brillation atriale (FA) est une dysrythmie fréquente au sein de l’espèce canine<br />

avec une prévalence estimée de 0,15 % 1. Les chiens de grandes races et de races<br />

géantes sont prédisposés à la FA qu’elle soit associée ou non à une cardiopathie2.<br />

La prévalence au sein de la race Terre-Neuve est de 1,68 % 1, soit la deuxième<br />

race la plus prédisposée après la race Irish Wolfhound (prévalence de 5,84 % 1<br />

à 23,4 % selon les études). La race Léonberg est une race géante présentant un<br />

degré de parenté avec la race Terre-Neuve. Peu de données sont actuellement<br />

disponibles dans cette race.<br />

L’observation d’un certain nombre de cas de FA chez le Léonberg, est à l’origine<br />

de cette étude clinique, afi n de déterminer la prévalence de cette dysrythmie au<br />

sein de cette race.<br />

Matériel et méthode<br />

Les Léonberg mâle ou femelle de plus de 12 mois, présentant ou non des signes<br />

cliniques compatibles avec une affection cardiovasculaire ont été inclus dans cette<br />

étude depuis décembre 2008.<br />

Les chiens ont été recrutés avec l’accord préalable de leur propriétaire, au sein<br />

d’élevages ou après admission au centre hospitalier du Campus Vétérinaire de<br />

Vetagro-sup (Marcy L’Étoile), quel que soit le motif de consultation.<br />

Un recueil exhaustif des commémoratifs, un examen clinique complet, une échocardiographie<br />

sans sédation, un enregistrement Holter de 24 heures et un prélèvement<br />

sanguin pour le dosage de Troponine I [cTnI] et pour analyse génétique ont<br />

été réalisés sur les animaux.<br />

Les résultats des examens ont été communiqués aux propriétaires et un traitement<br />

a été mis en place si nécessaire.<br />

Résultats<br />

L’étude préliminaire a permis de recruter 22 chiens (17 femelles et 5 mâles) âgés<br />

de 15 mois à 10 ans et demi. Une échocardiographie a été réalisée sur les 22<br />

chiens, un enregistrement Holter de 24h a été obtenu sur 21 chiens et un échantillon<br />

sanguin pour dosage de cTnI et analyse génétique a été prélevé sur 20<br />

chiens.<br />

Cinq animaux (4 femelles et 1 mâle) présentaient une FA, deux étant asymptomatiques<br />

(fréquence cardiaque moyenne [FCM] de 101 et 103 battements par<br />

minute (bpm), fréquence cardiaque minimale [FCmin] de 51 et 48 bpm, fréquence<br />

cardiaque maximale [FCmax] de 250 bpm pour les 2 chiens), deux présentant une<br />

intolérance à l’effort (FCM de 114 et 131 bpm, FCmin de 50 et 71 bpm et FCmax<br />

de 245 et 250 bpm) et un montrant des signes d’insuffi sance cardiaque congestive<br />

réfractaire ayant nécessité l’euthanasie (enregistrement Holter non obtenu).<br />

Parmi les 17 animaux en rythme sinusal, 2 présentaient plus de 500 extrasystoles<br />

supra-ventriculaires (ESSV)/24 heures, et 1 des 2 montrait également plusieurs<br />

salves d’ESSV. 3 présentaient entre 150 et 350 ESSV/24 heures et 12 présentaient<br />

moins de 100 ESSV/24 heures.<br />

Aucun chien ne présentait de cardiopathie congénitale. Sur les 5 animaux atteints<br />

de FA, l’échocardiographie a mis en évidence une dilatation atriale et un dysfonctionnement<br />

systolique faibles à modérés en l’absence de cardiopathie identifi<br />

ée chez 1 individu, une dilatation atriale et/ou un dysfonctionnement systolique<br />

modérés à sévères, compatibles avec une endocardiose mitrale chez 3 individus<br />

et avec une myocardiopathie dilatée ou une tachycardiomyopathie chez l’animal<br />

euthanasié. Aucun signe échocardiographique de cardiopathie n’a pu être mis en<br />

évidence sur les 2 chiens présentant plus de 500 ESSV par 24 heures.<br />

La concentration sanguine en cTnI était supérieure aux valeurs usuelles chez 60<br />

% des chiens (12/20), dont les 4 chiens vivants présentant une FA (avec une<br />

concentration moyenne en cTnI de 0,26ng/mL). Les deux animaux avec plus de<br />

500 ESSV par 24 heures présentaient également une concentration sanguine en<br />

cTnI augmentée.<br />

Discussion<br />

Parmi les chiens examinés, 23,8 % présentaient une FA, et pour 4 d’entre eux<br />

des anomalies cardiaques compatibles avec une endocardiose, une myocardiopathie<br />

dilatée ou une tachycardiomyopathie ont été observées à l’échographie.<br />

Le nombre réduit de chiens inclus à ce jour dans l’étude ne permet pas de défi nir<br />

la prévalence exacte de la FA au sein de la race Léonberg, mais le nombre de<br />

• 26 •<br />

FA observées renforce l’hypothèse d’une fréquence élevée de cette dysrythmie au<br />

sein de cette race, qu’elle soit primitive ou secondaire à une cardiopathie acquise.<br />

On note également que 2 des 4 chiens vivants atteints de FA étaient asymptomatiques<br />

au moment du diagnostic et présentaient la FCM la plus basse sur 24h parmi<br />

les individus atteints.<br />

Conclusion<br />

La race Léonberg, comme la plupart des races géantes, semble prédisposée à la<br />

FA, même si la prévalence exacte de cette dysrythmie au sein de cette race reste<br />

à déterminer.<br />

La réalisation d’un suivi à long terme des animaux permettra également d’évaluer<br />

si la présence d’un nombre élevé d’extrasystoles supra-ventriculaires prédispose au<br />

déclenchement d’une FA3 et si cette FA en l’absence d’anomalies échographiques,<br />

peut représenter un signe précoce de myocardiopathie dilatée ou si elle est idiopathique<br />

et peut alors dans certains cas, être à l’origine d’une tachycardiomyopathie.<br />

Bibliographie<br />

Westling j, et al. Epidemiology of atrial fi brillation in the dog. Intern J Appl Res Vet<br />

Med 2008 ; 6 : 151-154.<br />

2. Menaut P, et al. Atrial fi brillation in dogs with and without structural or functional<br />

cardiac disease : A retrospective study of 109 cases. J Vet Cardiol 2005 ; 7 :<br />

75-83.<br />

3. Binici Z, et al. Excessive supraventricular ectopic activity and increased risk of<br />

atrial fi brillation and stroke. Circulation 2010 ; 121 : 1904-1911.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Posters<br />

Tamponnade cardiaque secondaire à une hypoalbuminémie<br />

chez un Épagneul breton atteint d’amyloïdose rénale<br />

M. CHARBONNEAU, P. HAUDIQUET, R. JOSSIER<br />

VetRef - 49070 BEAUCOUZÉ<br />

Un chien Epagneul Breton de 9 ans est présenté en urgence pour anorexie et abattement<br />

évoluant depuis une semaine et s‘étant aggravés depuis 48h.<br />

L’examen clinique révèle un pouls fi lant, une dyspnée mixte, et une atténuation des<br />

bruits cardiaques à l’auscultation. Des radiographies thoraciques mettent en évidence<br />

un épanchement pleural léger associé à une cardiomégalie globale sévère.<br />

Une échocardiographie révèle une tamponnade. Une leucocytose modérée est<br />

observée à la numération formule, et la biochimie révèle une hypoprotéinémie et<br />

une hypoalbuminémie sévères.<br />

Une ponction de l’épanchement péricardique sous contrôle échographique permet<br />

la levée de la tamponnade (300 mL prélevés). Le liquide d’épanchement est un<br />

transsudat pur. Un diagnostic de syndrome néphrotique est posé après détection<br />

d’une protéinurie massive (RPCU 5,06). Une échographie abdominale révèle la<br />

présence de lésions infl ammatoires chroniques rénales bilatérales, et l’absence<br />

d’ascite.<br />

Malgré le traitement, l’état général de l’animal se dégrade dans les 24 heures<br />

(oligurie, œdèmes périphériques, aggravation de l’épanchement pleural). Les propriétaires<br />

décident d’une euthanasie du fait du pronostic sombre. L’analyse histologique<br />

des reins conclut à une amyloïdose bilatérale généralisée.<br />

La tamponnade cardiaque se développe lors d’épanchement péricardique sévère,<br />

responsable d’une pression intrapéricardique supérieure à la pression dans<br />

le cœur droit. De très rares publications rapportent l’hypoalbuminémie comme<br />

cause de tamponnade. Cette dernière est classiquement due à un épanchement<br />

hémorragique d’origine idiopathique ou tumorale. Les causes moins communes<br />

sont les coagulopathies, les traumatismes, les anomalies congénitales, et certaines<br />

insuffi sances cardiaques. Plus rarement, des exsudats septiques ou chyleux sont<br />

rapportés. Une tamponnade engageant le pronostic vital de l’animal, l’urgence<br />

est la levée de cette dernière par péricardiocentèse. Une surveillance étroite de<br />

l’animal est primordiale dans les 48 à 72 heures suivant la ponction. L’origine de<br />

l’épanchement est recherchée, d’une part en analysant le liquide prélevé (cytologie<br />

notamment), d’autre part en réalisant une échocardiographie afi n d’identifi er<br />

d’éventuelles lésions cardiaques ou péricardiques. Dans certains cas, une péricardectomie<br />

est indiquée. Une analyse histologique du péricarde peut alors apporter<br />

un diagnostic de certitude (ex : mésothéliome).<br />

Les hypoalbuminémies sont quant à elles dues à des fuites de protéines au niveau<br />

rénal (syndrome néphrotique) ou digestif (entéropathie exsudative), ou à des<br />

défauts de synthèse protéique (insuffi sance hépatique). Lorsqu’elles sont sévères,<br />

elles entraînent le développement d’épanchements abdominaux et/ou pleuraux<br />

par diminution de la pression oncotique. Le liquide d’épanchement est alors un<br />

transsudat pur. La présence d’un épanchement péricardique n’est à notre connaissance<br />

pas rapportée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

L’amyloïdose rénale implique des dépôts de substance amyloïde au niveau glomérulaire,<br />

et est fréquemment retrouvée chez les chiens de chasse. La suspicion<br />

clinique se fait d’abord par une association de signes évocateurs (race touchée,<br />

polyuro-polydipsie, œdèmes ou épanchements, protéinurie massive, hypoalbuminémie,<br />

hypercholestérolémie, lésions rénales échographiques, etc.). Le diagnostic<br />

de certitude est apporté par analyse histologique de biopsies rénales. Les lésions<br />

glomérulaires qu’elle provoque sont irréversibles et le traitement hygiénique, diététique<br />

et médical vise à freiner la formation d’œdèmes et l’évolution de l’insuffi -<br />

sance rénale.<br />

Ce cas est, à la connaissance des auteurs, le premier décrit de tamponnade cardiaque<br />

due à un transsudat pur par hypoalbuminémie, cette dernière étant consécutive<br />

à une amyloïdose rénale.<br />

Bibliographie :<br />

1. Brunker J. : Protein-Losing Nephropathy. Compend. Contin. Educ. Pract. Vet.<br />

27(9): 686-695, 2005<br />

2. Klosterman E. and al. : Comparison of Signalment, Clinicopathologic Findings,<br />

Histologic Diagnosis, and Prognosis in Dogs with Glomerular Disease with or without<br />

Nephrotic Syndrome. J. Vet. Int. Med. 25(1) : 206-214, <strong>2011</strong><br />

3. Shaw P. Rush J. : Canine pericardial effusion : Diagnosis, treatment and prognosis.<br />

Compend. Contin. Educ. Pract. Vet. 29(7): 405-411, 2007<br />

4. Shaw P., Rush J. : Canine pericardial effusion : Pathophysiology and cause.<br />

Compend. Contin. Educ. Pract. Vet. 29(7): 400-404, 2007<br />

5. Throop J., Kerl M., Cohn L. : Albumin in Health and Disease : Causes and<br />

Treatment of Hypoalbuminemia. Compend. Contin. Educ. Pract. Vet. 26(12): 940-<br />

949, 2004<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Syncope chez un chat atteint de cardiomyopathie<br />

ventriculaire droite arythmogène<br />

T. RIBAS 2 , F. FERRAND 1 , I. RODRIGUEZ 2 , C. CHERVIER 2 ,<br />

A. DRUT 2 , F. FLOCH 2 , J. CADORÉ 2 , I. BUBLOT 2<br />

1. Unité de chirurgie, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

Un chat Persan mâle castré de 11 ans pesant 4,1 kg est adressé par son vétérinaire<br />

traitant à la consultation de cardiologie du campus vétérinaire de VetAgro<br />

Sup, pour l’exploration d’un épisode syncopal et d’une dysrythmie mise en évidence<br />

lors de l’auscultation cardiaque.<br />

Les propriétaires rapportent que leur chat est tombé subitement en décubitus latéral<br />

et a présenté des tremblements pendant quelques secondes. Après une très brève<br />

phase d’ataxie, il retrouve un comportement normal.<br />

L’examen clinique lors de la consultation de cardiologie, révèle de nombreuses<br />

dysrythmies associées à un défi cit pulsatile. La fréquence cardiaque est diffi cilement<br />

évaluable en raison des troubles rythmologiques. Aucun souffl e cardiaque<br />

n’est mis en évidence à l’auscultation cardiaque.<br />

Les éléments anamnestiques et symptomatiques sont évocateurs d’une affection cardiaque<br />

sans signe d’insuffi sance cardiaque congestive. Un électrocardiogramme,<br />

un examen Holter et une échocardiographie sont donc réalisés.<br />

L’électrocardiogramme révèle la présence d’un bloc de branche gauche, d’extrasystoles<br />

ventriculaires isolées polymorphes, d’extrasystoles supraventriculaires<br />

ainsi que des salves de tachycardie supraventriculaires.<br />

La lecture de l’examen Holter est réalisée 3 semaines après la mise en place<br />

d’un traitement à base d’aténolol à 2 mg/kg/12 heures, en raison du risque non<br />

négligeable de mort subite ; elle permet de mettre en évidence des extrasystoles<br />

supraventriculaires, des épisodes de tachycardie supraventriculaire soutenue et<br />

des extrasystoles ventriculaires polymorphes (isolées et en salves avec des phénomènes<br />

de R sur T).<br />

L’échocardiographie révèle une hypertrophie excentrique de ventricule droit avec<br />

une hypertrophie des muscles papillaires droits et des trabéculations marquées<br />

au niveau de l’apex. L’atrium droit est également légèrement dilaté. Le ventricule<br />

gauche ne présente pas d’hypertrophie concentrique ni excentrique et l’atrium<br />

gauche n’est pas dilaté.<br />

Ces anomalies sont compatibles avec une cardiomyopathie ventriculaire droite<br />

arythmogène.<br />

En raison d’un mauvais contrôle des troubles rythmologiques, le traitement à base<br />

d’aténolol est progressivement remplacé par du sotalol à 2 mg/kg/12 heures<br />

Puis, l’aggravation des dysrythmies supraventriculaires lors d’un suivi de l’examen<br />

Holter, a nécessité la mise en place d’un traitement à base de sotalol à 2 mg/<br />

kg/12 heures et d’aténolol à 1 mg/kg/12 heures.<br />

• 27 •<br />

La cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène est une maladie bien décrite<br />

en médecine humaine, qui est caractérisée par le remplacement progressif des<br />

cellules myocardiques par du tissu fi breux et graisseux.<br />

En 2000, FOX et ses collaborateurs ont décrit aux Etats-unis, une série de 12 chats<br />

présentant une cardiopathie ayant les mêmes caractéristiques que celle décrite en<br />

médecine humaine(1). La cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène doit<br />

être suspectée lors de cardiopathie droite acquise pouvant être associée à des<br />

troubles du rythme chez le chat(2,3). La véritable prévalence de cette maladie<br />

est encore inconnue, mais une étude réalisée sur 103 chats apparemment asymptomatiques<br />

dans le but d’évaluer la prévalence des cardiomyopathies félines a<br />

révélé un cas de cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène et 15 cas de<br />

cardiomyopathie hypertrophique(4). Si le diagnostic ante mortem repose sur les<br />

anomalies de l’examen clinique, échocardiographique, électrocardiographique et<br />

Holter, le diagnostic défi nitif ne peut être établi que lors d’un examen histologique<br />

post-mortem.<br />

Cette cardiopathie est également décrite chez le chien et en particulier au sein<br />

de la race boxer, chez laquelle une mutation génétique causale a été identifi ée<br />

récemment(5), mais des cas isolés sont rapportés dans les races siberian husky,<br />

bouledogue anglais, teckel, bullmastiff et labrador.<br />

Bibliographie :<br />

1. Fox PR, Maron BJ, Basso C, Liu SK, Thiene G. Spontaneously occurring arrhythmogenic<br />

right ventricular cardiomyopathy in the domestic cat : A new animal<br />

model similar to the human disease. Circulation 2000 ; 102 : 1863-1870.<br />

2. Harvey AM, Battersby IA, Faena M, Fews D, Darke PG, Ferasin L. Arrhythmogenic<br />

right ventricular cardiomyopathy in two cats. J Small Anim Pract 2005 ; 46 :<br />

151-156.<br />

3. Ciaramella P, Basso C, Di Loria A, Piantedosi D. Arrhythmogenic right ventricular<br />

cardiomyopathy associated with severe left ventricular involvement in a cat. J<br />

Vet Cardiol 2009 ; 11:41-45.<br />

4. Paige CF, Abbott JA, Elvinger F, Pyle RL. Prevalence of cardiomyopathy in apparently<br />

healthy cats. J Am Vet Med Assoc 2009 ; 234 : 1398-1403.<br />

5. Meurs KM, Mauceli E, Lahmers S, Acland GM, White SN, Lindblad-Toh K.<br />

Genome-wide association identifi es a deletion in the 3’untranslated region of striatin<br />

in a canine model of arrhythmogenic right ventricular cardiomyopathy. Hum<br />

Genet 128 : 315-324.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

CHIRURGIE<br />

Tribune des résidents et internes<br />

Atteinte de la glande salivaire zygomatique chez le Chien :<br />

3 cas originaux<br />

L. BOLAND, E. GOMES, G. PAYEN, C. PONCET<br />

CHV Frégis - 94110 ARCUEIL<br />

Chez le Chien, il existe 4 paires de glandes salivaires majeures. Compte tenu de<br />

sa localisation orbitaire, une augmentation de la taille de la glande zygomatique<br />

entraine des signes cliniques semblables à ceux présents lors d’atteinte de l’œil<br />

lui-même. Sur base de la littérature, la glande zygomatique semble être la glande<br />

salivaire la moins fréquemment atteinte. A notre connaissance, moins de 20 cas<br />

d’affection de la glande zygomatique ont été décrits dans la littérature, et le but<br />

de cet article est de décrire 3 cas originaux d’affection de la glande zygomatique<br />

diagnostiqués par résonance magnétique et traités chirurgicalement : un mucocèle,<br />

une tumeur, et une sialadénite.<br />

Cas cliniques<br />

Cas 1 Historique : un Basset Hound de 3,5 mois est présenté pour exophtalmie associée<br />

à un gonfl ement des tissus mous péri-orbitaires et palpébraux, ainsi qu’une<br />

procidence de la glande nictitante. Examen clinique : aucune anomalie n’est mise<br />

en évidence mise à part une légère douleur lors de l’ouverture de la gueule, ainsi<br />

qu’un gonfl ement en regard de la dernière molaire supérieure. Diagnostic : une<br />

ponction à l’aiguille fi ne par voie buccale est réalisée et un liquide fi lant est récolté.<br />

Une imagerie par résonance magnétique met en évidence une hypertrophie de la<br />

glande salivaire avec formation d’un sac kystique rétrobulbaire débouchant en<br />

arrière de la dernière molaire supérieure. Traitement : une intervention chirurgicale<br />

par orbitotomie latérale avec ostéotomie de l’arcade zygomatique permet de retirer<br />

la glande zygomatique ainsi que le sac kystique rétrobulbaire. Lors du contrôle<br />

à 15 jours postopératoire, les signes cliniques oculaires ainsi que la douleur à<br />

l’ouverture de la gueule sont résolus, seule une légère énophtalmie est notée. Le<br />

diagnostic histologique est un mucocèle associé à une sialoadénite. Aucune récidive<br />

n’est notée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Cas 2 Historique : un American Staffordshire terrier de 10 ans est présenté pour<br />

gonfl ement péri-orbitaire droit évoluant depuis 15 jours associé à un chémosis et<br />

une procidence de la glande nictitante, un écoulement séreux ainsi qu’une exophtalmie.<br />

Examen clinique : aucune douleur à l’ouverture de la gueule n’est mise en<br />

évidence et aucun gonfl ement buccal n’est présent. Diagnostic : une ponction à<br />

l’aiguille fi ne de la masse est effectuée et un matériel séro-sanguinolent est récolté.<br />

Une imagerie par résonance magnétique montre la présence d’une masse cavitaire<br />

rostrolatérale à l’œil droit en continuité avec la glande zygomatique de taille augmentée.<br />

Traitement : une orbitotomie latérale avec ostéotomie de l’arcade zygomatique<br />

est réalisée. Le diagnostic histologique est une tumeur maligne mixte de<br />

la glande zygomatique. Des radiographies thoraciques sont alors effectuées et les<br />

structures cardio-pulmonaires sont considérées dans les limites de la normale, mais<br />

l’animal est euthanasié 3 mois pus tard pour récidive locale.<br />

Cas 3 Historique : un Dalmatien de 14 ans est présenté pour gonfl ement douloureux<br />

de la région péri-orbitaire droite, exophtalmie, épiphora, conjonctivite, ainsi<br />

qu’une éversion de la 3e paupière d’apparition aiguë. Examen clinique : une<br />

douleur à l’ouverture de la gueule est notée. Diagnostic : une ponction à l’aiguille<br />

fi ne montre un liquide séro-hémorragique. L’imagerie par résonnance magnétique<br />

met en évidence une glande zygomatique de taille augmentée, repoussant le globe<br />

oculaire dorso-latéralement. Traitement : l’exérèse chirurgicale de la glande salivaire<br />

est réalisée par orbototomie latérale avec ostéotomie de l’arcade zygomatique<br />

Le diagnostic histologique est une sialoadénite suppurée chronique. Aucune<br />

récidive n’est rapportée 1 an plus tard.<br />

Discussion et conclusion<br />

Les atteintes des glandes salivaires comprennent principalement les mucocoeles,<br />

les sialadénites, les sialadénoses, les sialolithiases, et les néoplasies. Selon une<br />

étude rétrospective portant sur 245 cas, 30 % des pathologies des glandes salivaires<br />

du chien et du chat sont des néoplasies, 26 % sont des sialadénites, et 9 %<br />

sont des mucocèles, la glande zygomatique étant la moins fréquemment atteinte.<br />

Plusieurs techniques d’examens d’imagerie sont utilisées pour investiguer les atteintes<br />

rétrobulbaires telles que l’échographie, le scanner, la résonnance magnétique.<br />

La résonnance magnétique est jugée particulièrement intéressante car elle<br />

permet d’obtenir une excellente résolution des tissus périorbitaires, ainsi qu’une<br />

évaluation précise de l’extension de la pathologie, ce qui conditionne l’approche<br />

chirurgicale. La technique chirurgicale utilisée pour les 3 cas est l’orbitotomie latérale<br />

modifi ée avec ostéotomie de l’arcade zygomatique : cette approche permet<br />

une exposition optimale de l’orbite, tout en préservant les tissus péri-orbitaires,<br />

notamment le nerf palpébral.<br />

Bibliographie :<br />

1.Knecht CD : Treatment of diseases of the zygomatic salivary gland. Journal of the<br />

American Animal Hospital Association 1970 ; 6 : 13-19<br />

2.Carberry CA, Flanders JA, Harvey HJ, et al. Salivary gland tumor in dogs and<br />

cats : a literature and case review. Journal of the American Animal Hospital Association<br />

1988 ; 24 : 561-567<br />

3.Splanger WL et al : Salivary gland disease in dogs and cats : 245 cases (1985-<br />

1998). Journal of the American Veterinary Medical Association 1991 ; 198 : 465<br />

4.Morgan RV, Ring RD, Ward DA et al. Magnetic resonance Imaging of ocular<br />

and orbital disease in 5 dogs and a cat. Veterinary Radiology and Ultrasound<br />

1996 ; 37 : 185-192<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

CHIRURGIE DES TISSUS MOUS<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

Le pyothorax<br />

J-P BILLET<br />

DV, Cert SAS, Dipl ECVS, MRCVS<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Atlantia, 22 rue Viviani F-44200 NANTES<br />

Le pyothorax (ou pleurésie purulente, empyème thoracique) est décrit comme une<br />

infection de l’espace pleural se caractérisant par l’accumulation d’un exsudat purulent<br />

dans la cavité thoracique.<br />

Signalement<br />

Aucune prédisposition spécifi que (sexe, race, age) n’a été remarquée.<br />

Étiologie<br />

La voie de contamination peut être contiguë : broncho-pneumonie, pneumonie,<br />

rupture œsophagienne, médiastinite, infection diaphragmatique ; directe : traumatisme<br />

perforant, migration d’un corps étranger, thoracocentèse, chirurgie thora-<br />

• 28 •<br />

cique ; ou hématogène ou lymphatique. Le plus souvent, l’étiologie est inconnue.<br />

Une étude rétrospective a identifi é que le type de bactéries retrouvées le plus<br />

fréquemment était un mélange de bactéries anaérobies obligatoires et de bactéries<br />

aérobies facultatives. Chez le chien la présence d’organismes végétaux semblerait<br />

plus commune que chez le chat où la source la plus commune des bactéries est<br />

la cavité orale. La voie de contamination la plus commune serait une aspiration<br />

de la fl ore buccale puis une pneumonie. Dans 11 % des chiens et 8 % des chats,<br />

le germe en cause est du type Actinomyces. Ces organismes oraux sont toujours<br />

trouvés associés aux épillets.<br />

Signes cliniques et historique<br />

La dyspnée, l’inappétence et la léthargie représentent 80 % des signes cliniques.<br />

L’épanchement pleural et l’atélectasie pulmonaire causent une diminution de l’amplitude<br />

respiratoire. L’examen clinique peut mettre en évidence une cachexie et une<br />

déshydratation. L’auscultation est anormale avec des sons diminués. La toux n’est<br />

présente que dans 14-30 %, la fi èvre dans 28 à 50 % et l’hypothermie dans 15 %<br />

(associé à un choc septique).<br />

Le pyothorax se développe en général insidieusement sur plusieurs semaines voire<br />

plusieurs mois.<br />

Diagnostic<br />

Le diagnostic se fait par l’examen du liquide d’épanchement pleural. Les radiographies<br />

sont peu spécifi ques de cette affection, l’échographie peut révéler des<br />

masses ou cloisonnements pleuraux. Le scanner semble très intéressant dans la<br />

détection des anomalies parenchymateuses permettant de mieux orienter le traitement<br />

vers la chirurgie ou non. Une étude récente montre une forte corrélation entre<br />

les images du scanner et les découvertes pendant la chirurgie.<br />

Le liquide d’épanchement doit être mis en culture. Chez le chat, des organismes<br />

non fécaux sont trouvés (pasteurelle) alors que chez le chien les organismes sont<br />

plutôt fécaux.<br />

Stabilisation de l’animal<br />

L’urgence est de stabiliser l’animal. L’apport d’oxygène et la ponction thoracique<br />

doivent être réalisés car les animaux peuvent être extrêmement débilités.<br />

Traitement médical<br />

Dans l’attente des résultats de culture, une combinaison d’antibiotiques ayant un<br />

spectre contre les anaérobies (amoxicilline, métronidazole…) et les bactéries facultatives<br />

(céphalosporines…) devrait être sélectionnée. Chez le chien une combinaison<br />

d’antibiotiques : béta-lactamines, métronidazole et une quinolone. Chez le<br />

chat une béta-lactamine est généralement suffi sante.<br />

La base du traitement conservateur est la mise en place de drains thoraciques (un<br />

par côté affecté). Les drains de petit ou de grand diamètre peuvent être utilisés.<br />

Le thorax est ainsi lavé à l’aide de liquide tiède cristalloïde isotonique héparinisé<br />

(10-20 mL/kg avec 10UI/mL d’héparine) deux fois par jour pendant 6 à 20 jours<br />

en fonction de l’examen cytologique et de la production du liquide thoracique. Le<br />

succès du traitement médical varie de 25, 73, 77, 90, 95 à 100 %.<br />

Traitement chirurgical<br />

Le recours au traitement chirurgical reste controversé. La présence d’Actinomyces<br />

semble être un facteur en faveur de l’exploration chirurgicale pour la recherche de<br />

corps étrangers. La présence de masse, de compartimentation ou de corps étranger<br />

au scanner et l’échec du traitement médical sont de bonnes indications pour<br />

l’exploration chirurgicale. L’échec du traitement médical par lavage thoracique<br />

reste à défi nir et est individu-dépendant : défaut de résolution à 7 jours.<br />

L’exploration thoracique se fait, soit par sternotomie afi n de visualiser les deux<br />

hémithorax, soit de manière mini-invasive sous thoracoscopie. Aucune étude vétérinaire<br />

n’a été réalisée comparant les 2 techniques, en médecine humaine, la<br />

thoracoscopie semble plus intéressante car moins invasive. La cavité thoracique est<br />

entièrement explorée. La fi brine et les adhérences entre organes sont retirées, les<br />

abcès sont drainés, le médiastin et le péricarde peuvent être retirés s’ils s’avèrent<br />

trop enfl ammés, des lobectomies pulmonaires peuvent être réalisées sur les lobes<br />

atélectasiés ou abcédés (on peut retirer jusqu’à 50 % de la capacité pulmonaire).<br />

Le thorax est copieusement rincé et les drains thoraciques sont laissés pour le<br />

lavage thoracique.<br />

La pleurésie constrictive est une complication extrêmement grave du pyothorax.<br />

Les poumons ne peuvent plus se développer car encapsulés dans une réaction<br />

infl ammatoire. La décortication pulmonaire est possible mais le taux de mortalité<br />

est important. Une récente étude chez l’homme montre que le débridement simple<br />

sans décortication peut suffi re pour avoir une ré-expansion pulmonaire lors de<br />

pyothorax.<br />

Références<br />

Barrs V. R., Allan G. S., Beatty J. A., Malik R. Feline Pyothorax : a retrospective<br />

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Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

La hernie diaphragmatique<br />

S. BUREAU<br />

Spécialiste en Chirurgie ; Diplomate ECVS ; DESV en Chirurgie ;<br />

DU en Microchirurgie,<br />

Clinique Vétérinaire Alliance, 8 Bd Godard, F-33300 BORDEAUX<br />

Le diaphragme est composé d’une partie centrale ferme et tendineuse ; de deux<br />

muscles lombaires qui défi nissent les piliers diaphragmatiques ; de deux muscles<br />

costaux de part et d’autre et du muscle sternal qui s’étend depuis la base du cartilage<br />

xiphoïde<br />

La hernie traumatique représente 77 à 85 % des cas de hernie diaphragmatique.<br />

Elle est le plus souvent indirecte par suite d’une brutale augmentation de la pression<br />

intra-abdominale, glotte ouverte. Environ 2 % des chiens avec une fracture ont<br />

une hernie diaphragmatique.<br />

La patho-physiologie résulte de l’effet sur les organes herniés et de l’effet de ces<br />

organes sur la respiration. Les bords diaphragmatiques exercent une pression sur<br />

les organes induisant une sténose, des adhérences, une strangulation, une occlusion.<br />

La hernie des lobes hépatiques induit une stase veineuse, une nécrose, une<br />

obstruction biliaire. Il y a développement d’un épanchement, d’une ascite dans<br />

30 % des cas, parfois d’un chylothorax, d’un hémothorax, d’un pneumothorax.<br />

Clinique<br />

Les chiens mâles âgés de 1 à 3 ans sont les plus fréquemment affectés. Il y a un<br />

commémoratif de traumatisme dans 50 à 90 % des cas. Environ 51 % des cas sont<br />

diagnostiqués dans le premier mois (Worth et coll Compendium 2005). La dyspnée<br />

est le signe le plus fréquent (38 à 72 % des cas, plus fréquente chez le chat)<br />

avec l’intolérance à l’exercice ; elle n’est pas associée au pronostic. Sa gravité<br />

dépend de l’ancienneté de la lésion, de sa nature, du type d’organes herniés…<br />

Les autres signes sont vomissements (50 % des cas), dépression, perte de poids,<br />

diffi cultés à se coucher, diarrhée, dysphagie, ictère. Les bruits cardiaques sont<br />

assourdis. Il peut y avoir des borborygmes liés à la présence des anses intestinales<br />

dans le thorax (22 %). Il peut y avoir une compression de la veine cave caudale<br />

avec chute du retour veineux et réduction du débit cardiaque.<br />

Diagnostic<br />

Le délai moyen est souvent de quelques semaines, notamment en l’absence de<br />

radiographie thoracique systématique après un traumatisme. La radiographie est<br />

le moyen diagnostique le plus pratique. Le recours à deux clichés selon deux<br />

angles différents est souvent nécessaire. Ils sont diagnostiques dans 66 % des cas<br />

(Minihan et coll JAAHA 2004). Une contrainte importante est évitée en raison des<br />

diffi cultés respiratoires. Le diagnostic est plus délicat lors d’épanchement, lors de<br />

hernie d’un faible volume d’organes ou d’organes ne contenant pas d’air. Une thoracocentèse<br />

peut améliorer le diagnostic. L’autre examen à privilégier est l’écho-<br />

• 29 •<br />

graphie. Elle est délicate lors de contusions pulmonaires qui miment une densité<br />

hépatique, quand seul l’omentum est passé. Le résultat est opérateur dépendant.<br />

Les radiographies avec contraste ne sont utiles que lorsque les radiographies ne<br />

sont pas diagnostiques et que l’échographie n’est pas disponible. Aucune de ces<br />

méthodes n’est fi able à 100 % ; une association est souvent nécessaire.<br />

Pronostic « Timing chirurgical »<br />

Le moment d’intervention dépend du statut cardio-respiratoire, du degré d’atteinte<br />

respiratoire, de l’évolution de l’état de l’animal. Elle est conseillée dès que l’animal<br />

est stable. Il faut perfuser pour traiter l’hypovolémie, oxygéner, drainer l’éventuel<br />

épanchement ou pneumothorax. La chirurgie immédiate (10 % des cas) n’est indiquée<br />

que lors d’engagement et dilatation de l’estomac, de saignement majeur,<br />

d’occlusion digestive, de détresse respiratoire majeure non améliorée par l’oxygénothérapie.<br />

La herniorraphie est prioritaire dans la gestion des autres lésions type<br />

fractures. Dans des études récentes (Minihan et coll JAAHA 2004 ; Gibson et coll<br />

JAVMA 2005), le taux de mortalité est de 10 à 14 %.<br />

Anesthésie<br />

La correction volémique est essentielle, sans excès, car l’atélectasie, les contusions<br />

pulmonaires, la compression physique des poumons favorisent l’œdème pulmonaire.<br />

Lors de hernie unilatérale, il est préférable de placer l’animal sur le coté<br />

affecté autant que possible afi n de ne pas comprimer le poumon sain. Il n’existe<br />

pas de protocole anesthésique idéal. Une oxygénothérapie préopératoire est recommandée.<br />

Un cathéter nasal est une bonne méthode. Il est placé sous anesthésie<br />

locale ventro-médialement dans le méat ventral, sans dépasser le canthus médial et<br />

fi xé au museau. Le cathéter peut être une sonde urinaire, une sonde d’alimentation.<br />

Sa taille est de 3,5-5 Fr chez le chat ; 5-8 Fr chez le chien. La FiO2 est de 40 %.<br />

Le fl ux d’oxygène est de 0,1-0,2 L/mn/kg. Une collerette est parfois utile pour<br />

prévenir son délogement. Les complications potentielles sont les saignements, les<br />

infections. La cage a oxygène est une autre possibilité. L’humidité ne doit pas dépasser<br />

50 % et la température 25°. Elle permet l’administration d’une FiO2 élevée<br />

mais est plus onéreuse à mettre en œuvre. Une éventuelle prémédication à dose<br />

réduite permet de limiter le stress, de réduire les doses en agents d’entretien. Les<br />

substances classiques sont les benzodiazépines, les opioïdes, l’acépromazine. Les<br />

alpha-2 agonistes sont évités en raison de leur effet dépresseur cardio-respiratoire.<br />

L’analgésie préemptive est recommandée. L’induction est rapide (propofol 4-6 mg/<br />

kg ; thiopental 10 mg/kg) suivie d’une intubation immédiate afi n de prendre le<br />

contrôle de la ventilation. L’anesthésie est entretenue par inhalation avec ventilation<br />

assistée réalisée depuis l’appareil d’anesthésie via un ballon ou au moyen<br />

d’un ventilateur. La pression d’insuffl ation ne doit pas dépasser 20 cm d’eau. La<br />

durée d’insuffl ation est de 0,5-2 secondes. Un chat est sensible à l’hypothermie<br />

et doit donc être placé sur tapis chauffant. Les différents paramètres de suivi de<br />

l’anesthésie sont l’ECG (rythme et fréquence), l’oxymétrie de pouls, la capnographie,<br />

la température, et si possible la pression artérielle, les gaz sanguins. La<br />

simple coloration des muqueuses est insuffi sante.<br />

L’oxymétrie pulsée mesure la saturation de l’hémoglobine en oxygène. Elle est en<br />

relation avec la PaO2. Elle donne des informations sur la fonction pulmonaire et<br />

sur l’hypoxie avant l’apparition des signes cliniques. Elle est non invasive, bien<br />

tolérée, bien adaptée sur les chats et donne une information continue. Un signal<br />

insuffi sant peut être lié à une diminution du débit cardiaque, une hypotension,<br />

une vasoconstriction (hypothermie), l’écrasement progressif de la langue par la<br />

pince. Les pigments altèrent la lecture ; les mouvements également (réveil anesthésique).<br />

Le capteur est placé sur la langue, l’oreille, la queue…Il doit donner<br />

approximativement la même fréquence cardiaque que l’ECG et ne pas varier de<br />

manière importante et subite, faute de quoi l’information n’est pas fi able. La valeur<br />

doit être maintenue au-delà de 90 % (Pa O2 supérieure à 60 mmHg). Lorsqu’elle<br />

n’est pas adéquate, il faut améliorer la teneur en O2 de l’air inhalé ; améliorer la<br />

mécanique pulmonaire, réduire les résistances au passage de l’air, dégager les<br />

sécrétions. Une PPV va améliorer le recrutement des alvéoles avec augmentation<br />

de la surface d’échange.<br />

La capnographie donne une information sur la teneur en CO2 de l’air expiré, liée<br />

à la perfusion tissulaire, la ventilation, le métabolisme. La concentration artérielle<br />

en CO2 est normalement de 35-45 mm Hg. Avec une perfusion et une ventilation<br />

normales, ETCO2 est 2-5mm inférieure à PaCO2. Ce gradient résulte de l’espace<br />

mort de ventilation. Les valeurs en ETCO2 augmentent lors d’augmentation de la<br />

production de CO2, ou réduction de l’élimination (hypoventilation). Une augmentation<br />

de la valeur de base traduit une inhalation de l’air expiré. Le capnographe<br />

est utile pour estimer la ventilation de l’animal : le gradient est faible entre PaCO2<br />

et ETCO2 lorsqu’il y a un recrutement adéquat des alvéoles, sans distension contribuant<br />

à un espace mort.<br />

Technique chirurgicale<br />

L’approche est une cœliotomie médiane réalisée de l’appendice xiphoïde à l’ombilic,<br />

éventuellement combinée à une sternotomie caudale. Les organes sont réduits<br />

par traction. Lorsque la hernie n’est pas réductible, l’orifi ce est élargi en direction<br />

ventrale. Si l’omentum est hernié et non réductible, il est ligaturé, sectionné et<br />

laissé en place. Les adhérences des autres organes sont disséquées. Pour faciliter


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

la fermeture du diaphragme, les organes abdominaux sont réclinés au moyen<br />

d’une compresse abdominale humide. Lors de hernie chronique, les bords des<br />

muscles sont atrophiés, enroulés. La résection des bords de l’orifi ce herniaire est<br />

controversée et généralement non nécessaire. La suture débute dorsalement puis<br />

remonte progressivement. Le polydioxanone et le polyglactine 910 sont les sutures<br />

de choix, taille 3-0 ou 2-0. Les sutures peuvent être des points simples ou un<br />

surjet. Les points proches de la veine cave sont placés précautionneusement afi n<br />

d’éviter une gêne au retour veineux. Lors de déchirure circumcostale, les sutures<br />

sont placées autour des côtes ou dans la paroi abdominale. Lors de hernie chronique,<br />

l’atrophie et la rétraction fi breuse peuvent induire une gêne à la fermeture.<br />

Les différentes options sont un morceau d’omentum pédiculé et vascularisé sur un<br />

treillis de sutures, un lambeau de muscle abdominal transverse rectangulaire, basé<br />

sur T13, une mèche de polypropylène couverte par de l’omentum. L’élimination du<br />

pneumothorax par expansion pulmonaire pendant que l’on ferme le diaphragme<br />

est dangereuse.<br />

Postopératoire<br />

Le maintien sous oxygène peut être nécessaire pendant quelques heures. Il faut un<br />

traitement adéquat de la douleur qui favorise l’hypoventilation. Le développement<br />

d’une ascite traduit une gêne au retour veineux (replacement du foie, gêne par les<br />

sutures). Différentes complications sont rapportées : un pneumothorax, notamment<br />

lors de dissection d’adhérences, traité au moyen d’un drain ; une hypothermie,<br />

un réveil lent, des arythmies. L’œdème de réexpansion et les lésions de reperfusion<br />

sont également des complications potentielles fatales. L’œdème pulmonaire<br />

secondaire à l’infl ation pulmonaire est une cause majeure de décès postopératoire<br />

notamment chez le chat. La pathogénie est mal connue. La recommandation<br />

actuelle lors d’atélectasie chronique est une expansion progressive pendant 8 à<br />

12 heures en aspirant progressivement le pneumothorax via un drain thoracique,<br />

ou au moyen d’un cathéter souple passant au travers du diaphragme. Avec une<br />

pression négative de 10 cm d’eau, l’expansion se fait progressivement en 8 à 12<br />

heures.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Le trauma de la paroi thoracique<br />

M. CARIOU<br />

DV, CertSAS, Dip. ECVS, AQUIVET Clinique Vétérinaire, Parc d’activité<br />

Mermoz, 19, Avenue de la Forêt, 33320 EYSINES<br />

Les traumatismes de la paroi thoracique sont des affections relativement fréquentes<br />

chez les carnivores domestiques. Leur gravité varie de façon considérable en fonction<br />

des cas mais peut nécessiter des soins d’urgences dont la mise en place<br />

précoce et réfl échie peut s’avérer essentielle à la survie du patient.<br />

Anatomie de la paroi thoracique<br />

La paroi thoracique englobe un épithélium (la peau), des structures mésenchymateuses<br />

(muscles et côtes) et un mésothélium (la plèvre pariétale). Elle contient<br />

également une vascularisation et une innervation abondantes. Elle représente la<br />

limite externe de l’espace pleural. Elle a pour rôle essentiel de protéger les viscères<br />

thoraciques, mais recouvre aussi certains viscères abdominaux crâniaux.<br />

Physiopathologie des traumatismes thoraciques<br />

Les mécanismes physiopathologiques des traumatismes de la paroi thoracique ont<br />

des implications à la fois locales et systémiques. La conséquence directe la plus<br />

grave est la diminution de la ventilation pulmonaire et le développement d’une<br />

hypoxie ; celles-ci sont liées à la perte de l’intégrité de la cage thoracique, à la<br />

douleur qui entraîne une diminution de l’amplitude ventilatoire et à la possibilité de<br />

respiration paradoxale d’un volet costal. Ceci peut être encore aggravé par des<br />

lésions telles qu’un pneumothorax, un hémothorax, des contusions pulmonaires ou<br />

une rupture diaphragmatique.<br />

Localement, les lésions tissulaires peuvent être dues à des forces de tension, de<br />

compression ou de cisaillement. Ces lésions résultent en une diminution du fl ot sanguin<br />

(d’autant plus marquée que l’énergie absorbée par la lésion est importante)<br />

et une susceptibilité accrue aux infections. Le pronostic vital peut être engagé si les<br />

lésions touchent la moelle épinière ou le système respiratoire.<br />

A une échelle systémique, un traumatisme massif peut induire une dérégulation<br />

des mécanismes de l’infl ammation et du système immunitaire. Les mécanismes de<br />

contrôle une fois submergés, un syndrome de réponse systémique infl ammatoire<br />

peut venir compliquer les lésions locales initiales.<br />

Prise en charge initiale<br />

La première des priorités est de soutenir les capacités ventilatoires (oxygénothérapie,<br />

analgésie) et cardiovasculaires (fl uidothérapie) de l’animal traumatisé. Une<br />

évaluation précise des lésions subies est généralement possible grâce à un examen<br />

radiographique thoracique. Celui-ci peut indiquer la nécessité de pratique un drainage<br />

pleural en urgence. Une fois l’animal stabilisé, les plaies éventuelles doivent<br />

• 30 •<br />

recevoir les premiers soins et une antibiothérapie raisonnée mise en place le cas<br />

échéant. Un hémothorax ou un pneumothorax important impose une exploration<br />

chirurgicale rapide.<br />

Approche thérapeutique<br />

Des traumatismes thoraciques non perforants<br />

Des fractures de côtes stables ne nécessitent pas de traitement chirurgical. Des<br />

plaies superfi cielles requièrent quant à elles une attention chirurgicale une fois<br />

l’animal suffi samment stable pour une sédation ou une anesthésie générale. Les<br />

plaies doivent être préparées chirurgicalement, explorées, parées et refermées de<br />

façon primaire, refermées sur drain ou laissées ouvertes pour une fermeture retardée<br />

ou une cicatrisation par seconde intention. L’obtention d’une culture bactériologique<br />

est préconisée.<br />

Des traumatismes thoraciques perforants<br />

Des plaies profondes et pénétrantes nécessitent de suivre les mêmes règles fondamentales.<br />

Cependant, dans ce cas, l’exploration chirurgicale implique d’être<br />

capable de pratiquer une thoracotomie, de traiter des lésions intra-thoraciques<br />

éventuelles, au besoin de stabiliser voire de reconstruire la paroi thoracique et de<br />

fermer la paroi thoracique après avoir placé une sonde de thoracostomie.<br />

Des fractures multiples de côtes et d’un volet costal<br />

Si le nombre de fractures costales, ou leur localisation, est responsable d’une<br />

douleur vive persistante ou d’une dysfonction ventilatoire marquée, une prise en<br />

charge chirurgicale peut être requise. Plusieurs techniques sont disponibles en fonction<br />

des cas et incluent la coaptation externe, la fi xation interne (par suture, par<br />

brochage +/- haubanage, ou par plaque vissée) ou la résection +/- reconstruction<br />

prosthétique des côtes.<br />

La cage thoracique protège de nombreuses structures vitales. Ses traumatismes,<br />

en association avec une maladie intrapleurale, des contusions pulmonaires et/<br />

ou une vive douleur, conduisent à une réduction de la fonction respiratoire. Un<br />

traumatisme important présente en outre un fort risque d’infl ammation systémique.<br />

Les plaies, en particulier de morsure, devraient toujours être explorées même si<br />

elles ne sont que ponctiformes. Les plaies thoraciques perforantes doivent toujours<br />

être explorées chirurgicalement. La stabilisation chirurgicale de côtes fracturées<br />

et d’un volet costal est rarement nécessaire. Finalement, en dépit de leur gravité<br />

potentielle, les traumatismes thoraciques bien traités sont généralement associés à<br />

un très bon pronostic.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Courtes communications<br />

Approche thérapeutique des scalps des membres (5 cas)<br />

P. MEYNAUD-COLLARD1 , A. AUTEFAGE1 1. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse -<br />

31076 TOULOUSE<br />

A la suite de traumatismes, des plaies des membres sont souvent observées. Parmi<br />

celles-ci, le scalp (décollement cutané) constitue une plaie diffi cile à gérer.<br />

Cinq cas ont été présentés à l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. L’ancienneté des<br />

plaies était variable. Trois ont été traités chirurgicalement, deux traités médicalement<br />

en partie ou en totalité.<br />

Les plaies traitées chirurgicalement ont été nettoyées abondamment et parées. Les<br />

tissus dévitalisés ont été éliminés. Ceux qui paraissaient viables ont été conservés,<br />

repositionnés et maintenus par des sutures. Dans un cas, le coussinet central<br />

avait été arraché presque en totalité. Le coussinet a été replacé et maintenu par<br />

des points. L’ensemble a été couvert par un pansement assurant le contact entre<br />

les tissus replacés et les tissus sous-jacents sans toutefois induire de compression<br />

excessive. Dans les jours qui ont suivi, 2 cas n’ont présenté aucune complication.<br />

La cicatrisation a été obtenue en 10 jours, y compris le coussinet. Pour le dernier<br />

cas, le tissu replacé a partiellement nécrosé laissant place à une plaie traitée<br />

médicalement.<br />

Les plaies traitées médicalement et leur périphérie ont été tondues, nettoyées et<br />

lavées. La phase de détersion a été accompagnée par la mise en place de pansement<br />

interactif, type hydrocolloïdes. Le risque septique étant important, le pansement<br />

a été renouvelé à 24 heures Pour 1 cas, le propriétaire refusant une approche<br />

chirurgicale, toutes les étapes ont été menées médicalement. Le scalp cutané situé<br />

en région dorsale de la patte a nécrosé progressivement dans sa totalité. Pour le<br />

second cas, les tissus semblant viables et le propriétaire acceptant un traitement<br />

chirurgical, le scalp a été repositionné et suturé. Le scalp a cicatrisé correctement<br />

à l’exception d’une très faible zone épidermique. Une cicatrisation par seconde<br />

intention par pansement a été mise en œuvre.<br />

Après l’accident, il est diffi cile d’identifi er quels tissus sont viables. Faut-il attendre


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

quelques jours pour savoir si les tissus sont viables avant de les repositionner ou<br />

faut-il tenter de les replacer le plus rapidement possible au risque de réaliser ce<br />

geste inutilement. En fait, la survie des tissus dépend de plusieurs facteurs :<br />

- la taille du pédicule tissulaire raccrochant le scalp au reste du membre ;<br />

- l’apport vasculaire restant.<br />

Le fait de replacer le plus rapidement possible le scalp permet de favoriser la<br />

revascularisation des tissus par la profondeur. Les résultats ont effectivement été<br />

meilleurs dans les cas pour lesquels les tissus ont été replacés. Un autre avantage<br />

est de tenter de conserver un maximum de tissu. En effet, les scalps sont généralement<br />

observés dans des zones caractérisées par leur faible disponibilité tissulaire.<br />

La moindre parcelle tissulaire est donc précieuse. Le pari de conserver les tissus un<br />

peu douteux est un risque à prendre. La cicatrisation n’est malheureusement pas<br />

toujours obtenue malgré le repositionnement. Néanmoins, les complications sont<br />

en général de plus faible amplitude : les tissus nécrosés sont moins importants ou<br />

plus superfi ciels. La cicatrisation par seconde intention est alors plus rapide. Le<br />

bénéfi ce-risque fait alors pencher la balance vers l’idée qu’il convient de privilégier<br />

le repositionnement du scalp.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Reconstruction de la babine supérieure : à propos de 2 cas<br />

P. MEYNAUD-COLLARD1 , E. ASIMUS1 , D. MATHON1 ,<br />

S. PALIERNE1 , M. VERSET1 , A. AUTEFAGE1 1. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse -<br />

31076 TOULOUSE<br />

L’exérèse carcinologique d’une masse tumorale maligne se développant au sein<br />

de la babine supérieure chez le chien nécessite l’ablation quasi-complète de cette<br />

babine. Il faut alors envisager une reconstruction faciale ayant plusieurs objectifs<br />

: la fermeture immédiate de la bouche afi n que l’animal puisse s’alimenter ; un<br />

aspect le plus esthétique possible.<br />

Deux chiennes de 9 et 8 ans (1 Labrador et 1 Berger de Brie respectivement) ont<br />

été présentées aux consultations de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. Les 2 présentaient<br />

une masse de 6 x 4 cm dans la babine supérieure gauche. Un examen<br />

cytologique a mis en évidence, respectivement, un mastocytome et un sarcome.<br />

Dans les 2 cas, le bilan d’extension a été négatif. L’exérèse carcinologique imposait<br />

une exérèse large correspondant à l’exérèse quasi-complète de la babine.<br />

Pour la reconstruction faciale, un lambeau rectangulaire a été prélevé en région<br />

cervicale. Le lambeau a été levé associé au muscle peaucier. Une fois prélevé, le<br />

lambeau a été basculé rostralement. Sa partie dorsale a été suturée soit au reste de<br />

muqueuse jugale soit à la gencive par des points séparés (fi l monobrin résorbable).<br />

Rostralement, l’extrémité du lambeau a été suturée sur sa première moitié au reste<br />

de babine pour la chienne Labrador ou à la truffe pour la chienne Berger de Brie.<br />

Le lambeau a été replié sur lui-même afi n de suturer sa partie ventrale à l’incision<br />

cutanée de l’exérèse. La zone de prélèvement a été suturée de façon conventionnelle.<br />

En post-opératoire, l’analgésie a été gérée grâce à l’administration de<br />

morphine relayée par des AINS. Les chiennes ont été équipées d’une collerette.<br />

Le lendemain, les lambeaux ont présenté une augmentation importante de volume<br />

type infl ammatoire mais non préjudiciable à la survie du lambeau. Le lambeau de<br />

la chienne Labrador a parfaitement cicatrisé en 15 jours, date de retrait des points.<br />

Celui de la chienne Berger de Brie a présenté une déhiscence de la partie superfi -<br />

cielle de la suture de 2 cm au niveau de la jonction lambeau-truffe. La cicatrisation<br />

a été obtenue par seconde intention grâce à des soins locaux.<br />

Progressivement, les lambeaux se sont remaniés : l’épaisseur a progressivement<br />

diminué ; les poils ont repoussé y compris sur la partie formant la face interne de<br />

la babine dans la bouche.<br />

Ce type de reconstruction a été décrit par Pavletic. Les recommandations données<br />

permettent de prélever un important territoire cutané bien vascularisé. Le prélèvement<br />

du muscle cutané permet de renforcer l’apport vasculaire du lambeau.<br />

Plusieurs inconvénients peuvent être cités : la suture de la partie supérieure à la<br />

gencive quand il n’existe plus de muqueuse jugale est délicate à réaliser. Néanmoins,<br />

la cicatrisation entre 2 tissus si différents est rapidement obtenue. Les poils<br />

repoussent sur la face buccale du lambeau dans la bouche.<br />

Le lambeau replié sur lui-même permet de reconstruire la totalité d’une babine<br />

supérieure en recréant 2 faces : buccale et externe. Ce lambeau est de grande<br />

taille et assure une reconstruction fonctionnelle et esthétique de la cavité buccale.<br />

L’apport vasculaire de qualité permet de favoriser une cicatrisation rapide.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 31 •<br />

Traitement chirurgical des pancréatites aiguës chez le chien :<br />

survie à court terme et facteurs de risque associés<br />

P. RIVIER 1,2,3,4 , D. TWEDT 5 , E. MONNET 5<br />

1. Urgences et Consultants Vétérinaires - 75020 PARIS<br />

2. Hôpital Vétérinaire Rive-Sud - J4Y 1A2 MONTREAL<br />

3. Consultant en chirurgie - 69290 SAINT GENIS LES OLLIÈRES<br />

4. Clinique vétérinaire Saint Maur - 59110 LA MADELEINE<br />

5. Veterinary Teaching Hospital Colorado State University - 80523 FORT<br />

COLLINS, USA<br />

Introduction<br />

La pancréatite aiguë est une pathologie complexe dont le diagnostic et le traitement<br />

sont diffi ciles. Si le traitement médical fait l’objet de nombreuses publications,<br />

peu d’études s’intéressent à la place de la chirurgie et à ses résultats.<br />

Une intervention chirurgicale est généralement recommandée si une infection est<br />

diagnostiquée, lorsque des complications locales (abcès, obstruction biliaire) sont<br />

présentes ou lors d’échec du traitement médical. Le but de cette étude rétrospective<br />

est de rapporter les résultats à court terme du traitement chirurgical des pancréatites<br />

aiguës, de déterminer les facteurs de risque associés à la mortalité à court<br />

terme et d’évaluer un score pronostique.<br />

Matériel et méthodes<br />

Les données prises en compte sont : le sexe, la race, le poids, l’âge, la survie à<br />

1 mois, les maladies concomitantes, le résultat des bilans biochimiques et numérations<br />

formules lors de l’hospitalisation, le bilan de coagulation, la température<br />

corporelle, les rythmes respiratoire et cardiaque, la présence ou non de vomissements,<br />

diarrhée, anorexie ou léthargie à l’examen clinique initial, le résultat<br />

des examens radiographique et échographique et les conclusions chirurgicales.<br />

Les résultats des analyses bactériologiques et histologiques sont enregistrés. Les<br />

complications et traitements post-opératoires et la durée d’hospitalisation sont également<br />

analysés.<br />

Un score de sévérité de la pancréatite est calculé selon un modèle préalablement<br />

décrit. Ce modèle prend en compte l’atteinte fonctionnelle de différents organes.<br />

Résultats<br />

Vingt et un chiens ont rempli les critères d’inclusion. L’age moyen de la population<br />

de cette étude est de 9,3 ± 3,8 ans. Les symptômes les plus fréquemment<br />

rencontrés sont les vomissements (95 %), l’anorexie (95 %) et la léthargie (95 %).<br />

A l’examen clinique 90 % des chiens présentent une douleur abdominale, 76 %<br />

une tachycardie (rythme cardiaque > 120 bpm) et 43 % une hyperthermie (Température<br />

rectale > 39,4 °C). La numération formule révèle une neutrophilie dans<br />

62 % des cas. L’augmentation de l’activité des enzymes hépatiques sériques est<br />

l’anomalie la plus fréquente du bilan biochimique. Il n’existe aucune différence<br />

signifi cative entre les scores de sévérité des chiens survivants et décédés un mois<br />

après l’intervention chirurgicale. Le taux de survie à 1 mois est de 52 %.<br />

Soixante-deux pour cent des chiens présentent une pancréatite diffuse et 38 %<br />

des abcès pancréatiques. Les abcès pancréatiques sont traités par débridement et<br />

lavage. La présence d’abcès pancréatiques est un facteur pronostic négatif de la<br />

survie à court terme (p = 0,0396). La glycémie (hyperglycémie) est le seul paramètre<br />

sanguin identifi é comme facteur de risque positif de la survie à court terme (p<br />

= 0,049). Sept cas d’obstruction biliaire extra-hépatique sont traités chirurgicalement<br />

: un par cholécysto-jéjunostomie, trois ont un stent dans le canal cholédoque,<br />

deux sont traités par une sonde de cholécystostomie et une cholécystotomie est<br />

réalisée. Un tube de jéjunostomie est placé chez 67 % des chiens, seul ou à travers<br />

un tube de gastrostomie.<br />

L’hypotension est la complication anesthésique la plus fréquente. Les vomissements,<br />

l’anorexie, l’anémie, l’hypotension, la coagulation intra-vasculaire disséminée,<br />

l’ictère et la péritonite sont les complications post-opératoires les plus communes.<br />

L’analyse bactériologique du pancréas est réalisée sur 8 chiens, deux d’entre eux<br />

ont un résultat positif.<br />

Discussion<br />

Le taux de mortalité à court terme (48 %) est élevé chez les chiens opérés d’une<br />

pancréatite aiguë. Le pronostic à court terme est signifi cativement moins bon lors<br />

d’abcès pancréatiques que lors de pancréatite diffuse. Les abcès pancréatiques<br />

sont communément traités chirurgicalement par omentalisation, drainage par abdomen<br />

ouvert, drains abdominaux, marsupialisation du pancréas dans l’estomac.<br />

Il n’est pas prouvé qu’une technique de drainage est supérieure aux autres. Nous<br />

pensons que la laparoscopie lors de pancréatite aiguë non infectée est une voie<br />

à explorer car elle permet à la fois de réaliser une biopsie du pancréas, drainer<br />

la cavité abdominale et placer un tube de jéjunostomie. La présence d’abcès pancréatiques<br />

étant un facteur pronostic négatif, il est important de les diagnostiquer<br />

avant la chirurgie. L’échographie a permis de diagnostiquer seulement 25 % des<br />

abcès pancréatiques dans cette étude. Il semblerait que la ponction écho-guidée<br />

de l’abcès pancréatique améliore la spécifi cité du diagnostic. Dans notre étude,


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

l’obstruction extra-hépatique des voies biliaires n’apparaît pas comme un facteur<br />

de risque mais est associée à un mauvais pronostic. L’incidence des complications<br />

post-opératoires est élevée et nécessite généralement une hospitalisation longue. Si<br />

le traitement optimal des abcès pancréatiques n’a pas encore été déterminé, nous<br />

optons pour le débridement et le drainage chirurgicaux combinés à une gestion<br />

médicale pré et post-opératoire intensive.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

CHIRURGIE OSSEUSE<br />

Sémiologie des traumas de la fi lière pelvienne<br />

A. AUTEFAGE<br />

Professeur, Dip. ECVS, DV, Unité de Chirurgie,<br />

Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 chemin des Capelles, B.P.<br />

87614, F-31076 Toulouse Cedex 3<br />

Les traumas de la fi lière pelvienne sont relativement fréquents. Les fractures du bassin<br />

sont les fractures les plus fréquentes chez le chien et le chat : elles représentent<br />

30 % des fractures du squelette appendiculaire. Elles sont presque toutes associées<br />

à des accidents de la voie publique.<br />

Le pelvis a 2 fonctions principales : transmettre les forces d’appui et de propulsion<br />

des membres pelviens et préserver l’intégrité d’organes des appareils urinaires,<br />

génitaux et digestifs. Les traumas souvent de grande intensité ont des répercussions<br />

sur ces 2 grandes fonctions.<br />

Les traumas de la fi lière pelvienne se caractérisent sur le plan sémiologique par des<br />

anomalies locomotrices et par des troubles liés à des lésions de l’appareil urinaire,<br />

des lésions nerveuses et par des lésions digestives.<br />

Anomalies locomotrices<br />

Les fractures du bassin, ainsi que les fractures/luxations sacro-iliaques se manifestent<br />

cliniquement par un handicap fonctionnel variable. Certains animaux sont<br />

capables de se déplacer, d’autres sont d’emblée grabataires. La douleur, elle<br />

aussi, est très différente d’un cas à l’autre. Elle peut être modérée ou dans d’autres<br />

cas si intense qu’elle nuit à la qualité de l’examen clinique. Elle doit être prise en<br />

charge le plus rapidement possible pour des raisons éthiques et médicales évidentes<br />

et pour permettre de réaliser correctement l’examen clinique.<br />

L’examen clinique local vise à évaluer, outre l’incapacité fonctionnelle, les anomalies<br />

de position des repères osseux aisément palpables : l’aile iliaque, le grand<br />

trochanter, la tubérosité ischiatique, le pubis. Lorsque la lésion est unilatérale, la<br />

dissymétrie des repères osseux aide le clinicien à situer la lésion. Lorsque l’atteinte<br />

est bilatérale, la perte de repères spatiaux complique la tâche. La palpation, palpation-pression<br />

permet également d’évaluer la mobilité anormale et/ou le degré<br />

de stabilité des éléments traumatisés.<br />

Les régions inguinales et périnéales sont inspectées à la recherche d’hématomes<br />

ou de hernies traumatiques. Un toucher rectal est pratiqué en vue d’évaluer les<br />

contours internes de la fi lière pelvienne ainsi que le déplacement de l’ilium, de<br />

l’acetabulum, de l’ischium et du pubis. Ce toucher rectal sert également à évaluer<br />

l’intégrité du rectum.<br />

Evaluation des lésions associées<br />

Les traumas de la fi lière pelvienne sont le plus souvent à haute énergie et génèrent,<br />

de ce fait, des lésions des tissus mous dont certaines peuvent mettre en danger la<br />

vie de l’individu. La palpation abdominale, l’examen clinique général, notamment<br />

cardio-respiratoire, s’imposent mais ils sont souvent insuffi sants pour établir avec<br />

certitude un diagnostic lésionnel précis.<br />

Lésions non spécifi ques<br />

Comme pour tout traumatisme important, il est impératif d’évaluer toutes les<br />

grandes fonctions et notamment cardio-respiratoires. Il n’est pas rare qu’un trauma<br />

de la fi lière pelvienne soit associé à une fracture de côtes, une contusion ou une hémorragie<br />

pulmonaire, un pneumothorax, une myocardite traumatique. Un examen<br />

clinique attentif, une radiographie thoracique, un ECG font partie des gestes et<br />

manœuvres de routine dans de tels traumas. Lors de l’admission, les conséquences<br />

cliniques d’une myocardite traumatique ne sont pas toujours évidentes.<br />

Lésions spécifi ques<br />

Il s’agit des lésions associées que l’on rencontre plus fréquemment dans les traumas<br />

de la fi lière pelvienne.<br />

• 32 •<br />

Lésions vasculaires<br />

Les fractures du bassin donnent naissance à un hématome fracturaire. Dans certains<br />

cas, elles s’associent à des lésions vasculaires plus conséquentes qui conduisent à<br />

la formation d’un hématome rétropéritonéal important. Si le patient est dans un état<br />

hémodynamique instable, malgré une réanimation bien conduite, il faut rechercher<br />

une hémorragie persistante intra-abdominale ou rétropéritonéale. La paracentèse<br />

abdominale, le lavage péritonéal et bien entendu l’imagerie médicale (échographie,<br />

radiographie, scanner) sont d’un grand secours pour diagnostiquer le site de<br />

l’hémorragie et prodiguer les soins les plus appropriés.<br />

Lésions de l’appareil urinaire<br />

Le nombre de lésions de l’appareil urinaire associées aux traumas pelviens est très<br />

variable en fonction des études et peut aller de 0,5 % à près de 40 %. Un tel écart<br />

se retrouve également dans les études de médecine humaine. La rupture de la vessie<br />

est la lésion la plus fréquente. On rencontre aussi des désinsertions de l’urètre<br />

du col vésical, des ruptures de l’urètre, des lésions des uretères ou des reins.<br />

Une des diffi cultés d’évaluation des lésions traumatiques de l’appareil urinaire est<br />

constituée par des signes cliniques parfois très frustes au moment de l’admission.<br />

La présence de mictions spontanées n’est pas le gage de l’absence de lésion de<br />

l’appareil urinaire. L’hématurie n’est pas non plus un signe d’appel très probant.<br />

Le diagnostic d’uropéritoine fait appel au dosage comparé de la créatinine et du<br />

potassium dans le liquide péritonéal et dans le sang. Lors de doute, il importe de<br />

vérifi er l’intégrité de l’appareil urinaire par échographie ou par un examen radiographique<br />

avec produit de contraste. Cet examen radiographique ne doit pas<br />

aggraver les lésions éventuelles ; en particulier, il faut éviter tout sondage vésical<br />

intempestif. Il est ainsi préférable d’obtenir une cystographie par urographie intraveineuse.<br />

Si l’on désire réaliser une cystographie rétrograde ou mettre en place<br />

une sonde urinaire, il est intéressant de pratiquer au préalable une urétrographie<br />

rétrograde afi n de vérifi er l’intégrité de l’urètre.<br />

Lésions nerveuses<br />

Les atteintes nerveuses périphériques sont fréquentes. Elles sont la conséquence de<br />

la proximité anatomique des nerfs du tronc lombo-sacré et/ou du sciatique avec<br />

le coxal.<br />

Ces lésions nerveuses se rencontrent lors de fracture du corps de l’ilium, de fracture<br />

acétabulaire ou de fracture de l’ischium juxta cotyloïdienne. Le déplacement<br />

des extrémités fracturaires peut entraîner un traumatisme du tronc lombo-sacré au<br />

moment de la fracture, mais également tant que la réduction n’est pas réalisée.<br />

Le contact permanent de l’about fracturaire avec le tronc nerveux génère, pour<br />

le moins, une neurapraxie. Dans quelques rares cas, une rupture du tronc lombosacré<br />

a été observée.<br />

Compte tenu de la fréquence des lésions nerveuses dans les traumas de la fi lière<br />

pelvienne, l’examen neurologique doit être effectué en routine. Il cherche à évaluer<br />

les fonctions motrices, sensitives et réfl exes. Dans le cas de fractures ou de<br />

desmorexies sacro-iliaques, la fonction motrice des membres pelviens peut être<br />

considérablement perturbée sans qu’il y ait atteinte nerveuse. Ce n’est donc pas un<br />

bon indicateur d’une lésion nerveuse. Les modifi cations sensitives (hyperesthésie,<br />

hypoesthésie, anesthésie de territoires cutanés) ou les modifi cations des réfl exes<br />

de fl exion, tibial crânial, patellaire, périnéal sont autant d’indicateurs de lésions<br />

nerveuses. Une des diffi cultés lors de trauma pelvien est l’établissement du pronostic<br />

de l’atteinte nerveuse. En l’absence de lésions rachidiennes, le degré de la<br />

lésion nerveuse périphérique est souvent quasiment impossible à déterminer par<br />

le simple examen neurologique. Le plus souvent, la plupart des atteintes nerveuses<br />

sont consécutives à une neurapraxie et sont donc d’un pronostic favorable.<br />

Lésions intestinales<br />

Les lésions intestinales sont rarement associées aux traumas pelviens. Quelques<br />

cas ont été décrits dans la littérature. Il peut s’agir de perforation rectale par<br />

une esquille. Celle-ci peut être suspectée lorsque l’exploration rectale révèle un<br />

saignement.<br />

Les déchirures ou perforations intestinales intra-abdominales sont beaucoup plus<br />

diffi ciles à suspecter. Les signes cliniques sont souvent différés dans le temps et ne<br />

sont pas spécifi ques. En cas de doute, il faut avoir recours à l’échographie abdominale<br />

et/ou à un lavage péritonéal.<br />

Imagerie médicale<br />

L’étude des fractures du bassin fait appel en première intention à la radiographie<br />

avec des incidences multiples. L’échographie est d’un précieux secours pour l’évaluation<br />

des lésions des tissus mous intra-abdominaux. Dans les cas de fractures<br />

complexes, il est possible, voire souhaitable, d’avoir recours à l’examen tomodensitométrique.<br />

La reconstruction en 3D offre au chirurgien une vision des lésions<br />

dans les 3 plans de l’espace, ce qui lui procure une aide incontestable dans la<br />

planifi cation thérapeutique.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Les fractures articulaires<br />

T. CACHON<br />

DV, MSc, Dipl ECVS, Service de chirurgie, Campus vétérinaire de Lyon-<br />

VetAgro-Sup<br />

1 avenue Bourgelat – F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Par défi nition, les fractures articulaires sont des fractures traversant le cartilage<br />

d’une articulation. Elles résultent dans la plupart des cas d’un traumatisme violent.<br />

Cependant des fractures de fatigues sur des articulations telles que la hanche,<br />

le tarse, ou le carpe, peuvent être observées chez certains chiens de sport<br />

(Greyhound).<br />

Les fractures articulaires nécessitent une prise en charge rapide et correcte pour<br />

espérer une récupération fonctionnelle satisfaisante. En effet, un traitement inadapté<br />

conduit inévitablement au développement d’arthrose.<br />

Prise en charge initiale<br />

Lors de la prise en charge, une évaluation complète du patient pour détecter et<br />

traiter au plus tôt les éventuelles lésions associées est nécessaire. Il convient donc<br />

de traiter l’état de choc et de rechercher de possibles lésions thoraciques ou abdominales.<br />

La fracture est ensuite évaluée. Si cette dernière est ouverte, la zone de plaie doit<br />

être tondue largement, nettoyée et protégée (pansement stérile). Une antibiothérapie<br />

intraveineuse est alors instaurée dans le même temps. Dans la mesure du<br />

possible, la fracture est immobilisée par un bandage de type Robert Jones afi n de<br />

limiter les lésions ultérieures. Ceux-ci doivent être réalisés avec soin, notamment<br />

pour les fractures du coude et du grasset pour lesquelles ils peuvent s’avérer plus<br />

néfastes.<br />

Un examen radiographique complet (deux vues orthogonales à minima) est indispensable<br />

pour l’évaluation de la fracture. Lors de fracture complexe ou en cas de<br />

doute, un examen tomodensitométrique est indiqué.<br />

Principe du traitement chirurgical<br />

Les fractures articulaires nécessitent une intervention rapide (24-36 heures). Plusieurs<br />

principes sont à respecter :<br />

- Une exposition large du site fracturaire est requise pour visualiser l’ensemble<br />

des lignes de fractures. Cependant l’utilisation de l’arthroscopie peut permettre de<br />

limiter la taille de l’abord et faciliter le contrôle de la réduction.<br />

- Une réduction anatomique de la surface articulaire est indispensable pour éviter<br />

toute incongruence<br />

- La stabilisation doit être rigide. La mise en compression de la fracture est indiquée<br />

lorsque cela est possible.<br />

- Lors de la réduction, une manipulation atraumatique des surfaces articulaires<br />

est nécessaire. Ces dernières doivent être irriguées régulièrement pour éviter leur<br />

dessiccation<br />

- Les fragments cartilagineux sans support d’os sous-chondral sont à réséquer<br />

- Il convient de rechercher et de traiter toutes lésions ligamentaires associées<br />

Lorsque la fracture est irréductible ou lors d’échec postopératoire, l’arthrodèse ou<br />

l’arthroplastie sont des solutions de sauvetage qui peuvent offrir de bons résultats<br />

en fonction de l’articulation concernée.<br />

Soins postopératoires<br />

Les soins postopératoires immédiats sont classiques : restriction d’activité, analgésie…<br />

L’immobilisation est le plus souvent peu ou pas conseillée pour les fractures<br />

du coude ou du grasset, au contraire du carpe et du tarse qui peuvent être facilement<br />

immobilisés en postopératoire. Pour les articulations proximales, l’utilisation<br />

de bandages limitant l’appui (fl exion du carpe ou du tarse) est intéressante pour<br />

permettre un certain degré de mobilité articulaire tout en prévenant la mise en<br />

charge.<br />

Une physiothérapie postopératoire est indiquée pour favoriser la récupération et<br />

lutter contre l’ankylose et l’amyotrophie.<br />

Un suivi radiographique mensuel permet de contrôler la cicatrisation osseuse.<br />

Le retrait des implants est à adapter à chaque situation mais ils sont le plus souvent<br />

laissés en place.<br />

Les fractures articulaires sont des affections graves dont le pronostic dépend principalement<br />

de la qualité de la réduction et de la stabilisation. Lorsque la prise en<br />

charge est rapide et correcte, le pronostic de récupération fonctionnelle est souvent<br />

bon avec une progression minimale de l’arthrose.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 33 •<br />

Traumatismes de la fi lière pelvienne :<br />

Prise en charge et suivi thérapeutique<br />

C. CAROZZO<br />

PhD, Dip. ECVS, Maître de Conférences, U.P chirurgie et anesthésiologie,<br />

Vet Agro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon,<br />

1 Avenue Bourgelat – F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Les traumatismes de la fi lière pelvienne peuvent être déclinés selon deux types<br />

de lésions : les lésions du contenant de la fi lière (bassin et sacrum et premières<br />

vertèbres caudales) et celles de son contenu (organes pelviens comme la vessie<br />

et l’urètre, le côlon, les organes génitaux internes, les vaisseaux et les nerfs). Ces<br />

traumatismes sont relativement fréquents et sont souvent consécutifs à des accidents<br />

de la voie publique. A ce titre, une évaluation complète du patient, potentiellement<br />

polytraumatisé est indispensable.<br />

Prise en charge initiale<br />

La fi lière pelvienne est limitée par un cadre osseux, lui-même protégé par une<br />

importante couche musculaire. La survenue d’une fracture implique donc un choc<br />

violent. Un examen clinique complet est indispensable pour détecter d’éventuelles<br />

lésions associées. Les traumatismes de bassin sont fréquemment associés à des lésions<br />

thoraciques (contusions pulmonaires, fractures de côtes, hernie diaphragmatique,<br />

pneumothorax…). De nombreuses lésions abdominales sont également rapportées<br />

: traumatisme urinaire, lésions splénique ou hépatique… Bien que rares,<br />

des perforations rectales sont rapportées. La présence de sang dans les selles ou<br />

lors d’un toucher rectal est un signe d’appel. Un examen neurologique complet doit<br />

être réalisé, notamment pour évaluer le fonctionnement du nerf sciatique et du nerf<br />

honteux. Une lésion du nerf sciatique, allant de la simple contusion à la section, est<br />

décrite dans près de 11 % des cas. Enfi n, la recherche d’autres fractures (rachis,<br />

os long) doit être réalisée lors de la prise en charge initiale.<br />

Les lésions du contenant<br />

Les fractures du bassin<br />

Elles représentent entre 20 et 30 % de l’ensemble des fractures chez les carnivores<br />

domestiques et résultent le plus souvent d’un AVP. Si elles sont rarement ouvertes,<br />

les fractures sont multiples et la conséquence d’un choc violent. Le traitement des<br />

fractures du bassin peut être conservateur ou chirurgical.<br />

- Traitement conservateur :<br />

Le traitement conservateur est indiqué lors de fracture ancienne, lors de fracture<br />

peu ou pas déplacée de l’ilium, et dans la plupart des cas des fractures du pubis<br />

et de l’ischium. Il est envisageable lorsqu’il existe un déplacement faible ou nul<br />

des fragments osseux, un acétabulum intact ou stable, et une fi lière pelvienne<br />

conservée. Le traitement conservateur associe une restriction d’exercice stricte et<br />

un nursing important.<br />

Les principales complications du traitement conservateur sont une réduction de la<br />

fi lière pelvienne.<br />

- Traitement chirurgical :<br />

La plupart des fractures du bassin nécessitent un traitement chirurgical. Ce dernier<br />

permet une récupération plus rapide, plus complète et limite l’apparition des<br />

complications telles que la réduction de la fi lière pelvienne. Il est particulièrement<br />

indiqué lors de réduction importante de la fi lière pelvienne, lorsque la hanche est<br />

instable, lors de fracture acétabulaire et lors de lésions nerveuses associées.<br />

Luxations sacro-iliaques<br />

La luxation sacro-iliaque représente 27 % des fractures du bassin chez le chat et<br />

21 % chez le chien. Le traitement peut être conservateur ou chirurgical.<br />

- Traitement conservateur<br />

Le traitement conservateur se justifi e lors de douleur modérée, d’atteinte unilatérale<br />

sur des animaux de petit gabarit, de déplacement peu important, en l’absence de<br />

lésion nerveuse ou lors de contraintes fi nancières pour le propriétaire. La majorité<br />

des patients faisant l’objet d’un traitement conservateur associant repos et antalgiques,<br />

récupèrent une fonction normale mais une boiterie peut persister (environ<br />

12 sem.).<br />

- Traitement chirurgical<br />

Le choix du traitement chirurgical est dicté par le niveau de la douleur (avec incapacité<br />

de se déplacer), l’instabilité pelvienne, le degré de rétrécissement de la<br />

fi lière pelvienne, l’existence de lésions nerveuses imputables à la luxation et l’association<br />

avec d’autres lésions orthopédiques.<br />

Fractures du sacrum et sacro-caudales<br />

Les fractures du sacrum, les luxations ou les fractures sacro caudales entraînent<br />

généralement des troubles nerveux importants surtout si le canal vertébral ou les<br />

foramens sacrés sont affectés.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Le traitement peut être conservateur ou chirurgical pour les animaux présentant des<br />

défi cits marqués ou dont l’état neurologique évolue défavorablement. Le traitement<br />

chirurgical (décompression dorsale +/- stabilisation) des fractures du sacrum permet<br />

d’améliorer le pronostic.<br />

Les fractures sacro caudales ou caudales ne sont en général pas traitées directement<br />

même si certains auteurs parlent de stabilisation des vertèbres caudales.<br />

Lorsque la queue est fl asque, le traitement consiste en général en une amputation<br />

de la queue : le choix du moment et du site de l’amputation sont l’objet de controverses.<br />

Soins postopératoires<br />

Lors de fracture du bassin, les soins postopératoires associent une analgésie à<br />

un repos strict. Un nursing important est cependant nécessaire pour les animaux<br />

non ambulatoires. De la physiothérapie (massage, rééducation active et passive,<br />

natation,…) est indiquée pour limiter l’ankylose postopératoire et favoriser la récupération<br />

fonctionnelle.<br />

Lors de lésion nerveuse, les soins postopératoires doivent impérativement tenir<br />

compte des complications potentielles : vidange vésicale, analgésie, nursing précautionneux<br />

notamment pour les traumatismes osseux non stabilisés, physiothérapie<br />

pour préserver les masses musculaires (électrostimulation) et diminuer les<br />

risques d’ankylose articulaire.<br />

Les lésions du contenu de la fi lière pelvienne<br />

Il s’agit essentiellement des traumatismes des voies urinaires. Les traumatismes des<br />

voies digestives (côlon, rectum et anus) et des organes génitaux sont rares et ne<br />

seront pas évoqués dans ce résumé.<br />

Les traumatismes des voies urinaires peuvent survenir lors de chocs (accidents de la<br />

voie publique, chute) (40 % des lésions du bassin seraient associées à des lésions<br />

urinaires) ou lors de traumatismes pénétrants (31 % des lésions urinaires) (plaies<br />

par balles, fragments d’os fracturés)...<br />

La vessie est l’organe le plus fréquemment atteint. Les lésions urétrales sont plus<br />

fréquentes chez les mâles.<br />

Prise en charge : démarche diagnostique et traitement d’urgence<br />

Le diagnostic de traumatisme des voies urinaires doit être fait le plus tôt possible,<br />

mais un traitement chirurgical de reconstruction ne peut être envisagé avant stabilisation<br />

de l’état général. Le traitement d’urgence a 3 buts : contrôler une hémorragie,<br />

restaurer la diurèse et corriger les déséquilibres ioniques.<br />

La volémie et la diurèse doivent être rétablies même si un traumatisme des voies<br />

urinaires est suspecté, la diurèse à atteindre est de 3 à 6 mL/kg/heure. Dans le<br />

même temps, le drainage de l’urine s’effectue par la mise en place d’une sonde<br />

urétrale, et éventuellement d’un cathéter péritonéal (cathéter pour dialyse), tous<br />

deux reliés à des systèmes de récupération clos pour éviter une contamination. Si<br />

le sondage urétral est impossible (rupture ou obstruction urétrale), la mise en place<br />

d’une sonde de cystotomie est nécessaire et ne requiert qu’un acte chirurgical<br />

rapide. Cette sonde peut être laissée en place après une reconstruction vésicale ou<br />

urétrale pour poursuivre la vidange vésicale continue. L’inconvénient est le risque<br />

d’infection du tractus urinaire.<br />

Traitement des traumatismes vésicaux<br />

Les contusions vésicales ne requièrent pas de traitement spécifi que en dehors d’une<br />

antibiothérapie à large spectre. L’hémorragie cesse spontanément en quelques<br />

jours.<br />

Les ruptures vésicales sont parées et suturées. Si le traumatisme est proche d’un orifi<br />

ce urétéral, l’uretère doit être identifi é et cathétérisé. Au besoin, ce (ces) dernier(s)<br />

est (sont) réimplanté(s).<br />

Traitement des traumatismes urétraux<br />

Les lésions de petites dimensions (déchirure de diamètre < 2/3 du diamètre urétral)<br />

sont traitées de façon conservatrice par la mise en place d’une sonde à demeure<br />

servant de tuteur pour la cicatrisation tissulaire. Une sonde de cystostomie peut<br />

aussi être mise en place et limite les risques de fuites. Si la muqueuse cicatrise<br />

en quelques jours, il faut 3 semaines pour obtenir le rétablissement complet de la<br />

paroi urétrale.<br />

Les lésions de grandes dimensions (déchirures de diamètre > 2/3 du diamètre<br />

urétral ou rupture), lorsque cela est possible, sont suturées sans tensions, sur sonde<br />

urétrale (sonde de Foley) après parage des abouts rompus. La sonde est laissée<br />

à demeure 5 jours. Le drainage urinaire peut être complété par la mise en place<br />

d’une sonde de cystostomie. Lorsque la suture est impossible, une urétrostomie est<br />

pratiquée an amont de la lésion.<br />

La dérivation urinaire (sonde urétrale, sonde de cystotomie) est maintenue le temps<br />

de cicatrisation ;<br />

• 34 •<br />

Soins postopératoires<br />

Ils consistent en une poursuite de l’antibiothérapie, d’une réanimation médicale<br />

modulée en fonction des anomalies biochimiques. Lorsque l’intervention a été<br />

précoce, la plaie opératoire ne requiert pas de soins particuliers. Dans le cas<br />

contraire, les soins dépendent de la gravité de la péritonite (rarement septique lors<br />

de traumatisme des voies urinaires). La sonde urinaire urétrale et/ou de cystotomie<br />

est laissée en moyenne 3 à 6 jours pour la première et au minimum 5 jours pour<br />

la seconde. Ces sondes sont reliées à un système collecteur clos pour éviter les<br />

contaminations rétrogrades et protégées par un bandage.<br />

Complications<br />

Les principales complications des lésions vésicales sont des fuites d’urine (uropéritoine<br />

et péritonite).<br />

Les principales complications des lésions urétrales sont les sténoses et l’incontinence<br />

urinaire (lésions nerveuse ou vasculaire, traumatique ou iatrogène). Les sténoses<br />

urétrales sont traitées par dilatation sur ballonnet ou plus fréquemment par<br />

résection-anastomose ou par urétrostomie. Les fi stules sont traitées dans un premier<br />

temps par sondage urétral et sonde de cystostomie. En cas d’échec, une urétrostomie<br />

ou une résection-anastomose sont pratiquées.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Degré d’urgence d’une lésion ostéo-articulaire ;<br />

entorses et luxations<br />

J-L CHANCRIN<br />

DV, F-83190 OLLIOULES<br />

Les entorses se distinguent des luxations par le fait que le déplacement des surfaces<br />

articulaires n’est pas permanent. L’importance des lésions ligamentaires permet<br />

de classer les entorses en 3 catégories de pronostic différent : les entorses du 1°<br />

n’entraînent aucune instabilité articulaire et leur traitement pourra donc être différé<br />

alors que les entorses du 2° et 3°, étant responsables d’une instabilité articulaire<br />

majeure, devront le plus souvent être traitées le plus rapidement possible. Si le<br />

traumatisme est plus important, les lésions capsulo-ligamentaires sont telles que le<br />

déplacement des surfaces articulaires est permanent ; on parle alors de luxation<br />

réductible ou non ; la luxation sera dite incoercible si elle récidive après réduction.<br />

Le pronostic de ces dernières est mauvais si l’acte chirurgical de stabilisation n’est<br />

pas réalisé très rapidement après le traumatisme à l’origine de la lésion.<br />

En règle générale, le traitement d’un traumatisme articulaire est une urgence ; il<br />

faut intervenir le plus rapidement possible avant l’installation de cercles vicieux<br />

auto-aggravants conduisant aux complications du traumatisme articulaire : ankylose<br />

et arthrose. Les conséquences ne seront toutefois pas les mêmes suivant les<br />

articulations concernées : on distinguera les articulations à grand débattement<br />

(hanche, épaule, coude et grasset) et les articulations à faible débattement (en<br />

règle générale les articulations distales) qui seront plus tolérantes et pourront faire<br />

l’objet d’un traitement différé. Si l’état post-traumatisme de l’animal interdit une<br />

chirurgie lourde, on essayera dans tous les cas de réduire la luxation de manière<br />

orthopédique et de mettre en place un moyen de contention provisoire si cette<br />

réduction apparaît instable ; de la même manière, les entorses seront systématiquement<br />

maintenues par une contention externe afi n d’éviter les lésions secondaires<br />

pouvant toucher le cartilage articulaire. Cette immobilisation relative ne doit toutefois<br />

pas dépasser 3 semaines, et doit être suivie d’une mise en charge modérée et<br />

progressive de l’articulation.<br />

En cas d’instabilité permanente, soit parce que la réduction n’a pas été possible<br />

pour des raisons liées au pronostic vital du traumatisé, soit parce que la réduction<br />

était instable, la dégénérescence articulaire sera inévitable et pourra rendre<br />

indispensable le recours à l’arthrodèse ou à l’excision arthroplastie pour tenter de<br />

restaurer la fonction. Il conviendra alors de tenir compte du pronostic des différentes<br />

arthrodèses pour prendre la décision de différer ou non le traitement d’une<br />

instabilité articulaire majeure. Plus le pronostic de l’arthrodèse est réservé, plus on<br />

devra tout faire pour stabiliser rapidement l’articulation traumatisée. A ce titre on<br />

doit considérer comme étant des urgences les luxations du coude, de la hanche<br />

et du grasset. Le traitement des luxations scapulo-humérales pourra être différé,<br />

compte tenu du bon pronostic des arthrodèses de cette articulation. Les instabilités<br />

radio-carpiennes et tibio-tarsiennes pourront faire l’objet d’un traitement légèrement<br />

différé, mais une contention provisoire effi cace devra être mise en place. Les<br />

entorses graves et les luxations des articulations inter-tarsiennes, et en particulier<br />

les luxations calcaneo-quartes pourront faire l’objet d’un traitement différé sans<br />

conséquence, l’arthrodèse calcaneo-quarte étant certainement celle dont le pronostic<br />

est le meilleur. Notons le cas particulier des entorses radio-carpiennes en<br />

extension du 3° ; le seul traitement de ces entorses étant la panarthrodèse, il est<br />

évident que si l’état général ne permet pas la réalisation d’une anesthésie générale


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

l’animal pourra être hospitalisé sans soins particuliers de ce type de lésion (hormis<br />

une contention de confort) dans l’attente de la réalisation d’une panarthrodèse<br />

radio-carpo-métacarpienne.<br />

Les luxations du rachis représentent un cas particulier dans la mesure où le risque<br />

vital d’une chirurgie lourde doit parois être assumé si l’on veut préserver les<br />

chances de récupération fonctionnelle. L’examen neurologique de l’animal traumatisé<br />

est parfois diffi cile mais c’est pourtant ce dernier qui dictera l’attitude thérapeutique.<br />

Il faut à la fois estimer le degré d’instabilité de la lésion rachidienne (ce<br />

qui rend quasi obligatoire le recours à des moyens d’imagerie sophistiqués, telle<br />

la tomodensitométrie) et le statut nerveux de l’animal afi n de décider de différer<br />

ou non l’acte chirurgical. Si la lésion apparaît instable (2 ou 3 compartiments de<br />

l’unité vertébrale atteints) et, ou, si le statut nerveux se dégrade il faudra prendre<br />

le risque chirurgical sans attendre. Si la lésion apparaît stable, il conviendra de<br />

réévaluer régulièrement le traumatisé et même parfois de renouveler les examens<br />

d’imagerie pour ne pas passer à côté d’une instabilité mineure non diagnostiquée<br />

en première intention.<br />

En conclusion, quelle que soit l’articulation intéressée, on aura toujours intérêt à<br />

intervenir le plus rapidement possible si on veut préserver les chances d’une récupération<br />

fonctionnelle de bonne qualité. Certaines articulations sont toutefois plus<br />

tolérantes que d’autres (en particulier les articulations inter-tarsiennes) et pourront<br />

faire l’objet d’un traitement différé. On attachera le plus grand soin à l’imagerie<br />

préopératoire et aucune décision ne pourra être prise si tous les compartiments de<br />

l’articulation atteinte n’ont pas été évalués ; le recours aux radiographies en position<br />

de stress et à l’échographie sera d’une grande aide pour estimer la gravité des<br />

lésions ligamentaires et juger de l’opportunité des gestes chirurgicaux à pratiquer.<br />

A l’heure actuelle, il apparaît inconcevable de décider du traitement approprié<br />

d’une lésion traumatique du rachis sans le recours à la tomodensitométrie.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Traumatismes du cartilage de croissance<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Courtes Communications<br />

A. AUTEFAGE<br />

Ossifi cation incomplète de l’atlas : à propos d’un cas<br />

D. JACQUES 1<br />

1. Clinique vétérinaire Occitanie - 31200 TOULOUSE<br />

Commémoratifs<br />

Cid est un Pointer de 3,5 ans ; il est référé pour une paralysie des membres postérieurs<br />

d’apparition brutale 24 heures auparavant ; 2 jours auparavant, il avait<br />

présenté un dos rond ; aucun traumatisme sur n’est rapporté par le propriétaire.<br />

Examen orthopédique et neurologique<br />

Cid présente une tétraparésie non ambulatoire MNC sur les 4 membres en l’absence<br />

de défi cit des nerfs crâniens ; on note une douleur rachidienne cervicale<br />

marquée lors de fl exion vers la gauche<br />

Examens complémentaires<br />

- Radiographie : une radiographie de profi l du rachis cervical réalisé par le vétérinaire<br />

traitant ne met pas en évidence d’anomalie radiovisible.<br />

- Scanner : compression médullaire marquée au niveau de la première vertèbre<br />

cervicale secondaire à une ossifi cation incomplète de l’atlas et une instabilité atlanto-axiale<br />

se manifestant par un déplacement dorsal de la dent de l’axis<br />

Traitement<br />

Un traitement chirurgical est proposé ; il consiste en une Laminectomie dorsale<br />

partielle de C1, et une stabilisation atlanto-axiale par mise en place de 2 broches<br />

en croix allant de l’apophyse épineuse de C2 aux ailes de C1 et 2 broches de<br />

2 mm de diamètre placées dans les pédicules de C1 le tout étant relié par du<br />

polyméthylméthacrylate. Le scanner postopératoire montre une décompression<br />

satisfaisante de la moelle.<br />

Suivi postoperatoire<br />

Le suivi de Cid a été réalisé par le vétérinaire référent ; Cid est redevenu ambulatoire<br />

dans les 15 jours suivant la chirurgie. Neuf mois après la chirurgie, Cid va<br />

bien ; il ne présente pas de défi cit neurologique ou de douleur cervicale.<br />

• 35 •<br />

Discussion<br />

L’ossifi cation incomplète de l’atlas est une pathologie rare pouvant s’accompagner<br />

d’une pathologie médullaire cervicale ; les signes cervicaux sont souvent d’apparition<br />

brutale suite à un traumatisme peu important associé à une certaine instabilité<br />

atlanto-axiale. Le diagnostic d’ossifi cation incomplète repose sur un défaut<br />

d’ossifi cation sur un animal adulte au niveau du site des sutures de l’atlas et sur la<br />

présence de rebords osseux lisses et réguliers peu compatibles avec une fracture.<br />

Les meilleurs examens diagnostiques sont le scanner ou l’IRM. En présence de compression<br />

médullaire comme c’était le cas pour Cid ou d’instabilité atlanto-axiale,<br />

le traitement est chirurgical. Il consiste en une stabilisation vertébrale +/- décompression<br />

médullaire. Nous avons opté pour une voie d’abord dorsale du fait de la<br />

possibilité de décomprimer la moelle par cet abord et pour assurer une meilleure<br />

stabilité ; en effet, la stabilisation ventrale repose souvent sur la mise en place de<br />

vis atlanto-axiales dont la stabilité serait hasardeuse du fait de l’ossifi cation incomplète<br />

de l’atlas. Le pronostic est bon en général.<br />

Conclusion<br />

L’ossifi cation incomplète de l’atlas doit faire partie du diagnostic différentiel d’une<br />

tétraparésie sur un animal adulte. Le diagnostic radiographique est diffi cile ; le<br />

scanner ou l’IRM doivent être privilégiés. En présence de compression médullaire<br />

ou d’instabilité atlanto-axiale, le traitement est chirurgical avec un bon pronostic.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

11 cas de stabilisation vertébrale avec vis et<br />

poliméthylmétacrilate (pmm) par abord latéral pour<br />

le traitement chirurgical de 10 fractures vertébrales<br />

thoracolombaires et 1 vertèbre cunéiforme<br />

S. SCOTTI1 1. Clinique Vétérinaire des Etangs - 95290 L’ISLE ADAM<br />

Introduction<br />

Les fractures vertébrales chez les chiens et les chats sont des pathologies primairement<br />

post-traumatiques qui entraînent des défi cits neurologiques plus ou moins<br />

graves et pour lesquelles le traitement peut être chirurgical ou conservateur. Le<br />

choix du traitement dépend de la gravité des lésions, et du degré d’instabilité.<br />

Les objectifs du traitement chirurgical des fractures/luxations vertébrales sont la<br />

décompression de la moelle épinière, et surtout l’alignement et la stabilisation de<br />

la fracture. Le traitement conservateur est réalisé par une cageothérapie ou par des<br />

pansements immobilisateurs. Les vertèbres cunéiformes sont des malformations très<br />

fréquentes chez les brachycéphales qui peuvent parfois nécessiter une stabilisation<br />

pour éviter une aggravation des symptômes neurologiques.<br />

Plusieurs techniques chirurgicales sont décrites pour le traitement des fractures/<br />

luxations vertébrales : plaques, broches, broches ou vis + PMM, cerclages, fi xateurs<br />

externes etc. (1,2,3,4,5).<br />

Matériels<br />

8 chiens et 2 chats avec fractures/luxations traumatiques du rachis thoracolombaire,<br />

traités dans notre clinique dans la période 2009-2010 par stabilisation<br />

avec vis et PMM grâce à un abord latéral. Nous avons aussi sélectionné une<br />

stabilisation vertébrale sur un cas de vertèbre cunéiforme traité avec la même<br />

technique.<br />

Méthodes<br />

Les animaux sélectionnés sont tous les animaux qui présentaient des fractures/<br />

luxations vertébrales thoracolombaires considérées instables selon la règle des<br />

2 compartiments (A. SHORES, 1992). Le chien avec vertèbre cunéiforme (T5)<br />

présentait une paraparésie progressive.<br />

Tous les patients ont été traités avec la même technique chirurgicale pendant la<br />

période indiquée. Nous avons enregistré l’âge, la race, l’espèce, le stade neurologique<br />

(selon la classifi cation de Matthiesen), la localisation de la fracture/luxation,<br />

le temps nécessaire à la récupération de la capacité déambulatoire. Les animaux<br />

ont été tous opérés après examen radiographique de toute la colonne vertébrale<br />

(5) quelques heures après la prise en charge.<br />

Résultats<br />

La principale cause des fractures/luxations était liée à un accident de la voie<br />

publique, 1 chat avait été victime d’une défenestration et 1 chien victime d’une<br />

morsure. 1 patient présentait un défi cit neurologique stade V, 5 patients un défi cit<br />

neurologique stade IV, 3 patients un défi cit stade III et 2 un défi cit stade II (dont la<br />

malformation vertébrale).


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Le nombre total de vertèbres fracturées était de 5 en région thoracique, de 4 en<br />

région lombaire et 4 intéressaient la jonction T13-L1. Tous les animaux ont été<br />

positionnés en décubitus latéral droit et mis en traction pendant toute la durée de<br />

la chirurgie.<br />

Les fractures thoraciques (y compris la malformation vertébrale) ont été traitées par<br />

thoracotomie intercostale gauche avec le retrait d’une ou plusieurs côtes et stabilisées<br />

par des vis bicorticales et ciment PMM avec gentamicine ; 1 cas présentant<br />

des lésions costales très sévères a nécessité un avancement du diaphragme.<br />

Les fractures lombaires ont été traitées par abord latéral gauche, ostectomie des<br />

processus transverses et de l’aile de l’ilium (1 cas), et stabilisées par des vis bicorticales<br />

et ciment PMM avec gentamicine.<br />

Sept chiens et 1 chat présentaient un défi cit neurologique stade II (ataxie ambulatoire)<br />

en moyenne 2 semaines après la chirurgie, 1 chien avec absence de sensibilité<br />

douloureuse profonde n’a pas présenté d’amélioration 5 mois après la chirurgie,<br />

1 chien présentait un gros défi cit sur le membre postérieur gauche jusqu’à 3 mois<br />

après la chirurgie, et 1 chat a récupéré une déambulation 2 mois après la chirurgie.<br />

Pour un des deux chats, on a enregistré la rupture du ciment 14 jours après la chirurgie<br />

qui a provoqué une dégradation temporaire de l’état neurologique. Un chien est<br />

décédé 15 jours après la chirurgie pour des causes inconnues.<br />

Conclusion<br />

Les techniques chirurgicales utilisées pour la stabilisation des factures vertébrales<br />

sont nombreuses avec des résultats souvent très homogènes. Le choix de la technique<br />

dépend essentiellement de la préférence et du niveau de maîtrise du chirurgien.<br />

L’avantage de la technique décrite, est lié au fait que les vis peuvent être<br />

posées librement selon l’axe et la position choisie sans être limitées par les trous<br />

de la plaque.<br />

La nécessité d’avoir des vis bicorticales pour assurer une majeure stabilité à<br />

l’implant augmente les risques d’effraction du canal médullaire. Grâce à l’abord<br />

latéral, qui permet une bonne visualisation des corps vertébraux, le positionnement<br />

bicortical des vis est relativement facile (dans notre série quasiment la totalité des<br />

vis sont bicorticales).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Tribune des résidents et internes<br />

Ostéotomie ulnaire proximale dynamique bi-oblique :<br />

technique chirurgicale, évaluation tomodensitométrique de<br />

la congruence radio-ulnaire sur 12 semaines et résultats<br />

cliniques chez 87 chiens<br />

A. CARON, N. FITZPATRICK, V. WAVREILLE<br />

Fitzpatrick Referrals Ltd. - GU7 2QQ GODALMING - UNITED KINGDOM<br />

L’articulation du coude est biomécaniquement complexe et l’incongruence est<br />

considérée comme un élément déterminant dans l’occurrence des affections du<br />

coude. Une ostéotomie ulnaire proximale (OUP) est communément effectuée pour<br />

améliorer la congruence articulaire. Cependant, aucune étude n’a étudiée l’effet<br />

d’une OUP sur la congruence articulaire et l’impact clinique n’a encore jamais été<br />

observé sur une large population. De plus, une standardisation des angles d’ostéotomie<br />

n’a jamais été effectuée. L’objectif de notre étude est de décrire l’ostéotomie<br />

ulnaire proximale dynamique bi-oblique (OUPDBO)(1), d’évaluer son effet sur la<br />

congruence radio-ulnaire par tomodensitométrie (CT) et de présenter les conséquences<br />

cliniques sur une large population canine.<br />

Matériels et méthodes<br />

Les chiens opérés par un même chirurgien de 2006 à <strong>2011</strong>, par une OUPDBO ont<br />

été inclus. Les observations cliniques et radiographiques préopératoires, le résultat<br />

arthroscopique, le diagnostic défi nitif, la procédure chirurgicale effectuée, les<br />

complications ainsi que le score de boiterie (0-10) préopératoire, 2 et 6 semaines<br />

post-opératoire ainsi que lors du dernier examen réalisé, ont été notés. Les angles<br />

et la position d’ostéotomie puis le délai de cicatrisation, ont été évalués sur les<br />

radiographies. Des mesures de l’espace radio-ulnaire, transversales et sagittales<br />

comme défi nie par Holsworth et al.(2), ont été faites à partir des examens tomodensitométriques<br />

réalisés préopérativement, immédiatement après la chirurgie<br />

ainsi qu’après cicatrisation osseuse.<br />

Résultas<br />

87 coudes remplissaient les critères d’inclusion pour l’étude clinique. L’âge moyen<br />

lors du diagnostic était de 17±16 mois. Le poids moyen était de 31±8,3 kg. Une<br />

incongruence articulaire a été détectée sur 40 % des radiographies (36/87). Tous<br />

• 36 •<br />

les coudes ont été inspectés par arthroscopie. Hormis une incongruence radio-ulnaire,<br />

49 coudes présentaient des lésions isolées du processus coronoïde médial<br />

(PCM), 17 des lésions du PCM et une lésion d’ostéochondrite dissecante (OCD)<br />

sur le condyle humérale médiale, 8 des lésions du MCP et une non-union du processus<br />

anconé (NUPA), 5 une NUPA isolée, 5 une incongruence radio-ulnaire<br />

uniquement, 2 une lésion du PCM et une fi ssure humérale intercondylaire et 1 une<br />

lésion d’OCD du condyle huméral médial. Lors du dernier examen orthopédique<br />

réalisé, le score de boiterie moyen était signifi cativement plus faible que préopérativement<br />

(t-test<br />

Trente-sept OUPBDO ont subi un examen radiographique jusqu’à 4 mois après la<br />

chirurgie : 92 % (34/37) étaient radiographiquement considérés comme cicatrisés.<br />

Les angles d’ostéotomie caudo-crânial et latéro-médial moyens étaient respectivement<br />

de 55±7° et 49±11°. Le point le plus caudo-proximal du trait d’ostéotomie<br />

était situé en moyenne à 38±4 % de la longueur totale de l’ulna depuis l’olécrane.<br />

Les mesures tomodensitométriques ont révélé une augmentation signifi cative de<br />

l’espace radio-ulnaire, entre les images préopératoires et après cicatrisation, au<br />

niveau du milieu et de la base du PCM, ainsi que du processus coronoïde latéral.<br />

Aucune des autres mesures n’a été signifi cativement modifi ée.<br />

Discussion<br />

L’OUPDBO, telle que décrite, ne nécessite aucun moyen d’ostéosynthèse ou de<br />

coaptation externe.<br />

Le taux de complication était bas et toutes se sont résolues dans la période de 4<br />

mois post-opératoires. Aucune corrélation n’a été mise en évidence entre le signalement<br />

de l’animal ou les caractéristiques de l’ostéotomie et le taux de complication.<br />

La multiplicité des affections traitées ainsi que les différents traitements chirurgicaux<br />

qui ont été réalisés, conjointement à une OUPDBO, sont des limitations importantes<br />

au regard de l’évaluation clinique post-opératoire. Néanmoins, dans le groupe<br />

d’animaux traités par OUPBDO seule, l’amélioration clinique est signifi cative et les<br />

caractéristiques de coupe restent relativement constantes. D’autres études seraient<br />

nécessaires pour évaluer l’impact des caractéristiques d’ostéotomie, du poids et du<br />

niveau d’activité du patient sur le taux de complication.<br />

Les mesures tomodensitométriques dans le plan transversal démontrent une rotation<br />

anti-horaire du PCM autour de l’épiphyse radiale, associée à une translation<br />

médiale de l’about ulnaire proximal. Aucune modifi cation signifi cative n’a été<br />

mesurée dans le plan sagittal.<br />

En conclusion, les chiens traités par OUPDBO boitent signifi cativement moins<br />

4 mois après la chirurgie qu’avant. L’étude tomodensitométrique démontre un mouvement<br />

dans le plan transversal uniquement de l’about ulnaire proximal. D’autres<br />

études sont nécessaires pour évaluer l’effet d’une OUPDBO dans les 3 dimensions.<br />

Bibliographie<br />

1- Fitzpatrick N. and Yeadon R., Working Algorithm for Treatment Decision Making<br />

for Developmental Disease of the Medial Compartment of the Elbow in Dogs,<br />

Veterinary Surgery, 2009 ; 38 : 285 – 300<br />

2- Holsworth IG, Wisner ER, Scherrer WE, Filipowitz D, Kass PH, Pooya H, Larson<br />

RF, Schulz KS, Accuracy of Computerized Tomographic Evaluation of Canine<br />

Radio-Ulnar Incongruence In Vitro, Veterinary Surgery, 2005 ; 34 (2) : 108-113.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Echec de prothèse synthétique extra capsulaire dans le<br />

traitement d’une rupture de ligament croisé crânial chez le<br />

chien et révision par ostéotomie de nivellement du plateau<br />

tibial : 59 cas<br />

A. CARON, N. FITZPATRICK<br />

Fitzpatrick Referrals Ltd. - GU7 2QQ GODALMING - UNITED KINGDOM<br />

De nombreuses techniques chirurgicales ont été décrites dans le traitement de la<br />

rupture du ligament croisé crânial (RLCCr) chez le chien. La supériorité d’une technique<br />

n’a jamais été démontrée. Une prothèse synthétique extra-capsulaire (PSEc)<br />

ou une ostéotomie de nivellement du plateau tibial (TPLO) sont probablement les<br />

techniques les plus courantes. La rupture prosthétique ou la persistance d’une laxité<br />

sont des complications majeures possibles d’une PSEc. L’objectif de notre étude est<br />

de présenter une série de chiens traités par PSEc pour RLCCr puis par TPLO en<br />

raison d’une évolution clinique non satisfaisante.<br />

Les chiens ayant subi une révision de PSEc par TPLO, par un même chirurgien, de<br />

2003 à 2010 ont été inclus. Les données cliniques, et radiographiques préopératoires<br />

ainsi que lors des suivis cliniques, les lésions intra-articulaires observées lors<br />

de la chirurgie, les complications et les scores de boiterie (0-10) lors des différents<br />

examens ont été notées. Une comparaison est effectuée avec la population canine


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

ayant subi une TPLO comme premier traitement chirurgical d’une RLCCr, par le<br />

même chirurgien (population contrôle).<br />

59 cas (56 chiens) ont été inclus. Le poids moyen était de 32.3±16,7kg. L’âge<br />

moyen était de 72±39 mois. La durée moyenne entre les deux chirurgies était<br />

de 20±30 mois. La première technique chirurgicale employée était une prothèse<br />

fabello-tibiale latérale (n = 57), une Tight Rope (n = 1) ou l’association de prothèses<br />

fabello-tibiales latérales et médiales (n = 1). Tous les chiens avaient subi<br />

une arthrotomie lors de la première intervention. La pente tibiale moyenne était<br />

de 27±6° pré-opérativement et 7±3° post-opérativement. L’arthrotomie médiale<br />

a révélé 5 ruptures partielles et 53 ruptures complètes du ligament croisé crânial.<br />

70 % des ménisques médiaux (40/57) étaient lésionnels. Vingt-sept méniscectomies<br />

médiales, partielles ou complètes ainsi que 30 relâchements du ménisque médial<br />

ont été effectués. Une boiterie était observée chez 20 % (12/59) des chiens<br />

6 semaines après l’intervention. Le score moyen de boiterie était de 2,1±2,3,<br />

0,6±1,2 et 0,4±1, respectivement 2 semaines après la chirurgie, 6 semaines après<br />

la chirurgie et lors du dernier examen. La durée moyenne de suivi clinique était<br />

de 23±35 semaines. Des complications ont été enregistrées pour 19 % (11/59)<br />

des articulations traitées : infection (n = 11), lésion méniscale (n = 1), luxation de<br />

patelle (n = 1), sérome (n = 1), infl ammation du ligament tibio-patellaire (n = 1)<br />

et avulsion de crête tibiale (n = 1). Une seconde intervention chirurgicale a été<br />

nécessaire pour gérer 38 % (5/13) des complications : retrait de plaque (n = 4),<br />

relâchement méniscal (n = 1) et correction de luxation de patelle (n = 1).<br />

La comparaison avec la population contrôle démontre des caractéristiques intrinsèques<br />

(poids, âge, et pentes tibiales moyens) sensiblement identiques. Seuls<br />

l’occurrence des lésions méniscales et le score de boiterie 2 semaines après la<br />

chirurgie étaient statistiquement différents entre les 2 groupes. Un taux de lésions<br />

méniscales environ 2 fois plus élevé que celui de la population contrôle (36 %,<br />

436/1226) a été constaté lors des chirurgies de révision. La persistance d’une instabilité<br />

du grasset et la surcharge mécanique prolongée du ménisque médial pourraient<br />

expliquer cette différence. Cependant, l’effet direct de la première chirurgie<br />

(lésion liée à la technique, à l’arthrotomie) n’a pas pu être directement évalué. Le<br />

taux de complications post-opératoires n’était pas statistiquement différent entre les<br />

2 groupes et la répartition des différents types de complications semblait similaire<br />

hormis le taux de lésions méniscales différées, plus élevé lors de TPLO en première<br />

intention. La raison de cette différence réside probablement dans le pourcentage<br />

élevé de méniscectomies réalisées lors d’une chirurgie de révision, lié au taux élevé<br />

de lésions méniscales. Dans le groupe des chiens ayant subi une révision, il est<br />

intéressant de noter qu’une bactérie multi-résistante a été identifi ée dans 100 %<br />

des cas de culture positive alors que ce taux était seulement de 43 % dans la population<br />

contrôle. Enfi n, une limitation majeure de notre étude est la réduction de la<br />

durée de suivi à moyen terme. Il serait en effet intéressant de comparer le degré de<br />

boiterie ainsi que l’évolution arthrosique à long terme.<br />

En conclusion, notre étude prouve que, à moyen terme, le pronostic fonctionnel<br />

d’un animal subissant une TPLO après l’échec d’une PSEc reste satisfaisant et comparable<br />

à celui de chiens opérés par TPLO en première intention. En revanche, le<br />

taux sensiblement plus élevé de lésions méniscales documente la nécessité d’une<br />

étude évaluant le degré d’arthrose et de boiterie à long terme. Enfi n, la forte<br />

proportion de bactéries multi résistantes détectées après une chirurgie de révision<br />

invite à redoubler de vigilance lors de TPLO réalisée en seconde intention.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Intérêt du traitement chirurgical des luxations coxofémorales<br />

cranio-dorsales traumatiques : une étude<br />

rétrospective à propos de 71 chiens et 9 chats<br />

I. IRUBETAGOYENA 1 , J. TROUILLET 2 , A. AUTEFAGE 1 , E. ASIMUS 1<br />

1. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse - 31076<br />

TOULOUSE<br />

2. Clinique Vétérinaire de Lameilhé - 81100 CASTRES<br />

La luxation coxo-fémorale est une affection fréquemment rencontrée chez les chiens<br />

et les chats (40 à 90 % des luxations). La grande majorité (85 à 90 %) des luxations<br />

est cranio-dorsales.<br />

Le traitement à envisager en première intention est, d’après les ouvrages de référence,<br />

la réduction orthopédique. Si ce traitement est un échec, si le délai séparant<br />

le traumatisme et le traitement est supérieur à 5 jours ou en présence d’une affection<br />

orthopédique concomitante, un traitement chirurgical est envisagé. Suite au<br />

nettoyage de l’acétabulum, la luxation est réduite, une capsulorraphie est réalisée.<br />

Si elle est insuffi sante, une technique additionnelle de stabilisation intra- ou extraarticulaire<br />

est réalisée.<br />

• 37 •<br />

Matériel et méthode<br />

Cette étude rétrospective compare deux populations de chiens et de chats ayant<br />

consulté au sein des cliniques de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse et de<br />

la clinique vétérinaire de Lameilhé pour le traitement d’une luxation coxo-fémorale<br />

traumatique entre 1992 et 2002.<br />

La première population de 29 chiens et 4 chats a été traitée à l’aide d’une technique<br />

de réduction orthopédique. La seconde de.42 chiens et 5 chats a été traitée<br />

à l’aide d’une technique originale de prothèse de capsule Pour chacune des deux<br />

populations, des suivis cliniques, radiographiques et par questionnaires envoyés<br />

aux propriétaires ont été effectués. Les résultats ont été comparés statistiquement à<br />

l’aide du test exact de Fisher au seuil de signifi cativité de 5 %.<br />

Résultats<br />

Les populations 1 et 2 étaient très comparables : respectivement, le poids moyen<br />

des animaux rencontrés était de 22 kg contre 17,5 kg, l’âge moyen était de 6 ans<br />

contre 5,1 ans. Dans les deux populations, les luxations cranio-latérales étaient<br />

majoritaires (100 % et 91 %).<br />

Les hanches pour lesquelles un traitement orthopédique a été mis en œuvre sont<br />

des hanches dites saines traitées moins de 4 jours après le traumatisme. Celles<br />

ayant été traitées chirurgicalement présentaient des lésions associées ou avaient<br />

déjà subi des tentatives de traitement. La durée moyenne entre la survenue du<br />

traumatisme et le traitement est dans la population 2 de 22 jours.<br />

Dans la population 1, la médiane de temps de suivi est de 40 mois post-opératoire<br />

pour les suivis cliniques, radiographiques et par questionnaire aux propriétaires<br />

alors qu’elle est de 16 mois dans la population 2.<br />

Les résultats cliniques ont été jugés bon dans 72,5 % des cas dans la population<br />

1 et 88 % dans la population 2 et les résultats obtenus par questionnaire montrent<br />

des résultats bons dans 83 % dans la population 1 et 100 % dans la population 2.<br />

Ces résultats ne sont pas signifi cativement différents.<br />

Les suivis radiographiques ont révélé, dans la population 1, un taux de reluxation<br />

de 18,5 %, et, hors hanche reluxée, une progression de l’arthrose dans 50 % des<br />

cas et une lyse de la tête fémorale dans 40 % des cas dont 33 % de lyse mineure à<br />

moyenne et 67 % de lyse sévère à totale. Dans la population 2, le taux de reluxation<br />

était de 3,5 %, et, hors hanche reluxée, une progression de l’arthrose était<br />

présente dans 14 % des cas, et une lyse de la tête fémorale était notée dans 67 %<br />

des cas dont 80 % étaient mineure à moyenne et 20 % sévère à totale.<br />

Ces taux de développement arthrosique et les types de lyse fémorale sont signifi cativement<br />

différents entre les 2 populations de chiens. Les animaux de la population<br />

1 ont des développements arthrosiques qui sont signifi cativement plus importants<br />

que les animaux de la population 2 et la lyse des têtes fémorales des animaux de<br />

la population 1 est signifi cativement plus sévère.<br />

Discussion<br />

Les luxations coxo-fémorales sont des affections fréquemment décrites en médecine<br />

vétérinaire. Les populations rencontrées dans notre étude correspondent à celles<br />

décrites dans la littérature : un jeune chien mâle, pesant entre 15 et 25 kg et présentant<br />

dans 90 à 96 % des cas, une luxation coxo-fémorale crâniale.<br />

Les luxations qui ont été traitées de manière orthopédique concernaient des<br />

hanches normales avant le traumatisme et le traitement a été réalisé peu de temps<br />

après l’accident. Au contraire, dans le groupe de luxations traitées chirurgicalement,<br />

les chiens avaient soit des lésions associées, soit étaient présentés après<br />

échec d’un traitement orthopédique. Ce biais de recrutement était responsable de<br />

conditions nettement plus défavorables pour la population 2.<br />

Malgré cela et contrairement aux données de la littérature, cette étude montre que<br />

les résultats du traitement chirurgical des luxations coxo-fémorales sont meilleurs<br />

que ceux du traitement orthopédique.<br />

Les récidives de luxation sont de 18,5 % pour le traitement orthopédique et de<br />

3,5 % pour le traitement chirurgical. Les taux de nécrose sévère de la tête fémorale<br />

sont plus importants pour les hanches réduites de façon orthopédique (27 %)<br />

et ce, malgré des hanches initialement « saines » que pour les hanches traitées<br />

chirurgicalement (14 %).<br />

Conclusion<br />

Cette étude a montré que les luxations coxo-fémorales traumatiques réduites de<br />

manière chirurgicale sont moins à même que celles traitées de façon orthopédique<br />

de récidiver, de développer de l’arthrose et des nécroses sévères de la tête du<br />

fémur sur du long terme.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Comparaison des propriétés mécaniques en fl exion 4 points<br />

des plaques vissées pour vis de 3,5 et 4,5 mm<br />

M. VERSET, S. PALIERNE, P. MEYNAUD, D. MATHON,<br />

E. ASIMUS, A. AUTEFAGE<br />

Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse -<br />

31076 TOULOUSE<br />

Différentes générations de plaques, depuis les plaques à compression dynamique<br />

(DCP) jusqu’aux plus récentes plaques de compression à verrouillage (LCP), sont<br />

utilisées pour le traitement des fractures.<br />

Le choix du type et de la taille d’une plaque dépend notamment des attentes du<br />

chirurgien concernant la performance des propriétés mécaniques de cet implant.<br />

Ce dernier doit être capable de résister, entre autres, aux forces de fl exion appliquées<br />

sur l’os le temps de la consolidation osseuse. Les forces de fl exion sont les<br />

principales forces s’appliquant sur un foyer de fracture.<br />

Matériel et méthodes<br />

Différentes plaques en acier chirurgical, de longueurs proches, ont été testées en<br />

fl exion 4 points (une plaque de chaque taille et type).<br />

La sollicitation, effectuée à la vitesse de 1 mm/mn avec une limite de déplacement<br />

de 1 mm, a été obtenue grâce à une machine de test MTS 10/MH®. La force<br />

exercée et la fl èche ont été mesurées à une fréquence de 10 Hz. La distance entre<br />

appuis extérieurs était de 70 mm et la distance entre appuis intérieurs et extérieurs<br />

était de 15 mm.<br />

La raideur en fl exion (EI) a été calculée à partir de la courbe représentant la force<br />

en fonction de la fl èche, pour chaque essai.<br />

Résultats<br />

Type de plaque<br />

Longueur<br />

(mm)<br />

Largeur<br />

(mm)<br />

Epaisseur<br />

(mm)<br />

Raideur<br />

en fl exion<br />

(N. m²)<br />

DCP 3,5 12 trous 146 10 3 2,26<br />

DCP 3,5 large12 trous 146 12 3,6 4,55<br />

DCP 4,5 9 trous 151 12 3,6 3,95<br />

DCP 4,5 large 9 trous 151 16 4,5 7,59<br />

LCP 3,5 11 trous 146 11 3,4 1,86<br />

LCP 3,5 large 11 trous 150 13,5 4,2 5,15<br />

LCP 4,5 5 trous 90 13,5 4,6 4,36<br />

LCP 4,5 large 7 trous 126 17,5 5,2 7,45<br />

LCP 5,5 large 10 trous 179 17,5 6,0 10,63<br />

Tableau : caractéristiques géométriques et mécaniques (raideur en fl exion 4 points)<br />

des plaques DCP et LCP 3,5, 3,5 large, 4,5, 4,5 large et 5,5 large (SYNTHES,<br />

Etupes, France)<br />

Les plaques LCP et DCP 3,5 présentent la raideur en fl exion la plus faible, suivies<br />

des plaques DCP et LCP 4,5, puis les plaques DCP et LCP 3,5 larges, puis les<br />

plaques LCP et DCP 4,5 larges. La plaque la plus raide en fl exion est la plaque<br />

large pour vis de 5,5 mm.<br />

Discussion<br />

Les plaques DCP larges et LCP larges présentent une raideur en fl exion respectivement<br />

supérieure aux plaques DCP et LCP d’environ 100 % et 71 à 177 %.<br />

Les plaques LCP présentent une raideur en fl exion très proche des plaques DCP<br />

pour un même diamètre de vis, malgré une épaisseur et une largeur toujours supérieure<br />

à celles des plaques DCP.<br />

La présence d’un relief inférieur et de trous de vis dits “combinés” dans le cas des<br />

plaques LCP modifi e la géométrie globale de l’implant et la quantité de matière par<br />

unité de longueur par rapport aux DCP.<br />

De ce fait, le fabricant a augmenté les dimensions des plaques LCP par rapport<br />

aux DCP pour un même diamètre de vis, afi n de conserver une raideur en fl exion<br />

similaire.<br />

Il peut paraître surprenant, en première approche, que les plaques 3,5 larges<br />

soient plus raides que les plaques 4,5. Cela est probablement dû à la taille supérieure<br />

des trous de vis de 4,5 mm, d’où une quantité inférieure de matière par unité<br />

de longueur pour les plaques 4,5, alors que leurs dimensions sont assez proches<br />

de celles des plaques 3,5 larges.<br />

Différentes limites de l’étude peuvent être évoquées. Chaque test a été effectué sur<br />

une seule plaque de chaque taille et de chaque type. Cependant, les procédés de<br />

fabrication des plaques sont très contrôlés et les différences de propriétés mécaniques<br />

entre les plaques de même taille et de même type sont minimes.<br />

Seules les propriétés en fl exion ont été étudiées, pour prendre en considération les<br />

forces les plus importantes qui s’exercent sur un foyer de fracture.<br />

• 38 •<br />

Les plaques à compression dynamique à contact limité (LC-DCP) ont été exclues de<br />

l’étude, de même que les plaques en titane.<br />

Le sujet est limité aux plaques seules, sans leur ancrage sur l’os grâce aux vis.<br />

Or cet élément possède une grande infl uence sur la stabilité du foyer de fracture.<br />

Conclusion<br />

L’intérêt de notre étude est de fournir une vision globale des propriétés mécaniques<br />

comparées des différents implants pour traiter les fractures sur des chiens de<br />

grande taille. Cela permet de guider le choix de l’implant le plus adapté.<br />

Les plaques LCP présentent des propriétés mécaniques en fl exion très proches des<br />

plaques DCP, pour un même diamètre de vis.<br />

Le chirurgien vétérinaire ne doit pas hésiter à faire appel aux plaques larges qui<br />

permettent de doubler voire quasiment tripler la raideur en fl exion par rapport aux<br />

plaques standards, pour un même diamètre de vis.<br />

Enfi n, le chirurgien peut tirer avantage du fait que les plaques 3,5 larges présentent<br />

une raideur en fl exion supérieure aux plaques 4,5, pour peu que le diamètre<br />

inférieur des vis de 3,5 mm convienne à l’ostéosynthèse recherchée.<br />

Références bibliographiques :<br />

DeTora M., Kraus K. Mechanical Testing of 3.5 mm Locking and non-Locking Bone<br />

Plates. Vet Comp Orthop Traumatol. 2008 ; 21 (4) : 318–322.<br />

Zahn K., Frei R., Wunderle D., Linke B., Schwieger K., Gueorguiev B., Pohler O.,<br />

Matis U. Mechanical Properties of 18 Different AO Bone Plates and the Clamp-<br />

Rod Internal Fixation System Tested on a Gap Model Construct. Vet Comp Orthop<br />

Traumatol. 2008 ; 21 (3) : 185-194.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Posters<br />

Correction chirurgicale d’un pes varus chez un Teckel par<br />

ostéotomie médiale en coin ouvert et fi xation par plaque<br />

LCP en T associé à un dépôt de substitut osseux<br />

S. GIBERT1,2 , T. CACHON2 1. Unité de soins intensifs, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

2. Unité de chirurgie, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

Le pes varus est une déformation du membre pelvien survenant au cours de la croissance<br />

caractérisée par une rotation interne de l’extrémité distale du tibia. Cette<br />

déformation est causée par une fermeture asymétrique du cartilage de croissance<br />

distal du tibia. Le plus souvent aucun antécédent de trauma n’est rapporté.<br />

Historique<br />

Un Teckel mâle de 6 mois est référé à la consultation de chirurgie pour une boiterie<br />

et une déformation du membre pelvien droit évoluant depuis 1 mois. Un traitement<br />

anti-infl ammatoire 2 semaines auparavant avait permis une discrète amélioration<br />

de la boiterie.<br />

Examen clinique<br />

Une boiterie discrète du membre pelvien droit est notée. Ce dernier apparaît<br />

arqué. Le tibia apparaît déformé dans sa partie distale en varus : un varus du<br />

tarse est présent. La patella présente une luxation latérale de grade I. Le membre<br />

controlatéral est normal.<br />

Examens complémentaires<br />

Des clichés radiographiques orthogonaux des deux membres pelviens sont réalisés.<br />

Une déviation en varus du tarse droit est observée. L’épiphyse distale du tibia<br />

est déviée médialement et une sclérose de la malléole médiale est observée. Une<br />

interruption de la partie médiale du cartilage de croissance est notée. Le tibia droit<br />

apparaît raccourci de 13 mm. Après détermination de l’orientation des articulations<br />

tibiales proximales et distales, les angles mécaniques médiaux proximaux<br />

(mMPTA) et distaux (mMDTA) des tibias sont calculés : respectivement 90° et 65°<br />

pour le tibia déformé et 91° et 92° pour le tibia normal. Le Centre de Rotation<br />

et d’Angulation (CORA) est identifi é et est situé 4 mm au-dessus de l’articulation<br />

tarsale.<br />

Intervention chirurgicale<br />

Une ostéotomie médiale en coin ouverte est planifi ée pour corriger la déformation.<br />

Après un abord médial du tibia droit, une ostéotomie distale parallèle à la surface<br />

articulaire du tarse est réalisée, 0,6 mm au-dessus du CORA afi n de permettre la<br />

fi xation de la plaque dans le fragment distal. Un coin d’ostéotomie est ouvert par


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

angulation latérale du segment distal jusqu’à réalignement du tarse. Une plaque<br />

LCP en T pour vis de 2 mm est alors mise en place : 2 vis dans le segment distal<br />

et 3 dans le segment proximal. Compte tenu du contournement important de la<br />

plaque, les vis distales ne peuvent être verrouillées. Une greffe de substitut osseux<br />

(triphosphate de calcium et hydroxyapatite) est déposée dans l’espace créé.<br />

Les clichés postopératoires montrent un réalignement du tarse et un positionnement<br />

des implants satisfaisants malgré une fracture distale de la fi bula. Les mPTA et<br />

mDTA du membre opéré sont calculés et mesurent respectivement 93° et 87°, la<br />

longueur du tibia opéré est identique à celle du tibia normal.<br />

Un bandage de type Robert-Jones avec attelle est laissé en place pendant 3 semaines.<br />

Des anti-infl ammatoires sont administrés pendant une semaine. Après un<br />

repos strict de 12 semaines, une cicatrisation osseuse complète est constatée. Le<br />

membre opéré présente un alignement normal, aucune boiterie ne persiste et la<br />

patella est stable.<br />

Discussion<br />

Le pes varus, affection orthopédique semblant présenter un caractère héréditaire<br />

chez le Teckel, a été pour la premièrement fois décrit par Johnson et al. Cette<br />

déformation a été initialement corrigée avec succès chez 5 Teckel par la mise<br />

en place de fi xateurs externes types II modifi és. La mise en place de fi xateurs<br />

externes est relativement aisée et permet une correction facile des déformations<br />

dans les 3 plans. Cependant la fi xation de broches dans des fragments osseux<br />

de petite taille après ostéotomie peut se révéler très complexe. Dans notre cas<br />

une fi xation interne a été choisie, cela a permis d’alléger les soins et de limiter les<br />

risques infectieux postopératoires. Lors de la réalisation de l’ostéotomie du tibia,<br />

la fi bula doit être épargnée, celle-ci ayant un rôle de tuteur lors de la cicatrisation<br />

osseuse. La diffi culté principale au cours de la chirurgie est le maintien de l’angle<br />

ouvert d’ostéotomie souhaité jusqu’à stabilisation par la plaque d’ostéosynthèse.<br />

Malheureusement le contournement important de la plaque LCP en T dans sa partie<br />

distale n’a pas permis la mise en place de vis verrouillées qui auraient apporté une<br />

stabilité supplémentaire au montage. La fracture de la fi bula au cours de la chirurgie<br />

et l’impossibilité de mise en place de vis verrouillées rendent le montage fragile<br />

préconisant une immobilisation du membre sous bandage avec attelle. Une greffe<br />

d’os spongieux est habituellement utilisée pour le comblement d’un défi cit osseux<br />

important. Ici l’utilisation d’un substitut osseux d’os cortical s’est révélé effi cace afi n<br />

d’accélérer la cicatrisation osseuse et a permis de diminuer le temps opératoire en<br />

évitant le prélèvement d’os spongieux autologue. Malgré une sous correction de<br />

5° par rapport au membre sain, un excellent résultat fonctionnel a été obtenu en<br />

accord avec les résultats obtenus par Radasch et al.<br />

Bibliographie :<br />

Johnson S.G et al. Corrective osteotomy for pes varus in the dachshund. Vet Surg<br />

1989, 18(5):373-9<br />

Radasch R.M et al. Pes varus correction in Dachshunds using a hybrid external<br />

fi xator. Vet Surg 2008, 37(1):71-81<br />

Izumisawa Y et al. Axial correction of pes varus by transverse-opening wedge<br />

osteotomy and T-plate fi xation with beta-tricalcium phophate (beta-TCP) transplantation<br />

in dachshunds. J Vet Med Sci 2005, 67(4):437-40<br />

Paley D. Osteotomy concepts and frontal plane realignment : principles of deformity<br />

correction. Springer-Verlagg, Berlin. 2002, 99 pages<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

A propos d’un cas d’ostéochondrite disséquante du grasset<br />

chez un Labrador du retriever<br />

L. LARGUIER, N. JARDEL<br />

Clinique vétérinaire Benjamin Franklin - 56400 BRECH<br />

Un Labrador du Retriever est référé en consultation pour une boiterie chronique<br />

– gonfl ement médial du grasset droit et forte suspicion de rupture partielle du<br />

ligament croisé antérieur. Une radiographie permet de visualiser une lésion caractéristique<br />

d’une ostéochondrite disséquante du condyle latéral du grasset droit.<br />

La lésion est traitée sous arthroscopie à l’aide d’une fraise à main. Ce traitement<br />

précoce doit permettre de limiter au mieux l’évolution arthrosique de l’articulation.<br />

Introduction<br />

L’Ostéochondrite disséquante est une lésion bien décrite chez les chiens de grande<br />

race. Elle correspond au stade de synovite et de formation d’un volet cartilagineux<br />

dans l’articulation incriminée. Sa détection doit être précoce afi n de mettre en<br />

place un traitement chirurgical (accompagné d’un traitement médical) qui permettra<br />

la cicatrisation de la lésion cartilagineuse par un curetage jusqu’à l’os souschondral<br />

et de limiter au maximum l’évolution de l’arthrose.<br />

• 39 •<br />

Ce cas clinique permet d’aborder plusieurs points intéressants dans la gestion de<br />

ce type de pathologie :<br />

- La rupture du ligament croisé antérieur est peu fréquente chez les très jeunes<br />

animaux, il faut rechercher d’autres causes de boiterie, le gonfl ement médial du<br />

grasset est un signe de souffrance articulaire non spécifi que d’une rupture du ligament<br />

croisé,<br />

- L’examen radiographique peut être décevant, la position de l’animal et le réglage<br />

des constantes sont très importants,<br />

- L’arthroscopie est une méthode peu invasive qui convient bien au traitement de<br />

ce type de lésion.<br />

- La gestion de ce type de lésion doit être également hygiénique et médical.<br />

Cas clinique<br />

Anamnèse<br />

Thao est un Labrador du Retriever de 6 mois qui boite du postérieur droit depuis<br />

plusieurs semaines. Cette boiterie est apparue selon le propriétaire après une<br />

phase de jeu intense. Thao a été anesthésié, radiographié et manipulé. Une instabilité<br />

légère du grasset, un gonfl ement médial de l’articulation et une arthrose<br />

débutante visible à la radiographie oriente le diagnostic vers une rupture partielle<br />

du ligament croisé.<br />

Examen clinique<br />

L’examen général est normal quoique agité.<br />

L’examen à distance permet d’observer les éléments suivants :<br />

- le membre droit est porté en rotation externe,<br />

- il y a un appui moins important à droite.<br />

L’examen dynamique nous renseigne :<br />

- l’animal se déplace avec une claudication accentuée après l’effort.<br />

L’examen rapproché permet d’observer les éléments suivants :<br />

- Palpation : le grasset est gonfl é et chaud, légère amyotrophie de la cuisse,<br />

- Pression : la zone gonfl ée est non douloureuse,<br />

- Manipulation : le signe du tiroir est négatif (confi rmé sous anesthésie générale).<br />

Examen complémentaire<br />

On procède à un examen radiographique sous anesthésie générale en réalisant 2<br />

clichés face et profi l du postérieur droit et du postérieur gauche (photo 1- incidence<br />

médiolatérale et incidence caudocraniale du grasset).<br />

Les premiers clichés sont décevants et il faut faire varier le contraste afi n de pouvoir<br />

observer une lésion signifi cative sur le cliché en incidence caudocraniale du<br />

grasset : une image en « coup d’ongle » et une petite souris articulaire dans le<br />

cul-de-sac articulaire caudal.<br />

Diagnostic<br />

Il s’agit d’une ostéochondrite disséquante de la partie médiale du condyle latéral<br />

du grasset droit ;<br />

Traitement<br />

Thao est prémédiqué avec de l’acépromazine (0,1 mL/10 kg) et du sulfate de morphine<br />

(10 mg pour 20 kg), induit au thiopental (1 mL/5 kg), intubé et l’anesthésie<br />

est entretenue grâce à de l’isofl urane. L’antibioprophylaxie consiste en une injection<br />

IV unique de céfalexine à 15 mg/kg. L’analgésie est renforcée par l’injection<br />

en fi n d’intervention de xylocaïne en intra-articulaire.<br />

La lésion est traitée par arthroscopie (optique 2,7 mm 30°). Après une exploration<br />

la plus large possible des différents compartiments articulaires, la lésion est curetée<br />

à l’aide d’une fraise à main (instrument DMV Van Ryssen – DMV Van Bree) et les<br />

débris sont éliminés par le port instrumental de grande taille. (Photo 2 –visualisation<br />

de la lésion – curetage à l’aide d’une fraise à main – aspect de la lésion après<br />

le curetage).<br />

La souris articulaire n’a pas été retirée car sa position est trop diffi cilement accessible.<br />

L’animal est rendu à ses propriétaires avec un pansement compressif léger (72 h),<br />

un traitement médical simple (carprodyl 4 mg/kg une fois par jour pendant 3 semaines)<br />

et des consignes strictes postopératoires : claustration 1 mois puis reprise<br />

progressive de l’exercice pendant 3 mois.<br />

Résultat et suivi à 6 mois<br />

Les propriétaires jugent le résultat satisfaisant, leur animal n’a plus de traitement<br />

anti-infl ammatoire, des mouvements harmonieux à toutes les allures malgré une<br />

déviation externe légère du postérieur traité.<br />

Le grasset est peu gonfl é, non douloureux et les angulations à la fl exion-extension<br />

sont correctes.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Discussion<br />

Lors de diagnostic diffi cile sur une arthropathie chronique (signe du tiroir négatif,<br />

radiographies ne permettant pas de conclure, ponction de liquide synovial non<br />

spécifi que), l’arthroscopie est un moyen effi cace d’exploration de l’articulation<br />

(états des ligaments, infl ammation de la capsule, lésions du cartilage, lésions et<br />

usure des ménisques) et une méthode effi cace de cure chirurgicale dans la « foulée<br />

».<br />

Si cette technique, dans cette articulation, peut être diffi cile à réaliser sur des<br />

chiens de petites tailles (inférieur à 20 kg), elle permet en revanche sur des chiens<br />

plus gros et avec un peu d’expérience une exploration complète et précise de tous<br />

les compartiments et de toutes les structures anatomiques.<br />

Il a été démontré son effi cacité par rapport à l’arthrotomie (plus invasive et traumatisante),<br />

l’arthrographie (peu utilisée en médecine vétérinaire), l’échographie<br />

(opérateur dépendante), le scanner (peu utilisé) et enfi n l’IRM (très bonne technique<br />

dans le diagnostic des affections ménisco-ligamentaires mais encore très peu développée<br />

en médecine vétérinaire).<br />

Conclusion<br />

L’arthroscopie permet un visuel précis et complet des articulations dans un premier<br />

temps : c’est un examen complémentaire de 2e intention précieux. Elle permet de<br />

traiter la lésion décelée directement après l’exploration : nettoyage articulaire, cure<br />

chirurgicale des pathologies méniscales, curetage des lésions cartilagineuses…<br />

Dans ce cas, elle a permis un traitement non invasif et donc moins douloureux<br />

d’une lésion d’ostéochondrite disséquante. L’animal a pu rependre une activité très<br />

rapidement après une hospitalisation courte.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Correction par un fi xateur externe circulaire articulé<br />

d’une déformation complexe associée à un raccourcissement<br />

osseux de l’avant-bras chez un chiot<br />

F. MEIGE<br />

Clinique vétérinaire Occitanie - 31200 TOULOUSE<br />

Anamnèse<br />

Une chienne Labrador croisée de 4 mois est référée suite à une déviation axiale<br />

et un raccourcissement du radius-ulna droit. Cette déformation, présente depuis<br />

l’acquisition à l’âge de 2 mois, s’aggrave malgré la réalisation d’une ostectomie<br />

ulnaire il y a 1 mois.<br />

Examen orthopédique<br />

A l’examen orthopédique, on note une déformation crâniale de l’extrémité distale<br />

de l’avant-bras droit associée à une rotation interne de la main et un important<br />

raccourcissement du membre concerné.<br />

Examen radiographique<br />

L’examen radiographique montre une sévère déformation du radius. L’extrémité<br />

distale du radius montre une forte incurvation médiale. On note une rotation<br />

axiale : lorsque le coude est de face, le carpe apparaît de profi l. Un raccourcissement<br />

du segment osseux radius-ulna droit d’environ 4 cm par rapport au segment<br />

osseux contro-latéral est observé. On note des remaniements sévères et asymétriques<br />

au niveau du cartilage de croissance distal du radius droit. L’hypothèse<br />

d’une fermeture médiale du cartilage de croissance distal du radius lié à un ancien<br />

traumatisme est la plus probable.<br />

Traitement<br />

En accord avec les propriétaires, il est donc décidé de réaliser une correction de<br />

la déformation et un allongement osseux par la technique d’ilizarov dans le but<br />

de réduire le défi cit de longueur à 10 % maximum de la longueur du segment<br />

osseux adulte (sachant qu’un chien tolère cliniquement un raccourcissement de<br />

10 à 20 % du membre). Pour ce faire, un fi xateur externe circulaire articulé est<br />

mis en place sur le radius et autour de la déformation. La barre fi letée articulée<br />

(= « moteur » angulaire) est positionnée en regard de la surface concave de<br />

déformation axiale. Une ostéotomie distale du radius est effectuée par un abord<br />

chirurgical à minima. Le défaut de rotation de la déformation osseuse est corrigé<br />

en per-opératoire. La correction angulaire (permise grâce au moteur angulaire)<br />

est débuté au 5e jour post-opératoire à un rythme de 1 mm par jour sur la zone<br />

interfragmentaire convexe, et de 2 mm par jour sur la zone interfragmentaire<br />

concave. L’axe osseux est ainsi rétabli au 10e jour post-opératoire. L’allongement<br />

osseux axial lui est réalisé à partir du 10e jour post-opératoire et pendant 27 jours.<br />

• 40 •<br />

Le rythme de la distraction osseuse s’effectue entre 1 et 1,5 mm par jour. Le fi xateur<br />

externe est retiré 15 jours après la fi n d’allongement. Les radiographies de contrôle<br />

montrent une union osseuse du site de distraction. L’axe osseux de l’avant-bras est<br />

rétabli. En fi n de croissance, la longueur du radius opéré par rapport au membre<br />

controlatéral présente un défi cit inférieur à 10 %.<br />

Discussion<br />

La fermeture partielle ou asymétrique du cartilage de croissance distal du radius<br />

chez le très jeune chiot provoque une déformation et un raccourcissement de<br />

l’avant-bras souvent très sévères si aucun traitement n’est mis en place. L’ostéogénèse<br />

par distraction est une technique qui a été développé par Ilizarov. Cette<br />

technique fait appel à des fi xateurs externes circulaires qui permettent de réaliser<br />

une distraction osseuse progressive. Cette distraction progressive est à l’origine de<br />

la formation d’un régénérat osseux intersegmentaire, et permet ainsi de réaliser un<br />

allongement osseux. Cette technique est employée afi n de corriger des déformations<br />

et des raccourcissements osseux. Lors de déformations axiales, l’utilisation<br />

d’un fi xateur externe circulaire classique (non angulé) nécessite de corriger l’angulation<br />

pendant l’intervention. Cette correction per-opératoire crée un gap osseux<br />

plus ou moins grand selon l’importance de l’angulation initiale. Dans certains cas,<br />

cette correction angulaire per-opératoire peut provoquer une translation des segments<br />

osseux. Les fi xateurs externes circulaires articulés bien que plus complexes<br />

en apparence à mettre en œuvre permettent de réaliser une correction angulaire<br />

progressive tout en réalisant un allongement osseux. La distraction osseuse peut<br />

ainsi être débutée plutôt du fait de l’absence de gap initial entre les segments<br />

osseux, et évite les risques de translation des segments osseux.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Arthrodèse du carpe par plaque LCP verrouillée médiale<br />

seule ou combinée : présentation de 3 cas originaux<br />

B. PUCHEU<br />

Clinique vétérinaire Saint Maur - 59110 LA MADELEINE<br />

Les lésions sévères traumatiques ou dégénératives des carpes sont traitées par la<br />

réalisation d’une pan-arthrodèse. Cette dernière est classiquement réalisée par<br />

l’utilisation d’un fi xateur externe ou plus souvent d’une plaque, généralement placée<br />

sur la face de compression dorsale. Guerrero a également décrit la mise<br />

en place sur la face médiale du carpe qui présente des qualités biomécaniques<br />

intéressantes. Cette présentation illustre cette option chirurgicale à travers 3 cas<br />

originaux, deux cas de reprise chirurgicale et 1 cas de maladie dégénérative<br />

sévère du carpe, où une plaque verrouillée LCP médiale a été mise en place, seule<br />

ou combinée à une plaque dorsale.<br />

Historique et examen clinique<br />

Les deux premiers patients, A et B, de grande taille, sont présentés pour une boiterie<br />

du membre antérieur associée à une lésion sévère d’hyper-extension du carpe.<br />

Le troisième patient C, un jeune chien de taille moyenne, présente une boiterie du<br />

membre antérieur associée à des lésions dégénératives précoces sévères du carpe<br />

Démarche diagnostique<br />

Un examen clinique et un bilan radiographique complet des carpes est réalisé<br />

chez les 3 patients.<br />

Traitement<br />

Les patients A et B subissent dans un premier temps une pan-arthrodèse par plaque<br />

DCP 3.5 dorsale. Des contrôles cliniques et radiographiques révèlent une réaction<br />

périostée sévère en région distale chez le patient A, à l’origine d’une gêne fonctionnelle<br />

majeure imposant le retrait précoce des implants 5 mois post-opératoires.<br />

Suite à l’ablation du matériel opératoire et la reprise d’une activité physique soutenue,<br />

une récidive de l’instabilité est observée et impose une reprise chirurgicale<br />

pour la mise en place d’une plaque verrouillée LCP 3.5 médiale.<br />

Quatre mois post-opératoires le patient B est présentée pour une fracture d’implant<br />

et une récidive de l’instabilité. La plaque dorsale est remplacée par une plaque<br />

spéciale à arthrodèse du carpe (3.5/2.7) combinée à une plaque verrouillée LCP<br />

3.5 médiale<br />

Pour le patient C, compte tenu de son caractère très vif, un traitement par combinaison<br />

de deux plaques verrouillées LCP 2.7, l’une médiale et l’autre dorsale est<br />

décidé en première intention.<br />

Une cicatrisation osseuse radiographique satisfaisante associée à une récupération<br />

fonctionnelle complète est observée chez les 3 patients. Compte tenu de<br />

l’absence de gêne fonctionnelle et des antécédents cliniques, l’ablation du matériel<br />

opératoire n’est pas envisagée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Discussion<br />

D’un point de vue biomécanique, la face dorsale du carpe qui constitue sa face de<br />

compression est la moins adaptée à la mise en place d’une plaque d’arthrodèse.<br />

Elle reste cependant privilégiée pour des raisons anatomiques et plusieurs types<br />

d’implants ont été récemment développés afi n de limiter le risque de lâchage. Le<br />

choix de la face médiale présente un compromis biomécanique plus satisfaisant<br />

qui permet l’ancrage des vis dans plusieurs métacarpiens distalement et n’impose<br />

pas nécessairement l’amputation du doigt 1. Les caractéristiques techniques des<br />

plaques verrouillées LCP permettent d’augmenter la rigidité du montage en limitant<br />

le nombre de vis ce qui permet notamment la combinaison plus aisée de deux<br />

plaques, médiale et dorsale.<br />

Conclusion<br />

L’utilisation d’une plaque verrouillée LCP médiale, seule ou combinée à une plaque<br />

dorsale, semble constituer une alternative effi cace dans la réalisation des arthrodèses<br />

pan-carpiennes chez le chien.<br />

Bibliographie :<br />

1. CLARKE SP et al. Clinical evaluation of pancarpal arthrodesis using a castless<br />

plate in 11 dogs. Vet Surg 2009 ; 38 : 852-860<br />

2. DIAZ-BERTRANA MC et al. The stepped hybrid plate for carpal panarthrodesis :<br />

Part 1. VCOT 2009 ; 22 : 380-388.<br />

3. DIAZ-BERTRANA MC et al. The stepped hybrid plate for carpal panarthrodesis :<br />

Part 2. VCOT 2009 ; 22 : 389-397.<br />

4. GUERRERO TG et al. Medial plating for carpal arthrodesis. Vet Surg 2005 ;<br />

34 : 153-158.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

COMPORTEMENT<br />

Nuisances : Faire face à l’urgence<br />

C. BEATA<br />

DMV Comportementaliste DENVF, Dip. ECVBM-CA, Président du GECAF<br />

353 A, bd Grignan – F-83000 TOULON<br />

Pour beaucoup d’entre nos concitoyens, le chien est une source de plaisir toujours<br />

renouvelé. Pour d’autres, il n’est que source de nuisances et certains envisageraient<br />

sans déplaisir une vie privée de cet animal domestique.<br />

Défi nition<br />

Assez curieusement, les nuisances sont défi nies comme « tout facteur de la vie<br />

urbaine ou industrielle qui constitue une gêne, un préjudice, un danger pour la<br />

santé ou pour l’environnement ».<br />

Cela semble impliquer qu’il n’y a pas de nuisance rurale, ce qui nous laisse un<br />

peu perplexes…<br />

Les nuisances olfactives et visuelles constituées par la pollution canine ne seront<br />

pas non plus abordées. Si elles constituent un vrai problème de société, elles<br />

sortent du rôle de l’intervention urgente du vétérinaire. Notons que celui-ci a par<br />

ailleurs bien du mal à s’imposer comme interlocuteur valable dans ce domaine<br />

auprès des municipalités.<br />

Au-delà de cette réfl exion, la défi nition étroite devrait donc inclure ce qui gêne<br />

les autres et pas seulement le propriétaire. Une sociopathie avec chevauchement<br />

et marquage hiérarchique est un trouble du comportement ; si elle s’accompagne<br />

de vocalises furieuses en l’absence des propriétaires, cela devient en plus une<br />

nuisance. Mais nous savons que, dans sa pratique quotidienne, le vétérinaire est<br />

confronté à une notion d’urgence liée à des nuisances ressenties non seulement<br />

par les voisins ou le public mais aussi par les membres du groupe familial, certains<br />

étant moins tolérants que d’autres. L’agressivité, les vocalises, les destructions, et<br />

la malpropreté dans une moindre mesure mettent la vie du chien en danger. En<br />

faisant des conséquences de la pathologie comportementale, « une gêne, un préjudice<br />

ou un danger pour la santé ou pour l’environnement », les nuisances sont un<br />

facteur que le praticien doit savoir prendre en compte pour optimiser ses résultats.<br />

Elles sont à la fois la limite mais aussi une importante source de motivation.<br />

De cet exposé, nous exclurons tout ce qui concerne l’agressivité traitée par ailleurs,<br />

même si cela constitue sans doute la nuisance majeure ressentie par nos concitoyens<br />

et causée par les chiens.<br />

Alors, comment réagir face à cette « urgence » présentée ?<br />

• 41 •<br />

Comprendre les niveaux en jeu<br />

« Cette fois je n’en peux plus… », « Il m’a encore mangé les rideaux… », « J’ai<br />

reçu une lettre du syndic… »<br />

Ces entrées en matière classiques avertissent le praticien que l’état d’urgence a<br />

été décrété par le propriétaire. Pour ne pas risquer de se mettre en danger soit en<br />

faisant des promesses intenables, soit en se retrouvant dans l’impossibilité de faire<br />

notre métier, c’est-à-dire d’apporter à un animal en souffrance tous les soins correspondant<br />

à l’état de l’art, il est important d’avoir en tête une procédure standard.<br />

Le risque majeur consiste à ne pas réaliser que deux niveaux logiques se trouvent<br />

confrontés. Dans l’entame de la consultation, le propriétaire n’a pas en tête la<br />

santé ou le bien-être de son animal : c’est de lui dont il s’agit. Le praticien, lui, ne<br />

sait et ne peut que résoudre les problèmes de l’animal et s’il apporte la solution<br />

que réclame le propriétaire, c’est par ricochet. S’il n’a pas en tête la démarche qui<br />

permet de réconcilier les deux niveaux logiques, la probabilité d’échec augmente,<br />

pouvant entraîner une certaine rancœur et faciliter l’éclosion d’un syndrome<br />

d’épuisement professionnel (Burn Out Syndrome).<br />

Les deux niveaux ne sont en fait pas incompatibles et l’émotion est un puissant<br />

moteur dans la recherche de la meilleure solution, si elle est acceptée et canalisée.<br />

Cela repose sur des compétences techniques qui peuvent s’acquérir et se perfectionner<br />

et nous vous proposons la mise en place d’une nouvelle procédure pour<br />

répondre à ce genre de situations.<br />

La procédure « PERES »<br />

Face à l’urgence, face au risque, nous avons besoin de référence. Quoi de mieux<br />

que les « PERES » ?<br />

Cet acronyme, facile à retenir, peut vous servir de guide.<br />

Protection : avoir en tête tout de suite la nécessite des différents niveaux de protection<br />

balise le chemin<br />

Empathie : comprendre et valider l’émotion ressentie par le client<br />

Rationalisation : Changer de niveau logique pour revenir aux faits<br />

Evaluation : Appliquer ses critères diagnostiques et pronostiques pour évaluer le<br />

cas<br />

Solution : Proposer alors la meilleure solution<br />

Protection<br />

Dès les premières phrases prononcées, emporté par les émotions déversées par le<br />

client, le risque est grand de prononcer des paroles sur lesquelles il sera diffi cile<br />

de revenir. Parfois même, ce sont des pensées automatiques, parasites qui viennent<br />

empêcher de considérer le cas d’un œil clinique. Nous pouvons suspecter les<br />

clients de vouloir nous mettre en échec, d’avoir eu des attitudes irresponsables,<br />

d’être des mauvais maîtres, de vouloir se débarrasser de leur chat ou de leur<br />

chien… Il n’est pas question de s’en empêcher mais il est primordial de pouvoir<br />

remettre en question ces premières pensées. Elles s’imposent à nous mais ne sont<br />

pas vraies à tous les coups…<br />

Avoir en tête la hiérarchie de ses protections est alors un guide précieux.<br />

A la question « Qui devons nous d’abord protéger ? », nous espérons qu’aujourd’hui<br />

chaque vétérinaire répond « Moi-même ! ». Cela permet de s’interdire<br />

tout propos qui pourrait nous être reproché ou empêcher la suite de la prise en<br />

charge.<br />

Après avoir pris les mesures et l’attitude qui nous protègent, il faut envisager l’animal<br />

comme étant le suivant dans la hiérarchie des protections. Si nous, vétérinaires,<br />

ne le mettons pas au cœur de notre stratégie de sauvegarde au moment<br />

même où ses propriétaires se détournent de lui, qui le fera ?<br />

Mais pour pouvoir s’occuper de l’animal, il nous faut l’accord du propriétaire et<br />

cela implique l’étape suivante.<br />

Empathie<br />

Nous l’avons vu, les clients font irruption à la clinique ou prennent rendez-vous<br />

sous le coup de l’émotion. Tant qu’ils sont dans ce registre, il est inutile de chercher<br />

à commencer une démarche médicale et rationnelle. Souvent, nous craignons le<br />

débordement que peut provoquer la reconnaissance de cette émotion et nous préférons<br />

l’ignorer. Cela donne rarement le résultat escompté. L’absence de validation<br />

peut entraîner la surenchère, d’autant plus diffi cile à maîtriser qu’elle est inconsciente<br />

de la part des propriétaires.<br />

Reconnaître l’émotion, cela ne veut pas dire la partager. Mais prendre le temps<br />

d’enregistrer la souffrance, qu’elle soit liée à l’angoisse déclenchée par un exploit<br />

d’huissier ou au désaccord conjugal quant à l’avenir du chien après la destruction<br />

du 3° canapé, permet de créer un cadre dans lequel l’autre se sent entendu et<br />

donc compris. Il ne s’agit ni de s’épancher, ni de feindre la compassion mais de<br />

comprendre la diffi culté de l’autre – et de le dire. Cela tient souvent en quelques


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

mots qui soulignent la prise en compte du monde de l’autre et qui permettent le<br />

retour au travail technique<br />

Rationalisation<br />

C’est en effet le professionnel qui est responsable de la communication thérapeutique.<br />

Après avoir pris le temps de l’empathie, le retour aux faits va entériner le<br />

début d’alliance créée. N’oublions pas que l’alliance repose en premier sur un<br />

accord concernant la relation thérapeutique. Dans le cas des urgences liées aux<br />

nuisances, cet accord pourrait se traduire ainsi : « J’ai compris que votre situation<br />

était diffi cile et que ce chien vous procure une gêne considérable. Maintenant que<br />

je vous ai entendu, vous allez m’aider à comprendre en me donnant les renseignements<br />

nécessaires et je vais mettre mon savoir à votre service ».<br />

Le praticien fait un bref aller-retour de son niveau logique technique au niveau<br />

émotionnel. Il se fait reconnaître comme interlocuteur valable et permet ainsi à son<br />

client de le rejoindre sur le niveau rationnel fait de signes dont il saura faire des<br />

symptômes.<br />

Évaluation<br />

Les étapes précédentes n’ont en effet de valeur que si elles servent de support à<br />

une évaluation de la situation qui repose sur une connaissance des mécanismes<br />

mis en jeu. Le diagnostic différentiel des nuisances telles que les aboiements ou les<br />

destructions demande de connaître les états pathologiques et la nosographie pour<br />

appréhender le cas et proposer une solution et un pronostic. Une fois le contact établi<br />

et la communication de bonne qualité, encore faut-il, pour être pertinent, faire<br />

la différence entre hyperattachement primaire et secondaire, se souvenir qu’une<br />

sociopathie et une anxiété de séparation ne peuvent cohabiter ou que les hyperactifs,<br />

avant de ne vocaliser qu’en cas d’ absence, ont été contraints au silence par<br />

leurs propriétaires quand ils étaient là !<br />

L’intérêt de la démarche présentée est qu’il n’est pas obligatoire que ce soit la<br />

même personne qui assure tout le processus. Si les deux premières étapes ont été<br />

franchies, et si l’évaluation montre que l’analyse du cas requiert des compétences<br />

spécialisées, le référé à l’intérieur de la même structure ou plus loin sera accepté<br />

comme une preuve de plus de l’implication dans une recherche sérieuse d’une<br />

solution. La confi ance est accordée à la clinique qui a pris le cas en charge et qui<br />

suivra l’évolution.<br />

Solution<br />

Au terme de ce processus, la solution s’impose dans sa globalité. Le pronostic est<br />

présenté au propriétaire en relation avec le diagnostic nosographique mais aussi<br />

avec le diagnostic de ressources (Quelles sont les solutions pratiques et les intervenants<br />

capables de les mettre en œuvre ? Y a-t-il des freins fi nanciers et/ou moraux<br />

et/ou philosophiques ?). Parfois, la clinique vétérinaire peut apporter une solution<br />

temporaire (hospitalisation) donnant le temps de la réfl exion sans qu’il s’agisse de<br />

se substituer au propriétaire. Le temps est alors souvent venu de boucler la boucle<br />

et de connecter les résultats attendus avec les émotions présentées au départ.<br />

Faire face à l’urgence, le vétérinaire sait le faire. La technicité et la compétence<br />

dilatent le temps. Les nuisances comportementales, ne dérogent pas à la règle.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Il a mordu, il doit être euthanasié<br />

DV-Vétérinaire comportementaliste DIE 2001<br />

M. MARION<br />

La demande des propriétaires peut être formulée de façon abrupte : « il a mordu,<br />

il doit être euthanasié » et se teinter d’un caractère urgent qu’il convient d’évaluer<br />

au mieux afi n d’y répondre de la manière la plus appropriée. Pour ne pas être<br />

contaminé par les émotions des propriétaires, le praticien doit disposer de repères<br />

solides pour orienter ses choix.<br />

Dans son exercice de médecine générale, le vétérinaire a l’habitude de distinguer<br />

l’urgence vraie qui met en jeu le pronostic vital de l’animal, de l’urgence ressentie<br />

par le propriétaire, et de mettre alors en place une réponse adaptée à la situation.<br />

En médecine comportementale vétérinaire, distinguer la dangerosité réelle de la<br />

dangerosité ressentie est également nécessaire à une démarche médicale raisonnée.<br />

La connaissance des contraintes et solutions permet la plupart du temps de se<br />

donner la possibilité de travailler dans de bonnes conditions.<br />

Réponses législatives<br />

Le fait de morsure est accompagné de dispositions législatives. Ces dispositions<br />

sont le plus souvent méconnues du grand public et le praticien vétérinaire est souvent<br />

le seul professionnel, intervenant après une morsure, informé de l’ensemble<br />

des dispositions légales. Le chien mordeur est, au niveau légal, envisagé sous deux<br />

• 42 •<br />

aspects distincts : un aspect épidémiologique avec la législation sanitaire décrivant<br />

la mise sous surveillance sanitaire d’un animal mordeur, et un aspect sécuritaire (loi<br />

du 20 juin 2008) avec la mise en place de l’obligation de déclaration de morsure<br />

et d’une évaluation comportementale de tout chien ayant mordu.<br />

Législation sanitaire : article L.223-10 Code Rural<br />

Tout animal ayant mordu ou griffé une personne, même s’il n’est pas suspect de<br />

rage, est, si l’on peut s’en saisir sans l’abattre, soumis par son propriétaire ou<br />

détenteur et à ses frais à la surveillance du vétérinaire. Pendant la durée de cette<br />

surveillance, le propriétaire ou le détenteur de l’animal ne peut s’en dessaisir ni<br />

l’abattre sans l’autorisation du directeur des services vétérinaires. Pendant la durée<br />

de cette surveillance, l’animal doit être présenté trois fois par son propriétaire ou<br />

son détenteur au même vétérinaire sanitaire.<br />

Dans le cas où le propriétaire ou le détenteur de l’animal placé sous surveillance<br />

d’un vétérinaire sanitaire se trouverait dans l’obligation de se déplacer avant la<br />

fi n de la période de surveillance, le directeur des services vétérinaires peut l’autoriser<br />

à faire poursuivre les visites réglementaires de son animal par un second<br />

vétérinaire sanitaire au lieu de sa nouvelle résidence, sous réserve que soient<br />

préalablement avisés de ce transfert : la personne mordue ou griffée, le directeur<br />

des services vétérinaires du département d’accueil, le premier vétérinaire sanitaire<br />

consulté et l’autorité investie des pouvoirs de police qui a été informée des faits qui<br />

ont entraîné la mise sous surveillance vétérinaire de l’animal.<br />

Pendant la période de mise sous surveillance de l’animal mordeur, l’apparition<br />

d’un signe quelconque de maladie ou la mort de l’animal, sa disparition doit être<br />

signalée.<br />

Lorsque, au cours de la période de mise sous surveillance, l’animal mordeur ou<br />

griffeur meurt ou est abattu, soit après autorisation du directeur des services vétérinaires,<br />

soit en cas de force majeure, le cadavre, ou au moins la tête, est transmis<br />

au directeur des services vétérinaires pour être expédié notamment par le laboratoire<br />

vétérinaire départemental à un laboratoire agréé pour le diagnostic de<br />

la rage.<br />

La loi du 20 juin 2008 : article L.211-14-2<br />

du Code Rural<br />

Tout fait de morsure d’une personne par un chien est déclaré par son propriétaire<br />

ou son détenteur ou par tout professionnel en ayant connaissance dans l’exercice<br />

de ses fonctions à la mairie de la commune de résidence du propriétaire ou du<br />

détenteur de l’animal. Le propriétaire ou le détenteur du chien est en outre tenu de<br />

le soumettre, pendant la période de surveillance défi nie en application du premier<br />

alinéa de l’article L. 223-10, à l’évaluation comportementale mentionnée à l’article<br />

L. 211-14-1, qui est communiquée au maire. A la suite de cette évaluation, le maire<br />

ou, à défaut, le préfet peut imposer au propriétaire ou au détenteur du chien de<br />

suivre la formation et d’obtenir l’attestation d’aptitude mentionnée à l’article L.<br />

211-13-1. Faute pour l’intéressé de s’être soumis à ces obligations, le maire ou, à<br />

défaut, le préfet peut ordonner par arrêté que l’animal soit placé dans un lieu de<br />

dépôt adapté à la garde de celui-ci. Il peut, en cas de danger grave et immédiat,<br />

et après avis d’un vétérinaire désigné par la direction des services vétérinaires,<br />

faire procéder à son euthanasie.<br />

Quelles réponses en clientèle<br />

Eviter de répondre dans l’urgence<br />

L’évaluation doit prendre en compte la réalité de l’urgence vitale pour l’animal,<br />

ainsi que l’urgence pour le système familial dans lequel évolue l’animal.<br />

Lorsque des propriétaires demandent une euthanasie en urgence, motivée par une<br />

morsure, l’intervention urgente pour le pronostic vital de l’animal est d’arriver à<br />

différer la prise de décision d’euthanasie. L’évaluation du cas en comportement<br />

peut être différée de quelques jours à partir du moment ou une solution d’attente a<br />

pu être mise en place. Le plus souvent, plus le sentiment d’urgence domine et moins<br />

le dialogue avec les propriétaires pourra s’établir dans une sérénité favorable à<br />

une bonne alliance. Il est alors important de replacer l’acte d’euthanasie comme<br />

un acte médical, une solution thérapeutique employée quand aucune autre thérapeutique<br />

ne peut être mise en place. Or, pour parler de soins, il faut au préalable<br />

établir un diagnostic. Ce diagnostic passe par une consultation qui ne peut se<br />

dérouler en dix minutes dans un état de panique. Peut-être qu’au bout de la consultation,<br />

la conclusion sera de préconiser une euthanasie mais ce sera alors en toute<br />

connaissance de cause et tout le monde gagnera à avoir pris ce temps de décision.<br />

Le vétérinaire qui sera en accord avec sa pratique, l’animal dont toutes les chances<br />

auront été évaluées, le propriétaire dont le travail de deuil sera facilité par le fait<br />

d’avoir pu peser tous les aspects de sa décision. L’euthanasie n’est pas écartée de<br />

principe dès le départ, la consultation permet juste de vérifi er qu’il s’agit pour le<br />

cas présent de la meilleure solution.<br />

Le temps pris pour une évaluation comportementale globale permettra de plus,<br />

d’intégrer un examen somatique afi n d’écarter les hypothèses d’affections endocriniennes,<br />

cérébrales, algiques…


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Raison/Emotion<br />

Pour chacun de nous, l’appréciation de la dangerosité est empreinte de subjectivité<br />

par l’écho provoqué par la situation (si j’étais à leur place…). Il est alors primordial<br />

de pouvoir être le plus précis possible et d’effectuer une évaluation minutieuse. Le<br />

diagnostic nosographique simple n’est pas suffi sant : à un diagnostic nosographique<br />

précis ne correspond pas toujours un risque donné. Le diagnostic devra<br />

être relu à la lumière du contexte. Il est possible de proposer une hospitalisation<br />

en attendant le rendez-vous. Cela permet de réaliser la mise sous surveillance<br />

sanitaire. L’animal ne pouvant par ailleurs ni être traité avec des psychotropes, ni<br />

être euthanasié sauf dérogation durant cette période, le temps de l’hospitalisation<br />

ne fait pas perdre de temps par rapport au traitement ou à l’euthanasie. Cette<br />

séparation permet souvent aux personnes de se détendre et d’arriver à l’évaluation<br />

comportementale dans de meilleures dispositions. De plus, il sera possible d’observer<br />

un certain nombre de comportements lors du séjour en hospitalisation (animal<br />

confus, trouble algique, trouble de l’humeur).<br />

En pratique<br />

Comme nous l’avons déjà évoqué, si l’animal représente un danger pour son entourage,<br />

il peut également être hospitalisé, sa prise en charge pendant son séjour<br />

étant confi ée à des personnes qualifi ées afi n de ne mettre personne en danger.<br />

La communication avec le praticien est souvent nécessaire pour convaincre les<br />

propriétaires de différer l’euthanasie. Le simple fait d’avoir été écouté en urgence<br />

suffi t souvent à obtenir le délai nécessaire à un travail dans de bonnes conditions<br />

ou à l’acceptation des mesures d’attente proposées. Il est important, pour la prise<br />

en charge future de l’animal, de pouvoir dès ce premier contact fi xer le cadre de<br />

ce qui va être fait et de ne pas se laisser envahir par le ressenti des propriétaires.<br />

Ils ont le sentiment que leur demande est urgente, cela est entendu et validé par<br />

le praticien, mais en fi n d’entretien c’est le vétérinaire qui est apte à confi rmer ou<br />

infi rmer le qualifi catif « urgent » qui a été accolé à la demande afi n de préconiser<br />

la marche à suivre.<br />

Accepter d’euthanasier en urgence un animal mordeur après avoir obtenu la dérogation<br />

nécessaire, expose à deux types de risques.<br />

Avoir confondu empathie, sympathie et compassion<br />

L’empathie qui est la capacité à comprendre les émotions des propriétaires est<br />

l’un des éléments nécessaires à la mise en place d’un traitement comportemental.<br />

Elle permet d‘analyser pourquoi une personne ressent une émotion, ce qui est<br />

très différent du fait de la ressentir avec elle. Il n’est pas question de s’identifi er<br />

aux propriétaires mais juste de valider leurs émotions. Si cette distance n’est pas<br />

conservée, le risque de ne pas réussir à avoir une approche globale du cas est<br />

important. L’évaluation du cas risque d’être partiale.<br />

Faire perdre des chances à l’animal<br />

Beaucoup de propriétaires qui arrivent en colère, prêts à faire euthanasier leur<br />

animal sur le champ, ont une vision du problème beaucoup plus sereine, ne seraitce<br />

que quelques heures après, une fois que la colère est retombée. Ils veulent une<br />

solution, et si le praticien peut en proposer une autre que l’euthanasie, ils sont<br />

souvent preneurs. Encore faut-il qu’ils soient en état d’entendre et d’écouter cette<br />

autre solution. D’où l’intérêt de laisser retomber leur colère. Des interventions trop<br />

rapides font probablement perdre des chances à l’animal.<br />

Conclusion<br />

En termes d’image professionnelle, il n’est pas possible d’opposer un simple refus<br />

en se cachant derrière la loi. Ils ont un problème avec leur animal, nous nous<br />

devons de répondre présent. Si ce refus est accompagné d’une explication claire<br />

qui s’appuie sur des arguments raisonnables et qui ne ressemble ni à une excuse,<br />

ni à une justifi cation, il devient plus acceptable. Si en plus ce refus est accompagné<br />

d’une ou plusieurs solutions intermédiaires il devient une intervention professionnelle.<br />

Il n’est pas question de refuser d’euthanasier par principe mais de proposer<br />

le respect des délais imposés, ces délais ayant une justifi cation médicale. Ce différé<br />

permettra en outre une évaluation sereine de la situation, afi n de confi rmer ou<br />

d’infi rmer la demande de départ.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Tout ce qui bouge n’est pas HS/HA<br />

N. MARLOIS<br />

DV comportementaliste diplômée des ENVF, Vice-Présidente de Zoopsy<br />

L’activité, l’action est le propre des êtres vivants. « Un être vivant est une mémoire<br />

qui agit » (Laborit). Agir, c’est produire un ensemble d’actes coordonnés. Cela<br />

implique une motivation, une sélection des stimuli qui déclenchent le mouvement<br />

et bien évidemment une régulation. Le système nerveux est largement impliqué de<br />

• 43 •<br />

même que tout ce qui permet les échanges avec l’environnement : la mémoire, les<br />

apprentissages, les perceptions sensorielles, les émotions…<br />

Les progrès de la psychiatrie vétérinaire sont importants. Même s’il reste beaucoup<br />

à faire, le dépistage et la prise en charge des troubles du comportement<br />

et plus particulièrement des troubles du développement est devenu pratique courante.<br />

Comment ne pas envisager qu’un chien agité, qui bouge dans tous les sens,<br />

s’excite, aboie en salle d’attente ou nous est décrit comme tel, ne souffre pas d’un<br />

syndrome HS/HA (syndrome Hypersensibité/Hyperactivité) ? Mais agitation n’est<br />

pour autant pas synonyme de syndrome HS/HA. La pathologie comparée avec ce<br />

qui se passe chez l’enfant et le TDHA (trouble hyperactivité avec défi cit de l’attention)<br />

de l’enfant est très enrichissante (2) .<br />

Devant un tableau d’hyperactivité, il est indispensable d’adopter une démarche<br />

diagnostique, incluant un diagnostic différentiel. Après un rappel des éléments<br />

clefs du diagnostic de HS/HA, nous aborderons les points principaux du diagnostic<br />

différentiel.<br />

Syndrome HS/HA : rappels<br />

Le syndrome HS/HA est un trouble du développement qui prend naissance durant<br />

la période de socialisation. Il est secondaire à un défaut de mise en place des<br />

systèmes de régulation du SN, principalement dû à un défaut d’apprentissage.<br />

L’absence d’un adulte éducateur effi cace durant la période sensible ne permet pas<br />

l’apprentissage de la régulation des mouvements et du contrôle de la morsure,<br />

ni la mise en place d’un fi ltre sensoriel effi cace. Les « HS/HA » sont donc des<br />

chiens qui « bougent » excessivement, depuis leur plus jeune âge, qui manquent<br />

d’autocontrôles et présentent, à divers degrés, une hypersensibilité : ils réagissent<br />

à toutes les stimulations sans discernement ni régulation adaptée.<br />

Critères diagnostiques<br />

Ils ont été défi nis par P. Pageat (3) :<br />

- absence de contrôle de la morsure chez un chiot de plus de deux mois,<br />

- incapacité à arrêter une séquence après la phase consommatoire, au contraire,<br />

réapparition d’une phase appétitive,<br />

- hypervigilance associée à la production d’une séquence comportementale en<br />

présence de stimuli continuellement présents dans l’environnement de l’animal.<br />

En 1998 (4) 2 stades ont été défi nis :<br />

- Stade 1 : satiété alimentaire quasi normale.<br />

- Stade 2 : absence de satiété alimentaire + diminution globale du temps de sommeil<br />

(< 8 heures/ 24 heures) sans altération du sommeil ni anxiété hypnagogique.<br />

Limites<br />

Actuellement il est admis de parler de retard d’acquisition de la morsure inhibée.<br />

De plus, les chiens sont en général consultés vers l’adolescence ou même adultes (2) .<br />

Les deux stades ne donnent pas entièrement satisfaction, certains chiens ne remplissant<br />

qu’une partie des critères du stade 2. Il y a encore sans doute un travail<br />

d’approfondissement à faire à ce niveau (2,1) .<br />

« L’hypervigilance » fait partie des critères diagnostiques alors que la défi nition du<br />

critère, l’appellation HS/HA et la clinique parlent d’hypersensibilité et d’hyperactivation<br />

de la motivation. Cette confusion peut être source d’erreur diagnostique.<br />

L’étiologie proposée par Pageat est centrée sur les conditions de développement<br />

et les apprentissages. Il est probable que d’autres paramètres de vulnérabilité<br />

puissent intervenir : attachement, génétique, neurologie…<br />

Qu’est ce qui bouge et n’est pas HS/HA ?<br />

Chien à haut niveau d’activité mais normal<br />

L’animal peut être agité, excité en consultation parce qu’il n’a pas un niveau d’activité<br />

suffi sant par rapport à ses besoins, ou parce que son agitation, son impulsivité<br />

a été renforcée. Il faut alors s’attacher à explorer le mode de vie de l’animal<br />

et surtout les capacités de régulation et de fi ltration des stimulations, le niveau<br />

d’adaptation de la réponse.<br />

Hypervigilance et agitation<br />

C’est le piège le plus classique de la démarche diagnostique différentielle. Lors<br />

d’hypervigilance, l’animal surveille, guette l’apparition de certains signaux particuliers<br />

; son attention est donc exquise alors que, le plus souvent, le HSHA a du<br />

mal à focaliser et fi xer son attention.<br />

Hypervigilance et agitation sont souvent associées dans les troubles émotionnels :<br />

état phobique, anxieux et donc dans des affections comportementales très diverses<br />

(phobie de la clinique vétérinaire, Syndrome de Privation, sociopathie…)<br />

Défi cit des autocontrôles<br />

Le défi cit des autocontrôles est actuellement considéré comme un état pathologique,<br />

transnosographique, au même titre que l’anxiété par exemple. Cette incapacité à


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

réguler correctement les comportements, en particulier moteurs (mais aussi les émotions…)<br />

n’est donc pas spécifi que du syndrome HS/HA. Les animaux présentant<br />

un défi cit des autocontrôles sont souvent des animaux agités, mal régulés. Pour<br />

certains, le tableau est celui d’un HS/HA mais sans en présenter tous les critères<br />

diagnostiques. Pour d’autres, l’origine sera émotionnelle (phobie, anxiété), liée à<br />

l’humeur (dépression dysthymie). Cela peut aussi résulter d’un apprentissage avec<br />

renforcement volontaire ou non ou d’une absence d’entretien des premiers acquis.<br />

Manifestation d’un trouble organique<br />

L’attention et la préparation motrice sont intimement reliées au système nerveux.<br />

Les ganglions de la base, le système limbique et ses connexions au cortex orbitofrontal<br />

jouent un rôle dans l’hyperactivité. Toute atteinte ou dysfonctionnement des<br />

réseaux impliqués est susceptible d’avoir une répercussion sur le niveau d’agitation.<br />

C’est le cas des troubles émotionnels, nous l’avons vu, mais aussi de troubles<br />

nerveux ou endocriniens. D’autres causes, comme une situation algique peuvent<br />

entraîner une agitation inhabituelle.<br />

Particularités de la consultation<br />

Les conditions de consultation sont souvent diffi ciles en présence d’un chien agité<br />

(attention focalisée, bêtises, bruit, énervement des différents participants). Le praticien<br />

se doit de ne pas conclure trop vite à un diagnostic de HS/HA et l’exploration<br />

doit être complète. Il faut s’attacher à explorer si le chien est hypervigilant ou<br />

hypersensible, si des capacités de régulations existent : chez l’animal lui-même,<br />

par des congénères, les maîtres (et qui dans ce cas), le vétérinaire… Comme<br />

devant tout symptôme, il faut questionner sur :<br />

- depuis quand le symptôme existe ? (depuis l’adoption, chiot, adolescence, âge<br />

adulte…)<br />

- dans quelles circonstances il se manifeste ? (partout, dans des situations émotionnelles,<br />

avec certaines personnes…)<br />

- comment ? : quelles sont les caractéristiques de l’hyperactivité : réponse à des<br />

stimulations, évitement, excitation, déambulations…et relever l’ensemble des symptômes<br />

associés.<br />

Prise en charge<br />

Il n’existe pas une prise en charge type de l’hyperactivité. Le traitement d’un animal<br />

HS/HA axé sur les autocontrôles, par exemple, et d’un animal phobique, faisant<br />

appel à l’habituation ou l’immersion contrôlée, est très différent, même si, parfois,<br />

les mêmes molécules, qui facilitent le contrôle, peuvent être utilisées quand un<br />

traitement pharmacologique fait partie de la prise en charge. Le diagnostic est<br />

donc essentiel.<br />

Un premier conseil peut être donné en toutes circonstances : éviter de monter en<br />

escalade symétrique dans l’agitation, l’excitation et l’énervement. Le risque est<br />

grand de déclencher des agressions ou de favoriser l’anxiété. Cependant, cette<br />

attitude est souvent diffi cile à appliquer pour les maîtres.<br />

Conclusion<br />

Un chien agité, qui bouge beaucoup, doit être examiné avec toute l’attention et la<br />

rigueur nécessaires. Comme chez l’enfant, où certains pensent que trop d’enfants<br />

« agités » en classe sont traités à la Ritaline® alors que sans doute, même si des<br />

excès existent, de vrais TDHA ne sont pas pris en charge et restent en souffrance,<br />

une polémique existe sur la prise en charge de l’animal. Seul le vétérinaire a la<br />

possibilité d’établir un diagnostic différentiel incluant tous les facteurs (l’animal et<br />

son environnement au sens large) et d’envisager les mesures adaptées, même si<br />

ce n’est pas nécessairement lui qui les met toutes en œuvre (la solution peut par<br />

exemple passer par de l’éducation en club). Un animal normal mais agité peut lui<br />

aussi nécessiter un accompagnement. Le praticien est aussi le seul à pouvoir prescrire<br />

un traitement pharmacologique, chaque fois qu’il le juge utile.<br />

Bibliographie<br />

1/Bleuer-Elsner S. Le syndrome hypersensibilité / hyperactivité tel que décrit par P.<br />

Pageat : peut-on dégager des tableaux cliniques plus précis et enrichir le modèle ?<br />

Mémoire pour l’obtention du diplôme de vétérinaire comportementaliste des ENVF,<br />

Juin 2010 : 46p<br />

2/Marlois N. Etude comparée des défi cits de l’attention avec hyperactivité chez<br />

le chien et chez l’enfant. Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de vétérinaire<br />

comportementaliste des ENVF, Mai 2000<br />

3/Pageat P. Pathologie du comportement du chien. Ed Point Vet Maisons-Alfort<br />

1995 : 367 p.<br />

4/ Pageat P. Pathologie du comportement du chien 2e edition. Ed Point Vet Maisons-Alfort<br />

1998 : 367 p.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 44 •<br />

Courtes communications<br />

Caractérisation phénotypique et génétique du tournis<br />

chez le Bull-terrier<br />

C. ESCRIOU4 , S. RENIER1 , K. TIIRA2 , C. DUFAURE DE CITRES3 ,<br />

L. KOSKINEN, P. ARNOLD, H. LOHI2 , A. THOMAS3 1. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Canine Genomics Research Group - FINLAND<br />

3. Antagène - FRANCE<br />

4. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Chez le Bull-terrier (BT), on observe une prédisposition à développer des comportements<br />

de tournis (« spinning ») ou de chasser sa queue (« tail-chasing »). Ces<br />

comportements stéréotypés sont, par analogie avec les troubles rencontrés chez<br />

l’homme, le plus souvent classés dans la littérature médicale parmi les Troubles<br />

Obsessionnels Compulsifs (TOC). Cette affection comportementale est fréquemment<br />

associée avec des troubles anxieux et/ou des conditions de vie inadaptées et<br />

consiste en l’exécution inappropriée, répétée, exagérée et invariante d’un comportement.<br />

Pour d’autres auteurs, ce type de comportements peut être la manifestation<br />

de formes particulières d’épilepsie, comme cela a été suspecté chez le BT.<br />

Bien que cette affection soit bien connue chez le BT depuis de nombreuses années<br />

et devant la présentation de plus en plus fréquente de cas graves motivant l’euthanasie<br />

de l’animal, nous avons conduit une étude prospective afi n de proposer une<br />

caractérisation précise de cette affection en nous basant sur l’étude d’un grand<br />

nombre de cas mais également dans le but de proposer un mode de transmission<br />

génétique.<br />

Nous avons recruté 44 BT atteints (32 standards et 12 miniatures) en utilisant un<br />

questionnaire disponible sur un site internet où nous décrivions la maladie. Tous<br />

les chiens inclus dans l’étude ont subi un examen clinique, neurologique et comportemental<br />

et ont été suivis durant une période de 2 ans. Nous décrivons ainsi<br />

une maladie très pléomorphe mais unique au sein de laquelle ces comportements<br />

de « spinning » ou de « tail-chasing » coexistent et peuvent s’exprimer de façon<br />

occasionnelle et durer de courts instants mais peuvent également durer plusieurs<br />

heures avec une totale dissociation du chien de son environnement. Des comportements<br />

hallucinatoires ou de type psychotiques (phases de fi xité, crises d’agression<br />

ou grognements sans raison ou non dirigés et dans le vide ou dirigés vers des<br />

objets inanimés, gobage de mouches imaginaires, léchage de surface…) ont été<br />

rapportés dans la majorité des cas (31 chiens). La maladie apparaît le plus souvent<br />

avant 7 mois (35 chiens), l’âge médian est de 5 mois, il n’y a pas de prédisposition<br />

sexuelle. Nous décrivons 4 stades de maladie qui en refl ètent la gravité et<br />

l’évolution des chiens au sein de ces différents stades. 14 chiens ont été euthanasiés<br />

du fait de la gravité des symptômes. Des bilans biochimiques exhaustifs, des<br />

examens d’imagerie par résonnance magnétique de l’encéphale, et des examens<br />

histologiques de l’encéphale ont été réalisés sur une sélection de chiens et n’ont<br />

pas montré d’anomalies. Un traitement à base de phénobarbital et de bromure de<br />

potassium réalisé sur 27 chiens a permis de contrôler la maladie dans 8 cas et<br />

d’améliorer les symptômes dans 11 cas.<br />

Afi n de réaliser des analyses génétiques, deux pédigrées (BT standard et miniature)<br />

ont été construits et nous ont permis de proposer un mode de transmission<br />

autosomal récessif. En utilisant des échantillons sanguins de nos chiens français<br />

couplés avec des prélèvements de chiens fi nlandais, nous avons regardé si le<br />

locus CFA7 (et en particulier le gène CDH2) associé au comportement compulsif<br />

de suçage de fl anc chez le Doberman était associé au spinning du BT, ce qui n’est<br />

pas le cas. Nous avons également réalisé une étude d’association « whole genome<br />

» (Illumina 200K SNP arrays) qui à ce jour n’est pas concluante et ne permet pas<br />

de proposer de gène(s) candidat(s).<br />

Nous concluons que le tournis (S ou TC) chez le BT constitue indubitablement le<br />

symptôme d’une maladie neurologique évolutive et pléomorphe. La réponse au<br />

traitement anti-convulsivant laisse suspecter une forme d’épilepsie se présentant<br />

sous la forme de crises convulsives partielles complexes mais la pathogénie précise<br />

de la maladie reste à déterminer. Certains des symptômes peuvent être l’expression<br />

d’un état psychotique post-ictal ou péri-ictal mais la coexistence de troubles<br />

compulsifs avec des crises convulsives au sein d’une affection neurologique complexe<br />

comme l’autisme doit être envisagée.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

<strong>Programme</strong> général<br />

DERMATOLOGIE<br />

Y a-t-il des urgences en Dermatologie ?<br />

D. HERIPRET<br />

DV, Dip ECVD, CES Dermatologie Vétérinaire, Centre Hospitalier Vétérinaire<br />

Frégis – 43 avenue Aristide Briand – F-94110 ARCUEIL<br />

Comme nous le savons tous, lorsqu’on parle d’urgences, il faut distinguer la vraie<br />

urgence médicale de l’urgence telle que ressentie par le propriétaire. La dermatologie<br />

est en l’exemple type : en enlevant les abcès, il n’y a que de très rares<br />

vraies urgences dermatologiques pouvant menacer le pronostic vital (pyodermite<br />

à Pseudomonas, toxidermie, schock syndrome,…) alors que les motifs dermatologiques<br />

représentent environ 7 % (urgences de nuit) à 12 % (urgence de jour) des<br />

consultations d’urgence (estimation 2 010 CHV Frégis).<br />

Motifs de consultation d’urgence<br />

Les principaux motifs de consultation sont : l’otite externe (corps étranger compris),<br />

les réactions d’urticaire-angioedème, l’aggravation aiguë d’une dermatose<br />

existante (prurit cervico-facial du chat par exemple), la dermatite pyotraumatique.<br />

L’attitude médicale du praticien en urgence de nuit ou de jour férié est différente de<br />

celle de jour. La priorité est de faire face à l’inquiétude des propriétaires et de faire<br />

le nécessaire pour gérer l’immédiat et leur attente (si possible) : il faut montrer que<br />

le cas est pris en main et que tout sera fait pour soulager l’animal. Il n’est pas obligatoire<br />

d’avoir un diagnostic étiologique précis ou de faire les recherches en ce<br />

sens. Cette deuxième étape sera faite plus tard, en consultation de jour (si besoin).<br />

Principaux motifs dermatologiques de consultation<br />

d’urgence<br />

Otite externe<br />

Il s’agit souvent d’animaux présentés pour une forte gêne auriculaire (mouvements<br />

permanents de la tête, prurit aigu). Très souvent, il s’agira de corps étranger (épillets)<br />

ou d’otite externe aiguë sans surinfection (baignade, épilation par exemple).<br />

L’examen peut nécessiter une tranquillisation (surtout en cas de corps étranger à<br />

extraire). Il ne faut pas négliger le traitement médical qui, à défaut de topique auriculaire<br />

purement corticoïde, fera souvent appel à une corticothérapie injectable ou<br />

orale brève (2 jours) à dose anti-infl ammatoire. L’utilisation de topiques auriculaires<br />

contenant des antibiotiques n’a aucun intérêt dans cette situation.<br />

Réaction d’urticaire-angioedème<br />

L’œdème de Quincke, tant redouté par les propriétaires, est en fait rare chez le<br />

chien. Dans les cas graves, on peut utiliser l’adrénaline (0,1 %, 0,1-0,5 mL SC).<br />

En général, des glucocorticoïdes d’action rapide sont injectés (hémisuccinate de<br />

méthylprednisolone 2 mg/kg IV ou IM, Dexaméthasone (0,2-0,3 mg/kg IM ou IV).<br />

Les anti-histaminiques (maléate de dexchlorphéniramine injectable, hydroxyzine)<br />

sont potentiellement intéressants, mais ont été peu évalués chez le chien.<br />

Aggravation d’une dermatose préexistante<br />

Il peut s’agir de lésions apparues quelques jours plus tôt évoluant de manière<br />

aiguë, de l’exacerbation d’un prurit avec apparition de plaies, de l’aggravation<br />

d’une otite aiguë,… Le propos ne sera pas de faire le diagnostic de la dermatite<br />

sous-jacente mais bien de faire face à la crise aiguë. Si les lésions semblent graves,<br />

il ne faut pas hésiter à proposer l’hospitalisation : il s’agit, bien sûr, de surveiller<br />

l’évolution de la situation mais surtout de soulager le propriétaire de la responsabilité<br />

de la surveillance de son animal le reste de la nuit.<br />

Dermatite pyotraumatique<br />

La gestion d‘urgence est simple : tonte, nettoyage, antisepsie locale et corticothérapie<br />

brève (orale ou injectable). Une tranquillisation peut également être proposée<br />

pour que tout le monde dorme !!! Il faut toujours vérifi er et conseiller un traitement<br />

antiparasitaire externe. Attention à ne pas confondre avec les folliculites profondes<br />

de la joue qui sont des entités différentes avec infection profonde : antibiothérapie<br />

prolongée dans ce cas alors que l’antibiothérapie n’est pas utile dans la dermatite<br />

pyotraumatique.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

- laboratoire Virbac (dermocorticoïdes)<br />

• 45 •<br />

Affections douloureuses en Dermatologie<br />

A. MULLER<br />

DV, Dip ECVD, Spécialiste en Dermatologie Vétérinaire<br />

Clinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598 avenue de Dunkerque,<br />

F-59160 LOMME<br />

Par défi nition, la douleur est une sensation désagréable associée à une lésion tissulaire,<br />

réelle ou potentielle. Parfois confondue avec du prurit, elle est très souvent<br />

négligée en dermatologie vétérinaire, alors que sa prise en compte intervient dans<br />

la démarche diagnostique et participe à l’effi cacité de la thérapeutique.<br />

Rappels sur la douleur cutanée<br />

Classifi cation des dermatoses douloureuses<br />

On distingue classiquement les douleurs nociceptives (liées à une lésion tissulaire<br />

réelle), neuropathiques (atteinte du système nerveux), psychogènes (pas de substrat<br />

cutané) et idiopathiques. Nous développerons essentiellement la première<br />

catégorie.<br />

Les voies de la douleur<br />

Après stimulation des nocirécepteurs cutanés par divers médiateurs (bradykinines,<br />

substance P…), l’infl ux nerveux est transmis (fi bres Aδ et C) jusqu’au cortex cérébral,<br />

provoquant ainsi la perception de la douleur et une réponse appropriée<br />

(léchage, plaintes, fuite…).<br />

Principales dermatoses douloureuses<br />

A localisation cervico-faciale<br />

A l’instar de l’homme, les otites sont probablement la première cause de douleur<br />

cutanée chez le chien, plus particulièrement lors d’atteinte infl ammatoire grave<br />

(otite bactérienne aiguë, dermatite de contact et surtout corps étranger végétal).<br />

Les lésions extrêmement importantes rencontrées lors de prurit cervico-facial chez<br />

le chat ou lors de dermatite pyotraumatique (ou de certaines dermatites psychogènes<br />

à expression faciale) chez le chien peuvent s’accompagner d’une douleur<br />

intense, rendant ces animaux diffi ciles à examiner.<br />

A localisation dorsale<br />

Deux dermatoses papulo-pustuleuses, potentiellement très douloureuses, ont une<br />

topographie dorso-lombaire préférentielle : la pyodermite à Gram négatif (généralement<br />

secondaire à l’application d’un shampooing contaminé) et la strælensielose<br />

(dermatose due à un parasitisme larvaire d’un Trombiculidé : Strælensia cynotis).<br />

A localisation podale<br />

La douleur engendrée par des lésions podales est souvent très vive (boiterie, mordillements,<br />

agressivité) et accompagne en particulier les lésions de furonculose et<br />

de cellulite (bactérienne ou démodécique notamment), les dermatites de contact<br />

(parfois douleur intense sur les coussinets), l’épaississement et la fi ssuration des<br />

coussinets observées lors de dermatite nécrolytique superfi cielle, certaines dermatoses<br />

auto-immunes (pemphigus foliacé, onychite lupoïde) ou ciblant la jonction<br />

dermo-épidermique (maladies bulleuses), ou bien encore la pododermatite plasmocytaire<br />

féline.<br />

A localisation muqueuse ou cutanéo-muqueuse<br />

On pensera en particulier aux atteintes péribuccales lors de pyodermite cutanéomuqueuse,<br />

de lymphome T-épithéliotrope, de toxidermie ou de dermatose affectant<br />

la jonction dermo-épidermique (pemphigoïde bulleuse, épidermolyses bulleuses…)<br />

Dermatoses à topographie non préférentielle<br />

De nombreuses autres dermatoses peuvent s’accompagner d’une douleur cutanée,<br />

comme les brûlures ou toute dermatose infl ammatoire grave. En effet, dans cette<br />

dernière, le relargage par les tissus lésés d’une véritable « soupe infl ammatoire »<br />

(ions hydrogène, bradykinines, prostaglandines, histamine, sérotonine, substance<br />

P…) est à l’origine d’une stimulation plus ou moins importante des nocirécepteurs<br />

cutanés.<br />

Traitement de la douleur cutanée<br />

Outre le traitement de la cause initiale, le traitement antalgique fait appel, bien<br />

évidemment, aux anti-infl ammatoires non stéroïdiens (action essentiellement par<br />

inhibition de la synthèse des prostaglandines), mais aussi très fréquemment aux<br />

opiacés (blocage de la transmission interneuronale de l’infl ux nerveux douloureux)<br />

par voie injectable, orale ou transcutanée. Les antidépresseurs (sérotoninergiques<br />

ou noradrénergiques) sont régulièrement employés chez l’homme et peuvent trouver<br />

leur place également chez l’animal, en particulier dans les douleurs cutanées<br />

chroniques. De même, les anti-épileptiques, tout particulièrement la gabapentine


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

(Neurontin ND), diminuent l’excitabilité des fi bres nerveuses et ont démontré leur<br />

effi cacité dans les douleurs paroxystiques et neuropathiques, comme par exemple<br />

les douleurs postzostériennes de l’adulte, et mériteraient probablement d’être utilisés<br />

dans certaines dermatoses douloureuses neuropathiques canines. Plus simplement,<br />

il ne faut pas négliger l’effet antalgique de l’eau froide sur une peau lésée<br />

et préconiser donc des balnéations fréquentes (quotidiennes à bi-quotidiennes) des<br />

zones atteintes.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Complications septicémiques en Dermatologie<br />

A. MULLER<br />

DV, Dip ECVD, Spécialiste en Dermatologie Vétérinaire<br />

Clinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598 avenue de Dunkerque, F-59160<br />

LOMME<br />

Défi nitions et classifi cation<br />

Défi nitions<br />

Une septicémie ou sepsis (du grec Σηψις, putréfaction) est une infection générale<br />

grave de l’organisme par des germes pathogènes. Ce terme signifi e littéralement<br />

« infection du sang ». Chez l’homme, elle est défi nie par l’association d’une bactériémie<br />

et d’un syndrome de réponse infl ammatoire systémique (réponse à une<br />

agression grave mais pas forcément infectieuse) présentant au moins deux signes<br />

parmi les suivants : hypo ou hyperthermie, tachycardie, polypnée ou hypocapnie,<br />

leucocytose. La septicémie peut se développer à partir de n’importe quelle<br />

infection systémique grave. La majorité des germes responsables sont des germes<br />

du tube digestif. Dans de très rares cas, la porte d’entrée est cutanée (dermatose<br />

profonde, plaie…). Lors de défi cit immunitaire, primaire ou acquis, la survenue<br />

d’un processus septicémique pourra être favorisée.<br />

Classifi cation des états septicémiques<br />

On distingue classiquement, par ordre de gravité croissante, le sepsis non compliqué,<br />

le sepsis grave (avec dysfonction aiguë d’un ou plusieurs organes) et le choc<br />

septique (sepsis grave avec hypotension artérielle). Il est généralement admis que<br />

les bactéries Gram négatif (E. coli en particulier) sont à l’origine de sepsis plus<br />

marqués (ce qui peut également expliquer que le Staphylococcus pseudintermedius,<br />

gram positif et principal agent des pyodermites canines, soit très rarement<br />

impliqué dans des phénomènes septicémiques chez le chien).<br />

L’état septicémique peut se développer rapidement ou plus progressivement.<br />

Exemples de complications septicémiques en dermatologie<br />

On pourra distinguer les dermatoses bactériennes (pyodermites) envahissant le<br />

torrent sanguin et disséminées dans le reste de l’organisme, et les dermatoses non<br />

bactériennes à l’origine de lésions profondes pouvant se surinfecter secondairement<br />

(pyodémodécie par exemple).<br />

Syndrome du choc toxinique<br />

Le syndrome du choc toxinique staphylococcique (SCTS), encore dénommé toxic<br />

shock syndrome est une manifestation systémique d’une infection bactérienne<br />

staphylococcique localisée, causée par la production d’exotoxines bactériennes<br />

qui se comportent comme des superantigènes (également décrit avec des streptocoques).<br />

Il ne s’agit donc pas d’un processus septicémique stricto sensu, même<br />

si les manifestations cliniques en sont très proches. Les toxines, principalement<br />

le toxic shock syndrome toxin-1 (TSST-1), déclenchent la production d’un grand<br />

nombre de cytokines lymphocytaires (Tumor Necrosis Factor α et β, interleukines<br />

1 et 6...) et une réponse immunitaire T helper 1. Par ailleurs, les kératinocytes<br />

présentent une surexpression du complexe majeur d’histocompatibilité de type II et<br />

une activation directe par les superantigènes bactériens. Les conséquences sont les<br />

symptômes généraux notés (syndrome fébrile, vomissements, rash, hypotension,<br />

choc…) et les lésions histopathologiques cutanées caractérisées par une nécrose<br />

panépidermique massive. Une étude rétrospective récente signale des symptômes<br />

généraux dans 70 % des cas, caractérisés par une apathie (80 % des cas), une<br />

fi èvre (60 % des cas), une hypoalbuminémie (80 % des cas), une anémie (70 %<br />

des cas), une neutrophilie (60 % des cas), une thrombocytopénie (40 % des cas)<br />

et, de façon inconstante, une augmentation de l’activité des principales enzymes<br />

hépatiques et de la créatine kinase. Aucune prédisposition d’âge, ni de sexe ne<br />

semble être évoquée, mais une prédisposition raciale semblerait se dégager pour<br />

les races golden retriever, labrador retriever et carlin. Le pronostic du SCTS demeure<br />

réservé. Chez l’Homme, le décès est noté dans 3 à 5 % des cas environ,<br />

très souvent à la suite d’une coagulation intra-vasculaire disséminée ou à l’état de<br />

choc. Chez le Chien, le décès survient dans environ la moitié des cas. Le traitement<br />

consiste en une antibiothérapie adaptée et prolongée, une réanimation médicale<br />

complète (réhydratation, correction des troubles hydro-électrolytiques, alimentation<br />

• 46 •<br />

entérale) et le contrôle de la douleur cutanée. L’utilisation des molécules anti-TNF<br />

a mériterait d’être envisagée dans de tels cas. Le traitement du SCTS constitue une<br />

vraie urgence dermatologique.<br />

Cellulite démodécique<br />

Certaines formes de démodécie profonde, en particulier à localisation podale,<br />

peuvent conduire à une surinfection qui, fort heureusement uniquement dans de<br />

rares cas, peut gagner le torrent sanguin et donner une véritable septicémie. Ces<br />

cellulites démodéciques surinfectées illustrent le fait que la dissémination extracutanée<br />

des staphylocoques (agents principaux des pyodermites canines et félines)<br />

nécessite généralement des lésions préexistantes pour permettre à ces bactéries<br />

de rentrer en contact avec les vaisseaux et d’être entrainées par le fl ux sanguin.<br />

Complications septicémiques associées<br />

à un défi cit immunitaire<br />

L’existence d’un défi cit du système immunitaire, inné (anomalie génétique) ou acquis<br />

(corticothérapie, dysendocrinies, insuffi sance rénale ou hépatique, tumeurs)<br />

peut favoriser la prolifération et la dissémination de bactéries pathogènes initialement<br />

cutanées.<br />

Diagnostic et traitement des complications septicémiques<br />

Outre l’ensemble des symptômes exposés précédemment, le diagnostic défi nitif<br />

d’une septicémie est fondé sur la mise en évidence des bactéries dans le sang,<br />

grâce à la réalisation d’une hémoculture. Cette dernière permet également de<br />

déterminer la sensibilité du germe (antibiogramme) et de choisir l’antibiotique le<br />

plus adapté (antibiothérapie généralement par voie intraveineuse et couplée avec<br />

des soins intensifs).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Posters<br />

Traitement des cals d’appui non-infectés du chien avec un<br />

baume associant huiles essentielles et acides gras essentiels<br />

(Biobalm®) : étude prospective ouverte<br />

E. GAILLARD1 , C. PRESSANTI1 , E. BENSIGNOR2 ,<br />

C. MARTIN-VO3 , M. CADIERGUES1 1. Dermatologie - Ecole nationale vétérinaire de Toulouse - 31076<br />

TOULOUSE CEDEX3<br />

2. Clinique Vétérinaire, - 35510 RENNES-CESSON<br />

3. Laboratoire de Dermo-Cosmétique Animale (LDCA) - 81100 CASTRES<br />

Les cals d’appui sont très fréquents chez le chien. En dehors des surinfections pouvant<br />

être graves, ils sont considérés comme bénins. La prévention des surinfections<br />

associe des mesures hygiéniques et des soins locaux pour lesquels très peu de<br />

produits spécifi ques sont disponibles. L’intérêt d’un baume associant huiles essentielles<br />

et acides gras essentiels (BioBalm®) a été évalué sur des cals non-infectés.<br />

Matériel et méthodes<br />

Les chiens ont été inclus dans l’étude sur la base de la présence d’un ou plusieurs<br />

cals non infectés, l’absence d’infection a été confi rmée cliniquement (absence de<br />

pus à la pression) et l’absence de bactéries et de polynucléaires neutrophiles à<br />

l’examen cytologique de surface par la méthode de la cellophane adhésive. Les<br />

propriétaires ont reçu la consigne d’appliquer le produit une fois par jour pendant<br />

3 mois et de ne pas modifi er le support de couchage de leur animal. Les critères<br />

suivants ont été évalués à J0, J30, J60 et J90 : lichénifi cation (score de 0 à 4),<br />

squamosis (0-4), épaisseur (mesurée en mm) et surface atteinte (calculée en mm²).<br />

Les pourcentages de réduction par rapport à J0 ont été calculés pour chaque critère.<br />

Une analyse en intention de traiter a été effectuée.<br />

Résultats<br />

Soixante-quatorze cals provenant de 35 chiens ont été inclus. Les chiens étaient<br />

principalement des chiens de grande race. Les scores étaient signifi cativement<br />

réduits à J90 par rapport aux scores initiaux : lichénifi cation (-66.8%, P


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

au niveau de la lésion et de réduire progressivement l’épaisseur et la taille de la<br />

lésion. De plus, la présentation sous forme topique offre une grande facilité d’application<br />

et la formulation à base d’actifs naturels permet d’envisager un traitement<br />

au long cours.<br />

Bibliographie :<br />

CARSON C.F., HAMMER K.A. et RILEY T.V. Melaleuca alternifolia (Tea Tree) oil :<br />

a Review of Antimicrobial and Other Medicinal Properties. Clinical Microbiology<br />

Reviews, 2006, 19, 1, 50-62<br />

FARAG R.S. et al. Chemical and Biological Evaluation of the Essential Oils of<br />

Different Melaleuca Species. Phytother. Res., 2004, 18, 30-35KHALIL Z. et al.<br />

Regulation of Wheal and Flare by Tea Tree Oil : Complementary Human and<br />

Rodents Studies. J Invest Dermatol, 2004, 123, 683-690<br />

NOOSIDUM A. et al. Excito-repellency properties of essential oils from Melaleuca<br />

leucadendron L., Litsea cubeba (Lour.) Persoon, and Litsea salicifolia (Nees) on<br />

Aedes aegypti (L.) mosquitoes. Journal of Vector Ecology, 2008, 33, 2, 305-312<br />

PINO J.A. et al. Phytochemical Analysis and in vitro Free-Radical-Scavenging Activities<br />

of the Essential Oils from Leaf and Fruit of Melaleuca leucadendra L. Chemistry<br />

& Biodiversity, 2010, 7, 2281-2288<br />

SCOTT D.W., MILLER W.H. et GRIFFIN C.E. Muller & Kirk’s Small animal dermatology,<br />

6e edition. Philadelphie, Edition W.B. Saunders Company, 2001, 1528p<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Les Drs Cadiergues et Bensignor sont consultants pour LDCA.<br />

C. Martin-Vo est attachée scientifi que chez LDCA<br />

Dermatose à Devriesea agamarum chez un Uromastyx<br />

acanthinura<br />

F. MARCEL 1 , M. HUYNH 1 , C. PIGNON 1 ,<br />

F. STAMBOULI 3 , B. HUBERT 2<br />

1. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie - 94700<br />

MAISONS-ALFORT<br />

2. Unité de parasitologie, Ecole Nationale vétérinaire d’Alfort - 94704<br />

MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité d’imagerie, Ecole Nationale Veterinaire d’Alfort - 94700<br />

MAISONS-ALFORT<br />

Un Uromastyx acanthinura de 6 ans est présenté en consultation au CHUVA pour<br />

explorer la présence de croûtes autour de la bouche et sur le corps évoluant depuis<br />

3 ans et étant associées à une mauvaise mue. Les précédents traitements à base<br />

d’Enrofl oxacine (5 mg/kg/j) et de soins locaux à la povidone iodée n’ont pas<br />

apporté d’amélioration signifi cative. Cet animal vit avec un autre Uromastyx ne<br />

présentant aucune lésion dermatologique.<br />

A l’examen physique, l’animal est maigre, présente des croûtes de couleur jaune<br />

autour de la bouche et sur le corps. L’examen histologique révèle des lésions cutanées<br />

caractéristiques de dermatite hyperplasique et croûteuse similaires à celles<br />

décrites dans les cas d’infections à Devriesea agamarum. L’Uromastyx est traité<br />

avec succès au Ceftiofur à la dose de 5 mg/kg/j en intramusculaire, pendant 12<br />

jours.<br />

Devriesea agamarum est une bactérie découverte en 2008 et associée à des dermatites<br />

chez les lézards du désert. De récentes études montrent qu’elle est souvent<br />

isolée lors de dermatites et/ou septicémies chez les Uromastyx acanthinura. Les<br />

Pogona vitticeps sont eux, des porteurs sains pouvant transmettre cette bactérie à<br />

des congénères d’autres espèces. Un traitement à base de Ceftiofur à 5mg/kg/j<br />

pendant 12 jours a été démontré comme étant le traitement de choix, sans oublier<br />

le rôle important de l’environnement, dans lequel les bactéries peuvent persister<br />

dans les croûtes durant 57 jours.<br />

Ce cas illustre une présentation classique de Devriesea agamarum et l’effi cacité du<br />

traitement de référence.<br />

Bibliographie disponible sur demande.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 47 •<br />

Effi cacité d’un spray d’acéponate d’hydrocortisone<br />

dans les dermatoses éosinophiliques félines : une étude<br />

pilote ouverte<br />

V SCHMIDT1 , LM BUCKLEY1 , NA MCEWAN1 ,<br />

CA RÈME2 , TJ NUTTALL1 1. School of Veterinary Science, The University of Liverpool, LEAHURST, UK.<br />

2. Virbac SA, CARROS, F-06511 France.<br />

Les dermatoses éosinophiliques sont des atteintes cutanées infl ammatoires et prurigineuses<br />

courantes dans l’espèce féline. Leur expression clinique est polymorphe,<br />

mais la dermatite faciale ou cervicale, les granulomes ou plaques éosinophiliques<br />

et/ou la dermatite miliaire en constituent les manifestations les plus fréquentes.<br />

L’étiologie de cette entité pathologique reste incertaine, mais les causes principales<br />

sont la dermatite par allergie aux piqûres de puces, les piqûres de moustiques et<br />

autres parasites externes, les allergies alimentaires, les dermatoses psychogènes<br />

et le syndrome hyperéosinophilique. Le rôle de la dermatite atopique est plus<br />

controversé. Toutefois, comme dans cette dernière, les dermatoses éosinophiliques<br />

répondent bien à un traitement glucocorticoïde. Afi n d’éviter les effets secondaires<br />

inhérents à l’administration prolongée de glucocorticoïdes par voie systémique, la<br />

présente étude a pour but d’évaluer l’effi cacité d’une formulation topique à base<br />

de glucocorticoïde diester dans la gestion des dermatoses éosinophiliques félines.<br />

Matériel et méthodes<br />

Il s’agit d’une étude pilote ouverte, menée sur dix chats présentant des symptômes<br />

chroniques de dermatose éosinophilique (dermatite miliaire au niveau du tronc ou<br />

plaque éosinophilique à la face interne des pattes), avec confi rmation cytologique.<br />

Raclage, trichogramme et culture fongique étaient négatifs. L’absence de trouble<br />

comportemental concomitant et d’antécédent de traitement antimicrobien ou antiinfl<br />

ammatoire récent ont également été vérifi és.<br />

Maintenus sous traitement spot-on anti-puce mensuel, les chats ont reçu une application<br />

de spray d’acéponate d’hydrocortisone à 0,0584 % (Cortavance®, Virbac,<br />

Carros, France, hors AMM) sur les lésions cutanées par leurs propriétaires, à la<br />

dose de 2 pulvérisations/100 cm2 de surface corporelle affectée.<br />

Il a été procédé à une évaluation vétérinaire des lésions cliniques au moyen de<br />

l’index validé FeDESI (Feline Dermatitis Extent and Severity Index) tous les 14<br />

jours pendant deux mois. Le niveau de prurit a été évalué tous les 14 jours par<br />

les propriétaires à l’aide d’une échelle visuelle analogique. Ceux-ci ont également<br />

noté l’effi cacité du traitement, la tolérance et la facilité d’utilisation en attribuant à<br />

chaque item un score entre 1 (très faible) et 5 (excellent) à partir de J14. Chaque<br />

chat a reçu une seule application de spray quotidienne pendant au moins 28 jours.<br />

A l’issue de cette période, une réduction de la fréquence de traitement à une application<br />

un jour sur deux a été mise en place chez les chats présentant une réduction<br />

du FeDESI d’au moins 50 %.<br />

Des examens hématologique, biochimique et urinaire ont été réalisés à J0 et J56<br />

dans tous les cas où les actes nécessaires à leur réalisation ont été possibles sans<br />

sédation. Une pesée a été effectuée à J0 et J56.<br />

Résultats<br />

Six femelles stérilisées et quatre mâles stérilisés constituaient la population étudiée,<br />

dont l’âge moyen était de 6,4 ans et le poids moyen de 5,0 kg au début de l’étude.<br />

Plusieurs types raciaux étaient représentés. Trois chats ont été exclus de l’étude à<br />

J28 ou J42, à la demande du propriétaire ou pour une raison médicale sans lien<br />

avec l’étude (abcès), mais leurs scores ont bien été considérés dans l’analyse en<br />

intention de traiter.<br />

Les scores FeDESI et de prurit ont signifi cativement diminué entre J0 et les dates<br />

d’évaluation ultérieures. A J56, cinq chats sur dix présentaient à la fois un FeDESI<br />

et un score de prurit réduits de plus de 50 % par rapport aux valeurs initiales de<br />

l’étude. Deux autres chats présentaient une réduction de plus de 50 % du prurit<br />

seulement et deux autres une réduction de plus de 50 % des lésions seulement.<br />

Les scores de tolérance et de facilité d’utilisation ont signifi cativement augmenté au<br />

cours de l’étude. En revanche, aucune différence signifi cative n’a été mise en évidence<br />

entre les scores d’effi cacité à partir de J14. A J56, 6 chats sur les 7 encore<br />

présents dans l’étude étaient controlés de façon satisfaisante par un traitement un<br />

jour sur deux. Aucun effet indésirable attribuable au traitement n’a été noté au<br />

cours de l’étude. Il n’y a pas eu de changement signifi catif dans les résultats hématologiques,<br />

biochimiques et urinaires des animaux pour lesquels les examens ont<br />

pu être pratiqués (4/10). Le poids moyen des sujets au début et à la fi n de l’étude<br />

n’est pas signifi cativement différent.<br />

Discussion<br />

Les résultats de cette étude montrent l’intérêt d’un spray d’acéponate d’hydrocortisone<br />

à 0,0584 % dans la gestion des dermatoses éosinophiliques félines. Des<br />

améliorations notables ont été observées, à la fois sur les lésions et le prurit. La


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

réponse thérapeutique s’est révélée rapide, avec une nette amélioration des scores<br />

cliniques dès J14. L’analyse individuelle des scores indique que 8 chats sur 10 sont<br />

en rémission clinique effective à J28 (résultats comparables à ceux décrits avec la<br />

ciclosporine). La fréquence de traitement a pu être diminuée après un mois dans<br />

la plupart des cas, ce qui offre des perspectives intéressantes au long cours. Le<br />

traitement topique administré a été en outre très bien toléré chez la plupart des<br />

sujets. Des études randomisées et contrôlées sur de plus larges effectifs et à plus<br />

long terme sont nécessaires pour conforter ces premiers résultats.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Étude fi nancée par Virbac SA., CA Rème est employé par Virbac SA.,<br />

TJ Nuttall et NA Mc Ewan ont reçu des fi nancements sans lien avec cette<br />

étude de la part de Virbac SA., V Schmidt a reçu des fi nancements de<br />

la part d’Intervet Schering Plough UK et du Royal College of Veterinary<br />

Surgeons Trust Fund.<br />

GASTRO-ENTÉROLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

La chirurgie des affections pancréatiques<br />

J-P BILLET<br />

DV, Cert SAS, Dipl ECVS, MRCVS<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Atlantia, 22 rue Viviani F-44200 NANTES<br />

Anatomie chirurgicale<br />

Le pancréas est la glande la plus grosse en volume après le foie. Il a la forme d’un<br />

boomerang avec la pointe du V en position crâniale droite. On distingue, le lobe<br />

droit sur toute la longueur du mésoduodénum descendant contre le duodénum, le<br />

corps placé caudalement à la partie pylorique de l’estomac et à la partie crâniale<br />

du duodénum, et le lobe gauche, moins long et plus épais, situé caudalement au<br />

fundus de l’estomac dans la paroi profonde du grand omentum.<br />

Chez le chien, il existe deux conduits excréteurs. Le conduit pancréatique principal<br />

est le plus petit, il draine la partie crâniale du lobe droit et s’abouche comme le<br />

canal cholédoque à la papille duodénale principale distante de 4 à 12 cm du<br />

pylore. Le conduit pancréatique accessoire est le plus gros. Il draine le lobe gauche<br />

avant de passer dans la partie crâniale du lobe droit, il reçoit un gros affl uent du<br />

lobe pancréatique droit, puis il s’ouvre au niveau de la papille duodénale mineure<br />

à 2,8 cm de la papille duodénale majeure et 8 cm du pylore.<br />

La vascularisation du lobe gauche se fait par les branches de l’artère splénique, de<br />

l’artère hépatique et des artères gastroduodénales. Celle du lobe droit comprend<br />

les branches pancréatiques des artères pancréatico-duodénales crâniale et caudale<br />

qui s’anastomosent dans la glande. Les artères pancréatico-duodénales sont<br />

communes au pancréas et au duodénum. Il faut les respecter pendant la chirurgie<br />

pancréatique pour éviter une dévitalisation du duodénum.<br />

Techniques chirurgicales<br />

La voie d’abord est celle d’une laparotomie exploratrice crâniale qui va de l’appendice<br />

xiphoïde au nombril. Le pancréas doit être manipulé avec précaution.<br />

Pour visualiser le lobe droit, le duodénum est déplacé caudo-médialement. Pour<br />

visualiser le corps et le lobe gauche, l’estomac et le grand omentum sont déplacés<br />

crânialement, la bourse omentale est ouverte en déchirant le grand omentum, et le<br />

pancréas se trouve dorsalement en position médio-latérale droite.<br />

Les canaux pancréatiques et les conduits d’excrétion ne sont pas visibles durant<br />

la chirurgie à moins de disséquer le parenchyme pancréatique. Il faut donc éviter<br />

toute intervention pouvant endommager un conduit excréteur et retirer toute la<br />

partie du pancréas drainée par un conduit sectionné. Les principales interventions<br />

chirurgicales sont les biopsies et les pancréatectomies partielles.<br />

En plus du pancréas il faut examiner le duodénum, le foie, le canal cholédoque,<br />

et les nœuds lymphatiques pyloriques, duodénaux, hépatiques et mésentériques<br />

crâniaux.<br />

Les biopsies pancréatiques<br />

Biopsies par laparotomie<br />

Les biopsies sont réalisées au niveau des rebords du pancréas pour éviter de léser<br />

les canaux excréteurs et les vaisseaux. Les biopsies peuvent être obtenues par<br />

l’utilisation d’un instrument à biopsie Tru-Cut ou à la lame chirurgicale.<br />

Pour les biopsies plus importantes, deux techniques sont possibles : une technique<br />

par guillotine et une technique par dissection.<br />

• 48 •<br />

Biopsies sous cœlioscopie<br />

Les biopsies réalisées sous laparoscopie sont moins invasives que celles obtenues<br />

par laparotomie. Les biopsies sont réalisées à l’aide d’une pince à biopsie à<br />

cupules permettant d’obtenir une quantité adéquate de tissu pancréatique.<br />

Pancréatectomie partielle<br />

La pancréatectomie partielle est indiquée pour les abcès, les pseudokystes, les<br />

masses nécrotiques et les tumeurs. Du fait de la localisation des conduits pancréatiques<br />

et des papilles duodénales, seule une partie plus ou moins importante du<br />

lobe droit ou du lobe gauche est retirée sans craindre une insuffi sance pancréatique<br />

exocrine. Soixante-dix à 90 % du pancréas peuvent être retirés sans altérer<br />

les fonctions endocrine et exocrine de la glande.<br />

Les mêmes techniques chirurgicales que pour les biopsies (par guillotine ou par<br />

dissection) sont utilisées. Après résection, le pancréas peut se régénérer de 50 %<br />

de son poids.<br />

Etant donnée la vascularisation commune du duodénum et du lobe pancréatique<br />

droit, la lobectomie droite est souvent associée à une entérectomie de la partie<br />

adjacente du duodénum.<br />

Les sutures automatiques thoraco-abdominales à 2 rangées d’agrafes sont également<br />

proposées pour réaliser les pancréatectomies partielles. Le mésoduodénum<br />

ou l’omentum sont incisés, la pince à sutures automatiques est positionnée autour<br />

du lobe en passant par les incisions, elle est refermée, et le lobe est excisé à la<br />

lame chirurgicale le long de la pince. Puis le mésoduodénum ou l’omentum est<br />

suturé. On vérifi e que le site d’exérèse ne saigne pas.<br />

Pancréatectomie totale<br />

Les lésions en intime relation avec les papilles duodénales ou au niveau du corps<br />

du pancréas nécessitent généralement une pancréatectomie totale.<br />

La pancréatectomie totale est associée à une cholécystojéjunostomie et au retrait<br />

du duodénum dans la plupart des cas. Cette technique chirurgicale est réalisée<br />

chez le chien pour créer un modèle expérimental de travail pour la médecine<br />

humaine En pratique, elle n’est pas utilisée à cause de l’insuffi sance pancréatique<br />

exocrine et endocrine engendrée et des taux de mortalité et de morbidité postopératoires<br />

très importants.<br />

Stent endoluminal<br />

Lors d’obstructions extraluminales des voies biliaires à l’occasion d’une affection<br />

pancréatique (pancréatite, tumeur du pancréas, kyste), la technique de choix est la<br />

mise en place d’une prothèse cholédochoduodénale endoluminale.<br />

Péritonite<br />

Lors d’abcès, l’omentalisation est préférée aux drains. Le drainage à abdomen<br />

fermé (par drain de Blake ou Jackson-Pratt) est aussi préféré au drainage à abdomen<br />

ouvert.<br />

Soins postopératoires et complications<br />

L’équilibre hydro-électrolytique et le taux de glucose sanguin sont rigoureusement<br />

contrôlés et corrigés. Quelle que soit l’affection traitée, une reprise précoce de la<br />

nutrition est recommandée. Cette nutrition peut être entérale ou parentérale. La nutrition<br />

entérale lui est préférée car elle diminue la translocation bactérienne et améliore<br />

le fonctionnement de la barrière intestinale par rapport à la nutrition totale<br />

parentérale. La douleur abdominale est surveillée car une des principales complications<br />

postchirurgicales est la pancréatite. Pour minimiser ce risque, le pancréas<br />

est manipulé avec précaution pendant la chirurgie. Les insuffi sances endocrine ou<br />

exocrine sont rares si l’on suit les principes de base de la chirurgie du pancréas.<br />

Bibliographie<br />

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in 36 dogs : a retrospective analysis of prognostic indicators. Journal of the American<br />

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Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Affections des voies biliaires : les vraies urgences<br />

M. CARIOU¹, O. TOULZA²<br />

1. DV, Dip. ECVS, AQUIVET Clinique Vétérinaire, Parc d’activité Mermoz,<br />

19, Avenue de la Forêt, 33320 EYSINES<br />

2. DV, Dip. ACVIM AQUIVET Clinique Vétérinaire, Parc d’Activités Mermoz,<br />

Avenue de la Forêt, 33320 EYSINES<br />

Dans un premier temps, les grands principes d’anatomie et de physiologie du<br />

système biliaire seront rappelés lors de la présentation orale.<br />

Exploration des affections des voies biliaires<br />

Signes cliniques et biologiques d’affections des voies biliaires<br />

Les signes cliniques d’affection des voies biliaires ne sont pas spécifi ques et<br />

peuvent survenir très tardivement dans l’évolution de la maladie. Un abattement,<br />

des troubles digestifs (nausées, vomissements, selles acholiques), parfois associés<br />

à de l’hyperthermie dans les processus septiques, sont des signes d’appel. La<br />

douleur abdominale n’est pas systématique, mais semble plus fréquente lors de<br />

lithiase biliaire obstructive, ou de cholécystite nécrosante avec péritonite. L’ictère<br />

n’est pas observé systématiquement, mais reste présent et souvent très marqué lors<br />

d’obstruction complète des voies biliaires extra-hépatiques.<br />

Une augmentation de l’activité des enzymes hépatiques est souvent notée (marqueurs<br />

de cholestase : PAL et GGT, mais aussi dans une moindre mesure les marqueurs<br />

de cytolyse hépatique : ALAT et ASAT). Une hyperbilirubinémie doit être<br />

recherchée (elle est présente avant l’apparition d’un ictère clinique). La cholestérolémie<br />

est un marqueur biochimique utile dans le diagnostic et le suivi des affections<br />

des voies biliaires.<br />

La présence d’une leucocytose neutrophilique, associée à un left-shift et à la présence<br />

de polynucléaires neutrophiles à cytoplasme toxique, doit faire craindre un<br />

processus septique et constitue un critère d’urgence.<br />

L’évolution de ces paramètres au cours du temps permet aussi, dans les situations «<br />

intermédiaires », d’orienter le traitement (traitement médical seul, versus traitement<br />

chirurgical lorsque des signes de gravité apparaissent).<br />

Imagerie médicale des voies biliaires et analyse de liquide<br />

Les radiographies abdominales permettent dans certains cas de suspecter une<br />

affection des voies biliaires (lithiase radio-opaque dans 14 à 50 % des cas, masse<br />

abdominale, perte de contraste secondaire à un épanchement, gaz en périphérie<br />

de la vésicule biliaire). Cependant, en pratique, le recours à l’échographie<br />

semble incontournable pour caractériser plus précisément la nature de l’affection.<br />

Les tumeurs, les mucocœles, les lithiases et les maladies péri-biliaires (pancréatites,<br />

hépatopathies) sont souvent bien visualisées à l’échographie.<br />

L’échographie permet en outre d’obtenir de manière effi cace et contrôlée, des<br />

échantillons d’épanchement abdominal et/ou de bile pour en réaliser une analyse<br />

cytologique et bactériologique. Les résultats de ces examens permettant au clinicien<br />

d’adapter au mieux le traitement (médical versus chirurgical).<br />

Quelles situations ne sont pas des urgences vraies ?<br />

Lorsqu’une affection des voies biliaires est identifi ée de manière fortuite (souvent<br />

à la faveur d’examens d’imagerie réalisés pour d’autres raisons), le clinicien doit<br />

avoir le recul nécessaire pour ne se précipiter, ni sur le bistouri, ni sur les médicaments.<br />

Si l’examen clinique et les analyses sanguines ne révèlent aucune anomalie (pas<br />

de signe d’infl ammation marquée, ni de signe de cholestase), alors seule une<br />

surveillance s’impose.<br />

C’est le cas par exemple lors de découverte fortuite d’une lithiase biliaire. Ces<br />

lithiases asymptomatiques doivent uniquement conduire le clinicien à informer le<br />

• 49 •<br />

propriétaire qu’il doit rester vigilant. Aucun traitement n’est indiqué, mais aux premiers<br />

signes suspects (inappétence, fatigue, nausée), une évaluation rapide du<br />

patient s’imposera. Contrairement à ce qui se passe chez l’homme, les cholérétiques<br />

permettent rarement de favoriser la dissolution des calculs biliaires chez le<br />

chien et le chat.<br />

Des mucocèles biliaires débutantes sont parfois observées par échographie. L’administration<br />

de cholérétique (acide ursodéoxycholique) en association avec de la<br />

S-adénosyl méthionine peut être réalisée, dans la mesure où aucune obstruction<br />

des voies biliaires n’est identifi ée (ni à l’échographie, ni sur le bilan sanguin).<br />

Certaines pancréatites chroniques sont responsables de signes cliniques et biologiques<br />

évoquant une affection des voies biliaires. Lorsque le patient est stable, il<br />

convient alors surtout d’ajuster son alimentation et de suivre la progression de la<br />

pancréatite, avant d’envisager des gestes plus invasifs.<br />

Enfi n, la plupart des tumeurs des voies biliaires, lorsqu’elles ne sont pas associées<br />

à une obstruction des voies biliaires, ni à des saignements, ne constituent pas des<br />

urgences chirurgicales. Un bilan d’extension approfondi peut être réalisé avant<br />

d’envisager l’exérèse de la tumeur lorsqu’elle est possible.<br />

Les vraies urgences médicales : « quand s’inquiéter, mais<br />

sans ouvrir ? »<br />

Plusieurs affections des voies biliaires sont de véritables urgences médicales et<br />

nécessitent de la part du clinicien, une réponse rapide et appropriée.<br />

C’est le cas lors de cholécystites non nécrosantes, mais aussi lors d’obstruction des<br />

voies biliaires intra-hépatiques (secondaire par exemple à la lipidose hépatique,<br />

aux cholangites du chat), ou lors de pancréatite aiguë responsable d’une obstruction<br />

partielle des voies biliaires extra-hépatiques.<br />

Lorsque des critères physiques et biologiques de gravité sont identifi és dans ces<br />

cas (abattement marqué, hyperthermie, douleur abdominale, ictère, augmentation<br />

d’activité des enzymes hépatiques, hyperbilirubinémie, hypercholestérolémie),<br />

mais que l’imagerie ne montre pas de critère péjoratif (absence de péritonite,<br />

absence d’obstruction complète des voies biliaires), un traitement médical « agressif<br />

» doit être mis en place dans un premier temps. Ce traitement peut suffi re dans<br />

la majorité des cas.<br />

Il nécessite une hospitalisation avec perfusion intraveineuse pour maintenir l’animal<br />

hydraté, analgésie parentérale (morphiniques), antibiothérapie à large spectre<br />

(associant amoxicilline/acide clavulanique +/- fl uoroquinolones, +/- métronidazole),<br />

anti-émétique (maropitant +/- métoclopramide).<br />

Le suivi rapproché du patient (suivi clinique +/- biologique +/- par échographie)<br />

permet de vérifi er l’effi cacité du traitement médical et d’identifi er d’éventuels signes<br />

qui conduiraient à passer à une étape plus invasive. C’est le cas par exemple<br />

lorsque l’ictère secondaire à une pancréatite s’amplifi e au cours du temps, ou lors<br />

de lithiase biliaire infectée mais non obstructive ne répondant pas au traitement<br />

après 3 à 4 jours d’antibiothérapie.<br />

Les vraies urgences médico-chirurgicales : « quand et<br />

comment ouvrir ? »<br />

Affections nécessitant une intervention chirurgicale<br />

Les situations où les voies biliaires ont été rompues et celles où l’obstruction de ces<br />

dernières est complète et/ou ne répond pas au traitement médical instauré, constituent<br />

des urgences chirurgicales. L’intervention chirurgicale ne doit cependant être<br />

pratiquée qu’une fois que la déshydratation, les déséquilibres électrolytiques et acido-basiques,<br />

l’hypoglycémie et une coagulopathie éventuels ont été corrigés. Les<br />

maladies devant conduire à une prise en charge chirurgicale rapide regroupent<br />

les péritonites biliaires, secondaires à une cholécystite nécrosante, à une ischémie<br />

nécrosante de la vésicule biliaire ou du canal cholédoque ou à un traumatisme, et<br />

les obstructions complètes des voies biliaires consécutives à une mucocèle, à une<br />

cholélithiase ou à un processus tumoral. La complication infectieuse d’une péritonite<br />

biliaire revêt un caractère d’urgence encore plus marqué.<br />

Traitement chirurgical<br />

L’animal peut être si malade qu’une intervention chirurgicale rapide, en attente<br />

d’une procédure défi nitive pratiquée une fois l’animal en meilleur état, peut être<br />

nécessaire. Celle-ci peut prendre la forme du placement d’une sonde de cholécystostomie<br />

ou d’une endoprothèse biliaire transpapillaire. Une chirurgie défi nitive<br />

peut être pratiquée plusieurs jours plus tard, ou en première intention, en fonction<br />

de la maladie initiale et de l’état du patient. Les cholélithiases sont retirées<br />

par cholécystostomie, en association avec une duodénotomie, et/ou par cholédochotomie.<br />

Les lésions irréversibles de la vésicule biliaire ( faisant suite à une<br />

cholécystite, une ischémie nécrosante, une mucocèle ou une tumeur) sont traitées<br />

par cholécystectomie. Lorsque le canal cholédoque est obstrué ou traumatisé de<br />

façon irréversible, une procédure de diversion, généralement sous la forme d’une<br />

cholécystoduodénostomie ou d’une cholécystojéjunostomie, est indiquée. Du fait


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

de la très petite taille du canal cholédoque chez les carnivores domestiques, les<br />

cholédocho-entérostomies sont rarement possibles. Les techniques de réparation/<br />

reconstruction lors de rupture des voies biliaires sont très rarement indiquées.<br />

Toutes ces techniques chirurgicales doivent être accompagnées d’un examen anatomo-pathologique<br />

des organes lésés (foie, vésicule biliaire et/ou pancréas) et<br />

d’un examen microbiologique du liquide d’épanchement péritonéal, de la bile,<br />

voire des biopsies tissulaires.<br />

Gestion postopératoire<br />

Les mêmes soins de réanimation médicale prodigués lors la période préopératoire<br />

doivent être poursuivis lors de la période postopératoire. Ceux-ci consistent en une<br />

fl uidothérapie adaptée, l’administration ciblée d’analgésiques, d’antibiotiques et<br />

d’anti-émétiques, et l’administration de vitamine K et de plasma le cas échéant.<br />

Lors de péritonite biliaire, a fortiori lorsqu’elle est compliquée d’une infection bactérienne,<br />

un drainage abdominal (ouvert ou à l’aide de systèmes de drainage abdominal<br />

actif) est souvent nécessaire. Ce drainage est alors associé à de multiples<br />

lavages abdominaux avant fermeture défi nitive de l’abdomen ou du retrait du/des<br />

drain(s). Sur le long terme, il est important d’assurer la normalisation des paramètres<br />

cliniques, biochimiques et hématologiques du patient opéré. Ceci passe<br />

souvent par une antibiothérapie prolongée et l’adaptation du régime alimentaire.<br />

Conclusion<br />

Les urgences concernant les voies biliaires des carnivores domestiques nécessitent<br />

une prise en charge globale et multidisciplinaire, pour pouvoir faire face à des situations<br />

souvent critiques et lourdes. Avec un traitement médico-chirurgical adapté,<br />

le pronostic des affections aiguës est souvent favorable, même lorsqu’une anastomose<br />

cholécysto-entérale est nécessaire.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Ouvrir ou ne pas ouvrir ?<br />

Le syndrome dilatation-torsion de l’estomac<br />

J.-Y. DESCHAMPS<br />

Maître de Conférences à l’ENVN - Pathologie Médicale des Equidés et des<br />

Carnivores Domestiques -<br />

ONIRIS, Service d’Urgence - Atlanpole, La Chantrerie – BP 40706 –<br />

F-44307 NANTES Cedex 03<br />

Résumé de la procédure de traitement du SDTE<br />

• Appel téléphonique du propriétaire en soirée pour un très grand chien, plutôt<br />

âgé<br />

• Préparation du matériel et appel de renfort<br />

• Consultation : Tympanisme pathognomonique. La radiographie n’est pas nécessaire<br />

au diagnostic.<br />

• Pronostic - Devis - Acompte<br />

• Le pronostic dépend de l’état dans lequel arrive le chien et de la lactatémie.<br />

Les chiens ayant une lacta-témie normale à l’admission (environ 2 mmol/l) ont un<br />

pronostic de survie proche de 100 %.<br />

• Gastrocentèse d’urgence si dyspnée.<br />

• 2 voies veineuses de gros calibre (cathéters verts, à défaut roses)<br />

• Récupération de sang à cette occasion pour le dosage de la lactatémie. Autres<br />

analyses inutiles<br />

• Perfusion rapide 250 mL de NaCl à 7,5 % puis de Ringer (1litre/10 kg la<br />

première heure)<br />

• Tonte de l’abdomen, de la moitié du thorax au pubis<br />

• Gastrocentèse, à droite ou à gauche, là où le tympanisme est le plus fort (aiguille<br />

rose)<br />

• (ne pas perdre de temps à faire un sondage gastrique, il sera fait pendant la<br />

chirurgie)<br />

Anesthésie, ex : Valium - Nesdonal - Morphine, intubation (vérifi er le gonfl ement<br />

du ballonnet)<br />

• Passage au bloc opératoire : une chirurgie immédiate est souhaitable, seul le<br />

manque de personnel doit conduire à surseoir à la chirurgie.<br />

• Laparotomie : commencer à mi chemin entre le sternum et l’ombilic, attention<br />

au diaphragme<br />

• Exérèse complète du ligament falciforme<br />

• Sondage gastrique par l’anesthésiste ou l’ASV<br />

• Compression de l’estomac pour le vider de son air et de ses liquides<br />

• Extériorisation de la rate - important et préalable à la détorsion de l’estomac sous<br />

peine de déchirer la vasculature de la rate durant la détorsion.<br />

• 50 •<br />

• La plupart du temps l’épiploon recouvre l’estomac ce qui signe une torsion.<br />

• Pour la dérotation, le chirurgien situé à droite du chien glisse la main droite le<br />

long de la paroi abdo-minale gauche, saisit l’antre pylorique et le tourne vers le<br />

haut et vers lui en s’aidant de la main gauche qui pousse la grande courbure de la<br />

droite vers la gauche en glissant sa main gauche sous l’estomac.<br />

• L’estomac est alors en position physiologique : la grande courbure est située le<br />

long de la paroi gauche de l’abdomen et la rate court le long de cette grande<br />

courbure.<br />

• Pas de splénectomie. Pas de gastrotomie.<br />

• Réintégration de la rate et de l’estomac dans l’abdomen.<br />

• Le chirurgien se place désormais à gauche du chien.<br />

• Saisir la partie ventrale de la séreuse de l’antre pylorique à l’aide de deux pinces<br />

d’Allis et couper au ciseau courbe juste en dessous des pinces une portion de 4<br />

cm de long sans entamer la muqueuse : il se crée une large plaie non perforante<br />

en côte de melon.<br />

• Inciser la paroi interne de l’abdomen en regard de la plaie de l’estomac.<br />

• Suturer les lèvres de la plaie de la paroi abdominale aux lèvres de la plaie de la<br />

paroi gastrique à l’aide d’un surjet au fi l monofi lament résorbable 3-0.<br />

• A la fi n de l’intervention, la lactatémie devra être redevenue normale ce qui est<br />

de bon pronostic. Une lactatémie qui reste élevée est de mauvais pronostic.<br />

• En postopératoire, le chien recevra des antibiotiques pour prévenir la translocation<br />

bactérienne intestinale, des anti-acides mais pas d’AINS ni de corticoïdes.<br />

• En cas de CIVD (le lendemain surtout), une transfusion de sang frais s’impose ;<br />

en cas de saignements avérés, l’héparine est devenue inutile. L’utilisation d’héparine<br />

en prévention est discutable.<br />

• Le monitoring s’attachera à surveiller les extrasystoles ventriculaires qui apparaissent<br />

surtout le len-demain matin et qui durent rarement plus de 2 jours. Elle<br />

seront traitées par des bolus de lidocaïne à la dose de 2 mg/kg relayés soit par<br />

d’autres bolus, soit par une perfusion continue à la dose de 2 mg/kg/heure. Les<br />

quantités requises de lidocaïne sont parfois très importantes.<br />

• L’hospitalisation dure rarement plus de 4 jours. Elle est d’autant plus courte que<br />

la lactatémie était basse.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Vomissements et régurgitations : Sortir de la confusion<br />

O. DOSSIN<br />

Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 Chemin des Capelles,<br />

F-31076 TOULOUSE Cedex<br />

Les vomissements et les régurgitations sont deux motifs de consultation très fréquents<br />

en gastro-entérologie canine et féline. Ces deux termes sont souvent utilisés de<br />

façon interchangeable par les propriétaires. Cependant, leurs physiopathologies<br />

sont bien différentes et ils conduisent à deux démarches diagnostiques différentes.<br />

S’agit-il de vomissement ou de régurgitations ?<br />

Il n’est pas toujours si simple de répondre à cette question apparemment triviale.<br />

Les vomissements se défi nissent par l’expulsion active du contenu gastrique par<br />

la bouche. Ils s’inscrivent dans un contexte stéréotypé où l’animal commence par<br />

présenter des nausées (phase d’inquiétude accompagnant la perception de l’imminence<br />

du vomissement), puis des hauts le cœur (inspirations violentes à glotte fermée<br />

souvent accompagnées d’un bruit de rot) et enfi n le vomissement proprement<br />

dit (le contenu gastrique est expulsé par la bouche à la suite de violentes contractions<br />

abdominales). Les régurgitations peuvent prendre deux types d’expression<br />

clinique. Les régurgitations per-prandiales d’origine pharyngée ou œsophagienne<br />

très proximale se caractérisent par l’émission du bol alimentaire par la bouche immédiatement<br />

après la phase de mastication/insalivation au cours de la phase de<br />

déglutition. Les régurgitations postprandiales d’origine œsophagienne se caractérisent<br />

par l’émission passive et sans efforts abdominaux du contenu de l’œsophage<br />

par la bouche ; elles sont le plus souvent décalées par rapport au repas. Il n’est pas<br />

toujours facile de différentier vomissements de régurgitations par le simple interrogatoire<br />

du propriétaire. Il faut commencer par poser des questions très ouvertes<br />

(pouvez vous me décrire comment cela se passe ?...) puis réduire le champ des<br />

réponses possibles progressivement (pouvez vous me décrire comment sa paroi<br />

abdominale bouge lors des épisodes ? Y a-t-il des contractions abdominales ?).<br />

Il est parfois utile de proposer à manger ou à boire à l’animal pendant la consultation<br />

afi n de pouvoir observer les régurgitations. C’est particulièrement intéressant<br />

lors de régurgitations pharyngées car elles ont une présentation clinique peu<br />

équivoque. Il faudra toutefois éviter cela si l’animal présente des signes évoquant<br />

une broncho-pneumonie. Il faut garder présent à l’esprit que certains animaux en<br />

particulier les chiens de grand format expriment parfois leur mégaœsophage sous<br />

une forme clinique simulant des vomissements. C’est particulièrement fréquent lors


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

de très forte dilatation œsophagienne et s’explique par le fait que pour effi cacement<br />

vidanger leur œsophage ces animaux doivent contracter leur abdomen<br />

pour augmenter la pression intra-thoracique. Il ne faut donc jamais exclure un<br />

mégaœsophage chez un animal qui présente une clinique compatible avec des<br />

vomissements en particulier s’il s’agit d’une race prédisposée (Berger allemand,<br />

Setter, Dogue allemand, Terre neuve, Fox terrier).<br />

Pourquoi cette différenciation est importante ?<br />

L’identifi cation de vomissement ou de régurgitation conditionne des démarches<br />

diagnostiques différentes.<br />

Les causes les plus fréquentes des régurgitations œsophagiennes et pharyngées<br />

sont résumées dans le tableau I. Schématiquement lors de régurgitations, il faudra<br />

rechercher une atteinte œsophagienne par des méthodes d’imagerie radiographique<br />

initialement sans produit de contraste (mégaœsophage, corps étranger<br />

œsophagien, masse œsophagienne). Lorsque ces premiers examens ne conduisent<br />

pas à un diagnostic, un examen avec produit de contraste de type repas baryté<br />

(petite quantité d’aliment humide mélangé avec une pâte barytée) permet habituellement<br />

de mettre en évidence les dysmotricités œsophagiennes modérées et<br />

n’apparaissant pas lors de l’examen sans préparation. Cet examen peut également<br />

permettre de caractériser un refl ux gastro-œsophagien si un examen radioscopique<br />

dynamique est accessible. L’identifi cation des lésions de la paroi œsophagienne<br />

(œsophagite, tumeur, granulome parasitaire) nécessite généralement<br />

le recours à l’endoscopie. Le meilleur moyen pour caractériser la dysphagie pharyngée<br />

est l’examen radioscopique de la déglutition en position physiologique. Il<br />

permet de différencier la paralysie pharyngée (absence de contraction des parois<br />

du pharynx) de l’achalasie cricopharyngée (contractions du pharynx non effi caces<br />

en l’absence d’ouverture du sphincter œsophagien supérieur conduisant au rejet<br />

des aliments vers la bouche).<br />

Les causes les plus fréquentes des vomissements sont résumées dans le tableau II.<br />

La prise en charge comprendra une recherche des causes extra-digestives mais<br />

aussi des principales causes digestives en première approche. La nature des vomissements<br />

peut aider à l’orientation diagnostique. Des vomissements hémorragiques<br />

ou marc de café doivent motiver une prise en charge d’urgence et la recherche<br />

d’une anémie. Des vomissements fécaloïdes orientent vers une occlusion/obstruction<br />

intestinale. Des vomissements alimentaires très différés par rapport au repas<br />

sont évocateurs d’une affection entraînant un retard de vidange gastrique. Dans<br />

un contexte d’urgence et de vomissements aigus, un bilan électrolytique et acidobasique<br />

sera systématiquement réalisé afi n d’évaluer les répercussions des vomissements,<br />

il pourra également orienter vers une crise addisonienne (hyperkaliémie<br />

TABLEAU 1 : Causes des régurgitations<br />

• 51 •<br />

et hyponatrémie) ou un syndrome occlusif en cas d’alcalose hypochlorémique.<br />

L’imagerie abdominale (radiographie et/ou échographie) devra être réalisée rapidement<br />

pour rechercher des signes d’occlusion/obstruction intestinale. Dans les<br />

cas de vomissements chroniques, la démarche diagnostique se fera par étapes en<br />

excluant les causes métaboliques, alimentaires, toxiques et parasitaires. L’imagerie<br />

permettra d’aider à rechercher les causes d’infl ammation intra-abdominale ou<br />

thoracique. Des biopsies endoscopiques ou par laparotomie seront nécessaires<br />

quand tous les autres examens ne permettent pas de conclure.<br />

Au bilan, la différentiation entre vomissement et régurgitation conditionne la<br />

démarche diagnostique, mais il est parfois diffi cile d’obtenir une description du<br />

propriétaire permettant de clairement trancher entre ces deux manifestations. Par<br />

ailleurs, certains animaux atteints d’affections œsophagiennes peuvent présenter<br />

des signes compatibles avec des vomissements. Il appartient donc au clinicien de<br />

garder l’esprit ouvert afi n de conduire une démarche diagnostique effi cace pour<br />

une prise en charge optimisée.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Reconnaître une occlusion intestinale<br />

Régurgitations pharyngées Régurgitations œsophagiennes<br />

D. RAULT¹, O. DOSSIN²<br />

1. DV, Azurvet, 2 bd Kennedy, F-06800 CAGNES SUR MER<br />

2. DV, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 Chemin des Capelles,<br />

F-31076 TOULOUSE Cedex ;<br />

Le diagnostic d’occlusion intestinale est un problème parfois diffi cile. En effet, le<br />

clinicien est amené à prendre une décision chirurgicale sans toujours avoir un<br />

diagnostic de certitude car la situation d’urgence, parfois associée au syndrome<br />

occlusif et la nécessité d’une prise en charge rapide, ne permet pas toujours de<br />

mettre en œuvre tous les examens complémentaires nécessaires pour confi rmer la<br />

suspicion. L’imagerie est l’étape essentielle mais le contexte clinique et les modifi -<br />

cations biologiques sanguines sont des éléments d’orientation cruciaux.<br />

Dans cette présentation, le terme d’occlusion intestinale sera pris au sens le plus<br />

large incluant les obstructions par corps étranger (CE), les occlusions proprement<br />

dites (masses pariétales, invagination ou volvulus intestinal) et les compressions<br />

extrinsèques provoquant un obstacle au transit intestinal. Si l’invagination ou le<br />

volvulus conduisent rapidement à une nécrose pariétale par défaut de circulation<br />

et au développement rapide d’une péritonite, ce type de complication peut égale-<br />

Pharyngites Mégaœsophage<br />

Idiopathique (acquis ou congénital)<br />

Secondaire (Myasthénie Grave, polymyopathies,<br />

polyneuropathies, dysautonomie, hypocorticisme)<br />

Corps étranger pharyngé, abcès rétro-pharyngé, polype nasopharyngé Obstruction œsophagienne<br />

Tumeur pharyngée Sténose œsophagienne<br />

Paralysie pharyngée (Myasthénie Grave, Botulisme, Polyradiculonévrite, Atteinte Œsophagite<br />

des nerfs crâniens IX et X, Atteinte du tronc cérébral)<br />

Achalasie cricopharyngée Tumeur ou granulome œsophagien<br />

Sténose pharyngée Compression extrinsèque de l’œsophage (anomalies vasculaires,<br />

masse ou fi brose peri-œsophagienne)<br />

Hernie hiatale, refl ux gastro-œsophagien<br />

TABLEAU 2 : Causes des vomissements<br />

Digestives Extra-digestives<br />

Parasitisme Insuffi sance rénale<br />

Ecarts alimentaires, intolérances ou allergies alimentaires Hypocorticisme<br />

Syndrome occlusif Hyperthyroïdie<br />

Entérites infectieuses Acido-cétose diabétique<br />

Entérites chroniques idiopathiques Infl ammation intra-abdominale (lithiase rénale ou urétérale, métrite, péritonite…)<br />

Gastrites chroniques, ulcères gastriques Pleurésie, péricardite<br />

Intoxication (Plomb, plantes, médicaments….) Mastocytome<br />

Tumeurs gastriques ou intestinales<br />

Pancréatites<br />

Affections hépatiques et des voies biliaires<br />

Endotoxémie


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

ment se développer dans tous les autres cas. Les corps étrangers linéaires sont à<br />

ce titre particulièrement dangereux car l’intestin à tendance à se replier autour du<br />

corps étranger pour tenter de le faire progresser. Ainsi les CE linéaires déterminent<br />

à la fois une occlusion majeure et rapide, mais peuvent également agir comme «<br />

fi l à couper le beurre » et sectionner la paroi intestinale.<br />

Présentations cliniques<br />

Le contexte d’une occlusion intestinale peut être très variable. L’ingestion constatée<br />

d’un CE est toujours un bon indicateur, mais le plus souvent cette information n’est<br />

pas disponible. Il est utile d’interroger le propriétaire sur le comportement de son<br />

animal, sur la disparition éventuelle d’objets ou de vêtements. La grande majorité<br />

des animaux atteints d’occlusion intestinale sont présentés pour des vomissements.<br />

L’existence de vomissements fécaloïdes est un signe particulièrement évocateur<br />

d’une occlusion intestinale. Toutefois, les vomissements ne sont pas systématiques<br />

et certains animaux présentent uniquement de l’anorexie ou de l’inconfort abdominal,<br />

en particulier en cas d’occlusion partielle. Dans les occlusions plus distales,<br />

le fl uide peut être séquestré dans l’intestin sans que des vomissements graves ne<br />

soient présents.<br />

Chez le chien comme chez le chat, la grande majorité des corps étrangers intestinaux<br />

se localisent dans le duodénum ou le jéjunum. L’examen clinique doit comprendre<br />

une palpation abdominale très méthodique afi n de localiser une douleur<br />

focale et répétable ou une masse à la palpation de l’intestin grêle. Cet examen<br />

est parfois plus facile après administration d’un antalgique ou d’un sédatif, en<br />

particulier chez les chiens de grand format. Il faudra aussi soigneusement inspecter<br />

la cavité buccale, en particulier sous la langue, pour rechercher un corps étranger<br />

linéaire de type fi l à pêche. Enfi n, l’examen clinique devra comprendre une<br />

évaluation de l’état d’hydratation ainsi qu’une mesure de pression artérielle dans<br />

les cas avancés (choc). La présence d’une hyperthermie chez un animal suspect<br />

d’occlusion doit être considérée comme un signe de gravité et faire considérer<br />

une complication septique. Les selles sont le plus souvent normales et la présence<br />

d’une diarrhée mucoïde ou sanguinolente doit faire suspecter une lésion pariétale<br />

(nécrose, cisaillement sur un CE linéaire, invagination iléocolique, volvulus ou invagination<br />

intestinaux).<br />

Eléments d’orientation biologique<br />

Les modifi cations biochimiques et hématologiques sont peu spécifi ques et traduisent<br />

la déshydratation associée aux vomissements et l’anorexie-hypodipsie<br />

(augmentation de l’hématocrite, des protéines totales et de l’albumine plasmatiques,<br />

modifi cations variables du bilan hydro-électrolytique et acido-basique avec<br />

toutefois une fréquente hypokaliémie). La présence d’une alcalose métabolique<br />

hypochlorémique est un élément d’orientation majeur vers une occlusion haute<br />

(duodénum proximal), mais peut aussi se rencontrer dans les occlusions plus distales<br />

de l’intestin grêle. Cette forme d’alcalose est liée à une perte non compensée<br />

de chlorure dans le fl uide gastrique vomi. Cela conduit au développement d’une<br />

alcalose secondaire à une production excessive de bicarbonate dans le tube digestif<br />

et à une réabsorption massive de sodium et de bicarbonate par le rein pour<br />

compenser la déshydratation et l’hypochlorémie. Ces phénomènes entretiennent<br />

l’alcalose par un cercle vicieux qui ne peut être interrompu que par une fl uidothérapie<br />

et un apport en chlorures (alcalose métabolique répondant aux chlorures).<br />

La présence de liquide dans la cavité abdominale doit motiver une analyse cytologique<br />

et bactériologique pour rechercher une péritonite.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Vomissements aigus : sémiologie et examens<br />

complémentaires<br />

P. LECOINDRE<br />

DV, DIP ECVIM, Clinique Vétérinaire Cerisioz, 5 route de St Symphorien<br />

d’Ozon, F-69800 SAINT-PRIEST<br />

Le vomissement est un motif de consultation fréquent en clientèle canine et féline. Il<br />

est important de différencier les vomissements aigus de vomissements chroniques<br />

sans oublier toutefois que certaines affections peuvent évoluer selon un mode chronique<br />

avant d’être responsables de l’apparition de vomissements aigus. Enfi n, si<br />

les vomissements aigus sont provoqués dans la majorité des cas par une affection<br />

du tractus digestif, ils peuvent être la manifestation d’une maladie viscérale aiguë<br />

ou d’une affection d’un autre système organique, d’où la nécessité d’une démarche<br />

diagnostique rigoureuse. De même si les vomissements aigus ont généralement<br />

peu de répercussions systémiques et peuvent disparaître spontanément avec une<br />

simple diète ou un traitement symptomatique, ils peuvent induire, s’ils persistent,<br />

des déséquilibres hydro-électrolytiques, une pneumonie par fausses déglutitions ou<br />

une asthénie grave et une perte d’appétit.<br />

• 52 •<br />

Anamnèse et sémiologie du vomissement<br />

Les vomissements peuvent devenir rapidement un défi diagnostique pour le praticien<br />

car ils sous-entendent parfois des affections d’origine très variée, digestive<br />

ou systémique, telles que les occlusions intestinales, les affections hépatiques et<br />

pancréatiques, les néoplasies… Le recueil des commémoratifs est une étape incontournable<br />

et le praticien s’attardera à défi nir le régime alimentaire et d’éventuelles<br />

erreurs récentes, un traitement médicamenteux, l’exposition éventuelle à des<br />

toxiques, des aliments avariés ou des corps étrangers. Il est important d’obtenir<br />

une description aussi détaillée que possible de l’épisode de vomissement. Il faut en<br />

premier lieu distinguer les vomissements des régurgitations, diffi ciles à décrire et à<br />

différencier par le propriétaire : les vomissements impliquent un phénomène actif,<br />

avec prodromes et des efforts expulsifs fournis par les contractions des muscles abdominaux<br />

et diaphragmatiques. Les vomissements sont le plus souvent différés par<br />

rapport à la phase de déglutition. En revanche, les régurgitations se produisent de<br />

manière passive, brutale, sans prodromes, sans contractions abdominales et elles<br />

surviennent souvent peu de temps après le repas et n’intéressent que le contenu<br />

du pharynx et/ou de l’œsophage. Plus spécifi quement on s’attardera à rechercher<br />

certaines caractéristiques des vomissements, la nature, la consistance et le volume<br />

des vomissures, la fréquence, le délai de survenue par rapport à l’ingestion d’aliments.<br />

Des vomissements aigus intermittents survenant plutôt pendant la nuit ou le<br />

matin au réveil sont plus signifi catifs d’un trouble fonctionnel bénin, refl ux gastroœsophagien<br />

ou duodénogastrique. Lors de gastrite aiguë, le vomissement sera<br />

le plus souvent au départ alimentaire, pratiquement immédiat après l’ingestion<br />

des aliments. Des vomissements « projectiles » se rencontrent lors d’obstruction<br />

complète antro-pylorique ou duodénales proximales. Des vomissements d’apparition<br />

aiguë mais persistants sont compatibles avec une affection systémique, métabolique,<br />

gastro-intestinale grave et peuvent témoigner d’une maladie viscérale<br />

aiguë (pancréatite, perforation digestive, pyomètre, prostatite, obstructions voies<br />

urinaires, cholécystite…). Le degré de digestion des aliments contenus dans les<br />

vomissures permet d’évaluer leur temps de séjour dans l’estomac. La présence<br />

de sang en quantité ou sous forme de caillots indique une perte de substance<br />

muqueuse. Des traces de sang dans les matières vomies indiquent une simple rupture<br />

capillaire consécutive à l’hyperpression intragastrique lors de l’acte émétique.<br />

Des vomissements « marc de café » caractérisent des saignements plus anciens,<br />

le sang ayant subi l’action des sécrétions digestives. Enfi n un aspect et une odeur<br />

fécaloïde traduisent une obstruction digestive ou une pullulation bactérienne, une<br />

péritonite avec un iléus intestinal.<br />

L’examen clinique<br />

L’examen clinique doit toujours être complet et minutieux. Il a pour premier objectif<br />

d’évaluer les répercussions des vomissements sur l’équilibre hydrolytique de l’animal<br />

et identifi er des signes systémiques associés. L’absence de signes systémiques<br />

permet d’envisager en première intention un traitement symptomatique basé sur<br />

une simple diète et l’administration d’antiémétiques. Une gastrite aiguë consécutive<br />

à l’ingestion d’aliments de mauvaises qualités ne nécessite pas d’examens complémentaires<br />

et un traitement symptomatique est aussi diagnostique. Des vomissements<br />

persistants, une déshydratation, une asthénie, une perte d’appétit, ou la présence<br />

de sang dans les vomissures, une palpation abdominale sensible, un toucher<br />

rectal douloureux ou mettant en évidence la présence de méléna, sont des signes<br />

cliniques qui doivent inciter le clinicien à réaliser des examens complémentaires<br />

afi n, en priorité, d’évaluer les troubles hydro-électrolytiques par une simple mesure<br />

de l’hématocrite et de la protéinémie et d’envisager une fl uidothérapie en première<br />

intention. Le choix des examens complémentaires sera raisonné en fonction des<br />

hypothèses diagnostiques.<br />

Examens biologiques<br />

Un profi l biochimique sanguin permet d’éliminer des causes systémiques telles<br />

qu’une acidocétose, une insuffi sance rénale, une affection hépatique et une insuffi<br />

sance corticosurrénalienne. Un ionogramme, une analyse d’urine sont des éléments<br />

diagnostiques et d’évaluation essentiels lors de vomissements aigus associés<br />

à des signes systémiques. Un dosage de la lipase spécifi que pancréatique<br />

sanguine, de la lipasémie et de l’amylasémie peuvent confi rmer une pancréatite,<br />

cause classique de vomissements aigus plus spécifi quement chez le chien.<br />

La radiographie sans préparation reste un examen de base pour confi rmer la présence<br />

d’une masse non palpable (signes radiographiques directs ou indirects), un<br />

phénomène obstructif, un pneumopéritoine, un iléus… L’échographie abdominale<br />

est un examen complémentaire de choix : elle permet une évaluation précise des<br />

parois digestives, des nœuds lymphatiques et des organes annexes du tube digestif.<br />

Enfi n, la fi broscopie digestive permet de visualiser des affections gastriques<br />

(ulcères, gastrites érosives...) ou des affections intestinales proximales (ulcères,<br />

infl ammation), responsables des vomissements observés. Une laparotomie exploratrice<br />

peut être proposée dans des cas bien précis : (occlusion intestinale, suspicion<br />

de perforation digestive...).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Syndrome des races brachycéphales : toute précipitation<br />

risque d’être fatale<br />

C. PONCET¹, J. HERNANDEZ²<br />

1. Dip. ECVS, Service de Chirurgie, CHV Frégis, 43 av. Aristide Briand,<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

2. Msc, Dip. ACVIM, Service de Médecine Interne, CHV Frégis,<br />

43 av. Aristide Briand F-94110 ARCUEIL<br />

Certaines races de type brachycéphale, dont le Bouledogue français et le Bouledogue<br />

anglais, ont été la cible d’une sélection exagérée aboutissant au développement<br />

d’un hypertype rapetissé, raccourci et élargi latéralement. Ces caractéristiques<br />

morphologiques sont souvent associées au syndrome obstructif des voies<br />

respiratoires hautes. Ronfl ements, essouffl ement, intolérance à l’effort et à la chaleur,<br />

syncopes sont les troubles respiratoires les plus souvent recueillis pendant<br />

les commémoratifs. Les troubles digestifs comprennent : régurgitations, rejet de<br />

mousse à l’énervement, vomissements alimentaires très longtemps après le repas,<br />

ingestion fréquente de végétaux lors de promenades. A l’examen clinique, une<br />

respiration bruyante et une dyspnée inspiratoire permettent de faire le diagnostic<br />

du syndrome obstructif des voies respiratoires hautes. Une sténose des narines est<br />

souvent observée. La fi broscopie respiratoire permet de détecter les anomalies de<br />

l’appareil respiratoire haut : allongement-hyperplasie du voile du palais, affaissement<br />

du nasopharynx, infl ammation pharyngée et amygdalite, éversion des ventricules<br />

laryngés, collapsus laryngé, hypoplasie trachéale.<br />

La fi broscopie œsophagienne, gastrique et duodénale effectuée dans le même<br />

temps permet un diagnostic des lésions digestives. De nombreuses anomalies du<br />

tractus digestif peuvent être observées : des anomalies anatomiques (déviation<br />

œsophagienne, hernie hiatale, sténose pylorique) ou fonctionnelles (atonie cardiale<br />

et refl ux gastro-œsophagien souvent associés à une œsophagite distale,<br />

syndrome de rétention gastrique, refl ux duodénogastrique). Toutes ces lésions<br />

entraînent une modifi cation du transit digestif et une infl ammation chronique (œsophagite,<br />

gastrite, duodénite).<br />

Tous les brachycéphales dyspnéiques… ne souffrent pas<br />

de syndrome des races brachycéphales !<br />

Les brachycéphales, comme tout autre chien, peuvent souffrir de maladies respiratoires<br />

supérieures non liées à ce fameux syndrome. Polype naso-pharyngé,<br />

parésie laryngée, abcès laryngé,… autant d’affections respiratoires supérieures<br />

dont l’expression clinque ressemble à s’y méprendre au classique syndrome des<br />

races brachycéphales. Ces écueils sont l’occasion de bien mettre l’accent sur la<br />

nécessité d’un recueil précis des commémoratifs. Le syndrome des races brachycéphales<br />

résulte d’une anomalie de conformation congénitale et est donc présent<br />

dès le jeune âge. Il ne peut apparaître brutalement à un âge avancé sans impliquer<br />

une cause acquise. Autre élément permettant de suspecter une anomalie acquise<br />

sans lien avec le syndrome des races brachycéphales, les bruits respiratoires entendus.<br />

Les signes dus à un voile du palais épais et long sont dominés par un stertor<br />

inspiratoire (ronfl ement). Les maladies du larynx sont à l’origine d’un stridor (bruit<br />

inspiratoire plus aigu) et les affections du naso-pharynx de crises de « reverse<br />

sneezing ». La distinction auditive de ces subtilités est d’importance majeure pour<br />

ne pas se précipiter sur une intervention chirurgicale mal ciblée.<br />

L’anesthésie du chien brachycéphale,<br />

une préparation nécessaire<br />

Les animaux sont hospitalisés après une diète hydrique de 24 heures au minimum.<br />

La prémédication inclut plusieurs injections intramusculaires : acépromazine<br />

(0,05 mg/kg), dexaméthasone (0,2 mg/kg), glycopyrrolate (0,01 mg/kg) et métoclopramide<br />

(0,5 mg/kg). L’induction se fait dans le calme avec des barbituriques<br />

(pentobarbital 5 mg/kg) ou du propofol. L’animal est intubé à l’aide d’une sonde<br />

endotrachéale de petit diamètre en raison du diamètre trachéal souvent réduit et<br />

une anesthésie volatile est mise en place (isofl urane mélangé avec de l’oxygène<br />

pur).<br />

Parmi toutes les anomalies anatomiques, la sténose des narines et l’hyperplasie<br />

du voile du palais justifi ent un traitement chirurgical en première intention. Bien<br />

entendu, si l’intervention chirurgicale n’aboutit pas à une amélioration suffi sante<br />

ou durable, une intervention sur le larynx sera proposée.<br />

Le réveil est toujours la phase critique chez ces chiens. Une surveillance rapprochée<br />

est indispensable pendant les 24 heures suivant le geste chirurgical. Une<br />

sonde nasotrachéale est mise en place en fi n d’intervention afi n d’oxygéner l’animal.<br />

Les glaires et les saignements éventuels sont aspirés. L’extubation est la plus<br />

tardive possible afi n de s’assurer que les mouvements respiratoires seront suffi sants<br />

pour lever l’affaissement du larynx. Le clapping, qui consiste à effectuer des percussions<br />

sur la cage thoracique de l’animal avec les mains, permet de provoquer<br />

une expectoration et de limiter l’encombrement trachéal et pharyngé. Dans le cas<br />

d’un encombrement important ou d’un collapsus laryngé marqué entraînant une<br />

• 53 •<br />

détresse respiratoire, une sonde de trachéostomie temporaire doit être mise en<br />

place. Les sondes à double canule sont préférées car elles permettent un nettoyage<br />

régulier de la lumière de la sonde. En effet, l’obstruction de la sonde par les glaires<br />

est une complication souvent fatale.<br />

La correction chirurgicale des anomalies digestives est<br />

rarement nécessaire<br />

Le traitement des troubles digestifs est médical dans un premier temps. Il est fonction<br />

des lésions observées lors de l’évaluation endoscopique et du résultat histologique<br />

des biopsies. Le principe est de favoriser la vidange gastrique en utilisant<br />

des prokinétiques (métoclopramide), de traiter les lésions œsophagiennes en traitant<br />

les lésions pariétales (anti-acides) et en protégeant la muqueuse des refl ux<br />

(pansements gastriques de surface) et de traiter la gastrite chronique en utilisant<br />

les glucocorticoïdes. Parfois, une thérapie dirigée contre les bactéries de type<br />

Hélicobacter qui peuvent être présentes en grand nombre peut être nécessaire<br />

(amoxicilline, métronidazole, oméprazole en première intention).<br />

Cette première phase associant une correction chirurgicale des voies respiratoires<br />

et un traitement médical des troubles digestifs permet la plupart du temps d’apporter<br />

une réelle amélioration du confort de vie de ces animaux. Plus la prise en<br />

charge est précoce, plus le pronostic est favorable. L’intervention peut être réalisée<br />

dès l’âge de 5 mois chez tous les chiens de race brachycéphale.<br />

Si l’amélioration est jugée insuffi sante ou de courte durée, un traitement chirurgical<br />

des anomalies digestives (hernie hiatale, sténose pylorique) et laryngées (ventriculectomie,<br />

laryngoplastie par latéralisation du cartilage aryténoïde) peut s’avérer<br />

nécessaire. Cette seconde étape thérapeutique est fi nalement rarement nécessaire.<br />

Bibliographie<br />

Halstead, L. A. (1999) Role of gastroesophageal refl ux in pediatric upper airway<br />

disorders. Otolaryngology - Head and Neck Surgery 120, 208-214<br />

Poncet, C., Dupre, G., Freiche, V. & Bouvy, B. (2005) Long term results of upper<br />

respiratory syndrome surgery combined with gastrointestinal tract medical treatment<br />

in 51 brachycephalic dogs (2000-2003). J Small Anim Pract accepted for<br />

publication<br />

Poncet, C., Dupre, G., Freiche, V., Estrada, M., Poubanne, Y. & Bouvy, B. (2004)<br />

Prevalence of gastro-intestinal tract lesions in brachycephalic dogs with upper respiratory<br />

syndrome. J Small Anim Pract 46(6), 273-279<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

J. HERNANDEZ déclare : Partenariat résidence ECVIM avec Merial et Vétoquinol<br />

Les affections pancréatiques : les vraies urgences<br />

I. TESTAULT<br />

DV, CEAV de médecine Interne, Centre hospitalier vétérinaire Atlantia,<br />

F-44200 NANTES<br />

Les différentes affections pancréatiques<br />

Chez le chien<br />

La pancréatite aiguë revêt un caractère d’urgence tant les symptômes sont bruyants<br />

et d’emblée graves. Elle est considérée comme la plus fréquente des affections pancréatiques.<br />

Néanmoins, il semblerait que bon nombre de pancréatites chroniques<br />

ne soient pas diagnostiquées, la sensibilité des différents examens biochimiques<br />

hématologiques et d’imagerie étant médiocre. Ces dernières évoluent à bas bruit<br />

vers une insuffi sance pancréatique exocrine ou vers un diabète sucré. Seul un examen<br />

histologique du pancréas permet de faire la distinction entre pancréatite aiguë<br />

et chronique. Ainsi, plus de 40 % des cas de pancréatites considérées cliniquement<br />

comme aiguës reposent en fait sur l’évolution d’une pancréatite chronique. Il<br />

existe des prédispositions raciales nettes pour les pancréatites chroniques : Cavalier<br />

King-Charles, Cocker, Colleys et Boxer (études réalisées au Royaume Uni). La<br />

pathogénie d’apparition de ces pancréatites est connue pour certaines races : par<br />

exemple les pancréatites du cocker seraient d’origine auto-immune…<br />

Chez le chat<br />

Les pancréatites chroniques sont de loin les plus fréquentes. Lorsqu’elles se manifestent<br />

cliniquement, les symptômes ne sont pas spécifi ques : anorexie, abattement,<br />

fi èvre. Les vomissements ne sont présents que dans 20 % des cas.<br />

• les tumeurs pancréatiques ne sont pas des urgences, sauf lorsqu’elles génèrent<br />

une obstruction des voies biliaires.<br />

La vraie urgence : la réanimation lors de pancréatite aiguë<br />

Les pancréatites aiguës constituent un véritable défi thérapeutique pour le clinicien.<br />

En humaine, la mortalité est de plus de 20 %. Cette mortalité a été diminuée par<br />

une fl uidothérapie précoce et intensive ayant diminué l’impact des SIRS. Que la


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

pancréatite soit aiguë (susceptible d’être totalement réversible) ou sur un fond chronique,<br />

le traitement n’est pas spécifi que.<br />

L’alimentation : est-il urgent d’attendre pour réalimenter ? :<br />

NON<br />

Dans le cadre des pancréatites aiguës, laisser l’animal à jeun pendant quelques<br />

jours était censé limiter la stimulation du pancréas et la sécrétion d’enzymes pancréatiques<br />

; L’alimentation parentérale était alors privilégiée pendant 3 à 4 jours.<br />

Cette notion est maintenant controversée. En humaine, il est maintenant acquis que<br />

le pronostic est amélioré par une réalimentation entérale précoce du patient. Ceci<br />

est particulièrement vrai et indiqué lors de pancréatite aiguë grave.<br />

Il est donc recommandé de réalimenter précocement les patients atteints de pancréatite<br />

aiguë par voie entérale par la pose d’un tube de jéjunostomie ; la réalimentation<br />

précoce diminuant l’incidence des infections, la longueur de l’hospitalisation<br />

et les indications chirurgicales.<br />

Chez le chat, les mêmes recommandations sont faites : réalimenter rapidement<br />

l’animal préférentiellement via un tube de jéjunostomie. Il semblerait qu’une réalimentation<br />

fractionnée en petits bolus puisse également se faire via un tube de<br />

gastrotomie.<br />

La chirurgie : les indications sont fi nalement peu fréquentes<br />

sauf<br />

Voir proceeding de J-P BILLET<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Courtes Communications<br />

Trois cas d’hépatopathie vacuolaire familiale chez le Cocker<br />

américain<br />

P. LECOINDRE1 , M. CHEVALLIER1 1 - Clinique Vétérinaire des Cerisioz - 69800 SAINT-PRIEST<br />

Les cockers américains et anglais ont une incidence élevée d’hépatite chronique et<br />

de cirrhose (1). Une hépatopathie vacuolaire familiale et probablement héréditaire<br />

a été décrite récemment chez le Scottish-terrier (3). Cette hépatopathie peut dans<br />

certains cas évoluer vers une cirrhose ou un hépato-carcinome.<br />

Cette communication rapporte 3 cas d’hépatopathie vacuolaire dans une famille<br />

de cocker américain (la mère et deux fi lles d’une même portée) appartenant à la<br />

même propriétaire et élevées dans le même environnement.<br />

Premier cas<br />

Une chienne Cocker américain stérilisée de 11 ans est présentée pour l’apparition<br />

récente d’une dilatation importante de l’abdomen. Le propriétaire rapporte<br />

une polyuro-polydipsie depuis plusieurs mois et un amaigrissement récent associé<br />

à une perte progressive d’appétit. L’examen clinique confi rme un épanchement<br />

abdominal. L’analyse de cet épanchement est en faveur d’un transsudat pur. Un<br />

bilan biochimique montre une élévation des enzymes hépatiques et des acides<br />

biliaires pré et post prandiaux, une hypoalbuminémie sévère (14 g/L), une hypercholestérolémie,<br />

une cortisolémie basale et post-stimulation ACTH normale.<br />

L’absence de signes cliniques et échographiques en faveur d’une cardiopathie ou<br />

d’une entéropathie, un RPCU normal, un profi l hépatique anormal confi rment une<br />

hypoalbuminémie par insuffi sance hépatique. Une échographie hépatique est très<br />

suspecte montrant des modifi cations importantes de l’échostructure hépatique avec<br />

un aspect nodulaire du parenchyme, un foie de taille réduite. Une cœlioscopie a<br />

confi rmé une cirrhose à un stade terminal. L’histologie des biopsies hépatiques<br />

confi rme une cirrhose non infl ammatoire et une vacuolisation importante des hépatocytes.<br />

La chienne est euthanasiée devant l’aggravation de son état général<br />

(encéphalopathie).<br />

Second cas<br />

Il s’agit de l’une des fi lles de cette chienne, stérilisée, suivie depuis l’âge de 5 ans.<br />

Elle présentait lors de la première consultation un état général satisfaisant mais<br />

la propriétaire rapporte une polyuro-polydipsie chronique depuis plusieurs mois.<br />

Un bilan biochimique avait alors révélé une augmentation signifi cative des PAL,<br />

une hypercholestérolémie, une hypertriglycéridémie. Un bilan endocrinien était<br />

normal. Une échographie avait révélé un foie de taille normale, d’échostructure<br />

peu modifi ée mais d’échogénécité mixte. Une biopsie hépatique montrait une<br />

vacuolisation de plus de 60 % des hépatocytes, une fi brose de stade 1 (score<br />

Metavir), pas d’activité. Une diététique visant à limiter l’hyperlipémie et un traitement<br />

d’acide ursodesoxycholique et de SAMe a été instauré. Un suivi sur 3 ans<br />

a permis de contrôler l’évolution de cette hépatopathie vacuolaire qui a abouti<br />

malgré un traitement basé sur l’administration d’acides biliaires et d’antioxydants,<br />

au développement d’une cirrhose micro et macronodulaire à l’âge de 8 ans avec<br />

• 54 •<br />

élévation progressive des enzymes hépatiques, une hypoalbuminémie et une ascite<br />

sans ictère en fi n d’évolution.<br />

Troisième cas<br />

Il s’agit de la seconde fi lle de la même portée stérilisée suivie également depuis<br />

l’âge de 5 ans. Cette chienne présentait également une PUPD, une élévation des<br />

PAL anormale, une hyperlipémie sans anomalie endocrinienne. Une biopsie hépatique<br />

avait montré à cet âge une vacuolisation de grade 2 (entre 40 et 60 %<br />

d’hépatocytes vacuolisés) sans fi brose et sans activité. Le même protocole thérapeutique<br />

a été instauré. Cette chienne est suivie depuis 3 ans mais une nouvelle<br />

biopsie hépatique et un suivi échographique ne montre pas d’évolution vers la<br />

cirrhose mais une persistance de l’hépatopathie vacuolaire.<br />

Discussion et Conclusion<br />

Cette communication rapporte 3 cas d’hépatopathie vacuolaire dans une même<br />

famille ayant évolué pour deux des 3 chiennes vers une cirrhose hépatique avec<br />

hypoalbuminémie sans signes d’ictère et sans infl ammation portale.<br />

L’évolution est chronique et peu symptomatique en dehors d’une PUPD constante.<br />

Le signe clinique le plus fréquent en fi n d’évolution est l’ascite sans ictère (transsudat<br />

ou transsudat modifi é). Une forte hypoalbuminémie est l’anomalie biochimique<br />

la plus fréquente. Les enzymes hépatiques sont généralement élevées avec surtout<br />

une activité importante des phosphatases alcalines. Les biopsies hépatiques sont<br />

caractérisées par une vacuolisation signifi cative des hépatocytes, de la fi brose<br />

et une cirrhose mixte micro et macro-nodulaire en fi n d’évolution. La recherche<br />

d’une accumulation d’alpha1 antitrypsine est négative pour ces 3 cas, de même<br />

les colorations spécifi ques ne montrent pas d’accumulation de cuivre. L’évolution<br />

péjorative vers la cirrhose pour deux des 3 chiennes n’est pas expliquée. Cette<br />

hépatopathie vacuolaire présente les mêmes caractéristiques cliniques et anatomopathologiques<br />

que l’hépatopathie vacuolaire du Scottish-terrier. Une diététique<br />

visant à limiter l’hyperlipémie et un traitement à base d’antioxydants et d’acides<br />

biliaires n’a pas permis chez l’une des deux chiennes d’éviter une évolution vers<br />

la cirrhose.<br />

Bibliographie<br />

1-Poldervaart, J.H., et al., Primary hepatitis in dogs : a retrospective review (2002-<br />

2006). J Vet Intern Med, 2009. 23 (1) : p. 72-80.<br />

2-Sepesy, L.M., et al., Vacuolar hepatopathy in dogs : 336 cases (1993-2005).<br />

J Am Vet Med Assoc, 2006. 229 (2) : p. 246-52.<br />

3-Lecoindre, P., Chevallier M., Vacuolar Hepatopathy in Scottish Terriers : Clinical,<br />

Biochemical, Ultrasonographic and Histological Findings in 13 Cases. ECVIM<br />

Abstract, 2009.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Etude clinique et morphologique de 11 cas d’entéropathie<br />

exsudative chez le Yorkshire terrier. Évaluation d’un<br />

protocole thérapeutique<br />

A. LECOINDRE1 , P. LECOINDRE1 , M. CHEVALLIER1 1 - Clinique Vétérinaire des Cerisioz - 69800 SAINT-PRIEST<br />

L’entéropathie exsudative (EE) ou entéropathie avec fuite de protéines dans l’espèce<br />

canine est un important syndrome associé à de nombreuses affections intestinales.<br />

Les EE ont été observées dans de nombreuses races de chiens. Les chiens de<br />

race Rottweiler et Yorkshire sont surreprésentés dans une série publiée récemment<br />

(Lecoindre 2010). Cette étude rapporte les résultats d’une observation de 11 cas<br />

d’entéropathies exsudatives chez le Yorkshire terrier et a pour objectifs de décrire<br />

chez cette race les lésions histologiques responsables de la fuite de protéines,<br />

d’identifi er des critères pronostiques, d’évaluer un protocole thérapeutique.<br />

Matériel<br />

Entre janvier 2009 et décembre 2010, 11 cas d’entéropathie exsudative (EE)<br />

chez le Yorkshire ont été diagnostiqués à la Clinique Vétérinaire des Cerisioz sur<br />

des critères cliniques (troubles digestifs récurrents ou chroniques, œdème dans les<br />

zones déclives ou ascite, amaigrissement) associés à une hypoalbuminémie inférieure<br />

à 20gr/L (intervalles de référence 25 à 38 g/L). L’origine intestinale de la<br />

fuite protéique a été suspectée après élimination d’une néphropathie avec fuite de<br />

protéines (RPCU), d’une insuffi sance hépatique (dosage des acides biliaires) ou de<br />

toutes autres causes d’hypoalbuminémie (pancréatite, séquestration, malnutrition).<br />

Méthode<br />

Un score d’activité clinique (CIBDAI Jergens 2003), un score « albuminémie »


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

défi ni selon les critères de l’index CCECAI d’Allenspach (score 0 = > 20 g/L,<br />

score1 = 15-19,9 g/L, score 2 = 12-14,9 g/L, score 3.<br />

Résultats<br />

Parmi les 11 chiens de cette série, seulement 4 chiens (36 %) ont des troubles<br />

digestifs et 7 chiens (64 %) ont de l’ascite sans troubles digestifs. 10 chiens ont<br />

un score « albuminémie » de 3 c’est-à-dire inférieur à 12 g/L (moyenne : 9,1) et<br />

seulement 1 chien a un score de 2 avec une hypoalbuminémie s’élevant à 14 g/L.<br />

Résultats de l’échographie : un épaississement pariétal faible à modéré dans tous<br />

les cas, une modifi cation de l’échogénicité de la muqueuse sans dédifférenciation<br />

des couches, présence de spicules dans la muqueuse 8/11 cas (73 %) striation<br />

en coupe transversales 6/11 cas (55 %). Principales anomalies endoscopiques<br />

observées : augmentation de la granularité en relation avec une dilatation villositaire<br />

diffuse et marquée 5 cas sur 11 (45 %, score 3) une muqueuse d’aspect<br />

infl ammatoire sans signe de lymphangiectasie 4 cas (36 %, score 1) augmentation<br />

de la granularité sans dilatation villositaire 2 cas (19 % ; score 2). Histologie :<br />

dans 10 cas sur 11 une infl ammation sévère (90 %), lésions de nécrose des cryptes<br />

intestinales dans 11 cas avec une lymphangiectasie dans 4 cas.<br />

A J +15, 4 chiens sur les 11 de l’étude ont très bien réagi avec une albuminémie<br />

comprise entre 15 et 19,9 g/L correspondant à un score de 1 et un score de CIB-<br />

DAI de 0. Quatre chiens ont vu leur albumine remonter entre 12-14,9 g/L (score<br />

2) avec un index d’activité clinique de 1 pour 2 d’entre eux, de 0 et de 2 pour les<br />

2 autres chiens. 3 chiens sont restés avec une albuminémie inférieure à 12 g/L à J<br />

+15 avec pourtant un CIBDAI de 0 pour 2 d’entre eux ; l’un est décédé très rapidement<br />

après le diagnostic, les deux autres respectivement à 1 mois et à 2 mois.<br />

À moyen terme et à long terme, sur les 4 chiens avec une albuminémie comprise<br />

entre 15 et 19,9 g/L à J +15, 2 chiens se sont normalisés, 2 sont retombés en<br />

hypoalbuminémie inférieure à 15 g suite à l’arrêt du traitement à J+3mois ; l’un<br />

est resté stable à long terme sous corticothérapie seule, l’autre a été euthanasié.<br />

Pour les 4 chiens avec un score d’albumine de 2 à J +15, deux sont restés stables<br />

à long terme avec une corticothérapie, un chien est considéré guéri, le dernier est<br />

décédé d’un épanchement thoracique à J +12 mois.<br />

Discussion<br />

On retiendra de cette étude que les yorkshires atteints d’entéropathie exsudative<br />

présentent souvent une clinique frustre avec surtout l’apparition brutale d’une ascite<br />

sans signes digestifs, que les lésions responsables d’une fuite de protéines sont<br />

dominées par une atteinte des cryptes associée dans certains cas à une lymphangiectasie,<br />

lésions qui semblent compliquer une MICI sévère. Une albuminémie<br />

15g/L à J0 +15 est plutôt un facteur de pronostic favorable bien que certains<br />

chiens puissent rechuter ou nécessiter une corticothérapie prolongée. Enfi n ces<br />

MICI compliquées de cryptites ou de lymphangiectasies restent des affections<br />

graves de pronostic réservé (54 % de décès) nécessitant un suivi thérapeutique et<br />

biologique à long terme.<br />

Bibliographie<br />

Protein-losing enteropathy of non neoplastic origin in the dog : a retrospective<br />

study of 34 cases] Lecoindre P, Chevallier M, Guerret S. Schweiz Arch Tierheilkd.<br />

2010 Mar ; 152 (3) : 141-6<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

GÉNÉTIQUE<br />

Épilepsies génétiques : De l’épilepsie du chien aux épilepsies<br />

canines : applications cliniques et génétiques des spécifi cités<br />

raciales<br />

C. ESCRIOU², A. GRALL¹, A. VAYSSE¹, C. HITTE¹, A. THOMAS³,<br />

P. QUIGNON¹, C. ANDRɹ<br />

1. Institut de Génétique et Développement de Rennes IGDR, UMR 6061<br />

CNRS/Université de Rennes1, Faculté de Médecine, 2 Avenue Léon<br />

Bernard, F-35043 RENNES CEDEX,<br />

2. Unité de Pathologie médicale des carnivores, (Neurologie et troubles du<br />

comportement), VetAgro-Sup, F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

3. Antagene, Laboratoire de Génétique Animale, Immeuble Le Meltem, 2<br />

allée des séquoias, F-69760 LIMONEST<br />

L’épilepsie représente le trouble neurologique le plus répandu dans l’espèce canine<br />

avec 5 % de chiens atteints, répartis dans plus de cinquante races. La forte prévalence<br />

de l’épilepsie dans certaines races, atteignant des fréquences supérieures<br />

• 55 •<br />

à 20 %, laisse supposer une origine génétique. L’hypothèse est que chaque race<br />

ou petit groupe de races développe une forme d’épilepsie particulière liée à une<br />

cause génétique spécifi que provenant d’une mutation fondatrice au moment de la<br />

création de la race. A ce jour, l’épilepsie du chien est perçue comme une seule<br />

et même entité alors qu’il faudrait plutôt parler d’épilepsies canines au pluriel ou<br />

de syndromes épileptiques spécifi ques de races, chaque épilepsie raciale présentant<br />

des spécifi cités, que ce soit dans le type de crise (partielle ou complète)<br />

leur fréquence, leur gravité, la réponse au traitement ou le mode de transmission<br />

génétique.<br />

L’étude des bases moléculaires des différents types d’épilepsie dans ces différentes<br />

races permettra de développer des tests génétiques de dépistage, pour mieux<br />

contrôler leur fréquence et tenter de diminuer leur prévalence dans certaines races,<br />

mais également de proposer des gènes candidats pour les épilepsies humaines<br />

dont les bases génétiques sont encore inconnues. Enfi n, l’approche thérapeutique<br />

et le pronostic des épilepsies canines se trouveront nettement améliorés par une<br />

meilleure compréhension de leur pathogénie et une meilleure caractérisation de<br />

leur profi l clinique.<br />

Si de nombreuses études (le plus souvent rétrospectives) ont présenté les caractéristiques<br />

cliniques des épilepsies canines les plus fréquentes (Golden Retriever,<br />

Labrador, Bergers Belges…) ce n’est que récemment que le support génétique de<br />

certains syndromes épileptiques canins a pu être identifi é génétiquement et caractérisé<br />

chez le chien, ce qui a permis de les rapprocher de maladies humaines. La<br />

découverte de l’implication du gène EPM2B dans l’épilepsie affectant le Teckel<br />

miniature à poil dur couplé à la caractérisation clinique et histopathologique de<br />

la maladie a permis de la rapprocher de la maladie de Lafora chez l’homme<br />

(forme d’épilepsie myoclonique progressive). Une forme d’épilepsie juvénile<br />

spontanément résolutive qui s’apparente aux épilepsies de l’enfant a été décrite<br />

chez le Lagotto Romagnolo (de transmission autosomale récessive, cette épilepsie<br />

s’exprime uniquement entre 5 et 13 semaines d’âge) et le gène en cause a pu être<br />

identifi é. Ces deux exemples illustrent bien l’intérêt et la faisabilité des recherches<br />

sur l’épilepsie canine.<br />

Nous avons, pour notre part, mené une étude sur l’épilepsie affectant le Grand<br />

Bouvier Suisse et avons pu constituer une famille de plus de 100 chiens comportant<br />

15 chiens atteints. La présentation clinique est très homogène, tous les<br />

chiens présentent des crises convulsives généralisées tonico-cloniques de quelques<br />

minutes (moins de 5 minutes pour 75 % des chiens) avec des signes d’implication<br />

du système nerveux autonome (ptyalisme très marqué et émission d’urine systématique).<br />

Une épilepsie focale se généralisant secondairement est suspectée puisque,<br />

pour la moitié des chiens, il est décrit du ptyalisme et des vomissements quelques<br />

minutes avant que l’animal ne tombe en décubitus latéral. La phase post-ictale<br />

est longue (plus d’une heure en moyenne) avec des modifi cations comportementales<br />

(déambulations, désorientation, troubles de la vigilance, agressivité…) très<br />

marquées. La médiane d’âge d’apparition de la première crise est de 3 ans.<br />

L’évolution et la fréquence des crises sont diffi ciles à estimer puisque la prise en<br />

charge thérapeutique n’est pas homogène au sein des différents chiens de l’étude :<br />

notons que 75 % des chiens font plus d’une crise tous les deux mois, et que 25 %<br />

des chiens ont présenté des crises groupées ou un status epilepticus. Nous caractérisons<br />

une forme d’épilepsie généralisée que l’on peut qualifi er de grave, de par<br />

l’intensité des signes cliniques et son évolution et qui nécessite donc une prise en<br />

charge thérapeutique agressive dès la première crise.<br />

Le mode de transmission proposé est autosomique récessif même si une forte prépondérance<br />

chez les mâles a pu être mise en évidence (1 femelle pour 2 mâles<br />

atteints).<br />

Disposer d’une grande famille avec des fratries complètes comportant des chiens<br />

sains et atteints a permis d’entreprendre une analyse de liaison génétique avec<br />

400 marqueurs microsatellites polymorphes, répartis selon un intervalle moyen de<br />

10 millions de bases (10 Mb) sur la totalité des chromosomes canins. En parallèle,<br />

les gènes déjà identifi és dans différentes épilepsies chez l’homme ont été répertoriés<br />

de façon à corréler, le cas échéant, leur localisation avec le ou les locus<br />

candidats de cette étude. Dans le cadre d’un projet européen (LUPA) un criblage<br />

génomique d’une centaine de chiens, réunissant des chiens d’origine américaine<br />

et les chiens de la famille française est en cours, grâce à l’utilisation de puces<br />

permettant simultanément l’analyse allélique de 170 000 marqueurs canins de<br />

type SNP (Single Nucleotide Polymorphism). Ces deux approches complémentaires<br />

permettront de déterminer, des régions chromosomiques candidates, jusqu’à<br />

l’identifi cation du ou des gène(s) et ou des mutations causales.<br />

Si vous souhaitez participer à ce projet, veuillez consulter le protocole et remplir le<br />

questionnaire, également téléchargeable sur le site : http://dog-genetics.genouest.<br />

org<br />

Nous réalisons le même type d’étude dans d’autres races canines et dans ce but,<br />

nous collectons l’ADN de chiens épileptiques et de chiens indemnes de plusieurs<br />

races (Grand Bouvier Suisse, Cane Corso, Dogue de Bordeaux, Dogue Argentin,<br />

Dogue du Tibet, Puddle pointer, Berger des Pyrénées….).


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

L’envoi doit comprendre :<br />

- le pedigree du chien,<br />

- un prélèvement sanguin :<br />

5 mL sur EDTA K3 (tubes à bouchon mauve).<br />

Bien mélanger par retournement pour éviter la coagulation.<br />

Indiquer sur le tube : le nom, la race, le sexe.<br />

Dès les prélèvements effectués, mettre à 4 °C et envoyer par la poste le plus rapidement<br />

possible (Colissimo ou Distingo) à température ambiante.<br />

Le prélèvement doit être envoyé à<br />

Dr Catherine André<br />

Laboratoire de Génétique et Développement<br />

UMR 6061CNRS/Université de Rennes1, Faculté de Médecine<br />

2 avenue du Professeur Léon Bernard<br />

35043 Rennes Cedex<br />

02 23 23 45 09<br />

Pour toute question d’ordre clinique (informations sur le type d’épilepsie) et/ou<br />

pour vérifi er que votre cas peut être inclus dans l’étude (il est très important que le<br />

phénotypage soit fait précisément et que l’on ait exclu les autres causes d’épilepsie),<br />

vous pouvez contacter :<br />

Dr vet. Catherine Escriou<br />

Unité de pathologie médicale des carnivores<br />

VetAgro-Sup<br />

1, avenue Bourgelat<br />

69280 Marcy l’étoile<br />

0687112978<br />

c.escriou@vetagro-sup.fr<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Dysplasie coxo-fémorale et génétique<br />

J.P. GENEVOIS 1 , A.S. GUILLORY 2 , L. LAGOUTTE 2 , G. CHAUDIEU 3 ,<br />

N. FOYART 2 , P. QUIGNON 2 , C. ANDRÉ 2<br />

1. Service de Chirurgie, Campus Vétérinaire de Lyon, VetAgroSup, F-69280<br />

MARCY L’ETOILE<br />

2. Equipe « Génétique du chien », Institut de Génétique et Développement<br />

de Rennes, UMR6061 CNRS/Université de Rennes1, 2 Avenue du Pr.<br />

Léon Bernard, F-35043 RENNES<br />

3. Clinique Vétérinaire Beaulieu, 2 place Beaulieu, F-63400 CHAMALIÈRES<br />

L’espèce canine comporte plus de 350 races, qui diffèrent par leurs caractéristiques<br />

physiques, leurs comportements et leurs susceptibilités aux maladies. En<br />

revanche chaque race canine est relativement homogène et correspond à un véritable<br />

isolat génétique. Ainsi, les bases génétiques de maladies complexes, telles<br />

que la dysplasie coxo-fémorale (DCF), peuvent être étudiées chez le chien, dans<br />

des races de chien différemment prédisposées à cette affection. Rechercher les<br />

bases génétiques de telles affections présente un double bénéfi ce pour la médecine<br />

vétérinaire et humaine. En effet, l’objectif à long terme est le développement<br />

de tests génétiques de risque pour aider à la sélection dans l’élevage et le transfert<br />

des connaissances acquises chez le chien à l’Homme, pour améliorer dans les<br />

2 espèces, le diagnostic, la prédiction, la prise en charge et les traitements. La<br />

DCF est la cause la plus fréquente des problèmes locomoteurs chez le chien. La<br />

prévalence de l’affection est variable en fonction des races, certaines d’entre elles<br />

étant particulièrement touchées avec des taux de dysplasie de la hanche voisins<br />

ou supérieurs à 50 % dans le cadre du dépistage « offi ciel » mis en place par<br />

les clubs de race. Il s’agit d’une maladie complexe et multifactorielle. Les gènes<br />

prédisposant à la maladie sont nécessaires mais pas suffi sants à son développement<br />

et d’autres facteurs interviennent : d’autres gènes avec des effets mineurs,<br />

donc diffi ciles à identifi er, mais également des facteurs extérieurs non génétiques,<br />

qui participent à « l’expressivité » de la maladie, âge d’apparition, gravité des<br />

symptômes…), comme par exemple l’alimentation ou encore le fait de faire de<br />

l’exercice, le surpoids…Au plan clinique, l’affection se traduit par une laxité anormale<br />

de l’articulation coxo-fémorale, qui détermine à plus ou moins long terme<br />

une altération des structures ostéo-cartilagineuses et l’installation d’un processus<br />

arthrosique. L’arthrose de la hanche, consécutive à la dysplasie coxo-fémorale, est<br />

le type d’arthrose le plus fréquemment rencontré chez le chien ; elle est souvent<br />

extrêmement invalidante.<br />

Pour identifi er des gènes impliqués dans ce type d’affection, l’intérêt de travailler<br />

chez le chien est que la DCF se transmet de façon héréditaire dans un<br />

grand nombre de races, certaines gravement touchées, comme le Cane corso,<br />

le Dogue de Bordeaux, le Léonberg, le Berger Picard, l’Epagneul bleu picard….<br />

en revanche, certaines autres races sont peu touchées, comme le Husky Sibérien,<br />

le Doberman, le Braque Français... Notre hypothèse de travail est que chaque<br />

race présenterait des allèles de prédisposition propres, mais que certains gènes<br />

seraient communs à plusieurs races. Les études génétiques menées dans différentes<br />

• 56 •<br />

races permettront donc, par des analyses génétiques et statistiques, de mettre en<br />

évidence des combinaisons alléliques « à risque » et des combinaisons alléliques<br />

« protectrices » communes et propres à chaque race. Ainsi, des approches classiques<br />

de criblage génétique, avec les outils de génétique moléculaire haute résolution,<br />

récents, dédiés au chien, permettront de mettre en évidence des régions<br />

génétiques impliquées dans les différentes races étudiées. Ces recherches serviront<br />

d’une part la médecine vétérinaire, par une meilleure compréhension de la genèse<br />

de cette maladie, son mode de transmission, sa progression et ses conséquences<br />

sur la vie du chien, et d’autre part servira également la génétique humaine de<br />

ces maladies, sachant que, à ce jour, aucun gène et mutation n’a encore pu être<br />

identifi é chez l’Homme ou le chien.<br />

Dans ce but, nous avons mis en place, avec plusieurs clubs de races, des éleveurs<br />

et vétérinaires, une procédure consistant à effectuer un prélèvement sanguin sur<br />

tout chien dont le résultat de radio est « D » ou « E » ainsi que chez des chiens « A<br />

», pour constituer une banque de données génétiques des races étudiées. L’objectif<br />

est ensuite de comparer les génomes d’une centaine de chiens A à une centaine<br />

de chiens D et E, dans une race et entre les races, afi n de détecter les régions de<br />

chromosomes contenant les gènes impliqués dans cette maladie.<br />

Du fait de la structuration de l’espèce canine en isolats génétiques, des allèles<br />

spécifi ques ont été co-sélectionnés et sont maintenant impliqués dans chaque race<br />

en des combinaisons différentes, avec des fréquences d’apparition de la maladie<br />

tout à fait exceptionnelles (de quelques pour cent à près de 100 % en fonction des<br />

races sachant que plus d’une centaine de races sont signifi cativement atteintes).<br />

A ce jour, plusieurs régions chromosomiques (loci) ont déjà été mises en évidence<br />

(Marschall and Distl, 2007 ; Todhunter et al., 2005 ; Chase et al., 2005, Phavaphutanon<br />

et al., 2009), mais aucun gène de prédisposition n’a encore pu être<br />

identifi é chez le chien. Le choix judicieux de races de chiens présentant des dysplasies<br />

de la hanche avec des fréquences et des expressions cliniques variables en<br />

fonction des races et la recherche de gènes prédisposants devraient permettre de<br />

mettre en évidence les causes génétiques chez le chien.<br />

A ce jour, nous travaillons spécifi quement sur les 3 races de Setters, les Epagneuls<br />

bretons, Labradors, Golden retrievers, Bouviers bernois, Dogues de Bordeaux,<br />

Braques de l’Ariège, mais sommes également intéressés par toute autre race. Nous<br />

avons ainsi déjà collecté près de 100 prélèvements sanguins de chiens D ou E et<br />

plus de 500 prélèvements de chiens A dans les races précitées. C’est pourquoi<br />

nous sollicitons les vétérinaires pour poursuivre ces efforts et nous faire parvenir<br />

des prélèvements sanguins (5 mL sur tube EDTA) de tout chien venant dans le cadre<br />

d’un dépistage radiographique de la dysplasie des hanches, particulièrement des<br />

chiens classés (ou susceptibles d’être classés) D ou E dans toutes races, prioritairement<br />

les 3 races de Setters, les Epagneuls bretons, Labradors, Golden retrievers,<br />

Bouviers bernois, Dogues de Bordeaux, Braques de l’Ariège. Tout vétérinaire ou<br />

éleveur et propriétaire peuvent participer à ce projet, en consultant le protocole et<br />

en accédant au questionnaire joint sur le site : http://dog-genetics.genouest.org/<br />

L’identifi cation des bases génétiques de la DCF dans différentes races de chiens<br />

présente un intérêt double : celui de décrypter les bases génétiques de cette affection<br />

dans les différentes races canines pour pouvoir envisager à terme des tests<br />

génétiques de prédiction et, celui d’apporter de nouvelles connaissances pour la<br />

même maladie chez l’homme.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Cancers et génétique : sarcome histiocytaire chez le Bouvier<br />

bernois<br />

B. HÉDAN1 , C. DE BRITO1 , A. GUILLORY1 , J. ABADIE 2 ,<br />

P. DEVAUCHELLE3 , M. BREEN4 , E. OSTRANDER5 et C. ANDRÉ2 1. Institut de Génétique et Développement, UMR6061 CNRS/Université de<br />

Rennes1, 2 Avenue du Pr. Léon Bernard, 35043 RENNES<br />

2. Unité AMaROC, Ecole Nationale Vétérinaire, F-44307 NANTES<br />

3. Centre Anticancéreux Vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort,<br />

F-94704 MAISONS ALFORT et le concours des Laboratoires Français<br />

d’Histopathologie vétérinaire<br />

4. Department of Molecular Biomedical Sciences, College of Veterinary<br />

Medicine North Carolina State University, Raleigh, NC, USA.<br />

5. NIH, Bethesda, Washington DC, USA.<br />

Le sarcome histiocytaire est une forme de cancer très agressif des cellules dendritiques<br />

présentatrices d’antigène. S’il peut être diag-nostiqué dans plusieurs races,<br />

ce cancer sévit de façon spécifi que et avec une très forte incidence dans un petit<br />

nombre de races, dont le Bouvier bernois, le Rottweiler, les retrievers.<br />

Ces spécifi cités raciales sont le refl et de la concentration d’allèles de gènes de<br />

prédisposition. Grâce aux outils de génétique moléculaire, maintenant disponibles<br />

chez le chien, il est possible d’identifi er les causes génétiques de telles maladies à


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

prédisposition raciales. C’est le travail qui a été engagé au laboratoire du CNRS<br />

de Rennes, visant à rechercher les gènes impliqués dans les prédispositions raciales<br />

et les gènes impliqués dans la progression tumorale. À partir de plus de<br />

1300 prélèvements d’ADN de Bouviers Bernois d’effectifs français, une famille de<br />

900 chiens comportant 350 atteints a permis de proposer un mode de transmission<br />

oligogénique (un petit nombre de gènes impliqués). L’étude épidémiologique<br />

de cette famille a également permis de mettre en évidence une fréquence anormalement<br />

élevée d’autres cancers (mastocytomes, lymphomes…)(Abadie et al.<br />

2009). De plus, des analyses épidémiologiques de 113 cas de bouvier bernois et<br />

retrievers ont mis en évidence des spécifi cités raciales sur la présentation clinique<br />

(âge, localisation) de ces sarcomes histiocytaires (Hedan et al. <strong>2011</strong>). Les données<br />

accumulées au laboratoire sur les caractéristiques cliniques et épidémiologiques<br />

de ce cancer dans ces races seront présentées. D’autre part, les résultats d’études<br />

génétiques ayant porté sur 500 chiens d’effectifs américain et européen seront<br />

exposés. Ces travaux menés en collaboration avec le Dr Elaine Ostrander (NIH,<br />

USA) ont permis de mettre en évidence 2 régions chromosomiques majeures et<br />

plusieurs autres potentiellement impliquées. Grâce a la collecte en France de plus<br />

de 900 prélèvements de Bouviers bernois et de leur suivi clinique, nous avons<br />

analysé des marqueurs sur ces chiens et identifi é des allèles à risque ainsi que des<br />

allèles protecteurs associés au développement du sarcome histiocytaire ou corrélés<br />

à l’âge de décès des chiens. Ces résultats sont un premier pas vers le développement<br />

de tests génétiques de risque, outil indispensable pour les éleveurs afi n de<br />

limiter le nombre de chiens affectés par ce terrible cancer.<br />

Dans cette race, d’autres cancers, présents avec des fréquences particulièrement<br />

élevées (lymphomes, mastocytomes et mélanomes), sont également en cours<br />

d’étude sur le plan de la prédisposition génétique. En fait, ces cancers présentent<br />

des caractéristiques, cliniques, histologiques et de réponses aux traitements comparables<br />

entre l’Homme et le chien. Ces cancers présentent souvent des spécifi cités<br />

raciales fortes, des fréquences élevées et surtout sont spontanés, ce qui fait tout<br />

l’intérêt du chien pour identifi er ces prédispositions génétiques et pour étudier de<br />

nouvelles thérapies. Dans ce but, nous avons mis en place une banque d’ADN de<br />

chiens (http://dog-genetics.genouest.org/) de toutes races, atteints ou non de<br />

maladies génétiques, grâce à un réseau associant vétérinaires, histopathologistes,<br />

clubs de races, éleveurs… que nous remercions de leur active collaboration.<br />

Bibliographie :<br />

• Abadie J, Hédan B, Cadieu E, De Brito C, Devauchelle P, Bourgain C, Parker<br />

HG, Vaysse A, Margaritte-Jeannin P, Galibert F, Ostrander EA, André C. Epidemiology,<br />

pathology, and genetics of histiocytic sarcoma in the Bernese mountain dog<br />

breed. J Hered. 2009 Jul-Aug ; 100 Suppl 1 : S19-27.<br />

• Hedan B, Thomas R, Motsinger-Reif A, Abadie J, Andre C, Cullen J, Breen M.<br />

Molecular cytogenetic characterization of canine histiocytic sarcoma: A spontaneous<br />

model for human histiocytic cancer identifi es deletion of tumor suppressor<br />

genes and highlights infl uence of genetic background on tumor behavior. BMC<br />

Cancer. <strong>2011</strong> May 26 ; 11 : 201.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

IMAGERIE MÉDICALE<br />

Examen échographique comparé de l’appareil locomoteur du<br />

cheval et du chien<br />

J.-M. DENOIX<br />

Directeur du CIRALE - Agrégation en Anatomie - Membre Correspondant de<br />

l’Académie Nationale de Médecine<br />

1. CIRALE, Université Paris Est, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort,<br />

F-14430 GOUSTRANVILLE<br />

2. INRA, USC 957 BPLC, F-94700 MAISONS-ALFORT<br />

L’utilisation de l’échographie a bouleversé le diagnostic des lésions responsables<br />

de boiterie chez le cheval. Cette technique est plus sensible que la radiographie<br />

pour l’identifi cation de certaines lésions (ex. arthrose du boulet) ; elle permet<br />

l’abord de régions diffi ciles à radiographier en pratique courante (ex. épaule) ;<br />

elle est très économique et très bien tolérée par le cheval.<br />

Par comparaison avec le cheval, l’échographie de l’appareil locomoteur du chien<br />

est à la fois plus simple (régions plus facilement mobilisables, animal facilement<br />

examiné en décubitus, mobilisation des régions articulaires plus facile et plus<br />

ample…), mais nécessite un équipement adapté, notamment des sondes de plus<br />

haute fréquence. Chez le cheval la taille des formations anatomiques permet d’obtenir<br />

une précision relative supérieure des images.<br />

• 57 •<br />

L’objectif de la démonstration est de couvrir parallèlement chez le cheval et le<br />

chien un certain nombre de régions pour démontrer les analogies et souligner<br />

les différences anatomiques et techniques à prendre en considération dans un<br />

contexte diagnostique.<br />

Régions envisagées<br />

Plusieurs régions similaires ou équivalentes par la pathologie comparée feront<br />

l’objet de la démonstration.<br />

Tendons<br />

L’appareil tendineux métacarpien du cheval (soutenant le boulet) sera comparé<br />

aux tendons des muscles ulnaires du chien (soutenant le carpe), sur les membres<br />

antérieurs. Le tendon calcanéen commun (corde du jarret) sera examiné dans les<br />

deux espèces.<br />

Articulation scapulo-humérale (région de l’épaule)<br />

Elle est abordée par 3 approches chez le cheval (crâniale, latérale et caudale).<br />

Chez le chien, les capacités de mobilisation articulaire augmentent la visualisation<br />

de la surface articulaire de la tête humérale. Les muscles périarticulaires (biceps<br />

brachial et infra-épineux) seront comparés dans les deux espèces.<br />

Tarse (région du jarret)<br />

Les ligaments collatéraux de l’articulation tibio-tarsienne seront comparés dans les<br />

2 espèces.<br />

Genou (région du grasset)<br />

L’articulation fémoro-patellaire présente un seul ligament patellaire chez le chien,<br />

mais trois ligaments patellaires chez le cheval. Les ménisques et les surfaces articulaires<br />

de l’articulation fémoro-tibiale seront comparés dans les deux espèces.<br />

Articulation coxo-fémorale (région de la hanche)<br />

L’acétabulum, la tête et le col du fémur seront présentés dans les deux espèces.<br />

Chez le cheval une énorme masse musculaire fessière doit être traversée avant<br />

d’atteindre l’articulation. Chez le chien en décubitus, l’abord ventro-médial de<br />

l’articulation est facilement réalisable.<br />

Articulation sacro-iliaque<br />

Facile à examiner par voie transrectale chez le cheval, son abord dorsal est surtout<br />

destiné aux injections échoguidées thérapeutiques. Chez le chien l’abord dorsal<br />

est facile et montre clairement l’espace articulaire sacro-iliaque.<br />

Discussion<br />

Dans les deux espèces, les capacités diagnostiques de l’échographie en matière<br />

de pathologie locomotrice sont immenses et ne sont pas encore complètement<br />

exploitées.<br />

La sensibilité de la technique impose des règles d’utilisation strictes, surtout pour<br />

éviter les diagnostics par excès (faux positifs). Les deux plus importantes sont les<br />

suivantes :<br />

1 - chaque région examinée doit systématiquement être comparée à la même<br />

région sur le membre opposé ;<br />

2 - cette comparaison doit se faire au même niveau avec la même incidence, c’està-dire<br />

avec la même orientation de la sonde.<br />

Avec une connaissance suffi sante de l’anatomie musculo-tendineuse et articulaire,<br />

l’échographie peut apporter des éléments essentiels au diagnostic et au traitement<br />

des affections de l’appareil locomoteur du chien et du cheval.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

FAST chez le chien et FLASH chez le cheval : techniques<br />

d’échographie abdominales d’urgence en comparaison<br />

F. DURIEUX¹, V. BUSONI²<br />

1. DV, Dip ECVDI, Spécialiste en Imagerie Médicale Vétérinaire, Président<br />

du Groupe d’Etude en Imagerie Médicale de l’<strong>AFVAC</strong>, Aquivet, clinique<br />

vétérinaire de référée, Service d’imagerie Médicale, 19 avenue de la<br />

Forêt, ZA Mermoz, F-33320 EYSINES<br />

2. DV, PhD, Dip ECVDI, Université de Liège, Faculté de Médecine<br />

Vétérinaire, Service d’Imagerie Médicale –<br />

Pôle Equi, Boulevard de Colonster B41, B-4000 LIÈGE<br />

FAST et FLASH : qu’est-ce que c’est ?<br />

Le FAST et la FLASH sont des examens échographiques partiels qui ciblent l’exploration<br />

de sites prioritaires de l’abdomen (et du thorax dans le FLASH) et qui s’appliquent<br />

en urgence. FAST est l’acronyme de « Focused Abdominal Sonography<br />

in Trauma » et FLASH est l’acronyme de « Fast Localized Abdominal Sonography<br />

in Horses ». Le EFAST est le « Extended FAST » et inclut l’exploration thoracique.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

L’examen FAST a été conçu comme examen échographique rapide du patient traumatisé<br />

à l’usage des cliniciens urgentistes en médecine humaine et ensuite appliqué<br />

chez le chien traumatisé. L’examen FLASH a été mis au point pour l’examen<br />

échographique transpariétal du cheval en colique aiguë.<br />

Les points communs entre FAST et FLASH<br />

L’échographie et la rapidité en urgence<br />

Le principal point commun entre FAST et FLASH est l’utilisation de l’échographie.<br />

Pour sa rapidité d’usage, son caractère non invasif et sa portabilité, l’échographie<br />

est la technique d’imagerie la plus facilement applicable en situation d’urgence<br />

et peut être réalisée sur l’animal en même temps que d’autres procédures. Par<br />

exemple chez le cheval, le FLASH peut être réalisé dans le travail pendant l’exploration<br />

transrectale, pendant la pose du cathéter ou encore pendant le sondage<br />

naso-gastrique. De par leur caractère « focalisé » le FAST et le FLASH se réalisent<br />

dans un temps limité (ex : moins de 15 minutes pour le FLASH) ce qui permet leur<br />

réalisation à l’admission en urgence.<br />

L’objectif<br />

Avec le FAST et le FLASH l’échographie focalisée et rapide aide à la prise de<br />

décision clinique en urgence. L’examen échographique de régions ciblées vérifi<br />

e l’absence ou la présence de liquide libre (dans le FAST et le FLASH) ou de<br />

certaines anomalies (par exemple le pneumothorax dans le EFAST ou des anses<br />

d’intestin grêle distendues et turgescentes dans le FLASH). Dans le FAST chez le<br />

chien traumatisé, la recherche de liquide libre vise à repérer précocement tout<br />

saignement intracavitaire, rupture des voies urinaires ou des voies biliaires. Dans<br />

le FLASH la recherche de liquide libre visera surtout à l’évaluation de sa quantité<br />

(car la paracentèse sera réalisée d’offi ce à l’admission). La recherche de liquide<br />

libre se fera aussi dans la cavité thoracique afi n de repérer des saignements chez<br />

le chien traumatisé (EFAST) et de compléter le cadre général en cas de colique,<br />

surtout médicale (FLASH).<br />

La formation des cliniciens qui réalisent FAST et FLASH<br />

Le FAST et le FLASH ont été conçus comme des examens partiels de l’abdomen qui<br />

visent à reconnaître quelques anomalies échographiques et non pas comme des<br />

examens échographiques exhaustifs de l’abdomen. Il a été démontré que le FAST<br />

et le FLASH peuvent être réalisés par des non-radiologues ayant relativement peu<br />

d’expérience en échographie abdominale. Néanmoins une formation de base est<br />

nécessaire afi n de comprendre les principes de l’échographie et les principaux<br />

artefacts, de reconnaître quelques images normales de référence et d’apprendre<br />

à détecter les anomalies recherchées (en particulier du liquide libre pour le FAST<br />

et le FLASH et des anses d’intestin grêle turgescentes pour le FLASH). En médecine<br />

humaine on recommande environ 25 à 50 FAST afi n de pouvoir considérer un<br />

clinicien urgentiste formé, l’étude sur le FLASH prévoyait une formation d’une heure<br />

par un radiologue diplômé et l’usage d’une fi che explicative contenant des images<br />

de références.<br />

Les différences entre FLASH et FAST<br />

Des animaux différents<br />

La principale différence entre les 2 animaux, le chien et le cheval, est leur taille.<br />

Celle-ci conditionne le choix de la sonde utilisée pour l’examen échographique<br />

abdominal par voie transpariétale. Chez le chien on privilégiera des sondes à<br />

fréquence élevée (5 à 10 MHz selon la taille du chien), chez le cheval l’utilisation<br />

d’une sonde à faible fréquence sera nécessaire (2-3,5 MHz) afi n d’obtenir<br />

une plus importante pénétration des ultrasons. Une autre différence importante qui<br />

conditionnera souvent la qualité de l’examen échographique est la quantité d’air<br />

contenue dans le gros intestin et le volume du gros intestin par rapport au volume<br />

abdominal. Etant donné que l’air empêche le passage des ultrasons, le volumineux<br />

TABLEAU 1 : zones examinées par voie transpariétale dans le protocole FLASH.<br />

• 58 •<br />

gros intestin contenant du gaz rendra l’examen échographique abdominal beaucoup<br />

moins complet chez le cheval par rapport au chien. Cette diffi culté sera de<br />

plus majorée par la taille globale de l’abdomen du cheval, la non-compressibilité<br />

de sa paroi et la présence d’une épaisse couche de graisse intra-abdominale chez<br />

les poneys et les chevaux gras.<br />

Le contexte<br />

Le FAST est appliqué sur le chien traumatisé, le FLASH chez le cheval en colique.<br />

Le contexte clinique des 2 examens est donc complètement différent : le FLASH vise<br />

surtout à prévenir les conséquences inattendues d’un saignement intracavitaire ou<br />

d’une rupture d’organe, le FLASH permet surtout de discriminer le caractère médical<br />

ou chirurgical de la colique en complément de l’examen clinique, l’exploration<br />

transrectale et les autres examens complémentaires comme la paracentèse.<br />

La technique<br />

Etant données les conditions d’urgence dans lesquelles ils s’appliquent, ces examens<br />

échographiques peuvent se réaliser sans tondre l’animal. Ceci est toujours<br />

le cas chez le cheval à cause de la surface importante à explorer même dans un<br />

examen échographique focalisé sur des sites prioritaires. Le FLASH se réalise donc,<br />

sauf exception liée à la diffi culté de pénétration des ultrasons, à l’aide d’alcool<br />

seul. Dans le FAST la tonte est souvent réalisée et l’usage de gel est préconisé.<br />

Les sites explorés dans le FAST<br />

L’exploration par le FAST chez le chien comprend 4 sites : la région sub xiphoïdienne,<br />

la région autour de la vessie et les fl ancs gauche et droit en position<br />

déclive et non-déclive, évalués en décubitus latéral. Dans le cas du EFAST une<br />

fenêtre thoracique déclive sera aussi évaluée pour vérifi er la présence d’un épanchement<br />

pleural.<br />

Les sites explorés dans le FLASH<br />

L’exploration par le FLASH chez le cheval comprend 7 sites : 1. abdomen ventral<br />

; 2. fenêtre gastrique ; 3. fenêtre spléno-rénale ; 4. tiers moyen de l’abdomen<br />

gauche ; 5. fenêtre duodénale ; 6. tiers moyen de l’abdomen droit ; 7. fenêtre<br />

thoracique. Les repères et la technique utilisés pour l’exploration de chaque région<br />

sont reportés dans le Tableau 1.<br />

Les limitations<br />

Comme pour tout examen d’imagerie médicale, le FAST, le EFAST et le FLASH ont<br />

des limites. L’échographie focalisée sur des sites prioritaires a comme principale<br />

limitation la non-exhaustivité de l’exploration : un FAST/EFAST ou un FLASH négatif<br />

n’exclut donc pas entièrement la présence d’une lésion thoraco-abdominale.<br />

De plus l’échographie per se est moins sensible que le scanner pour les lésions<br />

d’origine traumatique des organes solides et peu sensible pour la détection des<br />

perforations ; de plus, chez le cheval des limitations majeures sont dues à la taille<br />

de l’animal et aux gaz digestifs. Il est donc essentiel de toujours interpréter les<br />

résultats du FAST/EFAST et du FLASH à la lumière des données cliniques et des<br />

autres examens complémentaires, et de ne pas se fi er complètement à un examen<br />

FAST/EFAST/FLASH unique, en particulier si ses résultats semblent discordants par<br />

rapport aux autres données cliniques. En médecine humaine on préconise de répéter<br />

systématiquement le EFAST après 4 heures. En cas de dégradation clinique,<br />

l’examen FAST/EFAST/FLASH doit être répété plus rapidement et remplacé par<br />

l’examen échographique complet de l’abdomen et éventuellement du thorax s’il<br />

s’avère négatif ou n’explique pas les nouvelles données cliniques.<br />

Bibliographie<br />

1. Busoni V., De Busscher V., Lopez D., Verwilghen D., Cassart D. (2010) Evaluation<br />

of a protocol for fast localised abdominal sonography of horses (FLASH)<br />

admitted for colic. The Veterinary Journal, doi : 10.1016/j.tvjl.2010.02.017.<br />

Côté Zone Procédure<br />

Gauche 1. Abdomen ventral Placer la sonde juste caudalement au sternum et la déplacer ensuite caudalement afi n<br />

d’explorer la partie la plus ventrale de l’abdomen<br />

2. Fenêtre gastrique Localiser l’estomac dans le 10e EIC dans le tiers moyen (dorso-ventralement) de l’abdomen et<br />

ensuite déplacer la sonde dans les 2-3 EIC crânialement et caudalement<br />

3. Fenêtre spléno-rénale Placer la sonde entre le tiers moyen et le tiers dorsal de l’abdomen au niveau du 17e EIC<br />

4. Tiers moyen de l’abdomen G Déplacer la sonde librement dans toutes les directions dans le tiers moyen de l’abdomen<br />

Droite 5. Fenêtre duodénale Placer la sonde dans le 14e-15e EIC dans la partie dorsale du tiers moyen (dorso-ventralement)<br />

de l’abdomen<br />

6. Tiers moyen de l’abdomen D Déplacer la sonde librement dans toutes les directions dans le tiers moyen de l’abdomen<br />

7. Crânial ventral thorax Placer la sonde sur le thorax cranio-ventral, juste caudalement au muscle triceps<br />

EIC = espace intercostal ; G = gauche ; D = droit


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

2. Boysen, S.R., Rozanski, E.A., Tidwell, A.S., Holm, J.L., Shaw, S.R., Rush, J.E.<br />

(2004) Evaluation of a focused assessment with sonography for trauma protocol to<br />

detect free abdominal fl uid in dogs involved in motor vehicle accidents. Journal of<br />

the American Veterinary Medical Association 225, 1198–1204.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Errances diagnostiques en imagerie médicale<br />

F. DURIEUX<br />

DV, Dip. ECVDI, Spécialiste en Imagerie Médicale Vétérinaire, Président<br />

du Groupe d’Etude en Imagerie Médicale de l’<strong>AFVAC</strong>, Aquivet, clinique<br />

vétérinaire de référée, Service d’imagerie Médicale, 19 avenue de la Forêt,<br />

ZA Mermoz, F-33320 EYSINES.<br />

Par défi nition « l’errance consiste à marcher sans but et au hasard ».<br />

L’imagerie médicale est une discipline indispensable à l’exercice de la médecine<br />

vétérinaire et qui est une source intarissable de sujets cocasses ou « de grands<br />

moments de solitude » pour certains.<br />

L’imagerie médicale est variée, non seulement par les modalités qui s’ouvrent à<br />

la médecine vétérinaire (radiographie, échographie, tomodensitométrie, IRM…)<br />

mais aussi par l’usage que l’on en fait (diagnostic, interventionnel…) ou encore les<br />

espèces visées (chien, chat, chevaux, NAC…)<br />

Comment limiter ces errances ?<br />

Il convient d’abord de comprendre pourquoi on rencontre si souvent ce genre de<br />

situation.<br />

Tout d’abord, qui se cache derrière ces errances ? C’est nous vétérinaires praticiens<br />

confrontés à une demande croissante en terme de qualité de soin. Pour ce<br />

faire nous avons besoin d’outil diagnostique et thérapeutique, cela va de soi, mais<br />

aussi d’une formation solide et d’une expérience professionnelle.<br />

Nous n’avons pas tous les mêmes parcours professionnels ni les mêmes intérêts<br />

pour certaines disciplines ou espèces. Or, toutes les disciplines nécessitent un parcours<br />

initiatique qui commence dans les écoles vétérinaires pour se poursuivre<br />

au-delà du cursus universitaire.<br />

Il va de soi que pour acquérir les connaissances nécessaires à une pratique raisonnée<br />

en imagerie médicale, il faudra étudier au mieux la modalité ciblée (radiologie<br />

ou échographie dans la plupart des cas) d’un point de vue théorique mais<br />

aussi pratique.<br />

La théorie s’acquiert généralement dans les livres, lors des conférences, congrès<br />

ou dans des formations postuniversitaires. Cela inclut une notion d’engagement<br />

personnel, de temps et de moyens fi nanciers non négligeables.<br />

La pratique s’acquiert au quotidien mais aussi lors d’activités encadrées (ateliers,<br />

EPU, stages). Dans ce cas, la notion de temps va se faire encore plus ressentir.<br />

Nos patients sont aussi pleinement impliqués dans nos errances. Les animaux ne<br />

nous aident que rarement dans l’établissement d’un diagnostic. Ces faits peuvent<br />

être directs ou indirects.<br />

- Directs : marque d’hostilité (agressivité, mobilité,….),caractéristique morphologique<br />

(taille, pilosité,…), race<br />

- Indirects : impossibilité d’anesthésie car l’état de l’animal ne le permet pas, impossibilité<br />

de dépasser un budget fi xé avec le propriétaire<br />

Enfi n le matériel utilisé peut également être un bon fournisseur d’errances diverses<br />

et variées en imagerie médicale.<br />

Le matériel utilisé est il encore en bon état de fonctionnement ? Obsolète ? Adapté ?<br />

Il convient donc lorsque l’on s’équipe de faire les bons choix. De quel matériel ai-je<br />

besoin ? Quel budget ? Suis-je formé comme il se doit pour cela ?<br />

Si on est déjà équipé, on pourra se poser la question du renouvellement ou de faire<br />

évoluer son matériel (analogique vers numérique ?)<br />

Aujourd’hui 2 vétérinaires sur 3 faisant des radiographies en pratique utilisent<br />

les mauvais couples écran-fi lm, n’utilisent pas de tableaux de constante fi able,<br />

ne connaissent que très superfi ciellement les notions de base en technique des<br />

rayons X pour optimiser leur cliché. 90 % des radiographies ratées le sont lors du<br />

développement !!!<br />

La tendance actuelle est à la numérisation, cela va permettre de régler nombre<br />

de sources d’errance au profi t de nouvelles comme les artefacts en radiologie<br />

numérique.<br />

Oui, pour bien lire des clichés sur fi lms ou sur un écran d’ordinateur, il faut que<br />

l’image soit de qualité, et que l’on ait respecté un protocole d’incidence si on ne<br />

veut pas se mettre en échec (deux vues orthogonales au minimum).<br />

A l’usage des différentes modalités d’imagerie médicale, il ressort, qu’au-delà des<br />

connaissances, la rigueur est un élément de réussite indispensable.<br />

Il faut respecter des protocoles d’examen dans chaque discipline pour pouvoir<br />

• 59 •<br />

répéter à l’identique des gestes et des incidences pour une meilleure interprétation.<br />

Lors de l’interprétation des images, il faut suivre un raisonnement logique et reproductible<br />

pour ne rien oublier. Chaque détail peut avoir son importance.<br />

Un bon exemple est celui des examens avec produit de contraste. Peu pratiqués<br />

en routine, on peut être amené à les réaliser de bonne foi en essayant de se<br />

souvenir…<br />

Combien d’examens sont ininterprétables ? Beaucoup trop. Pourquoi ? Mauvais<br />

dosage, mauvais choix d’examen complémentaire, pas de vues sans préparation<br />

préalable car pas de temps. Pas d’incidences suffi santes ou mal faites. Interprétation<br />

hasardeuse… Bref, cela en valait-il la peine ?<br />

Le choix d’un examen complémentaire en imagerie est fondamental pour ne pas se<br />

retrouver dans une impasse diagnostique.<br />

L’interprétation d’un examen d’imagerie passe par une phase d’analyse d’image<br />

contenant un ensemble de variations anatomiques ou pathologiques. Ainsi sur des<br />

clichés thoraciques, les modifi cations que l’on rencontrera sur un poumon seront le<br />

fruit d’un ensemble d’opacifi cations interstitielles à alvéolaires, réparties d’une certaine<br />

manière avec un examen clinique particulier. C’est à partir de ces éléments<br />

parfois frustes que l’on va devoir se prononcer. Certaines affections peuvent avoir<br />

une expression clinique marquée et peu d’expression à l’image. Certaines images<br />

peuvent sembler désastreuses alors qu’elles peuvent être réversibles.<br />

Attention de ne pas être juge et partie sans s’en rendre compte.<br />

« On trouve ce que l’on cherche et on cherche ce qu’on connaît ! »<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

L’imagerie de la fi lière pelvienne<br />

F. DURIEUX<br />

DV, Dip ECVDI, Spécialiste en Imagerie Médicale Vétérinaire, Aquivet,<br />

clinique vétérinaire de référée, Service d’imagerie Médicale, 19 avenue de<br />

la forêt, ZA Mermoz, 33320 F-EYSINES<br />

Qui dit traumatisme du bassin dit bilan lésionnel<br />

Un animal ayant subi un traumatisme de la fi lière pelvienne est le plus souvent très<br />

douloureux et « diminué » par les possibles fractures de son bassin.<br />

La première chose à faire, sans céder à la précipitation, est le bilan lésionnel.<br />

Pour ce faire il est préférable, lorsque cela est possible, de combiner un bilan<br />

radiographique composé d’au moins deux incidences, et un bilan échographique<br />

visant à faire le point sur les lésions annexes pouvant passer inaperçues dans les<br />

premières heures, voire les premiers jours qui suivent le traumatisme.<br />

Les clichés des hanches et du bassin sont réalisés avec une mise en extension<br />

partielle ou totale des membres pelviens, l’animal étant placé sur le dos. Le cliché<br />

orthogonal est centré sur la jonction sacro-iliaque avec les fémurs parallèles.<br />

Lorsqu’on le peut, il est intéressant d’incorporer l’abdomen (voire le thorax).<br />

L’examen radiographique a pour but de repérer les fractures, les os atteints, la<br />

position des fragments osseux, la qualité de l’os, le diamètre de la fi lière pelvienne,<br />

l’atteinte des articulations coxales mais également l’état des articulations sacro-iliaques<br />

et du sacrum. Des vues obliques peuvent aider à mieux visualiser une partie<br />

du cadre pelvien. Attention aux erreurs de lecture !<br />

Le bilan lésionnel permettra parfois de mettre en évidence une fracture pathologique<br />

faisant suite à une lésion osseuse préexistante comme une tumeur osseuse<br />

ou une métastase.<br />

Il est primordial de scruter avec soin les clichés à la recherche d’une rupture sur<br />

l’ensemble du trajet de l’appareil urinaire.<br />

Dans l’abdomen, on pourra observer une perte globale du contraste en cas de<br />

rupture ou d’avulsion vésicale, mais aussi en cas d’hémorragie péritonéale par<br />

exemple.<br />

Un élargissement de l’espace rétro péritonéal ainsi qu’une perte de contraste dans<br />

la partie dorsale de l’abdomen peut être due à une rupture urétérale ou à une<br />

hémorragie, le plus souvent d’origine rénale (fracture rénale).<br />

Un bilan lésionnel insuffi sant peut entraîner une perte de chance pour l’animal.<br />

Un traumatisme du bassin doit motiver un examen soigneux de l’appareil urinaire<br />

mais aussi du système nerveux à hauteur de la queue-de-cheval ou du sacrum.<br />

Il n’est jamais agréable de perdre un animal ayant été brillamment opéré de fractures<br />

complexes du bassin alors que la rupture de son uretère a été ignorée.<br />

Dans le meilleur des cas, on procède donc à un examen échographique de l’abdomen<br />

(voire de la fi lière pelvienne). On recherchera essentiellement des signes<br />

d’épanchement dans l’abdomen. Cette approche rapide et ciblée de l’abdomen<br />

est appelé échographie FAST pour « Focused Abdominal Sonography in Trauma ».<br />

On recherchera en priorité du liquide d’épanchement baignant les organes abdo-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

minaux (épanchement péritonéal) ou un liquide plus discret qui aura tendance à<br />

s’accumuler autour des reins et le long des muscles paralombaires et des gros<br />

vaisseaux (aorte et veine cave caudale), à l’origine d’une perte de contraste en<br />

région dorsale de l’abdomen uniquement. Il est utile de récolter le liquide retropéritoneal<br />

ou abdominal sous contrôle échographique afi n de déterminer s’il s’agit de<br />

sang ou d’urine. L’échographie de l’abdomen va également s’étendre aux autres<br />

organes abdominaux à la recherche de lésions qui pourraient dégrader le pronostic<br />

vital (hémorragie, rupture d’organe cavitaire…)<br />

Attention au cas particulier de l’avulsion vésicale qui peut ne pas engendrer de<br />

liquide d’épanchement. La vessie est de taille importante mais l’animal n’urine pas.<br />

L’urine s’accumule normalement depuis les reins vers la vessie (pas de dilatation<br />

pyélique).<br />

Il est fréquent d’avoir recours à<br />

des examens complémentaires<br />

On peut donc être amené à opacifi er les voies urinaires pour identifi er une<br />

brèche ou une avulsion urétrale. On utilisera un produit de contraste iodé (150 à<br />

200 mgI/mL) pour une utilisation cavitaire (5 à 10 mL/kg). Les clichés sont réalisés<br />

immédiatement en fi n d’injection par cathétérisme. L’opacifi cation des uretères<br />

se fait par urographie intraveineuse (2 mL/kg d’un produit de contraste iodé à<br />

250 ou 300 mgI/ml). Cet examen est à éviter chez des sujets insuffi sants rénaux.<br />

Actuellement on tend à réaliser des tomo-urographies intraveineuses beaucoup<br />

plus précise dans l’examen des lésions du haut appareil urinaire.<br />

L’originalité de l’imagerie moderne, du scanner notamment, est de permettre d’affi -<br />

ner le bilan lésionnel, de faciliter la compréhension de fractures complexes du<br />

bassin et ainsi de permettre une planifi cation chirurgicale en amont mais aussi<br />

d’émettre un pronostic plus précis.<br />

La tomodensitométrie est un des examens les plus adaptés à l’étude de la fi lière<br />

pelvienne. On notera que cet examen permet dans le même temps d’inclure l’abdomen<br />

complet, mais aussi le thorax, et d’effectuer ainsi un bilan lésionnel étendu,<br />

rendu possible par l’évolution des scanners multi-coupes. Le bilan neurologique<br />

sera effectué dans le même temps, notamment au niveau de la queue-de-cheval<br />

mais aussi du sacrum.<br />

Les lésions traumatiques de la fi lière pelvienne seront<br />

également évaluées en postopératoire immédiat mais aussi<br />

dans le temps<br />

Une intervention chirurgicale sur la fi lière pelvienne est toujours suivie d’une évaluation<br />

immédiate afi n de s’assurer du bon positionnement des abouts osseux et<br />

du matériel chirurgical.<br />

Ces clichés vont servir de repère aux suivis réalisés selon un calendrier défi ni.<br />

C’est lors de ces suivis cliniques et radiographiques que l’on évaluera la guérison<br />

mais aussi la stabilité d’un montage et les possibles gênes occasionnées.<br />

On portera attention sur les points suivants (règles des 4 A)<br />

- Alignement osseux<br />

- Apposition des abouts fracturaires<br />

- Appareillage utilisé, et sur des radiographies successives la stabilité du montage<br />

- Activité osseuse observée<br />

Les complications les plus souvent rencontrées sont un défaut à l’évacuation des<br />

matières fécales pouvant être à l’origine de coprostase, ou des urines lors d’obstruction<br />

secondaire des basses voies urinaires.<br />

Des cas d’infection osseuse (ostéomyélite) sur le matériel chirurgical ou autour de<br />

séquestres osseux peuvent également être rencontrés. Cela peut aller d’un simple<br />

halo transparent à des lésions osseuses étendues.<br />

L’imagerie de la fi lière pelvienne ne doit pas se limiter à la radiographie car elle<br />

s’accompagne souvent de lésions nerveuses ou urinaires qu’il convient d’identifi er<br />

et de traiter au plus vite lorsque cela est possible.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Bonne pratique d’achat d’un équipement de radiologie<br />

vétérinaire numérique ?<br />

F. DURIEUX<br />

DV, Dip. ECVDI, Spécialiste en Imagerie Médicale Vétérinaire, Président<br />

du Groupe d’Etude en Imagerie Médicale de l’<strong>AFVAC</strong>, Aquivet, clinique<br />

vétérinaire de référée, Service d’imagerie Médicale, 19 avenue de la Forêt,<br />

ZA Mermoz, F-33320 EYSINES.<br />

• 60 •<br />

Il y a 10 ans la radiologie numérique était réservée à un créneau étroit de la profession<br />

pouvant en assumer la lourdeur fi nancière.<br />

Quelques années plus tard, les technologies se sont multipliées, ont évolué et atteint<br />

des gammes de prix désormais abordables pour notre profession. On peut maintenant<br />

obtenir des images de qualité équivalente, voire supérieure à celle de la<br />

radiologie conventionnelle, tout en se facilitant la tâche.<br />

Désormais les vétérinaires savent que tôt ou tard ils basculeront vers la radiologie<br />

numérique. Les arguments sont multiples et variés. On retiendra principalement<br />

l’envie de se faciliter la vie tout en optimisant la qualité des clichés et en allégeant<br />

les procédures ; mais aussi dans le but de soigner son image vis-à-vis de la clientèle<br />

et de la concurrence. Un dernier argument solide, c’est qu’à terme la radiographie<br />

argentique va disparaître défi nitivement…<br />

Le transfert des images est également un nouveau besoin notamment par le biais<br />

d’internet. Enfi n, le tout numérique permet de respecter les recommandations en<br />

termes de développement durable. On peut diminuer le nombre de fi lms argentiques<br />

et donc le volume des effl uents radiographiques conformément à l’arrêté<br />

2950.<br />

Les offres sont variées et il devient diffi cile de s’y retrouver<br />

Les systèmes proposés actuellement sont des systèmes de conversion directe ou<br />

indirecte. Les systèmes de conversion indirecte sont les plaques aux phosphores qui<br />

s’adaptent à tous les appareils de radiographie qui peuvent équiper les cabinets<br />

ou les cliniques. On peut également choisir un système direct de conversion comme<br />

les capteurs plans qui permettent de visualiser en quelques secondes et sans manipulation<br />

complémentaire le cliché réalisé.<br />

Certaines sociétés proposent des tables numérisées permettant la fl uorographie<br />

numérisée à l’aide d’une caméra CCD, mais aussi des systèmes complets incluant<br />

la table, le capteur plan, un réglage automatique des constantes d’après les données<br />

du patient puis le transfert et le stockage des images.<br />

Cette nouvelle approche permet d’éviter les 90 % d’erreurs responsables des clichés<br />

ratés puisque 90 % des erreurs commises ont lieu pendant le développement !<br />

La voie numérique permet de « rattraper » a posteriori des clichés surexposés et<br />

aussi de régler la qualité de l’image en fonction de ce que l’on veut observer (os,<br />

tissus mous…)<br />

Faut-il changer d’appareil de radiographie ?<br />

Un appareil de radiographie est déterminé par le tube à rayon et son générateur.<br />

L’appareil doit être adapté à votre activité (petits animaux en ville, NAC,<br />

gros chiens…). La réalisation des clichés de qualité passera par l’utilisation d’un<br />

tableau de constantes adaptées à la région étudiée et à l’épaisseur traversée.<br />

La puissance de la machine est donc un élément important. Le générateur est<br />

défi ni par sa puissance (ex : 30 kW), son intensité maximale (ex : 300 mA), le<br />

kilovoltage maximum (ex : 120 kV), le type de redressement du courant (ex : haute<br />

fréquence). Par exemple dans la réalisation d’un cliché thoracique de grand chien,<br />

si la machine manque de puissance, il faudra compenser en augmentant le temps<br />

de pose, la quantité de rayon émise (et donc la dose), avec le risque de fl ou, le<br />

risque de rater le cliché.<br />

La mobilité de la table facilite le centrage des clichés surtout sur des sujets lourds.<br />

Le tube peut parfois être orientable et faciliter la réalisation d’incidences un peu<br />

diffi ciles (obliques)<br />

Les radiographies sont ensuite imprimées sur des fi lms ou un support papier, gravées<br />

sur un cd-rom qui pourra être remis aux propriétaires, envoyés par e-mail…<br />

mais la lecture passera forcément par une lecture sur un écran de haute qualité,<br />

voire de qualité médicale permettant d’affi cher une gamme de gris plus étendue<br />

qu’un écran grand public, mais également de garantir la certitude que l’affi chage<br />

ne se détériore pas au cours de la journée ou dans le temps.<br />

Le logiciel inclus dans les stations de travail est primordial, car il sera le lien entre<br />

vos images et vos yeux. Il faut donc veiller à ce que ce dernier soit ergonomique<br />

et adapté à un usage quotidien.<br />

Enfi n une nouvelle donnée à ne pas négliger est le transfert des images d’un ordinateur<br />

à un autre, le stockage et la sauvegarde de la base de données.<br />

Les solutions professionnelles sont les plus fi ables si l’on veut éviter de désagréables<br />

déconvenues en cas de perte de données. Cependant ces solutions de sauvegarde<br />

sont trop souvent négligées lors de l’achat d’un système numérique.<br />

Lorsque l’on migre vers un système numérique, il faut donc également prendre en<br />

compte une solution de stockage des données Dicom sur site ou en ligne.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

L’abdomen aigu : imagerie : faire les bons choix<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Courtes Communications<br />

D. RAULT<br />

Cystosonographie de contraste (bubble study) lors de<br />

suspicion de rupture vésicale : à propos de 4 observations<br />

G. CONDAMIN 1 , G. LENNOZ 2<br />

1. CONSULT’IM - Consultant en Imagerie Médicale Vétérinaire -<br />

38460 PANOSSAS<br />

2. Clinique Vétérinaire Les Roches - 38090 VILLEFONTAINE<br />

Chez les carnivores domestiques, la rupture de la paroi vésicale et/ou urétrale<br />

est la première cause d’uropéritoine. Dans la grande majorité des cas, elle est<br />

d’origine traumatique. L’accumulation d’urine en dehors du système excréteur et la<br />

réabsorption des métabolites urinaires sont à l’origine d’une déshydratation importante,<br />

d’une hyperkaliémie et d’une azotémie marquées, d’une péritonite chimique<br />

et d’une acidose. Elle est associée à une importante mortalité (entre 40 à 60 %<br />

selon les études). Le diagnostic d’uropéritoine doit donc être établi rapidement afi n<br />

de mettre en place un traitement adapté dans les plus brefs délais.<br />

Le dosage simultané de la créatinine et du potassium dans le sérum et dans le<br />

liquide d’épanchement permet dans la majorité des cas de confi rmer une suspicion<br />

d’uropéritoine. En revanche, le recours à l’imagerie médicale reste indispensable<br />

pour confi rmer la présence d’une rupture vésicale et/ou urétérale. L’urétro/cystographie<br />

rétrograde est considérée comme la technique de choix à l’heure actuelle.<br />

L’échographie bidimensionnelle, devenue un outil incontournable dans l’évaluation<br />

des affections abdominales, notamment lors de traumatisme, manque, cependant,<br />

de sensibilité dans le diagnostic des ruptures vésicales.<br />

En 2002, une technique de cystosonographie de contraste a été décrite (Côté et<br />

al, VRU 43 : 3 281-286). Cette technique consiste à injecter dans la vessie au<br />

moyen d’un cathéter urinaire, une solution saline contenant des microbulles d’air,<br />

pendant l’échographie vésicale. La visualisation du passage des microbulles de la<br />

vessie à la cavité abdominale est diagnostique d’une rupture de la vessie. L’étude<br />

expérimentale et clinique sur un faible nombre de chiens montre une excellente<br />

sensibilité.<br />

Animaux, matériels et méthodes<br />

Quatre cas de suspicion de rupture vésicale post-traumatique sont repris. Dans tous<br />

les cas, une échographie et une cystosonographie de contraste ont été réalisées.<br />

Dans tous les cas, la présence ou non d’une rupture vésicale a été confi rmée visuellement<br />

(lors de la chirurgie ou de l’autopsie).<br />

Pour la cystosonographie, la solution utilisée est préparée soit en mélangeant, via<br />

un robinet trois voies, les contenus des deux seringues de 20 mL (l’une contenant<br />

20 mL de solution saline, l’autre 2 mL d’air) jusqu’à obtention d’une solution de<br />

microbulles, soit en agitant violemment une seringue de 20 mL contenant 20 mL de<br />

solution saline et 2 mL d’air. Une fois la solution de microbulle obtenue, celle-ci est<br />

injectée instantanément dans la vessie par le cathéter urinaire. Une échographie<br />

de la vessie est réalisée simultanément. La procédure est répétée 3 fois.<br />

Résultats<br />

Tous les cas (3 chiens, 1 chat) ont été présentés suite à un accident de la voie publique<br />

ou à une suspicion de traumatisme. Il s’agissait d’une femelle Setter Anglais<br />

de 14 ans, d’une Boxer femelle de 8 ans, d’un Berger de Pyrénées de 13 ans et<br />

d’un chat Européen de 10 mois. Tous présentaient une douleur abdominale avec<br />

un hématome sur la paroi abdominale ventrale. Dans 3 des 4 cas, une hématurie<br />

est rapportée. Deux chiens présentaient également une fracture du bassin.<br />

L’échographie abdominale a mis en évidence dans les quatre cas, un épanchement<br />

abdominal anéchogène en quantité faible à modérée. L’analyse de cet épanchement<br />

a confi rmé un uropéritoine dans 2 cas. La vessie était modérément à faiblement<br />

remplie dans tous les cas. La paroi vésicale était épaissie et irrégulière dans<br />

3 cas. Dans un cas, la paroi de l’apex était interrompue et un diverticule à la paroi<br />

plus fi ne faisant protrusion à l’extérieur de la vessie. L’ensemble de la procédure<br />

(sondage compris) a duré entre 15 et 30 minutes.<br />

Chez un chien et le chat, une rupture apicale a été identifi ée lors de la cystosonographie<br />

de contraste. Dans les deux cas, celle-ci a été confi rmée lors de la<br />

chirurgie.<br />

Chez les deux autres chiens, aucun passage de la solution de contraste dans la<br />

cavité péritonéale n’a été mis en évidence. L’absence de rupture a été confi rmée<br />

par cystographie rétrograde puis lors de la chirurgie dans le cas du diverticule et<br />

lors de l’autopsie pour le dernier cas.<br />

• 61 •<br />

Discussion<br />

Comme décrit dans l’article de Côté et al., la cystosonographie de contraste est<br />

une technique rapide, simple à mettre en place, peu coûteuse et ne demandant<br />

aucun équipement particulier par rapport à une échographie standard. Dans notre<br />

étude, elle a permis de confi rmer ou d’infi rmer la présence d’une rupture vésicale<br />

dans les quatre cas décrits. Cependant, le faible recrutement ne permet pas de<br />

conclure sur sa sensibilité et/ou sa spécifi cité. Une étude sur un plus grand nombre<br />

de cas est indispensable pour confi rmer son intérêt (notamment lors de rupture plus<br />

caudale ou urétrale) avant de la substituer à la cystographie rétrograde.<br />

Bibliographie<br />

Côté E et coll (2002). Diagnosis of Urinary Bladder Rupture Using Ultrasound<br />

Contrast Cystography : In Vitro Model and Two Case-History reports. Vet Radiol<br />

Ultrasound 43 : 281-286.<br />

Gannon KM et coll (2002). Uroabdomen in Dogs and Cats. Compend Contin Educ<br />

Pract Vet 24 : 604-612.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Apport de l’imagerie par résonnance magnétique<br />

dans le diagnostic et le suivi des affections infl ammatoires<br />

du rachis : à propos de 8 cas<br />

C. ESCRIOU 1 , L. DUCHENE 1 , S. GIBERT 1 , M. SEURIN 2<br />

1. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. cirma - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Huit cas de discospondylite ou d’ostéomyélite ont été diagnostiqués et pour 2 cas<br />

suivis par imagerie par résonnance magnétique.<br />

Huit chiens (2 femelles et 6 mâles) ont consulté le service de neurologie de VetAgrosup<br />

pour des troubles locomoteurs d’apparition aiguë et s’aggravant. 2 Rottweilers,<br />

1 Beauceron, 1 Berger allemand, 1 Bouvier bernois, 1 Boxer, 1 Dogue allemand<br />

et 1 Caniche. Trois chiens étaient âgés de moins de 2 ans (6 mois, 1,5 et<br />

2 ans) et 5 chiens avaient plus de 6 ans (6, 7, 9 et 13 ans). Ils ont été présentés<br />

entre 48 heures et 1 mois après l’apparition des premiers signes cliniques. Dans<br />

tous les cas, une hyperthermie était présente ou avait été rapportée. Dans tous<br />

les cas de la douleur était mise en évidence à la manipulation du rachis dans la<br />

zone atteinte. 3 chiens présentaient uniquement un tableau algique (cervicalgie ou<br />

lombalgie) tandis que les 5 autres présentaient des défi cits neurologiques (ataxie,<br />

parésie, incontinence urinaire ou tétraplégie dans 1 cas).<br />

L’examen d’imagerie de la zone d’intérêt (lombo-sacrée dans 2 cas, thoracique<br />

dans 3 cas, cervicale dans 3 cas) a permis le diagnostic dans tous les cas. Six<br />

chiens présentaient une spondylodiscite : 2 chiens en L7-S1, 1 chien en C6-C7, 3<br />

chiens en région thoracique (1 cas de T6 à T10, 1 cas en T5-T6, 1 cas en T3-T4 et<br />

de T6 à T8). Deux chiens présentaient une ostéomyélite affectant les vertèbres cervicales<br />

(C1-C2 dans 1 cas, et C4 dans l’autre cas). Ces lésions étaient considérées<br />

comme actives pour 7 cas au moment du diagnostic et présentaient dans le corps<br />

vertébral lors d’ostéomyélite, le disque intervertébral et les plateaux vertébraux<br />

lors de spondylodicite, et dans les muscles paravertébraux ventraux dans tous<br />

les cas des zones d’hyperintensité en séquence T2 et se rehaussaient de façon<br />

hétérogène après injection de produit de contraste en séquence T1. Dans un cas<br />

de spondylodiscite thoracique, les lésions ont été considérées comme anciennes<br />

et non actives au moment du diagnostic (pas d’hyperintensité en séquence T2,<br />

pas de prise de contraste). Dans tous les cas de spondylodiscite, les lésions se<br />

présentaient en hyposignal en séquence T1 non injectée mais en net hypersignal<br />

dans les 2 cas d’ostéomyélite. Dans les 5 cas pour lesquels les chiens présentaient<br />

des défi cits neurologiques, des lésions intra-canalaires affectant l’espace épidural<br />

ont été observées et ont permis d’expliquer la symptomatologie. Dans 2 cas, des<br />

lésions de type phlegmon ou empyème ont été mises en évidence (zone étendue<br />

hyperintense T2 et prenant le produit de contraste dans l’espace épidural), dans<br />

les 3 autres cas, la moelle apparaissait comprimée par du matériel discal ou les<br />

proliférations osseuses secondaires au processus infl ammatoire. Les deux chiens<br />

présentant des lésions de type phlegmon ou empyème (un cas d’ostéomyélite et un<br />

cas de spondylodiscite) ont subi des examens IRM de suivi (à 2, 4, et 10 semaines<br />

post-diagnostic) qui ont permis d’observer une régression des lésions infl ammatoires<br />

de l’espace épidural et l’évolution cicatricielle des lésions osseuses.<br />

Une ponction de liquide cérébro-spinal a été réalisée dans 5 cas, il s’est révélé infl<br />

ammatoire dans 3 cas (les deux cas d’ostéomyélite et un cas de spondylodiscite),<br />

des bactéries ont été mises en évidences dans 1 cas (le cas de spondylodiscite<br />

avec empyème). Le foyer infectieux primitif, génito-urinaire (une prostatite et une<br />

cystite) a pu être objectivé dans deux cas de spondylodiscite. Les germes identifi és


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

étaient dans 1 cas un staphylocoque coagulasse positif et dans l’autre cas un<br />

Escherichia coli béta-hémolytique. Tous les chiens ont été traités médicalement avec<br />

des antibiotiques et des anti-infl ammatoires stéroïdiens et ont récupéré. Dans deux<br />

cas de discrets troubles neurologiques persistent.<br />

Cette série de cas illustre l’apport de l’IRM dans le diagnostic et le suivi de lésions<br />

infl ammatoires du rachis, car outre une très bonne sensibilité et spécifi cité bien<br />

supérieure à la radiographie dans le dépistage de lésions à un stade précoce,<br />

elle permet de visualiser et de suivre sans risque leurs répercussions sur la moelle<br />

épinière et ainsi d’adapter la thérapeutique.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Etude échographique de 41 cas de shunts<br />

porto-systémiques : application de la standardisation<br />

des plans de coupe<br />

P. KERVEILLANT1 , M. LASSERON-CAUCHARD2 1. Exercice exclusif en échographie des petits animaux de compagnie -<br />

27000 EVREUX<br />

2. Urgences et Consultants Vétérinaires - 75020 PARIS<br />

Un shunt porto-systémique (SPS) se produit lorsque des veines anormales permettent<br />

au fl ux sanguin portal de rejoindre une veine systémique sans premier<br />

passage dans les sinusoïdes hépatiques. Depuis les années quatre-vingt, l’échographie<br />

a été beaucoup utilisée car elle est rapide, non invasive, non ionisante<br />

et ne nécessite aucune anesthésie. Elle permet simultanément l’observation des<br />

organes abdominaux.<br />

Matériel et méthodes<br />

L’étude concerne 40 chiens et 1 chat examinés entre janvier 2006 et janvier <strong>2011</strong>,<br />

pour lesquels a été observé un SPS selon la procédure de standardisation des<br />

plans de coupe par SZATMARI V. et coll. (J Am Vet Med Assoc 2004 ; 224 :<br />

713-716). Sept plans de coupe sont utilisés pour observer le système porte. Les<br />

animaux placés en décubitus latéral gauche, trois plans transverses sont obtenus<br />

par des abords intercostaux à droite pour observer la veine porte et la branche<br />

portale hépatique droite. Dans cette position, un plan longitudinal est obtenu avec<br />

la sonde placée juste caudalement à la dernière côte pour observer la bifurcation<br />

portale intrahépatique. En décubitus dorsal, un plan de coupe longitudinale peut<br />

être utilisé en alternative au précédent pour observer aussi la veine porte et sa<br />

bifurcation. Enfi n, en décubitus latéral droit, par un abord du fl anc gauche, des<br />

plans de coupe longitudinale sont obtenus pour observer l’artère cœliaque puis<br />

hépatique, et dans la région du rein gauche, la veine testiculaire ou ovarienne.<br />

Pour diagnostiquer ou éliminer un SPS, il faut examiner la branche portale hépatique<br />

droite, la veine testiculaire ou ovarienne, la veine porte immédiatement caudale<br />

à la bifurcation portale intrahépatique, et la veine porte dans la région où<br />

elle croise l’artère cœliaque.<br />

Résultats<br />

Des SPS congénitaux sont observés chez 35 des 40 chiens, l’âge moyen au diagnostic<br />

est de 2 ans et 4 mois, et les 5 autres SPS sont extra-hépatiques multiples<br />

acquis ainsi que pour le seul chat de la série. Pour les SPS multiples, l’âge au<br />

diagnostic est de 8 ans et une affection hépatique en est l’origine.<br />

Parmis les 35 SPS congénitaux, 28 sont extrahépatiques, ils concernent des races<br />

de petite taille. Les SPS congénitaux intra-hépatiques sont moins nombreux, 7 au<br />

total, ils concernent la branche gauche (ductus venosus) pour 4 cas et la branche<br />

droite pour 3 cas et ils touchent des races de grande taille.<br />

Pour les 28 SPS extrahépatiques congénitaux, une branche splénique ou gastroépiploïque<br />

gauche est concernée dans 22 cas et une branche gastro-duodénale<br />

dans 6 cas. L’abouchement de la veine anormale se fait dans la veine cave caudale<br />

(20 cas) ou dans la veine azygos (10 cas). Dans un cas, une interruption de<br />

la veine cave caudale est associée à un SPS extra-hépatique congénital de la veine<br />

gastroduodénale vers la veine azygos.<br />

Les plans transverses obtenus par des abords intercostaux à droite ont permis<br />

d’observer les SPS intra-hépatiques, la petite taille du foie et les gaz digestifs ne<br />

permettent pas de voir correctement les vaisseaux hépatiques par abord ventral<br />

en coupes transverses.<br />

Pour le diagnostic des SPS extra-hépatiques congénitaux, le plan longitudinal obtenu<br />

avec la sonde placée juste caudalement à la dernière côte est indispensable<br />

pour observer la bifurcation portale intra-hépatique, la veine gastroduodénale<br />

ainsi que les veines pancréatico-duodénale et gastrique droite. L’abord du fl anc<br />

gauche par des plans de coupe longitudinale visualisant l’artère cœliaque puis<br />

• 62 •<br />

hépatique, permettent d’observer la veine splénique et une éventuelle veine gastroépiploïque<br />

gauche anormale.<br />

C’est seulement dans les cas de SPS multiples acquis que sont visualisées les veines<br />

testiculaires ou ovariennes, dilatées et tortueuses dans la région du rein gauche.<br />

Discussion<br />

Nous comparons nos résultats avec une étude de 90 chiens (SZATMARI V. et coll.<br />

J Am Vet Med Assoc 2004 ; 224 : 717-727).<br />

L’application des plans de coupe transverses par abords intercostaux à droite améliore<br />

nettement le diagnostic des SPS intra-hépatiques par une meilleure observation<br />

de la branche portale hépatique droite, même si cela peut rester diffi cile dans<br />

certains cas.<br />

Pour les SPS extra-hépatiques congénitaux, les abords gauches permettent le plus<br />

souvent de déterminer l’origine des SPS gastriques droits ou gastroduodénaux vers<br />

la veine cave caudale. Pour les SPS spléno-cave, un abord droit en coupe longitudinale<br />

peut suffi re dans la majorité des cas, car ces shunts nous sont apparus très<br />

près du foie à droite.<br />

Dans tous les cas, les SPS multiples acquis sont observés dans la région du rein<br />

gauche et la visualisation de la veine testiculaire ou ovarienne est pathognomonique.<br />

Conclusion<br />

La standardisation des plans de coupe échographique est indispensable au diagnostic<br />

des SPS acquis ou congénitaux. Cela ne dispense pas d’évaluer la taille et<br />

le parenchyme du foie, la taille des reins, la présence d’urolithiases et de rechercher<br />

d’autres signes plus inconstants comme un épanchement péritonéal.<br />

Les quatre sites qui devraient toujours être observés lorsque l’on présume une anomalie<br />

du système porte sont : la branche portale hépatique droite, la veine porte<br />

(la veine splénique et ses branches) près de l’artère cœliaque, la veine porte juste<br />

caudalement à la bifurcation hépatique (la veine gastrique droite et la veine gastroduodénale)<br />

ainsi que la veine gauche testiculaire ou ovarienne.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des lésions tendineuses<br />

chez le chien : illustration à partir de 5 cas<br />

B. PUCHEU1 , C. RUET1 1. Centre Hospitalier Vétérinaire NORDVET- 19, avenue Saint Maur,<br />

59110 LA MADELEINE. pucheu@nordvet.fr, ruet@nordvet.fr<br />

Introduction<br />

Le diagnostic des pathologies tendineuses repose en premier lieu sur un examen<br />

clinique rigoureux pouvant révéler une boiterie du membre, éventuellement associée<br />

à un œdème ou une anomalie des amplitudes de mouvement de l’articulation<br />

concernée. L’observation directe des portions tendineuses intra-articulaires est réalisée<br />

par arthroscopie alors que les portions extra-articulaires sont classiquement<br />

évaluées par échographie. Aujourd’hui, l’IRM vient compléter l’arsenal d’examens<br />

complémentaires disponibles pour le chirurgien, cependant quelles en sont les indications<br />

réelles ?<br />

Historique et examen clinique<br />

Cinq chiens sont présentés en consultation pour des boiteries associées à des<br />

œdèmes péri-articulaires concernant le tarse (2), le carpe (2) ou le grasset. Une<br />

hyperfl exion du tarse est observée chez l’un d’eux faisant suspecter une lésion du<br />

tendon d’Achille.<br />

Démarche diagnostique<br />

Des radiographies en position physiologique et en contrainte de l’articulation<br />

concernée sont systématiquement réalisées dans un premier temps. Elles confi rment<br />

l’œdème des tissus mous péri-articulaires et montrent la présence de lésions<br />

osseuses dans 3 cas, à savoir des remaniements de l’os sésamoïdien latéral sur le<br />

grasset, de l’arthrose sur un tarse et des néoformations osseuses sur un carpe. Dans<br />

le cas de l’instabilité tarsienne une échographie met en évidence une rupture du<br />

tendon du chef latéral du muscle gastrocnémien au niveau de son insertion distale<br />

qui sera confi rmée à l’IRM. Cet examen est directement envisagé dans les autres<br />

cas afi n d’obtenir une évaluation plus exhaustive des tissus mous péri-articulaires,<br />

notamment ceux qui par leur taille ou leur profondeur ne sont pas accessibles<br />

par échographie Les résultats mettent en évidence un épanchement de synovie<br />

dans la bourse du tendon du muscle fl échisseur profond des doigts associé à une<br />

tendinopathie, une rupture du tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe, une


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

élongation du chef latéral du muscle gastrocnémien, un épanchement de synovie<br />

dans la bourse calcanéenne et un gonfl ement des tissus mous palmaro-médiaux<br />

sur un carpe.<br />

Traitement<br />

Seule la rupture du tendon du muscle gastrocnémien est traitée chirurgicalement<br />

par abord caudal et réinsertion par suture en anse bloquée modifi ée. Celle-ci<br />

est protégée par la mise en place un fi xateur externe pendant 1 mois. Les autres<br />

patients répondent au traitement médical basé sur l’administration d’anti-infl ammatoires<br />

non stéroïdiens, la mise au repos et la réalisation de séances d’hydrothérapie.<br />

Discussion<br />

L’IRM permet l’observation des tissus mous péri-articulaires, en particulier dans des<br />

zones diffi cilement accessibles à l’échographie, comme celle du grasset évoqué<br />

ici. Son intérêt dans le diagnostic des lésions tendineuses superfi cielles du carpe et<br />

du tarse est plus discutable compte tenu de la performance de l’échographie dans<br />

ce cas, même si cette dernière reste plus dépendante de l’opérateur. D’un point de<br />

vue chirurgical, la disponibilité d’un bilan lésionnel pré-opératoire précis permet<br />

l’anticipation du degré de rupture et donc l’optimisation du choix thérapeutique,<br />

primordial dans le traitement des lésions tendineuses dont les spécifi cités cicatricielles<br />

imposent une rigueur toute particulière.<br />

Conclusion<br />

L’IRM est aujourd’hui un examen complémentaire de choix pour l’évaluation des<br />

lésions tendineuses profondes ou lors d’une évaluation exhaustive des tissus mous<br />

péri-articulaires. Cependant le coût de l’examen et les limites du matériel disponible<br />

(IRM bas champs essentiellement) en font encore un examen peu utilisé en<br />

orthopédie vétérinaire.<br />

Bibliographie<br />

1. MURPHY SE et al. Magnetic résonance imaging fi ndings in dogs with confi rmed<br />

shoulder pathology. Vet Surg 2008 ; 37 : 631-638.<br />

2. GALL TT et al. In vitro biomechanical comparison of polypropylene mesh, modifi<br />

ed three-loop pulley suture pattern, and a combination for repair of distal canine<br />

achille’s tendon. Vet Surg 2009 ; 38 : 845-851.<br />

3. MOORES AP et al. Biomechanical and clinical evaluation of a modifi ed threeloop<br />

pulley suture pattern for reattachment of canine tendon to bone. Vet Surg<br />

2004 ; 33 :391-397.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des lésions ischémiques<br />

médullaires chez le chien : étude sur 11 cas<br />

C. RUET 1,2 , B. PUCHEU 2<br />

1. Clinique vétérinaire Saint Maur - 59110 LA MADELEINE<br />

2. Centre Hospitalier Vétérinaire NordVet - 59110 LA MADELEINE<br />

Introduction<br />

L’ischémie médullaire est une cause connue mais encore fortement sous diagnostiquée<br />

de myélopathie aiguë chez le chien. Aujourd’hui, ce diagnostic est souvent<br />

établi d’après l’historique, les signes cliniques et surtout l’exclusion d’autres étiologies<br />

du diagnostic différentiel. Les examens habituellement réalisés sont une myélographie<br />

ou un scanner si celui-ci est disponible. L’IRM est l’examen de choix car<br />

c’est le seul qui permette de localiser et de caractériser la lésion. Cette pathologie<br />

ne peut malheureusement être confi rmée qu’après un examen nécropsique de la<br />

moelle épinière.<br />

Le but de cette étude est de décrire les caractéristiques de ces lésions lors d’un<br />

examen par résonnance magnétique et de les comparer à celles de la littérature.<br />

Méthodes<br />

11 chiens sont présentés au Centre Hospitalier Vétérinaire NordVet entre avril<br />

2009 et mars <strong>2011</strong> pour parésie ou paralysie subaiguë d’un ou des deux<br />

membres pelviens depuis au moins 24 heures. Tous ces chiens ont passé un examen<br />

d’imagerie par résonnance magnétique dont les caractéristiques nous ont<br />

permis de suspecter une myélopathie ischémique.<br />

Résultats<br />

L’âge moyen des chiens est 5,1 ans. On compte 4 femelles pour 7 mâles. Aucune<br />

prédisposition raciale n’est mise en évidence. La durée des signes cliniques avant<br />

l’examen d’IRM s’étend de 12 heures à 6 jours.<br />

• 63 •<br />

Lors de leur admission, quatre chiens sont parétiques et les sept autres sont paralysés.<br />

L’atteinte neurologique est souvent bilatérale mais plus présente d’un côté<br />

que de l’autre.<br />

Neuf chiens souffrent d’une myélopathie de type motoneurone central, deux seulement<br />

d’une myélopathie de type motoneurone périphérique. La sensibilité douloureuse<br />

profonde est encore présente sur neuf chiens lors de leur admission.<br />

Sur les 11 chiens présentés, deux seulement seront euthanasiés. Ces deux chiens<br />

ne présentaient pas de sensibilité douloureuse profonde lors de leur admission et<br />

n’ont montré aucune amélioration neurologique lors de leur hospitalisation.<br />

Lors de l’étude des images par résonnance magnétique, les lésions ischémiques<br />

apparaissent toutes hyperintenses sur les images pondérées en T2 et isointenses<br />

sur les images pondérées en T1. Une prise de contraste modérée de la lésion est<br />

observée de manière inconstante.<br />

La lésion est toujours unique et sa surface est variable. Ses contours ne sont pas toujours<br />

bien défi nis. Nous observons que la latéralisation des lésions sur les images<br />

par résonnance magnétique correspond à celle observées lors de l’examen neurologique.<br />

Discussion<br />

L’infarctus est une zone de nécrose résultant d’un défaut de vascularisation (ischémie).<br />

L’aspect des lésions est caractéristique : la lésion est focale et hyperintense sur les<br />

images pondérées en T2. Cette hyperintensité est également observée en médecine<br />

humaine, des études montrent qu’elle est visible 2 heures après l’accident<br />

vasculaire et qu’elle le reste jusque plusieurs mois après. La prise de contraste de<br />

la lésion n’est pas systématique et apparaît le plus souvent 6 jours après le début<br />

des signes cliniques.<br />

Dans notre étude, la répartition des lésions dans les différents segments médullaires<br />

est différente de celle déjà décrite dans la littérature. Toutefois, le nombre restreint<br />

de cas présenté ici ne nous permet pas de tirer une conclusion.<br />

L’asymétrie des lésions est expliquée par la vascularisation de la moelle épinière<br />

qui est compartimentée.<br />

Chez le chien, comme chez l’homme, la substance grise est souvent plus atteinte<br />

que la substance blanche. Il a été démontré chez l’homme que l’artère spinale<br />

ventrale est plus sujette aux thrombi. Cette atteinte plus fréquente de la substance<br />

grise peut également être expliquée par un besoin en oxygène plus important de<br />

cette dernière.<br />

Conclusion<br />

Cette étude met en avant une cause d’atteinte médullaire encore trop méconnue<br />

des vétérinaires. Elle décrit les principales caractéristiques des lésions ischémiques<br />

médullaires à l’imagerie par résonnance magnétique. Cet examen nous permet<br />

d’exclure les autres causes de myélopathie mais également, en orientant fortement<br />

le diagnostic, d’encourager le propriétaire pour la rééducation de son animal.<br />

Cette dernière nous permet dans la plupart des cas d’obtenir une récupération<br />

fonctionnelle très satisfaisante.<br />

Bibliographie<br />

1. Abramson CJ, Garosi L, Platt SR, et al. Magnetic resonance imaging appearance of<br />

suspected ischemic myelopathy in dogs. Vet Radiol Ultrasound 2005 ; 46 : 225 – 9.<br />

2. De Risio L, Adams V, Dennis R, et al. Magnetic resonance imaging fi ndings and<br />

clinical associations in 52 dogs with suspected ischemic myelopathy. J Vet Intern Med<br />

2007 ; 21 : 1290 – 8.<br />

3. De Risio L, Adams V, Dennis R, et al. Association of clinical and magnetic resonance<br />

imaging fi ndings with outcome in dogs suspected to have ischemic myelopathy : 50<br />

cases (2000 – 2006). J Am Vet Med Assoc 2008 ; 233 : 129 – 35<br />

4. De Risio L, Adams V, Dennis R, et al. Association of clinical and magnetic resonance<br />

imaging fi ndings with outcome in dogs with presumptive acute noncompressive nucleus<br />

pulposus extrusion : 42 cases (2000 – 2007). J Am Vet Med Assoc 2009 ; 234 :<br />

495–504.<br />

5. De Risio L, Platt S. Fibrocartalaginous Embolic Myelopathy. Vet Clin Small Anim 40<br />

(2010) 859–869.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Tribune des résidents et internes<br />

Mesures échographiques des glandes surrénales<br />

chez des chats hyperthyroïdiens<br />

A. COMBES1 , E. VANDERMEULEN1 , L. DUCHATEAU2 ,<br />

K. PEREMANS1 , S. DAMINET2 , J. SAUNDERS1 1. Medical Imaging Department, Ghent Veterinary University -<br />

9820 MERELBEKE<br />

2. Faculty of Veterinary Medicine, Ghent University - 9820 MERELBEKE –<br />

BELGIUM<br />

La présence d’une maladie ou d’un stress est associée à une activation exagérée<br />

de l’axe hypothalamo-hypophysaire chez le chien ou le chat. Les tests dynamiques<br />

évaluant l’axe hypothalamo-hypophysaire chez les chats hyperthyroïdiens sont<br />

décrits comme anormaux. Il n’existe pour autant pas de données sur la taille des<br />

glandes surrénales chez les chats hyperthyroïdiens.<br />

Matériel et méthodes<br />

La taille (longueur cranio-caudale, hauteurs ventro-dorsales des pôles crânial et<br />

caudal) ainsi que l’aspect échographique (forme, échogénicité, homogénéité caractérisée<br />

par la présence de foyers hyperéchogènes) des glandes surrénales de<br />

27 chats hyperthyroïdiens ont été comparés aux glandes surrénales de 25 chats<br />

sains d’âge comparable.<br />

Résultats<br />

Les deux groupes présentent des formes et une échogénicité des glandes surrénales<br />

similaires. Elles ont une forme de haricot, aux contours bien défi nis et sont hypoéchogènes<br />

(comparé aux tissus environnants) entourées d’un halo hyperéchogène<br />

(35/50 glandes surrénales de chats sains, 40/54 glandes surrénales de chats<br />

hyperthyroïdiens). Quelques chats ont des glandes surrénales plus ovales (11/50<br />

glandes surrénales de chats sains, 11/54 glandes surrénales de chats hyperthyroïdiens)<br />

ou plus allongées (4/50 glandes surrénales de chats sains, 3/54<br />

glandes surrénales de chats hyperthyroïdiens). Les glandes surrénales de chats<br />

hyperthyroïdiens présentent plus fréquemment des foyers hyperéchogènes (9/27<br />

chats hyperthyroïdiens, 2/25 chats sains). La différenciation cortico-médullaire est<br />

visible chez 3 chats hyperthyroïdiens mais aucun chat sain. Chez les chats hyperthyroïdiens,<br />

la longueur moyenne de la glande surrénale gauche est 11,3 mm<br />

(6,8-14,5 mm) et celle de la glande surrénale droite est 11,9 mm (7,9-19,4 mm).<br />

La hauteur moyenne du pole crânial de la glande surrénale gauche est 4,6 mm<br />

(3,4-6,5 mm) et celle de la glande surrénale droite est 4,7 mm (2,8-6,2 mm). La<br />

hauteur moyenne du pole caudal de la glande surrénale gauche est 4,3 mm (3-6,3<br />

mm) et celle de la glande surrénale droite est 4,2 mm (3-5,8 mm). La longueur,<br />

la hauteur du pôle crânial et la hauteur du pôle caudal des glandes surrénales<br />

de chats hyperthyroïdiens sont signifi cativement plus élevées que chez les chats<br />

sains. La différence de longueur est estimée à 1,6 mm (P = 0,0002), la différence<br />

de hauteur crâniale à 0,6 mm (P = 0,0039) et la différence de hauteur caudale à<br />

0,5 mm (P = 0,02).<br />

Discussion<br />

Chez l’Homme, l’hypersécrétion de cortisol lors d’hyperthyroïdie est liée à une<br />

stimulation de la sécrétion d’ACTH par l’excès d’hormones thyroïdiennes. L’hypertrophie<br />

des glandes surrénales de chats hyperthyroïdiens peut être corrélée<br />

à l’hyperactivité majeure de l’axe cortico-surrénalien décrite chez ces chats. Les<br />

chats hyperthyroïdiens sont également nettement plus sensibles au stress, ce qui<br />

peut également être à l’origine d’une activation de l’axe cortico-surrénalien plus<br />

marquée.<br />

Conclusion<br />

Une hypertrophie surrénalienne bilatérale doit être prise en compte lors de l’examen<br />

échographique d’un chat hyperthyroïdien suspect de maladie surrénalienne<br />

ou lorsqu’une hyperthyroïdie ou une maladie surrénalienne peuvent être suspectées<br />

chez le même patient.<br />

Bibliographie<br />

1. Zatelli A, D’Ippolito P, Fiore I, Zini E. Ultrasonographic evaluation of the size of<br />

the adrenal glands of 24 diseased cats without endocrinopathies. Vet Rec. 2007<br />

May 12 ; 160(19):658-60.<br />

2. Zimmer C, Hörauf A, Reusch C. Ultrasonographic examination of the adrenal<br />

gland and evaluation of the hypophyseal-adrenal axis in 20 cats. J Small Anim<br />

Pract. 2000 Apr ; 41(4):156-60.<br />

3. Kley S, Alt M, Zimmer C, Hoerauf A, Reusch CE. Evaluation of the low-dose<br />

dexamethasone suppression test and ultrasonographic measurements of the adrenal<br />

glands in cats with diabetes mellitus. Schweiz Arch Tierheilkd. 2007 Nov ;<br />

149(11):493-500.<br />

• 64 •<br />

4. de Lange MS, Galac S, Trip MR, Kooistra HS. High urinary corticoid/creatinine<br />

ratios in cats with hyperthyroidism. J Vet Intern Med. 2004 Mar-Apr ; 18(2):152-5.<br />

5. Peterson RE. The infl uence of the thyroid on adrenal cortical function. J Clin<br />

Invest. 1958 May ; 37(5):736-43.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Apports comparés de la tomodensitométrie et de<br />

l’endoscopie dans l’approche diagnostique des tumeurs<br />

nasales du Chien et du Chat : étude rétrospective de 22 cas<br />

M. FINCK 1 , F. PONCE 1 , L. GUILBAUD 1 , C. CHERVIER 1 , F. FLOCH 1 ,<br />

J. CADORÉ 1 , T. CHUZEL 2 , M. HUGONNARD 1<br />

1. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Voxcan - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

L’endoscopie et la tomodensitométrie sont les examens complémentaires de choix<br />

lors de suspicion de tumeur nasale chez le chien et le chat. Quels sont les apports<br />

diagnostiques comparés de ces deux examens ? Faut-il préférer l’un par rapport à<br />

l’autre lorsqu’on suspecte une tumeur ?<br />

Nous proposons une étude clinique rétrospective de 22 cas de tumeur nasale<br />

confi rmée à l’histologie ayant subi un scanner et/ou une rhinoscopie. Notre objectif<br />

principal est de recenser les anomalies détectées par chacun de ces examens<br />

et de comparer leurs conclusions diagnostiques respectives au diagnostic fi nal<br />

anatomopathologique. Les objectifs annexes sont de décrire les signes cliniques<br />

d’appel d’une tumeur nasale ainsi que l’évolution et la durée de survie dans notre<br />

population d’étude.<br />

Matériel et méthodes<br />

Sur la période 2007-2010, 22 animaux (17 chiens et 5 chats) avec un diagnostic<br />

morphologique de tumeur nasale et ayant subi une rhinoscopie (10 cas), un scanner<br />

(8 cas) ou les deux examens (4 cas) ont été inclus dans l’étude.<br />

Les conclusions des examens tomodensitométriques et rhinoscopiques ont été classées<br />

en 3 catégories (examen très évocateur d’une tumeur nasale, examen compatible<br />

avec une tumeur nasale, absence d’argument pour une tumeur nasale). Pour<br />

les animaux ayant subi scanner et rhinoscopie, les conclusions d’examens ont été<br />

analysées de façon indépendante.<br />

Les données cliniques ont été extraites d’une base médicale informatique. Le suivi<br />

thérapeutique a été effectué par les données de la base et un questionnaire adressé<br />

aux propriétaires.<br />

Résultats<br />

Symptômes d’appel<br />

Les signes cliniques d’appel étaient un jetage (21/22), principalement unilatéral<br />

(12/22) et hémorragique (16/22), des éternuements (15/22), une dyspnée<br />

(14/22), un cornage (12/22), une déformation faciale (10/22) et un épiphora<br />

(6/22).<br />

Examens tomodensitométrique et endoscopique<br />

Pour les 12 animaux ayant subi un scanner, un effet de masse était observé dans<br />

tous les cas. Une lyse des cornets nasaux était présente dans 10/12 cas, unilatérale<br />

dans 8 cas. Une lyse des os paranasaux était relevée dans 9/12 cas, une<br />

opacifi cation tissulaire/liquidienne des sinus dans 11/12 cas. La masse s’étendait<br />

aux choanes dans 9/12 cas et à l’espace rétro-orbitaire dans 4/12 cas. Des<br />

métastases ganglionnaires étaient suspectées dans 3/12 cas. Deux cas sur les 7<br />

dont le thorax a été examiné présentaient des métastases pulmonaires.<br />

L’examen était très évocateur d’une tumeur nasale dans 6/12 cas et compatible<br />

avec une tumeur, retenue comme hypothèse prioritaire, dans 5/12 cas. Dans un<br />

cas, il n’y avait pas d’argument tomodensitométrique en faveur d’une tumeur. L’hypothèse<br />

privilégiée était un polype naso-pharyngé.<br />

Pour les 14 animaux ayant subi une rhinoscopie, la muqueuse des cornets nasaux<br />

était anormale dans tous les cas, avec un phénomène prolifératif et bourgeonnant<br />

mal circonscrit dans 8 cas et la présence d’une néoformation bien individualisée<br />

et mobilisable dans 6 cas.<br />

L’examen était très évocateur d’une tumeur nasale dans 7/14 cas. Il était compatible<br />

avec une tumeur dans 3/14 cas, cette hypothèse étant jugée prioritaire dans<br />

2 cas. Il n’y avait pas d’argument endoscopique en faveur d’une tumeur dans 4<br />

cas.<br />

Quatre animaux ont subi un scanner et une endoscopie. Les 2 examens étaient<br />

concordants et très évocateurs d’une tumeur dans un cas. Une divergence était


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

observée dans les conclusions des deux examens pour les 3 autres cas (scanner<br />

compatible avec une tumeur et absence d’argument endoscopique en faveur d’une<br />

tumeur dans 2 cas, endoscopie très évocatrice d’une tumeur et absence d’argument<br />

tomodensitométrique pour une tumeur dans un cas).<br />

Evolution thérapeutique<br />

Un chat a été euthanasié juste après le diagnostic. Sur les 21 propriétaires contactés<br />

par questionnaire pour le suivi de l’évolution, 17 ont répondu. Un traitement<br />

a été entrepris dans 14/17 cas (glucocorticoïdes dans 8 cas, coxib dans 4 cas,<br />

chirurgie couplée à un coxib dans 1 cas et à une radiothérapie dans 1 cas).<br />

Seul le cas traité par radiothérapie a présenté une rémission clinique totale et<br />

persistante 4 ans après le diagnostic. Le traitement a procuré une amélioration<br />

temporaire dans 5 cas. Il n’a apporté aucune amélioration dans 8 cas. Pour les 16<br />

animaux décédés à la date de l’enquête, la durée de survie moyenne à compter du<br />

début des symptômes était de 13,3 mois (médiane de 10,1 mois).<br />

Discussion<br />

Dans notre étude, le scanner permettait de suspecter prioritairement une tumeur<br />

nasale dans 11/12 cas contre 9/14 cas pour la rhinoscopie. En accord avec les<br />

données de la littérature, la performance diagnostique du scanner lors de suspicion<br />

de tumeur nasale apparaît donc supérieure à celle de l’endoscopie. Toutefois,<br />

les deux examens étaient susceptibles de produire des conclusions erronées dans<br />

une minorité de cas.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Intérêt de l’échographie de contraste dans la caractérisation<br />

des lésions pancréatiques focales canines : étude de 5 cas<br />

P. PEY, J. SAUNDERS<br />

Université de Gand - 9820 MERELBEKE<br />

L’échographie est le premier examen demandé lorsqu’il existe une suspicion de lésion<br />

pancréatique. Elle met typiquement en évidence une masse focale hypoéchogène<br />

avec des contours nets, qui induit une déformation des contours du pancréas<br />

ou se manifeste par une variation d’échostructure au sein de l’organe. Pourtant, et<br />

en dépit des données cliniques et biologiques, il est souvent impossible de caractériser<br />

la malignité de la lésion. Outre les risques de dissémination sur le trajet de<br />

l’aiguille des carcinomes pancréatiques, ou de rupture d’abcès pancréatiques, ou<br />

tout simplement car la lésion est trop petite (par exemple un insulinome), les biopsies<br />

ou cytoponctions à l’aiguille fi ne sont bien souvent peu envisageables. Avec<br />

l’avènement des produits de contraste ultrasonores et le développement des techniques<br />

d’imagerie harmonique, l’échographie de contraste améliore sa précision<br />

et son utilisation se généralise. Elle permet d’associer la sensibilité et l’interactivité<br />

de l’échographie conventionnelle, à une étude des différents temps vasculaires<br />

d’une lésion. Cette imagerie en temps réel est sensible notamment dans la détection<br />

de lésion de petite taille, et spécifi que par l’étude des phases vasculaires. Le<br />

but de cette étude est d’étudier la capacité de l’échographie de contraste à caractériser<br />

des lésions pancréatiques focales chez le chien.<br />

Matériels et méthodes<br />

Une échographie de contraste fut entreprise chez 5 chiens présentant des lésions<br />

pancréatiques focales détectées en échographie conventionnelle. Ils furent échographiés<br />

en décubitus dorsal avec une sonde linéaire de 5 MHz (CnTI Mylab 30,<br />

Esaote Firenze, Italy). Un cathéter de 20G fut placé au sein d’une veine céphalique.<br />

L’examen de contraste fut constitué de deux injections intraveineuses de<br />

Sonovue© (BR1, Bracco Imaging, Milan, Italy) (0,3 mL/10 kg) (index mécanique<br />

de 0,1) séparées d’une phase destructive de 2 minutes durant laquelle la pression<br />

acoustique atteignait son maximum, permettant ainsi la destruction massive des<br />

microbulles piégées au sein du foie et de la rate. L’interprétation de l’examen fut<br />

fondée sur la présence de contraste extra- et intralésionnel (hyper-, iso- ou hyposignal)<br />

et le délai par rapport à l’injection (phase artérielle ou parenchymateuse).<br />

Une analyse histologique fut entreprise (chirurgicale ou nécropsique) dans les 48<br />

heures suivant l’étude par échographie de contraste et confrontée aux résultats de<br />

l’étude.<br />

Résultats<br />

Le diagnostic fi nal consistait en une tumeur neuroendocrine (gastrinome et insulinome)<br />

(n = 2), un adénocarcinome pancréatique avec métastases hépatiques<br />

(n = 2) et un abcès pancréatique (n = 1). De manière intéressante, toutes les<br />

tumeurs neuroendocrines montrèrent une phase artérielle précoce caractérisée<br />

par un hypersignal et une phase parenchymateuse très brève caractérisée par un<br />

hyposignal, alors qu’un silence sonore fut constaté en Doppler couleur. Les adéno-<br />

• 65 •<br />

carcinomes pancréatiques furent peu rehaussés en comparaison au parenchyme<br />

pancréatique voisin supposé sain. De ce fait, un hyposignal fut observé tout au<br />

long de l’étude d’échographie de contraste. Enfi n, un hypersignal en forme de couronne<br />

bordant une zone ronde en hyposignal fut constaté tout au long des phases<br />

artérielle et parenchymateuse dans le cas de l’abcès pancréatique.<br />

Discussion<br />

Les résultats de notre étude s’accordent avec ceux des études précédemment<br />

publiées dans la littérature d’imagerie médicale humaine. Chez l’homme, les<br />

adénocarcinomes pancréatiques montrent également un faible rehaussement lors<br />

de toute l’étude de contraste. En histologie ce type tumoral se caractérise par la<br />

présence d’une fi brose massive (desmoplasie), une densité vasculaire faible (inférieure<br />

à celle du parenchyme normal) et la présence de foyer de nécrose. De ce<br />

fait, l’étude dynamique par échographie de contraste de la vascularisation de ces<br />

lésions tumorales permet de trancher entre une origine du pancréas endocrine ou<br />

exocrine. En effet, les tumeurs neuroendocrines sont hypervasculaires (comme il a<br />

déjà été illustré en tomodensitométrie dynamique) et montrent un rehaussement très<br />

rapide en phase artérielle et un départ de l’agent de contraste précoce en phase<br />

parenchymateuse. Enfi n, la persistance d’un hypersignal en couronne autour de<br />

l’abcès pancréatique en phase parenchymateuse fut un critère de bénignité de la<br />

lésion et permit d’exclure un cystadénocarcinome pancréatique. En conclusion,<br />

l’échographie de contraste apparaît être une technique intéressante pour caractériser<br />

les lésions pancréatiques du chien.<br />

Bibliographie<br />

1. D’Onofrio M, Zamboni G, Faccioli N, Capelli P, Pozzi Mucelli R. (2007) Ultrasonography<br />

of the pancreas. 4. Contrast-enhanced imaging. Abdom Imaging 32 :<br />

171-181.<br />

2. Mai W, Caceres AV. (2008) Dual-phase computed tomographic angiography<br />

in three dogs with pancreatic insulinoma. Vet Radiol Ultrasound 49 : 141-148.<br />

3. Nishida M, Koito K, Hirokawa N, Hori M, Satoh T, Hareyama M. Does contrastenhanced<br />

ultrasound reveal tumor angiogenesis in pancreatic ductal carcinoma : a<br />

prospective study. (2008) Ultrasound in Med & Biol 35 : 175-185.<br />

4. Rickes S, Rauh P, Uhle C, Ensberg D, Mönkemüller K, Malfertheiner P. (2007)<br />

Contrast-enhanced sonography in pancreatic diseases. Eur J Rad 64 : 183-188.<br />

5. D’Onofrio M, Mansueto G, Vasori S, Falconi M, Procacci MD. (2003) Contrastenhanced<br />

ultrasonographic detection of small pancreatic insulinoma. J Ultrasound<br />

Med 22 : 413-417.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Echographie de contraste de lésions rénales suite à des<br />

biopsies effectuées en serie avec des aiguilles de 14 G chez<br />

des Beagles<br />

P. PEY, H. HAERS, P. SMETS, S. DAMINET, J. SAUNDERS<br />

Université de Gand - 9820 MERELBEKE<br />

Les biopsies rénales percutanées échoguidées sont une étape incontournable dans<br />

le diagnostic histologique de maladies rénales. Elles peuvent être associées à des<br />

complications mineures ou majeures ; la gravité étant proportionnelle au diamètre<br />

de l’aiguille. L’échographie de contraste augmente l’intensité du signal ultrasonore<br />

au sein des vaisseaux sanguins et améliore souvent la visualisation des lésions<br />

existantes. Cette étude a pour but d’étudier la valeur de l’échographie de contraste<br />

comme méthode de dépistage des complications rénales post-biopsie et de mesurer<br />

l’importance traumatique des aiguilles de biopsie de calibre 14.<br />

Matériels et méthodes<br />

Onze biopsies rénales ont été réalisées chez des chiens sains de race Beagle à 3<br />

reprises (0, 4 et 6 mois) pour un total de 33 biopsies à l’aide d’aiguilles de calibre<br />

14 gauge (Vet-Core TM, Surgivet, USA). Un examen d’échographie de contraste a<br />

été effectué 30 minutes après chaque biopsie à l’aide d’un MyLab30Vet (Esaote,<br />

Gênes, Italie) avec une sonde linéaire multifréquence de 5–7,5 MHz et suite à une<br />

injection intraveineuse de 0,3 mL/10 kg de contraste (Sonovue, Bracco). L’étude<br />

de contraste a été répétée chaque semaine suivant la biopsie, jusqu’à disparition<br />

complète des lésions. Les images ont été enregistrées et analysées à l’aide de<br />

méthodes subjectives et semi-quantitatives pour la description des lésions (nombre,<br />

forme, taille, contour, signal). Cette étude faisait partie d’une autre étude visant<br />

à analyser la fonction rénale dans le syndrome de Cushing. La moitié des chiens<br />

recevaient une forte dose quotidienne de glucocorticoïdes pendant 4 mois.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Résultats<br />

L’échographie de contraste effectuée 30 minutes après biopsie a révélé des lésions<br />

hypoéchogènes dans tous les reins, représentés par deux trajets linéaires (n = 17),<br />

un seul trajet linéaire (n = 13) ou une zone triangulaire ou nodulaire (n = 3). Un<br />

hématome périrénal fut constaté chez un chien. Dix lésions étaient discrètes et<br />

23 lésions étaient importantes. Dix trajets linéaires présentaient à leur base un<br />

épaississement nodulaire, sous-capsulaire au sein du cortex rénal. Une semaine<br />

après la biopsie, toutes les lésions étaient encore visibles mais légèrement (n = 8)<br />

ou considérablement (n = 25) diminuées en taille et en défi nition. L’hématome périrénal<br />

avait disparu. Un chien montrait une hydronéphrose et un hydrouretère. Deux<br />

semaines après biopsie, 27 reins étaient normaux, 5 montraient des lésions discrètes<br />

et un était encore anormal montrant les mêmes anomalies qu’à la semaine 2.<br />

Trois semaines après biopsie, tous les reins présentaient une apparence normale.<br />

Discussion/Conclusion<br />

L’échographie de contraste permet l’évaluation de l’évolution des lésions rénales<br />

après biopsie. En outre, les aiguilles de calibre 14 n’apparaissent pas aussi délétères.<br />

L’administration de glucocorticoïdes n’était pas associée à un plus fort de<br />

taux de complications, ni à une cicatrisation retardée.<br />

Bibliographie<br />

1. Chanson JH, Cronan JJ. Biopsie percutanée dans la maladie rénale diffuse :<br />

comparaison de calibre 18 et 14 automatisée de dispositifs de biopsie. J Vasc<br />

Interv Radiol 1998 ; 9 : 651-655.<br />

2. Waldo B, Korbet SM, Freimanis MG, Lewis EJ. The value of post-biopsy ultrasound<br />

in predicting complications after percutaneous renal biopsy of native kidneys.<br />

Nephrol Dial Transplant 2009 ; 24 : 2433-2439.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Evaluation et suivi échographiques de l’effet des<br />

glucocorticoïdes sur les glandes surrénales canines<br />

P. PEY, P. SMETS, S. DAMINET, J. SAUNDERS<br />

Université de Gand - 9820 MERELBEKE<br />

L’hypercortisolisme iatrogène est un syndrome se produisant fréquemment dans<br />

l’espèce canine en raison de l’utilisation courante des corticostéroïdes de synthèse.<br />

Ces derniers peuvent perturber la fonction normale de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien<br />

ainsi que la structure du cortex surrénalien et conduire à une<br />

atrophie de la zone fasciculée et réticulée.<br />

Objectifs<br />

Les objectifs de cette étude sont d’induire expérimentalement un état d’hypercortisolisme<br />

chez des chiens et d’évaluer, par échographie, son infl uence sur la<br />

morphologie des glandes surrénales ainsi que de documenter la réversibilité des<br />

changements observés.<br />

Matériels et méthodes<br />

Onze chiens de race beagle ont été recrutés pour une étude prospective, randomisée,<br />

contrôlée et en double-insu. Les chiens ont reçu soit de l’hydrocortisone à une<br />

dose de 10 mg/kg BID per os pendant 4 mois, soit une capsule quotidienne de gélatine<br />

per os pendant également 4 mois (placebo). L’évaluation échographique des<br />

surrénales (échogénicité, forme, échotexture, contours) et de leur taille (longueur<br />

et hauteurs des pôles crânial et caudal) a été effectuée par un même observateur<br />

avant le début du traitement (T0), à un mois (T1) et à 4 mois (T4) après le début<br />

de l’administration de corticostéroïdes et 2 mois après la fi n de l’administration de<br />

corticostéroïdes (T6).<br />

Résultats<br />

Les chiens ont été répartis au hasard au sein de deux groupes : un groupe expérimentalement<br />

induit en hypercortisolisme (EIH) (n = 6) et un groupe de contrôle<br />

(Placebo) (n = 5). Une diminution de la hauteur des pôles crânial et caudal ainsi<br />

que de la longueur (sur des coupes longitudinales) après 4 mois de traitement a<br />

été observée (P)<br />

Conclusions et importance clinique<br />

L’échographie abdominale ne peut être recommandée comme technique de choix<br />

pour effectuer un diagnostic d’hypercortisolisme iatrogène car certains chiens ne<br />

présentent pas une atrophie marquée des glandes surrénales en réponse à l’administration<br />

de corticostéroïdes. En d’autres termes, la réponse du cortex surrénalien<br />

aux corticostéroïdes diffère d’un chien à l’autre et dépend du stress individuel.<br />

Etant donné que la taille minimale des surrénales n’a pas été défi nie dans l’espèce<br />

• 66 •<br />

canine, l’échographie ne permet pas de détecter une atrophie surrénalienne en<br />

l’absence de mesure initiale de la glande avant l’administration de corticostéroïdes.<br />

En revanche, l’échographie reste une technique intéressante pour suivre<br />

l’évolution de l’atrophie de la glande surrénale chez un chien recevant des corticostéroïdes.<br />

Littérature<br />

Brockus CW, Dillon AR, Kemppainen RJ. Effect of alternate-day prednisolone administration<br />

on hypophyseal-adrenocortical activity in dogs. Am J Vet Res 1999 ;<br />

60 : 698-702.<br />

Barberet V, Pey P, Duchateau L, et al. Intra- and Interobserved variability of ultrasonographic<br />

measurements of the AGs in healthy beagles. Vet Radiol Ultrasound<br />

2010 ; 51 : 656-660.<br />

Aron DC, Findling JW, Blake Tyrrell J. Anterior pituitary gland. In : Greenspan FS,<br />

Gardner DG, eds. Basic and clinical endocrinology. New York : Lange medical<br />

books/McGraw-Hill ; 2001:110.<br />

Chastain CB, Franklin RT, Ganjam VK, et al. Evaluation of the hypothalamic pituitary-adrenal<br />

axis in clinically stressed dogs. J Am Anim Hosp Assoc 1986 ; 22 :<br />

435-442.<br />

Karatsoreos IN, Bhagat SM, Bowles NP, et al. Endocrine and physiological<br />

changes in response to chronic corticosterone : a potential model of the metabolic<br />

syndrome in mouse. Endocrinology 2010 ; 151 : 2117-2127.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Poster<br />

Un cas atypique d’atteinte du gastrocnémien chez un<br />

Shar-Pei : caractéristiques des lésions musculo-tendineuses<br />

par IRM<br />

C. RUET 1 , D. DEVAUX 2 , E. SCHREURS 1<br />

1. CHV NordVet - 59110 LA MADELEINE<br />

2. Centre Hospitalier Vétérinaire NordVet - 59110 LA MADELEINE<br />

Un chiot Shar-Peï mâle de 6 mois est présenté à la consultation pour boiterie<br />

chronique du membre pelvien droit associée à une douleur à la manipulation du<br />

grasset droit. Le chien n’a aucun antécédent de trauma et ne pratique pas d’exercice<br />

intensif.<br />

L’examen d’imagerie par résonnance magnétique révèle une intensité anormale du<br />

chef latéral du muscle gastrocnémien en regard de l’os sésamoïde latéral compatible<br />

avec des lésions musculo-tendineuses. Ces lésions n’ont, à ce jour, été décrite<br />

que chez les chiens Border Collie et Berger australien ayant une activité sportive<br />

intense.<br />

Le but de cet article est de décrire les caractéristiques de ces lésions à l’imagerie<br />

par résonnance magnétique. L’intérêt de ce cas réside dans son originalité, cette<br />

pathologie n’ayant encore jamais été décrite dans cette race.<br />

Examen<br />

L’examen clinique du chien est dans les normes. Un bilan sanguin est réalisé et ne<br />

montre pas d’anomalie. L’examen orthopédique révèle une discrète amyotrophie<br />

de la cuisse droite par rapport à la gauche, le grasset droit est douloureux lors<br />

de la manipulation. Aucune anomalie n’est décelée lors de l’examen des autres<br />

membres.<br />

Des radiographies des grassets gauche et droit ainsi qu’une manipulation plus<br />

complète du membre sont réalisées sous anesthésie générale. Aucun signe de tiroir<br />

anormal n’est mis en évidence, la rotule présente une mobilité normale. Les ponctions<br />

articulaires réalisées sont normales. Sur les radiographies du grasset droit, les<br />

os sésamoïdiens sont normalement positionnés. L’os sésamoïdien latéral présente<br />

des contours mal défi nis, plusieurs opacités minérales sont mises en évidence dans<br />

les tissus mous juste en périphérie de cet os. L’os sésamoidien médial est normal.<br />

Le grasset gauche est normal.<br />

Un examen d’imagerie par résonnance magnétique est réalisé afi n de compléter<br />

l’exploration.<br />

L’examen consiste en plusieurs séries d’images RM pondérées T1 et T2 des grassets<br />

droit et gauche avant et après l’injection intraveineuse de gadolinium.<br />

Sur les images initiales pondérées T2, on observe une lésion hyperintense mal<br />

délimitée localisée en région caudale de la métaphyse distale du fémur droit, intéressant<br />

le chef latéral du muscle gastrocnémien et s’étendant dans les tissus avoisinants.<br />

Cette lésion n’est pas supprimée sur la séquence STIR et apparaît isointense<br />

par rapport aux muscles avoisinants sur les images pondérées T1. L’articulation du<br />

grasset est dans les limites de la normale.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Aucun épanchement de synovie n’est mis en évidence. Le grasset gauche ne présente<br />

pas d’anomalie particulière.<br />

Sur les images après injection intraveineuse de gadolinium, on observe un rehaussement<br />

signifi catif et relativement homogène de la lésion précédemment décrite.<br />

Nous concluons qu’il s’agit d’une lésion musculo-tendineuse (élongation/claquage)<br />

du chef latéral du muscle gastrocnémien droit.<br />

Discussion<br />

Les lésions tendineuses sont habituellement classifi ées selon leur gravité : stade 1 :<br />

étirement, stade 2 : déchirure partielle, stade 3 : déchirure totale.<br />

Les images IRM de ce chien nous permettent de conclure qu’il s’agit d’une atteinte<br />

de stade 1.<br />

Des lésions du chef latéral du gastrocnémien ont été récemment décrites chez 9<br />

chiens de berger ayant une activité sportive plus intense que le cas présenté ici.<br />

Une discussion sera proposée sur les caractéristiques des lésions musculo-tendineuses<br />

à l’IRM. De plus l’accent sera mis sur la comparaison de cette atteinte<br />

particulière encore méconnue chez le chien mais mieux décrite chez l’homme.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Courte communication<br />

INFECTIOLOGIE<br />

Etude clinique prospective : analyse comparée des données<br />

sérologiques et PCR chez 33 chiens suspects de leptospirose<br />

M. HUGONNARD 1 , Z. DJELOUADJI 1 , C. POUZOT-NEVORET 1 ,<br />

A. BARTHELEMY 1 , C. DEBIAIS 1 , A. KODJO 1 , I. GOY-THOLLOT 1<br />

1. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Introduction<br />

La leptospirose canine est une maladie infectieuse d’expression polymorphe dont<br />

le diagnostic peut être diffi cile. La méthode diagnostique de référence est la sérologie<br />

par technique de micro-agglutination (MAT). Son interprétation est souvent<br />

délicate. La Polymerase Chain Reaction (PCR) pourrait constituer une méthode diagnostique<br />

alternative simple et fi able. Nous avons entrepris une étude prospective<br />

comparant les résultats de la sérologie MAT, de la PCR sur sang et sur urine de<br />

chiens suspects de leptospirose.<br />

Matériel et Méthodes<br />

Trente-trois chiens pour lesquels la leptospirose entrait dans le diagnostic différentiel<br />

initial ont été inclus dans l’étude entre 2008 et 2010. Les commémoratifs,<br />

les antécédents vaccinaux, le milieu et le mode de vie, l’anamnèse ainsi que les<br />

symptômes à l’admission ont été répertoriés pour chaque cas. Une sérologie MAT<br />

(+/- cinétique) et une PCR sur sang et urine ont été réalisées pour chaque chien.<br />

Une PCR sur organes a été faite pour certains chiens morts en hospitalisation.<br />

Les échantillons ont été prélevés avant antibiothérapie dans toute la mesure du<br />

possible.<br />

Le dossier médical complet (données épidémiologiques, cliniques, hématologiques<br />

de routine et de l’imagerie médicale de l’admission jusqu’au dernier contrôle ou<br />

au décès) a été analysé pour chaque chien par deux cliniciens seniors de façon<br />

indépendante sans qu’ils aient connaissance préalable des résultats PCR et sérologiques.<br />

Les cas ont été classés en 3 catégories (0c-2c) en fonction du degré<br />

de suspicion clinique de leptospirose : 0c-suspicion clinique faible, 1c-suspicion<br />

clinique intermédiaire, 2c-suspicion clinique forte.<br />

Seuls les titres supérieurs à 80 ont été pris en compte pour l’interprétation de la<br />

sérologie MAT. Un profi l était dit vaccinal pour les chiens vaccinés depuis moins<br />

d’un an présentant des titres vaccinaux inférieurs à 640. Un profi l était compatible<br />

avec une infection leptospirosique en cas de séroconversion, de titres non vaccinaux<br />

supérieurs à 80 quel que soit le statut vaccinal, de titres vaccinaux supérieurs<br />

à 640 chez des chiens vaccinés et à 80 chez des chiens non vaccinés. Les cas ont<br />

été classés en 3 catégories (0b-2b) en fonction du degré de suspicion biologique<br />

de leptospirose : 0b-suspicion biologique faible (pas d’anticorps ou profi l vaccinal,<br />

PCR négatives), 1b-suspicion biologique intermédiaire (pas d’anticorps ou profi l<br />

vaccinal, au moins une PCR positive), 2b-suspicion biologique forte (séroconversion<br />

et/ou profi l MAT en faveur d’une infection quel que soit le résultat des PCR).<br />

• 67 •<br />

Résultats<br />

La moyenne d’âge des chiens suspects était de 6,7 +/- 4 ans. Vingt-deux sur 33<br />

étaient de grande race ou de race moyenne. Dix-sept étaient de sexe mâle. Six<br />

vivaient en ville, 15 à la campagne, 12 en zone périurbaine, 22 près d’un point<br />

d’eau et 14 à proximité connue de rongeurs sauvages. Vingt-sept avaient reçu un<br />

rappel vaccinal depuis moins d’un an.<br />

Vingt et un présentaient une azotémie à l’admission, une insuffi sance rénale aiguë<br />

étant suspectée dans 16/21 cas et une glucosurie avérée dans 13/21 cas. Un<br />

syndrome hémorragique était présent dans 7 cas, une hépatite aiguë dans 6 cas<br />

et une gastro-entérite hémorragique dans 4 cas. Dix-neuf chiens sont morts de<br />

l’affection ayant motivé la consultation.<br />

Concernant la probabilité clinique d’infection, 7 chiens ont été classés dans la<br />

catégorie 0c, 16 dans la catégorie 1c et 10 dans la catégorie 2c. Parmi les 10<br />

chiens avec une forte suspicion clinique de leptospirose (groupe 2c), tous sauf un<br />

avaient une forte probabilité biologique d’infection leptospirosique (groupe 2b).<br />

Les 2 PCR étaient positives sur sang et urine pour 3 chiens et négatives pour 2<br />

chiens. Pour les 5 autres, seule une PCR était positive sur urine, sang ou organes.<br />

Parmi les 7 chiens avec une faible suspicion clinique de leptospirose (groupe 0c),<br />

3 n’avaient pas d’argument biologique pour une leptospirose (groupe 0b) et 4<br />

une suspicion biologique intermédiaire (2 cas de PCR positive sur urine, 2 cas de<br />

PCR positive sur sang et urine). Parmi les 16 chiens avec une suspicion clinique<br />

intermédiaire de leptospirose (groupe 1c), 4 avaient une suspicion biologique<br />

forte (groupe 2b), 11 une suspicion biologique intermédiaire (groupe 1b) et 2 pas<br />

d’arguments biologiques en faveur d’une leptospirose (groupe 0b).<br />

Discussion<br />

Lors de forte suspicion clinique de leptospirose, une excellente corrélation a été<br />

observée entre la probabilité clinique et biologique d’infection. Lors de suspicion<br />

clinique faible à modérée, la disparité des résultats biologiques obtenus pose la<br />

question de la signifi cation d’une PCR positive : elle pourrait conforter l’hypothèse<br />

d’une forme atypique de leptospirose ou correspondre à un portage asymptomatique.<br />

L’intérêt diagnostique de la PCR pourrait être précisé par une étude de<br />

prévalence sur des chiens apparemment sains.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

JURIDIQUE<br />

Les ventes animales : Le grand chambardement -<br />

Les erreurs majeures à éviter<br />

Y. LEGEAY<br />

Professeur de Médecine interne et Législation professionnelle vétérinaire/<br />

ONIRIS - NANTES<br />

Doctorant/Faculté de Droit de Nantes - Institut de Recherche en Droit privé.<br />

Ce titre relève-t-il du racolage ou correspond-il à la<br />

réalité ? La réponse tient en quelques mots<br />

De 2001 à 2006, l’animal de compagnie, apparemment objet de multiples sollicitudes,<br />

était en réalité vendu sans garantie. Car évidemment, aucun observateur<br />

sérieux ne peut accorder le moindre crédit au dispositif des vices rédhibitoires du<br />

Code rural, initialement intéressant, mais qui a été progressivement vidé de sa<br />

substance : liste inadaptée, délais surréalistes et procédure hérétique. A l’exception<br />

notable des maladies transmissibles canines et félines dont nous reparlerons et<br />

que nous illustrerons par un cas clinique.<br />

Puis, tout bascule. Tout d’abord, la garantie de conformité en application du Code<br />

de la consommation devient très favorable à l’acheteur, dès lors que le vendeur est<br />

professionnel (qualifi cation très large). Puis, l’ensemble des documents qui doivent<br />

accompagner la vente d’un chien (et probablement demain, d’autres espèces)<br />

permet fréquemment d’invoquer le manquement à l’obligation de délivrance<br />

conforme, fondé sur le Code civil.<br />

Tout vétérinaire est-il concerné ? certainement et pour de<br />

multiples raisons<br />

En premier lieu, par l’obligation de conseil qu’il doit à ses clients, qu’ils soient<br />

“éleveurs-vendeurs” ou simples “acheteurs profanes”.<br />

Quelques exemples issus de nos réalités quotidiennes : que proposer en terme<br />

d’interventions chirurgicales si une affection invalidante se développe dans les


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

quelques mois qui suivent la livraison ? Que faire lorsqu’un chiot livré très récemment<br />

décède de Parvovirose ? Comment réagir si le chiot que l’on a soigneusement<br />

ausculté avant la vente et pour lequel un certifi cat a été établi se révèle rapidement<br />

atteint d’une cardiopathie ? Et la liste est longue des situations qui nous mettent de<br />

plus en plus en diffi cultés dans le monde procédurier qui nous entoure.<br />

Parce que des omissions de sa part engagent rapidement sa responsabilité civile<br />

professionnelle. Plus particulièrement avec quelques “certifi cats chauds”, tels que<br />

le “certifi cat de suspicion” (procédure des vices rédhibitoires) quand une maladie<br />

infectieuse se déclare rapidement après la livraison ; le “certifi cat vétérinaire”<br />

préalable à la vente qui doit désormais accompagner toutes transactions canines<br />

et auquel il convient d’accorder un soin particulier.<br />

Mais surtout, quel vétérinaire peut-il se détourner de cette question, dès lors que<br />

l’animal se distingue fondamentalement des autres biens meubles du seul fait qu’il<br />

est un être vivant. Lequel d’entre nous peut-il résister à l’envie de développer une<br />

politique de qualité visant à prévenir les litiges plutôt que de se lancer tardivement<br />

dans des démarches procédurières ? Or, c’est désormais possible et précisément,<br />

les dispositions juridiques peuvent y aider parce que les vendeurs professionnels<br />

ont de plus en plus intérêt à les éviter, par un dialogue réel et une information<br />

adaptée.<br />

Quelques réfl exions liées au contexte des ventes des<br />

carnivores domestiques<br />

Quatre fois plus de chiots sont vendus par des particuliers que par des éleveurs<br />

reconnus. Dans ces conditions le “vendeur” est souvent ignorant de ses devoirs.<br />

Dans l’immense majorité des cas, le montant de la transaction est inférieur à 4 000<br />

euros, plafond de compétence des tribunaux de proximité (compétence évidemment<br />

entendue dans le sens juridique du terme). Dans ces conditions, qui peut nier<br />

qu’un bon arrangement vaut mieux qu’un mauvais procès.<br />

Le temps compte : Attachement du nouveau propriétaire ; incertitude sur le devenir<br />

d’un animal litigieux qui serait rendu ; dégradation de l’état de santé au fur et à<br />

mesure du temps.<br />

Le plan de l’exposé<br />

En quoi, les cinq dernières années ont-elles complètement modifi é<br />

le paysage juridique<br />

d’une vente animale ?<br />

Seuls les aspects réellement nouveaux seront présentés. Aucun rappel sur les dispositifs<br />

actuellement obsolètes, tels que les vices rédhibitoires (à l’exception de la<br />

conduite à tenir lors de maladie transmissible qui fera l’objet d’un cas clinique).<br />

Les principales erreurs à éviter<br />

Peu nombreuses, elles doivent être parfaitement connues afi n d’éviter des pertes<br />

de temps, un coup de canif dans son image professionnelle et le cas échéant,<br />

une action en responsabilité civile, voire pénale, dès lors qu’il s’agit de certifi cats<br />

auxquels le temps accordé et la rétribution obtenue ne sont rarement ce qu’ils<br />

devraient être.<br />

L’analyse rationnelle, “quasi clinique”,<br />

de la situation, lorsqu’un litige est évoqué<br />

Sans précipitation mais en ne perdant pas de temps, il y a un minimum d’éléments<br />

à considérer, sachant que les premiers mots, et comme dans tout confl it, sont essentiels.<br />

Cette démarche qui s’appuie sur une analyse rationnelle n’est pas destinée<br />

à substituer le vétérinaire à un juriste. Elle est simplement là pour orienter, ne pas<br />

jeter d’huile sur le feu, et conseiller dans l’esprit du Code de déontologie.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

MANAGEMENT<br />

Pour aborder sereinement un premier emploi<br />

F. DURAND1 , C. NAVARRO2 1. DV, Clinique Vétérinaire de la Croix Verte, Allée de la croix Verte-<br />

F-27110 Le Neubourg<br />

2. DV, Clinique Vétérinaire Central Park, 84 boulevard Carnot –<br />

F-06400 Cannes<br />

Vous venez de décrocher votre premier emploi. Comment aborder sereinement ce<br />

premier emploi ?<br />

• 68 •<br />

Avant l’entretien d’embauche<br />

Vous devez connaître la convention collective des vétérinaires praticiens salariés<br />

(n° 3332) qui répondra à beaucoup de vos questions.<br />

Ai-je le droit de travailler ? Oui si vous êtes un élève d’une Ecole Nationale Vétérinaire<br />

française et vous disposez du diplôme d’études fondamentales vétérinaires<br />

qui vous autorise à travailler comme élève non cadre jusqu’au 31 décembre de<br />

l’année de fi n d’études ou bien si vous êtes Docteur Vétérinaire donc que vous<br />

avez passé votre thèse.<br />

Quel sera mon échelon ? Vous serez à l’échelon 1 si vous êtes « élève non cadre »<br />

et à l’échelon 2 si vous êtes « cadre débutant », c’est-à-dire vétérinaire diplômé,<br />

inscrit au tableau de l’Ordre ayant moins de deux ans d’expérience professionnelle<br />

de cadre. Tout docteur vétérinaire praticien est automatiquement cadre.<br />

Vous ferez attention à ne pas accepter de « faire une garde » tout seul, c’est-à-dire<br />

sans aucun autre vétérinaire présent dans la structure, en échelon 1.<br />

Pendant l’entretien d’embauche<br />

Faites-vous bien défi nir le poste que vous occuperez en vous le faisant décrire<br />

complètement. Faites-vous préciser si d’autre vétérinaire seront présents, si une ou<br />

plusieurs A.S.V. seront présentes.<br />

Défi nissez avec votre employeur votre rémunération. Etablissez un contrat en<br />

bonne et due forme. Sur ce contrat devra fi gurer entre autre si c’est un contrat<br />

à durée déterminée ou indéterminée, à temps partiel (avec le nombre d’heures<br />

travaillées par semaine) ou à temps plein, votre emploi du temps, vos fonctions.<br />

Votre rémunération sera déterminée avant la signature du contrat et ne devra pas<br />

être inférieure au minimum de la convention collective.<br />

Visitez les locaux. Faites vous présenter le personnel. Faites vous expliquer les<br />

habitudes de la clinique, le fonctionnement des appareils, du logiciel de gestion<br />

de la clinique.<br />

Vous ne poserez jamais assez de questions et ne demanderez pas assez de précisions.<br />

Prenez le temps de vous familiariser avec la clinique. Surtout au début c’est<br />

un investissement temps que vous récupérerez très vite.<br />

Recherchez pour un premier emploi un poste d’assistant courte ou longue durée.<br />

Ne prenez pas de remplacement pour un premier emploi. Dans le premier cas<br />

vous aurez toujours quelqu’un avec vous pour demander des renseignements,<br />

échanger des informations, vous aider à faire un diagnostic ou à le confi rmer.<br />

Dans le deuxième cas, vous serez livré à vous-même, seul face aux clients. Cette<br />

dernière hypothèse est beaucoup plus stressante que la première. Si vous effectuez<br />

un remplacement, demandez la liste des différentes choses à faire dans la clinique<br />

en l’absence du « titulaire ».<br />

Si vous le pouvez, choisissez bien votre premier emploi : il sera une référence pour<br />

vous et pour vos employeurs à venir. Défi nissez votre période d’essai : elle est là<br />

pour juger que cet emploi est en accord avec vos valeurs, vos projets, vos envies.<br />

Rater vos premiers emplois, « peut vous dégoûter du métier qui est un « métier-vocation<br />

» dont la représentation mentale est souvent très précise chez les impétrants,<br />

et toute distorsion trop importante avec cette représentation mentale (qui a déjà<br />

évolué au cours des études) est diffi cile à vivre ».<br />

Juste avant le grand jour<br />

N’hésitez pas à consacrer un peu de temps dans la clinique pour vous familiariser<br />

avec les différents instruments, connaître les principales manipulations à faire en<br />

cas de plantage, les différents protocoles utilisés. Vos études ne vous ont pas permis<br />

de vous familiariser avec les différentes machines que vous pourrez rencontrer<br />

dans une clinique. De même observez la façon de répondre au téléphone, de<br />

répondre au client.<br />

Vétos-entraide a rédigé un article « le cahier du remplaçant » « pour aider les<br />

vétérinaires à ne rien oublier pour établir leur propre mémento du remplaçant vétérinaire<br />

». Cet article, qui a été écrit par Alexandra Beck, Edith Beaumont, Vincent<br />

Dattée et Stéphane Musset et a été publié dans le journal « Infos vétos » n° 113<br />

de juillet / août <strong>2011</strong> par Centravet (mais aussi par Alcyon et Coveto), est disponible<br />

sur le site de Vétos-entraide à l’adresse http://www.vetos-entraide.com/<br />

le_cahier_du_remplacant. Ce mémento est un support à transposer en fonction des<br />

habitudes et équipements du cabinet ou de la clinique.<br />

Les principaux thèmes abordés sont :<br />

• la gestion de la clientèle<br />

o fi chier client le plus souvent informatisé<br />

o médical (médecine, chirurgie, protocole maison)<br />

o fi nancier (facturation, règlement, comptabilité)<br />

• la gestion de la structure<br />

o gestion du temps (heures d’ouverture, horaire de chacun des membres de<br />

l’équipe, …)


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

o gestion administrative<br />

o les originaux des documents utilisés<br />

o les archives<br />

o le mode d’emploi des appareils de la clinique<br />

o l’entretien<br />

• l’annuaire et les coordonnées<br />

o les coordonnées professionnelles<br />

o les coordonnées des fournisseurs, collaborateurs divers, fi chiers divers<br />

• le matériel de la clinique<br />

o médical (radiographie, analyseurs, microscope, …)<br />

o non médical : informatique<br />

• spécifi cité rurale, équine<br />

Ce travail de Vétos-entraide devrait être connu de tous les jeunes confrères avant<br />

leur premier emploi. Il y a déjà le stress du diagnostic, la peur d’aborder les clients<br />

et surtout certains clients mais si en plus il y a des problèmes matériels, cela complique<br />

les premières consultations en solo.<br />

Le futur remplaçant doit passer du temps lors de sa formation et surtout pendant<br />

les stages à se former sur les divers matériels qu’il sera appelé à utiliser dans les<br />

cliniques vétérinaires. On pourrait même prévoir un stage en clinique vétérinaire<br />

qui serait uniquement dédié à la manipulation des divers appareils (radiographie,<br />

échographie, analyseur, …), des logiciels de gestion des cliniques vétérinaires.<br />

Conclusion<br />

Pour être à l’aise en clientèle, il faut bien connaître le milieu dans lequel on travaille.<br />

P.S. : Nous remercions Vétos-entraide et particulièrement Vincent Dattée pour sa<br />

relecture et ses conseils.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Faire face aux urgences lorsque l’on débute<br />

F. DURAND 1 , C. NAVARRO 2<br />

1. DV, Clinique Vétérinaire de la Croix Verte, Allée de la croix Verte-<br />

F-27110 LE NEUBOURG<br />

2. DV, Clinique Vétérinaire Central Park, 84 boulevard Carnot –<br />

F-06400 CANNES<br />

L’urgence médicale (ou chirurgicale)<br />

Comment être prêt à recevoir toute urgence ?<br />

Afi n d’aborder sereinement une urgence médicale ou chirurgicale, le jeune vétérinaire<br />

qui débute (mais cela sera valable pour tous) doit tout d’abord se rassurer ;<br />

pour ce faire, plusieurs solutions sont à sa disposition :<br />

- le cahier de clinique dans la salle voisine de la salle de consultation<br />

- le numéro de téléphone du vétérinaire employeur<br />

- l’expérience qui, par défi nition dans notre cas, sera rudimentaire<br />

- des modes d’emploi ou procédures à suivre.<br />

Nous allons nous attarder quelque peu sur ce dernier point car, en plus de rassurer<br />

le débutant, l’application de procédures sera également appréciée par le titulaire<br />

de la structure. Ainsi, le vétérinaire débutant devra prendre son courage à deux<br />

mains et lister (de préférence avec l’employeur) les principales urgences et défi nir<br />

pour chacune la procédure à suivre : cela comprend un listing des points à vérifi er,<br />

les examens complémentaires à réaliser obligatoirement (ainsi que ceux qui le sont<br />

moins) ainsi que les traitements à mettre en place.<br />

En tout état de cause, le vétérinaire débutant doit solliciter le titulaire afi n d’agir<br />

mieux et en concordance avec les habitudes et les possibilités matérielles de la<br />

structure (ce qui permettra au débutant de disposer de ce dont il a besoin pour<br />

traiter l’urgence).<br />

L’urgence « humaine »<br />

Comment rassurer un propriétaire alors que l’on est « mort de<br />

trouille » face au cas présenté ?<br />

- agir le plus calmement possible<br />

- appréhender et défi nir la demande du client : un client voudra réaliser tous les<br />

examens complémentaires possibles pour traiter une cystite alors qu’un autre ne<br />

• 69 •<br />

souhaitera pas payer un examen biochimique simple pour un chien qui boit 10<br />

litres d’eau par jour !<br />

- apprendre à faire face aux objections :<br />

o recevoir l’objection<br />

o comprendre l’objection<br />

o reformuler l’objection<br />

o répondre à l’objection<br />

- recueillir un réel consentement<br />

Comment gérer une euthanasie en urgence ?<br />

Il est toujours diffi cile d’appréhender ce moment et encore plus en urgence, sans<br />

aide, sans personnel et avec un client encore plus stressé que d’habitude pour<br />

ce genre d’acte en raison de l’urgence (réelle ou ressentie comme telle par le<br />

propriétaire).<br />

Pratiquer des gestes calmes.<br />

Expliquer ce que l’on va faire, étape par étape ; expliciter les potentiels effets<br />

secondaires (vomissements, excitation…).<br />

Ne jamais donner l’impression de paniquer (même en cas d’injection périveineuse,<br />

d’échec à l’anesthésie…)<br />

Matérialiser la fi n par une auscultation lente et sûre, puis affi rmer que c’est terminé.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Respect du consentement éclairé dans l’urgence<br />

médico-chirurgicale L. HAZOTTE<br />

DV, Master en sciences de Gestion, 54 bis, Rue Henriette Brault,<br />

F-49480 SAINT-SYLVAIN D’ANJOU<br />

Dans le cadre de son exercice quotidien, le praticien vétérinaire doit régulièrement<br />

faire face à des urgences médico-chirurgicales vraies. Pour préserver la santé du<br />

malade, la situation nécessite le plus souvent d’agir vite. La pression émotionnelle,<br />

d’autant plus importante que l’affection du propriétaire pour son animal est<br />

grande, contribue également à vouloir prendre en charge l’animal de manière<br />

immédiate. Le contexte dans lequel les événements s’enchaînent peut parfois<br />

conduire le praticien et son équipe technique à court-circuiter le respect du consentement<br />

éclairé. Pour appréhender cette question, il paraît indispensable de revenir<br />

sur les bases de notre métier, à savoir, le socle déontologique de notre profession.<br />

Obligation de moyens<br />

Par essence même, le vétérinaire est avant tout un médecin (au sens de “soignant”).<br />

Il a en principe la volonté intrinsèque d’exercer la meilleure médecine :<br />

- en utilisant les moyens diagnostiques les plus performants ;<br />

- en proposant les moyens médicaux et chirurgicaux les plus effi caces ;<br />

Cette obligation doit être assujettie à la plus grande intégrité et honnêteté intellectuelle<br />

afi n de ne pas basculer vers une dérive mercantile. Celle-ci peut consister à<br />

prescrire par excès des examens complémentaires inutiles sous la contrainte de la<br />

nécessité de rentabiliser les gros investissements, notamment en “machines-outils<br />

à diagnostiquer”.<br />

Le code de déontologie vétérinaire soumet chaque praticien à cette obligation de<br />

moyens. Celui-ci conduit théoriquement le praticien à devoir proposer le meilleur à<br />

tous ses clients (y compris en faisant appel à un autre praticien référent lorsque ses<br />

compétences ou la technicité de son matériel sont dépassées).<br />

Consentement éclairé<br />

Le praticien a l’obligation de fournir au propriétaire de l’animal les explications détaillées<br />

de la balance Bénéfi ces/Risques ou de la balance Bénéfi ces/Contraintes.<br />

- Bénéfi ces : ce que l’on peut attendre (pronostic) si les traitements préconisés et les<br />

suivis sont ou ne sont pas effectués.<br />

- Risques : Limitation de l’espérance de vie sans traitement/Risque anesthésique/<br />

Souffrance/Ineffi cacité ou effi cacité partielle du traitement/Effets secondaires des<br />

traitements/Souffrance résiduelle de l’animal malgré le traitement.<br />

- Contraintes : Coût fi nancier/Disponibilité du propriétaire/Diffi culté d’administration<br />

des traitements.<br />

La décision concernant les examens complémentaires, les traitements médicaux et/<br />

ou chirurgicaux doit revenir en dernier lieu au propriétaire de l’animal. Le principe<br />

de libre choix et l’obligation d’information du client ont d’ailleurs été renforcés<br />

dans le nouveau Code de Déontologie Vétérinaire.<br />

Le vétérinaire a donc une double obligation : l’obligation de moyens et l’obligation


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

d’information. Cette démarche, bien qu’idéale, est extrêmement complexe à respecter<br />

lorsqu’on y rajoute le facteur temps. Il est alors diffi cile de prendre le temps<br />

nécessaire pour expliquer au propriétaire les tenants et aboutissants, les bénéfi ces<br />

et les inconvénients de chaque option.<br />

Attentes des clients<br />

La clientèle est constituée d’individus dont les attentes sont différentes. La segmentation<br />

vise à ne plus voir un seul client moyen au sein de la clientèle, mais plusieurs<br />

groupes de clients aux attentes spécifi ques. Le principe de la segmentation consiste<br />

à défi nir les critères pertinents qui découpent la clientèle en groupes d’individus<br />

les plus homogènes entre eux dans un même groupe mais les plus hétérogènes<br />

possibles entre chaque groupe. Il existe une infi nité de critères discriminants.<br />

Néanmoins, il est légitime de chercher ceux susceptibles de permettre de prévoir<br />

les attentes spécifi ques de nos clients. Il apparaît que le comportement d’un propriétaire<br />

d’animal dépend fortement de la conjonction de 2 critères :<br />

- le niveau socioprofessionnel qui est un critère non pertinent lorsqu’il est utilisé<br />

seul ;<br />

- la relation Homme/Animal et l’attachement du propriétaire à son animal ;<br />

3 niveaux de relation sont alors classiquement décrits :<br />

- Animal enfant (animal considéré comme un membre de la famille à part entière)<br />

- Animal compagnon (animal faisant partie de la famille mais restant au statut<br />

d’animal)<br />

- Animal utilitaire (animal considéré comme un « bien d’utilité »)<br />

Il est donc important par le jeu du questionnement et malgré l’état d’urgence, de<br />

découvrir ces 2 éléments pour proposer les soins correspondant le mieux aux<br />

attentes du client donné.<br />

Il n’en demeure pas moins vrai que l’ensemble des options médicales et chirurgicales<br />

doivent tout de même être systématiquement proposées sans présumer,<br />

même si les critères vus plus haut semblent sans équivoque, de l’option qui sera<br />

probablement retenue.<br />

Mécanisme de décision du propriétaire d’animaux de compagnie<br />

La décision par le propriétaire de suivre ou non les recommandations du praticien,<br />

qu’il s’agisse d’hospitalisation, d’acte chirurgical ou de traitement à mettre en<br />

place, s’effectue selon un mécanisme quasi immuable. Consciemment ou inconsciemment,<br />

cette décision découle en effet d’un arbitrage mettant dans la balance<br />

d’un côté, les « efforts consentis » et de l’autre, les « avantages perçus ».<br />

Avantages perçus<br />

Prolonger la vie de son animal ; Améliorer le confort et l’hygiène de vie de l’animal<br />

(lutter contre la souffrance physique) ; Améliorer le confort pour le propriétaire<br />

(diminuer ou stopper la gêne occasionnée au propriétaire par les symptômes de<br />

la maladie).<br />

Efforts consentis<br />

Coût fi nancier des frais d’hospitalisation, actes diagnostiques, traitements médicaux<br />

et/ou chirurgicaux ;<br />

Diffi culté à administrer les traitements (galénique inadaptée) ; Manque de disponibilité<br />

des propriétaires ;<br />

Incidence des effets secondaires des traitements ;<br />

On comprend alors toute la pertinence du principe de consentement éclairé<br />

imposé par l’Ordre Vétérinaire. En imposant une obligation d’informations aux<br />

vétérinaires, l’ordre tend à s’assurer que la décision prise par le propriétaire l’est<br />

à bon escient.<br />

En l’absence de système d’accession « gratuite » aux soins (comme en médecine<br />

humaine), l’objection du prix trop élevé est celle la plus classiquement rencontrée<br />

en médecine vétérinaire. Il est donc fondamental d’informer au préalable le propriétaire<br />

du montant des frais diagnostiques prévu et du coût du traitement. Les<br />

différentes options doivent être proposées, de la plus simple à la plus performante,<br />

en indiquant pour chacune d’elles, le coût engendré, le pronostic attendu et le<br />

risque important ou non d’aléas.<br />

Etant donné la charge affective qui pèse sur le propriétaire d’animal, notamment<br />

lors d’une urgence où le pronostic vital est engagé, il n’est pas rare que l’option<br />

la plus performante (et souvent la plus coûteuse) soit acceptée oralement. Dans<br />

cette situation de stress, le propriétaire ne mesure pas toujours réellement les implications<br />

fi nancières ou le risque d’échec lié à cette option. En cas de litige, et<br />

tout particulièrement s’il y a décès de l’animal, il faudra pouvoir prouver que les<br />

informations techniques, fi nancières et celles liées au risque encouru ont bien été<br />

transmises au propriétaire et comprises de lui. Il est alors important de matérialiser<br />

au préalable ce « contrat moral » par la signature d’une pièce écrite stipulant clairement<br />

ces éléments. Il peut s’agir d’un simple devis signé ou, dans des cas plus<br />

complexes, d’un véritable contrat de soins.<br />

Le scénario opposé peut également se rencontrer. Par philosophie ou par convic-<br />

• 70 •<br />

tion, par suite d’une « mauvaise » expérience sur un autre animal ou d’une maladie<br />

d’un de leurs proches, les propriétaires peuvent être amenés à vouloir prendre<br />

une décision radicale afi n de stopper toute souffrance de l’animal. On s’oriente<br />

alors vers l’euthanasie précoce sans mise en place d’examens complémentaires ni<br />

de traitements. La diffi culté consiste alors à reconnaître une objection vraie s’opposant<br />

aux recommandations de soins, ou a contrario, une objection non sincère<br />

cachant une objection budgétaire ou simplement un faible attachement à l’animal<br />

non avoué. Il peut arriver que l’objection soit sincère bien que l’état général de<br />

l’animal ne justifi e pas, aux yeux du praticien, une décision aussi radicale. Le<br />

praticien devra alors s’attacher à apporter au propriétaire des éléments objectifs<br />

et tangibles de souffrance animale (anorexie, dyspnée, non mobilité, geignements)<br />

afi n que ce dernier puisse juger de manière plus objective la souffrance réelle de<br />

son compagnon.<br />

Conclusion<br />

En pratique, il convient de prendre le temps, en toutes circonstances, y compris lors<br />

d’urgence, d’informer et d’expliquer. En cas d’urgence extrême, la recherche du<br />

consentement éclairé peut être prise en charge par le personnel non vétérinaire,<br />

qui peut alors jouer d’interface entre le praticien, occupé aux premiers soins, et<br />

le propriétaire. Cette délégation n’est possible que si ce personnel a été formé au<br />

préalable à ces situations d’urgence, situations souvent assez diffi ciles à gérer sur<br />

le plan humain.<br />

Cette démarche est susceptible de limiter autant que faire se peut les éventuels<br />

litiges, toujours très diffi ciles à vivre pour le praticien qui travaille de manière<br />

intègre et sincère. Au-delà de la prévention juridique qu’elle procure, elle a avant<br />

tout, comme fi nalité, la recherche du bénéfi ce pour le patient et la satisfaction de<br />

son propriétaire.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Organiser la gestion des urgences avec son équipe M. COLIN<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Une urgence pas comme les autres : le décès accidentel de<br />

l’animal dans la structure vétérinaire<br />

J.-M. MAINGUENE<br />

TEXTE NON REMIS<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

MÉDECINE INTERNE<br />

Fièvre aiguë : diagnostic étiologique : il peut être urgent<br />

d’attendre<br />

C. CHERVIER¹, J-L CADORɲ<br />

1. Docteur vétérinaire, Résidente en médecine interne ECVIM-CA,<br />

F-71170 COUBLANC<br />

2. Professeur de Médecine interne, VetAgro Sup, Campus Vétérinaire de<br />

Lyon, 1 avenue Bourgelat, F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Les fi èvres d’origine inconnue représentent un défi diagnostique majeur en médecine<br />

humaine et vétérinaire. Plus de 200 causes sont répertoriées chez l’homme,<br />

ce qui illustre l’importance d’une démarche diagnostique logique et raisonnée.<br />

Cependant, le clinicien adoptera une démarche clinique différente, selon qu’il<br />

se trouve confronté à une fi èvre d’évolution aiguë ou chronique. L’établissement<br />

d’un diagnostic étiologique lors de fi èvre récurrente/chronique est souvent le fruit<br />

d’une démarche par étapes, longue, coûteuse. Lors de fi èvre aiguë, une attitude<br />

expectative est le plus souvent indiquée et justifi ée.<br />

Attitude expectative : Pourquoi ?<br />

Certaines affections, le plus souvent virales (de l’appareil respiratoire supérieur<br />

notamment), peuvent s’accompagner d’une fi èvre aiguë transitoire, spontanément


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

réversible en quelques jours. Ces cas soulignent l’intérêt d’adopter une attitude expectative<br />

face à une fi èvre d’apparition aiguë, d’autant plus que la démarche diagnostique<br />

étiologique d’une fi èvre peut s’avérer longue et coûteuse. En effet, une<br />

étude récente (Battersby and others, JSAP, 2006) a montré que le coût moyen de<br />

l’exploration d’une fi èvre d’origine à déterminer, en Angleterre, était de 777,90<br />

euros.<br />

Attitude expectative : Quand ?<br />

Chez tout animal présentant une hyperthermie d’apparition aiguë, il appartient<br />

au clinicien de reconnaître une fi èvre et de s’interroger sur la nécessité ou non de<br />

différer la démarche diagnostique étiologique.<br />

Cependant, deux situations particulières exigent que le clinicien adopte une attitude<br />

expectative lors de fi èvre aiguë : face à un animal présentant une fi èvre isolée<br />

(absence d’autres signes cliniques associés à la fi èvre) et/ou face à un animal<br />

présentant un traitement en cours.<br />

En effet, la fi èvre peut être le premier symptôme s’exprimant cliniquement avant<br />

même l’apparition d’autres signes cliniques plus spécifi ques, tels qu’une polyarthralgie,<br />

une cervicalgie ou un ictère associés respectivement à une polyarthrite,<br />

une méningite ou un abcès hépatique. La réalisation d’examens cliniques répétés,<br />

à la recherche de nouveaux signes cliniques ou indices diagnostiques, est<br />

une étape clé dans l’exploration d’une fi èvre d’origine à déterminer. Ces indices<br />

cliniques permettent d’orienter le clinicien dans le choix des examens complémentaires<br />

à réaliser, constituant alors la pierre angulaire d’une démarche clinique<br />

raisonnée et effi cace.<br />

De même, il est nécessaire pour le clinicien de différer la démarche diagnostique<br />

chez tout animal présentant un traitement en cours à l’admission. En effet,<br />

tout traitement peut masquer des signes cliniques (corticothérapie et méningite/<br />

polyarthrite par exemple) et ainsi gêner le clinicien dans son choix raisonné des<br />

examens complémentaires. De plus, tout traitement en cours peut fausser les résultats<br />

des examens biologiques réalisés (antibiothérapie et cultures diverses ; corticothérapie<br />

et examens cytologiques (liquide céphalorachidien, liquide synovial,<br />

adénogramme) ou sérologiques (maladies infectieuses, test de Coombs, anticorps<br />

antinucléaires,…)).<br />

Attitude expectative : Comment ?<br />

Il s’agit plutôt d’une attitude semi-expectative, puisqu’il appartient au clinicien de<br />

choisir, non pas une attente passive, mais plutôt une attente raisonnée en vue<br />

d’une démarche diagnostique optimale à adopter si la fi èvre s’avérait être plus<br />

chronique qu’initialement attendue. Cela consiste principalement en la réalisation<br />

d’examens cliniques répétés et complets à la recherche de nouveaux indices cliniques<br />

(examen du fond d’œil, manipulation des articulations et du cou, auscultation<br />

cardiaque à la recherche de l’apparition d’un souffl e nouveau ou changeant<br />

de sonorité…). L’animal peut alors être hospitalisé ou revu en consultation les jours<br />

suivants. Dans tous les cas, une courbe de température doit être idéalement réalisée,<br />

soit par le propriétaire à la maison soit lors de l’hospitalisation. L’exploration<br />

du statut infl ammatoire de l’animal fébrile (hémogramme, dosage de la Protéine<br />

C-réactive, vitesse de sédimentation, électrophorèse des protéines) est particulièrement<br />

intéressante afi n d’établir des valeurs de base pour le suivi de l’animal.<br />

Durant cette période « d’attente », le clinicien est confronté à la question de traiter<br />

ou de ne pas traiter l’animal fébrile. Idéalement tout traitement devrait être limité au<br />

maximum, cependant la condition clinique de l’animal peut être parfois un facteur<br />

limitant. De plus, la fi èvre constitue pour l’animal fébrile un moyen de défense<br />

instauré par l’organisme, notamment lors des affections virales, et est donc bénéfi<br />

que. De plus, comme dit précédemment, tout traitement peut masquer les signes<br />

cliniques et peut être à l’origine d’un biais d’interprétation des tests biologiques.<br />

Il est également important de souligner que certains médicaments peuvent euxmêmes<br />

être à l’origine d’une fi èvre et donc interférer dans la démarche diagnostique.<br />

Enfi n, certaines études ont démontré que le temps d’atteinte du diagnostic<br />

était signifi cativement plus élevé pour les chiens ayant un traitement en cours à<br />

l’admission par rapport aux chiens sans traitement. Ainsi tout traitement doit être<br />

évité s’il n’est pas nécessaire et doit être interrompu si le chien est envoyé en centre<br />

spécialisé pour l’exploration du syndrome fébrile. Cependant, dans certaines circonstances,<br />

la fi èvre peut devenir délétère, notamment lorsque celle-ci dépasse une<br />

certaine valeur extrême. Ainsi il est conseillé d’instaurer un traitement symptomatique<br />

lorsque la fi èvre dépasse 41 °C, notamment lorsqu’elle s’accompagne d’une<br />

altération de l’état général de l’animal.<br />

Une fois la décision prise de traiter l’animal, le clinicien est confronté au choix de<br />

la stratégie thérapeutique. En l’absence de diagnostic étiologique, aucun traitement<br />

spécifi que ne peut être instauré. La mise en place d’une corticothérapie ou<br />

d’une antibiothérapie probabilistes n’est pas conseillée. En effet, toute corticothérapie<br />

instaurée au début de la démarche diagnostique est susceptible de masquer<br />

les signes cliniques, de biaiser les examens biologiques ou encore de diminuer<br />

l’effi cacité des futurs traitements (chimiothérapie lors de lymphome, résistance au<br />

traitement à long terme des anémies hémolytiques à médiation immunes, ménin-<br />

• 71 •<br />

gites, polyarthrites, etc., lors de corticothérapie initiale mal conduite (dose et/ou<br />

durée insuffi sante)). De même une antibiothérapie sans diagnostic initial de maladies<br />

infectieuses peut conduire à des résultats erronés d’examens complémentaires<br />

futurs, ou à favoriser la présence de résistances. De plus, en raison de la faible<br />

prévalence des maladies infectieuses dans les causes de fi èvre (notamment chez<br />

le chien), la mise en place d’une antibiothérapie à l’aveugle n’est généralement<br />

pas justifi ée. La mise en place d’un traitement symptomatique (traitement antipyrétique)<br />

est, quant à elle, plus justifi ée bien que controversée. Bien qu’indiquées lors<br />

d’hyperthermie, les mesures de refroidissement (pains de glaces, compresses d’alcool,..)<br />

ne sont pas indiquées lors de fi èvre (cf. mécanisme physiopathologique) ou<br />

elles doivent alors toujours s’accompagner de la mise en place d’un antipyrétique<br />

chimique (abaissement de la valeur de consigne hypothalamique). Le traitement<br />

antipyrétique de choix est l’emploi des anti-infl ammatoires non stéroïdiens (AINS),<br />

puisqu’ils permettent de lutter contre les prostaglandines E2 impliquées dans la<br />

genèse de la fi èvre. Aucun consensus n’est publié concernant le choix d’un AINS<br />

en particulier chez l’animal fébrile.<br />

Conclusion<br />

Ainsi, lors de fi èvre aiguë, en raison de son caractère potentiellement autolimitant<br />

et transitoire, il peut être nécessaire de différer la démarche diagnostique étiologique,<br />

notamment lors de fi èvre isolée et en présence d’un traitement en cours à<br />

l’admission. Cette « période d’attente » doit être l’occasion pour le clinicien de<br />

préparer au mieux la future démarche diagnostique, en réalisant des examens<br />

cliniques répétés et quelques examens biologiques (exploration du statut infl ammatoire<br />

notamment). Dans certaines circonstances, un traitement symptomatique antipyrétique<br />

peut être justifi é. Le consentement éclairé du propriétaire est indispensable<br />

; il est primordial d’expliquer au propriétaire que l’absence de réalisation<br />

d’examens complémentaires ou l’absence de mise en place de traitement (malgré<br />

la persistance de la fi èvre) à un instant t constitue la stratégie diagnostique la plus<br />

effi cace, pour la réussite dans l’établissement du diagnostic, l’effi cacité thérapeutique<br />

et le coût associé à ces démarches.<br />

Bibliographie<br />

Battersby IA, Murphy KF, Tasker S, and Papasouliotis K. Retrospective study of fever<br />

in dogs : laboratory testing, diagnoses and infl uence of prior treatment. J Small<br />

Anim Pract 2006 ; 47 (7) : 370-376.<br />

Chervier C., Chabanne L. Godde M., Rodriguez-Pineiro M.I., Deputte B.L., Cadore<br />

JL., Causes, diagnostic signs and the utility of investigations of fever in dogs : 50<br />

cases, Canadian Vet journal, In press.<br />

Dunn KJ and Dunn JK. Diagnostic investigations in 101 dogs with pyrexia of unknown<br />

origin. J Small Anim Pract 1998 ; 39 (12) : 574-580.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Fièvre aiguë : usage et contre-emploi des antiinfl<br />

ammatoires et antibiotiques<br />

C. HUGNET<br />

DV, DESV Médecine interne des Animaux de Compagnie.<br />

Clinique Vétérinaire des Lavandes - Quartier Boulagne -BP 54-<br />

F-26160 LA BÉGUDE DE MAZENC<br />

Le traitement des fi èvres d’origine indéterminée (FOI) ou fi èvres d’origine à déterminer<br />

(FOD) est un véritable défi pour le praticien, d’autant plus que l’administration<br />

précoce de médicaments (anti-infl ammatoires, antibiotiques en particulier)<br />

augmente le temps et le coût des investigations permettant d’aboutir à un diagnostic<br />

étiologique. Les anti-infl ammatoires stéroïdiens (AIS) ou non stéroïdiens (AINS),<br />

les antibiotiques (AB) gardent bien évidemment leur intérêt dès lors que des orientations<br />

pathogéniques justifi ent leur utilisation.<br />

Il n’existe actuellement aucune démarche, validée selon les plus hauts critères de<br />

la médecine vétérinaire factuelle, permettant de distinguer la pertinence de telle ou<br />

telle médication lors de FOD. Il convient cependant de connaître les effets secondaires<br />

et modifi cations biologiques que peuvent induire leur prescription ; en effet,<br />

il ne faudra pas considérer qu’une neutrophilie observée en cours de traitement<br />

par un AIS signifi e la présence d’un processus infl ammatoire évolutif, alors que la<br />

démargination des neutrophiles provoquée par les stéroïdes peut expliquer cette<br />

neutrophilie iatrogène.<br />

Les anti-infl ammatoires stéroïdiens<br />

Leur utilité est justifi ée par leurs propriétés anti-infl ammatoires, immunomodulatrices<br />

(à des doses supérieures aux doses anti-infl ammatoires) et orexigènes principalement.<br />

Les doses anti-infl ammatoires n’entraînent pas de modifi cation des éventuels<br />

dosages d’anticorps réalisés en cours de traitement. Les doses immunomodulatrices


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

n’entraînent que lentement une diminution voire une négativation de ces dosages.<br />

La prednisone est à proscrire chez le chat, en raison d’une biodisponibilité quasi<br />

nulle pour de nombreux individus. Une hépatopathie iatrogène objectivée par une<br />

augmentation de paramètres biologiques (PAL, transminases) est fréquente. L’hyperglycémie<br />

est une conséquence classique d’administration de corticostéroïdes. Il<br />

est à noter qu’on peut demander au laboratoire d’analyses de différencier les PAL<br />

cortico induites (thermolabiles) des autres PAL d’intérêt pathogénique. Certaines<br />

protéines de l’infl ammation subissent des modifi cations quantitatives rapidement<br />

après administration d’AIS : l’haptoglobine est particulièrement sensible, se traduisant<br />

par une augmentation signifi cative de sa concentration plasmatique, tandis<br />

que la protéine réactive C (CRP) voit son taux légèrement diminuer lors de corticothérapie.<br />

La démargination des neutrophiles apparaît dans les heures qui suivent<br />

l’administration d’AIS, même à dose anti-infl ammatoire, conduisant à une neutrophilie<br />

iatrogène. Ces éléments doivent être pris en compte dans l’interprétation du<br />

profi l infl ammatoire du malade.<br />

Les anti-infl ammatoires non stéroïdiens<br />

Outre leurs propriétés anti-infl ammatoires, ils ont une action antipyrétique plus ou<br />

moins marquée selon les molécules et leur sélectivité cox (cox1, cox2 et surtout<br />

cox3). Tous les AINS, y compris les cox2 sélectifs, peuvent entraîner une néphrotoxicité,<br />

une hépatotoxicité ou des ulcérations gastroduodénales. Aucune modifi -<br />

cation signifi cative de l’hémogramme n’est à envisager avec ces médicaments,<br />

sauf lors de cytopénie iatrogène, en général à médiation immune, soit par atteinte<br />

périphérique, soit par atteinte médullaire.<br />

Les antibiotiques<br />

Une utilisation « préventive » ne supporte aucune justifi cation dès lors qu’aucun<br />

inoculum infectieux n’est identifi é. Idéalement, l’antibiothérapie ne devrait être<br />

conduite qu’après identifi cation du ou des pathogènes d’intérêt ; l’antibiogramme<br />

a, quant à lui, une valeur prédictive beaucoup plus limitée en raison de la nonvalidation<br />

(faisant appel entre autres à des modèles PK/PD et à des données de<br />

sensibilité relevant de la microbiologie) de la plupart d’entre eux pour les carnivores<br />

domestiques. Une antibiothérapie probabiliste est toujours possible : elle<br />

fera appel alors à des molécules présentant un spectre d’activité effi cace contre<br />

les bactéries intracellulaires, par exemple chez le chat ou chez le chien ayant eu<br />

de récentes morsures par des tiques. Les tétracyclines sont alors tout indiquées :<br />

il faut cependant se souvenir que certaines de ces cyclines présentent également<br />

des propriétés anti-infl ammatoires pouvant conduire à un diagnostic thérapeutique<br />

erroné. De nombreux autres antibiotiques présentent des propriétés immunomodulatrices<br />

(métronidazole, tylosine…) qui doivent être connues. Les effets secondaires<br />

spécifi ques de chaque molécule doivent être connus : néphrotoxicité pour les aminosides<br />

et certaines céphalosporines, chondrotoxicité pour les fl uoroquinolones,<br />

cytopénie avec sulfadiazine et triméthoprime…).<br />

Conclusion<br />

Effectuer une prise de sang avant tout traitement est une recommandation pertinente.<br />

Il convient alors de centrifuger le sang collecté et de conserver le plasma en<br />

congélation pour une éventuelle analyse a posteriori, qui permettra une estimation<br />

comparative de paramètres biologiques fonctionnels (hépatiques, rénaux, infl ammatoires)<br />

ou sérologiques (cinétique d’anticorps par exemple) si l’état clinique de<br />

l’animal ne s’améliore pas, voire s’il se dégrade. Un usage prudent et raisonné des<br />

AIS, AINS et AB reste possible lors de FOD, mais une attitude attentiste est parfois<br />

plus pertinente, dès lors que l’examen clinique a été effectué de manière exhaustive<br />

(examen des urines, toucher prostatique, examen neurologique.).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Fièvre aiguë : penser aux causes non-infectieuses<br />

O. TOULZA<br />

DV, Dip. ACVIM - AQUIVET Clinique Vétérinaire, Parc d’activités Mermoz,<br />

Avenue de la Forêt – F-33320 EYSINES<br />

Qu’est-ce que la fi èvre ?<br />

La température corporelle est contrôlée par l’hypothalamus pour rester constante à<br />

une certaine valeur. Toute élévation de la température corporelle au-dessus de cette<br />

valeur « normale », constitue une hyperthermie.<br />

La fi èvre est une forme particulière d’hyperthermie dans laquelle la température<br />

corporelle est maintenue à une valeur supérieure à la valeur normale, par un ajustement<br />

des mécanismes de production et de déperdition de chaleur. Des pyrogènes<br />

exogènes (médicaments, toxines, virus ou endotoxines bactériennes) provoquent<br />

la libération de cytokines (pyrogènes endogènes) par les cellules infl ammatoires,<br />

puis la synthèse locale de prostaglandine E2 dans l’hypothalamus, responsable de<br />

• 72 •<br />

l’élévation de la température centrale. La fi èvre est donc une hyperthermie régulée<br />

(« volontaire »), qui est le plus souvent comprise entre 39,5 °C et 41,1 °C.<br />

A l’inverse, certaines situations d’hyperthermie non fébrile comme les coups de<br />

chaleur, l’hyperthermie maligne, les convulsions ou l’hyperthermie induite par<br />

l’exercice, provoquent souvent des hyperthermies de plus de 41,1 °C.<br />

Quand parle-t-on de fi èvre aiguë ?<br />

Une fi èvre aiguë apparaît de manière soudaine (en quelques heures) et disparaît<br />

en général en quelques heures à quelques jours, soit de manière spontanée, soit<br />

après la mise en place d’un traitement médical et/ou chirurgical adapté en fonction<br />

de son étiologie.<br />

A l’inverse, les animaux souffrant de fi èvre d’origine indéterminée (FOI) présentent<br />

une fi èvre qui ne disparaît pas dans la période « normale » pour une infection<br />

auto-limitante et pour laquelle une étiologie ne peut pas être découverte, malgré<br />

des efforts de diagnostic importants.<br />

En médecine humaine, les fi èvres d’origine indéterminées (FOI) se défi nissent<br />

comme un épisode d’hyperthermie (> 38,3°C), qui dure plus de trois semaines et<br />

dont l’étiologie n’a pas pu être identifi ée par des examens biologiques et radiographiques<br />

au cours d’une semaine d’hospitalisation.<br />

Un épisode de fi èvre aiguë qui se répète à plusieurs reprises, tombe alors dans le<br />

cadre des FOI.<br />

Quand faut-il s’inquiéter lors d’hyperthermie ?<br />

Les hyperthermies discrètes à modérées (< 41 °C) sont probablement utiles pour<br />

l’organisme. En effet, elles inhibent la réplication virale, augmentent la fonction<br />

leucocytaire, diminuent l’utilisation du fer par les bactéries (ce qui ralentit leur<br />

multiplication). Les hyperthermies de moins de 41 °C ne sont pas immédiatement<br />

dangereuses et il vaut mieux être certain du diagnostic avant d’utiliser un antipyrétique.<br />

A l’inverse, les hyperthermies de plus de 41,5 °C peuvent avoir des conséquences<br />

néfastes (CIVD) et permanentes (lésions cérébrales). Il convient alors d’agir vite<br />

pour refroidir l’animal : un bain frais devant un ventilateur, une perfusion intraveineuse<br />

de soluté salé rafraîchi (en faisant tremper la tubulure de perfusion dans de<br />

l’eau glacée), l’application de compresses imbibées d’alcool sur les coussinets,<br />

permettent le plus souvent de refroidir rapidement l’animal. Il est important d’arrêter<br />

les mesures de refroidissement avant d’avoir atteint une température corporelle<br />

normale pour éviter une hypothermie.<br />

Quelles sont les étiologies les plus communes des fi èvres ?<br />

Chez le chien, les maladies infectieuses, à médiation immunitaire ou les processus<br />

néoplasiques sont les plus fréquents. Les maladies à médiation immunitaire sont<br />

plus fréquentes chez les jeunes adultes et provoquent des hyperthermies marquées<br />

(40,5 à 41 °C). Une étude de 101 chiens souffrant de fi èvre a montré 22 % de<br />

maladies à médiation immunitaire, 22 % d’affection de la moelle osseuse, 16 %<br />

de maladies infectieuses, 9,5 % de tumeurs, 11,5 % de maladies diverses et 19 %<br />

de réelle FOI.<br />

Chez le chat, les causes infectieuses (virales : FIV, FeLV, PIF) sont les plus fréquentes<br />

(mais peu de données existent).<br />

Comment orienter les recherches diagnostiques ?<br />

Le plus souvent, un recueil précis des commémoratifs, un examen clinique minutieux<br />

et des examens biologiques simples de première intention, permettent d’identifi<br />

er l’origine d’une fi èvre aiguë.<br />

L’anamnèse et l’examen clinique : deux étapes indispensables !<br />

La localisation géographique, l’historique médical complet de l’animal (incluant<br />

tout ce qui concerne l’épisode récent, mais aussi les antécédents médicaux, les<br />

voyages éventuels, le contact avec d’autres animaux, la contagiosité à l’homme,<br />

le régime alimentaire, l’administration de médicaments ou de compléments alimentaires,<br />

la vermifugation, la date et la nature des vaccinations) et un examen<br />

clinique minutieux (incluant un examen du fond d’œil, un examen neurologique,<br />

un toucher rectal et la manipulation de toutes les articulations) sont des pré-requis<br />

indispensables.<br />

Les examens complémentaires à envisager en première intention<br />

Une analyse d’urine (densité au réfractomètre, bandelette urinaire) devrait faire<br />

partie de l’examen clinique. L’examen d’un sédiment urinaire +/- examen bactériologique<br />

urinaire après cystocentèse, sont indiqués lors de signes d’infl ammation<br />

du tractus urinaire (leucocyturie, protéinurie), de défaut de concentration urinaire<br />

(isosthénurie ou hyposthénurie) ou de glucosurie.<br />

Une numération-formule sanguine et l’examen d’un frottis sanguin apportent de<br />

nombreuses informations utiles pour orienter le diagnostic et ajuster le traitement.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Exemple 1 : fi èvre aiguë associée à une leucocytose neutrophilique marquée avec<br />

left shift et PNNs toxiques, orientant vers une origine plutôt infectieuse/bactérienne<br />

de la fi èvre et justifi ant une antibiothérapie.<br />

Exemple 2 : fi èvre aiguë associée à une formule de stress (leucocytose neutrophilique<br />

et monocytaire avec lymphopénie et éosinopénie), avec right shift, orientant<br />

vers une origine plutôt infl ammatoire non infectieuse, nécessitant de rechercher<br />

un foyer infl ammatoire ou tumoral au sein de l’organisme, et pour laquelle une<br />

antibiothérapie ne semble pas indiquée en première intention.<br />

Exemple 3 : fi èvre aiguë associée à une leucocytose lymphocytaire chez un animal<br />

jeune, évoquant en première intention une affection virale, justifi ant l’administration<br />

d’un anti-pyrétique et non d’une antibiothérapie en première intention.<br />

Un « bilan biochimique » est parfois nécessaire pour compléter l’exploration. Le<br />

choix des paramètres à explorer dépendra des résultats des examens réalisés au<br />

préalable.<br />

Chez le chat, penser à réaliser un test de recherche des rétrovirus (FeLV/FIV) :<br />

étiologie très fréquente de fi èvre.<br />

Des examens d’imagerie médicale (radiographies thoraciques +/- abdominales)<br />

peuvent être utiles pour rechercher des causes tumorales en particulier.<br />

Les examens complémentaires de deuxième intention<br />

Si des anomalies sont identifi ées au cours de la première étape (situation la plus<br />

favorable pour le clinicien), alors des examens complémentaires plus spécialisés<br />

peuvent être nécessaires pour confi rmer une suspicion clinique. Cela peut être<br />

une coproculture et une coproscopie parasitaire, associées au dosage de la vitamine<br />

B12 et des folates lors de syndrome de malassimilation, des cytoponctions<br />

ganglionnaires lors d’adénomégalie périphérique, une échocardiographie lors<br />

d’auscultation d’un souffl e cardiaque, une échographie abdominale lors de palpation<br />

d’une masse, l’analyse d’un liquide d’épanchement pleural, une ponction<br />

de moelle osseuse lors d’anomalie hématologique (pancytopénie ou suspicion de<br />

leucémie par exemple), le dosage des facteurs anti-nucléaires lors de suspicion de<br />

Lupus Erythémateux Disséminé (à ne pas faire pour du dépistage en raison des<br />

risques de faux positifs, mais plutôt pour confi rmer une suspicion basée sur des<br />

anomalies déjà identifi ées), etc.…<br />

Bien sûr il n’est pas possible de donner une liste exhaustive des examens nécessaires.<br />

Chaque cas est différent et l’expérience du clinicien infl uencera de manière<br />

très nette la démarche diagnostique.<br />

Le recours à une consultation spécialisée de médecine interne<br />

Lorsque ces étapes ne permettent pas de conclure avec précision et que l’épisode<br />

fébrile ne rétrocède pas spontanément en quelques jours, le recours à une consultation<br />

spécialisée de médecine interne, dans une structure disposant d’une équipe<br />

et d’un plateau technique adaptés, devrait être envisagé. Cela évite souvent une<br />

perte de temps et donc de chances pour l’animal et des dépenses inutiles et prolongées<br />

pour le propriétaire. Cela profi te aussi au vétérinaire traitant qui a référé<br />

le cas, car celui-ci s’intègre alors parfaitement dans une chaîne de soins complémentaires<br />

pour le bien de l’animal et la progression de l’image de la profession<br />

aux yeux des propriétaires.<br />

Quel(s) traitement(s) envisager « à l’aveugle » ?<br />

Dans certains cas, aucune étiologie n’est identifi ée ou les recherches diagnostiques<br />

sont interrompues (par le propriétaire pour des raisons fi nancières ou par<br />

le vétérinaire pour des raisons techniques). Quel traitement mettre en place à ce<br />

moment-là ? Les options incluent : une perfusion IV d’un soluté salé (NaCl 0,9 %)<br />

pour corriger l’hydratation de l’animal, une antibiothérapie, un anti-infl ammatoire<br />

(AINS ou corticoïde).<br />

Ce genre d’essai thérapeutique peut améliorer l’état clinique du patient ou permettre<br />

de révéler l’affection dont souffre le patient (exemple : un abcès sous cutané<br />

chez un chat, qui « perce » suite à une corticothérapie de quelques jours). Il est aussi<br />

associé à des risques non négligeables (exemple : une aspergillose nasale qui<br />

fl ambe suite à une corticothérapie prolongée donnée à tort). Il est alors primordial<br />

que le propriétaire comprenne le risque pris et qu’il soit informé sur les éléments<br />

à surveiller chez son animal pour évaluer l’effi cacité et l’innocuité du traitement.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Fièvre aiguë : fi èvre ou hyperthermie : remettre de l’ordre<br />

J. HERNANDEZ<br />

TEXTE NON REMIS<br />

• 73 •<br />

Anémie : Pas à pas vers un diagnostic étiologique<br />

S. LAFARGE-BEURLET<br />

DV, DU d’hématologie Paris VI, Master de Cancérologie Paris XI, Centre<br />

Hospitalier Vétérinaire Frégis 43 av Aristide Briand – F-94110 ARCUEIL<br />

Les outils de l’orientation diagnostique<br />

Les données de l’hémogramme ; l’apport du frottis sanguin ; la biochimie sanguine<br />

; exploration de l’hémostase<br />

Les anémies régénératives : saignement ou hémolyse ?<br />

Les saignements peuvent être secondaires à un trouble de l’hémostase :<br />

Troubles de l’hémostase primaire : thrombopénies, thrombopathies, vasculopathies<br />

Troubles de la coagulation plasmatique : Intoxication aux anticoagulants, Hémophilies,<br />

CIVD<br />

L’hémorragie peut être liée à une lésion : Rupture traumatique, tumeur rompue,<br />

infl ammation grave et/ou ulcérative (digestif, urinaire), anévrisme<br />

Les anémies hémolytiques<br />

Infectieuses<br />

Chez le chien : babésiose, ehrlichiose, anaplasmose<br />

Chez le chat : mycoplasma hæmofelis<br />

Immunes<br />

Les AHI correspondent à une destruction par le système immunitaire des globules<br />

rouges sensibilisés par des anticorps. L’ictère n’est pas toujours présent dans<br />

l’évolution d’une anémie hémolytique à médiation immunitaire et d’ailleurs, dans<br />

un certain nombre de cas, l’anémie n’est pas régénérative (cf anémie centrale à<br />

médiation immunitaire). La destruction des hématies sensibilisées par la fi xation<br />

d’auto-anticorps (IgG et/ou IgM) se situe dans ces cas dans la rate et dans le foie<br />

et fait intervenir les macrophages. Un certain nombre d’éléments permettent de<br />

s’orienter sur le diagnostic d’AHI : L’auto agglutination des globules rouges entre<br />

eux est très évocatrice ; La sphérocytose visible au frottis sanguin chez le chien ; le<br />

test de Coombs direct permet de détecter la présence d’anticorps fi xés à la surface<br />

des globules rouges et dans plusieurs études les chats effectivement atteints d’AHAI<br />

ont dans la majorité des cas un test positif ; Le test de fragilité osmotique des globules<br />

rouges s’il est disponible montre une augmentation de la fragilité osmotique<br />

des globules rouges dans cette maladie.<br />

Il est important de retenir que ces anémies hémolytiques immunitaires peuvent<br />

être primaires (ou idiopathiques) mais également secondaires à une autre maladie<br />

notamment une infection chronique (par exemple leishmaniose, ehrlichiose chez<br />

le chien et FelV, PIF chez le chat), une prise médicamenteuse ou un processus<br />

néoplasique.<br />

Toxiques/Médicamenteuses (par exemple paracétamol chez le chat, oignons chez<br />

le chien)<br />

Mécaniques (Hémangiome, hémangiosarcomes, sarcomes histiocytaires)<br />

Liées à un défi cit héréditaire (défi cit en pyruvate kinase notamment chez les Abyssins,<br />

les Somalis)<br />

Les anémies arégénératives<br />

Les anémies arégénératives d’origine centrale<br />

Les anémies centrales à médiation immune<br />

Dans ces cas les auto-anticorps sont dirigés plus spécifi quement contre des formes<br />

plus immatures de la lignée rouge (érythroblastes, réticulocytes) et la destruction<br />

des érythrocytes a lieu dans la moelle.<br />

Il en existe plusieurs formes : moelle hyperplasique (attention à l’association avec<br />

des signes de dysmyélopoïèse, myélonécrose et myélofi brose) ; blocage de maturation<br />

à un stade précis ; aplasie sélective de la lignée rouge (pure red cell<br />

aplasia chez les chats jeunes adultes). La moelle révèle souvent une hyperplasie<br />

lymphoïde. Le diagnostic de certitude reposerait sur la détection d’autoAC dans le<br />

plasma, inhibition des pousses de progéniteurs érythroïdes ex vivo, éventuellement<br />

la réponse au traitement immunosuppresseur.<br />

Les dysmyélopoïèses<br />

Les dysmyélopoïèses sont un groupe de maladies pour lesquelles la maturation<br />

des cellules sanguines de la lignée myéloïde au sens large est perturbée. Ces<br />

perturbations se manifestent par des anomalies cytologiques des cellules issues de<br />

ces lignées ainsi que par des cytopénies car ces cellules anormales meurent précocement.<br />

Les critères d’inclusion sont plus de 10 % de cellules dysplasiques sur une<br />

ou plusieurs lignées en association avec une ou plusieurs cytopénies périphériques.<br />

Les dysmyélopoïèses primitives ou syndromes myélodysplasiques se différencient<br />

des dysmyélopoïèses secondaires. Les premières correspondent à des maladies<br />

clonales de la cellule souche hématopoïétique, non réversibles, et qui peuvent<br />

progresser en leucémies aiguës myéloïdes. Les secondes correspondent à des<br />

maladies hématologiques ou non qui perturbent secondairement la myélopoïèse<br />

(infl ammation marquée, par exemple). Dans ce cas la myélodysplasie n’est pas<br />

clonale et éventuellement réversible si la cause est traitée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Les aplasies médullaires<br />

L’aplasie médullaire est un processus pathologique au cours duquel le tissu hématopoïétique<br />

est remplacé par du tissu graisseux. L’anémie est souvent accompagnée<br />

d’une thrombopénie et/ou de neutropénie (bipénie ou pancytopénie). On peut<br />

reconnaître un certain nombre de causes à l’évolution d’une aplasie médullaire :<br />

L’insuffi sance rénale chronique particulièrement fréquente chez le chat peut s’accompagner<br />

non seulement d’une anémie par un défaut de sécrétion d’érythropoïétine<br />

mais également, dans un certain nombre de cas, par le développement d’une<br />

aplasie médullaire. Les aplasies sélectives de la lignée érythroïde représentent<br />

une entité à part entière qui peut être à médiation immune et donc potentiellement<br />

réversible ; cependant certaines formes notamment celles liées à l’infection par le<br />

virus de la leucose (FeLV) sont irréversibles. Certaines prises médicamenteuses ou<br />

certains toxiques ; chimiothérapie, méthimazole sont reconnus comme pouvant<br />

induire ce type de processus. Dans les cas ou aucune cause n’a été identifi ée,<br />

l’aplasie est qualifi ée d’idiopathique.<br />

Les infi ltrations néoplasiques<br />

La prolifération anormale d’un clone malin au sein de la moelle osseuse (MO)<br />

conduit à l’étouffement des lignées hématopoïétiques normales et notamment de la<br />

lignée érythroïde. L’envahissement de la MO est particulièrement fréquent pour les<br />

leucémies aiguës myéloïdes ou lymphoïdes, en cas de myélome multiple et moins<br />

fréquemment lors de l’évolution d’un lymphome.<br />

Cet « étouffement » est moins fréquent et plus tardif au cours de l’évolution des<br />

syndromes myéloprolifératifs ou lymphoprolifératifs chroniques.<br />

Les anémies arégénératives d’origine extra-médullaire<br />

Anémies infl ammatoires<br />

Les syndromes infl ammatoires s’accompagnent fréquemment d’une anémie. On<br />

peut expliquer cela par plusieurs mécanismes : une baisse de la disponibilité en<br />

fer pour l’érythropoïèse, une diminution de la durée de vie des érythrocytes et une<br />

réponse inadéquate de la sécrétion en érythropoïétine ou de la réponse de la MO<br />

à l’érythropoïétine. Dans la majorité des cas cette anémie est modérée, arégénérative,<br />

normochrome, normocytaire (quelquefois microcytaire). Une leucocytose<br />

neutrophile est fréquemment associée.<br />

Anémie par carence en fer<br />

Les pertes sanguines chroniques (digestives, urinaires ou éventuellement secondaires<br />

à un parasitisme chronique intense) conduisent à une carence de l’organisme<br />

en fer. Le fer étant indispensable à la synthèse de l’hémoglobine, une<br />

anémie s’installe progressivement. Elle peut être, au départ ,régénérative ou hyporégénérative<br />

mais devient arégénérative. Cette anémie se caractérise souvent par<br />

une microcytose et une hypochromie (petits globules rouges très pâles). Lorsque ce<br />

type d’anémie est suspecté, il convient de rechercher une lésion susceptible d’être<br />

à l’origine de ce saignement chronique ; les tumeurs intestinales comme les tumeurs<br />

du GIST, les leiomyosarcomes (ou encore les lymphomes et les carcinomes) sont<br />

fréquemment à l’origine de ce type d’anémie.<br />

Insuffi sance rénale chronique<br />

L’IRC peut s’accompagner distinctement du syndrome urémique d’une anémie. Son<br />

origine est clairement multifactorielle même si le défi cit de sécrétion en érythropoïétine<br />

par le rein reste le facteur le plus important. Il a ainsi été montré que lors d’IRC,<br />

plusieurs autres facteurs contribuent à cette anémie : la durée de vie des globules<br />

rouges est plus courte (secondaire à l’urémie), les saignements gastro-intestinaux<br />

sont fréquents (dysfonction plaquettaire secondaire à l’urémie), existence d’inhibiteurs<br />

urémiques de l’érythropoïèse, myélofi brose, carences nutritionnelles<br />

Dysendocrinie<br />

Certaines dysendocrinies s’accompagnent d’anémie souvent modérée, normochrome,<br />

normocytaire, en relation avec une perturbation du micro-environnement<br />

médullaire. C’est le cas dans l’hypothyroïdie.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Anémie : critères d’urgence, quand transfuser ?<br />

F. ROUX<br />

DV, Diplomate ACVECC, PhD, MC Urgences-Réa ENVA<br />

Service d’Urgence, 7 avenue du Général de Gaulle –<br />

F-94704 MAISONS-ALFORT Cedex 4<br />

La transfusion consiste à apporter tout ou partie des constituants du sang. En pratique<br />

vétérinaire française, il s’agit toujours de transfusion de sang total (quelques<br />

exceptions dans les Ecoles). Ce sang peut être frais (récemment prélevé) ou stocké<br />

réfrigéré.<br />

• 74 •<br />

La transfusion vise à pallier un manque ou à couvrir un besoin grâce à l’un des<br />

constituants du sang :<br />

- le plasma lors d’hypovolémie,<br />

- les hématies lors d’anémie,<br />

- le plasma et les hématies lors d’hémorragie,<br />

- les plaquettes lors de thrombopénie,<br />

- les facteurs de coagulation lors de troubles de l’hémostase secondaire<br />

- l’albumine lors d’hypoalbuminémie,<br />

- les anticorps lors de maladies infectieuses (parvovirose par exemple)<br />

- certaines enzymes lors de pancréatite aiguë.<br />

S’agissant de compenser un défi cit volémique, le recours à des fl uides (Ringer<br />

lactate ou HEA) est généralement suffi sant.<br />

Il n’y a pas véritablement de seuil d’hémoglobinémie (ou d’hématocrite) pour décider<br />

d’une transfusion. C’est la rapidité de l’anémie qui la rend grave. Les anémies<br />

chroniques, progressives, sont très bien tolérées car des mécanismes compensateurs<br />

se mettent en place ; elles ne justifi ent que tardivement une transfusion. En<br />

revanche les anémies aiguës, par hémorragie ou hémolyse, sont une bonne indication<br />

de la transfusion. Se souvenir que lors d’hémorragie très récente, l’hématocrite<br />

reste inchangée. Une chute brutale de l’hématocrite de 45 à 25 est une indication<br />

de transfusion.<br />

A la différence du chien, le chat tolère souvent de très importantes anémies si elles<br />

sont chroniques ; il n’est pas rare de recevoir des chats ayant une hémoglobinémie<br />

à 3 voire 2 g/dL et qui se portent relativement bien jusqu’à une décompensation<br />

brutale ; à ce moment, la transfusion devient une urgence. Ces chats sont généralement<br />

normovolémiques ou en hypovolémie modérée : La transfusion rapide de<br />

grande quantité de sang provoquerait une surcharge volémique potentiellement<br />

mortelle. Un débit de 1 à 2 mL/kg/heure sur 3 à 4 heures est recommandé. Plusieurs<br />

transfusions à quelques heures ou quelques jours d’intervalle sont également<br />

envisageables.<br />

Les thrombopénies ne constituent une indication de la transfusion que lorsque<br />

le taux de plaquettes chute au-dessous de 50.000/mm3 . Dans ce contexte, la<br />

transfusion de sang frais s’impose. C’est la seule mesure effi cace rapidement lors<br />

d’hémorragie par thrombopénie.<br />

Lors d’intoxication aux anticoagulants, les animaux ne meurent pas toujours en raison<br />

d’une hémorragie massive, mais parfois en raison d’une hémorragie modérée<br />

dans un territoire noble (cerveau, rachis, thorax, etc.). Les antidotes ne sont pas<br />

immédiatement effi caces ; seule la transfusion de sang frais garantit immédiatement<br />

la prévention du risque hémorragique.<br />

Lors de trouble de l’hémostase secondaire, suite à une CIVD ou à un défi cit en<br />

facteur de coagulation, la transfusion de plasma frais congelé est particulièrement<br />

indiquée, dès lors que le trouble s’accompagne de saignements actifs.<br />

Le traitement des hypoalbuminémie, autrement dit la restauration de la pression<br />

oncotique, n’est pas possible à l’aide d’une transfusion. Seules les solutions d’albumine<br />

sont effi caces. Il est diffi cile de se procurer les solutions d’albumine humaine<br />

à 25 %.<br />

Les pancréatites sont une ancienne indication de la transfusion sanguine aujourd’hui<br />

abandonnée.<br />

La nécessité d’anesthésier le donneur, la nécessité de tester le groupe sanguin du<br />

donneur et du receveur, la nécessité de rechercher les rétroviroses et les faibles<br />

volumes de sang disponibles rendent la transfusion plus rare.<br />

Une limite à l’indication des transfusions est le travail qu’elle donne (compter une<br />

demi-heure de pré-lèvement et d’administration du produit sanguin). Si cet obstacle<br />

peut être levé, la transfusion apporte toujours nette amélioration clinique et mériterait<br />

d’être réalisée plus souvent.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Transfuser : comment ?<br />

J. GUILLAUMIN<br />

DV, Dip. ACVECC - Assistant Professor, Emergency and Critical Care<br />

Veterinary Medical Center, The Ohio State University, 601 Vernon L. Tharp<br />

Street, COLUMBUS, Ohio - US-43210<br />

Que transfuser ?<br />

En pratique, l’utilisation de sang frais est courante, néanmoins, certains composants<br />

peuvent être séparés.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Si le chien/chat a besoin de… … il faut transfuser<br />

Globules rouges<br />

(e.g anémie)<br />

Sang frais OU Culot globulaire<br />

Facteur de coagulation Sang frais OU Plasma<br />

(e.g.anti-vitamine K)<br />

(frais ou congelé)<br />

Plaquettes Sang frais OU Concentré<br />

plaquettaire<br />

Albumine, protéines Colloïdes synthétiques<br />

(+/- Plasma frais ou congelé)<br />

Rappel sur les groupes sanguins<br />

Chien : Il existe chez le Chien 8 types d’antigènes de groupes sanguins. En pratique,<br />

on ne prend en compte que le statut antigénique du chien vis-à-vis du groupe<br />

DEA1.1 (voire DEA1.2). Si l’animal possède l’antigène A, on le nomme DEA +<br />

(40-60% des cas) ; sinon, le chien est DEA -. Les animaux risquent de développer<br />

des anticorps contre le groupe sanguin qu’ils n’ont pas (par exemple anti-A pour<br />

un chien DEA -). Ce sont donc eux qui vont poser des problèmes transfusionnels.<br />

L’isoagglutination naturelle est rare ; donc en théorie, on a donc peu de risque<br />

lors de la première transfusion. C’est lors de la deuxième transfusion qu’il faudra<br />

typer les sangs, ou effectuer des tests de compatibilités. Si on veut être sûr(e), si on<br />

ne connaît pas le passé de l’animal à transfuser, on peut aussi faire des tests de<br />

compatibilité lors de la première transfusion.<br />

Chat : Il existe 3 groupes sanguins chez le chat (A, B et AB). La règle est la même<br />

que chez le chien : le chat va développer des anticorps contre le groupe sanguin<br />

qu’il n’a pas. Un chat A va développer des anticorps anti-B s’il est transfusé avec<br />

du sang de chat B. En revanche, l’isoagglutination naturelle est courante chez le<br />

chat, donc c’est plus compliqué. La règle chez le chat est de toujours faire des tests<br />

de compatibilité.<br />

Indications (voir la présentation du Dr F. Roux) :<br />

- Coagulopathies : 10-30 mL/kg de sang frais (5-15 mL/kg si plasma)<br />

- Anémie : 2 mL/kg de sang total (ou 1 mL/kg de culot globulaire) = 1 point<br />

d’hématocrite gagné<br />

- Thrombocytopénie : sang frais ou concentré plaquettaire<br />

Comment faire un test de compatibilité<br />

(« cross-match test ») (majeur et mineur)<br />

On prélève 5 mL de sang des deux animaux (donneur et receveur) et on le place<br />

dans un tube sec et un tube contenant un anticoagulant (e.g. héparine) et on centrifuge<br />

les 4 tubes pendant 5 minutes. Pour être plus rigoureux, on peut « laver »<br />

les globules rouges en les faisant doucement centrifuger 3 fois et en remplaçant à<br />

chaque fois le surnageant par du NaCl isotonique.<br />

Test majeur : On dépose sur une lame une goutte du culot de centrifugation du tube<br />

hépariné du donneur (globules rouges) et une goutte du sérum (venant du tube<br />

sec) du receveur, afi n d’évaluer les risques de destruction des globules rouges du<br />

donneur. Si on observe des sortes des billes sur la lame, il y a macro-agglutination.<br />

Si on observe sous microscope et on reconnaît ces micro billes, il y a une microagglutination.<br />

C’est une contre-indication absolue de transfusion.<br />

Test mineur : On dépose sur une lame une goutte du sérum du donneur (prélevé<br />

sur tube sec) avec le culot de centrifugation du tube hépariné du receveur (globules<br />

rouges). Ceci permet l’évaluation de la destruction des globules du receveur par le<br />

donneur. On recherche des signes de macro-agglutination ou de micro-aglutination<br />

sous microscope. C’est moins grave et donc ne représente pas une contre-indication<br />

majeure.<br />

Transfusion pratique<br />

On utilise une tubulure spéciale avec un fi ltre (pour transfusion sanguine). Le sang<br />

peut être transfusé sur un cathéter périphérique, central ou intra-osseux.<br />

Pour éviter l’hémoconcentration lors de transfusion de sang frais pour des cas de<br />

thrombocytopénie ou de troubles de la coagulation, on peut perfuser en parallèle<br />

du NaCl. Le Ringer Lactate est contre-indiqué car il contient trop de calcium qui<br />

risque de chélater le citrate et d’inhiber son pouvoir anticoagulant.<br />

Le rythme est lent pendant les 30 premières minutes (1 mL/kg/h sur un animal<br />

normovolémique, 5 mL/kg/h sur un animal hypovolémique) : vérifi cation de la<br />

température, la respiration, la couleur des muqueuses, la pression artérielle et<br />

la fréquence cardiaque toutes les 15 minutes au début, puis toutes les heures. Si<br />

tout va bien, le rythme peut être augmenté à 2 mL/kg/h sur un animal normovolémique,<br />

à 10 mL/kg/h sur un animal hypovolémique, voire augmenté jusqu’à<br />

10-20 mL/kg en bolus sur quelques minutes dans des situations d’urgence.<br />

• 75 •<br />

Il n’est pas recommandé d’utiliser en routine des antihistaminiques ou corticostéroïdes.<br />

L’ensemble de la transfusion doit se faire dans les 4 heures.<br />

La vérifi cation de l’hématocrite ou des temps de coagulation peut être effectuée<br />

dans les 20-60 minutes après la fi n de la transfusion.<br />

A NOTER : Le sang frais doit être transfusé dans les 6 heures suivant son recueil.<br />

Malheureusement, avec des animaux normovolemiques, le risque d’hypervolemie<br />

est certain, notamment chez le patient insuffi sant cardiaque ou rénal, ainsi que<br />

chez le chat. En effet, des doses de 20 mL/kg ou plus doivent être transfusées, ce<br />

qui représente un minimum d’un quart du volume sanguin des chiens.<br />

Monitoring et effets secondaires<br />

Réaction immunologique :<br />

Hémolyse aiguë post-transfusionnelle : dans les cas de tests de compatibilité mal<br />

ou non faits : se traduit par un syndrome de choc (tachycardie, vomissements, et<br />

peut entraîner une insuffi sance rénale aiguë, voire la mort. Dans ce cas : arrêt de<br />

la transfusion et RÉANIMATION<br />

Accident à médiation immune se traduisant par un prurit et un érythème dans les<br />

45 premières minutes de la transfusion. Il convient d’arrêter la transfusion (± injection<br />

d’anti-histaminique ou de corticoïdes).<br />

On constate aussi des réactions d’incompatibilité des leucocytes ou des plaquettes<br />

se traduisant par une fi èvre importante. Dans ce cas, on arrête la transfusion. On<br />

peut la recommencer avec un débit plus lent.<br />

Réactions non immunologiques<br />

Surcharge volumique (« TACO »)<br />

Hyperkaliémie par lyse des globules rouges<br />

Hypocalcémie par chélation du citrate : troubles du rythme ou nerveux. Un monitoring<br />

ECG est conseillé.<br />

Hypothermie dans le cas de transfusion de sang réfrigéré mal réchauffé<br />

Transmission de maladies infectieuses<br />

Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) (« TRALI »)<br />

Immunosupression (« TRIM »)<br />

Conseils pratiques pour le donneur<br />

On peut prélever jusqu’à 15 % du volume total du chien toutes les 3 semaines. En<br />

pratique, on prélève 10 % soit 100mL/10 kg de Poids Vif.<br />

On peut prélever en théorie sur n’importe quelle « entrée veineuse », néanmoins,<br />

la ponction à la veine jugulaire se révèle pratique même sur un animal non sédaté,<br />

rapide, et sûre.<br />

Le donneur doit être correctement vacciné, vermifugé, indemne de maladies infectieuses<br />

(piroplamose notamment), de troubles de la coagulation, de maladies<br />

cancéreuses,…<br />

On mesure régulièrement l’hématocrite et les protéines totales du donneur, ainsi<br />

que des contrôles de Numération Formule Sanguine afi n d’évaluer ses paramètres<br />

sanguins. En pratique, si c’est toujours le (ou les) même(s) chien(s) ou chat(s) qui<br />

donne(nt) du sang, on peut tester son groupe sanguin (le mieux est un DEA – pour<br />

le chien. Pour le chat, le groupe A est le plus répandu, mais il est pratique d’avoir<br />

quelques chats du groupe B est cas de besoin).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Syndrome de Coagulation Intra Vasculaire Disséminée (CIVD)<br />

J. GUILLAUMIN<br />

DV, Dip. ACVECC - Assistant Professor, Emergency and Critical Care<br />

Veterinary Medical Center, The Ohio State University, 601 Vernon L. Tharp<br />

Street, COLUMBUS, Ohio - US-43210<br />

A retenir :<br />

- La CIVD est TOUJOURS un problème secondaire<br />

- La CIVD est un phénomène biphasique : d’abord pro-thrombotique PUIS<br />

hémorragique<br />

- La CIVD peut être chronique<br />

- La CIVD n’est PAS MORTELLE si traitée tôt et de façon adéquate<br />

L’activation de l’hémostase est un phénomène normal, spécialement en cas de<br />

maladies chroniques ou de patients en état critique. Si ce phénomène s’emballe,<br />

il y a création d’un état pro-thrombotique, avec formation de microcaillots ainsi


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

qu’une consommation des produits de l’hémostase primaire (plaquettes), secondaires<br />

(facteurs de coagulation) ainsi qu’une activation de la fi brinolyse : cela<br />

correspond à une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD).<br />

La CIVD est toujours secondaire à une autre maladie, et de nombreuses maladies<br />

peuvent générer une CIVD :<br />

- Infection (bactérienne, virale (e.g. parvovirose), mycose,…)<br />

- Cancer/Tumeur (hémangiosarcome, carcinome, leucémies et histiocytose maligne)<br />

- Traumatisme (AVP, chat « parachutiste »,…)<br />

- Etat de choc (traumatisme, déshydratation marquée, syndrome SDTE,…)<br />

- Infl ammation grave (AHAI, polyarthrite auto-immune, encéphalite ou MEM autoimmune,<br />

pancréatite,..)<br />

- Coup de chaleur, chirurgie, syndrome de compartiment, etc.<br />

Il est à noter que l’insuffi sance hépatique ou les morsures de serpents, souvent<br />

citées dans la liste, ont une physiopathologie différente.<br />

Pathogenèse<br />

Le point commun des maladies ci-dessus citées est que toutes, par un mécanisme ou<br />

un autre, contribuent à l’activation de l’hémostase. Si cette activation de l’hémostase<br />

n’est pas contrôlée par des moyens naturels (soit l’élimination de la cause,<br />

soit les mécanismes anti-thrombotiques naturels, notamment l’anti-thrombine),<br />

alors l’activation de l’hémostase devient systématique, embrasant l’ensemble des<br />

organes et se traduisant par des dysfonctions multi-organiques causées par la formation<br />

de microcaillots, l’hypoperfusion organique et/ou de l’ischémie/reperfusion.<br />

C’est la première phase de la CIVD : prothrombotique. Cette phase peut être<br />

chronique ou semi-aiguë.<br />

Si les mécanismes naturels ou thérapeutiques ne peuvent contrôler l’état prothrombotique,<br />

alors les produits de l’hémostase : plaquettes, facteurs de coagulation,<br />

notamment le facteur II (prothrombine), mais aussi les régulateurs de l’hémostase,<br />

se raréfi ent et l’animal ne peut plus former de caillots sanguins : c’est la seconde<br />

phase (hémorragique) de la CIVD, qui se traduit par des saignements spontanés<br />

et une perte de sang.<br />

Diagnostiquer une CIVD<br />

Diagnostique une CIVD peut être un défi et la plupart des cliniciens utilisent un faisceau<br />

de présomptions dépendant des tests qu’ils ont à leur disposition. En 2001,<br />

des critères précis et un score de CIVD (« DIC Scoring System ») a été décrit en<br />

médecine humaine (Gando et al. Thromb Haemost, 2001), et adapté récemment<br />

en médecine vétérinaire (Wiinberg et al. Vet Journal, 2010).<br />

Le premier critère est celui de la maladie sous-jacente : l’animal doit avoir une<br />

maladie dont la physiopathologie peut aboutir à une CIVD. Ensuite, les critères<br />

suivants sont utilisés (basés sur les critères de médecine humaine) (Tableau 1).<br />

Si plus de 4 points, le diagnostic de CIVD est établi. Certains cliniciens utilisent<br />

aussi la valeur de D-Dimers (un des produits de la dégradation de la fi brine), le<br />

niveau de fi brinogène (qui doit être bas) ainsi que le niveau de Protéine C (qui<br />

doit être bas) ou une morphologie érythrocytaire modifi ée : schizocytes, cellules en<br />

casque (mais cette dernière est moins spécifi que).<br />

Traiter une CIVD<br />

La CIVD a une mauvaise réputation et est souvent associée à une mortalité élevée.<br />

En pratique, le monitoring sanguin et l’utilisation de produits sanguins, notamment<br />

le plasma, rendent la CIVD moins « mortelle ».<br />

La base du traitement repose sur 3 principes :<br />

- Traiter la cause de la CIVD de façon effi cace et précoce.<br />

- Utiliser l’héparinothérapie en cas de maladie grave si elle peut causer une CIVD<br />

(e.g. pancréatite aiguë ou AHAI) ou si les critères de CIVD confi rment une CIVD<br />

en phase prothrombotique. De nombreuses doses ont été publiées. Le clinicien<br />

a à sa disposition soit de l’héparine non fractionnée (200-400 UI/kg toutes les<br />

6-8 heures) ou une héparine de bas poids moléculaire (nadroparine ou dalteparine<br />

100 IU/kg toutes les 12 heures ou enoxaparine 1 mg/kg toutes les 12 heures).<br />

Bien sûr, si l’animal accuse une progression l de la phase hémorragique de la<br />

CIVD, il faudra stopper le traitement.<br />

- Administration de produits sanguins : en cas de phase hémorragique de la CIVD :<br />

sang frais (10-20 mL/kg) ou plasma congelé (10 mL/kg).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 76 •<br />

Critères de SIRS (Systemic Infl ammatory Response Criteria) :<br />

Plaquettes :<br />

- Moins de 80.000/L ou une chute de 50 % en 24 heures<br />

- Moins de 120.000/L ou une chute de plus de 30 %<br />

en 24 heures<br />

- Plus de 120.000/L<br />

Temps de prothrombine (ou Temps de Quick) :<br />

- Plus de 20 % au-dessus de la norme<br />

- Moins de 20 % au-dessus de la norme<br />

Produits de la dégradation de la fi brine/fi brinogène :<br />

- > 25 mg/L<br />

- Entre 10 et 25 mg/dL<br />

- Moins de 10 mg/dL<br />

Coagule ou pas : les intoxications<br />

1 point si 3<br />

critères ou plus.<br />

0 point sinon<br />

Points<br />

3<br />

1<br />

0<br />

C. HUGNET<br />

DV, DESV Médecine interne des Animaux de Compagnie.<br />

Clinique Vétérinaire des Lavandes - Quartier Boulagne -BP 54-<br />

F-26160 LA BÉGUDE DE MAZENC<br />

Les coagulopathies iatrogènes concernant les carnivores domestiques sont quasi<br />

exclusivement la conséquence d’ingestion de rodonticides antivitaminiques K. Exceptionnellement,<br />

l’ingestion accidentelle de médicaments humains anticoagulants<br />

(dérivés coumariniques, donc présentant un même mécanisme d’action que les<br />

AVK) est rapportée.<br />

Certains médicaments peuvent provoquer une coagulopathie via une altération<br />

quantitative ou fonctionnelle des thrombocytes.<br />

Enfi n, lors d’hépatotoxicité terminale (cas des intoxications par amanite phalloïde<br />

par exemple), une coagulopathie par défaut de synthèse des facteurs de coagulation<br />

est envisageable.<br />

L’hémostase primaire<br />

Cette première phase de l’hémostase est une réponse physiologique conduisant<br />

à la formation d’un « clou » plaquettaire assez peu stable, obstruant la brèche<br />

vasculaire incriminée dans le processus hémorragique. Les structures cellulaires<br />

de l’endothélium vasculaire, les facteurs de Von Willebrand et les thrombocytes<br />

participent à la réussite de cette hémostase primaire.<br />

Un trouble de l’hémostase primaire est provoqué par un défi cit quantitatif ou fonctionnel<br />

des thrombocytes. Ainsi, les examens complémentaires viseront à déterminer<br />

in vivo la capacité des plaquettes à assurer cette étape de l’hémostase primaire<br />

et ex vivo la thrombocythémie (analyseur hématologique, cellule de Malassez). Le<br />

dépistage d’anomalie génétique responsable d’un dysfonctionnement plaquettaire<br />

reste encore du domaine de la recherche vétérinaire et ne peut constituer une<br />

procédure de routine en pratique vétérinaire (1).<br />

Les troubles de l’hémostase primaire d’origine toxique chez le chien et le chat sont<br />

peu décrits. Ils sont le plus souvent associés à l’administration de médicaments,<br />

relevant donc de la pharmacovigilance. Ainsi, lors d’une chimiothérapie anticancéreuse,<br />

les cytopénies centrales dont la thrombocytopénie sont fréquentes. Il a<br />

également été décrit des thrombocytopénies à médiation immunitaire secondaire<br />

à l’administration de sulfonamides, de sels d’or et de certaines céphalosporines :<br />

l’arrêt du traitement médicamenteux (associé à une prescription de corticostéroïde<br />

si nécessaire) conduit alors à la résolution des symptômes. Une épreuve de «<br />

rechallenge » peut-être utile à la confi rmation du diagnostic étiologique ; la mise<br />

en évidence d’anticorps spécifi ques induits par le xénobiotique a été possible en<br />

médecine humaine (pas en médecine vétérinaire pour l’instant) (1,4).<br />

Les troubles fonctionnels des thrombocytes sont bien connus lors d’administration<br />

d’aspirine ou d’autres anti-infl ammatoires non stéroïdiens, principalement via l’activité<br />

inhibitrice des cyclo-oxygénases (de type 1). En pratique, il est rare mais possible<br />

d’observer des saignements chez des chiens ou des chats traités par un AINS<br />

(qu’il soit préférentiellement cox1, cox2 ou non sélectif) ; il convient cependant<br />

d’être prudent chez les animaux porteurs en outre d’un trouble fonctionnel tel que<br />

la maladie de Von Willebrand, qui favoriserait l’apparition d’hémorragie en cours<br />

de traitement anti-infl ammatoire. Anecdotiquement, il a été rapporté des troubles<br />

fonctionnels des plaquettes lors d’administration d’antibiotiques de la famille des<br />

béta-lactamines (céphalotine), de barbituriques et d’inhibiteurs calciques (diltiazem,<br />

verapamil, nifédipine) (1,4).<br />

1<br />

0<br />

3<br />

1<br />

0


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

TABLEAU 1 : Médicaments responsables d’aplasie médullaire chez<br />

le chien et le chat (1,4)<br />

Médicaments Espèce Evolution<br />

Œstrogènes Chien Réversible/Irréversible<br />

Phénylbutazone Chien Irréversible<br />

Ac. Méclofénamique Chien Irréversible<br />

Triméthoprime/sulfadiazine Chien, Chat Réversible<br />

Chloramphénicol Chien, Chat Réversible<br />

Céphalosporines Chien Réversible<br />

Phénothiazine Chien Réversible<br />

Captopril Chien Réversible<br />

Quinidine Chien Réversible<br />

Griséofulvine Chien, Chat Réversible<br />

Albendazole Chien, Chat Réversible<br />

Les cytopénies toxiques<br />

Il convient de distinguer les cytopénies périphériques des cytopénies centrales par<br />

altération des lignées cellulaires médullaires. Ces dernières sont classiquement rencontrées<br />

lors de chimiothérapie anticancéreuse (cyclophosphamide, doxorubicine,<br />

vinblastine pour les plus myélotoxiques) et sont réversibles à l’arrêt de l’agent<br />

causal. De nombreux médicaments ont également été associés chez le chien et<br />

le chat à l’apparition d’une aplasie médullaire (cf. tableau 1) : à l’exception des<br />

œstrogènes, ces aplasies apparaissent suivant un mode aigu. Pour les œstrogènes,<br />

une évolution aiguë est possible, présentant alors un caractère réversible ; lors<br />

d’apparition sur un mode chronique, l’aplasie devient irréversible. En général, la<br />

dyscrasie sanguine disparaît en deux semaines après l’arrêt du traitement initiateur<br />

de l’aplasie.<br />

Les cytopénies à médiation immunitaire associées à un agent toxique ou médicament<br />

ont rarement été identifi ées chez le chien et le chat. Cependant, il a été<br />

observé une anémie hémolytique à médiation immunitaire (AHMI) lors d’administration<br />

d’une association de sulfamethoxazole – triméthoprime chez le chien.<br />

Une vaccination dans le mois précédant une AHMI a parfois été identifi ée comme<br />

facteur déclenchant (1).<br />

L’hémostase secondaire<br />

L’ingestion de rodonticides antivitaminiques K (AVK) reste la première cause d’intoxication<br />

chez le chat et le chien. Les jeunes animaux sont plus souvent impliqués<br />

en raison de leur comportement exploratoire marqué.<br />

Mécanisme d’action des AVK<br />

La vitamine K1 est un élément indispensable à la biosynthèse hépatique de quatre<br />

facteurs intervenant dans la cascade de l’hémostase secondaire : la prothrombine<br />

(facteur II), la proconvertine (facteur VII), le facteur anti-hémophilique B (facteur IX)<br />

et le facteur de Stuart (X). La vitamine K1 intervient dans une réaction de conversion<br />

des précurseurs inactifs en facteurs de coagulation fonctionnels : la vitamine<br />

K1 est alors oxydée en vitamine K1 époxyde. Physiologiquement, une enzyme<br />

(époxyde réductase) assure la réactivation de la vitamine K1 à partir de sa forme<br />

époxyde. Les AVK en inhibant cette dernière étape empêchent la régénération de<br />

la vitamine K1 fonctionnelle (fi gure 1). Progressivement, les réserves hépatiques<br />

en vitamine K1 s’épuisent, conduisant à la disparition des facteurs de coagulation<br />

fonctionnels vitamine K1 dépendants.<br />

Symptomatologie<br />

Les premiers symptômes de l’intoxication ne s’observent donc pas avant 48 heures<br />

après l’ingestion de l’AVK (en moyenne, 2 à 6 jours après l’ingestion). Outre<br />

des saignements aisément identifi ables tels que hématome, épistaxis, hémoptysie,<br />

hématurie, métrorragie, méléna ou hémorragie buccale, on peut observer un<br />

hyphéma, une boiterie secondaire à une hémarthrose, mais aussi, surtout en début<br />

d’évolution (avant extériorisation des hémorragies) une toux suivie d’une discrète<br />

dyspnée traduisant des hémorragies trachéales, bronchiques, pulmonaires ou<br />

médiastinales. Plus rarement, des troubles nerveux consécutifs à une hémorragie<br />

d’une zone du système nerveux central ou périphérique sont décrits.<br />

Diagnostic<br />

Le diagnostic biologique d’une intoxication par les AVK repose donc en général<br />

sur la mise en évidence d’une augmentation du temps de Quick et d’une augmentation<br />

du temps de Céphaline Activée (ou Céphaline Kaolin) ; une augmentation<br />

isolée du temps de Quick est possible en début d’évolution. Si le recours au laboratoire<br />

n’est pas possible (par exemple, jour férié), on peut mesurer le temps de<br />

• 77 •<br />

TABLEAU 2 : Durée du traitement en fonction de l’AVK<br />

Génération Molécules Durée de traitement<br />

K1<br />

1re Génération Chlorophacinone, Coumafène,<br />

Coumatétralyl<br />

2 à 3 semaines<br />

2e Génération Bromadiolone, Difénacoum,<br />

Diphacinone<br />

3 à 4 semaines<br />

3e Génération Brodifacoum, Diféthialone,<br />

Flocoumafène<br />

5 (voire 8 semaines)<br />

FIGURE 1 : Mécanisme d’action des AVK.<br />

coagulation sur tube sec : en cas d’intoxication « avancée » par un AVK, le temps<br />

de coagulation peut dépasser 30 minutes (ce test est toutefois moins sensible, et<br />

peut être normal en début d’intoxication).<br />

L’identifi cation de l’agent toxique est possible sur un prélèvement sanguin par le<br />

laboratoire de toxicologie de Vet Agro Sup (2). Cependant, le délai d’obtention<br />

des résultats (une dizaine de jours) ne peut aider le praticien qu’à l’optimisation<br />

de la durée du traitement antidotique (notamment pour les antivitaminiques K de<br />

troisième génération qui peuvent nécessiter des traitements de plusieurs semaines).<br />

Récemment une technique d’identifi cation d’une intoxication par les AVK a permis<br />

d’établir un diagnostic de certitude en 20 minutes (3). Un prélèvement de sang<br />

frais est réalisé sur l’animal intoxiqué. Une mesure du temps de Quick est réalisée<br />

immédiatement. S’il est anormalement élevé (par rapport aux valeurs usuelles),<br />

une injection par voie intraveineuse de Vitamine K1 (5 mg/kg) est réalisée. Vingt<br />

minutes plus tard, une nouvelle mesure du temps de Quick est réalisée sur un prélèvement<br />

de sang frais. Lors d’intoxication par les AVK, le temps de Quick est alors<br />

normalisé, alors que toute autre cause de coagulopathie (CIVD, angiostrongylose,<br />

insuffi sance hépatique…) ne voit pas la mesure de ce deuxième temps de Quick<br />

modifi ée. Ces analyses peuvent être également réalisées à partir de prélèvements<br />

sanguins conservés dans des tubes citratés.<br />

Traitement<br />

En cas d’ingestion récente asymptomatique, on peut procéder à une décontamination<br />

digestive : vomissement provoqué (chez le chien, apomorphine 0,1 mg/kg,<br />

chez le chat xylazine ou médétomidine), charbon activé (1-5 g/kg PO). Ensuite, on<br />

peut proposer un contrôle de temps de Quick, 48 à 72 heures après l’ingestion :<br />

ce qui permet de ne traiter à la vitamine K1 que si le temps de Quick est augmenté.<br />

Cette technique est surtout intéressante pour les chiens de grand format (pour lesquels<br />

le traitement antidotique avec la vitamine K1 est coûteux). L’alternative étant<br />

un traitement « préventif » oral à la vitamine K1.<br />

Lorsque l’animal présente des troubles de la coagulation, le traitement antidotique<br />

repose sur l’administration de vitamine K1 à la dose de 5 mg/kg/j. Le traitement<br />

d’attaque est initié par voie intraveineuse : les voies sous-cutanée et intramusculaire<br />

doivent être proscrites en raison de résorption inconstante secondaire à l’apparition<br />

d’hématome au site d’injection. La voie intrarectale est envisageable (quasiment<br />

aussi rapide que la voie iv). Un relais par voie orale est nécessaire à raison<br />

de 5 mg/kg/j en une prise pendant 2 à 5 semaines selon la génération d’anticoagulant<br />

(voir tableau 2). Un contrôle de temps de Quick, 48 heures après la fi n du<br />

traitement est conseillé (notamment pour les AVK de 3e génération, la persistance<br />

dans l’organisme pouvant atteindre 8 semaines).<br />

La vitamine K3 ne doit pas être utilisée en raison de son ineffi cacité et des risques<br />

d’anémie hémolytique à corps de Heinz qu’elle peut induire.<br />

L’administration de facteurs de coagulation PPSB (Prothrombine, proconvertine,<br />

facteur de Stuart et facteur anti-hémophilique B) est envisageable théoriquement,


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

mais non réalisable en pratique, ces facteurs n’étant pas disponibles pour les<br />

praticiens vétérinaires.<br />

Une transfusion de sang frais est parfois nécessaire et utile à la survie de l’animal<br />

intoxiqué en plus du traitement antidotique. On la réalise habituellement lorsque<br />

l’hématocrite chute (< 20% chez le chien,


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

La dyspnée : identifi er l’étage atteint<br />

R. LAVOUÉ<br />

Médecine interne, MSc Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse<br />

ENVT Département des Sciences Cliniques des Animaux de Compagnie<br />

23 chemin des Capelles – BP 87614 – F-31076 TOULOUSE Cedex 3<br />

Le terme de dyspnée est utilisé pour défi nir une respiration diffi cile et laborieuse.<br />

Elle est en général provoquée par une mauvaise oxygénation sanguine. Les termes<br />

les plus fréquemment utilisés pour la défi nir sont ceux de dyspnée obstructive (qui<br />

peut être inspiratoire, expiratoire ou mixte quand elle allie les deux phénomènes<br />

précédents) ou restrictive et celui de discordance. Une dyspnée obstructive traduit<br />

un phénomène obstruant les voies respiratoires, et ce, quelle que soit leur localisation.<br />

Une dyspnée inspiratoire se traduit par une modifi cation de la phase<br />

inspiratoire, qui peut être plus longue, laborieuse et/ou bruyante. Une dyspnée<br />

expiratoire se manifeste par un schéma expiratoire modifi é (la plupart du temps<br />

avec une phase inspiratoire raccourcie et expiratoire prolongée avec d’occasionnels<br />

efforts expulsifs). Une dyspnée restrictive se traduit par des mouvements respiratoires<br />

restreints et de faible amplitude mais toujours harmonieux. Enfi n le terme<br />

de discordance est généralement utilisé pour décrire une respiration ou les mouvements<br />

thoraciques ne sont plus synchronisés avec ceux de l’abdomen.<br />

Avant de localiser l’étage atteint à l’origine d’une dyspnée, il est tout d’abord<br />

essentiel de reconnaître le patient présenté avec une détresse respiratoire afi n<br />

de minimiser les risques d’aggravation. Le déplacement de l’animal dans un lieu<br />

calme, avec un minimum d’effort contentif et une éventuelle oxygénation sont fortement<br />

conseillés avant même le début d’une démarche diagnostique.<br />

Le recueil de l’anamnèse est un élément important car elle peut apporter des<br />

éléments essentiels sur la cause de la dyspnée. La survenue d’un trauma, d’une<br />

électrocution, de vomissements ou la description de signes respiratoires antérieurs<br />

pourront ainsi orienter la formulation d’hypothèses diagnostiques.<br />

L’examen clinique initial doit se faire avec le minimum de manipulation. Dans de<br />

nombreuses situations, l’observation des mouvements et la description des bruits<br />

respiratoires permettent de préciser la cause de la dyspnée de façon relativement<br />

fi able. La détection d’une inspiration bruyante et ronfl ante (ou stertor) est plutôt le<br />

refl et d’une atteinte des voies nasales et/ou du nasopharynx. L’identifi cation d’un<br />

stridor (bruit inspiratoire aigu, siffl ant) refl ète généralement une atteinte du larynx<br />

ou de la trachée cervicale. La fréquence respiratoire, l’amplitude des mouvements,<br />

la présence d’efforts inspiratoires, expiratoires ou abdominaux sont autant d’éléments<br />

permettant la localisation. De façon générale, une dyspnée inspiratoire se<br />

réfère à un problème obstructif des voies respiratoires hautes (narines et cavités<br />

nasales, pharynx, larynx et trachée), une dyspnée expiratoire à une anomalie<br />

des voies respiratoires basses (bronches et bronchioles), une dyspnée restrictive à<br />

une anomalie de l’espace pleural et enfi n une dyspnée mixte à une affection du<br />

parenchyme pulmonaire. Malheureusement, ces associations entre type de dyspnée<br />

et origine ne sont pas toujours aussi spécifi ques, notamment dans l’espèce<br />

féline ou l’association d’un type respiratoire à une localisation est plus aléatoire.<br />

En revanche selon certaines études, la présence d’une discordance associée à la<br />

diminution des bruits respiratoires audibles à l’auscultation est signifi cativement<br />

associée à une atteinte pleurale, tant chez le chien que le chat. De même une<br />

dyspnée inspiratoire est souvent associée, chez le chien, à une atteinte des voies<br />

respiratoires supérieures ; une dyspnée expiratoire identifi ée chez un chat, à une<br />

atteinte des voies respiratoires basses et enfi n une dyspnée mixte observée chez<br />

un chien, à une atteinte du parenchyme pulmonaire. Par ailleurs, l’absence de discordance<br />

chez le chat possède une bonne valeur prédictive négative pour exclure<br />

une atteinte pleurale. Lors d’affection atteignant plusieurs composants de l’arbre<br />

respiratoire, la dyspnée constatée n’est parfois pas le refl et de la cause majeure,<br />

aussi l’interprétation des signes cliniques doit toujours se faire avec prudence.<br />

Finalement, la réalisation d’examens complémentaires ciblés permettra généralement<br />

de défi nir la localisation d’une dyspnée. Les examens les plus utiles sont l’examen<br />

complet visuel des voies respiratoires supérieures, la radiographie (cervicale<br />

et thoracique) et, selon le schéma respiratoire, la thoracocentèse. L’animal doit au<br />

préalable avoir été stabilisé et le matériel nécessaire à une intubation/oxygénation<br />

doit toujours être à portée de main.<br />

Bibliographie<br />

Miller CJ. Approach to the respiratory patient. Vet Clin North Am Small Anim Pract<br />

2007 ; 37 : 861-878.<br />

Sigrist NE, Adamik KN, Doherr MG, et al. Evaluation of respiratory parameters at<br />

presentation as clinical indicators of the respiratory localization in dogs and cats<br />

with respiratory distress. J Vet Emerg Crit Care (San Antonio) <strong>2011</strong> ; 21:13-23.<br />

Spaulding GL. Medical management considerations for upper airway disease.<br />

Probl Vet Med 1992 ; 4 : 419-428.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 79 •<br />

La détresse cardio-respiratoire : les gestes qui « sauvent »<br />

C. POUZOT-NEVORET<br />

DV, Ms, PhD, Maître de conférences en urgences, réanimation et soins<br />

intensifs au SIAMU, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon,<br />

1 avenue Bourgelat, F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Les détresses cardio-respiratoires sont très fréquentes en urgences et en soins intensifs.<br />

Pour prendre en charge ces animaux, le clinicien doit se baser essentiellement<br />

sur son examen clinique et sur certains examens complémentaires rapides et peu<br />

invasifs. Ce sont ces premiers éléments qui orienteront le clinicien vers une hypothèse<br />

diagnostique et le mèneront à réaliser les premiers gestes d’urgence ciblés.<br />

Prise en charge globale d’une détresse cardio-respiratoire<br />

Evaluation clinique initiale<br />

Cette évaluation doit être rapide, et se baser sur les règles de prises en charge de<br />

toutes les urgences (ABC’s rules) :<br />

- A : Airways (vérifi cation de la perméabilité des voies aériennes)<br />

- B : Breathing (vérifi er l’effi cacité des mouvements respiratoires et mettre en place<br />

une ventilation assistée après intubation si ce n’est pas le cas)<br />

- C : Circulation (vérifi er le bon transport de l’oxygène aux tissus : présence de<br />

battements cardiaques effi caces, volémie, absence d’anémie…)<br />

Oxygéner<br />

L’oxygène doit être administré au patient dès son admission par la méthode d’oxygénothérapie<br />

qu’il supporte le mieux (Flow-by, sonde nasale, cage à oxygène…).<br />

Il existe de nombreuses méthodes d’oxygénothérapie (Flow-by, sonde nasale, intubation<br />

endotrachéale…). Le choix de la méthode va se faire en fonction du tempérament<br />

de l’animal, de la perméabilité des voies respiratoires, de la disponibilité<br />

des différentes méthodes…<br />

Assurer la bonne perfusion des tissus<br />

Mettre en place immédiatement une fl uidothérapie adaptée. Plusieurs fl uides sont<br />

disponibles :<br />

- Cristalloïdes isotoniques (NaCl 0,9 %, RL) : 10 à 30 mL/kg IV sur 15 minutes, à<br />

renouveler en fonction de la PAS<br />

- Cristalloïdes hypertoniques (NaCl 7,5 %, NaCl 10 %) : 2 – 5 mL/kg IV sur 15<br />

minutes, renouveler 1 fois<br />

- Colloïdes (Plasmohes, Voluven) : 5 mL/kg sur 15 minutes<br />

- Sang total : 10 mL/kg sur 4 heures maximum<br />

Réduire le stress<br />

Toutes les manipulations engendrant un stress doivent être évitées lors de l’admission<br />

d’un animal en détresse vitale. Ainsi, la méthode d’oxygénothérapie doit être<br />

la moins stressante possible et les examens complémentaires bien souvent différés.<br />

Dans de nombreux cas, il est utile de recourir à la sédation. Les drogues les plus<br />

intéressantes pour la sédation d’un patient instable sont :<br />

- les morphiniques, qui ont un effet sédatif intéressant (butorphanol > morphine),<br />

vasodilatateur pulmonaire, antalgique (augmentation de l’amplitude des mouvements<br />

respiratoires lors de douleur), diminution de la fréquence respiratoire (permettant<br />

une amélioration des échanges pulmonaires). Les plus utilisés sont :<br />

o Morphine : 0,1 à 0,3 mg/kg SC, IM<br />

o Butorphanol : 0,1 à 0,3 mg/kg SC, IM ou IV lente<br />

- les benzodiazépines, utilisés en association avec les morphiniques. Ils ont peu<br />

d’effets secondaires.<br />

o Diazépam : 0,2 à 0,5 mg/kg IV<br />

o Midazolam : 0,2 à 0,5 mg/kg IM<br />

Les « gestes qui sauvent » lors de la prise en charge des<br />

principales affections cardiorespiratoires rencontrées<br />

en urgences<br />

Arrêt cardiorespiratoire<br />

Le massage cardiaque doit commencer immédiatement, l’animal ayant été préalablement<br />

et rapidement intubé et ballonné. Le rythme des compressions est de<br />

80 à 120 par minute. Des injections IV d’adrénaline (0,01 mg/kg) et d’atropine<br />

(0,04 mg/kg) sont également pratiquées. L’intubation trachéale doit être immédiate.<br />

Un ballon d’Ambu est recommandé. Le rythme est de 10 à 20 cycles par<br />

minute pour une pression inférieure à 20 cm d’H2O afi n d’éviter les baro et les<br />

volotraumatismes.<br />

Toutes ces recommandations sont regroupées dans un article de Plunket et McMichael<br />

(cf. lectures recommandées).<br />

Obstruction des voies respiratoires supérieures<br />

L’intubation est le geste qui sauve. Il est rare qu’elle soit impossible chez le chien<br />

et le chat. Seules des lésions compromettant la vacuité des voies aériennes supé-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

rieures comme des fractures délabrantes des mâchoires, un écrasement de la trachée<br />

ou des traumatismes laryngés/pharyngés, peuvent rendre nécessaire une<br />

trachéotomie d’urgence ou la mise en place d’un cathéter transtrachéal.<br />

Atteinte de l’espace pleural<br />

Une atteinte de l’espace pleural sera caractérisée par une respiration rapide et<br />

superfi cielle, plus ou moins associée à une discordance. La thoracocentèse est le<br />

geste à faire en première intention lors de suspicion d’atteinte de l’espace pleural.<br />

Le liquide ou l’air recueillis doivent être quantifi és, et le liquide analysé (taux de<br />

protéine et densité, hématocrite et cytologie a minima). Un drain thoracique peut<br />

être posé lorsque plus de 3 thoracocentèses sont nécessaires en moins de 24<br />

heures.<br />

Atteinte de l’espace péricardique<br />

Lors d’épanchement péricardique (bruits du cœur assourdis, cœur globuleux à<br />

la radiographie, confi rmation échographique), seule la péricardiocentèse permettra<br />

de restaurer des paramètres hémodynamiques stables. Elle est réalisée sur un<br />

patient en décubitus sternal ou latéral et sous monitorage ECG afi n de détecter les<br />

arythmies pendant la procédure. Après préparation chirurgicale, un cathéter est<br />

introduit en regard de la zone où l’épanchement est le plus visible à l’échographie<br />

(entre le 5e et le 7e espace inter costal). Lorsque le cathéter est visualisé dans<br />

l’espace péricardique, le mandrin est retiré, et le liquide aspiré et analysé.<br />

Lectures recommandées :<br />

- Small animal critical care medicine. 2008. Silverstein DC, Hopper K Eds. Saunders<br />

Elsevier. St Louis, USA<br />

- Cardiopulmonary Resuscitation in Small Animal Medicine : An Update. S.J. Plunkett<br />

and M. McMichael. J Vet Intern Med 2008 ; 22:9–25.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

La détresse cardio-respiratoire : affi ner le bilan lésionel<br />

E. BOMASSI<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Courtes communications<br />

Lésions histologiques du foie dans une population de<br />

43 Scottish terriers présentant une hyperactivité des<br />

phosphatases alcalines<br />

M. CHEVALLIER 1 , S. GUERRET 1 , P. LECOINDRE 1<br />

1. Clinique Vétérinaire des Cerisioz - 69800 SAINT-PRIEST<br />

Rationnel<br />

Des études récentes ont montré chez les Scottish Terriers (ST) une activité sérique<br />

des phosphatases alcalines (PAL) augmentée par rapport aux autres races (prévalence<br />

> 65 %) et une prédisposition à développer une hépatopathie vacuolaire<br />

(HV) primaire (non associée à une maladie intercurrente). Une étude rétrospective<br />

sur 13 cas a permis d’identifi er une HV associée à cette activité sérique anormale<br />

des PAL avec des répercussions cliniques qui restaient à évaluer (Lecoindre 2009).<br />

Objectif de l’étude<br />

Analyser les lésions histologiques du foie dans une étude prospective incluant 43<br />

ST présentant une augmentation des PAL (en moyenne 10N), indépendamment de<br />

l’âge et du sexe.<br />

Matériel et Méthodes<br />

Cinquante-cinq biopsies de foie ont été réalisées chez 43 ST dont 16 chirurgicales<br />

sous coelioscopie ou laparotomie et 39 à l’aiguille sous échoguidage. Toutes les<br />

biopsies ont été analysées après techniques histologiques comprenant une coloration<br />

par HES, Trichrome, Picrosirius/PERLS. Le pourcentage d’hépatocytes vacuolaires a<br />

été évalué semi-quantitativement selon le grading de Center et al (JAVMA, 2006) en<br />

5 grades (GO à G4), l’activité représentant les lésions nécrotico-infl ammatoire de<br />

A0 à A3 et la fi brose (F0-F4) selon le score METAVIR. La présence de cancer du foie<br />

ou autres anomalies architecturales ont été également recensés.<br />

Résultats<br />

Les chiens étaient agés en moyenne de 8 ans (2-13ans) et le ration M/F (21/22).<br />

La répartition de l’atteinte vacuolaire était la suivante : G0 =5, G1 = 13, G2 = 16,<br />

G3 = 11 et G4 = 10. Pour les stades de fi brose, 22 chiens n’avaient développé<br />

aucune fi brose (F0), 17 présentaient une légère fi brose portale ou périportale peu<br />

• 80 •<br />

extensive (F1-F2), 8 avaient une fi brose périportale extensive (F3) et 6 un stade de<br />

cirrhose (F4). L’activité (nécrose et infl ammation) était absente ou faible (A0-A1)<br />

dans près de 80 % des cas. La fi brose évoluée F3-F4 (14 cas) était le plus souvent<br />

associée à une atteinte vacuolaire importante : 27 % de grade G3 et 50 % de<br />

grade G4. Un carcinome hépatocellulaire bien différencié était présent pour 9<br />

biopsies associées dans 4 cas à une fi brose (F3 ou F4) mais 5 ST avaient développé<br />

un cancer sans fi brose notable (stade F0 pour 2, stade F1 pour 2, stade F2<br />

pour 1). Enfi n 3 cas présentaient une anomalie architecturale non cirrhotique de<br />

type hyperplasie nodulaire régénérative.<br />

Conclusion<br />

Chez le ST l’hyperactivité PAL est associée dans 90 % des cas à une transformation<br />

vacuolaire des hépatocytes dont l’intensité augmente avec le stade de<br />

fi brose. Les complications de fi brose extensive ou cirrhose (32 %) et de cancer<br />

(9 %) inconstamment associé à la cirrhose traduisent une hépatopathie raciale<br />

probablement familiale, évolutive dont la pathogénie reste à explorer. Ces résultats<br />

semblent indiquer que cette hépatopathie peut avoir des répercussions plus graves<br />

que celles rapportées jusqu’à présent dans la littérature ; ils justifi ent un dépistage<br />

précoce et un suivi régulier de l’animal.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Cor triatriatum dexter chez un chat<br />

E. RATTEZ1 , C. BILLE1 , E. BOMASSI1 1. Centre Hospitalier vétérinaire des Cordeliers - 77100 MEAUX<br />

Un chat Européen femelle de 1 an est présenté pour abattement et ptyalisme évoluant<br />

depuis plusieurs jours.<br />

La propriétaire rapporte une aggravation des symptômes après le repas et une<br />

dysphagie pharyngée.<br />

L’animal a été stérilisé plusieurs mois auparavant sans qu’aucun accident anesthésique<br />

ne soit rapporté.<br />

L’examen clinique ne révèle pas d’anomalie.<br />

Un bilan biologique complet comprenant un dosage des acides biliaires à jeun et<br />

post-prandiaux ne révèle aucune anomalie. Une affection mécanique ou fonctionnelle<br />

du pharynx ou de l’œsophage est exclue par un transit baryté. En revanche,<br />

la radiographie du thorax montre une opacité médiastinale liquidienne à la base<br />

du cœur et sur son bord caudal (effet de silhouette positif). Ceci peut correspondre<br />

à une masse cardiaque, médiastinale et à une dilatation d’une cavité cardiaque<br />

ou de la veine cave caudale. Une échocardiographie est réalisée. En mode bidimensionnel,<br />

une dilatation marquée de l’atrium droit est observée. Ce dernier<br />

semble divisé en deux compartiments par une membrane rigide. Dans cette zone,<br />

le fl ux (Doppler couleur) est turbulent. Un cor triatriatum dexter est suspecté. Le<br />

compartiment caudal dilaté inclut l’arrivée de la veine cave caudale, distendue et<br />

le compartiment crânial la veine cave crâniale et la valve tricuspide. Une échocardiographie<br />

de contraste est réalisée par injection de produit de contraste par<br />

la veine saphène externe puis par la veine céphalique. Ceci permet de confi rmer<br />

notre hypothèse.<br />

L’échographie abdominale révèle une hypertension portale sans ascite associée.<br />

Un traitement médical à base de furosémide et d’aspirine est mis en place. Un<br />

ptyalisme étant toujours présent, un traitement anti-nauséeux est délivré. L’origine<br />

de ce symptôme n’a pas clairement été identifi ée.<br />

Un suivi régulier est réalisé sur 3 mois, l’état de l’animal est jugé satisfaisant.<br />

Par la suite, l’animal présente une douleur abdominale crâniale. A l’échocardiographie,<br />

la présence de volutes dans l’atrium droit est suspectée. Bien que l’hypertension<br />

portale ne semble pas aggravée, une thrombose de la veine cave caudale<br />

à l’origine d’une hypoxie hépatique est suspectée. Un traitement antalgique est<br />

ajouté.<br />

Après 24 heures, l’état de la chatte n’est pas amélioré. La propriétaire décide de<br />

faire euthanasier son chat.<br />

L’autopsie confi rme l’hypothèse de cor triatriatum dexter. Aucun caillot n’a pu être<br />

mis en évidence au sein de la veine cave caudale.<br />

L’originalité de ce cas repose dans la description d’un cor triatriatum dexter, anomalie<br />

n’ayant jamais été décrite chez le chat. Cette anomalie cardiaque congénitale<br />

est due à la persistance de la valve droite du sinus veineux. La comparaison<br />

avec cette pathologie chez l’Homme et le chien est faîte.<br />

Cette affection doit être différenciée d’une obstruction congénitale ou acquise de<br />

la veine cave caudale. Les éléments nous ayant permis de conclure à un cor triatriatum<br />

dexter seront présentés et discutés.<br />

Le lien avec le motif initial de consultation, le ptyalisme, n’a pas clairement été


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

élucidé. Il est possible que ces deux affections n’aient aucun lien et que cette malformation<br />

cardiaque n’ait été qu’une découverte fortuite. Cependant, l’hypothèse<br />

d’une hypoxie digestive secondaire à l’hypertension portale pourrait être avancée.<br />

Bibliographie<br />

Mitten RW et coll (2001). Diagnosis and management of cor triatriatum dexter in<br />

a Pyrenean Mountain dog and Akita Inu. Aus Vet J 79 : 177-180.<br />

Adin B and Thomas W (1999). Balloon Dilation of Cor Triatriatum Dexter in a Dog.<br />

J Vet Intern Med 13 : 617–619.<br />

Oyama MA et coll (2010). Congenital heart disease. In : Textbook of veterinary<br />

internal medicine, Seventh edition (Ettinger SJ, Ed), Saunders CO, Phildelphia,<br />

1250-1298.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

« Pseudo-syndrome de veine cave crâniale » associé<br />

à un mésothéliome thoracique chez un Lévrier<br />

J. SEGUELA 1 , P. PEY 2 , C. LAPRIE 3 , J. DUBOY 3<br />

1. Clinique Vétérinaire de Parme - 64200 BIARRITZ<br />

2. Medical Imaging Department, Ghent Veterinary University -<br />

9820 MERELBEKE<br />

3. Laboratoire d’histopathologie VET-HISTO - 13267 MARSEILLE<br />

Introduction et Historique<br />

Un chien sloughi mâle de 11 ans est présenté en consultation pour des diffi cultés<br />

respiratoires et une toux évoluant depuis 1 mois. Un gonfl ement du cou est présent<br />

depuis deux jours. Aucun antécédent pathologique n’est à noter.<br />

Examen clinique<br />

A l’examen clinique, l’animal est en bon état d’entretien. Un gonfl ement des tissus<br />

est remarqué à la base de la tête et au niveau du cou. Une tachypnée associée à<br />

une légère discordance respiratoire thoraco-abdominale et une tachycardie sont<br />

notables. Les bruits cardiaques sont assourdis. L’examen de la cavité buccale, des<br />

nœuds lymphatiques et de la sphère ORL, ainsi que la palpation abdominale ne<br />

montrent aucune anomalie. A ce stade, un syndrome de veine cave crâniale associé<br />

à un épanchement pleural est suspecté : une exploration cardio-respiratoire<br />

doit être envisagée pour en déterminer l’étiologie.<br />

Démarche diagnostique<br />

Un bilan hématologique et biochimique sanguin et urinaire montre une polyglobulie<br />

modérée.<br />

Un bilan radiographique met en évidence un épanchement pleural bilatéral et<br />

médiastinal associé à une atélectasie pulmonaire (lobe moyen et lobe crânial droit)<br />

et à une déviation dorsale trachéale et des vaisseaux pulmonaires crâniaux. Une<br />

torsion de lobe (étant donné la race) ou une atteinte néoplasique pulmonaire ou<br />

cœlomique est suspectée.<br />

Une échographie thoracique permet d’écarter une pathologie cardiaque. Aucune<br />

masse ou aucun élément en faveur d’une torsion de lobe (tel qu’une absence de<br />

fl ux sanguin) n’est observé. Le liquide d’épanchement, d’aspect séro-hémorragique,<br />

est ponctionné de façon échoguidée.<br />

Cet épanchement a des caractéristiques biochimiques de transsudat modifi é : à<br />

l’examen cytologique, on note, sur un fond modérément infl ammatoire neutrophilique<br />

et hémorragique, la présence de quelques cellules macrophagiques et<br />

d’amas de cellules mésothéliales sans signe évident de malignité. Aucun agent infectieux<br />

n’est mis en évidence. L’examen bactériologique du liquide s’avère stérile.<br />

Le propriétaire ne souhaitant pas réaliser un examen tomodensitométrique, une<br />

thoracotomie intercostale est réalisée afi n de progresser dans la démarche diagnostique<br />

; environ deux litres de liquide séro-hémorragique sont aspirés. Les<br />

poumons ont un aspect normal. La plèvre pariétale et le ligament péricardique<br />

présentant un aspect granuleux anormal avec de multiples chapelets de formation<br />

nodulaire ont été biopsiés. Le post-opératoire a été géré de façon conventionnelle.<br />

Deux jours après l’intervention, le gonfl ement du cou et de la tête a disparu.<br />

L’examen histologique des biopsies permet de conclure à un mésothéliome pleural<br />

et péricardique.<br />

Traitement<br />

Une chimiothérapie étant refusée, un traitement palliatif à base de corticoïdes,<br />

diurétiques et dérivés opioïdes a été mis en place : l’animal a été euthanasié deux<br />

mois plus tard.<br />

• 81 •<br />

Discussion<br />

La présence d’un syndrome de veine cave crâniale est rarement décrite en médecine<br />

vétérinaire et reste le plus souvent associé à une tumeur/masse médiastinale<br />

et un épanchement pleural plutôt chyleux. L’objectif de cette communication est<br />

de présenter une forme originale de (pseudo-)syndrome de veine cave crâniale<br />

associé un transsudat modifi é non chyleux, secondaire à un mésothéliome diffus<br />

de la cavité thoracique. Elle est l’occasion d’évoquer certains points concernant :<br />

• L’étiologie du syndrome de veine cave crâniale, qui impose l’exploration d’une atteinte<br />

thoracique médiastinale, pulmonaire ou vasculaire. Les causes néoplasiques<br />

sont les plus fréquentes ; des atteintes thrombotiques, infectieuses mycosiques, et<br />

iatrogènes (chirurgicales, pace-maker) sont sporadiquement décrites. L’originalité<br />

de ce cas réside en l’absence de masse pouvant être à l’origine d’une compression<br />

de la veine cave crâniale, de maladies infectieuses ou d’atteinte thrombotique. Des<br />

hypothèses, pouvant expliquer ces symptômes, sont émises et discutées.<br />

• Le diagnostic du mésothéliome, qui est diffi cile. Les examens d’imagerie (scanner)<br />

ou de biochimie/cytologie des liquides d’épanchement peuvent aider mais<br />

ils restent trop peu sensibles et spécifi ques pour conclure à un diagnostic de certitude.<br />

L’examen histologique devient donc indispensable. L’utilisation de marqueurs<br />

immunohistochimiques devrait permettre de différencier les mésothéliomes des<br />

tumeurs épithéliales ou mésenchymateuses.<br />

• Le pronostic des mésothéliomes pleuraux, qui est réservé. Peu de publications<br />

sont disponibles à ce sujet. L’utilisation de chimiothérapie intra-cavitaire semble<br />

montrer un effet bénéfi que palliatif et être bien toléré sur quelques cas décrits dans<br />

la littérature vétérinaire.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Hypocalcémie secondaire à une hypovitaminose D<br />

chez un chaton<br />

J. SEGUELA 1 , P. PEY 2<br />

1. Clinique Vétérinaire de Parme - 64200 BIARRITZ<br />

2. Medical Imaging Department, Ghent Veterinary University -<br />

9820 MERELBEKE<br />

Introduction et Historique<br />

Un chat européen mâle de 4.5 mois est présenté en consultation pour des diffi -<br />

cultés locomotrices et une constipation évoluant respectivement depuis plusieurs<br />

semaines et plusieurs jours.<br />

Examen clinique<br />

A l’examen clinique, l’animal présente des constantes vitales normales. La palpation<br />

abdominale met en évidence une impaction majeure des selles dans le colon.<br />

Au niveau ambulatoire, le chaton présente des diffi cultés locomotrices marquées :<br />

plantigradie postérieure sévère, faible amplitude des mouvements et hypertrophie<br />

des métaphyses de l’ensemble des membres. A ce stade, une atteinte métabolique<br />

ou congénitale osseuse est suspectée chez ce chaton.<br />

Démarche diagnostique<br />

Un bilan radiographique met en évidence une ostéopénie généralisée du squelette,<br />

des os longs présentant des corticales fi nes, et des hypertrophies métaphysaires<br />

associées à un retard marqué de fermeture des plaques de croissance : ces dernières<br />

ont un aspect très rétréci et fragmenté. D’autres malformations vertébrales<br />

(cyphose) et du bassin sont également présentes. Un mégacôlon est noté.<br />

Le bilan hématologique et biochimique sanguin montre une hypocalcémie marquée<br />

et une légère hypophosphatémie. L’analyse urinaire ne montre pas d’anomalie.<br />

Une exploration hormonale et notamment du métabolisme phospho-calcique est<br />

réalisée : elle révèle une valeur très élevée de Parathormone, un dosage basal T4,<br />

et des valeurs de Vitamine D (Vit. D3 (1,25OH) et Vit. D3 (25OH)) inférieures aux<br />

valeurs usuelles.<br />

L’ensemble des données épidémiologiques, cliniques, radiologiques et biologiques<br />

nous permet de conclure à un diagnostic d’hypovitaminose D.<br />

Le mégacôlon semble avoir une origine pluri-factorielle (atteintes spinale et pelvienne).<br />

Traitement<br />

Un lavement colique est réalisé sous anesthésie générale. Une prise en charge<br />

diététique et à base de laxatifs (lactulose, huile de paraffi ne) permet de corriger<br />

le problème de constipation. Une substitution calcique (500 mg/j, VO) et une<br />

complémentation vitaminique (1a(0H)cholécalciférol, 0.1-0,2 μg/j, VO) a permis<br />

une normalisation progressive de la calcémie et de la phosphatémie. A 6 mois, la


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

locomotion de l’animal s’est améliorée. A 10 mois, l’animal présente parfois des<br />

épisodes de constipation pris en charge médicalement. L’observance du traitement<br />

reste un problème.<br />

Discussion<br />

A partir d’un cas clinique original et d’un bilan sanguin large comprenant une<br />

exploration hormonale précise du métabolisme phospho-calcique, la démarche<br />

diagnostique a conduit à un diagnostic d’hypovitaminose D, rarement décrit chez<br />

le chat dans la littérature vétérinaire. Il est l’occasion d’évoquer certains points<br />

concernant<br />

• La mise en évidence d’une hypocalcémie chez un jeune animal, qui impose la<br />

réalisation d’un bilan sanguin complet et l’exploration hormonale du métabolisme<br />

phosphocalcique afi n de déterminer précisément la cause. Le diagnostic différentiel<br />

doit se faire essentiellement entre un hyperparathyroïdisme secondaire d’origine<br />

nutritionnelle, une hypovitaminose D ou une ostéodystrophie rénale. Cette<br />

affection ressemble à certaines formes de rachitisme décrites chez l’homme ;<br />

• L’exploration du métabolisme phosphocalcique, qui nécessite une connaissance<br />

parfaite des axes de régulation et un respect des conditions pré-analytiques (prélèvements,<br />

conservation) et analytiques ; il convient de discuter de l’intérêt de la<br />

calcémie ionisée par rapport aux calcémies totales ou corrigées, et de l’absence<br />

à ce jour d’intervalle de référence validé des substrats hormonaux chez le chat.<br />

• La prise en charge thérapeutique d’une hypovitaminose D, qui nécessite une<br />

complémentation minérale calcique et en Vitamine D : la forme pharmacolgique<br />

de la vitamine D doit être choisie en fonction du type d’anomalie suspectée. Un<br />

bilan phospho-calcique étroit et régulier est indispensable afi n d’adapter le traitement<br />

et d’éviter les effets secondaires. La nécessite d’utiliser plusieurs médicaments,<br />

avec des galéniques peu commodes, rend l’observance du traitement délicate et<br />

est la cause de nombreuses rechutes.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Tribune des résidents et internes<br />

Perfusion d’acides aminés : une perspective diagnostique<br />

pour l’évaluation de la réserve fonctionnelle rénale et<br />

thérapeutique pour restaurer la perfusion rénale<br />

L. BOIRON 1 , I. GOY-THOLLOT 1 , J. BONNET-GUÉRIN 2<br />

1. Unité de soins intensifs, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Laboratoire de physiologie, Vetagro-sup, Campus Vétérinaire -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

Objectifs<br />

L’hypoperfusion rénale est fréquente chez les animaux en situation critique. Des<br />

traitements visant à restaurer le débit sanguin rénal peuvent ainsi se révéler intéressants<br />

dans des situations aiguës de défi cit perfusionnel systémique. Des études précédentes<br />

décrivent que l’ingestion d’un repas riche en protéines ou que la perfusion<br />

d’acides aminés (AA) entraîne une augmentation du débit sanguin rénal (DSR)<br />

et du débit de fi ltration glomérulaire (DFG) dans différentes espèces. En outre, des<br />

perfusions d’hormones glucorégulatrices (insuline et glucagon) permettent d’obtenir<br />

les mêmes effets hémodynamiques. L’insuline et le glucagon semblent jouer un<br />

rôle clef dans le phénomène de vasodilatation rénale observée lors de la perfusion<br />

d’AA. L’objectif de cette étude était de mesurer le DSR durant une perfusion d’un<br />

mélange d’AA et d’évaluer la réserve fonctionnelle rénale (qui correspond à la différence<br />

entre le DFG basal et le DGF maximal obtenu durant la perfusion d’AA) sur<br />

un modèle ovin équipé de sondes de débitmétrie. Parallèlement, le bénéfi ce des<br />

effets de la perfusion d’AA sur le DSR dans des conditions d’hypoperfusion induite<br />

pharmacologiquement par l’utilisation de L-Name, un inhibiteur de la NOsynthase<br />

et le kétoprofène, inhibiteur de la synthèse de prostaglandines a également été<br />

évalué.<br />

Matériel et méthode<br />

Trois brebis ont été équipées de sondes ultrasoniques à effet « transit time » autour<br />

des artères rénales afi n de permettre la mesure en continue du DSR et d’un système<br />

de télémétrie pour l’enregistrement de la pression artérielle (PA). Des échantillons<br />

sanguins ont été récoltés toutes les 30 minutes afi n de mesurer la créatininémie,<br />

la pression oncotique, l’insulinémie et la glucagonémie. Chaque brebis a expérimenté<br />

les 3 protocoles perfusionnels suivants : a) perfusion d’une solution d’AA<br />

(Vintène®) pendant 2 heures à la dose de 6 mg/kg/min ; b) perfusion de L-Name<br />

(0,22 mg/kg/min) pendant 3 heures associée à la perfusion de Vintène® selon<br />

• 82 •<br />

le protocole a) pendant les 2 dernières heures ; c) perfusion de kétoprofène à 0,2<br />

mg/kg/min pendant 3 heures puis de Vintène® selon le protocole a) pendant les<br />

2 dernières heures. Des échantillons d’urine ont été collectés toutes les 30 min<br />

afi n de mesurer la créatinine urinaire et de déterminer le DFG par la mesure de<br />

la clairance de la créatinine urinaire. Les résultats statistiques ont été obtenus par<br />

la méthode ANOVA à une voie et un test de Fisher (signifi cativité établie pour p<br />

Résultats<br />

Aucune variation de la PA et de la pression oncotique n’a été observée durant la<br />

perfusion d’AA. Le DFG et le DSR ont augmenté dès le début de la perfusion d’AA<br />

et sont ensuite restés stables, à leur maximum, jusqu’à la fi n. Les valeurs maximales<br />

de DSR, de DFG et de réserve fonctionnelle rénale ont été atteintes respectivement<br />

110, 90 et 90 minutes après le début de la perfusion d’AA. L’insulinémie et<br />

la glucagonémie ont également augmenté rapidement (respectivement 15 et 45<br />

minutes après le début de la perfusion d’AA) et leurs valeurs sont restées hautes<br />

même après la fi n de la perfusion d’AA. Le L-Name et le kétoprofène ont permis<br />

de diminuer la perfusion rénale respectivement de -20 % et -10 % alors que l’ajout<br />

de la perfusion d’AA a permis d’augmenter le DSR de +20% dans les deux cas.<br />

La perfusion d’AA a permis, non seulement de rétablir les valeurs basales des DSR<br />

antérieures à la perfusion de L-Name, mais aussi d’accroître le DSR par rapport à<br />

ses valeurs basales antérieures à la perfusion de kétoprofène.<br />

Discussion<br />

L’augmentation du DSR consécutive à la mise en place de la perfusion d’AA est le<br />

résultat d’un phénomène de vasodilatation locale rénale et non dynamique, la PA<br />

et la pression oncotique étant restées constantes durant toute la durée des essais.<br />

L’insuline et le glucagon semblent impliqués dans ces variations hémodynamiques<br />

au vu de leur augmentation immédiate dès le début de la perfusion d’AA. Cette<br />

étude a montré que la réserve fonctionnelle rénale pouvait être révélée par la perfusion<br />

d’un mélange d’AA puisque le DFG atteint un maximum puis reste constant<br />

jusqu’à la fi n de la perfusion. De plus, l’hypoperfusion engendrée par le L-Name<br />

ou le kétoprofène a été contrecarrée par l’introduction de la perfusion d’AA.<br />

Conclusion<br />

Les effets d’une perfusion d’AA sur le débit sanguin rénal dans un contexte d’hypoperfusion<br />

induite chimiquement par le kétoprofène et le L-Name peuvent se révéler<br />

prometteurs pour la restauration de la perfusion rénale dans les situations de défi -<br />

cits perfusionnels affectant les animaux en situation critique hospitalisés en soins<br />

intensifs. Cette étude a également montré que la perfusion d’AA permettait d’évaluer<br />

la réserve fonctionnelle rénale qui peut se révéler un paramètre diagnostique<br />

et pronostique intéressant dans l’évaluation du patient en état de choc.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Entéropathie exsudative du Yorkshire - étude rétrospective :<br />

18 cas<br />

D. BOTA, J. HERNANDEZ<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis - 94110 ARCUEIL<br />

Les entéropathies exsudatives (EE) sont caractérisées par des pertes protéiques<br />

intestinales pouvant conduire à une hypoalbuminémie importante avec ascite. Les<br />

EE peuvent être dues à plusieurs catégories de lésions intestinales (lymphangiectasie,<br />

cryptite, tumeur). D’après les données publiées, les chiens de race Yorkshire<br />

semblent prédisposés au développement d’EE. Des lésions de lymphangiectasie en<br />

sont souvent la cause.<br />

Cette étude rétrospective a pour objectif de décrire les signes cliniques, l’albuminémie<br />

à l’admission, les anomalies échographiques, le type et l’importance des<br />

lésions histologiques intestinales et de comparer l’ensemble des résultats à l’évolution<br />

clinique. Les dossiers cliniques des chiens de race Yorkshire présentant une hypoprotidémie<br />

ayant été attribuée à des pertes digestives (pertes rénales ou défaut<br />

de synthèse hépatique écartés et lésions intestinales signifi catives) ont été analysés.<br />

Une endoscopie gastro-duodénale et/ou iléale avec prise de biopsies a été réalisée<br />

chez tous les animaux. Toutes les biopsies digestives ont été interprétées selon<br />

les recommandations du groupe de standardisation de la WSAVA (2008).<br />

Dix-huit chiens ont été recrutés. Parmi ceux-ci, 12 sont des femelles et 6 sont des<br />

mâles. L’âge moyen est de 6,9 ans [2-14 ans]. Les signes cliniques rapportés sont :<br />

diarrhée (13/18), vomissements isolés (1/18), diarrhée et vomissements (3/18)<br />

et distension abdominale (11/18). L’albuminémie (VU 30-40 g/L) a été mesuré<br />

à l’admission et classée en 3 catégories : hypoalbuminémie discrète (20-25 g/L)<br />

chez 3/18 chiens, hypoalbuminémie modérée (15-20 g/L) chez 6/18 chiens et<br />

hypoalbuminémie importante (=15 g/L) chez 9/18 chiens. Les 12 chiens présentant<br />

une distension abdominale avaient de l’ascite de type transsudat pur (aspect


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

« eau de roche »). Parmi ceux-ci, 9/12 avaient une albuminémie = 15 g/L et les<br />

autres 2 une albuminémie entre 18 et 20 g/L. Une échographie abdominale a<br />

été réalisée chez 12/18 animaux ; 7/12 présentaient des striations muqueuses<br />

perpendiculaires à la surface de la muqueuse. Un infi ltrat infl ammatoire intestinal<br />

grêle de type lymphoplasmocytaire est identifi é chez 17/18 chiens. L’intensité de<br />

cet infi ltrat est discrète dans 8/18 chiens, modéré dans 8/18 chiens et marqué<br />

dans 1/18 chiens. Des lésions de lymphangiectasie étaient présentes chez tous les<br />

chiens et a été considérée comme discrète, modérée ou marquée dans 6, 10 et 2<br />

chiens respectivement. Une atrophie des villosités était présente chez 8/18 chiens.<br />

Une cryptite d’intensité discrète est identifi ée chez 9/18 chiens.<br />

Tous les chiens ont reçu un traitement à base d’immuno-modulateurs (prednisolone<br />

et/ou ciclosporine), antibiotique (metronidazole, tylosine ou enrofl oxacine)<br />

et alimentation ménagère. Un mois après le diagnostic, l’albuminémie était en<br />

moyenne de 21,9 g/L [14-32 g/L]. Parmi les 18 chiens, 4 sont décédés des suites<br />

de la progression de la maladie 1 à 2 ans après le diagnostic, 3 animaux ont pu<br />

interrompre le traitement et 2 animaux ont été perdus dans le suivi.<br />

Cette étude rétrospective de l’EE est, à la connaissance des auteurs, la première<br />

sur le sujet. La diarrhée n’est présente que dans 72 % des cas. Des modifi cations<br />

échographiques (striations intestinales) compatibles avec des lésions de lymphangiectasie<br />

sont identifi ées dans 58 % des cas alors qu’elle est identifi ée dans 100 %<br />

des cas au cours de l’examen histologique. Une atrophie villositaire est présente<br />

chez 44 % des chiens et une cryptite dans 50 % des animaux. Aucune corrélation<br />

entre le type ou l’intensité des lésions histologiques, l’albuminémie et l’évolution<br />

n’a été identifi ée.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

La résidence de médecine interne de D. Bota au CHF Frégis est en partenariat avec<br />

le laboratoire Bayer.<br />

Remise en cause d’un bilan d’extension initialement<br />

favorable d’un insulinome canin après réalisation d’une<br />

fusion scintigraphie-scanner : à propos d’un cas<br />

M. CANONNE-GUIBERT3 , J. THIBAUD1 , M. LE CHEVOIR1 ,<br />

F. STAMBOULI, E. REYES-GOMES2 , F. VILLAPLANA3 ,<br />

P. DE FORNEL-THIBAUD4 , D. ROSENBERG3 1. Unité de Neurologie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

2. Service d’Anatomie Pathologique, ENVA - 94700 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité de médecine interne, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

4. Centre Cancérologie Vétérinaire - 94700 MAISONS-ALFORT<br />

La recherche de métastases régionales et systémiques gouverne la prise en charge<br />

thérapeutique d’un processus néoplasique. Concernant le bilan d’extension de<br />

l’insulinome canin, aucun examen d’imagerie conventionnelle ne peut actuellement<br />

être considéré comme sensible.<br />

Une chienne Boxer de 8 ans est présentée pour une tétraparésie non ambulatoire<br />

de type motoneurone périphérique et l’existence d’épisodes transitoires d’altération<br />

de la vigilance, associées à un embonpoint modéré. Une polyneuropathie est<br />

confi rmée par examen électrodiagnostique. La recherche étiologique concernant<br />

cette polyneuropathie révèle une hypoglycémie et une hyperinsulinémie concomitante,<br />

caractéristiques d’un insulinome. L’examen échographique ne parvient<br />

pas à identifi er d’anomalies pancréatiques mais révèle la présence de plusieurs<br />

nodules hépatiques. L’examen cytologique de leur ponction échoguidée ne met<br />

pas en évidence d’infi ltration tumorale. En l’absence d’identifi cation du foyer primitif<br />

et face au caractère équivoque des lésions hépatiques, une scintigraphie après<br />

injection IV de 111In-pentetreotide fusionnée à un examen tomodensitométrique<br />

est envisagée. Un signal anormal est identifi é sur le corps pancréatique, se superposant<br />

à une image nodulaire révélée au scanner ; une hétérogénéité hépatique<br />

est confi rmée par tomodensitométrie, en superposition à une captation importante<br />

du radio-traceur. L’euthanasie est demandée. L’examen nécropsique confi rme la<br />

présence d’une tumeur maligne des cellules b ilôts de Langherhans et de métastases<br />

hépatiques.<br />

La dissémination métastatique précoce lors d’insulinome canin est classique.<br />

Lorsque cette tumeur n’est pas compliquée d’une polyneuropathie paranéoplasique,<br />

une cytoréduction chirurgicale conduit généralement à une rémission plus<br />

ou moins prolongée de l’hypoglycémie et ce malgré la forte probabilité d’existence<br />

de micrométastases même lors de bilan d’extension favorable par imagerie.<br />

Dans le contexte de ce syndrome paranéoplasique hautement probable, le retrait<br />

exhaustif du foyer tumoral à l’origine de ce défi cit neurologique était souhaité pour<br />

espérer une amélioration clinique et l’exigence concernant la précision du bilan<br />

d’extension était donc renforcée.<br />

• 83 •<br />

Lors d’insulinome canin, l’examen échographique ne possède qu’une sensibilité<br />

de l’ordre de 40 % (1) pour détecter le foyer primitif tumoral et ses éventuelles<br />

extensions régionales. Il fut néanmoins informatif dans le cadre du bilan d’extension<br />

de ce cas mais l’acte échoguidé de cytoponction a apporté une information<br />

dissonante. Ce cas illustre la pertinence d’une nouvelle technique d’imagerie, en<br />

cours de développement en médecine vétérinaire, consistant à fusionner les données<br />

topographiques fournies par le scanner aux données fonctionnelles apportées<br />

par la scintigraphie palliant ainsi les limites propres de chacune des techniques<br />

(mauvaise spécifi cité et mauvaise précision anatomique respectivement) (2) ; la superposition<br />

d’images évoquant une infi ltration à un signal fonctionnel positif a été<br />

considérée ici, à juste titre, comme spécifi que d’un bilan d’extension défavorable.<br />

Bibliographie<br />

(1) ROBBEN J., POLLAK Y., KIRPENSTEIJN J. et al Comparison of Ultrasonography,<br />

Computed Tomography, and Single-Photon Emission Computed Tomography for<br />

the Detection and Localization of Canine Insulinoma. JVIM 2005 ; 19 (1) ; 15-22<br />

(2) de FORNEL – THIBAUD, RODRIGUEZ PINEIRO I., ROSENBERG D. et al. 111in-<br />

Pentetreotide Scintigraphy in Small Animal Insulinoma : Interest of Single-Photon<br />

Emission Computed Tomography and CT Image Fusion in Three Cases. Proceedings<br />

18th ECVIM-CA Congress, 2008<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Un cas de lupus érythémateux systémique chez un chat<br />

G. RUIZ2 , C. MAUREY1 1. Unité de médecine interne, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

2. Cabinet d’ophtalmologie vétérinaire - 75015 PARIS<br />

Un chat siamois mâle d’un an et demi est présenté pour polypnée et discordance. Il<br />

présente un œdème déclive des membres et du tronc depuis 48 heures et une polyadénomégalie<br />

périphérique. Il est hypertherme (40,1 °C), anorexique sans autre<br />

anomalie clinique. Ses vaccinations et vermifugations sont à jour. La radiographie<br />

thoracique met en évidence un épanchement pleural majeur unilatéral droit ; la<br />

ponction révèle un transsudat pur. L’examen biochimique fait apparaître une hypoprotéinémie<br />

(57 g/L) et hypoalbuminémie (18 g/L), une hyperurémie (1,16 g/L),<br />

une hypercréatininémie (22 mg/L) et une hypercholestérolémie (2,17 g/L). L’analyse<br />

urinaire met en évidence une protéinurie majeure avec un RPCU = 17, sans<br />

signe d’infl ammation du tractus urinaire. L’échographie abdominale révèle des<br />

reins hyperéchogènes de taille limite supérieure, un épanchement péritonéal modéré,<br />

ainsi qu’une adénomégalie mésentérique discrète. Le test d’agglutination<br />

sur lame est fortement positif et l’hémogramme indique une anémie normochrome<br />

normocytaire régénérative. L’analyse histologique rénale ne met pas en évidence<br />

de lésion à l’examen par microscopie photonique.<br />

La polyadénomégalie, l’hyperthermie, le syndrome néphrotique (à l’origine du<br />

transsudat pur), l’anémie à médiation immune sur un jeune siamois nous conduisent<br />

à suspecter un Lupus Erythémateux Systémique (LES) ; la positivité des Facteurs Anti<br />

Nucléaires (FAN : 1/80) renforce cette hypothèse. La présence de Mycoplasmes,<br />

de Coronavirus et des virus du FIV et du FeLV sont néanmoins exclus respectivement<br />

par PCR et test ELISA.<br />

Le traitement mis en place est à base de corticothérapie à dose immunosuppressive,<br />

soit de la prednisolone PO à 2 mg/kg/j en 2 prises initialement, de bénazepril<br />

(0,25 mg/kg/j) et d’aspirine (5 mg/animal/72 heures) pour limiter le risque<br />

thromboembolique. Pendant les 72 premières heures, le furosémide (1 mg/kg/j)<br />

est utilisé pour réduire l’œdème des membres et l’épanchement pleural.<br />

L’état général s’est amélioré rapidement avec une disparition de l’hyperthermie et<br />

une reprise de l’appétit. L’œdème déclive et l’épanchement ont disparu au bout de<br />

3 jours. L’effi cacité et l’ajustement du traitement corticoïde ont été contrôlés par des<br />

tests biquotidiens d’agglutination sur lame, qui ont amené à augmenter les doses<br />

jusqu’à 4 mg/kg/j de prednisolone en raison de la persistance de l’hémagglutination.<br />

Pour des raisons d’observance, la dexaméthasone à 0,4 mg/kg/j a remplacé<br />

la prednisolone après 7 jours de traitement et a permis la disparition de l’hémagglutination.<br />

A la sortie d’hospitalisation, la seule anomalie biologique persistante<br />

est une protéinurie (RPCU = 3). Le traitement associant dexaméthasone, aspirine,<br />

bénazépril est poursuivi aux mêmes posologies. Un mois plus tard, l’animal est en<br />

rémission, la protéinurie a diminué (RPCU = 1,4), la posologie de la dexaméthasone<br />

est diminuée (0,3 mg/kg/j), les FAN sont négatifs. Quatre mois plus tard, le<br />

RPCU est égal à 0,31, la dexaméthasone est poursuivie à 0,13 mg/kg/j.<br />

Les cas de lupus systémiques félins sont rarissimes, une vingtaine de cas seulement<br />

sont rapportés dans la littérature [1]. Les présentations cliniques sont variées et<br />

comprennent souvent une anémie ou thrombopénie à médiation immune ou une<br />

atteinte rénale. Il convient dans tous les cas de rechercher la présence de FAN


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

qui associée à des signes cliniques évocateurs est cruciale dans l’établissement<br />

du diagnostic. La biopsie rénale permet de faire la différence dans le cas présent<br />

avec une amyloïdose (le siamois est prédisposé). Chez l’homme, lors des stades<br />

précoces de lupus, l’absence de lésions histologiques à l’examen par microscopie<br />

photonique n’exclut en aucun cas la présence de glomérulonéphrite qui ne peut<br />

être visible qu’à l’examen par microscopie électronique (cette donnée est bien illustrée<br />

par une classifi cation des néphropathies lupiques en médecine humaine avec<br />

des stades précoces soulignant l’absence de lésions glomérulaires à l’examen par<br />

microscopie photonique, ces stades sont associés à une évolution favorable) [2].<br />

Dans le cas présent, l’absence de lésion à l’examen histologique est probablement<br />

un élément positif, et la diminution très nette de la protéinurie vient renforcer cette<br />

hypothèse. La rareté des cas de lupus félins décrits rend diffi cile la standardisation<br />

d’un protocole thérapeutique. Dans le cas de ce chat, trois paramètres de suivi ont<br />

été utilisés : les FAN, l’agglutination sur lame, le RPCU. Enfi n, il semble que chez<br />

cet animal la dexaméthasone a été plus immunosuppressive que la prednisolone,<br />

donnée pharmacologique déjà soulignée par d’autres auteurs [3].<br />

Le pronostic reste incertain en raison du manque de données. L’utilisation et la diminution<br />

de la dose du traitement immunosuppresseur sont réalisées sur une longue<br />

période (environ 6 mois). Le suivi médical est primordial mais ne permet de garantir<br />

ni l’arrêt complet des corticoïdes, ni de prévoir l’apparition d’une récurrence.<br />

Bibliographie :<br />

[1] Pedersen & Barlough. Systemic Lupus Erythematosus in the Cat. Feline Practice.<br />

1991 ; 19 : 5-13.<br />

[2] Molino & al. Clinical approach to lupus nephritis : recent advances. Eur J Intern<br />

Med. 2009 ; 20 : 447-453.<br />

[3] Ettinger & Feldman. Systemic Lupus Erythematosus. Textbook of Veterinary Internal<br />

Medicine 7th Ed. 2010 ; 783-788.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Polyuro-polydipsie chez une chienne acromégale non<br />

diabétique<br />

F. VILAPLANA GROSSO 1 , N. LACOSTE-GARANGER 1 ,<br />

F. MIR PRIETO 2 , D. LEPERLIER 3 , D. ROSENBERG 1<br />

1. Unité de médecine interne, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort - 94704<br />

MAISONS-ALFORT<br />

2. Centre d’étude en reproduction canine assistée, Ecole Nationale<br />

Vétérinaire d’Alfort - 94704 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort - 94704<br />

MAISONS-ALFORT<br />

L´acromégalie canine est une affection décrite depuis plus d’une trentaine d’année,<br />

observée généralement dans un contexte de sécrétion mammaire excessive d’hormone<br />

de croissance sous régulation progestéronique. Des formes spontanées, touchant<br />

préférentiellement des chiennes d’âge mûr et des formes iatrogéniques à la<br />

suite d’administrations de progestagènes ont été rapportées [1]. Son expression<br />

clinique est dominée par des signes attribuables à une stimulation de la prolifération<br />

de nombreux tissu par l’hormone de croissance : espacement interdentaire,<br />

hypertrophie pharyngo-laryngée associée à un ronfl ement, épaississement<br />

cutané... Lors de diabète sucré associé, des signes attribuables à cette seconde<br />

dysendocrinie parmi lesquels une polyuro-polydipsie (PU-PD) sont également observés.<br />

Une PU-PD, hors contexte de diabète sucré, est évoqué dans les ouvrages de<br />

références mais relativement rarement décrites lors d’acromégalie spontanée à<br />

l’aide de sources primaires.<br />

Une chienne Setter Gordon non stérilisée de 8,5 ans est présentée pour une récidive<br />

de PU-PD (3 récidives en 1 an et demi) dans un contexte post-œstral. Lors de<br />

cet épisode, diverses explorations, notamment un bilan biochimique complet comprenant<br />

un ionogramme et une exploration fonctionnelle hépatique approfondie,<br />

ainsi qu’une échographie abdominale et des radiographies du thorax n´ont pas<br />

permis d’identifi er son origine.<br />

L’examen clinique révèle des ronfl ements, une hyperkératose (babines inférieures,<br />

menton, vulve et périnée), une dépilation péri-oculaire et une hypertrophie gingivale<br />

modérée avec écartement des incisives.<br />

Le bilan anamnestique et clinique conduit à suspecter une acromégalie compliquée<br />

le cas échéant d’un diabète sucré. Une infection urinaire doit être encore exclue<br />

à ce stade.<br />

L´analyse d’urine révéle une isosténurie (1,008) sans anomalie lors de l’examen<br />

de la bandelette et du culot urinaire. Les urines sont stériles après 3 jours de<br />

culture. Des mesures de glycémie et de concentration sérique en fructosamine sont<br />

conformes aux valeurs usuelles. Une mesure de progestéronémie (12 ng/mL) est<br />

compatible avec le diœstrus. Une mesure de concentration sérique en Insulin-like<br />

• 84 •<br />

Growth Factor 1 (IGF-1) est supérieure aux valeurs usuelles 1298 ng/mL, (valeurs<br />

usuelles : 150-400 ng/mL) et apparaît compatible avec une acromégalie.<br />

La chienne est traitée dans un premier temps médicalement par aglépristone selon<br />

un schéma thérapeutique classique : injection sous cutanée de 10 mg/kg à J0,<br />

J1, J7... L’examen clinique de J0 est modifi é par la présence de plusieurs nodules<br />

mammaires de 0,5 à 3 cm. Une nouvelle analyse d’urine fait par ailleurs suspecter<br />

une infection urinaire. Une souche d’E. Coli sensible à la marbofl oxacine est cette<br />

fois identifi ée. Dès J3, l’uroculture étant encore en cours, la PU-PD a disparue. A<br />

J7, l’examen physico-chimique des urines est sans anomalie. La persistance de la<br />

bactériurie est cependant démontrée par une nouvelle culture et une antibiothérapie<br />

par marbofl oxacine est initiée à J9.<br />

Un suivi longitudinal de la concentration sérique en progestérone et IGF-1 conduit<br />

à un arrêt du traitement par aglépristone à J14, suivie de la stérilisation de l’animal<br />

et de l´exérèse de masses mammaires (analyse histologique concluant à de<br />

multiples adénomes complexes). La chienne est toujours asymptomatique trois mois<br />

plus tard.<br />

La PU-PD observée lors d’acromégalie est fréquemment explicable en première<br />

intention par l’existence d’un diabète sucré secondaire. Des exceptions existent<br />

comme ici. L’origine de la PU-PD est alors plus énigmatique. L’existence d’un diabète<br />

insipide partiel a été envisagé sur un cas sans pour autant qu’un mécanisme<br />

reliant acromégalie et diabète insipide puisse être disséqué [2]. Aucune recherche<br />

de bactériurie à E. Coli, n’avaient alors été réalisée dans le cadre de l’exploration<br />

étiologique du diabète insipide.<br />

La coexistence de deux causes potentielles de PU-PD chez la chienne présentée ici<br />

constitue une originalité. Dans notre cas, une prise en charge médicale graduelle<br />

de ses deux causes potentielles, avec disparition de la PU-PD avant prise en charge<br />

de l’infection, la persistance de la bactériurie étant objectivée, plaide pour une<br />

imputation de la PU-PD à l’acromégalie sans que cette observation puisse constituer<br />

la démonstration d’une relation à l’échelle d’un individu.<br />

L´utilisation d´aglépristone lors d’acromégalie iatrogénique a été rapportée relativement<br />

récemment, justifi ant le schéma thérapeutique suivi ici [3]. Il n’existe par<br />

contre à la connaissance des auteurs aucune description publiée de son utilisation<br />

sur acromégalie spontanée.<br />

Bibliographie<br />

1.Eigenmann JE, Venker-van Haagen AJ. Progestagen-induced and spontaneous<br />

canine acromegaly due to reversible growth hormone overproduction : clinical<br />

picture and pathogenesis. J Am Anim Hospit Assoc. 1981 17 : 813-822.<br />

2. Schwedes CS. Transient diabetes insipidus in 1 a dog with acromegaly. J Small<br />

Anim Pract. 1999 40 : 392-6.<br />

3. Bhatti SF, Duchateau L, Okkens AC, Van Ham LM, Mol JA, Kooistra HS. Treatment<br />

of growth hormone excess in dogs with the progesterone receptor antagonist<br />

aglepristone. Theriogenology 2006 66 : 797-803.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Posters<br />

Anémie non associée aux hémorragies aiguës :<br />

étude rétrospective de 456 chiens à l’ENVL (2005-2008)<br />

C. CHERVIER1 , L. CHABANNE1 , I. RODRIGUEZ-PINEIRO1 ,<br />

B. DEPUTTE2 , J. L. CADORÉ1 1. Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon, 1<br />

avenue Bourgelat - F-69280 MARCY-L’ETOILE<br />

2. ENVA, 7 avenue du Général-de-Gaulle - F-94704 MAISONS-ALFORT<br />

L’anémie, signe clinique et biologique fréquent en médecine vétérinaire, peut être<br />

associée à de nombreuses causes. En médecine humaine, l’anémie infl ammatoire<br />

chronique est la cause la plus fréquente d’anémie d’évolution chronique. L’importance<br />

relative des causes d’anémie est peu décrite chez les animaux de compagnie,<br />

et notamment chez le chien. L’anémie étant potentiellement mortelle, il est important<br />

d’en déterminer la cause le plus rapidement possible. Des indices cliniques<br />

et biologiques peuvent orienter le clinicien vers une affection en particulier. Le but<br />

de notre étude est de déterminer les causes d’anémie chez le chien et de déterminer<br />

si une affection causale doit être privilégiée selon la sévérité de l’anémie.<br />

Matériels et méthodes<br />

Entre 30/06/2005 et 30/06/2008, les chiens pour lesquels une anémie (hématocrite<br />

< 37%) a été identifi ée ont été inclus rétrospectivement dans l’étude. Selon<br />

la cause de l’anémie, chaque animal a été réparti dans l’un des groupes suivants :<br />

(1) anémie associée à l’insuffi sance rénale chronique, (2) anémie associée aux<br />

cancers, (3) anémie associée aux maladies infectieuses, (4) anémie immunolo-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

gique non infectieuse et non tumorale, (5) anémie infl ammatoire chronique, (6)<br />

anémie associée à une endocrinopathie, (7) anémie d’autre cause connue, (8)<br />

anémie d’origine inconnue, (9) hémorragies aiguës. Les chiens présentant une<br />

hémorragie aiguë (groupe 9) ont été exclus. Pour chaque animal, les données<br />

suivantes ont été répertoriées : hématocrite à l’admission (sévérité de l’anémie),<br />

présence d’un abattement associé, affection causale, nature de la tumeur et stade<br />

IRIS si indiqués.<br />

Résultats<br />

Sur 540 chiens présentant une anémie (Ht La majorité des chiens (73 %) présentant<br />

une anémie associée aux cancers ont été diagnostiqués avec une tumeur solide<br />

(versus hématopoïétique). Parmi les chiens présentant une tumeur hématopoïétique,<br />

77 % ont été diagnostiqués avec un lymphome, 17 % avec une leucémie.<br />

Discussion<br />

L’anémie infl ammatoire chronique et l’anémie associée aux cancers sont les principales<br />

causes d’anémie chez le chien. Il est donc important de rechercher un<br />

phénomène néoplasique chez le chien lors d’anémie d’évolution chronique. Des<br />

études ont montré que l’anémie était un facteur pronostique négatif sur la réponse<br />

au traitement et la durée de survie chez l’homme ou le chien atteint de cancer.<br />

La majorité des chiens présentant une anémie associée aux cancers avaient une<br />

tumeur solide dans notre étude, ce qui est en contradiction avec la littérature humaine.<br />

La prévalence des anémies immunologiques augmente avec la sévérité<br />

de l’anémie tandis que celle des anémies infl ammatoires chroniques diminue en<br />

parallèle. La sévérité de l’anémie constitue donc un indice biologique d’orientation<br />

diagnostique intéressant dans la recherche de l’origine d’une anémie.<br />

Bibliographie :<br />

Waner T, Harrus S, Anemia of infl ammatory disease ; In : Schalm’s Veterinary<br />

hematology ; Eds Feldman BF., Zinkl JG., and Jain NC ; Lippincott Williams and<br />

Wilkins, Baltimore, Philadelphia, PA, pp 205-209<br />

Caro JJ., Salas M. et al, Anemia as an independent prognostic factor for survival in<br />

patients with cancer : a systemic quantitative review ; Cancer, 2001, 91, 2214-21<br />

Miller AG., Morley PS. and al, Anemia is associated with decreased survival time<br />

in dogs with lymphoma ; J. Vet Intern. Med., 2009, 23, 116-22<br />

Ludwig H., Van Belle S., Barrett-Lee P. and al, The European Cancer Anaemia<br />

Survey (ECAS) : a large, multinational, prospective survey defi ning the prevalence,<br />

incidence and treatment of anaemia in cancer patients, Eur. J. Cancer, 2004, 40,<br />

2293-2306.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Thromboembolies pulmonaires secondaires à une amyloïdose<br />

rénale chez une Épagneul de 8 ans<br />

S. GIBERT 1,3 , A. FRELON 2 , J. SONET 2 , I. GOY-THOLLOT 1<br />

1. Unité de soins intensifs, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

2. Unité d’imagerie médicale, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

3. Unité de chirurgie, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

Historique<br />

Une chienne Epagneul français non stérilisée de 8 ans est référée pour abattement,<br />

polyuro-polydipsie, dyspnée et panhypoprotéinémie évoluant depuis une semaine.<br />

Les examens complémentaires réalisés par le vétérinaire référant révèlent une isosthénurie<br />

associée à une protéinurie.<br />

Examen clinique<br />

La chienne est abattue, déshydratée et en tachypnée. A l’auscultation les bruits<br />

cardiaques sont assourdis et une ligne de matité dans l’hémithorax gauche est<br />

mise en évidence. La panhypoprotéinémie, l’isosthénurie et la protéinurie marquée<br />

évoquent prioritairement l’hypothèse d’un syndrome néphrotique.<br />

Examens complémentaires<br />

Un bilan sanguin est effectué : l’urémie à 3,3 mmol/L [2-7] et la créatininémie à<br />

108 μmol/L [0-135] sont dans les V.U, une hypercholestérolémie à 12,9 mmol/L<br />

[3-8] est notée et la panhypoprotéinémie est confi rmée avec une hypoalbuminémie<br />

sévère à 12 g/L [22-35] et une globulinémie à 36 g/L [38-40] dans les valeurs<br />

basses. L’analyse des gaz sanguins révèle une acidémie avec un PH sanguin de<br />

7,26 [7,36-7,38] secondaire à une acidose métabolique. Le ionogramme est normal.<br />

L’électrophorèse des protéines sériques met en évidence un pic en a2 et<br />

ß. Une échographie abdominale montre un discret épanchement abdominal, une<br />

hyperéchogénicité et un épaississement bilatéral du cortex rénal.<br />

Les urines prélevées par cystocentèse sont eusthénuriques et la protéinurie marquée<br />

est confi rmée. L’examen du culot urinaire ne montre aucune anomalie. Le RPCU<br />

• 85 •<br />

est très fortement augmenté à 26. Ces examens complémentaires (RPCU très augmenté<br />

en l’absence d’anomalie au culot urinaire) soutiennent notre hypothèse d’un<br />

syndrome néphrotique secondaire à une amyloïdose ou à une glomérulonéphrite.<br />

Une aggravation de l’hypoalbuminémie est notée associée au développement d’un<br />

œdème sous-cutané diffus marqué.<br />

Traitement et évolution clinique<br />

La chienne est hospitalisée avec le traitement suivant : fl uidothérapie, oxygénothérapie,<br />

et administration d’héparine à bas poids moléculaire (Fraxiparine® 100UI/<br />

kg en SC BID) associée à un antiagrégant plaquettaire (Aspirine® 1mg/kg PO<br />

SID) compte tenu du risque de développement de thromboembolies. Afi n de tenter<br />

de limiter la protéinurie, un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine<br />

est ajouté (Prilenal®).<br />

Rapidement une dyspnée marquée apparaît. Le mauvais pronostic associé à l’aggravation<br />

clinique et biologique de la chienne motive une décision d’euthanasie.<br />

A l’examen nécropsique, de très nombreux thrombi sont observés dans les vaisseaux<br />

pulmonaires. L’aspect macroscopique des reins apparaît normal, mais à<br />

l’examen histologique une substance amyloïde en quantité importante est présente<br />

dans les glomérules confi rmant notre hypothèse d’amyloïdose rénale.<br />

Discussion<br />

Ce cas illustre l’importance du risque de thromboembolies pulmonaires (TEP) dans<br />

le contexte particulier du syndrome néphrotique. Les TEP représentent en effet les<br />

complications les plus graves et sont rencontrées dans 13 % des cas de glomérulopathies.<br />

Dans notre cas, l’apparition d’une détresse respiratoire aiguë sans lésion<br />

radiographique caractéristique fut un signe d’appel de l’existence de TEP. En pratique,<br />

le diagnostic de certitude de TEP est rarement établi. Les outils diagnostiques<br />

(la thromboélastographie : TEG, l’angiographie sous tomodensitométrie, la scintigraphie,<br />

le dosage des D-dimères et de l’activité de l’antithrombine) sont soit peu<br />

sensibles et spécifi ques soit peu disponibles en médecine vétérinaire. L’examen par<br />

résonnance magnétique est actuellement l’outil diagnostique le plus intéressant en<br />

médecine humaine mais reste encore peu envisageable chez le chien compte tenu<br />

de la disponibilité matérielle et de la nécessité anesthésique.<br />

Si le diagnostic est souvent diffi cile, le traitement des TEP ne fait lui non plus aucun<br />

consensus chez le chien et se calque sur les protocoles appliqués en médecine<br />

humaine. Dans les cas peu critiques les anti-coagulants et anti-aggrégants plaquettaires<br />

sont ajoutés au traitement de support (mise sous fl uidothérapie, oxygénothérapie,<br />

voire bronchodilatateurs et/ou vasodilatateurs). L’usage de thrombolytiques<br />

(tels que la streptokinase, l’anistreplase, l’urokinase, l’altéplase : rt-PA) est réservé<br />

aux cas les plus sévères et nécessite une surveillance hémodynamique extrêmement<br />

rigoureuse. Malgré la mise en place précoce d’un traitement de soutien et anticoagulant,<br />

la chienne s’est dégradée rapidement.<br />

Ce cas confi rme le mauvais pronostic des TEP et souligne la problématique du<br />

diagnostic précoce et de la prévention du risque thrombotique. Le développement<br />

en médecine vétérinaire d’outil diagnostic comme la TEG permettrait de diagnostiquer<br />

de manière plus systématique les états d’hypercoagulabilité dans des situations<br />

à risque comme le syndrome néphrotique.<br />

Bibliographie :<br />

1-Lunsford K.V. Thromboembolic therapies in dogs and cats : an evidence-based<br />

approach. Vet. Clin. Small Anim. Pract. 2007 ; 37 : 579-609<br />

2-Goggs R. Pulmonary thromboembolism. J. Vet. Emerg. Crit. Care. 2009 ; 19<br />

(1) : 30-52<br />

3-Mitchell C.W. The imaging diagnosis of pulmonary thromboembolism. Can. Vet.<br />

J. 2009 ; 50 : 199-201<br />

4-Stokol T. Plasma D-dimer for the diagnosis of thromboembolic disorders in dogs.<br />

Vet. Clin. Small Anim. 2003 ; 33 : 1419-35<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Cholécystite emphysémateuse chez un Berger allemand<br />

R. JOSSIER 1 , P. HAUDIQUET 1 , M. CHARBONNEAU 1 ,<br />

P. ROCHEREAU 1<br />

1. VetRef - 49070 BEAUCOUZÉ<br />

Présentation du cas<br />

Un Berger allemand mâle entier de 7 ans est référé pour vomissements, dysorexie,<br />

diarrhée et apathie depuis 5 jours. Un premier traitement symptomatique a permis<br />

une amélioration transitoire des symptômes.<br />

L’examen clinique révèle un abattement, un amaigrissement, une hyperthermie<br />

(39,4°C) et une discrète douleur abdominale crâniale. Le reste de l’examen clinique<br />

est normal.<br />

Le diagnostic clinique est un syndrome fébrile associé à une gastroentérite.<br />

Les hypothèses diagnostiques regroupent :


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

- des causes digestives (corps étranger digestif, gastroentérite infectieuse...),<br />

- des causes extra-digestives (pancréatite, insuffi sance organique, cholangiohépatite...).<br />

Le bilan biochimique révèle une augmentation des enzymes hépatiques (ALT : 187<br />

UI/L, PAL : 430 UI/L). Le ionogramme est normal, la numération de formule met en<br />

évidence une leucocytose.<br />

Les radiographies abdominales montrent une zone arrondie de densité aérique en<br />

regard de la zone de projection de la vésicule biliaire. Un pneumopéritoine est<br />

également noté, notamment à proximité de la vésicule biliaire.<br />

L’échographie abdominale confi rme la présence d’air dans la vésicule biliaire. Les<br />

images mettent également en évidence une péritonite, un épanchement abdominal,<br />

une pancréatite et une duodénite marquées. L’analyse du liquide d’épanchement<br />

révèle un exsudat septique.<br />

Un scanner abdominal est réalisé. Il confi rme les lésions de cholécystite emphysémateuse<br />

et de pneumopéritointe. Une hypothèse de rupture de la vésicule biliaire<br />

est donc posée. D’autre part, une coque tissulaire est visible en périphérie de cet<br />

organe.<br />

Une réanimation médicale puis une chirurgie abdominale sont effectuées, celle-ci<br />

confi rme la rupture de la vésicule biliaire. Une cholécystectomie et des rinçages<br />

abdominaux sont réalisés.<br />

L’état clinique de l’animal, l’évolution de sa pression artérielle, du ionogramme, de<br />

l’albuminémie, de la créatininémie et de la glycémie sont suivis en période postopératoire.<br />

Une antibiothérapie est instaurée (Métronidazole, Amoxicilline/ Acide<br />

clavulanique). L’analgésie post-opératoire combine meloxicam et fentanyl. Le chien<br />

est sorti d’hospitalisation au bout de 5 jours.<br />

La bactériologie réalisée sur la vésicule biliaire met en évidence une infection à<br />

Clostridium perfringens. L’histologie confi rme la cholécystite.<br />

Le contrôle à 15 jours ne montre pas d’anomalie.<br />

Discussion<br />

Les cholécystites emphysémateuses sont une variante rare des cholécystites chez<br />

le chien et sont caractérisées par la présence d’air dans la lumière ou la paroi de<br />

la vésicule. Les bactéries le plus souvent incriminées sont Clostridium perfringens<br />

et Escherichia coli.<br />

Les facteurs de risques ne sont pas déterminés chez le chien. Chez l’homme, les<br />

individus âgés et masculins sont plus souvent atteints. Les diabétiques sont également<br />

prédisposés, certainement secondairement à l’hyperglycémie prolongée, qui<br />

apporte un substrat au développement des bactéries anaérobies, et à une baisse<br />

de l’immunité. Sur les 11 cas décris de 1971 à 2000, seulement 2 chiens étaient<br />

diabétiques.<br />

La radiographie permet le plus souvent d’aboutir au diagnostic de cholécystite<br />

emphysémateuse, l’air présent apportant un contraste supplémentaire au niveau<br />

de l’abdomen crânial. L’échographie abdominale met également en évidence de<br />

l’air à ce niveau mais est surtout intéressante dans l’évaluation d’éventuelles péritonite<br />

et pancréatite associées. L’examen tomodensitométrique permet d’évaluer<br />

avec beaucoup de précision l’ensemble des structures atteintes du système biliaire.<br />

Le traitement de choix passe par une gestion de l’état de choc, une réanimation<br />

pré- et post-opératoire, une antibiothérapie adaptée et par une cholécystectomie.<br />

Bibliographie :<br />

Armstrong J. et al, 2000. Emphysematous cholecystitis in a Siberian Husky. Can.<br />

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Nelson R., Couton G., 2009. Hepatobiliary diseases in the Dog; in Small Animal<br />

Internal Medicine, 4th ed. Saint Louis: 541-566.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Apport des biomarqueurs lors de suspicion de fi brose<br />

pulmonaire idiopathique chez le chien<br />

E. KRAFFT 1 , H. HEIKILLÄ 2 , P. JESPERS 3 , K. MCENTEE 3 ,<br />

D. PEETERS 1 , M. RAJAMÄKI 2 , C. CLERCX 1<br />

1. Médecine interne des petits animaux, Faculté de médecine vétérinaire de<br />

Liège - 4000 LIÈGE, BELGIQUE<br />

2. Department of Equine and Small Animal Medicine, Faculty of Veterinary<br />

Medicine - 14 HELSINKI UNIVERSITY, FINLAND<br />

3. Laboratoire de physiologie, Faculté de médecine - 1070 BRUXELLES,<br />

BELGIQUE<br />

• 86 •<br />

La fi brose pulmonaire idiopathique (FPI) canine est une affection pulmonaire chronique,<br />

intéressant l’interstitium et majoritairement rencontrée chez les terriers et en<br />

particulier le West Highland white terrier (WHWT). Les signes cliniques sont peu<br />

spécifi ques : toux, dyspnée, intolérance à l’effort. Les râles crépitants souvent notés<br />

à l’auscultation respiratoire ne sont ni systématiques ni spécifi ques de cette affection.<br />

Le diagnostic repose donc sur l’exclusion des autres affections respiratoires<br />

par différents examens complémentaires (radiographies, bronchoscopie et analyse<br />

du liquide de lavage bronchoalvéolaire (lLBA), tomodensitométrie). Le principal<br />

diagnostic différentiel reste la bronchite chronique (BC) et le diagnostic défi nitif<br />

repose le plus souvent sur l’analyse histologique du tissu pulmonaire. L’identifi cation<br />

de biomarqueurs spécifi ques de la FPI canine, mesurables dans le sang ou le<br />

lLBA faciliterait la démarche diagnostique. Le but de cette étude était d’investiguer<br />

trois biomarqueurs potentiels : le pro-collagène amino-terminal de type trois (PIIINP,<br />

un précurseur du collagène de type III), l’endothéline-1 (ET1, un peptide pro-infl ammatoire<br />

et pro-fi brotique) et le transforming growth beta-1 (TGFB1, une puissante<br />

cytokine pro-fi brotique) chez des chiens atteints de FPI, des chiens contrôle sains<br />

et des chiens atteints de BC.<br />

Matériel et méthode<br />

Ont été inclus dans l’étude 15 chiens atteints de FPI (14 WHWT et un Scottish<br />

terrier, âge moyen 12 ans, intervalle 8-15), 13 WHWT sains (9 ans, 3-14), et<br />

19 chiens avec BC (diverses races, 7 ans, 3-11). Un bilan complet a été réalisé<br />

incluant des radiographies et une bronchoscopie mais également une tomodensitométrie<br />

et une analyse des gaz sanguins (WHWT sains et chiens avec suspicion de<br />

FPI). Le diagnostic de FPI a été confi rmé par histologie pour 10 chiens en post-mortem.<br />

Les dosages sur sérum et lLBA ont été effectués par radioimmunologie pour<br />

le PIIINP (Uniq PIIINP RIA, Orion Diagnostica) et par ELISA pour l’ET1. Le TGFB1<br />

a été mesuré uniquement dans le sérum par ELISA (Mouse/Rat/Porcine/Canine<br />

TGFß1 Quantikine ELISA kit, R&D Systems).<br />

Résultats<br />

Pour la concentration sérique en PIINP, aucune différence n’a été mise en évidence<br />

entre les chiens atteints de FPI (tous les résultats sont donnés sous la forme : médiane,<br />

intervalle interquartiles) (n = 12 ; 5,69 μg/L, 4.48-9.49 μg/L), les WHWT<br />

sains (n = 13 ; 8.06 μg/L, 6.59-9.03 μg/L) et les chiens atteints de bronchite<br />

chronique (n = 9 ; 6.53 μg/L, 4.00-9.47 μg/L). Par contre, la concentration en<br />

PIIINP dans le lLBA était signifi cativement plus élevée dans le groupe FPI (n = 12 ;<br />

0.39 μg/L, 0.06-0.62 μg/L), comparée aux WHWT sains (n = 10 ; 0.02 μg/L,<br />

0.02-0.09 μg/L), p<br />

La capacité des biomarqueurs sélectionnés (PIIINP dans le lLBA, ET1 dans le sérum)<br />

à discriminer une FPI d’une BC a ensuite été précisée par l’analyse des courbes<br />

ROC. L’aire sous la courbe ROC était de 0.833 pour le PIIINP et 0.858 pour l’ET1.<br />

La valeur seuil optimale était de 0.097 μg/L pour la concentration en PIIINP dans<br />

le lLBA (sensibilité 75 %, spécifi cité 95 %) et de 1.825 pg/mL pour la concentration<br />

sérique en ET1 (sensibilité 100 % et spécifi cité 80 %).<br />

Discussion et conclusion<br />

Les résultats de cette étude montrent que, contrairement à la BC, la FPI s’accompagne<br />

d’une élévation de la concentration en PIIINP dans le lLBA et de la concentration<br />

en ET1 dans le sérum et le lLBA. Le PIIINP et l’ET1 semblent donc pouvoir<br />

être utilisés comme biomarqueurs afi n de différencier la FPI d’une BC, et ce avec<br />

de bonnes performances. La mise en évidence d’une concentration plus élevée<br />

en TGFB1 chez les WHWT indépendamment de leur statut, atteint ou indemne<br />

de FPI, exclut son utilisation comme biomarqueur mais constitue une bonne pise<br />

de recherche pour expliquer la très nette prédisposition raciale observée dans la<br />

FPI canine.<br />

Bibliographie :<br />

Heikkilä H, Lappalainen A, Day M, et al. Clinical, Bronchoscopical, and Histopathological<br />

Findings, Diagnostic Imaging and Arterial Oxygenation in West Highland<br />

White Terriers with Idiopathic Pulmonary Fibrosis. J Vet Intern Med in press.<br />

Prasse A, Muller-Quernheim J. Non-invasive biomarkers in pulmonary fi brosis. Respirology<br />

2009 ; 14 : 788-795.<br />

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bronchoalveolar lavage of N-terminal type III procollagen peptides in idiopathic<br />

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Swigris JJ, Brown KK. The role of endothelin-1 in the pathogenesis of idiopathic<br />

pulmonary fi brosis. BioDrugs 2010 ; 24 : 49-54.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

<strong>Programme</strong> général<br />

MYCOLOGIE<br />

Biologie comparée d’Aspergillus chez le cheval et le chien.<br />

Les mycoses des poches gutturales chez le cheval<br />

J-L CADORÉ<br />

DV, Médecine interne, Dip. ECVIM-CA, Université de Lyon Campus<br />

Vétérinaire, Département hippique Marcy l’Étoile, 1 avenue Bourgelat,<br />

F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Résumé : Une revue de la littérature dédiée aux affections mycosiques des poches<br />

gutturales permet d’apporter des réponses aux questions concernant la présentation<br />

clinique mais aussi la prise en charge diagnostique, thérapeutique et pronostique<br />

de ces affections.<br />

Mots-clés : poche gutturale, mycose, antiparasitaires, embolisation artérielle, ligature<br />

carotidienne<br />

Si depuis la description princeps d’une mycose des poches gutturales par des<br />

auteurs italiens dès 1867 [dans 29], isolant le pathogène responsable baptisé<br />

Gutturomyces equi, d’assez nombreuses publications ont été consacrées à cette<br />

affection dès le début du siècle dernier (on parlait alors de gutturomycose) [29], il<br />

est légitime aujourd’hui de tenter de faire le point sur certaines questions que cette<br />

entité pathologique soulève de façon récurrente. Elles concernent la prévalence,<br />

l’étiologie et la pathogénie, la présentation clinique, la prise en charge thérapeutique,<br />

l’évaluation de son pronostic, les éventuelles mesures prophylactiques.<br />

Pour ce faire, l’interrogation de la base de données de VIN® avec comme mots<br />

clés « guttural pouch mycosis » fournit 59 références dans des journaux à comité<br />

de lecture. Pour cette présente analyse, les observations cliniques (n < 4), assez<br />

nombreuses, n’ont pas été retenues au profi t d’étude de séries (même si certaines<br />

sont numériquement très faibles). Les mycoses des cavités nasales et sinusales sont<br />

également décrites dans la littérature mais leur incidence semble beaucoup plus<br />

faible, les broncho-pneumonies mycosiques étant apparemment plus rares encore.<br />

Prévalence et épidémiologie<br />

Très peu d’études sont disponibles.<br />

On ne peut pas affi rmer qu’elles sont plus fréquentes du fait des moyens diagnostiques<br />

et des circonstances maintenant mieux connues de suspicion.<br />

Dans une étude de 21 cas [13], il ne semble pas qu’il y ait de prédisposition<br />

particulière par rapport à l’âge, la race et le sexe. Des facteurs extrinsèques étudiés<br />

(logement, litière, autres animaux, déplacements, alimentation, antécédents<br />

pathologiques, traitements antérieurs, activité, région d’habitation, date d’apparition<br />

des premiers symptômes), seule la saisonnalité (entre mai et septembre) a été<br />

soulignée. Ces résultats étaient globalement en accord avec la majorité de ce que<br />

Cook avait rapporté [5].<br />

Etiologie et pathogénie<br />

Ce chapitre pourrait être le plus connu et pourtant peu d’articles lui sont spécifi quement<br />

dédiés, posant d’ailleurs plus de questions qu’ils n’apportent des réponses<br />

[22].<br />

Trois espèces du genre Aspergillus sont généralement retrouvées : fumigatus, fl avus<br />

et nidulans [dans 12]. Ce pathogène tellurique colonise des zones humides, d’accumulation<br />

de poussières et des débris organiques et devient pathogène lors de<br />

mise en suspension. Le pouvoir pathogène repose sur des propriétés toxinogènes<br />

(les toxines sont en particulier neurotoxiques), et des propriétés d’échappement à<br />

la reconnaissance par les macrophages ; il repose aussi sur une action mécanique,<br />

irritative et nécrosante aboutissant à la constitution de lésions exsudatives formant<br />

des plaques de couleur variable en fonction de l’oxygénation. Il n’existe aucune<br />

démonstration de l’effet de facteurs favorisant le développement de ces plaques<br />

aspergillaires même s’ils sont nombreux à être invoqués (température, humidité,<br />

lésions initiales des tissus mous en regard des bulles tympanique non loin de l’articulation<br />

temporo-hyoïdienne, développement le long d’un anévrisme…) [6]. On<br />

peut d’ailleurs souligner certaines analogies avec l’infestation mycosique des sacs<br />

aériens des volailles.<br />

Toutefois on peut souligner la fréquence relativement faible de rapports d’isolement<br />

mycologique des cas rapportés dans la littérature.<br />

Par ailleurs dans une étude, d’autres champignons ont été rapportés (Mucor, Penicillium,<br />

mais aussi Aspergillus versicolor et niger) [25].<br />

Présentations cliniques<br />

Elles ont fait l’objet de magnifi ques observations dès les premières publications<br />

• 87 •<br />

mais c’est à Cook [4, 5] que revient l’exhaustivité de la description de toutes les<br />

situations possibles qui, si elles sont infi nies, sont quand même largement dominées<br />

par deux formes qui peuvent être associées avec prédominance de l’une sur<br />

l’autre : la forme hémorragique et la forme dysphagique.<br />

La traduction clinique de lésions débutantes demeure inconnue et énigmatique.<br />

Il doit être aujourd’hui admis que l’endoscopie des poches gutturales doit donc être<br />

systématiquement effectuée dans de très nombreuses situations pathologiques et<br />

pas uniquement lors de saignements extériorisés par les cavités nasales.<br />

Enfi n, une seule étude précise [7] la fréquence relative (34 p100) de ces mycoses<br />

dans l’étiologie de l’épistaxis mais il s’agit d’une étude rétrospective.<br />

Établissement du diagnostic<br />

Il n’existe pas de consensus sur l’établissement du diagnostic. Cela peut s’expliquer<br />

par les conditions dans lesquelles le praticien est sollicité. Il n’en demeure<br />

pas moins que la seule visualisation d’un hématome dans une poche n’équivaut<br />

pas à un diagnostic défi nitif de mycose, non plus d’ailleurs que la visualisation<br />

de plaques pseudo diphtériques même si elles sont fortement évocatrices. L’idéal<br />

devrait être une observation directe et une mise en culture, voire un examen histologique<br />

sur des prélèvements qui peuvent être réalisés au moment de la première<br />

endoscopie si cela est possible, sinon après le premier acte thérapeutique envisagé<br />

(après que l’hématome ou une partie du magma mycosique ait été éliminé<br />

ou résorbé). Des études préliminaires sérologiques donnent quelques espoirs de<br />

complément d’approche diagnostique des aspergilloses chez le cheval [15, 16].<br />

Prise en charge thérapeutique<br />

Historiquement de nombreuses approches chirurgicales ont été rapportées avec<br />

comme justifi cation première la prévention d’hémorragies importantes susceptibles<br />

de mettre en jeu le pronostic vital. Ce sont d’abord des descriptions de ligature<br />

de la carotide commune, puis de la carotide interne et de l’occipitale, de la mise<br />

en place de sonde à ballonnet, de ballonnets détachables, et enfi n de spirales ou<br />

d’autres systèmes obturateurs qui ont fait l’objet de travaux [1, 2, 9, 11, 26, 27,<br />

28].<br />

En comparant les résultats obtenus dans une série de 17 cas [3], de 13 cas [1],<br />

de 4 cas [10], de 6 cas [18], une autre de 6 cas [30], de 4 cas [24] et enfi n de<br />

31 cas [23] à ceux exposés par Cook, il est possible de se faire une opinion sur<br />

les résultats obtenus.<br />

Même si une seule publication a été retenue concernant le seul traitement médical<br />

[8], il faut observer que souvent, après le traitement chirurgical proposé, un traitement<br />

médical a pu être instauré en postopératoire mais pas de façon systématique<br />

ni identique en fonction des séries et même au sein des séries étudiées.<br />

Il apparaît clairement que l’exclusion de l’irrigation artérielle en regard d’une<br />

lésion mycosique suffi t à elle seule pour entraîner son involution [30], dans des<br />

délais cependant variables mais non réellement précisés (de 2 à 5 semaines à<br />

plusieurs mois). Toutefois, et de façon parfois surprenante et parfois diffi cilement<br />

explicable, des récidives de saignements peuvent survenir. L’oblitération de l’artère<br />

maxillaire a été rapidement préconisée mais il faut être conscient qu’il n’est pas impossible<br />

(cause et/ou conséquence) que des anomalies de la ramifi cation artérielle<br />

et la présence de lésions artérielles préexistantes (anévrismes) puissent constituer<br />

des pièges, s’ajoutant à la circulation de retour du cercle de Willis. D’autres complications<br />

sont également bien décrites [22] parmi lesquelles une névrite optique<br />

ischémique responsable d’une cécité irréversible [17].<br />

Évaluation pronostique<br />

Elle peut s’appuyer sur les séries précédemment citées mais aussi sur toutes les<br />

observations publiées (nombre de cas < 4) ou non en pleine connaissance de leur<br />

pertinence.<br />

Elle est également bien documentée dans la série princeps de 32 cas de Cook [5].<br />

Il ressort à l’évidence que le pronostic des formes dysphagiques avancées est<br />

beaucoup plus réservé que pour les formes hémorragiques, et qu’il n’est pas systématiquement<br />

moins bon quand les lésions sont étendues, non plus d’ailleurs quand<br />

il y a atteinte des deux poches [23].<br />

Propositions prophylactiques<br />

Aucune donnée spécifi que n’existe dans la littérature. On peut toutefois signaler<br />

deux articles [19, 20] en langue japonaise (seuls les résumés en anglais ont<br />

été consultés) attirant l’attention sur la pathogénicité d’Aspergillus nidulans et sa<br />

présence dans l’environnement de chevaux dans 33 élevages. Cette observation<br />

devrait relancer l’intérêt à porter aux conditions étho-mésologiques et à une recherche<br />

plus systématique de ces pathogènes dans l’environnement des chevaux.<br />

Ainsi, comme cela est souligné dans le seul article dédié à la médecine factuelle<br />

en pathologie respiratoire [30], les mycoses des poches gutturales sont reconnues<br />

pour être graves. Il n’existe aucune étude comparant les différents traitements entre


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

eux. Le fait que l’issue naturelle soit le plus souvent fatale, toute observation clinique<br />

avec rémission des symptômes et des lésions (pour autant que le diagnostic<br />

ait été établi dans les règles) a une certaine pertinence, quel que soit le traitement<br />

entrepris. L’analyse des séries publiées révèle qu’il ne s’agit que d’études rétrospectives<br />

dans lesquelles le choix du traitement n’est pas fait au hasard. Dans ces<br />

conditions il n’est pas possible aujourd’hui d’affi rmer scientifi quement qu’un traitement<br />

est meilleur qu’un autre.<br />

Toutefois pour cette affection particulière, notamment dans sa forme responsable<br />

d’épistaxis, le débat doit plutôt être placé dans le registre de l’obligation de<br />

moyens et de l’éthique professionnelle : le praticien ne doit pas contribuer à une<br />

perte de chance de survie du cheval pouvant mourir à tout moment d’une hémorragie<br />

cataclysmique due à une rupture de la carotide interne notamment.<br />

Alors peut-être que chacun d’entre nous pourrait tout simplement, pour se forger<br />

une opinion, se transformer un instant et imaginer être propriétaire d’un cheval<br />

présentant une épistaxis due à une mycose d’une poche gutturale, et se demander<br />

s’il est prêt à prendre le risque de perdre son animal par hémorragie en ne faisant<br />

pas pratiquer le geste prophylactique, même si celui choisi ne peut garantir un<br />

succès de 100 %, tout en optant pour un seul traitement médical général ou local<br />

en fonction du contexte médico-économique (avec pour celui-ci des risques non<br />

négligeables, quelle que soit la technique utilisée) en sachant que dans leur majorité<br />

les lésions mycosiques régressent après l’interruption artérielle.<br />

Bibliographie<br />

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29- Ries JN, 1903. Gutturomycose chez le cheval. Rec Méd Vét, 7 : 225-9.<br />

30- Speirs VC, Harrison IW, van Veenaendaal JC, Baumgartner T, Josseck HH,<br />

Reutter H, 1995. Equine Vet J, 27 : 151-2.<br />

31- Williamson KK, Davis MS., 2007. Evidence-based respiratory medicine in<br />

horses. Vet Clin Equine, 23 : 215-27.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Collaboration avec Pfi zer et Merial pour des synthèses bibliographiques.<br />

L’aspergillose canine : actualités diagnostiques &<br />

thérapeutiques<br />

R. LAVOUÉ<br />

Médecine interne, MSc Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse<br />

ENVT Département des Sciences Cliniques des Animaux de Compagnie<br />

23 chemin des Capelles – BP 87614 – F-31076 TOULOUSE Cedex 3<br />

L’espèce canine développe essentiellement deux formes d’aspergillose : une<br />

forme localisée, non invasive, habituellement nasale et une forme disséminée dont<br />

l’évolution est généralement mortelle. Cette dernière atteint préférentiellement les<br />

chiens de race Berger Allemand et ne sera pas développée du fait de sa rareté.<br />

L’aspergillose nasale, ou plus précisément sino-nasale, est la deuxième cause la<br />

plus fréquente de jetage nasal chez le chien. Cette affection est principalement<br />

causée par Aspergillus fumigatus, bien que d’autres espèces d’Aspergillus soient<br />

occasionnellement impliquées. Alors que la visualisation directe par rhinoscopie<br />

des placards fongiques reste la méthode de référence pour confi rmer l’existence<br />

d’une aspergillose sino-nasale, elle n’est pas toujours accessible aux praticiens.<br />

La combinaison de différentes méthodes plus abordables peut alors être utile afi n<br />

d’établir un diagnostic. Différentes modalités de traitement sont envisageables. Le<br />

choix d’une thérapie doit se faire de façon raisonnée, en fonction de la gravité de<br />

l’atteinte, de la disponibilité du matériel, des compétences requises et des possibilités<br />

fi nancières des propriétaires.<br />

A. fumigatus est un champignon saprophyte ubiquitaire. La vaste majorité des<br />

chiens atteints d’aspergillose sino-nasale (ASN) ne sont pas immunodéprimés. Ils<br />

présentent une atteinte restreinte aux cavités nasales ou aux sinus, généralement<br />

unilatérale. Le fait que seuls certains chiens développent une ASN n’est pas encore<br />

clairement compris. Aucune prédilection raciale n’a été établie, cependant les<br />

chiens mésaticéphales ou dolichocéphales sont principalement touchés. Les chiens<br />

atteints ont en général entre 1 et 7 ans et les mâles sembleraient prédisposés.<br />

Les signes cliniques consistent en un jetage profus, muqueux à mucopurulent, fréquemment<br />

assorti d’une épistaxis, une douleur à la manipulation du chanfrein,<br />

des éternuements et une dépigmentation/hyperkératose de la truffe à l’orée de la<br />

narine atteinte. Dans les cas chroniques et/ou graves, le jetage peut devenir bilatéral<br />

et une baisse de l’état général peut occasionnellement être constatée. Rarement<br />

des troubles nerveux peuvent apparaître, consécutivement à la destruction de la<br />

lame criblée de l’ethmoïde et un envahissement cérébral.<br />

Bien que l’anamnèse et les signes cliniques soient fortement évocateurs d’ASN,<br />

ils sont peu spécifi ques et les autres affections nasales telles les tumeurs, la rhinite<br />

lympho-plasmocytaire, la présence d’un corps étranger ou de fi stules oronasales<br />

doivent être écartées. La recherche d’anticorps anti-aspergillus, la recherche d’antigènes<br />

aspergillaires, la cytologie, la mise en culture fongique, l’histologie et les<br />

examens d’imagerie médicale (rhinoscopie, scanner, IRM) sont les examens dis-


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ponibles afi n d’établir un diagnostic d’ASN. Malheureusement, aucune de ces<br />

méthodes ne permet de confi rmer la suspicion dans 100 % des cas, du fait d’un<br />

manque de spécifi cité (un résultat positif ne confi rme pas forcément le diagnostic)<br />

ou de sensibilité (un résultat négatif n’exclut pas avec certitude une ASN). Certains<br />

auteurs ont proposé que le diagnostic ne soit affi rmé que lorsqu’au moins 3, ou<br />

voire idéalement 4 de ces critères sont réunis. Ces critères sont 1) des images<br />

radiographiques, tomodensitométriques ou d’IRM compatibles, 2) l’observation de<br />

placards fongiques en rhinoscopie, 3) l’identifi cation d’Aspergillus en cytologie,<br />

histologie ou lors de mise en culture fongique et enfi n 4) une sérologie positive.<br />

Plusieurs tests sérologiques sont disponibles. Il est cependant important de<br />

connaître les techniques utilisées pour détecter les anticorps, car toutes n’ont pas la<br />

même valeur diagnostique. La sérologie obtenue par immunodiffusion double sur<br />

gel d’agarose (AGDD) montre une meilleure valeur diagnostique par rapport au<br />

dosage d’immunoglobuline G par méthode immuno-enzymatique ELISA. La spécifi<br />

cité de l’AGDD est de 98 à 100 % et sa sensibilité respective de 67 à 76,5 %.<br />

Ainsi, l’obtention d’un résultat positif par AGDD permet avec un haut degré de<br />

certitude de confi rmer une ASN, tandis qu’un résultat négatif ne peut l’exclure.<br />

La détection d’antigènes de parois aspergillaires (test ELISA commercialisé sous le<br />

nom de PlateliaTM Aspergillus EIA) ne donne pas, de résultats suffi samment fi ables<br />

chez le chien pour être utilisée en clinique.<br />

L’imagerie médicale reste un moyen fi able de diagnostic, notamment l’endoscopie<br />

et la tomodensitométrie des cavités nasales. Il est cependant important de noter<br />

que les examens radiographiques, tomodensitométriques ou d’IRM doivent précéder<br />

la réalisation d’une rhinoscopie, car l’interprétation peut être affectée par des<br />

lésions iatrogènes secondaires à l’endoscopie. Cette dernière est en revanche la<br />

seule méthode permettant non seulement la visualisation des placards, mais aussi<br />

le prélèvement d’échantillons de tissus nécessaires à une mise en culture et représentatifs<br />

pour une interprétation cytologique et/ou histologique. La rhinoscopie<br />

peut malheureusement être insuffi sante à faire le diagnostic. En effet lors d’atteinte<br />

précoce et sinusale, la lyse des volutes ethmoïdales est parfois insuffi sante pour<br />

permettre une bonne visualisation de la cavité et du sinus.<br />

Les analyses réalisées directement sur des prélèvements nasaux (culture, cytologie<br />

et histologie) ont une sensibilité et une spécifi cité qui varient grandement en fonction<br />

du type de tissu soumis à l’examen. En effet ces trois techniques n’ont montré<br />

une réelle utilité diagnostique que lorsque l’échantillonnage est réalisé au moyen<br />

d’une méthode invasive, nécessitant la plupart du temps l’utilisation de l’endoscopie.<br />

Des cultures positives peuvent ainsi être obtenues chez de nombreux chiens<br />

indemnes, notamment lorsque le prélèvement est réalisé par écouvillonnage. La<br />

cytologie et l’histologie sont plus spécifi ques, mais sont fréquemment négatives<br />

lorsque les prélèvements n’intéressent pas directement du tissu fongique.<br />

La mise en place d’un traitement effi cace peut s’avérer diffi cile en cas d’ASN. Différentes<br />

possibilités existent, avec un succès variable. Les traitements envisageables<br />

sont les antimycosiques, soit par voie systémique soit en traitement local, et des<br />

techniques plus invasives faisant appel à la chirurgie. Les traitements par voie orale<br />

seule sont modérément effi caces (50 à 70 % de guérison après 8 à 10 semaines<br />

de traitement), nécessitent pour la plupart de longues durées d’administration et<br />

sont associés à des effets secondaires, notamment à cause de leur hépatotoxicité.<br />

Les traitements locaux sont associés à un taux de guérison plus élevé et à peu<br />

d’effets secondaires à long terme. Il est recommandé de vérifi er au préalable de<br />

l’intégrité de la lame criblée. L’énilconazole et le clotrimazole en solution de 1 à<br />

2 % peuvent être utilisés. La technique dite de balnéation est associée à un taux de<br />

guérison de 80 à 92 % selon le mode d’instillation utilisée. La technique la moins<br />

invasive et associée à un meilleur succès est celle où l’instillation de la solution<br />

antifongique se fait au moyen de cathéters directement placés dans le sinus de<br />

la cavité atteinte, sous contrôle endoscopique. Cette technique, bien que très effi -<br />

cace, demande une technicité importante et se révèle très chronophage. Une étude<br />

a démontré par ailleurs que l’effi cacité de ces traitements dits de balnéation était<br />

plus grande lorsqu’un débridement et un nettoyage extensif des cavités nasales<br />

étaient réalisés avant l’instillation de la solution. Il faut cependant être conscient<br />

que si près de 90 % de chiens sont considérés comme guéris après 1 ou 2 balnéations,<br />

il est idéalement nécessaire de prévoir des rhinoscopies de contrôle afi n de<br />

s’assurer de la bonne évolution du patient. Par ailleurs, certains animaux restent<br />

réfractaires à la balnéation et auront besoin d’un débridement invasif par rhinotomie.<br />

Dans ce contexte il est conseillé de procéder à l’exérèse du volet osseux<br />

recouvrant la cavité nasale afi n de limiter le risque de persistance de l’ASN dans<br />

les zones cicatricielles.<br />

En conclusion, la présence d’une ASN sera le plus souvent confi rmée par visualisation<br />

endoscopique des placards fongiques et/ou des lésions caractéristiques en tomodensitométrie.<br />

Les traitements locaux par balnéation sont actuellement associés<br />

aux meilleurs taux de réussite, comparativement à leurs potentielles complications.<br />

Plusieurs traitements sont cependant souvent nécessaires et un nettoyage préalable<br />

des colonies aspergillaires est un élément clé de la démarche thérapeutique.<br />

• 89 •<br />

Bibliographie<br />

• Peeters D, Clercx C. Update on canine sinonasal aspergillosis. Vet Clin North<br />

Am Small Anim Pract 2007 ; 37 : 901-916, vi.<br />

• Billen F, Peeters D, Peters IR, et al. Comparison of the value of measurement<br />

of serum galactomannan and Aspergillus-specifi c antibodies in the diagnosis of<br />

canine sino-nasal aspergillosis. Vet Microbiol 2009 ; 133 : 358-365.<br />

• Pomrantz JS, Johnson LR, Nelson RW, et al. Comparison of serologic evaluation<br />

via agar gel immunodiffusion and fungal culture of tissue for diagnosis of nasal<br />

aspergillosis in dogs. J Am Vet Med Assoc 2007 ; 230 : 1319-1323.<br />

• Pomrantz JS, Johnson LR. Repeated rhinoscopic and serologic assessment of the<br />

effectiveness of intranasally administered clotrimazole for the treatment of nasal<br />

aspergillosis in dogs. J Am Vet Med Assoc 2010 ; 236 : 757-762.<br />

• Schuller S, Clercx C. Long-term outcomes in dogs with sinonasal aspergillosis<br />

treated with intranasal infusions of enilconazole. J Am Anim Hosp Assoc 2007 ;<br />

43 : 33-38.<br />

• Billen F, Guieu LV, Bernaerts F, et al. Effi cacy of intrasinusal administration of<br />

bifonazole cream alone or in combination with enilconazole irrigation in canine<br />

sino-nasal aspergillosis : 17 cases<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

Hernies discales cervicales<br />

NEUROLOGIE<br />

C. CAROZZO, E. VIGUIER<br />

PhD, Dip. ECVS, Maître de Conférences, U.P chirurgie et anesthésiologie,<br />

Vet Agro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon,<br />

1 Avenue Bourgelat – F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Introduction<br />

Les hernies discales cervicales sont fréquentes chez le chien : elles représentent<br />

15 % des hernies du chien. Toutes les races peuvent être affectées même si cette<br />

affection est particulièrement courante chez les chiens de petit gabarit (Teckels,<br />

Beagles, Caniches, Bouledogues français, Shih-Tzus etc.…), en particulier chondrodystrophiques<br />

(jusqu’à 80 % des cas selon la littérature). Chez les chiens de<br />

grande race, les hernies discales cervicales sont souvent une composante du syndrome<br />

d’instabilité cervicale caudale de Wobbler. La majorité des hernies discales<br />

cervicales extrusives surviennent chez des animaux d’environ 6 ans d’âge moyen<br />

(entre 2 et 8 ans pour 70 % des cas). Les hernies discales protrusives surviennent<br />

généralement plus tardivement sur des chiens âgés de 8 à 10 ans. Le site de hernie<br />

le plus fréquent est l’espace C2-C3. 90 % des hernies cervicales sont observées sur<br />

les trois premiers disques et leur fréquence diminue en direction caudale (sauf pour<br />

les chiens de grande race dans les syndromes de Wobbler).<br />

Manifestations cliniques<br />

Le signe prédominant des hernies discales cervicales est une douleur cervicale<br />

intense, qui peut être chronique ou aiguë, intermittente ou permanente. L’animal<br />

présente une raideur de l’encolure, porte la tête légèrement fl échie et se plaint lors<br />

de mouvement. L’origine de la douleur est discogénique, radiculaire et méningée.<br />

Des défi cits nerveux peuvent survenir et affecter un seul membre antérieur ou provoquer<br />

une hémiparésie, une tétraparésie ou une tétraplégie bien que cette dernière<br />

soit rarement observée car elle s’accompagne d’une hypoventilation et donc<br />

potentiellement d’un décès de l’animal. Les lésions douloureuses sont principalement<br />

rencontrées avec des localisations de hernie en C2-C3 et C3-C4 alors que les<br />

troubles nerveux sont plus fréquents entre C4-C5 et C6-C7.<br />

Traitement médical<br />

Il comprend une mise au repos strict et un traitement anti-infl ammatoire. Il est mis<br />

en place en première intention sur les animaux présentant une douleur vive et peut<br />

être tenté sur tous les animaux ne présentant pas un défi cit nerveux important.<br />

Les anti-infl ammatoires utilisés sont soit des AIS soit des AINS. Une étude semble<br />

montrer que les AINS étaient supérieurs aux AIS ; cependant, les résultats statistiques<br />

de cette étude sont sujets à caution et les conclusions cliniques de l’article<br />

également.<br />

Les opioïdes sont également utilisables et, dans certaines situations, des benzodiazépines<br />

peuvent être prescrites à des fi ns myorelaxantes.<br />

Le repos strict doit être poursuivi, pour les chiens sur lesquels le traitement médical<br />

permet une amélioration, sur environ 6 semaines après la disparition des signes


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

cliniques afi n de permettre une cicatrisation du disque et une rétraction du tissu<br />

cicatriciel.<br />

La persistance des signes douloureux au bout de 2 semaines de traitement ou<br />

l’aggravation des signes nerveux doivent conduire à envisager un traitement<br />

chirurgical.<br />

Un taux de récidive d’environ 30 % dans les 3 ans est rapporté après traitement<br />

médical.<br />

Traitements chirurgicaux<br />

Ils sont recommandés pour les chiens présentant un défi cit nerveux ou ne répondant<br />

pas au traitement médical, ainsi que pour les cas de récidive, de douleur<br />

chronique et d’aggravation des troubles nerveux.<br />

Les décompressions ventrales sont les techniques les plus utilisées. En région cervicale<br />

caudale, elles sont parfois associées à des techniques de distraction ou de<br />

fusion. Les abords dorsaux et latéraux sont utilisés lors de hernie fortement latéralisée,<br />

voire foraminale.<br />

Fenestration discale<br />

Son intérêt à titre prophylactique sur des espaces « sains » est fortement discuté.<br />

Cette technique est souvent utilisée en complément sur un ou des espaces adjacents<br />

à un site de décompression ventrale sur hernie. Elle peut également être utilisée sur<br />

un disque dégénéré suspect d’être à l’origine d’une douleur simple, sans extrusion<br />

ou protrusion dans le canal vertébral.<br />

Décompression par abord ventral<br />

En région cervicale, malgré le risque d’hémorragie sinusale plus important, la<br />

corpectomie ventrale est le traitement de choix des hernies discales ventrales à la<br />

moelle épinière. Elle consiste en un forage osseux des épiphyses des vertèbres adjacentes<br />

entourant le disque intervertébral lésé. Elle permet un accès ventral limité<br />

du canal vertébral, suffi sant pour le retrait de la partie dorsale de l’anneau fi breux,<br />

du ligament longitudinal dorsal et du matériel hernié dans le canal. La taille du<br />

forage est conditionnée, dans l’axe longitudinal, par l’étendue de la compression<br />

médullaire (et donc par les résultats des examens d’imagerie) ; la largeur du forage<br />

ne doit pas excéder 1/3 à la moitié de la largeur du corps vertébral pour ne pas<br />

engendrer d’instabilité (l’amplitude de mouvement intervertébral augmente de 66<br />

% après une corpectomie ventrale correctement réalisée).<br />

Décompression par abord dorsal<br />

La laminectomie et l’hémilaminectomie correspondent à une décompression osseuse<br />

de la moelle et peuvent permettre le retrait du matériel discal hernié en<br />

position latérale à la moelle épinière.<br />

Décompression par abord latéral<br />

Les indications d’un abord latéral sont limitées. Les abords latéraux ont été développés<br />

essentiellement dans un but d’exploration du plexus brachial dans un cadre<br />

expérimental (réimplantation des avulsions plexuelles) ou clinique (exploration des<br />

tumeurs nerveuses). Ils peuvent également être utilisés pour traiter des hernies discales<br />

essentiellement foraminales.<br />

Stabilisation<br />

Des instabilités, voire des subluxations, sont possibles jusqu’à 3 mois postopératoires<br />

après une décompression, notamment par voie ventrale. Elles peuvent être<br />

prévenues ou traitées par une stabilisation de l’espace intervertébral incriminé. La<br />

stabilisation est rarement indiquée sur les lésions discales proximales ; en revanche<br />

elle est fortement recommandée pour les espaces distaux pour lesquels la dimension<br />

du forage osseux de la corpectomie ventrale dépasse les 50 % de la largeur<br />

d’un corps vertébral. Plusieurs méthodes de distraction-stabilisation sont possibles.<br />

Elles visent le plus souvent à provoquer une fusion vertébrale, une greffe autologue<br />

ou un biomatériau osseux est alors associée à la fi xation vertébrale.<br />

Soins postopératoires<br />

Ils correspondent aux traitements décrits précédemment pour la prise en charge<br />

médicale des hernies discales. Le port d’un harnais est préféré à celui d’un collier.<br />

Une minerve protège lors des mouvements anormaux après stabilisation vertébrale<br />

cervicale. Pour les animaux non ambulatoires, la prévention des escarres et des<br />

complications urinaires est indispensable. Une physiothérapie peut être instaurée<br />

dès la rémission de la douleur cervicale.<br />

Complications peropératoires et postopératoires<br />

Complications peropératoires<br />

Des complications sont rapportées lors de l’abord chirurgical sur les voies ventrales<br />

(lésion du nerf laryngé récurrent, de l’œsophage, effraction du médiastin<br />

crânial,…) ou lors de la décompression (lésion de la moelle épinière, des artères<br />

vertébrales, saignements marqués sur des effractions des sinus ou des vaisseaux<br />

épiduraux) sur l’ensemble des techniques de décompression. Des hémorragies<br />

• 90 •<br />

graves d’origine sinusale sont rapportées pour ¼ des corpectomies ventrales. Des<br />

erreurs de localisation sont aussi décrites.<br />

Complications postopératoires à court terme<br />

Elles consistent en une persistance de la douleur, une dégradation du statut neurologique<br />

ou des complications respiratoires. Normalement, la douleur ne doit<br />

pas persister plus de quelques jours après une corpectomie ventrale. Une douleur<br />

persistante ou une dégradation peuvent conduire à répéter les examens d’imagerie<br />

et éventuellement à envisager une reprise chirurgicale en cas de décompression<br />

insuffi sante ou une immobilisation par minerve ou une stabilisation chirurgicale en<br />

cas d’instabilité vertébrale.<br />

Des risques de méga-œsophage et de syndrome de Claude Bernard-Horner, entre<br />

autres, sont également rapportés.<br />

Pronostic-Résultats du traitement chirurgical<br />

Après fenestration sur des animaux seulement douloureux, la douleur persiste chez<br />

30 % des chiens.<br />

La corpectomie ventrale donne d’excellents résultats sur les chiens ambulatoires<br />

avant la chirurgie : > 85 % chiens normaux (absence de défi cit nerveux), > 90-<br />

95 % chiens améliorés (passage du stade neurologique initial à un stade moins<br />

grave) en moins d’une semaine) (95-100 % de chiens normaux au bout de six<br />

mois). Sur les chiens non ambulatoires avant la chirurgie, le pronostic de récupération<br />

est plus faible (56 % des animaux ambulatoires à 1 semaine, 80 % à 1 mois)<br />

(environ 60 % de chiens normaux et 80 % de chiens ambulatoires au long terme).<br />

Le pronostic est meilleur pour les chiens des petites races.<br />

Après traitement chirurgical, la persistance ou la récidive d’une cervicalgie est très<br />

nettement la séquelle la plus fréquemment recensée (21 % des cas de corpectomies<br />

ventrales).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Hernies discales thoraco-lombaires<br />

C. CAROZZO, E. VIGUIER<br />

PhD, Dip. ECVS, Maitre de Conférences, U.P chirurgie et anesthésiologie,<br />

Vet Agro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon, 1 Avenue Bourgelat –<br />

F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Le traitement des hernies discales a fortement évolué depuis quelques années, que<br />

ce soit dans les modalités de la prise en charge médicale et fonctionnelle ou dans<br />

les procédures chirurgicales utilisées. Une grande partie de cette évolution vient<br />

des progrès des moyens de diagnostic et également d’une meilleure connaissance<br />

de la pathogénie de ces hernies.<br />

Classifi cation/modalités des hernies discales<br />

Historiquement les hernies étaient classées en hernie de type Hansen I ou II. Cependant<br />

ces termes ont été galvaudés dans nombre de publications. Pour représenter<br />

la réalité des lésions, il est préférable de parler de hernie extrusive (le matériel<br />

hernié est libre à l’intérieur du canal médullaire), protrusive (la rupture partielle<br />

ou totale des fi bres de l’AF provoque une protrusion du disque dans le canal<br />

médullaire) ou mixte.<br />

Traitement conservateur lors de hernie discale<br />

Les indications communément acceptées du traitement conservateur sont une dorsalgie<br />

récente, un premier épisode d’ataxie ou de parésie non évolutive. Il est, par<br />

défaut, proposé également lorsque le propriétaire n’a pas les moyens d’assumer<br />

les frais chirurgicaux ou lorsque le pronostic est désespéré, dans le but de soulager<br />

l’animal.<br />

Le traitement médical<br />

Il est nécessaire de distinguer deux modalités de traitement à l’aide de corticoïdes :<br />

- L’utilisation des corticoïdes (déxaméthasone ou prednisolone) à des doses antiinfl<br />

ammatoires, à des fi ns essentiellement anti-infl ammatoires et antalgiques.<br />

- L’utilisation du succinate sodique de méthylprednisolone à très forte dose lors de<br />

traumatisme médullaire aigu datant de moins de 8 heures à des fi ns neuroprotectrices<br />

contre les lésions de reperfusion tissulaire. Cette utilisation est très controversée,<br />

que ce soit en médecine de l’homme ou vétérinaire.<br />

L’emploi de morphiniques ou de timbres de fentanyl est également intéressant pour<br />

leurs actions antalgiques.<br />

La mise au repos complet<br />

C’est une étape fondamentale qui est censée éviter un auto-entretien des phénomènes<br />

infl ammatoires et permettre la cicatrisation de l’anneau fi breux partiellement<br />

rompu.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Le traitement hygiénique<br />

La prise en charge correcte de la rétention urinaire est fondamentale pour éviter les<br />

complications comme l’infection urinaire ascendante (l’antibioprophylaxie seule<br />

n’étant pas satisfaisante) et éviter les atonies vésicales défi nitives par distension<br />

excessive. L’animal doit être régulièrement retourné pour prévenir l’apparition<br />

d’escarres de décubitus sur les animaux non ambulatoires. Divers exercices de<br />

physiothérapie, massage et électrostimulation peuvent être pratiqués. Associés à<br />

des douchages quotidiens à l’eau chaude, ils favorisent la récupération en soulageant<br />

la douleur et en diminuant les spasmes musculaires.<br />

Les techniques de traitement chirurgical des hernies<br />

discales thoracolombaires chez le chien<br />

Les techniques prophylactiques<br />

La fenestration thoracolombaire consiste à pratiquer une ouverture dans l’anneau<br />

fi breux et à extraire le noyau pulpeux. La fenestration discale peut être réalisée<br />

seule ou en complément d’une chirurgie de décompression pour limiter les risques<br />

de récidives.<br />

Les techniques de décompression osseuse<br />

La laminectomie est l’unique technique par laquelle seule une décompression osseuse<br />

est réalisée. Elle consiste en l’ablation partielle ou totale, de la lame dorsale<br />

des vertèbres thoraciques ou lombaires. Elle est largement abandonnée pour les<br />

procédures de décompression canalaire dans le cadre du traitement des HD.<br />

Les techniques de décompression canalaire<br />

Le but recherché est de retirer le matériel discal hernié, cause de la compression,<br />

et non plus de « donner de la place » à la moelle épinière en réséquant les parois<br />

osseuses l’entourant.<br />

L’hémilaminectomie<br />

L’hémilaminectomie consiste en l’exérèse de la partie latérale de la lame dorsale<br />

(le processus épineux étant épargné). La fenêtre osseuse d’hémilaminectomie<br />

s’étend ventralement depuis le plancher du canal vertébral et englobe le processus<br />

articulaire dorsalement.<br />

La foraminotomie, la pédiculectomie et la mini-hémilaminectomie<br />

Ces techniques autorisent un abord latéral du canal vertébral. Lors de foraminotomie,<br />

les limites du foramen intervertébral sont élargies crânialement et caudalement<br />

par forage osseux. Dans le plan vertical, la fenêtre osseuse s’étend depuis le<br />

plancher du canal vertébral jusqu’au bord inférieur des processus articulaires qui<br />

sont préservés. La pédiculectomie est une terminologie impropre puisqu’il n’existe<br />

pas à proprement parler de pédicule dans les vertèbres thoracolombaires du<br />

chien. La mini-hémilaminectomie correspond à une foraminotomie étendue<br />

La corpectomie latérale<br />

Cette technique consiste en la création d’un forage osseux dans la partie latérale<br />

des corps vertébraux de 2 vertèbres adjacentes, de part et d’autre du disque hernié.<br />

Le retrait du matériel discal hernié est réalisé par effondrement de la hernie à<br />

l’intérieur de la cavité créée ventralement au canal médullaire.<br />

(Figure 1)<br />

• 91 •<br />

Il est à noter qu’une variante de cette technique est également décrite (Carozzo<br />

2005) : l’abord devient un abord mini invasif grâce à l’utilisation d’un matériel<br />

vidéo-endoscopique. La mise au point de la corpectomie latérale vidéo assistée a<br />

pour but premier de diminuer la morbidité peropératoire.<br />

Après le traitement chirurgical, le traitement hygiénique associé à un repos strict et<br />

prolongé doit être systématiquement mis en place.<br />

Résultats du traitement chirurgical des hernies discales<br />

HD aiguë<br />

Le délai de prise en charge d’un animal est considéré comme un facteur plus<br />

important encore que la nature du traitement instauré.<br />

(Tableau 1)<br />

HD chroniques<br />

Malgré les récentes études sur le sujet, la prise en charge des animaux présentant<br />

des HD chroniques reste souvent attentiste et se résume encore souvent à prescrire<br />

des cures d’anti-infl ammatoires et du repos après chaque « crise de protrusion du<br />

NP ». Ce n’est qu’une fois que l’animal présente une parésie grave ou qu’il est<br />

devenu non ambulatoire à la suite d’ une crise plus marquée que l’intervention<br />

s’impose.<br />

Aucune relation entre la durée des symptômes et le pronostic n’a été mise en évidence<br />

dans les études portant sur des chiens atteints de hernie discale chronique.<br />

Toutefois, les auteurs s’accordent à dire que la mise en place du traitement doit<br />

être précoce. La raison invoquée est que plus la compression est ancienne, plus les<br />

lésions médullaires risquent d’être irréversibles et plus la récupération nerveuse (si<br />

elle intervient) risque d’être lente.<br />

Les résultats d’une étude rétrospective sur plus de 105 cas de hernie discale chronique<br />

traités par corpectomie latérale montrent une amélioration du statut neurologique<br />

postopératoire dans 90 % des cas avec une durée d’hospitalisation<br />

moyenne courte (88,8 % des chiens étaient améliorés ou non dégradés après 3,5<br />

jours d’hospitalisation). Il est judicieux, au vu de ces résultats, de reconsidérer les<br />

indications de traitement des hernies chroniques.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Hernie discale : Évaluation de l’urgence, statut neurologique.<br />

Imagerie, bilan lésionnel<br />

L. CAUZINILLE<br />

AC, Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 av. Aristide Briand –<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

La hernie discale aiguë peut être à l’origine d’un traumatisme médullaire aux<br />

conséquences aussi importantes que celle d’un traumatisme vertébral. Le résultat<br />

est une altération du fonctionnement médullaire par des conséquences vasculaires<br />

plus ou moins prononcées lors de son extrusion et la persistance d’une lésion<br />

Figure 1 : Corpectomie latérale. A : délimitation de la zone de forage ; B : après forage (Moissonnier, Meheust, Carozzo 2002) ; C : profondeur du forage (HELIARD, 2002).<br />

TABLEAU 1 : Pronostics exprimés en pourcentage de chance de récupération en fonction du grade neurologique et du traitement instauré. Le grade neurologique<br />

correspond à la classifi cation établie par Scott (SCOTT, 1997).<br />

Grade neurologique Traitement conservateur Traitement chirurgical<br />

I et II 70-85 % (en 4-6 semaines) 90-95 % (plus rapide)<br />

III 70 % 90-95 %<br />

IV 40 % 90 %<br />

V 5-10 % ?<br />

60 % moins de 12 heures - 50 % moins de 24 heures<br />

30 % jusqu’à 48 heures - 5-10 % ? plus de 48 heures


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

compressive plus ou moins importante en fonction de son degré et de sa durée<br />

dans le temps.<br />

La notion d’urgence est basée sur l’importance des défi cits nerveux et l’acuité d’installation<br />

de ceux-ci. Ces deux paramètres sont la traduction d’une lésion médullaire<br />

plus ou moins profonde.<br />

De ce fait, l’évaluation du degré d’urgence passe par un approfondissement de<br />

l’examen du système nerveux, puis rapidement par de l’imagerie afi n de déterminer<br />

la nécessité et la localisation d’une intervention chirurgicale décompressive.<br />

Les races chondrodystrophiques, chez qui la dégénérescence discale est chondroïde,<br />

montrent des ruptures brutales de l’anneau dorsal à la faveur d’un mouvement<br />

violent ou après une sommation de mouvements. Le noyau est en partie ou en<br />

entier déplacé dorsalement contre la moelle ou latéralement contre une racine nerveuse.<br />

La moelle se trouve non seulement comprimée par le matériel extrudé mais<br />

aussi lésée en profondeur par l’importante cinétique de l’extrusion discale. Lors de<br />

dégénérescence fi broïde des races non chondrodystrophiques, la hernie discale<br />

protrusive est d’installation chronique ; il n’y a pas de composante cinétique qui<br />

aggrave la déformation compressive et donc moins de conséquences vasculaires.<br />

De nombreuses hernies sont de type mixte laissant une part très relative au type<br />

chondro-dystrophique ou non.<br />

Evaluation de l’urgence et statut neurologique.<br />

Les races teckel, beagle, Pékinois, Bouledogue Français, Cocker mais aussi Shih-<br />

Tzu, cavalier king-charles, Lhassa Apso et de grandes races, Bergers Allemands<br />

et Labradors, peuvent présenter des hernies discales aiguës. Les signes avant coureurs<br />

regroupés sous le terme de « discalgie » ou dorsalgie (plaintes spontanées,<br />

raideur de la démarche, refus de se déplacer) sont suivis en quelques heures par<br />

de l’ataxie, de la parésie ou de la paralysie. La hernie discale de faible volume/<br />

haute vélocité se caractérise par une myélopathie aiguë à suraiguë, non ou peu<br />

douloureuse, non progressive.<br />

L’examen général ne donne pas d’indication. L’examen nerveux consiste à confi rmer<br />

la présence d’un défi cit proprioceptif sur un, deux, voire les 4 membres, ce qui<br />

est en accord avec un dysfonctionnement médullaire si aucun signe crânien n’est<br />

présent. Ensuite, une diminution, voire une disparition des réfl exes patellaires et<br />

de retrait sur les postérieurs, ou de retrait sur les antérieurs indique respectivement<br />

une atteinte de l’intumescence médullaire lombosacrée contenue dans le segment<br />

vertébral L3-L5 et de l’intumescence médullaire cervico-thoracique contenue dans<br />

le segment vertébral C6-T2. En cas d’atteinte T3-L3, seuls les postérieurs montreront<br />

un défi cit proprioceptif mais leurs réfl exes patellaires et de retrait seront présents ;<br />

en cas d’atteinte C1-C5, un défi cit proprioceptif sera noté sur les 4 membres et les<br />

réfl exes normaux ou augmentés. L’ataxie est le premier signe d’atteinte compressive<br />

en périphérie de la moelle ; la parésie est le second. En cas de paralysie, la<br />

moelle est lésée en profondeur ; enfi n, en cas d’absence de nociception (un forceps<br />

est fermé sur un doigt alors que le membre est déjà replié et la réaction consciente<br />

de la douleur est appréciée sur la tête de l’animal : grognement, plainte, polypnée<br />

ou apnée, …) la moelle est profondément altérée, ce qui signifi e un mauvais pronostic.<br />

L’hypothèse de hernie discale aiguë est donc proposée comme première hypothèse<br />

de défi cits nerveux sur un animal de race plutôt, mais pas exclusivement, chondrodystrophique<br />

si, les défi cits sont d’apparition aigus sans altération de l’état général<br />

autre que l’incidence éventuelle de la douleur qui peut être présente ou non. Dans<br />

de telles conditions, des techniques d’imagerie deviennent nécessaires à l’établissement<br />

plus défi nitif du diagnostic.<br />

Imagerie<br />

La précision des signes radiographiques sans préparation est limitée et en aucun<br />

cas, les radiographies sans préparation ne sont suffi santes pour prendre une décision<br />

chirurgicale, certains disques en voie de dégénérescence, pourtant bien visualisés,<br />

ne sont pas forcément les coupables.<br />

La myélographie est une technique qui, aujourd’hui avec la diffusion de la radiologie<br />

numérique par capteur plan, permet de préciser l’espace intervertébral incriminé,<br />

d’apprécier l’extension de la lésion de part et d’autre de la hernie et précise<br />

très souvent le côté de la moelle épinière le plus comprimé pour décider de l’abord<br />

chirurgical et du nombre de vertèbres à ouvrir. L’injection d’agent radio-opaque se<br />

fait par voie basse afi n de souligner la lésion en amont comme en aval. Une analyse<br />

du liquide cérébrospinal y est systématiquement adjointe afi n d’éliminer une<br />

cause ou une forte composante infl ammatoire traitée en conséquence par l’ajout<br />

d’anti-infl ammatoires stéroïdiens.<br />

La tomodensitométrie seule peut avoir une certaine diffi culté à différencier du matériel<br />

discal hernié mélangé à une phase hémorragique au contact d’une moelle<br />

comprimée. En revanche, elle permettra de très bien identifi er du matériel présentant<br />

une dégénérescence nucléaire calcifi ée qui aurait pénétré dans le canal vertébral.<br />

Un signe indirect de collapsus intervertébral est aussi une indication sur les<br />

coupes de reconstruction sagittale ou dorsale. Le myélo-scan qui consiste à injecter<br />

• 92 •<br />

une très petite dose de produit iodé autour de la moelle puis de réaliser l’imagerie<br />

augmente son pouvoir diagnostique d’une compression médullaire extra-durale.<br />

L’imagerie par résonance magnétique met en évidence non seulement le matériel<br />

hernié mais aussi l’état de dégénérescence du ou des disques environnants, ainsi<br />

que les conséquences vasculaires du parenchyme médullaire, notamment sur des<br />

images sagittales pondérées en T2. La mise en évidence de zones d’hyper intensité<br />

dans la moelle sur les images en T2 quand elle est associée à une perte de la nociception<br />

est d’un très mauvais pronostic. Cet examen techniquement plus élaboré et<br />

plus long, est totalement non invasif.<br />

Bilan lésionnel<br />

Face à un défi cit nerveux, une suspicion de hernie discale signifi e, en médecine<br />

vétérinaire, la présence d’une myélopathie compressive. Devant une compression<br />

médullaire il est logique<br />

1- d’agir rapidement en prenant en charge ou en faisant prendre en charge l’animal<br />

par un service d’imagerie, si telle est la réponse éclairée du propriétaire.<br />

2- de prendre, une fois le diagnostic de certitude établi, les décisions thérapeutiques<br />

qui s’imposent : chirurgie décompressive en premier lieu, traitement conservateur<br />

uniquement pour raisons médicales ou fi nancières.<br />

3- de préciser le pronostic ; il est généralement excellent si l’animal n’est que parétique,<br />

voire récemment plégique. Lors de perte de nociception, si une intervention<br />

décompressive n’a pu avoir lieu dans les 48 heures, le pronostic favorable passe<br />

de plus de 50 % à moins de 10 %.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Traumatologie rachidienne : Décisions thérapeutiques :<br />

quelles sont les vraies urgences ?<br />

L. CAUZINILLE<br />

AC, Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 av. Aristide Briand –<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

Les traumatismes rachidiens du chien et du chat sont secondaires à des accidents<br />

automobiles, des chutes, des attaques, des coups et des projectiles. Chaque région,<br />

et notamment la colonne cervicale, la jonction thoraco-lombaire et la jonction<br />

lombosacrée, est prédisposée à un certain type de lésion en réponse aux<br />

forces d’hyperfl exion, hyperextension, de compression et de rotation qui lui sont<br />

appliquées. Bien qu’un traumatisme de la colonne soit rarement fatal, la notion de<br />

temps est essentielle au bénéfi ce qui peut être apporté par un traitement médical<br />

ou chirurgical.<br />

Notion « d’instabilité médicale »<br />

L’animal traumatisé doit toujours être considéré comme un polytraumatisé ; un<br />

examen général pour rechercher une urgence plus vitale comme un pneumo- ou<br />

hémothorax, une rupture d’organe abdominal comme la rate, un rein ou la vessie,<br />

est essentiel pour le pronostic vital au-delà du pronostic nerveux. L’animal sera<br />

donc immédiatement pris en charge pour un éventuel état de choc et pour limiter<br />

les conséquences de ce dernier qui ne sont pas négligeables si le clinicien souhaite<br />

aborder les problèmes nerveux sur de bonnes bases.<br />

Notion « d’instabilité mécanique »<br />

Dès l’impact, quelle qu’en soit la nature, l’animal doit être immobilisé en décubitus<br />

latéral sur un support plan afi n d’être manipulé à minima, et qu’il ne s’infl ige<br />

pas lui-même des traumatismes supplémentaires ; idéalement il est ceinturé sur un<br />

support avec les moyens du bord, sur un support rigide avec du sparadrap s’il<br />

doit être référé après avoir été reçu par un premier vétérinaire. Bien connaître<br />

les caractéristiques anatomiques vertébrales du chien et du chat permet aussi de<br />

comprendre la relation qui existe entre un traumatisme donné et ses conséquences<br />

d’un point de vue dynamique sur la colonne, et par voie de conséquence sur la<br />

moelle ou les racines nerveuses.<br />

Au plan cervical, les mouvements se faisant dans toutes les directions, les lésions<br />

sont rares sauf en cas d’impact (luxation/fracture atlanto-axiale, fatale ou uniquement<br />

douloureuse), ou de forces de torsion extrême (luxation/fracture facettaire).<br />

Concernant le thorax, la faiblesse des facettes articulaires est contrecarrée par<br />

l’importance ligamentaire entre les processus épineux et la cage thoracique, ce<br />

qui en fait rarement un segment gravement touché. La jonction thoraco-lombaire<br />

est, en revanche, souvent touchée du fait de sa rigidité en amont et de la masse<br />

musculaire en arrière ; les fréquentes malformations à ce niveau fragilisent aussi<br />

cette région.<br />

Les mouvements autorisés aux vertèbres lombaires sont quasi exclusivement latéréro-latéraux.<br />

Toute force de rotation hyperextension ou fl exion entraîne des fractures<br />

facettaires.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Au niveau lombosacré, les forces de traction ou d’hyperfl exion entraînent des fractures<br />

des facettes de petite taille à leur niveau, ou des corps vertébraux notamment<br />

de L6 ou L7.<br />

Examen neurologique<br />

L’examen du système nerveux a pour but de mettre en évidence des défi cits en<br />

faveur d’une lésion du système nerveux central médullaire mais aussi cérébral et<br />

du système nerveux périphérique ; il permet de localiser la ou les lésions médullaires<br />

ou nerveuses et de préjuger de leur gravité. Il est réalisé cependant d’une<br />

façon plus ou moins approfondie en fonction des défi cits rencontrés et des risques<br />

d’aggravation encourus par une manipulation excessive. L’administration de tranquillisants<br />

ou d’analgésiques doit être retardée jusqu’à l’évaluation complète de<br />

l’état nerveux du patient, notamment de sa nociception.<br />

Après avoir testé la nociception sur les 4 membres et la queue, le clinicien peut<br />

déjà être rassuré, si elle est présente, si la moelle est restée intègre en profondeur<br />

ou si aucun nerf n’a été gravement traumatisé. Ensuite, les réfl exes patellaires et de<br />

retrait sont réalisés dans la mesure du possible afi n de tester l’intégrité des intumescences.<br />

Par élimination les segments C1-C5, C6-T2, T3-L3 et L4-S1 sont considérés<br />

comme fonctionnels ou non.<br />

Le bilan de l’examen neurologique est une information à un moment donné de<br />

l’état du système nerveux. Après un traumatisme, la lésion primitive évolue en<br />

une lésion secondaire dans les heures qui suivent ; la mort cellulaire, qui peut<br />

s’amplifi er d’heure en heure, peut changer la situation et faire passer un animal<br />

d’une présentation centrale en une présentation périphérique ou d’un état avec<br />

nociception à un état sans nociception ce qui est en faveur d’un phénomène de<br />

myélomalacie. L’examen nerveux doit de ce fait être répété plusieurs fois pour préciser<br />

le pronostic et évaluer l’effi cacité de la thérapeutique mise en place, médicale<br />

comme chirurgicale.<br />

L’imagerie, une urgence diagnostique<br />

L’examen radiographique est toujours nécessaire afi n d’évaluer la présence de<br />

lésions associées (pneumothorax, épanchement, fracture appendiculaire,) et de<br />

rechercher une lésion vertébrale. Il est préférable de se baser uniquement sur les<br />

vues latérales et de ne pas manipuler l’animal afi n d’éviter des traumatismes médullaires<br />

supplémentaires ; parallèlement, la myorelaxation induite par l’anesthésie<br />

annule l’effet protecteur de la musculature péri axiale et augmente les risques de<br />

traumatismes supplémentaires. Enfi n, il est essentiel de se baser sur la clinique et<br />

de ne pas préjuger de la continuité du canal vertébral ; le cliché n’a qu’une valeur<br />

momentanée qui ne renseigne en rien sur l’aspect dynamique de la lésion et sur<br />

l’amplitude qu’elle avait au moment même du traumatisme. L’anesthésie permet la<br />

réalisation d’une myélographie qui précise le degré de compression médullaire à<br />

l’endroit du traumatisme ou révèle d’autres sites non suspectés.<br />

La tomodensitométrie sans injection de produit de contraste permet l’identifi cation<br />

rapide et leur reconstruction spatiale de luxations, de fractures, voire d’extrusions<br />

discales traumatiques ; elle est peu intéressante sur l’état du parenchyme médullaire<br />

ou radiculaire. La résonance magnétique, en revanche est intéressante pour<br />

évaluer l’importance de la lésion médullaire proprement dite, qu’elle soit primitive<br />

ou secondaire. Les images en T2 montrent un degré d’hyper intensité d’autant plus<br />

important que cette lésion est volumineuse. Son intérêt est de préciser le pronostic<br />

en amont d’une décision chirurgicale par exemple.<br />

• 93 •<br />

Si il est facile de maintenir un humain sur un lit en cas d’instabilité vertébrale, il<br />

est plus diffi cile de le faire avec un chien ou un chat qui peut s’infl iger seul des<br />

traumatismes supplémentaires. L’attitude thérapeutique doit donc être adaptée en<br />

fonction des circonstances et au cas par cas.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Pertes de vigilance et convulsions : Les gestes qui « sauvent »<br />

J.-Y. DESCHAMPS<br />

Maître de Conférences à l’ENVN - Pathologie Médicale des Equidés et des<br />

Carnivores Domestiques -<br />

ONIRIS, Laboratoire de Médecine - Atlanpole, La Chantrerie – BP 40706 –<br />

F-44307 NANTES Cedex 03<br />

Convulsions : cas général<br />

Une convulsion isolée n’est pas particulièrement inquiétante : les crises d’épilepsie<br />

ou les convulsions associées à la kétamine ne méritent pas de traitement, la crise<br />

étant souvent déjà passée avant que l’on ait eu le temps de réagir. A l’opposé,<br />

les convulsions permanentes ou les crises subintrantes nécessi-tent un traitement<br />

drastique. Les convulsions doivent être stoppées avec acharnement ! il ne faut jamais<br />

laisser un animal en convulsion même si pour cela il faut le plonger dans un<br />

profond coma - ce qui est généralement le cas.<br />

Le traitement de base des convulsions reste le diazépam, Valium®. La dose initiale<br />

est de 0,5 à 1 mg/kg mais cette dose peut s’avérer insuffi sante. Il ne faut pas<br />

hésiter à utiliser 2 voire 3 mg/kg, et renouveler les bolus IV aussi souvent que<br />

nécessaire - l’index thérapeutique du Valium® est élevé. La mise en place d’une<br />

voie veineuse est indispensable car le Valium n’est pas effi cace par voie SC ou IM.<br />

Certes la voie rectale est effi cace et rapide (même dose, sans l’aiguille !) mais il<br />

n’est fi nalement pas si diffi cile de mettre en place une voie veineuse chez un animal<br />

qui convulse : il suffi t de tenir la patte en posant le bras fermement sur la table, les<br />

deux restants immobiles alors que le reste du corps de l’animal s’agite. Insistons :<br />

on ne peut pas laisser un animal en convulsions cela veut dire que si 3 injections<br />

de valium n’ont pas suffi , il n’est pas question d’attendre que ça passe.<br />

Le traitement de seconde intention est un barbiturique : le phénobarbital, Gardénal®<br />

injectable, 5 à 10 mg/kg IV. Le gardénal® injectable est réservé aux hôpitaux<br />

mais il est possible de se procurer une forme peu concentrée en pharmacie<br />

qui nécessite de très grands volumes. Les injections de barbituri-ques ne doivent<br />

pas être renouvelées trop souvent car ils s’accumulent dans l’organisme. Valium<br />

et Gardénal® vont plonger l’animal dans un profond sommeil, un état comateux<br />

toujours préférable à des convulsions.<br />

En relais ou en cas d’échec, le propofol possède des propriétés anticonvulsivantes<br />

marquées ; il est injecté en bolus IV lent 4 à 6 mg/kg, suivi d’une perfu¬sion à<br />

raison de 60 à 90 mL/10 kg/h (coût élevé - 30 à 45 €/h/10 kg). Selon les médicaments<br />

précédemment utilisés, 40 mL/10 kg/h peuvent suffi re.<br />

La médétomidine, Domitor®, 1 à 5 microg/kg IV diminue les doses des autres<br />

médicaments et pro-longe leurs effets.<br />

À la fois cause et conséquence des convul¬sions, l’hypoglycémie est fréquemment<br />

as¬sociée à ces états convulsifs et doit être cor¬rigée sans délai (cf. infra).<br />

Les animaux qui convulsent doivent être laissés au calme et dans l’obscurité.<br />

Au début, les animaux sont en hyperthermie au début : il faut les refroidir en les<br />

mouillant ; : puis ils deviennent hypothermes et doivent alors être réchauffés quand<br />

la température chute en deçà de 36 °C.<br />

Convulsions : cas spécifi ques<br />

Les convulsions seront traitées spécifi quement en fonction de la cause :<br />

Encéphalite : corticoïdes, Solumédrol®, 1 à 2 mg/kg - les antibiotiques sont souvent<br />

inutiles<br />

Traumatique : mannitol 20 %, 5 mL/kg puis NaCl 0,9 % 2,5 à 5 mL/kg, hyperventilation,<br />

tête surélevée<br />

Métabolique :<br />

• Hypoglycémie : Glucose 30 %, Solumédrol®, sucre en morceau, aliment<br />

• Hypocalcémie : Gluconate de Calcium à 10 % (1 mL = 100 mg), 1 mL/kg sur<br />

30 minu-tes sous ECG<br />

Toxique :<br />

• Crimidine : Vitamine B6, Bécilan®, 25 mg/kg IV, ampoules de 5 mL contenant<br />

250 mg soit 5 mL/10 kg.<br />

• Organophosphorés : atropine, 0,25 mg/kg + pralidoxime, Contrathion®,<br />

40 mg/kg IV toutes les 6 heures<br />

• Métaldéhyde et strychnine : Pas d’antidote spécifi que.<br />

Epilepsie : non spécifi que


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Coma : cas du trauma crânien<br />

La Pression de Perfusion Cérébrale (PPC) = Pression artérielle moyenne (PAM) -<br />

Pression Intracrâ-nienne (PIC). Une augmentation de la PIC diminue donc la PPC. Il<br />

faut donc augmenter la PAM par une perfusion de mannitol 20 %, 5 mL/kg relayé<br />

par du NaCl à 0,9 %, 2,5 à 5 mL/kg/h.<br />

La PPC = Débit Sanguin Cérébrale (RSC) x Résistance Vasculaire Cérébrale (RVC).<br />

En cas d’hémorragie ou d’œdème, on souhaite diminuer le DSC ; pour maintenir<br />

la PPC, il faut dimi-nuer la RVC. Le CO2 provoque une vasoconstriction donc augmente<br />

les RVS. Pour diminuer les RSV, il faut baisser la PCO2 c’est-à-dire hyperventiler.<br />

L’objectif est une PaCO2 comprise entre 30 et 35 mm Hg. Les animaux auront<br />

la tête légèrement surélevée et seront intubés.<br />

Coma : cas de l’hypoglycémie<br />

Les hypoglycémies sévères (< 0,5 g/l) sont gravissimes et doivent être traitées<br />

urgemment et avec acharnement : la glycémie doit remonter rapidement et durablement.<br />

Cela passe d’abord par l’injection d’un bolus de glucose hypertonique<br />

(G30 %) à raison d’1 mL/kg suivie d’une perfusion continue. Les corticoïdes sont<br />

indispensables également (Solumédrol®, 1 mg/kg). Les animaux conscients recevront<br />

du sucre per os et des aliments. Il est impossible de défi nir une dose préfi xe<br />

de médicament : il faut faire très régulièrement des glycémies (au glucomètre) et<br />

adapter le traitement en conséquence.<br />

NB : penser à l’hypoglycémie chez les races naines et les chiennes venant de<br />

mettre bas.<br />

Coma : cas des intoxications<br />

Les coma induits par les benzodiazépines (chien qui vole les somnifères de son<br />

maître) peuvent être traités par leur antidote, le fl umazénil, Anexate®. Ce médicament<br />

est malheureusement réservé aux hôpitaux mais ces intoxications sont<br />

rarement mortelles : l’animal se contente de dormir 12 à 24 heures C’est le cas<br />

également des intoxications au cannabis.<br />

Les interdits<br />

Alimentation<br />

Un animal intoxiqué peut se passer de manger pendant 2 jours. Chez un animal<br />

en coma (considérant qu’il n’y a pas d’animal durablement en convulsion) une<br />

alimentation assistée œsophagienne est à proscrire car les aliments déposés dans<br />

l’œsophage risqueraient de provoquer une pneumonie par fausse route («erreur de<br />

lieu»). Chez les animaux dont le coma est susceptible de durer, une alimenta-tion<br />

est nécessaire. La sonde œsophagienne étant proscrite, un tube de gastrostomie<br />

est préférable ou mieux une alimentation intraveineuse mais elle est plus chère et<br />

plus diffi cile à gérer.<br />

Corticoïdes à haute dose<br />

Le Solumédrol® à 30 mg/kg augmente la mortalité lors de trauma crânien. Il est<br />

à proscrire.<br />

Vomitif<br />

Lors d’intoxication, on ne fait pas vomir un animal inconscient.<br />

Soluté de Glucose à 5 %<br />

Le Glucose à 5 % aggrave l’œdème cérébral et provoque des hyperglycémies qui<br />

sont associées à un plus mau-vais pronostic.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Pertes de vigilance et convulsions. Affi ner le bilan<br />

neurologique J-L THIBAUD<br />

DV, Dipl. ECVN, 65 avenue Georges Clemenceau –<br />

F-94700 MAISONS-ALFORT<br />

Dans le résumé de l’exposé sur les questions à poser lors de pertes de vigilances<br />

et de crises convulsives, les principales causes de ces deux affections sont rappelées.<br />

L’examen clinique, et plus particulièrement neurologique, est le complément<br />

indispensable d’un questionnement bien mené. Le questionnement, doit aider à<br />

défi nir le syndrome auquel nous sommes confrontés et à hiérarchiser les hypothèses<br />

diagnostiques. L’examen clinique doit aider à localiser la lésion causale,<br />

défi nir le pronostic et affi ner les hypothèses diagnostiques. C’est aussi l’occasion<br />

de vérifi er la cohérence entre les informations fournies par le propriétaire et les<br />

constations réalisées, et de compléter l’anamnèse par de nouvelles questions. A la<br />

suite de cet examen, il nous faudra proposer une liste hiérarchisée d’hypothèses<br />

diagnostiques et d’examens complémentaires permettant d’explorer les affections<br />

suspectées mais aussi d’évaluer les conséquences des crises convulsives, en particulier<br />

sur l’homéostasie, afi n de les corriger.<br />

• 94 •<br />

L’examen neurologique lors de stupeur ou de coma<br />

Affi ner la localisation de la lésion<br />

Stupeur ou coma peuvent être secondaire à des atteintes diffuses du cortex, focales<br />

du tronc cérébral ou avoir des causes extra-crâniennes. Connaître la localisation,<br />

voire la nature la plus probable de la lésion, est important car ceci permet de<br />

mettre en place des premières mesures parfois vitales et de fournir rapidement un<br />

pronostic.<br />

Les symptômes secondaires à une lésion corticale diffuse<br />

Ils sont généralement diffi ciles à mettre en évidence lors de stupeur avancée ou<br />

de coma car ils sont masqués par la diminution de vigilance. Une amaurose avec<br />

des réfl exes protomoteurs conservés, un comportement inapproprié (social, alimentaire<br />

ou dipsique) et une respiration de Cheynes Stokes (alternance de mouvements<br />

respiratoires amples avec des périodes d’apnée) sont évocateurs d’une<br />

atteinte corticale. Un diamètre pupillaire normal ou un myosis réactif à la lumière<br />

ou à l’obscurité est aussi évocateur d’une atteinte corticale. Un autre signe est un<br />

œdème papillaire lors de l’examen du fond d’œil. Dans un contexte évoquant<br />

principalement une affection corticale, la visualisation d’une anisocorie avec une<br />

mydriase aréfl ective, associée ou non à un strabisme divergent, doit immédiatement<br />

faire penser à une hernie cérébrale sous-tentorielle qu’il faudra traiter. De la<br />

même façon la présence d’un nystagmus doit faire évoquer une hernie cérébelleuse<br />

par le foramen magnum.<br />

Les symptômes secondaires à une lésion focale du tronc cérébral<br />

Il faut chercher une anomalie des nerfs crâniens (paralysie faciale ou trigéminée,<br />

anesthésie de la face, atteinte vestibulaire). Les anomalies de la motricité oculaire<br />

intrinsèque ou extrinsèque sont à interpréter avec précaution : comme signalé plus<br />

haut, elles peuvent traduire une hernie cérébrale sous tentorielle. Leur cinétique<br />

d’apparition par rapport aux autres symptômes est importante : si les anomalies<br />

oculaires sont visibles précocement dans le décours de la maladie, elles traduisent<br />

probablement une lésion cérébrale primitive. Au contraire, si elles se produisent<br />

après l’apparition de symptômes évoquant une atteinte corticale, elles traduisent<br />

plus probablement une hernie cérébrale. La respiration peut également aider à<br />

localiser la lésion : une hyperventilation est associée à une lésion du mésencéphale<br />

(atteinte du centre pneumotaxique), alors qu’une respiration apneustique est secondaire<br />

à une lésion caudale du métencéphale et qu’une respiration ataxique (gasping)<br />

est secondaire à une atteinte de la moelle allongée.<br />

Les symptômes secondaires à une atteinte métabolique<br />

Lors d’atteinte métabolique, les symptômes nerveux sont généralement, ceux d’une<br />

atteinte corticale diffuse non spécifi que. C’est dans l’examen général ou dans<br />

l’anamnèse qu’il faudra chercher des éléments de suspicion. Cependant, chez<br />

le chat, un ptyalisme est évocateur d’une encéphalose hépatique. D’autre part,<br />

un syndrome vestibulaire bilatéral associé à des miaulements excessifs et à une<br />

tendance à la mydriase sera évocateur d’une carence en thiamine.<br />

Les symptômes secondaires à une intoxication<br />

Certains toxiques sont responsables d’une diminution de vigilance. Ils peuvent<br />

aussi être associés à des symptômes neurovégétatifs (ptyalisme, lacrimation, vomissements<br />

ou diarrhée, ces derniers pouvant aussi résulter d’une irritation du tube<br />

digestif).<br />

Affi ner le pronostic<br />

Si le pronostic à long terme dépend de l’affection causale, le pronostic à cours<br />

terme dépend en partie du statut neurologique de l’animal. Celui-ci est directement<br />

accessible via l’examen clinique. C’est le rationnel de l’échelle de Glasgow<br />

Les niveaux de vigilance<br />

C’est une façon d’explorer la formation réticulée et ses connexions avec le cortex.<br />

Si les deux premiers stades, traduisent généralement une atteinte corticale peu<br />

marquée, les stades suivants sont beaucoup plus inquiétants. La différence entre<br />

stupeur et coma se fait par la visualisation d’une réponse volontaire lors de l’application<br />

d’un stimulus douloureux dans le premier cas. Ainsi, un simple retrait ou<br />

pédalage du membre ne doit pas être considéré comme positif, c’est un réfl exe.<br />

L’examen neuro-ophtalmologique<br />

Outre son intérêt dans la localisation de la lésion, du fait de la longueur des voies<br />

visuelles et de celles des réfl exes photomoteurs, c’est un indicateur pronostique. La<br />

mydriase aréfl ective étant la situation la moins favorable. De la même façon une<br />

disparition du nystagmus physiologique traduit une atteinte grave du tronc cérébral<br />

alors que la présence d’un nystagmus pathologique évoquera plus une lésion<br />

vestibulocérébelleuse de gravité moindre.<br />

La motricité<br />

Le suivi de la motricité est également un élément pronostique. Il permet d’identifi er<br />

les postures de décérébration (opisthotonos et extension des 4 membres) de mauvais<br />

pronostic et potentiellement secondaire à une hernie sous-tentorielle, les postures<br />

de décérébellation (extension du cou et des antérieurs et fl exion des hanches)


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Niveau de conscience /6<br />

Période de vigilance et de réponse normales à l’environnement 6<br />

Altération de la vigilance avec une réponse inappropriée à<br />

l’environnement<br />

5<br />

Stupeur, réponse aux stimuli visuels 4<br />

Stupeur, réponse aux stimuli auditifs 3<br />

Stupeur, réponse uniquement aux stimuli nociceptifs 2<br />

Coma, aucune réponse à des stimuli nociceptifs répétés 1<br />

Refl exe du tronc cérébral /6<br />

Réfl exes photomoteurs et oculocéphaliques normaux 6<br />

Réfl exes photomoteurs ralentis et oculocéphaliques normaux à<br />

diminués<br />

5<br />

Myosis bilatéral aréactif et réfl exes oculocéphaliques normaux<br />

à diminués<br />

4<br />

Pupille en tête d’épingle et réfl exes oculocéphaliques diminués<br />

à absents<br />

3<br />

Mydriase aréactive unilatérale et réfl exes oculocéphaliques<br />

diminués à absents<br />

2<br />

Mydriase aréactive bilatérale et réfl exes oculocéphaliques<br />

diminués à absents<br />

1<br />

Fonction motrice /6<br />

Posture et réfl exes spinaux normaux 6<br />

Hémiparésie, tétraparésie ou activité de décérébration 5<br />

Décubitus, rigidité intermittente des extenseurs 4<br />

Décubitus, rigidité permanente des extenseurs 3<br />

Décubitus, rigidité intermittente des extenseurs et opisthotonos 2<br />

Décubitus, hypotonie musculaire et réfl exe spinaux diminués 1<br />

TOTAL /18<br />

ou une hypotonie/aréfl exie qui, dans un contexte de coma ou de stupeur, est de<br />

mauvais pronostic.<br />

Trois catégories sont défi nies I : 3-8 : mauvaise évolution, II : 9-14 : évolution incertaine<br />

et III : 15-18 : évolution favorable. Lors de traumatisme, un score supérieur à<br />

8 pronostique une survie à 48 heures dans plus de la moitié des cas.<br />

Affi ner le suivi<br />

Le suivi est l’autre élément essentiel du pronostic. L’évolution vers des signes évoquant<br />

une hernie cérébrale ou d’aggravation du score de Glasgow est non seulement<br />

des alertes pour mettre en place un traitement plus agressif mais aussi des<br />

éléments indiquant une moindre chance de récupération. La réalisation du score<br />

de Glasgow régulier permet ainsi d’avoir des données quantitatives pour objectiver<br />

l’évolution.<br />

Examen neurologique lors de crises convulsives<br />

Rechercher des signes en faveur d’une atteinte corticale<br />

Des affections structurales peuvent provoquer pendant longtemps des crises convulsives<br />

sans autres symptômes évidents. Dans ce contexte, un examen soigné pour<br />

rechercher des signes corticaux subtils, en particuliers asymétriques, est indispensable.<br />

On s’attachera donc à mettre en évidence un défaut proprioceptif, un défi cit<br />

d’un champ visuel ou une hypoesthésie latéralisée. Il faudra les distinguer des<br />

signes postictaux qui disparaîtront en quelques jours.<br />

Rechercher des signes d’une autre atteinte<br />

Lors d’atteinte multifocale (encéphalites, métastases…) d’autres portions du système<br />

nerveux sont lésées. Un examen neurologique complet doit être réalisé. La<br />

découverte de signes autres que corticaux apporte deux types d’informations :<br />

l’affection est multifocale et ceci va réduire la liste de nos hypothèses diagnostiques<br />

aux affections infl ammatoires et tumorales secondaires. D’autre part, cela doit faire<br />

réfl échir à la solidité des conclusions quant à la nature des signes observés : mettre<br />

en évidence des fasciculations sur un Jack Russel terrier présentant des épisodes<br />

paroxystiques de chutes et de raideurs orientera plus vers une hypothèse d’anomalie<br />

du mouvement que vers des crises convulsives (neuromyotonie et fasciculation<br />

du JRT).<br />

L’examen général<br />

Affi ner la nature de la lésion : La recherche par l’examen clinique de signes de<br />

traumatisme, de trouble de l’hémostase ou d’affection systémique infl ammatoire,<br />

tumorale ou métabolique est également indispensable afi n d’orienter nos hypothèses<br />

diagnostique et examen complémentaire, de mettre en œuvre un traitement<br />

étiologique qui permettra d’améliorer le pronostic neurologique.<br />

• 95 •<br />

Les examens complémentaires<br />

Les recherches des conséquences systémiques<br />

Glycémie, ionogramme, gaz du sang, mesure de la pression artérielle font partie<br />

des gestes d’urgence à réaliser dans ces circonstances afi n d’affi ner le pronostic et<br />

de mettre en place les mesures permettant un rétablissement rapide de l’homéostasie,<br />

indispensable à une récupération nerveuse.<br />

L’exploration des causes<br />

l’exploration biochimique est la première à réaliser, avec en particulier la recherche<br />

d’une encéphalose hépatique (ammoniac et acide biliaire). Ensuite viennent les<br />

examens d’imageries et la ponction du liquide cérébrospinal en fonction des hypothèses<br />

et des risques d’hémorragie ou d’hypertension intracrânienne.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Pertes de vigilance et convulsions.<br />

Identifi er l’origine : Les questions à poser<br />

J-L THIBAUD<br />

DV, Dipl. ECVN, 65 avenue Georges Clemenceau –<br />

F-94700 MAISONS-ALFORT<br />

Ce texte a pour objectif de préciser les données théoriques qui sont à la base<br />

du questionnement à mener lors de la consultation. Ce dernier sera exposé lors<br />

de la présentation. Pertes de vigilances et crises convulsives ont comme points<br />

communs d’être rarement visualisées par le vétérinaire et d’avoir pour origine un<br />

dysfonctionnement encéphalique et souvent cérébral. Le premier point commun<br />

rend leur diagnostic souvent diffi cile. La première étape diagnostique, loin d’être<br />

triviale, sera donc de reconnaître le signe clinique et de le différencier de syndromes<br />

proches. Le questionnement du propriétaire est par conséquent essentiel.<br />

Après un bref rappel du fonctionnement des structures impliquées dans le maintien<br />

de la vigilance, nous aborderons les différentes catégories de pertes de vigilance<br />

et de crises convulsives ainsi que leur diagnostic différentiel. Leur connaissance est<br />

la base du questionnement que nous envisagerons par la suite.<br />

(Tableau 1)<br />

Les différentes formes de perte de vigilance et de crises<br />

convulsives<br />

Les pertes de vigilance<br />

Connaître les différentes formes de pertes de vigilance est important car ceci permet<br />

de mieux les identifi er et d’en rechercher effi cacement les causes.<br />

Le maintien de la vigilance<br />

La vigilance est assurée par l’activation des neurones corticaux. Cette activation<br />

se fait par le biais de la formation réticulée (ensemble de neurones répartis dans<br />

le tronc cérébral entre le diencéphale et la moelle allongée) qui reçoit « une copie<br />

» de l’ensemble des informations sensorielles et les répercute sur le cortex via des<br />

transmissions cholinergiques passant par le thalamus. Elles sont en équilibre avec<br />

un système adrénergique situé dans le diencéphale et le mésencéphale et responsable<br />

du sommeil. Ainsi, toute lésion ou dysfonction de la formation réticulée ou du<br />

cortex peut entraîner une perte de vigilance. De même, une suractivité des centres<br />

adrénergiques provoque un endormissement.<br />

Les pertes de vigilance longues (cf. tableau 1) sont la stupeur et le coma<br />

Le coma correspond à une aggravation de la stupeur. Un animal stuporeux paraît<br />

endormi et ne peut être réveillé que par une stimulation en particulier douloureuse.<br />

Lors de coma, toute stimulation est vaine. Ces états traduisent une absence de<br />

stimulation du cortex et peuvent donc résulter d’une lésion corticale diffuse (hypertension<br />

intracrânienne, œdème cérébral, hernie), d’une lésion du diencéphale ou<br />

du tronc cérébral (traumatique, vasculaire) ou d’une dysfonction corticale secondaire<br />

à une intoxication (monoxyde de carbone, barbiturique, éthylène glycol,<br />

cholécalciférol…) ou à un trouble métabolique (encéphalose hépatique ou rénale,<br />

hypoglycémie, trouble électrolytique, coup de chaleur ou carence en thiamine…).<br />

Les pertes de vigilance courtes et spontanément résolutives<br />

- La syncope se traduit par une perte transitoire de vigilance et du tonus musculaire<br />

secondaire à un défaut d’oxygénation cérébral ou de perfusion de la formation<br />

réticulée. Il n’y a pas de phase pré et postictale. Dans certaines circonstances, elle<br />

peut se terminer par des clonies et une émission d’urine. L’origine des syncopes<br />

est souvent respiratoire (toux, fl accidité trachéale, syndrome brachycéphale qui<br />

provoque une augmentation du tonus vagal et une bradycardie importante) ou<br />

cardiaque (brady/tachyarythmie, diminution de l’inotropisme responsable d’une<br />

chute de la perfusion cérébrale, exercice entraînant une augmentation de la demande<br />

périphérique à laquelle le cœur ne peut répondre). Les syncopes refl exes


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

sont rares et souvent secondaires à la toux : l’augmentation de la pression intrathoracique<br />

provoquerait une diminution du retour veineux entraînant une augmentation<br />

de la pression intracrânienne et donc une moindre perfusion cérébrale. Encore<br />

plus rares sont les syncopes orthostatiques : elles se rencontrent lors d’hypovolémie<br />

majeure, de traitement hypotenseur ou de dysautonomie.<br />

- Le syndrome narcolepsie se traduit par des épisodes de cataplexie : c’est une<br />

perte brutale du tonus musculaire avec ou sans endormissement respectivement.<br />

Ces épisodes sont souvent provoqués par des jeux ou l’accès à la nourriture. En fi n<br />

d’épisode, il y a un brutal retour à la normale et l’animal reprend son activité là où<br />

il l’avait arrêtée. Il existe des formes héréditaires (autosomiques récessives) liées<br />

à des mutations dans le gène du récepteur-2 à l’hypocrétine (labrador, pinscher<br />

et teckel). Il existe des formes sporadiques secondaires à une perte en neurones<br />

produisant l’hypocrétine 1. Des lésions acquises de l’hypothalamus peuvent également<br />

être responsables de narcolepsie.<br />

L’activité corticale et la genèse des convulsions<br />

- L’épileptogenèse L’activité normale du cortex cérébral est un équilibre entre l’activité<br />

des neurones inhibiteurs produisant du GABA et celle des neurones excitateurs.<br />

La crise convulsive est la manifestation clinique d’une activité hypersynchrone des<br />

neurones corticaux. On peut reconnaître différentes parties au sein de la crise :<br />

les prodromes qui sont des manifestations comportementales qui précèdent la crise<br />

pendant plusieurs heures ou plusieurs jours, l’aura qui est une manifestation motrice<br />

ou comportementale qui précède immédiatement la crise de quelques instants<br />

et qui traduit une activité électrique anormale, l’ictus qui est la crise en elle-même<br />

et la phase postictale qui est indépendante de l’intensité et de la durée de la crise<br />

et qui se traduit par un défi cit nerveux symétrique (confusion, comportement anormal,<br />

amaurose…) Cette dernière dure généralement moins d’une heure mais peut<br />

persister plusieurs jours.<br />

- Les crises convulsives partielles traduisent l’activité d’un foyer de neurones. Le<br />

caractère partiel indique souvent une lésion structurale et incite à une exploration.<br />

La crise partielle simple traduit l’activité de motoneurones et se manifeste par des<br />

mouvements d’une partie du corps (tremblements, torticolis, contraction de muscles<br />

de la face ou d’un membre, mydriase). Elle peut être confondue avec une anomalie<br />

du mouvement. La crise partielle complexe traduit l’activité d’un foyer de<br />

neurones qui provoque une altération des sensations de l’animal et se manifeste<br />

par un trouble du comportement : fi xer un objet, tourner après sa queue, gober<br />

des mouches, agresser sans raison… Le diagnostic différentiel avec un trouble du<br />

comportement sans support organique ou électrique est diffi cile.<br />

Les crises convulsives généralisées<br />

C’est la manifestation clinique d’une activité corticale généralisée dont le point<br />

de départ thalamique provoque une activité du cortex dans son ensemble. Une<br />

autre possibilité serait un point de départ cortical qui transmet immédiatement cette<br />

activité au thalamus qui « enfl amme » à son tour l’ensemble du cortex. Il y a alors<br />

perte de conscience, des mouvements moteurs toniques (raideur, opisthotonos…)<br />

et/ou cloniques (pédalages) et des manifestations végétatives (salivation, miction,<br />

défécation). Au cours de la phase tonique, la respiration est saccadée et une<br />

cyanose peut être observée.<br />

Les questions pour reconnaître le syndrome<br />

Les signes cliniques similaires<br />

Le diagnostic différentiel des pertes de vigilance courtes et des crises convulsives<br />

inclut : épisode myasthénique, trouble du comportement, anomalie du mouvement,<br />

syndrome vestibulaire périphérique et épisode algique.<br />

• 96 •<br />

La reconnaissance de la stupeur ou du coma<br />

Cette reconnaissance ne pose pas de problème généralement car le vétérinaire<br />

peut observer les symptômes de l’animal. La différence entre les deux est la capacité<br />

d’induire, à la suite d’une stimulation douloureuse, une réponse volontaire lors<br />

de stupeur inexistante dans le coma.<br />

La reconnaissance des événements paroxystiques<br />

La diffi culté réside dans le fait qu’ils ne sont pas visualisés par le vétérinaire.<br />

Demander au propriétaire de fi lmer les épisodes est souvent utile.<br />

La description de l’événement<br />

Le déroulement précis de l’événement est essentiel. Il peut permettre d’identifi er<br />

les différentes phases d’une crise convulsive ce qui permettra de la différencier<br />

d’une syncope par exemple. Avoir des précisions sur l’activité motrice (hyper/<br />

hypotonique/clonique ?), la vigilance (conservée lors de mouvements anormaux<br />

ou d’épisode de cataplexie) l’existence de symptôme végétatif, le caractère répété<br />

et stéréotypé, les modalités d’apparition, la durée,… sont des éléments utiles.<br />

La description du contexte de l’événement<br />

Le moment et les circonstances du déclenchement sont informatifs : Moments privilégiés,<br />

sommeil, repas, jeu…<br />

Rechercher la cause<br />

Le contexte<br />

Excitation (jeu, repas), effort, toux, dyspnée, sommeil, période postprandiale<br />

La recherche des symptômes nerveux préexistants<br />

modifi cation du comportement, de la démarche, présence de signes corticaux<br />

avec une aggravation brutale évoquant une hernie cérébrale…<br />

La recherche de symptômes concernant d’autres systèmes<br />

troubles digestifs ou urinaires (shunt), modifi cation du poids, de la prise alimentaire<br />

ou de boisson (dysendocrinie…), respiratoires ou digestifs<br />

(encéphalite infectieuse)…<br />

Les antécédents médicaux<br />

Exérèse d’une tumeur, maladie infectieuse, traitement en cours…<br />

Les antécédents familiaux<br />

Plusieurs maladies ont une composante génétique : épilepsie essentielle, shunt,<br />

narcolepsie…<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Traitement médical N. GRANGER<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Traitement chirurgical de stabilisation / décompression<br />

J.-L. TROUILLET<br />

TEXTE NON REMIS<br />

TABLEAU 1 : Caractéristiques et causes des pertes de vigilances et des convulsions.<br />

Caractéristiques<br />

Longue Courte et spontanément résolutive<br />

Syndrome Stupeur Coma Syncope Narcolepsie<br />

Causes<br />

- Lésion cérébrale diffuse<br />

- Lésion focale de la<br />

formation réticulée<br />

- Toxique<br />

- Métabolique<br />

Perte de vigilance Convulsion<br />

- Arythmie cardiaque<br />

- Affection structurale<br />

cardiaque ou pulmonaire<br />

- Réfl exe<br />

- Orthostatique<br />

- Obstruction des voies<br />

respiratoires supérieures<br />

- Familiale héréditaire<br />

- Sporadique<br />

- Acquise : lésion du<br />

diencéphale<br />

- Isolée/Groupée/Continue<br />

- Partielle (simple/complexe) /Généralisée (clonique/tonique/<br />

tonoclonique/aréfl exique…)<br />

Idiopathique<br />

héréditaire<br />

Symptomatique Réactive<br />

Aff. dégénérative Métabolique<br />

Malformation<br />

Néoplasme Toxique<br />

Hémorragie<br />

Encéphalite Nutritionnelle<br />

Traumatisme


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Tribune des résidents et internes<br />

Cas de polyneuropathie sensitive et végétative idiopathique<br />

chez une chienne<br />

A. JEANDEL1,2 , J. THIBAUD1,2 , G. PAYEN3 , S. BLOT1,2 1. Unité de médecine interne, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

2. Unité de Neurologie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité d’ophtalomologie du Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire<br />

d’Alfort - 94700 MAISONS ALFORT<br />

Les atteintes du système nerveux périphérique sont des affections pour lesquelles<br />

l’approche clinique et diagnostique est parfois délicate, notamment dans le cadre<br />

des atteintes du système nerveux végétatif. La présentation de ce cas est l’occasion<br />

d’aborder un exemple d’atteinte atypique du système nerveux périphérique.<br />

Une chienne croisée épagneul breton non stérilisée est présentée en consultation<br />

pour dysphagie depuis un an. Un examen de tomodensitométrie du carrefour pharyngo-laryngé<br />

et de l’œsophage a permis d’exclure une origine obstructive. Un<br />

traitement de prednisone (1 mg/kg/j) n’a pas permis d’amélioration.<br />

L’examen clinique met en évidence une disparition de l’arythmie sinusale respiratoire,<br />

une anesthésie faciale et de la langue sans anomalie motrice. La dysphagie<br />

semble pharyngée. Une mydriase aréfl ective sans ophtalmoplégie externe ni perte<br />

de vision ainsi qu’une cornée dépolie sont constatées. A ce stade, nous suspectons<br />

une atteinte sensitive des nerfs V et IX ainsi qu’une atteinte neurovégétative des<br />

nerfs III, IX et X.<br />

Un repas baryté sous vidéoscopie confi rme la dysphagie pharyngée et oriente<br />

vers un défaut sensitif. Un test de Schirmer démontre une insuffi sance lacrymale<br />

quantitative. Un test positif à la pilocarpine diluée à 0,1 % indique une atteinte<br />

post-ganglionnaire du contingent parasympathique du nerf III. L’administration<br />

d’atropine n’entraîne pas d’accélération signifi cative de la fréquence cardiaque.<br />

Ces examens confi rment l’atteinte neurovégétative. Une radiographie thoracique<br />

et une échographie abdominale n’ont pas mis en évidence d’autre signe de dysfonctionnement<br />

du système nerveux autonome. Un examen électromyographique<br />

permet d’exclure une atteinte subclinique motrice du nerf trijumeau et des nerfs<br />

appendiculaires, et une atteinte sensitive des nerfs appendiculaires. Un examen<br />

d’IRM de l’encéphale et une analyse du liquide cérébrospinal ne démontrent pas<br />

d’anomalie.<br />

Un diagnostic présomptif de polyneuropathie sensitive et végétative idiopathique<br />

affectant les nerfs crâniens a été établi après exclusion des principales causes de<br />

polyneuropathie. Un traitement symptomatique de l’insuffi sance lacrymale quantitative<br />

est mis en place. Une absence d’évolution clinique est à noter un an après<br />

la consultation.<br />

L’originalité de ce cas réside dans sa présentation clinique originale et dans l’exploration<br />

exhaustive d’un désordre neurovégétatif. La dysautonomie canine est<br />

une affection rare souvent à l’origine d’une mydriase aréfl ective, d’insuffi sance<br />

lacrymale quantitative et de dysphagie. Si les symptômes neurovégétatifs sont<br />

compatibles avec la dysautonomie canine régulièrement décrite outre-Atlantique,<br />

l’absence d’atteinte urinaire, intestinale et anale et surtout la présence d’une atteinte<br />

sensitive clinique, la rendent peu probable tout comme le bon état général<br />

du chien et sa longue survie (deux ans après l’apparition des symptômes). La<br />

réalisation d’un profi l uro-dynamique aurait néanmoins pu permettre d’exclure une<br />

atteinte neurovégétative de l’appareil urinaire. De plus, même si l’atteinte exclusive<br />

du contingent sensitif du nerf V est évidente cliniquement, celle-ci aurait pu être<br />

recherchée au moyen d’un examen électroneurographique étudiant le réfl exe trigéminofacial.<br />

Cette neuropathie sensitive trigéminée sans atteinte motrice n’est que<br />

rarement décrite dans la littérature, et son association avec des troubles végétatifs<br />

est exceptionnelle. A notre connaissance, nous rapportons la première description<br />

vétérinaire de polyneuropathie végétative et sensitive intéressant les seuls nerfs<br />

crâniens.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 97 •<br />

Poster<br />

Hématome intracrânien chez un chiot Yorkshire terrier :<br />

diagnostic par échographie<br />

A. COLSON, M. MARTINEZ MARTIN, D. FANUEL-BARRET,<br />

M. FUSELLIER-TESSON<br />

CHUV Nantes, Ecole Nationale Veterinaire, Agroalimentaire et de<br />

l’Alimentation, ONIRIS - 44307 NANTES CEDEX 3<br />

Historique<br />

Un chien Yorkshire mâle de 26 jours est présenté en consultation pour vomissements,<br />

diarrhée et une crise convulsive depuis 12 heures. Il a quitté sa mère à<br />

l’âge d’une semaine et est exclusivement nourri avec du lait demi-écrémé de vache.<br />

Examen clinique<br />

À son admission, l’examen clinique général ne montre rien d’anormal. L’examen<br />

neurologique révèle un niveau de conscience altéré de type dépression. Le jour<br />

de son admission, il présente trois crises convulsives de quelques secondes en<br />

l’espace de quelques heures. La forme de son crâne et la position de ses globes<br />

oculaires paraissent normales.<br />

Démarche diagnostique<br />

Face à des crises convulsives suraiguës chez un très jeune chien de race naine<br />

et compte tenu de l’anamnèse, nous avons suspecté une encéphalopathie nutritionnelle<br />

(hypovitaminose B1, hypoglycémie), une hépato-encéphalopathie (shunt<br />

porto-systémique) et un traumatisme crânien.<br />

Plusieurs mesures de glycémie ont été effectuées et étaient dans les valeurs usuelles.<br />

Une valeur normale d’ammoniémie a permis d’exclure une hépato-encéphalopathie.<br />

Une échographie de l’encéphale par la fontanelle du bregma a alors été réalisée<br />

en coupes longitudinales et transversales et a montré une lésion hyperéchogène<br />

bien délimitée, sous-corticale et localisée dans l’hémisphère cérébral gauche, compatible<br />

avec un hématome. Afi n de confi rmer cette lésion et sa probable nature,<br />

une IRM de l’encéphale a été effectuée ; elle a montré une lésion hyperintense en<br />

T2 localisée dans l’hémisphère cérébral gauche, contre la faux du cerveau, entourée<br />

par un hypersignal diffus. Les images sont compatibles avec un hématome<br />

intracrânien accompagné d’un œdème.<br />

Traitement<br />

Un cathéter est placé dans une veine jugulaire. Les convulsions sont gérées par<br />

l’administration de midazolam. Le chiot reçoit de la thiamine par voie intraveineuse<br />

et est nourri avec du lait maternisé pour chiots.<br />

Le deuxième jour d’hospitalisation, il retrouve un niveau de conscience normal et,<br />

le troisième jour, il montre un comportement de chiot normal.<br />

Discussion et conclusion<br />

Ce cas clinique permet de montrer l’utilité de l’échographie de l’encéphale en<br />

pédiatrie, moins onéreuse que l’IRM ou la tomodensitométrie et ne nécessitant pas<br />

d’anesthésie. En revanche, l’échographie cérébrale apparaît peu spécifi que, et<br />

nécessite, comme les autres techniques d’imagerie, une certaine connaissance de<br />

l’anatomie de l’encéphale et de l’expérience.<br />

Nous avons choisi de ne pas administrer de corticoïde ni de soluté hyperosmolaire<br />

dans ce cas. En effet, la volémie du chiot est très différente de celle de l’adulte et<br />

l’administration de mannitol n’aurait pas pu être correctement contrôlée. De plus,<br />

les risques liés à une corticothérapie (hyperglycémie, retard de croissance, ulcères<br />

gastro-duodénaux…) l’emportent ici sur ses bénéfi ces (action anti-œdémateuse).<br />

Par ailleurs, le neurocrâne étant ici encore relativement élastique, il s’adapte à la<br />

forme et au volume cérébral. L’administration de thiamine nous a paru judicieuse<br />

dans la mesure où c’est une vitamine essentielle de l’anabolisme neuronal.<br />

L’échographie, peu pratiquée, est un outil précieux dans l’exploration lésionnelle<br />

de l’encéphale en pédiatrie. Le suivi échographique permet également d’apprécier<br />

la disparition de la lésion.<br />

Bibliographie :<br />

1. Coates JR, Bergman RL. Seizures in young dogs and cats : pathophysiology and<br />

diagnosis. Compend Contin Educ Pract Vet. 2005 ; 27(6):447 - 60.<br />

2. Garosi LS. The neurological examination. In : Platt SR, Olby NJ. BSAVA manual<br />

of canine and feline neurology. Gloucester : British Small Animal Veterinary Association,<br />

2004:1 - 23.<br />

3. Hudson JA, Finn-Bodner ST, Steiss JE. Neurosonography. Vet Clin North Am<br />

Small Anim. 1998 ; 28(4):943 - 72.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

4. Mitchell P. Paediatric head injury management. In : Whitfi eld PC, Thomas EO,<br />

Summers F et coll. Head trauma : a multidisciplinary approach. New York : Cambridge<br />

University Press, 2009:213 - 28.<br />

5. Sand A, West CL. Traumatic brain injury : a review of pathophysiology and<br />

management. J Vet Emerg Crit Care. 2010 ;20(2):177 - 90. ?<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

Détresse respiratoire chez les oiseaux - Prise en charge :<br />

repos ou action ?<br />

M. HUYNH, C. PIGNON<br />

DV, Service NAC, Centre Hospitalier Vétérinaire d’Alfort, Ecole Nationale<br />

Vétérinaire d’Alfort, 7 avenue du Général de Gaulle,<br />

F-94700 MAISONS-ALFORT.<br />

La détresse respiratoire chez l’oiseau est un motif de consultation fréquent qui nécessite<br />

une prise en charge urgente et adaptée. La gestion de ces cas doit prendre<br />

en compte plusieurs facteurs dont le stress du patient et la maladie sous-jacente.<br />

La différence notable des oiseaux par rapport aux petits mammifères réside en<br />

leur capacité à cacher leurs signes cliniques jusqu’à la décompensation brutale.<br />

Lorsque la détresse respiratoire devient apparente, l’animal entre alors en état de<br />

stress potentiellement fatal. Toute manipulation est alors extrêmement risquée. Il est<br />

déconseillé de mener des procédures invasives à ce stade comme notamment de<br />

faire un examen clinique complet.<br />

Nous proposons 4 étapes cruciales à la prise en charge.<br />

Première étape - Stabilisation<br />

Mettre l’animal en couveuse, sous oxygène. Une administration d’analgésique (Butorphanol)<br />

est alors bénéfi que si elle ne nécessite pas de manipulation excessive.<br />

Deuxième étape - Observation à distance<br />

Observer le type de dyspnée (inspiratoire ou expiratoire). Notamment en cas de<br />

dyspnée inspiratoire, il faut se préparer à l’éventualité d’une obstruction trachéale,<br />

et son traitement par une canulation des sacs aériens.<br />

D’autres signes cliniques à distance peuvent être utiles : l’observation des fi entes<br />

notamment peut révéler une polyuro-polydipsie ou une hépatopathie.<br />

L’observation à distance associée à un recueil exhaustif des commémoratifs permet<br />

au clinicien de préparer son plan thérapeutique.<br />

Troisième étape – Préparation de l’anesthésie<br />

La manipulation des oiseaux en détresse respiratoire leur est souvent fatale. Celle-ci<br />

sera toujours dans la mesure du possible réalisée sous anesthésie. Tous les éléments<br />

nécessaires à la réalisation de l’anesthésie, aux examens complémentaires<br />

et aux chirurgies éventuelles doivent être préparés à l’avance et dans un ordre<br />

précis. Le temps anesthésique doit être limité à son strict minimum.<br />

Quatrième étape – Action<br />

L’oiseau est alors saisi rapidement et induit au masque à l’aide de gaz inhalants.<br />

Une démarche diagnostique logique et méthodique permettra de déterminer les<br />

gestes urgents à réaliser pour optimiser les chances de survie de l’animal.<br />

La détresse respiratoire chez l’oiseau est une urgence absolue, mais sa prise en<br />

charge médicale doit permettre au patient de « retrouver son souffl e ». Temporiser<br />

est le plus souvent une solution rationnelle en attendant la préparation technique du<br />

matériel nécessaire pour pallier ce genre d’affection. La négligence de cette étape<br />

diminue signifi cativement les chances de survie de l’oiseau.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Détresse respiratoire chez les oiseaux - Les gestes<br />

d’urgences M. HUYNH, C. PIGNON<br />

DV, Service NAC, Centre Hospitalier Vétérinaire d’Alfort, Ecole Nationale<br />

Vétérinaire d’Alfort,<br />

7 avenue du Général de Gaulle, 94700 MAISONS-ALFORT.<br />

La détresse respiratoire chez les oiseaux est une situation d’urgence. Le traitement<br />

nécessite des actes techniques qui doivent tenir compte des particularités anatomiques<br />

et physiologiques remarquables des oiseaux.<br />

• 98 •<br />

Intubation<br />

La plupart des gestes techniques doivent être réalisés sous anesthésie pour pallier<br />

le stress de la manipulation. L’intubation est une étape clé de l’anesthésie<br />

puisqu’elle permet une délivrance effi cace des gaz inhalants, une ventilation assistée,<br />

et une surveillance anesthésique à l’aide de la capnographie.<br />

L’intubation doit tenir compte de plusieurs particularités de la trachée des oiseaux :<br />

- L’absence d’épiglotte rend l’intubation aisée.<br />

- A taille égale, la trachée des oiseaux est de plus gros diamètre que celle des<br />

mammifères<br />

- La trachée possède des anneaux trachéaux complets ce qui la rend moins extensible.<br />

De ce fait on préférera utiliser des sondes sans ballonnets.<br />

Voie veineuse<br />

La base de la fl uidothérapie de choc s’effectue par voie intraveineuse ou intraosseuse<br />

stricte. Après l’intubation, la mise en place d’un cathéter veineux est indispensable<br />

pour le traitement en urgence des détresses respiratoires. Il permet la<br />

délivrance de cristalloïdes, de colloïdes, et de glucose. Celui-ci peut être implanté<br />

dans la veine ulnaire/la veine métatarsienne médiale ou la veine jugulaire. Les<br />

cathéters intra-osseux peuvent être implantés dans le tibia ou dans l’ulna.<br />

Cœliocentèse<br />

Les oiseaux ne possèdent pas de diaphragme. La présence de tout épanchement<br />

cœlomique comprime les sacs aériens et constitue une contrainte importante pour<br />

la respiration. Il est indispensable d’effectuer une cœliocentèse rapidement pour<br />

permettre une expansion normale des sacs aériens. La cavité cœlomique est entourée<br />

de sacs aériens chez l’oiseau ce qui complique la réalisation de la cœliocentèse.<br />

La ponction du liquide d’épanchement au travers d’un sac aérien aurait pour<br />

conséquence un affl ux délétère de fl uide dans le sac aérien. Le site unique de<br />

ponction se situe au niveau de la ligne blanche, à 1 cm en dessous du bord caudal<br />

du bréchet. Le maximum de fl uide est retiré afi n de privilégier au mieux la respiration.<br />

Les pertes protéiques occasionnées sont compensées par voie intraveineuse<br />

par l’administration de colloïdes.<br />

Canulation du sac aérien<br />

En présence d’une obstruction trachéale, l’oiseau rentre en dyspnée inspiratoire<br />

grave. Les causes sont multiples (granulome aspergillaire, corps étrangers, parasites).<br />

Du fait de l’anatomie particulière des oiseaux, il est possible de court-circuiter<br />

le passage de l’air dans la trachée en réalisant une canulation du sac aérien<br />

thoracique latéral droit. L’abord du site se fait par une voie latérale droite après<br />

préparation aseptique. Une incision est pratiquée entre la 7e et la 8e côte. Le sac<br />

aérien est visualisé et percé. Une canule est introduite dans le sac aérien et suturée<br />

de part et d’autre autour des côtes adjacentes. La délivrance de l’anesthésie est<br />

reprise par cette canule puis arrêtée à la fi n des procédures.<br />

Certains gestes en urgence peuvent s’avérer salvateurs mais cela ne dispense pas<br />

d’une approche raisonnée et méthodique. La stabilisation initiale est au moins<br />

aussi importante que ces actes techniques, complétée par les examens complémentaires<br />

appropriés.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Détresse respiratoire chez les oiseaux :<br />

Les examens complémentaires urgents ou différés<br />

J-M PERICARD<br />

DV, CES de Pathologie Aviaire, Diplômé d’épidémiologie. F-11130 SIGEAN<br />

Objectifs pédagogiques<br />

Savoir choisir les examens complémentaires permettant de préciser au moins la<br />

pathogénie et si possible l’étiologie lors de détresse respiratoire chez les oiseaux.<br />

Pouvoir hiérarchiser les priorités par une approche bénéfi ces/risques dans les examens<br />

complémentaires lors de détresse respiratoire chez un oiseau.<br />

Contexte<br />

L’arrivée d’un oiseau en détresse respiratoire dans la structure vétérinaire met<br />

immédiatement le praticien et son équipe sous pression car il s’agit d’un véritable<br />

défi . Les statistiques montrent malheureusement un fort taux de décès chez<br />

ces oiseaux. Les gestes thérapeutiques nécessitent très vite une connaissance du<br />

type de détresse respiratoire, c’est-à-dire de la pathogénie à défaut de l’étiologie<br />

exacte. L’examen clinique ne peut répondre seul à cette question. Le choix des<br />

examens complémentaires et du moment de leur réalisation s’avère donc crucial<br />

pour la survie de l’oiseau.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Information et accord du propriétaire<br />

Dans ce contexte, il nous semble très important de prendre du temps pour expliquer<br />

la gravité au propriétaire, les risques et bénéfi ces des procédures envisagées,<br />

et d’obtenir son accord sur un plan d’action et un devis. Dans le cas contraire, les<br />

reproches ne manqueront pas en cas de décès.<br />

Pathogénie des détresses respiratoires<br />

Respiratoires strictes<br />

Obstruction haute : glotte, trachée, syrinx, bronches, avec corps étrangers, granulomes<br />

et/ou infl ammation et sécrétions<br />

Pneumonie<br />

Aérosacculite<br />

Non respiratoires<br />

Compression des sacs aériens : ascite, tumeur, obésité, œuf,…<br />

Circulatoires<br />

Anémie, hémorragie<br />

Ineffi cacité du transport gazeux des hématies (intoxications respiratoires)<br />

Insuffi sance cardiaque, hypotension<br />

Agonie<br />

Étiologie des détresses respiratoires<br />

Voir la conférence précédente<br />

Les examens complémentaires potentiellement utiles lors<br />

de détresse respiratoire<br />

Les examens complémentaires à résultat immédiat (au cours de la<br />

consultation)<br />

Radiographies en position dorso-ventrale ou ventro-dorsale, et latéro-latérale<br />

Endoscopie pour image et/ou biopsie, dans la cavité buccale, les choanes, la<br />

trachée, ou cœlioscopie dans les sacs aériens : thoraciques postérieurs (puis extension<br />

dans le thoracique antérieur ou l’abdominal du même côté), ou claviculaire<br />

Echographie en incidence cranio-ventrale, caudo-ventrale ou latérale<br />

Transillumination de la trachée<br />

Hématocrite (micro-hématocrite)<br />

Biochimie sanguine (Acide urique, Protéines totales, Glycémie, SGOT = ASAT,<br />

CPK, Calcium,…)<br />

Examen microscopique pour parasitologie, bactériologie, mycologie, cytologie,<br />

de prélèvements par écouvillon, ponction, ou biopsie : Etat frais en liquide isotonique<br />

(Trichomonas buccal), coloration de Gram, coloration au Bleu de méthylène,<br />

coloration rapide RAL.<br />

Test rapide : Chlamydophila psittaci (antigène) (écouvillonnage des conjonctives,<br />

des choanes, du cloaque, et fèces)<br />

Examen physico-chimique et/ou cytologique de liquide d’ascite (après ponction<br />

abdominale)<br />

Mesure de la pression artérielle<br />

Electrocardiogramme<br />

Hématologie (si faite manuellement sur place)<br />

Les examens complémentaires à résultat connu ultérieurement<br />

Biochimie (si recours à un laboratoire)<br />

Hématologie (si recours à un laboratoire)<br />

Sérologies : Aspergillus sp, Chlamydophila psittaci,…<br />

Cultures mycologique et bactériologique<br />

Recherche PCR : herpèsvirus amazone, chlamydophila, mycoplasma, mycobactéries,…<br />

Cytologie (si recours à un laboratoire)<br />

Histologie (de biopsies)<br />

Le risque de faire/Le risque de ne pas faire<br />

Certes il y a un risque à manipuler un oiseau en dyspnée, mais il y a aussi un<br />

risque à ne pas le manipuler, c’est-à-dire à devoir initier un traitement sans avoir<br />

obtenu un minimum d’informations sur la cause ou le processus.<br />

Etude rétrospective de la survie en fonction des manipulations<br />

Une étude rétrospective sur 46 cas exploitables dans notre base de données de<br />

détresse respiratoire, sur la même espèce perroquet Gris, mesure la survie en<br />

fonction du type de manipulation initiale (aucune, contention, anesthésie) : la survie<br />

immédiate décroît avec l’importance des manipulations, mais la survie à long<br />

terme augmente ; ou autrement dit une contention et plus encore une anesthésie<br />

augmentent la probabilité de décès immédiat, mais ceux qui survivent, et qui ont<br />

donc eu des examens complémentaires, ont plus de chance d’être guéris et de<br />

vivre longtemps.<br />

• 99 •<br />

Critères de choix des examens complémentaires<br />

Taille de l’oiseau<br />

Origine haute ou basse (suspectée d’après l’examen clinique à distance et auscultation)<br />

Obtention de l’accord du propriétaire<br />

Et s’il n’y en avait qu’un ce serait : La radiographie. En effet, une radiographie<br />

d’oiseau, surtout numérique, permet en 2 clichés d’obtenir une somme d’informations<br />

considérable, et d’orienter le traitement en conséquence.<br />

Au-delà du plan global de diagnostic et de traitement, chaque examen complémentaire<br />

souhaité doit faire l’objet d’une évaluation risque/bénéfi ce pour le cas<br />

présenté.<br />

Critères de choix du moment de réalisation des examens<br />

complémentaires<br />

Le moment idéal de réalisation d’un examen complémentaire n’est pas facile à<br />

déterminer lors de détresse respiratoire. C’est un compromis entre la nécessité de<br />

stabiliser l’état de l’oiseau et la nécessité d’avoir plus d’informations pour mieux<br />

mener le traitement. Parmi les critères on peut retenir :<br />

la rapidité d’évolution ;<br />

l’intensité de la détresse respiratoire ;<br />

la réponse à l’oxygénation, la nébulisation, et aux autres traitements initiaux ;<br />

le désir du propriétaire d’être présent ou proche lors d’une procédure où le risque<br />

de décès existe.<br />

Réalisation pratique pour diminuer<br />

les risques<br />

Décalage des examens complémentaires de quelques minutes, heures ou jours,<br />

avec traitement médical préalable.<br />

Oxygénation de l’oiseau avant manipulation et éventuellement réchauffement.<br />

Préparer tout le matériel pour les examens complémentaires envisagés afi n d’en<br />

minimiser la durée<br />

Utiliser une contention courte et douce ou une tranquillisation midazolam butorphanol<br />

plutôt qu’une anesthésie générale pour les examens non invasifs.<br />

Utiliser une anesthésie sévofl urane plutôt que isofl urane.<br />

Ne faire d’anesthésie que volatile au sévofl urane ou isofl urane, avec oxygène pur<br />

et sondage trachéal ou des sacs aériens, contrôle thermique, et si possible perfusion<br />

ou voie intraveineuse.<br />

Préparer tout le matériel pour les gestes d’urgence (et prévenir la séquence bradycardie,<br />

hypotension, arrêt respiratoire, arrêt cardiaque).<br />

Prévoir la nécessité éventuelle d’une assistance respiratoire manuelle avec ballon,<br />

ou automatique par respirateur.<br />

Présence d’un ou une assistant(e) formé(e) et expérimenté(e).<br />

Prélever très peu de sang pour ne pas aggraver l’éventuelle hypotension (moins<br />

que l’habituel 1 mL/100 g de poids).<br />

Avoir un ou des dispositifs de positionnement rapide pour les radiographies (sacs<br />

de sable, gants de plombs, plaque de contention, ruban adhésif, liens).<br />

Contenir l’oiseau verticalement pour l’échographie et la ponction abdominale.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Hospitalisation et traitement médical : faut-il gaver ?<br />

C. PIGNON, M. HUYNH<br />

DV, Service NAC, Centre Hospitalier Vétérinaire d’Alfort,<br />

ENVA, 7 Avenue du Général de gaulle, 94700 MAISONS-ALFORT<br />

L’anorexie est un motif de consultation très fréquent chez le lapin. Les atteintes<br />

dentaires, gastro-intestinales, nerveuses, ou autres maladies systémiques, peuvent<br />

entraîner une anorexie. Parce que le stress ou la douleur peuvent détériorer la<br />

situation, le praticien est souvent confronté à la diffi culté de fournir une alimentation<br />

adéquate au lapin hospitalisé.<br />

Rappels anatomo-physiologiques<br />

Le lapin est un folivore. Son appareil digestif est fait pour un régime à base de<br />

verdure succulente. Le système digestif du lapin permet une absorption d’un volume<br />

important de nourriture, de séparer les composantes digestibles et les composantes<br />

fermentescibles de son régime, et d’éliminer rapidement les fi bres non fermentescibles.<br />

La séparation entre ces fi bres se fait au niveau de l’ampoule cæcale, et<br />

permet la production de fèces (fi bres non fermentescibles) puis de cæcotrophes<br />

(matériel alimentaire semi-digéré contenant des bactéries de la fl ore cæcale). Ces<br />

cæcotrophes sont ingérés et permettent l’absorption des bactéries et de leurs produits<br />

de fermentation dans l’intestin grêle. Le principal facteur favorisant la vitesse<br />

du transit est la présence de fi bres non fermentescibles. Le manque de ces fi bres<br />

est la cause la plus fréquente de problèmes gastro-intestinaux.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Pourquoi réalimenter ?<br />

L’anorexie chez le lapin mène rapidement à un iléus paralytique du fait de l’absence<br />

de fi bres non fermentescibles entraînant un ralentissement du transit. Un<br />

déséquilibre bactérien est la conséquence de cet iléus, entraînant une production<br />

anormale de gaz qui distend l’estomac, l’intestin grêle, le cæcum, et produit<br />

une douleur aiguë. Dans les cas les plus avancés, la douleur et la dysbactériose<br />

entraînent la mort de l’animal. D’autre part, l’échec de pouvoir fournir une nutrition<br />

adéquate à un lapin anorexique peut causer une lipidose hépatique en 2 à 3 jours.<br />

Contre indications à la réalimentation<br />

Une suspicion d’obstruction partielle ou complète du tube digestif est une contreindication<br />

formelle à une réalimentation entérale. Cette suspicion doit être levée<br />

par la réalisation d’examens d’imagerie (radiographie avec ou sans contraste,<br />

échographie abdominale). Il est important de retenir que l’état d’hydratation joue<br />

un rôle majeur dans la motilité de l’appareil digestif. Il convient donc de réhydrater<br />

par voie intraveineuse un animal anorexique dans un premier temps, puis de le<br />

réalimenter. Une douleur intense non maîtrisée constitue aussi une contre-indication<br />

à la réalimentation. Lors de douleur aiguë, les lapins contractent leur abdomen, et<br />

la lumière de leur pylore se ferme. Les lapins ne pouvant pas vomir pour des raisons<br />

anatomiques, la nourriture, et la salive se retrouvent bloquées dans l’estomac.<br />

Une réalimentation forcée ainsi que l’accumulation de gaz peut alors causer une<br />

rupture de l’estomac.<br />

Méthode de réalimentation<br />

Différentes méthodes de gavage ont été testées chez le lapin. Les recommandations<br />

nutritionnelles d’un lapin sont : 12-16 % de fi bre, 7000 UI de vitamine A par kg de<br />

nourriture, 40 mg de vitamine E par kg de nourriture, 5 à 1 % de Ca en matière<br />

sèche. De ces composants, les fi bres sont l’élément le plus important pour la production<br />

d’acide gras à courte chaîne et de la motilité gastro-intestinale. Le gavage<br />

à la seringue peut être stressant chez certains lapins, mais il est le plus souvent est<br />

bien toléré. Le praticien peut utiliser une seringue de 60 mL (cône cathéter) ou une<br />

seringue de 1 mL, coupée à l’extrémité. La seringue doit être introduite au niveau<br />

du diastème (l’espace entre les incisives et les prémolaires) alors que le lapin est<br />

enroulé dans une serviette éponge. Le gavage doit être donné par petite quantité<br />

à la fois afi n d’empêcher toute fausse déglutition. Les patients critiques sont trop<br />

faibles et trop nauséeux pour être gavés à la seringue. On utilisera alors une sonde<br />

nasogastrique. La longueur de la sonde est jaugée en mesurant la longueur de la<br />

narine à la dernière côte. Une sonde pédiatrique (3,5 à 5 mm) peut être utilisée en<br />

fonction de la taille de l’animal. Un anesthésique local (gel de lidocaïne 2 %) est<br />

appliqué dans le coin de la narine quelques minutes avant l’insertion de la sonde.<br />

La sonde doit être insérée ventralement et médialement dans le méat nasal, puis<br />

enfoncée délicatement, animal vigile. Le placement de la sonde doit être vérifi é<br />

par un cliché radiographique latéral du thorax, incluant l’estomac. La sonde est<br />

ensuite fi xée au-dessus du nez et au-dessus de la tête par des sutures. La sonde<br />

peut être laissée en place 3 jours, après lesquels apparaissent souvent des irritations<br />

de la cavité nasale et éventuellement un jetage. Quelle que soit la méthode<br />

de réalimentation choisie, de la nourriture doit toujours être à la disposition de<br />

l’animal. Il peut être intéressant de demander au propriétaire d’apporter lui-même<br />

la nourriture dont le lapin a l’habitude. Offrir de la verdure fraîche peut stimuler<br />

l’appétit de l’animal. Des méthodes de réalimentation parentérales ont été testées<br />

chez le lapin, celles-ci sont très mal tolérées dans la majorité des cas.<br />

Produits utilisés pour la réalimentation<br />

Oxbow herbivore critical care ® (Oxbow Pet Products, Murdock, Nebraska). Il<br />

s’agit d’une poudre à reconstituer avec de l’eau, faite à partir de foin broyé. Cet<br />

aliment est particulièrement intéressant d’utilisation car il contient 21 % de fi bres.<br />

Cependant il ne peut pas être utilisé avec les sondes naso-gastriques à cause du<br />

risque important de boucher la sonde. Oxbow fi ne grind (Oxbow Pet Products,<br />

Murdock, Nebraska). Cet aliment est un dérivé du précédent, qui a été conçu pour<br />

être utilisé avec les sondes naso-gastriques.<br />

Emeraid herbivore (Lafaber Company, Cornell, Illinois). Cet aliment possède<br />

jusqu’à 32 % de fi bre, et peut être utilisé avec les sondes naso-gastriques. Il n’est<br />

cependant pas commercialisé en France pour le moment.<br />

Lorsque ces aliments ne sont pas disponibles, il est possible d’utiliser des granulés<br />

humidifi és et broyés ou de la soupe de légumes contenant un fort taux de fi bres.<br />

Plan de réalimentation<br />

Une correction de l’état d’hydratation et le rééquilibrage de la balance électrolytique<br />

et un prérequis à tout support nutritionnel. Le but de la réalimentation est<br />

de restaurer la balance de nitrogène en apportant assez de protéines et assez<br />

d’énergie pour subvenir au métabolisme basal et au surcroît d’énergie nécessaire<br />

à l’organisme pour lutter contre une maladie. Les protéines doivent constituer 26 %<br />

des calories totales et les fi bres un minimum de 13,6 % de la matière sèche. La<br />

quantité d’alimentation à utiliser doit être calculée à l’aide de la formule suivante :<br />

• 100 •<br />

70 (poids vif en Kg) 0,75 = métabolisme basal (MB) en kcal/J. A ceci, il faut rajouter<br />

un facteur correcteur lié à la maladie (k) qui est compris entre 1,2 et 2 en fonction<br />

de la gravité de l’atteinte : k x MB = Energie requise en kcal/J. L’énergie requise<br />

est ensuite divisée par la concentration énergétique sèche de l’alimentation. La<br />

quantité d’eau est rajoutée en fonction du plan de réhydratation. Un patient en<br />

bon état peut recevoir dans un premier temps 75-100 % de son besoin journalier<br />

durant les 24 à 48 heures Les patients débilités doivent recevoir 40-70 % de leur<br />

besoin journalier. Cette quantité est ensuite augmentée progressivement sur 3-5<br />

jours afi n d’atteindre la quantité requise. L’alimentation doit être donnée au lapin<br />

toutes les 8 heures.<br />

Médication de support<br />

Les prokinétiques sont souvent utilisés en complément d’une réalimentation lors<br />

d’anorexie chez le lapin. Il est, bien sûr, fondamental d’écarter formellement toute<br />

suspicion d’obstruction partielle ou totale avant d’utiliser des prokinétiques. Le métoclopramide<br />

est un neuroleptique anti-émétique qui est aussi utilisé comme prokinétique.<br />

Ses effets prokinétiques améliorent le tonus et l’amplitude des contractions<br />

de l’estomac, et relâchent le sphincter pylorique. Le métoclopramide augmente<br />

aussi le péristaltisme du duodénum sur ses premiers centimètres. Le cisapride possède<br />

aussi des effets prokinétiques qui ont été étudiés in vivo chez le lapin. Il a<br />

été prouvé, toujours in vivo que la ranitidine potentialisait les effets du cisapride.<br />

Cette molécule utilisée en médecine humaine a cependant été retirée du marché<br />

français à cause des effets secondaires cardiaques qu’elle peut provoquer. L’analgésie<br />

est aussi une composante primordiale afi n de permettre un transit normal.<br />

Toute douleur aura pour conséquence un arrêt de la prise alimentaire. Dans la<br />

grande majorité des cas, l’analgésie procurée par des AINS n’est pas suffi sante. Il<br />

est alors recommandé d’utiliser des opioïdes (buprénorphine, morphine, fentanyl)<br />

en bolus ou en perfusion continue. Toute réalimentation doit être précédée d’une<br />

réhydratation adéquate. En effet, la déshydratation diminue la motilité gastro-intestinale<br />

et diminue l’effi cacité de la digestion. La voie veineuse est à privilégier<br />

par rapport à la voie sous cutanée. Les besoins d’entretiens d’un lapin sont de<br />

120 mL/Kg/24 heures.<br />

L’anorexie chez le lapin peut rapidement avoir des effets délétères sur l’organisme.<br />

S’il est important de mettre rapidement en place un plan de réalimentation, il ne<br />

s’agit pas d’une urgence. Il convient en effet dans un premier temps de réhydrater<br />

l’animal, et de traiter l’analgésie des animaux qui sont en état de choc, puis de<br />

vérifi er qu’aucune obstruction des voies digestives n’est présente, pour enfi n commencer<br />

à réalimenter le lapin.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

L’abcès dentaire : choix thérapeutique<br />

DV, Clinique ADVETIA, 5 rue Dubrunfaut, F-75012 PARIS<br />

J-F QUINTON<br />

L’abcès dentaire est le stade ultime de la maladie dentaire, lorsque la malocclusion<br />

se complique d’une infection périapicale avec formation d’un abcès et d’une ostéomyélite<br />

des structures osseuses entourant les dents. La connaissance de l’anatomie<br />

associée à la compréhension de la pathogénie de ces troubles d’origine dentaire<br />

est nécessaire afi n d’établir un diagnostic précis et d ‘effectuer le choix thérapeutique<br />

approprié<br />

Anatomie<br />

Les dents des lagomorphes sont hypsodontes aradiculées, c’est-à-dire qu’elles ne<br />

forment jamais une véritable racine avec un apex fermé. Elles croissent donc de<br />

manière continue tout au long de la vie de l’animal. La formule dentaire du lapin<br />

est I2/1 C0/0 P3/2 M3/3. L’arcade dentaire est divisée en deux zones fonctionnelles<br />

par une zone sans dents, le diastème. Les bulles alvéolaires sont des<br />

structures osseuses particulières qui abritent les couronnes de réserve des quatre<br />

dernières dents maxillaires.<br />

Physiopathologie<br />

Une activité masticatrice normale permet une usure suffi sante des dents. Tout phénomène<br />

interférant avec l’éruption ou l’usure dentaire aboutit à une malocclusion.<br />

Trois causes principales sont proposées : congénitale (prognathisme), nutritionnelle<br />

(la consommation de graines et de granulés réduit les mouvements latéraux de la<br />

mandibule et accentue le mouvement vertical, entraînant une usure anormale du<br />

plan occlusal) et métabolique (un manque d’exposition à la lumière solaire peut<br />

entraîner une ostéodystrophie des dents et des os de soutien).<br />

Lors de traumatisme occlusal, les dents sont soumises continuellement à des forces<br />

de pression anormales, induisant un processus infl ammatoire qui déforme la dent<br />

par apposition tissulaire (augmentation de l’épaisseur de la dentine, hypercémentose,<br />

calcifi cation des racines…) et résorption. La conséquence est une élongation


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

de la couronne clinique (au-dessus de la gencive) qui est accompagnée d’une élongation<br />

de la couronne de réserve (communément nommée racine) et donc d’une<br />

extension de l’apex de la dent dans les tissus parodontaux et osseux sous-jacents<br />

(croissance à rétro). Cette effraction est à l’origine de la formation de poches parodontales,<br />

d’une contamination bactérienne (en général par des germes buccaux<br />

anaérobies), et d’un abcès périapical associé avec le développement d’une ostéomyélite.<br />

Plusieurs foyers d’ostéomyélite peuvent se propager à partir des racines<br />

dentaires atteintes, entraînant la lyse des os mandibulaires et/ou maxillaires, profondément<br />

remaniés par des cavités remplies de pus autour desquelles s’organisent<br />

souvent des zones de prolifération d’un tissu infl ammatoire calcifi é, formant une<br />

coque de consistance osseuse.<br />

Signes cliniques<br />

L’émergence clinique de l’abcès dentaire est souvent tardive : l’infection des apex<br />

et l’ostéomyélite restent pendant longtemps cliniquement inapparentes. La douleur<br />

dentaire est en général peu manifestée par le lapin, qui continue de se nourrir de<br />

façon quasiment normale et présente seulement un léger amaigrissement et un<br />

manque d’entrain. La palpation de petites déformations en pointe du corps des<br />

mandibules indique une effraction de la corticale par les apex, qui peut être un<br />

début d’abcès. Lorsque l’abcès a gagné les tissus mous périphériques, il forme<br />

une masse faciale volumineuse. On peut également observer une rhinite et un<br />

écoulement oculaire purulent lors d’une atteinte des premières dents jugales maxillaires<br />

ou une exophtalmie dans le cas d’un abcès rétro-bulbaire. Lors de douleur<br />

importante, l’anorexie entraîne des troubles digestifs tels qu’une entérite par entérotoxémie<br />

ou un iléus digestif.<br />

Traitement chirurgical<br />

Le choix de la technique dépend de l’extension de la lésion et de la localisation<br />

des dents atteintes.<br />

Localisation des lésions<br />

L’inspection de la cavité buccale sous anesthésie permet la détection de poches<br />

parodontales profondes, de pus et de mobilité dentaire anormale. Les clichés radiographiques<br />

permettent de visualiser les lésions dentaires et osseuses. Plusieurs<br />

incidences sont nécessaires : latéro-latérale bouche fermée, latéro-obliques gauche<br />

et droite pour latéraliser les lésions et latéro-oblique bouche ouverte pour mettre<br />

en évidence les dents jugales maxillaires situées contre le fi lm. Les signes évoquant<br />

un abcès dentaire sont : les résorptions et fractures dentaires, les élongations et<br />

déformations des couronnes de réserve, les lésions alvéolaires autour des apex,<br />

les effractions du périoste mandibulaire par les apex ainsi que les signes de lyse<br />

osseuse indiquant une ostéomyélite.<br />

Un examen tomodensitométrique améliore et complète le diagnostic radiographique,<br />

notamment pour l’évaluation des bulles alvéolaires et des tissus mous.<br />

Abcès mandibulaires<br />

L’abord de choix est extra-oral. Sous anesthésie générale associée à une analgésie<br />

suffi sante, une incision cutanée est pratiquée afi n de disséquer la coque de<br />

l’abcès jusqu’à arriver à sa base osseuse. Abcès et coque sont ensuite réséqués<br />

en bloc pour aboutir à la dent à l’origine de l’infection. Les proliférations osseuses<br />

pathologiques à la jonction entre la corticale et la coque sont éliminées à l’aide<br />

de rongeurs avec délicatesse du fait du risque de fracture iatrogène, notamment<br />

en cas d’ostéomyélite étendue. La cavité osseuse est curetée et nettoyée avec un<br />

soluté isotonique. La ou les dents incluses sont alors visibles et sont extraites doucement<br />

à l’aide d’élévateurs dentaires. L’extraction de la dent peut être facilitée<br />

par sa luxation intra-orale à l’aide d’un syndesmotome. Enfi n, la marsupialisation<br />

du site est réalisée par des sutures simples (fi l de diamètre 4/0) de la peau aux<br />

tissus sous-jacents.<br />

Une technique de comblement de la plaie par des billes de métacrylate imprégnées<br />

d’antibiotique a été décrite il y a une dizaine d’années.<br />

L’extraction exclusivement par accès intra-oral est généralement diffi cile du fait de<br />

l’ankylose et de la résorption des structures dentaires incluses dans le processus<br />

infectieux.<br />

Une mandibulectomie rostrale partielle peut être une option lors de destruction<br />

osseuse importante<br />

Abcès maxillaire<br />

Deux premières dents jugales ( P1 et P2)<br />

L’abord extra-oral est indiqué pour ces dents extérieures à l’arcade zygomatique.<br />

L’incision cutanée est pratiquée en avant et ventralement à l’œil suivant la localisation<br />

de l’abcès. La coque de l’abcès étant beaucoup plus diffi cile à isoler, seul son<br />

contenu est vidé, nettoyé, les tissus nécrosés sont curetés et une marsupialisation<br />

peut être effectuée.<br />

Quatre dernières dents jugales (P3 et M1 à M3)<br />

Les infections périapicales de ces dents conduisent à 5 évolutions possibles :<br />

- Empyème de la bulle alvéolaire<br />

- Abcès rétro-bulbaire vrai : exophtalmie importante.<br />

• 101 •<br />

- Abcès parabulbaire impliquant l’infection de la glande principale située dans la<br />

portion dorso-caudale de la fosse orbitaire et/ou de la glande accessoire de la<br />

partie basse de l’orbite : gonfl ement de la région infra-orbitaire ou de la région<br />

orbitale caudale/pariétale.<br />

- Empyème du récessus (sinus) maxillaire<br />

- Rhinite septique chronique et envahissement de pus dans la cavité nasale.<br />

La voie extra-orale est indiquée pour l’abcès parabulbaire : incision cutanée juste<br />

sous l’œil pour accéder à l’abcès en passant sous l’œil et ses annexes, marsupialisation<br />

de la plaie et blépharorraphie. La voie intra-orale est indiquée pour les<br />

autres cas : après extraction dentaire, l’abcès est vidé, cureté et rincé sous pression<br />

avec un soluté isotonique. Cet accès beaucoup plus restreint ne facilite pas le débridement<br />

et la cicatrisation de la cavité. Lors d’abcès rétro-bulbaire, il est souvent<br />

possible de conserver l’œil par cette technique, en réalisant une blépharorraphie.<br />

En cas d’échec, il faudra énucléer.<br />

Traitement médical<br />

Une hospitalisation de quelques jours est généralement nécessaire, elle vise à<br />

assurer :<br />

- le traitement de la douleur par des morphiniques (ex : buprénorphine, 0,05 à<br />

0,1 mg/kg/8 heures) et des AINS (ex : Méloxicam, 0,2 mg/kg deux fois par jour).<br />

- la prise en charge des symptômes généraux : réhydratation, gavage et antispasmodiques<br />

si besoin.<br />

- la mise en place d’une antibiothérapie ; si possible, un antibiogramme est réalisé.<br />

Sinon, on administre une association effi cace sur les germes anaérobies : une Blactamine<br />

(ex : céphalexine 20 mg/kg/j en injection SC) à du métronidazole (20<br />

mg/kg PO matin et soir) pendant 3 semaines minimum. Un pus liquide et nauséabond<br />

semble souvent un signe d’infection par des bactéries anaérobies « gangreneuses<br />

». La guérison est plus diffi cile dans ce cas que lorsque le pus est épais.<br />

La plaie de marsupialisation doit être quotidiennement nettoyée et désinfectée.<br />

La plaie est ensuite vérifi ée et éventuellement curetée tous les huit jours jusqu’à<br />

cicatrisation complète, qui est effective 2 à 4 semaines après l’intervention. Pour<br />

les abords intra-oraux, la cavité doit être régulièrement « fl ushée » sous anesthésie<br />

pour évacuer le pus et le bourrage alimentaire afi n d’aider à la cicatrisation et au<br />

comblement du défi cit.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Anorexie et arrêt du transit chez les petits herbivores.<br />

Diagnostic et choix thérapeutique : médical ou chirurgical ?<br />

J-F QUINTON<br />

DV, Clinique ADVETIA, 5 rue Dubrunfaut, F-75012 PARIS<br />

L’anorexie est un motif de consultation très fréquent chez les petits herbivores.<br />

Si elle est toujours associée à un arrêt du transit, la diffi culté pour le clinicien est<br />

souvent de comprendre la relation qui existe entre ces deux symptômes. En effet,<br />

l’anorexie peut simplement constituer un des symptômes de l’arrêt du transit, ou<br />

à l’inverse être la cause première de cet arrêt lorsqu’elle est l’expression d’une<br />

maladie générale, d’un stress, de lésions dentaires ou buccales ou de troubles<br />

métaboliques.<br />

Rappels anatomiques et physiologiques<br />

Le lapin et les caviomorphes (cobaye, chinchilla et octodon) possèdent des dents<br />

à pousse continue, un cæcum développé et pratiquent la cæcotrophie. Leur estomac,<br />

peu extensible, a un rôle de réservoir de nourriture et n’est normalement<br />

jamais vide. Il contient physiologiquement un mélange de poils, de cæcotrophes<br />

et de fi bres alimentaires végétales, formant un réseau lâche, fl uidifi é par les sucs<br />

digestifs, l’eau absorbée et l’humidité des végétaux consommés. La conformation<br />

de l’estomac ne permet pas à ces petits herbivores de vomir.<br />

Chez le lapin, le côlon est le siège de la séparation des fi bres solubles et insolubles<br />

grâce à des mouvements péristaltiques opposés. Les fi bres insolubles sont entraînées<br />

par un gradient osmotique vers la lumière du tube digestif et sont éliminées<br />

sous forme de crottes dures rondes et sèches. Les contractions antipéristaltiques du<br />

côlon ramènent les fi bres solubles dans le cæcum, siège des fermentations digestives<br />

qui produisent des acides aminés, des acides gras volatils et des vitamines<br />

absorbés par l’organisme. Régulièrement (en général le matin et au crépuscule),<br />

le cæcum se contracte et vide son contenu dans le côlon, sous forme de pâte<br />

amorphe. Les mouvements antipéristaltiques du côlon sont annulés, permettant<br />

ainsi l’élimination des cæcotrophes, crottes molles, en grappes enduites de mucus,<br />

directement réingérées à l’anus. Le mucus qui les entoure les protège de la dégradation<br />

stomacale. Leur contenu (protéines et vitamines) est absorbé dans l’intestin<br />

grêle. Les crottes dures sont éliminées en 4 à 5 heures et les molles en 8 à 9 heures


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Le péristaltisme est contrôlé par un pacemaker riche en terminaisons nerveuses,<br />

situé entre le côlon proximal et le côlon distal : le fusus coli. Ce dernier est très sensible<br />

aux catécholamines : un stress aigu ou chronique (souvent lié à des conditions<br />

d’entretien non adaptées) inhibe son fonctionnement.<br />

Le cobaye et le chinchilla ont un appareil digestif organisé de la même façon que<br />

celui du lapin. Leur tube digestif est néanmoins plus long (2,50 m pour le cobaye).<br />

Le temps de transit digestif est également plus lent (13 à 30 heures en moyenne,<br />

jusqu’à une semaine possible).<br />

Arrêt de transit chez le lapin : traitement médical ou<br />

chirurgical ?<br />

Chez cet animal, deux formes principales d’arrêt du transit existent. Elles nécessitent<br />

d’être bien distinguées, car leur prise en charge et leur traitement sont différents.<br />

Obstruction de l’estomac<br />

C’est une situation d’urgence classique et fréquente chez le lapin. Non traité, celuici<br />

succombe en général dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes. Il<br />

s’agit d’un arrêt du transit brutal consécutif à une obstruction mécanique, entraînant<br />

une dilatation liquidienne majeure de l’estomac. L’obstruction est rarement<br />

due à la présence d’un corps étranger, mais correspond le plus souvent à un agglomérat<br />

de poils et de cæcotrophes. Le lapin ne pouvant évacuer ce trop-plein en<br />

vomissant, un état de choc s’installe. L’animal est prostré, voussé dans une posture<br />

douloureuse, les oreilles en arrière. Il est parfois dans un tel état de faiblesse qu’il<br />

n’a plus la force de se tenir sur ses pattes. L’estomac est augmenté de volume et<br />

douloureux à la palpation abdominale. A l’examen radiographique, la silhouette<br />

de l’estomac apparaît nettement augmentée de volume et présente une densité<br />

liquidienne avec une bulle de gaz visible et bien délimitée au centre.<br />

Le traitement de l’obstruction est chirurgical. Le choc doit être traité au préalable :<br />

administration de méthylprednisolone (2 mg/kg, SC), réhydratation (NaCl 0,9 %<br />

tiédi, 30 à 40 mL/kg SC). La sédation combinée à l’emploi d’un morphinique procure<br />

une diminution rapide de la douleur et une diminution du stress de l’animal.<br />

L’association de Midazolam (0,25 à 0,5 mg/kg, IM) et d’un morphinique (ex :<br />

Butorphanol (0,2-0,4 mg/kg, SC, IM) ne provoque pas d’effet dépresseur cardiorespiratoire.<br />

Leur effet potentialisateur permet de diminuer la dose d’isofl urane<br />

nécessaire à l’anesthésie pour le sondage. Sous AG légère, l’estomac est vidangé<br />

par une sonde gastro œsophagienne le plus rapidement possible. Des antispasmodiques<br />

et de l’huile de paraffi ne (2 mL/kg) sont administrés. Environ 60 % des cas<br />

se résolvent par ce traitement. Si le transit ne reprend pas dans les trois heures, une<br />

gastrotomie est indiquée. Le taux de réussite de la chirurgie n’excède pas 50 %.<br />

Iléus digestif<br />

L’iléus digestif se manifeste par un arrêt progressif de la motricité digestive. Il est lié<br />

à des causes multiples : manque chronique de fi bres indigestibles dans la ration,<br />

absorption particulièrement importante de poils lors de la mue, stress induisant un<br />

dysfonctionnement du fusus coli, ingestion de corps étrangers (fi bres de tapis ou<br />

autres), maladie générale, lésion dentaire ou buccale.<br />

L’animal est présenté pour une anorexie et une disparition de la production de<br />

crottes d’installation progressive. L’état général n’est pas altéré dans un premier<br />

temps. Les commémoratifs rapportent souvent une diminution progressive de la<br />

taille des crottes dures, parfois reliées entre elles en chapelet par des poils, ainsi<br />

que des épisodes de prostration et des grincements de dents traduisant des douleurs<br />

digestives, souvent associées à des postures en prière ou à un allongement<br />

des postérieurs vers l’arrière lorsque le lapin recherche une position antalgique.<br />

L’examen radiographique révèle une dilatation aérique de l’estomac ou du cæcum.<br />

Lors d’arrêt du transit, le contenu de l’estomac, normalement constitué de<br />

poils et de fi bres alimentaires, se déshydrate et fi nit par former un trichobézoard.<br />

Celui-ci n’est que la conséquence de l’iléus et n’en constitue pas l’origine. Le traitement<br />

de choix de l’iléus est médical. Il faut réhydrater afi n d’améliorer l’état de<br />

l’animal, fl uidifi er le contenu digestif, gaver afi n de rétablir le transit et lutter contre<br />

la lipidose hépatique, traiter la douleur et restaurer la motricité digestive à l’aide<br />

d’antispasmodiques ((Dompéridone : 0,3 à 0,5 mg/kg PO, bid, Métoclopramide<br />

(0,2 à 1 mg/kg PO ou SC bid). Il faut également rechercher la cause primaire<br />

et traiter celle-ci. Une hospitalisation de 2 à 3 jours jusqu’à reprise du transit est<br />

recommandée. Le pronostic est en général favorable pour l’iléus gastrique, plus<br />

réservé pour l’iléus cæcal. Au-delà de 4 jours de traitement sans résultat, on peut<br />

tenter une gastrotomie pour retirer le contenu stomacal déshydraté et tenter de<br />

relancer le transit. Dans ce cas, le pronostic est réservé.<br />

Arrêt du transit chez les caviomorphes<br />

L’arrêt du transit chez les cobayes est en règle générale associé à une maladie<br />

intercurrente, comme un trouble dentaire, une rhinite obstructive qui entraîne une<br />

aérophagie douloureuse chez ces animaux ne pouvant effi cacement respirer par<br />

la bouche, une douleur importante (calcul urinaire) ou une maladie générale. Il<br />

faut donc identifi er et traiter la cause première de l’arrêt du transit puis traiter<br />

• 102 •<br />

comme l’iléus du lapin. La présence de corps cétoniques dans les urines, signe<br />

d’acidocétose, est de mauvais pronostic. La météorisation est fréquente chez cette<br />

espèce : on observe un abdomen ballonné, un tympanisme à la percussion. La<br />

radiographie montre une dilatation gazeuse de l’estomac ou du cæcum. Il faut<br />

soulager rapidement l’animal en évacuant les gaz par un sondage gastrique ou<br />

par une ponction du cæcum à l’aiguille. L’administration de charbon actif, d’huile<br />

de paraffi ne, de pansements digestifs à la silicone permet de lutter conter la formation<br />

des gaz. Le pronostic de la météorisation est toujours réservé. Il est parfois<br />

nécessaire d’effectuer une ponction gazeuse quotidienne. Le pronostic est sombre<br />

si aucune amélioration n’est observée au bout de 3 à 4 jours de traitement.<br />

Le transit digestif particulièrement long du chinchilla le prédispose à la stase digestive<br />

lors de déséquilibre en fi bres de la ration. L’exercice, un traitement d’antispasmodiques<br />

et d’huile de paraffi ne et le gavage sont indiqués.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Courtes communications<br />

Rétention de crochets chez une vipère heurtante<br />

(Bitis arietans)<br />

N. CHAI1 1. Muséum National d’Histoire Naturelle - 75005 PARIS<br />

Ce cas clinique décrit une rétention de crochets chez une vipère heurtante, affection<br />

non décrite à ce jour dans la littérature. Il représente également l’occasion de<br />

rappeler les techniques de manipulation des ophidiens venimeux lors d’un acte<br />

chirurgical.<br />

Une vipère heurtante (Bitis arietans), femelle, d’âge inconnu (arrivée adulte à la<br />

Ménagerie en 1998) est présentée pour une tuméfaction localisée sur la mandibule<br />

supérieure gauche, apparue depuis plusieurs semaines. Les conditions de détention<br />

sont correctes. La clinique est d’évolution progressive sans atteinte notable<br />

de l’état général de l’animal. En décembre 2008, l’examen à distance révèle un<br />

animal en bon état général avec des comportements locomoteur et alimentaire normaux.<br />

La présence d’une masse à ce niveau évoque une cause infectieuse (abcès)<br />

ou néoplasique de la glande venimeuse ou des tissus mandibulaires (tégument ou<br />

osseux) avoisinant.<br />

Le même jour, à T0, le serpent reçoit une injection IM de l’association de kétamine<br />

(20 mg soit 24,4 mg/kg) et de Dexmédétomidine (0,2 mg soit 244 microg/kg).<br />

L’induction est rapide (T0 + 15 minutes) et la myorésolution complète, traduisant<br />

un état anesthésique de stade III. L’anesthésie est contrôlée avec un Life Scope (fréquence<br />

cardiaque, fréquence respiratoire, pO2). L’animal est intubé et maintenu<br />

à 1 % d’isofl urane véhiculé par 1,5 L d’oxygène. L’analgésie est complétée par<br />

une injection IM de butorphanol (0,2 mg soit 0,24 mg/kg). A l’examen clinique,<br />

la masse se révèle être une tuméfaction de la gaine principale du crochet gauche<br />

due à la rétention de multiples crochets présents dans cette gaine. La radiographie<br />

infi rme toute suspicion d’atteinte osseuse. La glande à venin gauche est énucléée<br />

chirurgicalement pour prévenir toute obstruction post-chirurgicale. La masse est<br />

disséquée, de nombreux crochets sont retirés. Une chirurgie réparatrice a permis<br />

de reconstruire une gaine de forme normale. Une crème antiseptique et anti-infl<br />

ammatoire est appliquée sur la plaie. L’anesthésie est reversée avec une injection<br />

IM d’atipamézole à T0 + 1 h 30 (0,25 mg). Au réveil, l’animal reçoit en IM de<br />

danofl oxacine (18 mg soit 22 mg/kg, une fois) et de butorphanol (0,24 mg/kg,<br />

tous les jours pendant deux jours). A T0 + 24 J, l’animal mange seul une souris et<br />

présente des selles normales. A T0 + 4 mois, une souris est proposée en direct et le<br />

serpent présente de nouveau un comportement d’attaque normal.<br />

La vipère heurtante présente une denture solénoglyphe avec des dents à venin,<br />

situés à l’avant de la mâchoire supérieure, pouvant se replier contre le palais<br />

au repos. En forme de parfaites canules, elles permettent à l’animal d’introduire<br />

son venin sans en perdre et même sous pression. Au lieu d’être enracinées dans<br />

des alvéoles, les dents de serpents sont faiblement rattachées à la surface de la<br />

mâchoire. Elles sont constamment remplacées tout au long de la vie du serpent.<br />

Même les dents venimeuses sont perdues de cette façon, mais leur remplacement<br />

est rapide. Les dents qui tombent s’incrustent souvent dans la proie, lorsque celle-ci<br />

est entraînée dans la bouche du serpent, et sont alors avalées. Une rétention de<br />

crochets n’a jamais été décrite précédemment et de fait, n’avait pas été incluse<br />

dans les hypothèses diagnostiques initialement. Cette affection devra être suspectée<br />

pour toute tuméfaction de la mandibule supérieure.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Effet contraceptif de l’implant de desloréline (Suprelorin®<br />

hors AMM) chez le rat (Rattus norvegicus) : observations<br />

préliminaires<br />

C. GROSSET 1,2 , S. PETER 3 , J. FIGUÉRA 4 , C. NAVARRO 4 , F. PERON 5<br />

1. Clinique vétérinaire - 44700 ORVAULT<br />

2. Clinique vétérinaire de la Gare - 95150 TAVERNY<br />

3. Veterinary Clinic “Brouwhuis” - 5704 NZ HELMOND,<br />

THE NETHERLANDS<br />

4. Virbac France - 6515 CARROS<br />

5. Laboratoire d’Ethologie et Cognition Comparées - 92000 NANTERRE<br />

Les propriétaires de rats de compagnie déclinent souvent la stérilisation chirurgicale,<br />

en raison de son coût et des risques associés. Une stérilisation chimique<br />

aurait donc un intérêt dans cette espèce. L’étude suivante a été réalisée en deux<br />

phases : une étude préliminaire a permis de suivre cliniquement l’effet contraceptif<br />

et la latence d’effet d’un implant sous-cutané de 4,7 mg de desloréline et la<br />

seconde étude a permis d’évaluer l’innocuité de cet implant dans l’espèce murine.<br />

Matériel et méthodes<br />

Dans une première étude, les cycles de trois rates âgées de 4 mois ont été suivis<br />

par frottis vaginaux effectués deux fois par jour, pendant deux semaines précédant<br />

et suivant la pose d’un implant de 4,7 mg de desloréline (Suprelorin® hors<br />

AMM 4,7 mg, Virbac, Carros, France). Deux semaines après implantation, les<br />

femelles ont été mises en contact avec un mâle dont la fertilité avait été évaluée<br />

par l’obtention d’une portée avec une rate témoin. Un frottis a ensuite été réalisé<br />

une fois par mois.<br />

Dans une seconde étude, 38 rats, 6 mâles et 32 femelles, ont été recrutés en clientèle.<br />

Un suivi clinique incluant un frottis vaginal chez les femelles a été effectué tous<br />

les deux mois après implantation.<br />

Résultats<br />

Les trois rates mises en contact avec le mâle fertile n’ont présenté aucun signe de<br />

gestation pendant les quatre mois suivant la pose de l’implant.<br />

Deux semaines après la pose de l’implant, l’arrêt de la cyclicité a été noté sur les<br />

frottis vaginaux. Aucune des 35 femelles implantées n’a présenté de frottis d’œstrus<br />

dans les 6 mois suivant la pose de l’implant.<br />

La majorité des rats n’a montré aucun effet secondaire. Dans de rares cas, une<br />

augmentation de poids transitoire durant les 2 semaines post implantation, un<br />

prurit au niveau du site d’implantation durant la première semaine (n = 2) ou une<br />

métrite (n = 1, femelle de 19 mois, 6 mois après la pose de l’implant) ont été observés.<br />

Des modifi cations comportementales (rate plus affectueuse) ont été rapportées<br />

par certains propriétaires (n = 2). Dix sujets, dont l’âge moyen au moment de la<br />

mort était de 26 mois, sont décédés au cours de l’étude. Chez huit rats, la cause<br />

de la mort a été attribuée à une maladie respiratoire chronique ayant entraîné une<br />

détresse respiratoire ou un abcès de l’oreille interne. Chez deux rates, l’autopsie a<br />

été refusée par le propriétaire.<br />

Discussion<br />

L’implant de desloréline de 4,7 mg a eu un effet contraceptif chez des rates âgées<br />

de 4 mois. Cet effet avait déjà été démontré avec d’autres analogues de la GnRH<br />

dans cette espèce (Ogawa, 1989 ; Katahara, 2007). L’âge minimal de 4 mois a<br />

été choisi car des rates stérilisées avant cet âge peuvent développer de l’ostéopénie<br />

(Kohn, 1991).<br />

Le temps de latence a été évalué à environ 2 semaines. Toutefois, le nombre d’individus<br />

est trop faible pour estimer les éventuelles variations individuelles de ce délai.<br />

Les effets secondaires observés chez les jeunes rates implantées ont été bénins<br />

: prurit et gain de poids transitoires, précédant la mise en contact avec le mâle.<br />

Les modifi cations comportementales ont été rapportées subjectivement par les propriétaires<br />

mais une évaluation scientifi que serait nécessaire. Chez les rates plus<br />

âgées, les anomalies observées (métrite, ataxie) pourraient être fortuites. Toutefois,<br />

d’autres études sont nécessaires afi n de préciser l’effet de l’implant en cas de<br />

pathologies utérines préexistantes ou de prolactinome hypophysaire, tumeur la<br />

plus fréquente chez le rat (Mc Martin, 1992).<br />

L’implant de 4,7 mg de desloréline a donc un effet contraceptif chez les rates, dès<br />

deux semaines suivant sa mise en place. Une analyse plus fi ne des conséquences<br />

chez les rates âgées serait nécessaire. La durée d’effi cacité de l’implant est en<br />

cours d’étude.<br />

Remerciements<br />

Les auteurs souhaitent remercier le laboratoire Virbac.<br />

• 103 •<br />

Bibliographie<br />

Kitahara K, Sakai Y, Hosaka M, Hira Y, Kakizaki H, Watanabe T, 2007. Effects of<br />

a depot formulation of the GnRH agonist leuprorelin on the ultrastructure of male rat<br />

pituitary gonadotropes. Arch Histol Cytol, 70 (2), 79-93.<br />

Kohn B, Erben RG, Weiser H, Rambeck WA, Zucker H, 1991. Osteopenia caused by<br />

ovariectomy in young female rats and prophylactic effects of 1,25-dihydroxyvitamin<br />

D3, Zentralbl Veterinarmed A, 38 (1), 54-60.<br />

Massoud W, Paparel P, Lopez JG, Perrin P, Daumont M, Ruffi on A, 2006. Discovery of<br />

a pituitary adenoma following a gonadotropinreleasing hormone agonist in a patient<br />

with prostate cancer, International Journal of Urology, 13, 303–304.<br />

McMartin DN, Sahota PS, Gunson DE, Hsu HH, Spaet RH, 1992. Neoplasms and<br />

related proliferative lesions in control sprague-dawley rats from carcinogenicity studies.<br />

Historical Data and diagnostic considerations, Toxicol pathol, 20 (2), 212-225<br />

Ogawa Y, Okada H, Heya T, Shimamoto T, 1989. Controlled release of LHRH agonist,<br />

leuprolide acetate, from microcapsules : serum drug level profi les and pharmacological<br />

effects in animals, J Pharm Pharmacol. 41 (7), 439-44.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Les implants de cette étude ont été fournis par Virbac France.<br />

Affection buccale non dentaire chez un Chinchilla<br />

S. SAUVAGET 1<br />

1. Clinique Vétérinaire Mermoz - 69008 <strong>LYON</strong><br />

Un Chinchilla de 5 ans est présenté à la consultation pour dysphagie, ptyalisme<br />

et perte de poids importante. Les symptômes sont apparus 15 jours auparavant.<br />

Le confrère référant avait mis en place un traitement antibiotique et des consignes<br />

de gavage.<br />

L’examen clinique révèle un animal quasi cachectique, une déshydratation marquée,<br />

une alopécie péri-buccale liée au ptyalisme. La production de crottes est<br />

devenue quasi nulle depuis deux jours. Un examen de la cavité buccale est effectué<br />

à l’aide d’un vidéo-otoscope. Il met en évidence la présence d’une lésion infl ammatoire<br />

en arrière de la dernière molaire supérieure droite. L’examen dentaire ne<br />

révèle aucune anomalie et notamment une absence de malocclusion. Cet examen<br />

se faisant dans un premier temps sans anesthésie, la nature exacte de la lésion<br />

n’a pu être déterminée. Les hypothèses possibles sont un abcès gingival par corps<br />

étranger voire une lésion tumorale. Un traitement général est initialement mis en<br />

place afi n de relancer le transit et d’envisager une anesthésie générale dans de<br />

meilleures conditions (perfusion, métoclopramide, ésérine, gavage, méloxicam).<br />

Au bout de 48 heures de traitement, l’état général s’étant amélioré, l’anesthésie<br />

générale est envisagée. Le Chinchilla est prémédiqué (métoclopramide, méloxicam,<br />

enrofl oxacine) et est induit à l’isofl urane. Il est placé sur un plan incliné, sa<br />

bouche ouverte à l’aide d’écarteurs de joues. Il est intubé sous contrôle endoscopique<br />

à l’aide d’une sonde de 1. La lésion peut être examinée de façon précise<br />

à l’aide du vidéo-otoscope : elle apparaît purulente et profonde en arrière de la<br />

dernière molaire supérieure gauche. Une pince fi ne et une sonde à poche parondontale<br />

permettent d’extraire le matériel purulent. Une désinfection localisée à la<br />

chlorhexidine buccale est effectuée. La lésion est placée dans du formol et envoyée<br />

à l’analyse histologique.<br />

Suivi<br />

Le Chinchilla est rendu 48 heures après l’intervention. Il a repris un appétit spontané<br />

ainsi qu’un transit quasi normal. Un traitement antibiotique (enrofl oxacine) et<br />

anti-infl ammatoire (méloxicam) est mis en place sur une semaine. L’analyse histologique<br />

a révélé la présence d’un corps étranger (type brin d’herbe) au sein de la<br />

lésion. L’animal est revu à 3, 7 et 15 jours après l’intervention. L’état général s’est<br />

sans cesse amélioré et la lésion a fi ni par cicatriser défi nitivement.<br />

Discussion<br />

Les affections bucco-dentaires sont fréquentes chez les Chinchillas avec comme<br />

principale cause les malocclusions dentaires. Elles se caractérisent généralement<br />

par de la dysphagie et du ptyalisme et s’accompagnent de troubles généraux si<br />

le problème n’est pas traité rapidement. Dans le cas décrit ci-dessus, l’origine<br />

dentaire n’est pas en cause. Un brin de foin s’est planté dans la muqueuse buccale<br />

et a causé une infection mimant les symptômes d’une malocclusion dentaire. Tout<br />

l’intérêt de ce cas réside dans l’utilisation du vidéo-otoscope qui a permis à la fois<br />

de faire un diagnostic précis et d’écarter une origine dentaire ainsi que d’intervenir<br />

de façon très localisée. Sans l’utilisation de cet instrument, l’examen de la<br />

cavité buccale se serait révélé aléatoire et la lésion au fond de la bouche n’aurait<br />

probablement pas été observée. L’utilisation systématique de cet instrument dans<br />

le diagnostic ou le traitement (abrasion dentaire ou extraction dentaire vidéo-assistées)<br />

permet d’intervenir de façon précise et localisée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Bibliographie<br />

Jekl V, Knotek Z. Evaluation of a laryngoscope and a rigid endoscope for the examination<br />

of the oral cavity of small mammals, Vet Rec. 2007 Jan 6 ; 160 (1) : 9-13.<br />

Jekl V, Hauptman K, Knotek Z. Quantitative and qualitative assessments of intraoral<br />

lesions in 180 small herbivorous mammals, Vet Rec. 2008 Apr 5 ; 162 (14) : 442-9.<br />

Donnelly TM. Disease problems of chinchillas, section 3 chapter 25 in Quessenberry<br />

KE, Carpenter JW, Ferrets, rabbits and rodents clinical medicine and surgery, Saunders.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer<br />

Tribune des résidents et internes<br />

Un cas d’hémimandibulectomie rostrale chez un lapin<br />

E. ANJOLRAS1 , R. VALLEFUOCO2 , M. HUYNH1 , C. PIGNON1 ,<br />

C. FINA3 , A. BEDU3 , F. STAMBOULI3 , J. LABRUYERE3 1. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

2. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité d’imagerie, Ecole Nationale Veterinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

Un lapin nain tête de Lion mâle entier de 7 ans est présenté pour dysorexie et<br />

épiphora bilatéral. L’examen clinique révèle une malocclusion dentaire. Des radiographies<br />

du crâne mettent en évidence un abcès dentaire en regard des deux premières<br />

prémolaires inférieures droites. Leur extraction est réalisée mais avec une<br />

suspicion de fracture mandibulaire droite associée. Les radiographies de crâne<br />

postopératoires ne permettent pas de la mettre en évidence.<br />

Un examen tomodensitométrique du crâne est effectué et révèle une fracture mandibulaire<br />

droite. Une hémimandibulectomie droite est alors pratiquée.<br />

Lors du contrôle 1 semaine après la sortie d’hospitalisation, une dysorexie est encore<br />

présente. Une déhiscence de la plaie cutanée est observée à 17 jours et des<br />

soins locaux sont effectués. La dysorexie est présente durant les 2 mois après l’opération<br />

et le gavage est alors maintenu durant cette période. 2 mois et demi après<br />

l’opération, l’appétit est redevenu normal et la plaie est complètement cicatrisée.<br />

Discussion<br />

Les infections périapicales sont fréquentes chez le lapin et sont souvent étendues à<br />

l’os et aux tissus environnants. Le traitement médical seul est ineffi cace, la chirurgie<br />

est donc recommandée [1]. Dans les cas de fractures suite à une ostéomyélite, un<br />

traitement plus invasif comme l’hémimandibulectomie peut être proposé. 2 cas<br />

d’hémimandibulectomie rostrale sur des lapins ont été décrits dans la littérature<br />

suite à des tumeurs de la mandibule [2].<br />

Conclusion<br />

L’hémimandibulectomie sur des lapins est peu décrite et constitue une solution<br />

chirurgicale viable dans les cas de fractures sur des ostéomyélites de la mandibule.<br />

Bibliographie<br />

[1] Capello.V. Clinical Technique : Treatment of Periapical Infections in Pet Rabbits<br />

and Rodents. Journal of Exotics Pet Medicine, Vol 17 (2008) p. 124-131<br />

[2] Miwa. Y. Mandibulectomy for Treatment of Oral Tumours (Cementoma and<br />

Chondrosarcoma) in Two Rabbits. Exotic DVM, Vol 8.3 (2006)<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Un cas de hernie discale chez le Lapin<br />

M. HUYNH1,5 , C. PIGNON1 , M. LECHEVOIR3 , F. STAMBOULI2 ,<br />

A. BEDU2 , J. LABRUYERE2 , P. MOISSONNIER4 1. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

2. Unité d’imagerie, Ecole Nationale Veterinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité de Neurologie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

4. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

5. GWReferrals - SN1 2QE SWINDON<br />

Un lapin nain femelle de 8 ans est présenté pour une boiterie d’apparition progressive<br />

évoluant depuis 2 semaines vers une paraparésie. L’examen orthopédique<br />

ne révèle pas d’anomalie. L’examen neurologique montre un défi cit proprioceptif<br />

• 104 •<br />

et partiellement moteur sur les deux membres postérieurs plus latéralisé à gauche<br />

compatible avec une lésion du système nerveux central entre les vertèbres T2 et L2.<br />

Une radiographie de la colonne est réalisée et ne révèle aucune anomalie. Un examen<br />

tomodensitométrique est effectué et montre deux sites de compression discale<br />

entre les vertèbres T11-T12 et T12-L1.<br />

Deux corpectomies latérales sont réalisées en regard des espaces herniés. Une<br />

dégradation du statut neurologique post opératoire est constatée et le lapin n’est<br />

plus ambulatoire.<br />

Une physiothérapie intensive est prodiguée ainsi que des anti-infl ammatoires non<br />

stéroidiens. Une récupération progressive est constatée.<br />

Discussion<br />

Les hernies discales sont décrites dans de nombreuses espèces (chien, chat, furet<br />

[2]...) mais ne sont pas décrite cliniquement à notre connaissance chez le lapin. De<br />

nombreuses données expérimentales corroborent l’existence de processus dégénératifs<br />

[3-5] dans les hernies discales de cette espèce. L’apport de l’examen tomodensitométrique<br />

permet une neurolocalisation précise et autorise une correction<br />

chirurgicale. La technique de corpectomie latérale choisie dans ce cas permet<br />

d’intervenir sur le disque hernié en limitant la déstabilisation la colonne vertébrale<br />

[1]. La récupération lente et progressive dans cette espèce impose une excellente<br />

coopération du propriétaire.<br />

A la lumière de ce cas, les hernies discales doivent être inclues dans le diagnostic<br />

différentiel des parésies arrière chez le lapin.<br />

Bibliographie sélective<br />

1. Moissonnier, P., P. Meheust, and C. Carozzo, Thoracolumbar lateral corpectomy<br />

for treatment of chronic disk herniation : technique description and use in 15<br />

dogs. Vet Surg, 2004. 33(6): p. 620-8.<br />

2. Morera, N., X. Valls, and J. Mascort, Intervertebral disk prolapse in a ferret. Vet<br />

Clin North Am Exot Anim Pract, 2006. 9(3): p. 667-71.<br />

3. Sobajima, S., et al., A slowly progressive and reproducible animal model of<br />

intervertebral disc degeneration characterized by MRI, X-ray, and histology. Spine<br />

(Phila Pa 1976), 2005. 30(1): p. 15-24.<br />

4. Sowa, G., et al., Characterization of intervertebral disc aging : longitudinal<br />

analysis of a rabbit model by magnetic resonance imaging, histology, and gene<br />

expression. Spine (Phila Pa 1976), 2008. 33(17): p. 1821-8.<br />

5. Zhang, W., et al., [A comparative study on establishing rabbit intervertebral<br />

disc degeneration models by three methods]. Zhongguo Xiu Fu Chong Jian Wai<br />

Ke Za Zhi. 24(1): p. 41-5.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Cloacoplastie et cloacopexie chez un cacatoès<br />

M. HUYNH 1,3 , C. PIGNON 1 , F. STAMBOULI 2 , N. FORBES 3<br />

1. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

2. Unité d’imagerie, Ecole Nationale Veterinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

3. GWReferrals - SN1 2QE SWINDON<br />

Un cacatoès des moluques (Cacatua moluccensis) femelle de 16 ans est présenté<br />

pour un prolapsus du cloaque récurrent et un comportement sexuel marqué.<br />

L’examen clinique révèle un prolapsus du sévère côlon associé à une atonie cloacale<br />

complète. Une radiographie cœlomique et une prise de sang sont réalisées<br />

sous anesthésie afi n d’explorer une cause sous-jacente du prolapsus.<br />

Une réintégration des tissus prolabés est effectuée en première intention mais une<br />

récidive est constatée le jour suivant. Une chirurgie de cloacopexie et cloacoplastie<br />

est réalisée. Après laparotomie médiane, la séreuse colique est incisée puis suturée<br />

sur la ligne blanche. Le bord dorsal du cloaque est ensuite découpé à 10 heures<br />

et 2 heures dans l’épaisseur du sphincter cloacal qui est par la suite suturé bout<br />

à bout. Deux semaines après la chirurgie, la cicatrisation est complète et l’animal<br />

a retrouvé un tonus sphinctérien. Un implant de desloréline est mis en place pour<br />

atténuer l’infl uence sexuelle sur le prolapsus.<br />

Discussion<br />

Les prolapsus chroniques du cloaque sont des problèmes couramment rencontrés<br />

chez les cacatoès, associés à des comportements d’hypersexualité. L’atonie<br />

sphinctérienne résultante provoque l’échec des traitements conservateurs (sutures<br />

en bourses). La technique proposée est moins invasive que les techniques de cloacopexies<br />

circumcostales habituellement recommandées, et permet de corriger


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

l’atonie sphinctérienne. Des complications telles qu’un entrappement du côlon sont<br />

rapportées mais ne sont pas constaté dans notre cas.<br />

La technique de cloacopexie/ cloacoplastie décrite permet un traitement chirurgical<br />

peu invasif et effi cace des prolapsus cloacaux en complément d’une thérapie<br />

hormonale et comportementale.<br />

Bibliographie disponible sur demande<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Evaluation de la prévalence des souffl es cardiaques chez<br />

le Chinchilla (Chinchilla lanigera) : étude rétrospective<br />

multicentrique<br />

C. PIGNON 3 , D. SANCHEZ-MIGALLON GUZMAN 1 ,<br />

J. PAUL-MURPHY 2 , J. MAYER, J. PIGNON<br />

1. University of Wisconsin, Special Species Health Service - WI<br />

53706 MADISON<br />

2. University of California, Davis, Companion Avian and Exotic Pet<br />

Medicine Service - CA 95616 DAVIS<br />

3. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

Le Chinchilla est un rongeur dont la longévité moyenne est de 10 ans, même si<br />

celui-ci peut vivre jusqu’à 20 ans. Originaire des hauts plateaux andins, la population<br />

actuelle est issue de 13 Chinchillas prélevés en 1920 (1). Peu d’informations<br />

sont disponibles concernant les cardiopathies chez les Chinchillas (2). Des cas<br />

isolés ont été décrits, et des mesures échocardiographiques sont disponibles chez<br />

cette espèce (3). Le but de cette étude est de déterminer la prévalence des souffl es<br />

cardiaques chez le Chinchilla en relation avec une cardiopathie.<br />

Matériel et méthode<br />

Les dossiers médicaux de 260 Chinchillas provenant de l’université de Tufts, de<br />

l’université de Davis, et de l’université du Wisconsin ont été collectés entre 1996<br />

et 2009. L’âge, le sexe, l’anamnèse, l’examen clinique et l’auscultation cardiaque<br />

ont été noté. Les souffl es cardiaques ont été gradés utilisant l’échelle conventionnelle<br />

de 1 à 6 (4). Les radiographies thoraciques ont été relues par un enseignant<br />

diplômé du collège américain d’imagerie médicale, et les échocardiographies ont<br />

été réalisées par un enseignant diplômé du collège américain de médecine interne<br />

(cardiologie).<br />

Résultat<br />

Une analyse statistique descriptive a été réalisée pour l’âge, les signes cliniques<br />

(diminution de l’activité, signes respiratoires), l’intensité du souffl e cardiaque, les<br />

radiographies thoraciques, et l’échocardiographie. Un test du Chi 2 a été utilisé<br />

pour comparer les variables qualitatives entre les universités. Le rôle pronostic de<br />

chaque variable a été évalué à l’aide d’une analyse logistique univariée, stratifi é<br />

par centre.<br />

La prévalence des souffl es cardiaques chez les Chinchillas est de 23 %. Seul 6 %<br />

des Chinchillas ayant un souffl e ont subi une échocardiographie. La prévalence<br />

d’une cardiopathie (défi nie comme la présence d’anomalie à l’échocardiographie)<br />

était de 53 % dans ce groupe. Chez les 8 Chinchillas pour lesquels nous avons<br />

décelé une cardiopathie, nous avons trouvé :<br />

• 2 animaux présentant une fuite mitrale associée à une obstruction dynamique de<br />

la chambre de chasse du ventricule droit.<br />

• 1 animal présentant une hypertrophie du ventricule gauche associé à une obstruction<br />

dynamique de la chambre de chasse du ventricule droit.<br />

• 2 animaux présentant une fuite mitrale<br />

• 1 animal présentant une fuite tricuspide<br />

• 1 animal présentant une obstruction dynamique de la chambre de chasse du<br />

ventricule droit seulement<br />

• 1 un animal montrait des signes d’hypovolémie.<br />

Il ne semble pas qu’il existe prédisposition de sexe pour la présence de cardiopathie.<br />

La probabilité de trouver une cardiopathie était environ 29 fois supérieure<br />

chez un Chinchilla avec un souffl e de grade 3 que sur un Chinchilla ne présentant<br />

aucun souffl e à l’auscultation. Une tendance se dégage quand à l’augmentation<br />

de la prévalence des cardiopathies avec l’âge des Chinchillas.<br />

Discussion<br />

Cette étude montre que la prévalence des souffl es cardiaques est importante<br />

(23 %). Même si une grande majorité d’animaux n’ont pas subi d’échocardio-<br />

• 105 •<br />

graphie, le pourcentage de Chinchilla souffrant d’une cardiopathie est signifi catif.<br />

L’échocardiographie reste l’outil diagnostic le plus recommandé dans la détection<br />

des cardiopathies, comme le montre la proportion de radiographie thoracique normale,<br />

associée à une échocardiographie anormale. Dans cette étude, la présence<br />

d’une cardiopathie est associée avec l’intensité du souffl e. Chez les carnivores<br />

domestiques, des souffl es fonctionnels peuvent être causés par une viscosité sanguine<br />

accrue, ou une augmentation de la post-charge. Ces souffl es physiologiques<br />

sont le plus souvent notés lors d’anémie, d’hyperthermie, de gestation, d’hyperthyroïdisme.<br />

A cause du manque de données, il n’a pas été possible de mettre en<br />

évidence un souffl e physiologique dans notre étude. Les valvulopathies semblent<br />

être les pathologies cardiaques les plus fréquentes chez le Chinchilla (5 sur 8).<br />

Ceci peut-être relié au fait que les cardiopathies semblent être âge dépendant chez<br />

le Chinchilla, et suggère une pathologie dégénérative.<br />

Conclusion<br />

Les résultats de cette étude suggèrent que les souffl es cardiaques sont fréquents<br />

chez les Chinchillas. Bien que beaucoup de ces animaux semblent avoir des cardiopathies<br />

engendrant un souffl e cardiaque, une grande proportion (comparé aux<br />

autres espèces) n’aurait pas de cause démontrée. Cependant, si, comme démontré<br />

dans cette étude, la moitié des Chinchillas ayant un souffl e cardiaque ont une cardiopathie,<br />

il apparaît raisonné de recommander la réalisation d’une échocardiographie<br />

dès qu’un souffl e est décelé à l’auscultation, en particulier chez les vieux<br />

Chinchillas ayant un souffl e de grade 3 ou supérieur.<br />

Bibliographie<br />

1. Donnelly TM. Disease problems of the Chinchillas. In : Quesenberry KE, Carpenter<br />

JW eds. Ferrets, Rabbits, and Rodents—Clinical Medicine and Surgery.<br />

Philadelphia, PA : WB Saunders ; 2004:255-265<br />

2. Hoefer HL, Crossley DA : Chinchillas. In Meredith A, Redrobe S, eds. BSAVA<br />

Manual of Exotic Pets, 4th ed. Quedgeley, Gloucester, British Small Animal Veterinary<br />

Association, 2002, p 65-75<br />

3. Linde A, Summerfi eld NJ, Johnston M, Melgarejo T, Keffer A, Ivey E. Echocardiography<br />

in the Chinchilla. J Vet Intern Med. 2004 ; 18 : 772-4.<br />

4. Prosek R. Abnormal heart sounds and hearts murmurs. In : Ettinger SJ, Feldman<br />

EC. Textbook of veterinary internal medicine. St Louis. Elsevier Saunders ;<br />

2005:198<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Posters<br />

Calcifi cation aortique et insuffi sance rénale chez un lapin<br />

A. BOYEAUX 1 , M. HUYNH 1 , C. PIGNON 1 ,<br />

E. REYES GOMEZ 2 , F. STAMBOULI 3 , V. CHETBOUL 4<br />

1. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

2. Unite d’Anatomo-pathologie de l’ENVA - 94700 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité d’imagerie, Ecole Nationale Veterinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

4. Unité de Cardiologie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

Un lapin mâle de 3 ans est présenté pour abattement et amaigrissement depuis<br />

4 mois avec dysorexie et dégradation depuis 5 jours. A l’examen clinique l’animal<br />

est prostré, cachectique et a un bruit de galop à l’auscultation cardiaque.<br />

Des examens sanguins révèlent une insuffi sance rénale accompagnée d’une discrète<br />

anémie mais non compliquée de désordres du ionogramme. Les examens<br />

d’imagerie montrent une ostéosclérose, une calcifi cation de l’aorte, du cœur et des<br />

reins et des thrombi en formation.<br />

Par la suite un dosage de la parathormone est réalisé dont la valeur est dans<br />

les normes supérieures. Malgré les soins prodigués, le lapin décède durant son<br />

hospitalisation.<br />

L’examen nécropsique confi rme les lésions observées radiologiquement ainsi que<br />

des lésions osseuses pathognomoniques d’une hypervitaminose D. Cette hypothèse<br />

est compatible avec l’alimentation rapportée dans l’anamnèse. Les connaissances<br />

sur la régulation calcique du lapin permettent d’expliquer le tableau clinique et<br />

biologique de l’animal. En effet, l’hypervitaminose D entraîne une hypercalcémie<br />

dépassant les fonctions d’excrétion rénale à l’origine des calcifi cations dystrophiques<br />

et donc d’une insuffi sance rénale. D’autre part, la littérature montre<br />

que les lapins insuffi sants rénaux peuvent être résistants à l’hyperparathyroïdisme<br />

secondaire et présentent fréquemment des signes radiographiques de calcifi cation


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

des tissus mous. Ce cas est donc une illustration de la particularité du métabolisme<br />

du calcium chez le lapin.<br />

Bibliographie disponible sur demande.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Utilisation de la doxorubicine dans le traitement<br />

d’un choriocarcinome chez un lapin<br />

M. HUYNH 2,3 , J. BRANDAO 1 , E. MANCINELLI 1 , N. FORBES 2<br />

1. GWReferrals - SN1 2NR SWINDON, UNITED KINGDOM<br />

2. GWReferrals - SN1 2QE SWINDON<br />

3. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

Un lapin femelle stérilisée de 6 ans est présenté pour anorexie depuis 2 jours.<br />

L’examen clinique révèle la présence d’une masse abdominale caudale.<br />

La radiographie abdominale et l’échographie met en évidence la présence d’une<br />

volumineuse masse dorsale à la vessie, remplie d’un contenu hétérogène. La cytoponction<br />

échoguidée révèle la présence de pus.<br />

Une laparotomie exploratrice est réalisée et montre une distension du moignon<br />

utérin par un volumineux abcès. Une exérèse du moignon est réalisée. L’examen<br />

histologique de la masse excisée est compatible avec un choriocarcinome utérin.<br />

En raison du caractère agressif de la lésion, une chimiothérapie adjuvante est<br />

réalisée avec de la doxorubicine. Un bilan d’extension incluant une échographie<br />

cardiaque est réalisé.<br />

Six séances de chimiothérapie sont réalisées. Aucune récidive n’est constatée 4<br />

mois après la dernière administration de doxorubicine.<br />

Discussion<br />

Les tumeurs utérines sont fréquentes avec une incidence de 80 % chez les lapines<br />

non stérilisées de plus de 3 ans [2] . La présence d’un processus néoplasique chez<br />

une lapine stérilisée montre l’importance de la technique chirurgicale et l’intérêt<br />

de l’hysterectomie associée à l’ovariectomie [1, 5] . Les choriocarcinomes sont des<br />

tumeurs rares chez le lapin à agressivité locale et métastatique [4] . L’utilisation d’une<br />

chimiothérapie adjuvante fait l’objet de cas anecdotiques dans la littérature [2] . L’utilisation<br />

de la doxorubicine justifi e une surveillance cardiaque du fait la cardio<br />

toxicité cumulative de la molécule, démontrée dans de nombreuses espèces dont<br />

le lapin [3] .<br />

Le cas présenté rapporte une chimiothérapie sans complication chez un lapin.<br />

Bibliographie :<br />

1. Capello, V., Surgical techniques for neutering the Female Pet Rabbit. Exotic<br />

DVM, 2005. 7(5): p. 15-21.<br />

2. Heatley, J.J. and A.N. Smith, Spontaneous neoplasms of lagomorphs. Vet Clin<br />

North Am Exot Anim Pract, 2004. 7(3): p. 561-77, v.<br />

3. Jones, S.M., et al., Adriamycin cardiomyopathy in the rabbit : alterations in<br />

contractile proteins and myocyte function. Cardiovasc Res, 1990. 24(10): p. 834-<br />

42.<br />

4. Kaufmann-Bar, M. and I. Fischer, Choriocarcinoma with metastasis in a rabbit<br />

(Oryctolagopus cuniculi). Vet pathology, 2008. 45(1): p. 77-9.<br />

5. Quesenberry, K.E. and J. Carpenter, Ferrets, Rabbits and Rodents : Clinical<br />

Medicine and Surgery. 2nd ed. 2004. 461.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Torsion de lobe hépatique chez un lapin (Orytolagus<br />

cuniculus)<br />

C. PIGNON 2 , J. MAYER 1<br />

1. University of Georgia, Department of Small Animal Medicine & Surgery -<br />

GA 30602 ATHENS (USA)<br />

2. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

Un lapin mâle castré de 3 ans est présenté au service des urgences pour un abattement<br />

prononcé et une anorexie apparue il y a quelques heures.<br />

A l’examen clinique, l’animal est prostré, le dos voussé et immobile. La palpation<br />

abdominale est tendue et douloureuse. Une masse est palpable dans l’abdomen<br />

crânial à droite, dépassant des côtes. L’examen de la cavité buccale ne révèle<br />

aucune anomalie.<br />

• 106 •<br />

Un bilan biochimique est réalisé et révèle une augmentation importante des enzymes<br />

hépatiques (PAL et ALAT). Une échographie abdominale permet de mettre<br />

en évidence la présence d’un léger épanchement, ainsi que d’un lobe hépatique<br />

de taille augmentée, et avascularisé dans la partie droite de l’abdomen.<br />

En accord avec le propriétaire, un traitement chirurgical est décidé. Après préparation<br />

chirurgicale, une incision sur la ligne blanche est réalisée, caudalement à<br />

l’appendice xiphoïde. Une torsion et un infarcissement du lobe hépatique caudé<br />

sont mis en évidence. L’utilisation d’une pince à agrafe automatique permet la<br />

ligature du lobe à sa base puis sa résection. La cavité abdominale est refermée, de<br />

façon classique. L’animal est rendu à son propriétaire 48 heures après la chirurgie,<br />

et une rémission complète est observée lors de la visite de contrôle 10 jours après<br />

la chirurgie.<br />

La torsion de lobe hépatique chez le lapin est une atteinte peu fréquente mais<br />

certainement sous-diagnostiquée. Le tableau clinique est caractérisé par un abattement,<br />

une douleur abdominale violente et une anorexie d’apparition soudaine.<br />

Celui-ci peut se solder par une mort brutale si une intervention chirurgicale n’est<br />

pas entreprise rapidement.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Hyperthyroïdie chez un Cobaye (Cavia porcelus)<br />

C. PIGNON 2 , J. MAYER 1<br />

1. University of Georgia, Department of Small Animal Medicine & Surgery -<br />

GA 30602 ATHENS (USA)<br />

2. CHUV Alfort - Service Nouveaux Animaux de Compagnie -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

Les pathologies de la thyroïde sont décrites chez le Cobaye par les anatomopathologistes<br />

depuis maintenant plus de 40 ans. Etonnamment, la littérature ne fait état<br />

d’aucun cas clinique de pathologie sur des animaux vivants.<br />

Historique<br />

Une femelle Cobaye de 5 ans est présentée en consultation pour 2 mois de perte<br />

de poids malgré un appétit augmenté. Cet animal ne possède aucuns antécédents<br />

médicaux, ses conditions d’entretien et son alimentation sont en adéquation avec<br />

les besoins de son espèce.<br />

Examen clinique<br />

Lors de la consultation, l’animal est en bon état général malgré un état de maigreur<br />

important. Son poids est de 710 g, ce qui correspond à une perte de 265 g en 4<br />

mois d’après le propriétaire. La palpation de l’encolure permet de mettre en évidence<br />

une masse de 1 cm de diamètre, en région cervicale ventrale. Cette masse<br />

est peu mobilisable, elle est localisée dans le plan profond. L’examen de la cavité<br />

buccale à l’aide d’un vidéo-otoscope ne révèle aucune malocclusion dentaire.<br />

Démarche diagnostique<br />

Une analyse biochimique est réalisée après une ponction sanguine à la veine<br />

cave crâniale, ainsi qu’une échographie abdominale et une coprologie. Ces trois<br />

examens n’ont révélé aucune anomalie. Il est alors décidé de réaliser un dosage<br />

d’hormones thyroïdiennes. Le dosage de T4 libre est de 2,8 ng/dL (normales 1,33<br />

+/- 0,25 ng/dL) et celui de T3 libre est de 380 pg/dL (normales 260 +/- 59 pg/<br />

dL). Ces dosages, associés aux signes cliniques, nous permettent de conclure à<br />

une hyperthyroïdie.<br />

Traitement<br />

Après discussion avec le propriétaire, un traitement médical est décidé. Le Cobaye<br />

reçoit un traitement de methimazole (Tapazole® Eli & Lilly Company, Indianapolis<br />

USA) à la dose de 1mg/kg toutes les 12 heures.<br />

Une semaine après le début du traitement, le propriétaire rapporte une bonne<br />

tolérance au médicament, et un gain de poids de 60g (8 % du poids corporel).<br />

Un mois après le début du traitement, le gain de poids est de 125g soit 25 % du<br />

poids initial. L’animal possède toujours un appétit important. La masse cervicale<br />

est cependant toujours présente, et de taille identique. Les dosages d’hormones<br />

thyroïdiennes sont alors répétés. Le dosage de T4 libre est alors de 1,13ng/dL<br />

et celui de T3 libre de 212 pg/dL. Un troisième contrôle est réalisé 6 mois après<br />

le début du traitement, les hormones thyroïdiennes sont toujours dans les normes,<br />

le Cobaye a retrouvé son poids d’origine, et la masse cervicale n’a pas évolué.<br />

Discussion<br />

Plusieurs méthodes sont disponibles pour diagnostiquer une hyperthyroïdie chez<br />

le Cobaye. La plus abordable reste le dosage des hormones thyroïdiennes. Des<br />

valeurs de référence d’hormones thyroïdiennes, issus des animaux de laboratoires<br />

sont disponibles. Les dosages d’hormones thyroïdiennes libres sont obtenus par


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

une méthode de dialyse puis de chromatographie couplée à la spectrométrie. Si<br />

ces techniques de dosages sont aujourd’hui onéreuses, les méthodes d’immunodosage<br />

n’ont aujourd’hui pas été validées chez le Cobaye.<br />

Une autre méthode diagnostique consiste en la réalisation d’une scintigraphie.<br />

Ceci nécessite la pose d’un cathéter, et l’injection de technetium (Tc-99m). L’animal<br />

est ensuite placé sous une caméra gamma 15 minutes après injection. Dans le cas<br />

d’hyperthyroïdie, une augmentation de l’imprégnation du radioisotope est enregistrée<br />

au niveau des thyroïdes.<br />

Plusieurs traitements peuvent être envisagés. Le traitement chirurgical consiste en<br />

l’exérèse des thyroïdes. Il est cependant rendu diffi cile par la vascularisation abondante<br />

dans cette région anatomique, et par la présence des parathyroïdes sur la<br />

capsule de la thyroïde. Une autre option consiste en l’utilisation d’iode radioactive.<br />

Une injection de 1mCi de I* 131 est réalisée par voie sous cutanée. L’iode<br />

radioactif détruit alors les tissus hyperfonctionnels. La dernière solution, utilisée<br />

dans ce cas, est basée sur l’utilisation de médicaments antithyroïdiens. Quel que<br />

soit le traitement proposé, le suivi de l’animal, reposant sur un examen clinique et<br />

sur le dosage des hormones thyroïdiennes, reste primordial.<br />

Conclusion<br />

Si peu de données existent actuellement sur l’hyperthyroïdie chez le Cobaye,<br />

certains auteurs pense que cette maladie serait largement sous diagnostiquée.<br />

Les signes cliniques associés à un dosage des hormones thyroïdiennes permettent<br />

d’établir un diagnostic qui peut être confi rmé par une scintigraphie. Les différents<br />

traitements doivent être discutés avec le propriétaire en fonction de sa motivation<br />

et techniques mises à sa disposition.<br />

Bibliographie :<br />

Castro MI, Alex S, et al. : Total and free serum thyroid hormone concentrations in<br />

fetal and adult pregnant and non pregnant guinea pigs. Endocrin 118(2): 533-<br />

537, 1986.<br />

Zarrin K. : Thyroïd carcinoma of a guinea pig : a case report. Laboratory animal<br />

8, 145-148, 1974.<br />

Mayer J., Hunt K., et al. : thyroid scintigraphy in a guinea pig with suspected<br />

hyperthyroidism. Exotic DVM 11(1): 25-29, 2009.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Mandibulectomie partielle et abcès mandibulaire chez le<br />

lapin : au sujet de deux cas<br />

S. SAUVAGET<br />

Clinique vétérinaire Mermoz - 69008 <strong>LYON</strong><br />

1er cas : lapin femelle de 4 ans présentée pour une masse volumineuse en région<br />

mandibulaire gauche. L’état général est bon, le transit et l’appétit sont présents<br />

normalement. La palpation de la mandibule gauche révèle une masse volumineuse<br />

et indurée. Du pus est observé à l’inspection de la cavité buccale. Un scanner<br />

est proposé afi n de réaliser un bilan d’extension complet de l’infection. L’examen<br />

montre une ostéolyse et une ostéoprolifération généralisée. La branche montante<br />

de la mandibule semble épargnée. Une mandibulectomie partielle préservant la<br />

branche montante est effectuée. Un prélèvement de pus en vue d’une bactériologie<br />

aboutit à la détection d’un staphylocoque sensible à l’enrofl oxacine. La cicatrisation<br />

est délicate en raison d’une fi stule persistante. la cicatrisation défi nitive<br />

n’est obtenue qu’au bout d’un mois et demi après l’intervention. Par ailleurs une<br />

malocclusion généralisée s’est installée progressivement impliquant une abrasion<br />

dentaire mensuelle sous anesthésie. Au bout de six mois, alors que le lapin n’a pu<br />

être revu depuis deux mois, la malocclusion s’est nettement installée : la mandibule<br />

droite s’est retrouvée au milieu de la cavité buccale, les dents ont énormément<br />

poussé et créé une fi stule palatine. L’état général est dégradé et du pus est visible<br />

dans la cavité buccale en provenance de molaires inférieures droites. Le propriétaire<br />

prend la décision d’euthanasie.<br />

2e cas : lapin femelle de 3 ans traitée depuis plusieurs semaines par le vétérinaire<br />

traitant pour un abcès volumineux en région mandibulaire gauche. Les traitements<br />

antibiotiques mis en place n’ont pas permis de régler le problème. Aucune<br />

chirurgie n’a été envisagée. L’état général reste satisfaisant. L’examen de la cavité<br />

buccale révèle la présence de pus et une déformation importante en région mandibulaire<br />

gauche. L’incisive inférieure gauche est déjà tombée et n’a pas repoussé.<br />

Une radio est alors effectuée (le scanner n’a pas été envisagé pour des raisons de<br />

coût) : ostéolyse et ostéoprolifération généralisée, les dents sont lysées. Afi n d’essayer<br />

de stabiliser la bouche du lapin et d’éviter l’apparition d’une malocclusion,<br />

la décision de conserver la partie rostrale de la mandibule est prise. La mandibule<br />

est coupée en région apparemment saine en avant de la première pré-molaire<br />

inférieure gauche et est désarticulée. Là encore, une fi stule ralentit la phase de<br />

• 107 •<br />

cicatrisation. Cependant, la bouche semble stable et aucune malocclusion molaire<br />

n’est détectée trois mois après la chirurgie.<br />

Discussion<br />

Prise en charge de ce genre de chirurgie : gestion de la douleur incontournable<br />

(morphiniques, AINS), intubation obligatoire (rinçage abondant de la zone abcédée),<br />

perfusion IV réchauffée, monitoring cardiaque et respiratoire, prévention de<br />

l’iléus. Dans les deux cas décrits, la reprise de l’appétit spontané s’est faite très rapidement<br />

en 24 heures. Une alimentation par sonde naso-gastrique aurait peut-être<br />

permis une meilleure cicatrisation mais il semblait opportun également de laisser<br />

l’animal s’alimenter seul et notamment de manger du foin, seul aliment réellement<br />

effi cace dans l’usure des dents et permettant la prévention d’une malocclusion.<br />

Retirer une mâchoire à un lapin peut paraître incohérent dans un premier temps en<br />

raison de la pousse continue des dents. Il semble cependant que cette technique<br />

puisse être employée dans les cas extrêmes de généralisation d’abcès dentaires.<br />

Cette mesure doit s’accompagner d’un suivi régulier de la pousse des dents. La<br />

préservation de la partie rostrale de la mâchoire dans la mesure du possible permet<br />

de stabiliser la bouche et de limiter l’apparition d’une malocclusion. Si celleci<br />

se déclenche, une abrasion dentaire régulière, voire des extractions dentaires<br />

peuvent limiter l’impact de ce phénomène.<br />

Bibliographie :<br />

Boussarie D, Rival F. Atlas de dentisterie du lapin de compagnie, chapitre 3 affections<br />

bucco-bentaires pp 54-101<br />

Risi E. Traitement des abcèspéri-apicaux et tumeurs mandibulaires par hémimandibulectomie<br />

chez le lapin. Proceeding du 7ème congrès international sur les animaux<br />

sauvages et exotiques, Paris mars 2010 p136.<br />

Taylor WM, Beaufrère H, Mans C, Smith DA.Long-term outcome of treatment of<br />

dental abscess with a wound-packing tecnique in pet rabbits : 13 cases (v 1998-<br />

2007), J Am Vet Med Assoc. 2010 Dec 15 ; 237(12) : 1444-9.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

ODONTO-STOMATOLOGIE<br />

Quelles urgences en odonto-stomatologie ?<br />

F. BOUTOILLE<br />

DV, Clinique Vétérinaire Advetia, 5 rue Dubrunfaut, F-75012 PARIS<br />

Il est parfois diffi cile pour le praticien de savoir quelles atteintes bucco-dentaires<br />

nécessitent une prise en charge immédiate. Différents types d’urgences peuvent<br />

être défi nis en odontostomatologie. Elles sont fonction des symptômes présentés<br />

par l’animal, de la spécifi cité de certaines lésions dentaires mais aussi de l’âge<br />

ou de l’état général de l’animal. Un patient présentant un inconfort, une gêne<br />

buccale associés à certains symptômes bucco-dentaires rentre dans le cadre des «<br />

urgences douloureuses ». Les conséquences infectieuses locales ou générales que<br />

peuvent engendrer certaines lésions ou affections bucco-dentaires défi nissent les «<br />

urgences infectieuses ». Enfi n une approche purement dentaire d’un animal ayant<br />

subi un traumatisme permet de défi nir les « urgences traumatiques » dentaires ou<br />

alvéolodentaires.<br />

Les urgences douloureuses<br />

Les douleurs d’origine bucco-dentaire peuvent être diffi ciles à appréhender chez<br />

le chien et le chat. La symptomatologie est variable, évoluant d’une gêne discrète<br />

à la préhension alimentaire ou à la mastication, un réfl exe de tremblement des<br />

mâchoires à la percussion d’une dent douloureuse, à une anorexie complète. L’origine<br />

des douleurs en odontostomatologie est le plus souvent dentaire ou du fait de<br />

la présence de lésions ulcéreuses sur les muqueuses.<br />

Une fracture dentaire avec exposition pulpaire est à l’origine, à court terme, d’une<br />

pulpite douloureuse. De la même manière, les lésions carieuses, rares mais possibles<br />

chez le chien, sont douloureuses lors d’atteinte pulpaire. De plus, un fracas<br />

dentaire peut s’accompagner de lésions douloureuses du parodonte (plaies, lacérations,<br />

contusions…). Chez le chat les lésions de résorptions dentaires (encore<br />

appelées lésions de résorptions odontoclastiques félines) touchent plus de 60 %<br />

des individus présentés en consultation de dentisterie et sont classiquement reconnues<br />

comme pouvant être très douloureuses et anorexigènes.<br />

Différentes maladies peuvent provoquer l’apparition d’ulcères sur les muqueuses<br />

orales chez le chat et le chien. Ces ulcères sont responsables de douleurs vives et<br />

sont très invalidants. La prise en charge de ces patients doit être précoce, et repose


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

sur un diagnostic précis afi n d’entreprendre le traitement adéquat. Chez le chat,<br />

les atteintes virales (Calicivirus et Herpèsvirus) ainsi que le complexe gingivostomatite<br />

se caractérisent par des lésions orales ulcéreuses et sont souvent de gestion<br />

diffi cile. Chez le chien, une stomatite ulcéreuse « péridentaire » dont l’origine<br />

est un dysfonctionnement immunitaire local peut être très douloureuse. Elle doit<br />

être différenciée d’une maladie auto-immune, car l’approche thérapeutique est très<br />

différente. Enfi n pour toute lésion ulcéreuse, l’hypothèse néoplasique doit toujours<br />

faire partie du diagnostic différentiel et donc motiver la réalisation de biopsies en<br />

cas de doute.<br />

Les urgences infectieuses<br />

Les infections odontogènes aboutissent souvent à une consultation en urgence.<br />

Il s’agit d’infections dont l’origine est dentaire, qui s’étendent aux tissus environnants,<br />

et résultent en un abcès ou une cellulite maxillo-faciale. L’origine de l’infection<br />

peut être endodontique (infection pulpaire) ou parodontale (poche parodontale<br />

profonde). L’animal peut présenter de la douleur, une hyperthermie, voire une<br />

apathie. Le diagnostic repose sur l’identifi cation de la (ou les) dent siège de l’infection.<br />

Le traitement inclut le support médical du patient, une antibiothérapie (active<br />

contre les germes Streptococci sp, Actinomyces sp et les germes anaérobies) et<br />

le traitement de l’infection dentaire par extraction de la dent ou par un traitement<br />

conservateur (traitement endodontique ou traitement parodontal).<br />

Certains individus souffrant d’un dysfonctionnement immunitaire local ou général<br />

(ex : animal immunodéprimé, chat FIV/FeLV positif…) peuvent présenter une<br />

maladie parodontale dont l’évolution infectieuse est exacerbée. On parle de parodontite<br />

agressive qui est une maladie douloureuse et débilitante. L’animal doit<br />

recevoir un traitement parodontal adapté, généralement associé à de nombreuses<br />

extractions ainsi qu’une antibiothérapie. Dans certains cas très marqués, l’infection<br />

peut mener à une ostéomyélite maxillaire ou mandibulaire dont l’évolution peut<br />

être rapidement dramatique. Une résection osseuse large et un curetage sont alors<br />

nécessaires.<br />

D’autres situations d’urgences infectieuses peuvent être rencontrées au sein de la<br />

cavité buccale du fait de la présence de corps étrangers (ex : morceau de bois<br />

coincé entre les prémolaires maxillaires), lors de surinfection d’une lésion tumorale,<br />

des suites d’une maladie métabolique…<br />

Les urgences traumatiques<br />

Lors de traumatisme maxillo-facial, les fractures dentaires sont fréquentes. Lors de<br />

fracture dentaire compliquée (avec exposition pulpaire), une hémorragie pulpaire<br />

est notable et la contamination du tissu pulpaire par les germes présents dans la<br />

cavité buccale est immédiate. Du fait de la spécifi cité du tissue pulpaire, normalement<br />

“enfermé” à l’intérieur de la dent, un traitement immédiat est nécessaire<br />

afi n d’éviter une infection pulpaire irréversible. Aucune manipulation physique ou<br />

chimique ne doit être entreprise pour stopper l’hémorragie afi n d’éviter de provoquer<br />

une nécrose pulpaire. L’administration d’antibiotiques (ex : amoxicilline) est<br />

indiquée afi n de limiter l’évolution de l’infection pulpaire et le traitement dentaire<br />

doit être réalisé le plus tôt possible. Le traitement dans ce cas consiste en une<br />

biopulpectomie partielle et un coiffage pulpaire direct à l’hydroxyde de calcium.<br />

Le but de ce type de traitement est d’éliminer le tissu pulpaire superfi ciellement<br />

infecté et de sauver le tissu pulpaire sain. Ce type de traitement est particulièrement<br />

valable pour les jeunes chiens (d’âge inférieur à 16 mois) qui ont encore des dents<br />

immatures (dont les parois dentinaires sont fi nes et l’apex partiellement fermé). Ce<br />

type de traitement conservateur peut être tenté chez un jeune chien si la fracture<br />

dentaire date de moins de 5 jours. Le taux de réussite diminue considérablement<br />

pour une fracture plus ancienne et chez un chien plus âgé. Cette technique de<br />

traitement sera décrite au cours de l’exposé.<br />

Les traumatismes alvéolodentaires les plus fréquents sont la luxation dentaire latérale<br />

avec ou sans fracture de l’os alvéolaire, la luxation intrusive ou extrusive<br />

et l’avulsion (luxation complète de la dent). La dent doit être replacée dans son<br />

alvéole le plus tôt possible afi n de conserver la vitalité du parodonte. La dent est<br />

stabilisée à l’aide d’une attelle interdentaire et un traitement antibiotique est instauré.<br />

Un traitement endodontique (pulpectomie totale) est entrepris une semaine<br />

plus tard si la vascularisation apicale a été lourdement endommagée (avulsion,<br />

luxation latérale fortement déplacée).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Syndrome “gueule bloquée”<br />

N. GIRARD<br />

DV, Dip. EVDC, Centre de stomatologie et dentisterie vétérinaire, Vetdentis,<br />

F-06700 SAINT-LAURENT-DU-VAR<br />

L’ensemble des troubles de l’ouverture et de la fermeture de la cavité buccale est<br />

rarement décrit de façon synthétique mais peut tout de même être étudié sous une<br />

• 108 •<br />

forme qualifi ée ici de « syndrome gueule bloquée ». En prenant le parti d’une<br />

dénomination précise nous cherchons à regrouper un ensemble clinique, bien<br />

conscients cependant du critère hétérogène de ses composantes physio pathogéniques.<br />

Le syndrome gueule bloquée se caractérise par un comportement masticatoire<br />

perturbé avec une impossibilité partielle ou totale à une préhension buccale physiologique.<br />

Les conséquences observées sont fonction de l’importance du dysfonctionnement<br />

: ptyalisme, déshydratation, douleur, anorexie. Il peut être différencié<br />

suivant l’origine musculaire ou squelettique de l’affection, et suivant la conséquence<br />

observée, à savoir une impossibilité d’ouverture ou une impossibilité de<br />

fermeture de la cavité buccale.<br />

Anatomie et Imagerie<br />

L’articulation temporo-mandibulaire permet de nombreux mouvements de glissement<br />

du condyle articulaire. Un disque articulaire est présent entre le condyle articulaire<br />

et la fosse de la cavité glénoïde. Ce disque articulaire sépare l’articulation<br />

en deux compartiments distincts : compartiment dorsal (os temporal – disque) ;<br />

compartiment ventral (disque – os mandibulaire). La capsule articulaire est lâche.<br />

Son développement latéral est plus important chez le chien avec la présence<br />

d’un véritable ligament qui renforce le recouvrement et sécurise la congruence<br />

articulaire lors de l’ouverture de la cavité buccale, alors qu’en partie médiale on<br />

retrouve l’insertion du muscle ptérygoïdien médial.<br />

Les muscles masticateurs sont sous le moto-contrôle du nerf trijumeau (nerf crânial<br />

5) pour ce qui concerne le masséter, le temporal, le ptérygoïde médial, le ptérygoïde<br />

latéral et la partie rostrale du digastrique. La partie distale du digastrique est<br />

innervée par une branche du nerf facial (nerf crânial 7). Le digastrique intervient<br />

dans l’ouverture de la cavité buccale et les autres participent à sa fermeture.<br />

La mandibule comporte une zone dentée (branche horizontale) et une partie verticale<br />

dont la fonction est uniquement mécanique (processus coronoïde). Le processus<br />

coronoïde se déplace médialement à l’arcade zygomatique et latéralement à<br />

l’os temporal.<br />

L’imagerie est essentielle pour permettre une démarche diagnostique effi cace.<br />

Idéalement elle requiert une projection 3D (scanner, cône beam) pour évaluer<br />

précisément l’ensemble des lésions. Une approche en projection 2D est, en certaines<br />

circonstances, suffi sante et malgré tout utile au tri des différentes causes<br />

étiologiques en première intention.<br />

Diagramme étiologique<br />

Dysfonction de l’ouverture de la cavité buccale : gueule fermée<br />

Origine musculaire<br />

• Myosite immunitaire ( anticorps anti fi bre 2M)<br />

• Myosite infl ammatoire (corps étranger ; choc)<br />

• Tumeur (sarcome)<br />

Origine ostéo-articulaire<br />

• Luxation et/ou fracture articulaire<br />

• Cal vicieux de fracture<br />

• Tumeur (chondrome, ostéosarcome)<br />

Dysfonction de la fermeture de la cavité buccale : gueule ouverte<br />

Origine musculaire<br />

• Neuropathie du Trijumeau<br />

• Neuropathie centrale<br />

Origine ostéo-articulaire<br />

• Fracture des mâchoires<br />

• Ankylose articulaire<br />

• Luxation du processus coronoïde<br />

Une étude rétrospective sur 31 chiens évalués en consultation, précise une répartition<br />

des affections observées en première intention :<br />

54 % associées à un épisode de traumatologie<br />

23 % à un épisode de myosite immunitaire<br />

13 % à une tumeur (ostéosarcome)<br />

13 % à une neuropathie du trijumeau.<br />

Diagramme décisionnel<br />

Une grande partie des diffi cultés rencontrées est directement liée à un examen<br />

clinique mal orienté. Il est important de souligner que bon nombre de situations<br />

cliniques sont diagnostiquées en première consultation. Parmi les examens de<br />

choix, le diagramme ci-dessous reprend les examens de choix par ordre d’intérêt<br />

décroissant.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Origine musculaire<br />

• Myosite immunitaire : examen clinique ; biopsie ; dosage anticorps ; radiologie<br />

• Myosite infl ammatoire : examen clinique ; échographie - imagerie 3D ; biopsie<br />

• Neuropathie du trijumeau : examen clinique ; radiologie - imagerie 3D<br />

• Neuropathie centrale : examen clinique ; examen neurologique.<br />

Origine ostéo-articulaire<br />

• Luxation articulaire : examen clinique ; radiologie 2D – imagerie 3D<br />

• Cal vicieux de fracture : examen clinique ; imagerie 3D<br />

• Luxation du processus coronoïde : examen clinique ; radiologie 2D<br />

Conclusion<br />

L’incapacité à fermer ou ouvrir la cavité buccale de façon physiologique est à<br />

même de créer une situation précaire pour la survie de l’animal, un diagnostic<br />

précoce apparaît donc indispensable. Il faut souligner l’importance du délai avant<br />

la mise en place du traitement qui peut jouer un rôle fondamental dans le pronostic<br />

thérapeutique fi nal.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Soins à différer O. GAUTHIER<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Trauma cranio-facial : A l’admission les premiers gestes<br />

F. BOUTOILLE<br />

DV, Clinique Vétérinaire Advetia, 5 rue Dubrunfaut, F-75012 PARIS<br />

Les traumatismes maxillo-faciaux sont fréquents chez les chiens et chats lors d’un<br />

accident de la voie publique, d’une chute, d’une bagarre… Les études statistiques<br />

montrent que lors d’AVP, une atteinte cranio-faciale est constatée dans plus de 40<br />

% des cas chez le chat et plus de 25 % des cas chez le chien. Une des diffi cultés<br />

de la prise en charge des traumatismes faciaux est la diversité des lésions et des<br />

structures atteintes. Des lésions osseuses (mâchoires), nerveuses (nerfs, yeux), vasculaires<br />

et cutanées sont souvent concomitantes. Dans tous les cas, l’aspect spectaculaire<br />

des lésions maxillo-faciales ne doit pas mener le praticien à négliger la<br />

recherche d’atteintes extra-faciales pouvant engager le pronostic vital de l’animal.<br />

Stabiliser le patient : les gestes qui sauvent<br />

L’évaluation initiale du patient traumatisé doit être consciencieuse et méthodique.<br />

L’ABCD (Airway, Breathing, Circulation, et neurologic Distability) permet de passer<br />

en revue les fonctions vitales, d’évaluer le degré d’urgence et d’entamer de manière<br />

raisonnée les procédures de réanimation. La priorité, à ce stade, est la fonction,<br />

pas la lésion ni la cause. Lors de traumatisme facial, les potentielles atteintes<br />

des structures endonasales et les saignements d’origine nasale et buccale peuvent<br />

provoquer une obstruction des voies aériennes supérieures. Les éléments (caillots,<br />

débris, mucus…) encombrant le pharynx ou le larynx doivent être retirés manuellement<br />

ou par aspiration. Si nécessaire l’animal est intubé et une trachéotomie doit<br />

être envisagée s’il est impossible de lever l’obstruction des voies supérieures. La<br />

face étant richement vascularisée, les hémorragies sont fréquentes et souvent bien<br />

tolérées. Cependant, les saignements intra-oraux et nasaux peuvent être sous-estimés.<br />

Lors de traumatisme maxillo-facial, le patient doit être considéré comme un<br />

potentiel traumatisé crânien pour lequel le but de la réanimation est de maintenir<br />

une oxygénation et une perfusion cérébrale adéquate. Il faut donc pallier une<br />

hypotension systémique tout en évitant d’augmenter la pression intracrânienne.<br />

Ainsi des mesures d’oxygénothérapie et de fl uidothérapie adaptées à chaque cas<br />

doivent être mises en place en plus de la gestion systématique de l’analgésie.<br />

Evaluer les dégâts : les gestes diagnostiques<br />

Une fois l’animal stabilisé, un bilan lésionnel exhaustif peut être entrepris. Il<br />

convient de suivre une méthode hiérarchisée que constitue le CRASHPLANS. Ainsi<br />

les lésions cranio-faciales ne sont considérées qu’en cinquième position (H =<br />

head), après l’appareil cardiorespiratoire, l’abdomen et le rachis dont certaines<br />

atteintes peuvent reléguer l’urgence faciale au second plan. L’examen clinique de<br />

la face permet de juger de la symétrie de la face, de localiser l’origine des saignements<br />

(cavité nasale, cavité buccale, oreille, plaies cutanées…), d’une perte de<br />

l’occlusion (signe d’une fracture mandibulaire, d’une luxation ou fracture touchant<br />

l’articulation temporo-mandibulaire). L’examen de la cavité buccale (s’il est possible)<br />

permet d’apprécier la mise en mouvement des articulations et d’évaluer les<br />

lésions dentaires et alvéolo-dentaires, la présence d’une fente palatine, la présence<br />

d’une fracture mandibulaire ou maxillaire ouverte dans la cavité buccale. Cet examen<br />

clinique doit comprendre également un examen neurologique des principaux<br />

nerfs crâniens et un examen des yeux et de leurs annexes.<br />

• 109 •<br />

Ensuite, une fois l’animal stabilisé il peut être anesthésié et des examens complémentaires<br />

d’imagerie sont réalisés. La radiographie classique ne permet généralement<br />

qu’une évaluation limitée des lésions du fait des superpositions des structures<br />

osseuses et de la sonde trachéale. La radiographie dentaire permet d’éviter le problème<br />

des superpositions, elle fournit des images précises des structures dentaires<br />

(et péridentaires) pouvant être impliquées dans le foyer de fracture et donc infl uencer<br />

le choix thérapeutique. Enfi n, le scanner permet une meilleure visualisation<br />

des atteintes des ramus et processus condylaires des mandibules et des fractures<br />

touchant l’étage maxillaire.<br />

Maintenir le patient : les gestes qui soutiennent<br />

Avant la réalisation d’une intervention chirurgicale longue, il peut être nécessaire<br />

de stabiliser l’animal pendant plusieurs jours. Durant ce laps de temps, l’animal<br />

peut éprouver de grandes diffi cultés pour s’alimenter. L’alimentation entérale assistée<br />

par sonde est nécessaire. La mise en place d’une sonde naso-oesophagienne<br />

est très facile et peut se faire sans anesthésie, cependant elle est contrindiquée lors<br />

de traumatismes des cavités nasales (ce qui est le cas de nombreux traumatisés<br />

cranio-faciaux). Nous lui préférons donc la sonde d’œsophagostomie qui peut<br />

être de diamètre plus large (l’acte de réalimentation est plus aisé) et qui est beaucoup<br />

mieux tolérée par l’animal. Elle nécessite une courte anesthésie au cours de<br />

laquelle vont également être réalisés : un examen plus approfondi de la cavité<br />

buccale, les examens complémentaires d’imagerie, le nettoyage des différentes<br />

plaies, la contention temporaire des fractures des mâchoires par une muselière<br />

souple. Cette contention permet de limiter les phénomènes douloureux, de stabiliser<br />

en partie les fractures et de ralentir la nécrose des tissus provoquée par une<br />

mâchoire pendante. Elle est déconseillée chez les animaux ayant des diffi cultés<br />

respiratoires, pour lesquels une sonde nasotrachéale peut être placée si cela est<br />

possible. Enfi n, lors de fracture des mâchoires, la réussite de la stabilisation repose<br />

sur le rétablissement de l’occlusion. La réduction de la fracture en occlusion est<br />

facilitée par intubation endotrachéale par pharyngostomie.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Trauma cranio-facial : Affi ner le bilan lésionnel O. GAUTHIER<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Plaies, fenestrations et délabrement des muqueuses orales :<br />

quels impératifs ?<br />

N. GIRARD<br />

DV, Dip. EVDC, Centre de stomatologie et dentisterie vétérinaire, Vetdentis,<br />

F-06700 SAINT-LAURENT-DU-VAR<br />

La chirurgie maxillo faciale se différencie de la chirurgie générale par certains<br />

principes : maintenir une fonction physiologie dans la cavité buccale (dentition<br />

incluse) et s’assurer de respecter un déplacement tissulaire atraumatique, sans tension<br />

superfl ue.<br />

Asepsie, Antisepsie<br />

La cavité buccale constitue un environnement opératoire impossible à conditionner<br />

de façon aseptique. La salive baigne la cavité orale et les dents. Elle exerce des<br />

propriétés mécaniques en nettoyant les divers épithéliums et possède des composants<br />

antibactériens : peroxydases, lactoférine, lysozymes, IgA. On estime à 100<br />

billions le nombre de bactéries qui sont déversées chaque jour dans la salive.<br />

L’ensemble de la cavité orale (langue, babines, muqueuses orales.) est recouvert<br />

de bactéries. Cependant, la plaque dentaire se forme préférentiellement sur la<br />

surface dentaire, aux marges de la gencive. Les glycoprotéines, polypeptides,<br />

glucides contenus dans la salive forment avec les aliments un fi lm qui recouvre<br />

la dent (pellicule acquise). Ce fi lm se trouve rapidement colonisé par diverses<br />

espèces de bactéries. A l’origine, la plaque est constituée essentiellement de bactéries<br />

gram+ aérobies et de nouvelles conditions environnementales associées à des<br />

sources de nutriments variées (alimentation, produit de dégradation bactérienne,<br />

dégradation épithéliale..) conduisent au développement d’une fl ore bactérienne<br />

anaérobie Gram- (Porphyromonas sp., Prevotella sp., Peptostreprococcus sp), de<br />

Fusobactérium, et de spirochètes. Le rôle pathogène de ces bactéries est alors<br />

beaucoup plus marqué.<br />

La cavité buccale doit donc être conditionnée au mieux des contraintes physiologiques.<br />

En pré opératoire on réalise un détartrage de toute la dentition suivi d’un<br />

rinçage antiseptique. Les plaies cutanées ou cutanéo-muqueuses sont tondues et<br />

préparées de façon chirurgicale. Le matériel chirurgical est stérile, et des champs<br />

opératoires viennent protéger les plaies opératoires. L’opérateur se prépare de<br />

façon hygiénique, mais garde à l’esprit qu’un conditionnement opératoire stérile<br />

est inutile et illusoire.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

La salle opératoire est idéalement dédiée à cet effet. Pour le moins la rotation<br />

des diverses interventions chirurgicales doit être bien planifi ée afi n de prendre en<br />

compte le caractère septique de l’environnement opératoire.<br />

La fonction buccale<br />

Les différents tissus qui structurent la cavité buccale sont spécialisés. Certains critères<br />

demandent à être soulignés pour guider le traitement.<br />

La gencive recouvre l’os alvéolaire et la couronne dentaire elle-même. Elle est<br />

composée d’un épithélium squameux kératinisé et se trouve fortement liée à l’os<br />

alvéolaire sous-jacent grâce au développement de nombreuses interdigitations<br />

épithéliales au sein du conjonctif sous-jacent. Cet épithélium recouvre la gencive<br />

jusqu’à son sommet.<br />

La muqueuse de la gencive attachée se démarque de la muqueuse orale au niveau<br />

de la ligne de jonction muco-gingivale. Au contraire de la gencive, la muqueuse<br />

alvéolaire (muqueuse orale) est lâche, fortement vascularisée, non kératinisée et<br />

sans interdigitations épithéliales.<br />

L’os alvéolaire constitue la partie superfi cielle des mâchoires et assure au niveau<br />

de dépressions (alvéoles dentaires) le positionnement des racines dentaires. L’os<br />

alvéolaire répond rapidement aux divers phénomènes infl ammatoires locaux ou<br />

généraux par un processus de résorption, et à l’inverse d’apposition. L’os alvéolaire<br />

se développe pratiquement sur toute la hauteur des mâchoires sur certaines<br />

races de chien.<br />

La mâchoire est un os « souple », adapté aux contraintes mécaniques et protégé<br />

de l’environnement buccal par deux tissus spécifi ques : la gencive, rigide et résistante//<br />

la muqueuse orale, lâche et souple. L’interdigitation dentaire évite toute<br />

forme de traumatisme des muqueuses orales et disperse les forces de mastication<br />

exercées sur l’ensemble de la mâchoire.<br />

Restauration de la fonction buccale<br />

Rétablir l’occlusion dentaire en s’assurant d’une congruence dentaire intermaxillaires<br />

physiologique.<br />

Rétablir l’étanchéité du parodonte notamment au niveau de la gencive. Les sutures<br />

sont placées sans friction et sans provoquer un chevauchement des bords de la<br />

plaie. Aucune tension tissulaire n’est présente sur le bord libre de la gencive :<br />

contrôler le placement du périoste.<br />

Vérifi er l’étanchéité du parodonte au niveau du trait d’une fracture de mâchoire<br />

ou d’une fracture dentaire. La plaque dentaire est fréquemment à l’origine d’une<br />

colonisation bactérienne du trait de fracture osseux par continuité avec une racine<br />

dentaire.<br />

Technique chirurgicale<br />

Respecter la vascularisation des tissus déplacés et repérer les grands axes vasculaires<br />

: artère labiale supérieure ; artère labiale inférieure ; artère latérale nasale ;<br />

artère palatine majeure<br />

Elévation des tissus : travailler plutôt en pleine épaisseur à l’aide d’un élévateur<br />

de Molt par exemple. Repérer les lignes d’angles pour positionner les incisions de<br />

lambeaux.<br />

Déplacement de tissus : pince atraumatique, fi ls de tension et gestion du périoste.<br />

Excision et bistouri : préférer les incisions à l’aide d’une lame franche. L’utilisation<br />

de bistouri électrique doit être limitée au maximum.<br />

Etanchéité : suture tous les 2 mm.<br />

Sutures : le fi l est du mono fi lament résorbable, de décimale faible (4.0 ; 5.0).<br />

Postopératoire : la récupération fonctionnelle est rapide si la fonction est correctement<br />

rétablie ; donc une sonde d’alimentation assistée est rarement nécessaire.<br />

Exemples cliniques<br />

Plaie orale.<br />

Luxation du menton.<br />

Fente gingivale<br />

Fracture des mâchoires<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 110 •<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

ONCOLOGIE<br />

Exemples de précipitation en oncologie : la rate<br />

P. DE FORNEL-THIBAUD<br />

DV, DESV Médecine Interne des Carnivores Domestiques.<br />

Centre de Cancérologie Vétérinaire 7 avenue du Général de Gaulle<br />

F-94700 MAISONS-ALFORT<br />

La prise en charge d’un animal atteint d’une tumeur splénique peut sembler, en<br />

apparence, aisée : palpation d’une masse splénique, splénectomie et analyse<br />

histologique. S’il faut reconnaître que le geste chirurgical s’avère souvent, non<br />

seulement diagnostique, mais parfois aussi indispensable à la survie de l’animal à<br />

court terme (risque de rupture spontanée de la capsule splénique), une démarche<br />

diagnostique précipitée peut conduire à une décision chirurgicale inopportune :<br />

laparotomie exploratrice immédiate, sans bilan d’extension préalable, conduisant<br />

à la découverte d’un cancer généralisé de pronostic catastrophique ; splénectomie<br />

ou, plus ennuyeux encore, euthanasie sur la table à la suite d’un diagnostic de<br />

tumeur par excès. Il est en effet souvent diffi cile de distinguer macroscopiquement<br />

les lésions spléniques bénignes des malignes, les métastases séreuses des rates accessoires<br />

ou encore les métastases hépatiques des nodules d’hyperplasie. De plus,<br />

la splénectomie n’est plus considérée aujourd’hui comme un acte anodin ; elle<br />

s’accompagne d’un risque de révélation d’une maladie infectieuse latente, d’un<br />

risque accru d’hypovolémie en cas d’hémorragie ou de choc, sans compter les<br />

complications rythmiques postopératoires. Il faut donc rassembler le plus d’arguments<br />

visant à préciser la nature de la lésion, et par conséquent le pronostic, avant<br />

toute décision thérapeutique. Pour ce faire, chaque étape de la prise en charge<br />

de l’animal est importante et doit être valorisée au maximum, sans précipitation.<br />

Ne pas sous-estimer la première consultation…<br />

Quelques situations cliniques orientent rapidement vers une atteinte splénique : un<br />

choc hypovolémique non lié à un traumatisme, des muqueuses porcelaine chez un<br />

Berger allemand, une distension abdominale liée à un hémopéritoine, conduisent<br />

d’emblée à suspecter une rupture splénique (et même plus précisément dans ce<br />

cas un hémangiosarcome sous-jacent, en raison de la fréquence des ruptures spléniques<br />

associées aux hémangiosarcomes par comparaison aux autres lésions spléniques).<br />

La rate étant un organe relativement accessible, la palpation abdominale<br />

est souvent informative et le diagnostic d’atteinte splénique alors rapide. Toutefois<br />

il est impossible par palpation de différencier les causes de splénomégalie, qu’elle<br />

soit localisée (hémangiosarcomes, hémangiomes, lymphomes, fi brosarcomes, léiomyosarcomes,<br />

hématomes, abcès, hyperplasie nodulaire…) ou généralisée (infi ltration<br />

tumorale, hyperplasie, congestion, avec ou sans torsion…). A noter qu’une<br />

palpation douce est toujours de rigueur, beaucoup de masses spléniques étant<br />

friables et susceptibles de se rompre.<br />

Dans certains autres cas, les motifs de consultation et un examen clinique rapide<br />

orientent au contraire peu : anorexie, perte de poids, fatigue, troubles digestifs…<br />

et palpation splénique normale. Un examen clinique attentif et des examens complémentaires<br />

simples peuvent pourtant révéler des anomalies conduisant à suspecter<br />

une atteinte splénique, et plus particulièrement une tumeur. Certaines macules<br />

cutanées évoquent, par exemple, des métastases cutanées d’hémangiosarcome.<br />

Une modifi cation de la couleur des muqueuses (pâleur, subictère, pétéchies) est<br />

fréquemment présente lors d’atteinte splénique. Elle conduit à réaliser un bilan<br />

hématologique et une exploration de l’hémostase. Si les modifi cations de l’hémogramme<br />

les plus souvent rencontrées sont peu spécifi ques (anémie régénérative,<br />

leucocytose par neutrophilie, thrombopénie), certaines anomalies du frottis sanguin<br />

orientent fortement vers la rate, et plus encore vers une tumeur : acanthocytes,<br />

schisocytes, kératocytes. De même, un diagnostic de coagulation intravasculaire<br />

disséminée invite à rechercher par exemple une tumeur de la rate. La mise en évidence<br />

de troubles du rythme constitue un autre type d’élément d’orientation. Une<br />

tachyarythmie ventriculaire sans autre anomalie de l’auscultation est évocatrice<br />

d’une atteinte splénique, et tout particulièrement tumorale.<br />

Ne pas surestimer les examens d’imagerie…<br />

L’échographie est l’examen d’imagerie de choix de la rate. Elle permet non seulement<br />

de confi rmer l’hypothèse clinique d’atteinte splénique, mais aussi d’apporter<br />

des éléments visant à préciser la nature de la lésion. En effet, l’aspect échographique<br />

de la rate est souvent très informatif, mais jamais spécifi que. En particulier,<br />

un hémangiosarcome peut facilement être confondu avec un autre sarcome primitif,<br />

un hématome, ou même un nodule d’hyperplasie nécrotique. L’aspect échographique<br />

du lymphome splénique est variable (nodulaire, homogène et hypoéchogène)<br />

et la distinction peut être délicate entre un lymphome et une torsion,<br />

un lymphome et un infarctus, voire impossible entre un lymphome et une autre<br />

infi ltration diffuse (infl ammatoire ou tumorale non lymphomateuse : histiocytose,<br />

mastocytome). Même l’échographie de contraste manque cruellement de spécifi -


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

cité pour l’exploration des lésions spléniques. Une inspection complète de l’abdomen<br />

permet de rechercher des lésions associées aidant au diagnostic différentiel :<br />

images évocatrices de métastases hépatiques (lésions « en cible ») orientant vers<br />

un hémangiosarcome en priorité, adénomégalie distante et aspect du foie en faveur<br />

d’une infi ltration lymphomateuse…<br />

La recherche de métastases pulmonaires par radiographie ou tomodensitométrie,<br />

dont l’aspect est le plus souvent univoque, présente le même objectif de clivage<br />

entre lésion bénigne et maligne. Dans le même registre, la mise en évidence par<br />

échocardiographie d’une masse atriale, dans un contexte de lésion splénique,<br />

confi rme avec quasi-certitude un diagnostic d’hémangiosarcome à double localisation,<br />

cardiaque et splénique.<br />

Dans certains cas, un examen cytologique peut contribuer à valoriser l’échographie<br />

et à mettre un nom sur la ou les lésions observées. Les cytoponctions spléniques<br />

sont particulièrement intéressantes lors de splénomégalie diffuse ; elles<br />

aident souvent à établir le diagnostic des tumeurs hématopoïétiques (lymphomes,<br />

histiocytomes, plasmocytomes) ou de certaines tumeurs métastatiques (mélanomes,<br />

certains sarcomes). Toutefois, le bénéfi ce de l’examen cytologique est loin d’être<br />

systématique. En présence d’une masse splénique, les cytoponctions ne sont non<br />

seulement pas dénuées de risque (rupture, saignement), mais aussi souvent décevantes<br />

(hémorragiques uniquement). Il en est de même de l’analyse cytologique<br />

des épanchements cavitaires d’aspect hémorragique, en raison de la faible desquamation<br />

des tumeurs spléniques.<br />

Ainsi, aucun des examens disponibles ne peut isolément confi rmer un diagnostic<br />

de tumeur de la rate, à l’exception des cytoponctions des tumeurs hématopoïétiques,<br />

le plus souvent diagnostiques. C’est la confrontation des conclusions de<br />

chaque étape de la prise en charge de l’animal qui oriente vers une lésion bénigne<br />

ou maligne et permet d’éclairer de façon objective le choix des propriétaires.<br />

Ne pas se précipiter sur la laparotomie, ni pendant la<br />

laparotomie…<br />

L’indication et l’intérêt de la laparotomie sont nourris totalement par la démarche<br />

clinique préalable. Il est opportun de proposer une chirurgie lorsque tout plaide<br />

pour une lésion bénigne dont la taille justifi e l’exérèse (absence de CIVD, absence<br />

d’hémopéritoine…). Au contraire, il semble déraisonnable d’envisager une chirurgie<br />

lorsque des métastases ou plusieurs sites tumoraux ont été objectivées par les<br />

examens préalables. En effet, le pronostic est alors très sombre, quand bien même<br />

une chimiothérapie est associée à la splénectomie. Dans les autres cas (bilan<br />

d’extension non concluant – nodules hépatiques non spécifi ques par exemple- ou<br />

a priori négatif, mais suspicion de tumeur maligne, hémangiosarcome ou autre<br />

sarcome, par la présence d’une CIVD, d’arythmies, d’un hémopéritoine…), la<br />

laparotomie permet de réaliser les prélèvements nécessaires à la confi rmation histologique<br />

du diagnostic (rate, en prenant soin d’éviter les zones hémorragiques et<br />

nécrotiques) et du bilan d’extension (biopsies de toute lésion macroscopiquement<br />

suspecte). Toutefois, il convient de prévenir le propriétaire de l’absence d’intérêt<br />

d’une splénectomie isolée, en cas de confi rmation histologique d’un hémangiosarcome<br />

: quel que soit le stade clinique, la splénectomie seule ne modifi e pas la<br />

durée de survie, des micrométastases étant systématiquement présentes ; seul le<br />

recours à une chimiothérapie adjuvante (basée sur l’utilisation en mono ou polythérapie<br />

de la doxorubicine) améliore le pronostic.<br />

En ce qui concerne les tumeurs hématopoïétiques, la splénectomie peut s’envisager<br />

dans un but de cytoréduction tumorale massive, comme préalable à la chimiothérapie<br />

uniquement (le choix des principes actifs dépendant de la nature de l’infi ltration).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Exemple de précipitation en Oncologie : les tumeurs de la<br />

bouche<br />

D. LANORE<br />

Clinique de la Rivière – 1 rue Pierre Loti – F-31830 PLAISANCE DU TOUCH<br />

Clinique Alliance – 8 boulevard Godard – F-33000 BORDEAUX<br />

Les bases du problème<br />

Deux gestes fondamentaux pré-chirurgicaux<br />

En oncologie clinique, le pronostic d’une tumeur et en conséquence la décision<br />

thérapeutique à prendre sont déterminés à partir de deux éléments absolument<br />

indispensables : les résultats du bilan d’extension et de l’analyse histologique.<br />

Ces deux bases sont fondamentales et doivent être connues dans tous les cas à<br />

traiter, et en principe avant le premier geste thérapeutique. Le bilan d’extension<br />

permet, comme son nom l’indique, de défi nir l’étendue de la tumeur à traiter. Cette<br />

• 111 •<br />

extension est jugée dans un premier temps, localement et permet de décider et de<br />

planifi er l’acte chirurgical. Mais cette extension doit également être jugée au plan<br />

locorégional (nœuds lymphatiques) et à distance. Les tumeurs avec métastases<br />

systémiques ayant en général un mauvais pronostic, le plus souvent le propriétaire,<br />

informé de celui-ci, ne souhaite pas réaliser la chirurgie face à la courte survie<br />

estimée. La connaissance de la nature histologique, quant à elle, permet de défi nir<br />

les risques d’agressivité inhérents (risque de récidive locale ou de métastase) et de<br />

choisir les modalités thérapeutiques adaptées à ceux-ci (radiothérapie ou chimiothérapie<br />

par exemple).<br />

Des natures tumorales très variées au niveau de la cavité buccale<br />

Les tumeurs buccales ont, selon leur nature histologique, des comportements biologiques<br />

très différents. De l’épulis fi bromateuse bénigne au mélanome buccal à<br />

l’agressivité majeure (aussi bien locale qu’à distance), tout le spectre des comportements<br />

est représenté dans cette localisation. De nombreux types histologiques<br />

des tumeurs de la bouche sont décrits : tumeurs à cellules rondes (lymphome,<br />

mastocytome…), tumeurs épithéliales malignes (carcinome épidermoïde par<br />

exemple), sarcomes (ostéosarcomes, fi brosarcomes…), tumeurs odontogéniques<br />

et mélanomes.<br />

Un aspect clinique non univoque<br />

L’aspect clinique de la tumeur ne permet pas d’affi rmer avec certitude sa nature<br />

histologique même si il est parfois fortement évocateur. Les pièges cliniques sont<br />

fréquents et un petit mélanome achromique débutant peut parfaitement mimer sur<br />

le plan clinique une lésion d’épulis.<br />

Des contraintes anatomiques particulières<br />

Deux particularités anatomiques sont à retenir pour les tumeurs buccales. La première<br />

est la proximité importante de structures osseuses avec deux conséquences<br />

pratiques. Il faut évaluer, préalablement à tout geste thérapeutique, l’éventuelle atteinte<br />

de ces structures. Le recours à des examens d’imagerie sophistiqués comme<br />

le scanner est souvent nécessaire, la radiographie permettant diffi cilement une<br />

bonne évaluation en 3D de l’extension tumorale. De même, le geste chirurgical<br />

devra fréquemment comprendre une exérèse osseuse qui devra être parfaitement<br />

planifi ée en termes d’intensité, de reconstruction et de conséquences fonctionnelles<br />

et esthétiques.<br />

Les atteintes linguales représentent également un défi chirurgical avec des limites<br />

dans l’intensité de la glossectomie à bien connaître et les diffi cultés importantes à<br />

opérer de manière oncologique lors de lésions intéressant le frein de la langue.<br />

Un exemple classique de précipitation<br />

Plusieurs types de précipitation sont possibles face à une tumeur buccale, d’ordre<br />

thérapeutique ou d’ordre diagnostique. La première erreur consiste à réaliser une<br />

exérèse chirurgicale a minima sans bilan d’extension local préalable. Elle présente<br />

alors un risque majeur d’être non oncologique car ne concernant pas les structures<br />

osseuses sous-jacentes potentiellement infi ltrées.<br />

Le second risque est la réalisation d’un geste chirurgical sans vérifi cation du bilan<br />

d’extension loco-régional et à distance, geste qui ne sera alors pas curatif en cas<br />

de métastase ganglionnaire ou systémique, même s’il traite correctement l’extension<br />

locale.<br />

Le dernier risque est la non-connaissance de la nature histologique de la lésion<br />

au moment de l’intervention et donc de son comportement biologique. L’écueil est<br />

alors le besoin, déterminé par cette connaissance, de thérapies adjuvantes lourdes<br />

sur le plan pratique et parfois onéreuses que le propriétaire éclairé ne souhaitera<br />

pas réaliser dans un second temps. Cette absence de thérapie adjuvante rend<br />

alors la chirurgie initiale non curative et peut être même contre-indiquée.<br />

La démarche oncologique face à une tumeur buccale<br />

Un bilan complet avant la chirurgie<br />

Il convient donc, dans la mesure du possible de déterminer la nature histologique<br />

de la lésion buccale à traiter avant l’intervention d’exérèse proprement dite. Les<br />

moyens à la disposition du praticien sont alors la cytoponction et la biopsie chirurgicale.<br />

La cytoponction présente des avantages pratiques avec cependant un<br />

risque plus important de résultat non concluant. La biopsie préalable est donc un<br />

geste majeur de la démarche.<br />

Le bilan d’extension doit ensuite s’attacher à évaluer le plus précisément les limites<br />

tumorales. Les radiographies permettent d’avoir une estimation de la lyse osseuse<br />

mais l’examen tomodensitométrique reste l’examen de choix pour cette évaluation.<br />

Il permet en outre de visualiser correctement tous les nœuds lymphatiques<br />

de drainage de la région cervicale, c’est-à-dire non seulement les nœuds lymphatiques<br />

mandibulaires mais également les nœuds lymphatiques rétro-pharyngiens<br />

latéraux et médiaux très diffi ciles à évaluer par les moyens cliniques ou d’imagerie<br />

classique. Enfi n, son pouvoir de détection des métastases pulmonaires est plus<br />

élevé que celui de la radiographie : détection de lésions de plus petite taille et de


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

localisation diffi cile. Les deux clichés thoraciques de profi l doivent toujours être<br />

réalisés cependant avant sa demande car ils rendent éventuellement caduque sa<br />

réalisation lors d’images nettes de métastases pulmonaires (comme l’image classique<br />

du « lâcher de ballons »).<br />

Une chirurgie oncologique<br />

L’exérèse chirurgicale devra se réaliser avec des marges suffi santes et être maximale<br />

d’emblée comme pour toute tumeur. Les résections osseuses (mandibulectomie<br />

et maxillectomie) sont donc planifi ées et leur intensité dépend du comportement tumoral<br />

local prédit par la nature histologique : a minima pour les lésions bénignes,<br />

marges très importantes pour les sarcomes par exemple et plus modérées lors de<br />

tumeurs acanthomateuses. Comme pour toute tumeur, ses marges devront être vérifi<br />

ées dans un second temps par un examen histologique de la totalité de la pièce<br />

d’exérèse qui doit être orientée.<br />

Des traitements adjuvants raisonnés<br />

Ces traitements sont essentiellement la radiothérapie et la chimiothérapie adjuvante.<br />

La radiothérapie est recommandée lors de risque de récidive. Ce risque est<br />

défi ni par la nature tumorale indiquant une agressivité locale (par exemple lors<br />

de fi brosarcome) et la qualité des marges infi ltrées ou limites. La réalisation de<br />

cette modalité thérapeutique nécessite souvent une imagerie pré et postopératoire<br />

(examens scanner) précise pour bien défi nir la zone à traiter.<br />

La chimiothérapie adjuvante est indiquée lorsque le bilan d’extension à distance<br />

est négatif et que la nature tumorale prédit un fort risque de métastase. Son but<br />

peut alors être curatif en cherchant à empêcher le développement de ces métastases.<br />

Les molécules utilisées varient en fonction de la chimiosensibilité du type<br />

tumoral mais, en pratique, la doxorubicine et le carboplatine sont le plus fréquemment<br />

utilisés.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Exemples de précipitations en oncologie : la peau<br />

C. MULLER-FLEURISSON<br />

DV, CEAV Médecine Interne<br />

Clinique Vétérinaire Saint Bernard F-59160 LOMME<br />

L’oncologie est une discipline où l’urgence est peu fréquente et il importe donc de<br />

ne pas agir dans la précipitation (en négligeant la réfl exion), afi n de minimiser le<br />

risque d’erreurs dans notre démarche, tant aux plans clinique, diagnostique que<br />

thérapeutique. La cancérologie cutanée nous livre quelques exemples concrets où<br />

rien ne sert de se précipiter.<br />

Précipitations dans la démarche clinique<br />

Se précipiter dans l’examen clinique<br />

Le territoire cutané doit faire l’objet d’un examen complet et rigoureux, à la recherche<br />

de lésions discrètes ou moins accessibles. Il ne faut pas se contenter de<br />

l’évident, au risque de perdre une partie des informations utiles au diagnostic.<br />

Exemple du mastocytome multicentrique.<br />

Se précipiter vers une hypothèse tumorale ou non<br />

Une lésion proliférative conduit souvent à suspecter un processus tumoral en premier<br />

lieu et à négliger d’autres hypothèses non tumorales (granulome infl ammatoire,<br />

infection fongique, mycobactériose…). A l’inverse, des présentations plus<br />

atypiques (non prolifératives) peuvent troubler notre réfl exion et nous conduire<br />

à négliger une suspicion tumorale pourtant justifi ée. Les lésions précancéreuses,<br />

encore peu nombreuses en médecine vétérinaire, ne doivent pas être négligées.<br />

Exemple du lymphome cutané et des métastases cutanées.<br />

Se précipiter sur la peau et négliger l’examen global de l’animal<br />

La peau peut parfois présenter des lésions fl agrantes mais qui doivent aiguiller vers<br />

une maladie interne. Il faut réfl échir au-delà de la peau et penser aux différents<br />

syndromes paranéoplasiques (SPN) à expression cutanée. Les SPN correspondent<br />

à l’ensemble des symptômes accompagnant le développement d’une tumeur mais<br />

non directement liés à l’effet local de celle-ci ou de ses métastases. Il s’agit d’outils<br />

sémiologiques et pronostiques fondamentaux qui permettent parfois de suspecter<br />

une tumeur avant même son émergence clinique évidente.<br />

Exemple de la dermatite exfoliative féline.<br />

Précipitations dans la démarche diagnostique.<br />

Exemple du mastocytome<br />

• 112 •<br />

Négliger les examens para-cliniques simples et non invasifs<br />

La cytoponction de la lésion ou du nœud lymphatique de drainage est un acte<br />

simple et rapide et souvent très informatif. Il est toujours bienvenu de connaître<br />

précocement la nature d’une tumeur et d’affi ner ainsi la décision thérapeutique.<br />

Négliger la lecture du compte-rendu histologique<br />

Il arrive de se précipiter et de se limiter à la conclusion d’un compte-rendu, et de<br />

perdre ainsi des informations intéressantes. Les informations fournies sont compréhensibles<br />

par tous et permettent d’accéder à des notions simples qui interviennent<br />

dans le pronostic et la décision thérapeutique : tumeur mésenchymateuse (tissu<br />

conjonctif) : radiosensibilité faible, chimiosensibilité faible, tumeur épithéliale (tissu<br />

glandulaire) : radiosensibilité moyenne, chimiosensibilité moyenne, tumeur à<br />

cellules rondes ou indépendantes (mastocytome, lymphome) : radiosensibilité élevée,<br />

chimiosensibilité élevée. D’autre part, le compte-rendu renferme de précieux<br />

facteurs histo-pronostiques le plus souvent validés (marges d’exérèse, grading,<br />

emboles, métastases lymphatiques).<br />

Négliger le recours aux immunomarquages<br />

Au plan cutané, il s’agit principalement de l’index Ki-67 dans le mastocytome<br />

canin : l’antigène Ki-67 est une protéine exprimée spécifi quement dans les cellules<br />

au cours des phases actives du cycle cellulaire, que ces cellules soient normales<br />

ou tumorales. Le marquage par immunohistochimie de l’antigène Ki-67 des mastocytes<br />

tumoraux permet de comptabiliser les cellules en cycle. Un seuil de 10 % a<br />

été établi et corrélé à l’évolution clinique des animaux. Ainsi, lorsqu’une tumeur de<br />

grade II selon Patnaïk présente un index Ki-67 inférieur à 10 %, le taux de survie<br />

est de 85 à 90 % deux ans après la chirurgie, ce qui se rapproche d’un grade I<br />

(agressivité locale). Et inversement, lorsqu’une tumeur de grade II selon Patnaïk<br />

présente un index Ki-67 supérieur à 10 %, alors le taux de survie est de 25-30 %<br />

à deux ans, ce qui conduit à considérer ces tumeurs comme des hauts grades de<br />

malignité, assimilables à des grades III.<br />

Précipitations dans la démarche thérapeutique.<br />

Exemples du fi brosarcome<br />

Se précipiter dans la prise en charge sans prendre le temps<br />

d’écouter le propriétaire<br />

La perception du cancer est individuelle et propre à chaque propriétaire (milieu<br />

social, lien avec l’animal, histoire personnelle). Le rôle du vétérinaire est un rôle<br />

d’information. Le vétérinaire doit présenter toutes les options thérapeutiques disponibles,<br />

afi n que les propriétaires puissent ensuite prendre le temps de la réfl exion<br />

avant une décision souvent familiale. Il est donc fondamental de ne pas négliger<br />

cette étape et de ne pas fournir un message tronqué en fonction de notre perception<br />

du propriétaire et par manque de temps.<br />

Se précipiter en chirurgie en négligeant le bilan d’extension<br />

Il n’est pas toujours possible de connaître cliniquement l’extension locale ou à<br />

distance d’une tumeur et des examens complémentaires sont parfois nécessaires<br />

pour défi nir l’importance du geste chirurgical et de l’éventuelle reconstruction. Les<br />

techniques d’imagerie en coupes (scanner, IRM) sont les plus couramment utilisées<br />

dans cette optique car elles permettent un bilan d’extension locale et générale en<br />

même temps.<br />

Se précipiter en chirurgie sans rechercher<br />

les complications possibles du processus tumoral<br />

Certaines tumeurs peuvent avoir des répercussions biologiques (anémie, hypercalcémie,<br />

pancytopénie…) importantes à connaître avant la mise en œuvre du<br />

traitement.<br />

Exemple du syndrome de féminisation.<br />

Se précipiter vers une chimiothérapie en oubliant le contrôle des<br />

effets secondaires<br />

Les anticancéreux présentent tous une toxicité non spécifi que (médullaire et digestive<br />

notamment) et certains une toxicité spécifi que qu’il convient de contrôler avant<br />

la mise en œuvre d’une chimiothérapie et de surveiller tout au long du protocole.<br />

Ainsi, même si nos plannings ne le permettent pas toujours, la précipitation doit<br />

être évitée en oncologie cutanée car elle est une source fréquente d’erreur. « Ceux<br />

qui avancent trop précipitamment, reculeront encore plus vite » Mencius, philosophe<br />

Chinois.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Tribunes des résidents et internes<br />

Traitement palliatif avec du tocéranib :<br />

à propos de 5 cas de sarcomes chez le Chien<br />

A. DRUT, F. FLOCH, F. PONCE<br />

Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

Une étude prospective de cinq cas de sarcomes en stade terminal traités par du<br />

tocéranib est présentée. Pour ces cinq chiens, l’envahissement tumoral a épuisé<br />

toutes les possibilités de traitement oncologique préconisé et un traitement palliatif<br />

est réalisé avec du tocéranib 2,5 mg/kg un jour sur deux en alternance avec de la<br />

prednisolone 0,5 mg/kg. Le dosage est modulé en fonction de la réponse tumorale<br />

et des répercussions cliniques et biologiques.<br />

Le chien n° 1 présente un myxosarcome interscapulaire infi ltrant avec extension<br />

loco-régionale et métastases pulmonaires, associé à une boiterie. Une régression<br />

de la masse et des symptômes fonctionnels est constatée sous traitement. Le tocéranib<br />

est interrompu défi nitivement 62 jours après le début du traitement suite à une<br />

baisse d’état général et la tumeur se développe à nouveau. L’animal est euthanasié<br />

58 jours après l’arrêt du tocéranib.<br />

Le chien n° 2 présente un sarcome scapulaire avec lyse osseuse et métastases<br />

pulmonaires, associé à une boiterie. La tumeur et les métastases pulmonaires se<br />

stabilisent sous traitement et les symptômes fonctionnels régressent. Le tocéranib est<br />

interrompu défi nitivement 124 jours après le début du traitement suite à une baisse<br />

d’état général et un échappement des métastases pulmonaires.<br />

Le chien n° 3 présente un sarcome infra-orbitaire avec lyse osseuse, sans extension<br />

métastatique, associé à des signes oculaires. La tumeur et les symptômes oculaires<br />

régressent partiellement sous traitement. Le chien est encore en vie 252 jours après<br />

le début du traitement.<br />

Le chien n° 4 présente un sarcome scapulaire associé à un épanchement pleural<br />

et une baisse de l’état général. La tumeur montre une involution modérée puis<br />

une stabilisation sous traitement, suivie d’une nouvelle extension après un mois<br />

de traitement. L’animal est euthanasié 34 jours après le début du traitement pour<br />

aggravation des symptômes généraux.<br />

Le chien n° 5 présente des métastases pulmonaires d’ostéosarcome après amputation<br />

d’un membre thoracique et chimiothérapie. L’extension tumorale est associée<br />

à des symptômes généraux, notamment respiratoires. Le traitement entraîne une<br />

diminution radiographique de la taille des nodules pulmonaires et une récupération<br />

complète de l’état général. Les nodules pulmonaires progressent dès l’arrêt du<br />

traitement. L’animal est euthanasié 73 jours après le début du traitement suite à<br />

l’évolution d’une détresse respiratoire sévère.<br />

Cette série de cinq cas, en stade terminal de cancer, décrit une stabilisation voire<br />

une régression temporaire des sarcomes et des métastases pulmonaires grâce à<br />

l’association de tocéranib et de prednisolone. Les principaux effets secondaires<br />

rencontrés sont une leucopénie et une augmentation des paramètres de cholestase<br />

et de cytolyse hépatique. Le tocéranib est un des inhibiteurs des tyrosine-kinases<br />

qui possèdent une action anti-tumorale et anti-angiogénique. L’effet anti-angiogénique<br />

de ces molécules semble intéressant pour permettre une stabilisation de<br />

l’évolution tumorale accompagnée d’une bonne qualité de vie.<br />

Références<br />

LONDON CA. The role of small molecule inhibitors for veterinary patients. Vet Clin<br />

Small Anim Pract. 2007 ; 37 (6) : 1121-1136.<br />

LONDON CA. Tyrosine Kinase Inhibitors in Veterinary Medicine. Top Companion<br />

Anim Med. 2009 ; 24(3):106-112.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Métastases cérébrales de carcinomes chez le Chien :<br />

à propos de 3 cas<br />

F. FLOCH1 , A. DRUT1 , M. SEURIN2 , F. PONCE1 , C. ESCRIOU1 1. Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. CIRMA, Imagerie IRM Animaux, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de<br />

Lyon - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Trois cas de troubles neurologiques liés à un processus tumoral métastasé à<br />

l’encéphale sont rapportés.<br />

Historique et examen clinique<br />

Le chien n° 1 (Beagle femelle, 10 ans) est présenté pour une désorientation et une<br />

cécité d’apparition aiguë. L’examen neurologique révèle une hypovigilance, des<br />

• 113 •<br />

défi cits proprioceptifs sur l’hémicorps droit et une amaurose à droite. Cet examen<br />

conclut à une atteinte corticale focale gauche.<br />

Le chien n° 2 (Labrador mâle, 8 ans) est présenté pour une hypovigilance et une<br />

ataxie évoluant depuis 3 semaines. L’examen neurologique révèle une marche sur<br />

le cercle à gauche, une tête penchée à droite, des défi cits proprioceptifs sur l’hémicorps<br />

droit, une amaurose avec un syndrome de Claude Bernard Horner à droite.<br />

Le diagnostic neuroanatomique privilégie une atteinte multifocale de l’encéphale,<br />

avec atteinte corticale gauche et du tronc cérébral latéralisée à droite.<br />

Le chien n° 3 (Boxer femelle, 14 ans) est présenté pour une crise convulsive complète<br />

d’une durée de 15 minutes. Une tumeur mammaire non identifi ée a été ôtée<br />

9 ans auparavant. L’examen clinique révèle la présence de nodules mammaires sur<br />

les deux chaînes ; l’examen neurologique est normal.<br />

Démarche diagnostique<br />

Les bilans hématologiques et biochimiques sont normaux chez les trois chiens.<br />

L’examen IRM de l’encéphale révèle la présence de métastases cérébrales sous<br />

forme de nodules multiples chez deux chiens, et sous forme d’une infi ltration méningée<br />

pour le chien n° 3. La ponction de LCR ne révèle aucune anomalie. Une<br />

recherche du processus tumoral primitif par radiographie thoracique et échographie<br />

abdominale est entreprise. Elle met en évidence chez le chien n° 1 trois<br />

nodules pulmonaires tumoraux, dont la cytoponction est diagnostique d’un carcinome<br />

anaplasique ; chez le chien n° 2 deux masses pulmonaires et une masse<br />

rénale gauche, dont les cytoponctions sont diagnostiques d’un carcinome rénal de<br />

haut grade ; chez le chien n° 3 un carcinome mammaire suite aux cytoponctions.<br />

Traitement<br />

Le chien n° 1 est euthanasié deux semaines après le diagnostic, les chiens n° 2 et 3<br />

sont en vie respectivement 4 et 9 mois après le diagnostic avec un traitement palliatif.<br />

Discussion<br />

Les métastases cérébrales font partie des tumeurs secondaires de l’encéphale, qui<br />

semblent plus fréquentes que les tumeurs primitives chez le chien selon une étude<br />

anatomo-pathologique menée entre 1986 et 2003. Elles restent toutefois peu rapportées<br />

et peu documentées. Elles résultent le plus fréquemment de métastases<br />

d’hémangiosarcomes ou de carcinomes (pulmonaires, mammaires, prostatiques,<br />

rénaux). Une étude rapporte que l’examen IRM de l’encéphale permet de suspecter<br />

un processus tumoral métastatique ainsi que sa nature selon les images obtenues<br />

dans 80 % des cas. Ceci permet ainsi d’orienter la recherche du processus<br />

tumoral primitif du vivant de l’animal, et de s’affranchir des biopsies cérébrales.<br />

Une publication rapporte que 14 % des chiens présentant un hémangiosarcome<br />

présentent en parallèle des métastases cérébrales.<br />

Conclusion<br />

A l’issue de ces données, il convient de se demander si l’examen IRM de<br />

l’encéphale ne devrait pas être systématisé dans le bilan d’extension des tumeurs<br />

à potentiel métastatique dans le système nerveux central, afi n d’affi ner le pronostic<br />

et d’adapter la prise en charge thérapeutique, qui font état de peu de données à<br />

ce jour.<br />

Références<br />

Castellano MC, Massone AR, Idiart JR. Primary pulmonary adenocarcinoma metastatic<br />

to the uvea, brain and adrenal gland in a dog. J Vet Med A Physiol Pathol<br />

Clin Med. 2006 May ; 53(4):194-7<br />

Mandara MT, Rossi F, Lepri E, Angeli G. Cerebellar leptomeningeal carcinomatosis<br />

in a dog. J Small Anim Pract. 2007 Sep ; 48(9):504-507. Epub 2007 Jun 30<br />

Rodenas S, Pumarola M, Gaitero L, Zamora A, Anor S. Magnetic resonance imaging<br />

fi ndings in 40 dogs with histologically confi rmed intracranial tumours. Vet J.<br />

<strong>2011</strong> Jan ; 187(1):85-91<br />

Snyder JM, Lipitz L, Skorupski KA, Shofer FS, Van Winkle TJ. Secondary intracranial<br />

neoplasia in the dog: 177 cases (1986-2003). J Vet Intern Med. 2008<br />

Jan-Feb ; 22(1):172-7<br />

Waters D, Hayden D, Walter P. Intracranial lesions in dogs with hemangiosarcoma.<br />

J Vet Intern Med. 1989 Oct-Dec ; 3 (4) : 222-30<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Intérêt pronostique du sous-type morphologique lors de<br />

lymphome canin non hodgkinien : étude rétrospective de<br />

362 nouveaux cas<br />

F. FLOCH 1 , T. MARCHAL 2 , C. FOURNEL-FLEURY 2 , F. PONCE 1<br />

1. Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Unité de Morphologie et de Pathologie Clinique -<br />

69280 MARCY L’ETOILE


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Les lymphomes non Hodgkiniens (LNH) sont des processus tumoraux parmi les plus<br />

fréquemment rencontrés chez le Chien, représentant de 7 à 24 % des processus<br />

néoplasiques dans cette espèce. Différents sous-types de LNH ont été récemment<br />

décrits sur la base de critères cytologiques, histologiques, cliniques et pronostiques,<br />

suggérant que les lymphomes canins ne doivent plus être considérés comme<br />

une entité clinique unique. L’objectif de cette étude rétrospective est de confi rmer<br />

sur une plus grande série statistiquement signifi cative l’intérêt pronostique des soustypes<br />

morphologiques de lymphomes chez le chien.<br />

Matériel et méthodes<br />

362 chiens présentés au sein de l’Unité de Cancérologie de l’Ecole Vétérinaire<br />

de Lyon avec un diagnostic cytologique et/ou histologique de lymphome ont été<br />

inclus dans l’étude sur une période de quatre ans. Chaque cas a été classé d’après<br />

la classifi cation de Kiel actualisée et adaptée à l’espèce canine. Les données épidémiologiques<br />

et cliniques, ainsi que l’immunophénotype, la prise en charge thérapeutique<br />

et le suivi, ont été collectés. Les durées de survie ont été déterminées,<br />

quel que soit le traitement (polychimiothérapie, corticothérapie seule, ou absence<br />

de traitement).<br />

Résultats<br />

Parmi l’ensemble des cas collectés, 67,3 % des chiens présentent un lymphome<br />

d’immunophénotype B, 31,8 % d’immunophénotype T, et 0,9 % d’immunophénotype<br />

nul. Parmi les lymphomes B, le sous-type centroblastique polymorphe est<br />

le plus fréquent. Parmi les lymphomes T, il s’agit du sous-type pléomorphe mixte.<br />

Environ 83 % des chiens de l’étude présentent une forme multicentrique ; 79 %<br />

sont présentés en stade 2 ou 3 d’après la classifi cation de l’OMS, avec une nette<br />

majorité de chiens en sous-stade b (62,2 % des cas), c’est-à-dire avec des signes<br />

cliniques généraux.<br />

Concernant les chiens traités par polychimiothérapie, corticothérapie, ou non traités<br />

(194 chiens), une différence signifi cative entre les médianes de survie est notée<br />

selon les différents sous-types morphologiques. A titre d’exemple, le lymphome<br />

B de Burkitt est associé à une médiane de survie de 0,5 mois, tandis que le lymphome<br />

T à petites cellules claires est associé à une médiane de survie de 21,2<br />

mois.<br />

146 chiens ont été traités avec un protocole de polychimiothérapie, bien que<br />

non standardisé. Dans ce groupe, on note également des médianes de survie<br />

signifi cativement différentes selon les sous-types morphologiques. Le lymphome de<br />

Burkitt reste ainsi associé à une médiane de survie de 0,5 mois, le lymphome B<br />

des zones marginales transformé de 4,5 mois, le lymphome T pléomorphe mixte<br />

de 4,8 mois, le lymphome immunoblastique B de 9 mois, le lymphome centroblastique<br />

polymorphe B de 14,2 mois, et enfi n le lymphome T à petites cellules claires<br />

de 37,4 mois.<br />

Discussion<br />

Notre étude étant rétrospective, un certain nombre de limites a pu être identifi é,<br />

notamment l’utilisation d’un protocole de polychimiothérapie non standardisé chez<br />

seulement 120 des chiens de l’étude.<br />

Néanmoins, elle confi rme les résultats de précédentes publications, notamment<br />

l’infl uence pronostique du type de traitement (chimiothérapie versus autres traitements),<br />

et celle du sous-type morphologique de lymphome. Les lymphomes B restent<br />

les plus représentés chez le chien, mais ne sont pas nécessairement associés à<br />

un meilleur pronostic que les lymphomes T, tel qu’en témoigne le lymphome B de<br />

Burkitt.<br />

Notre étude apporte enfi n de nouvelles données sur le lymphome immunoblastique,<br />

associé à une médiane de survie de 9 mois sous chimiothérapie, avec une<br />

réponse clinique très lente après instauration du traitement selon notre expérience ;<br />

et sur le lymphome des zones marginales, initialement indolent, et nécessitant une<br />

prise en charge thérapeutique dès sa transformation en haut grade. Cette dernière<br />

entité est largement documentée en médecine humaine, avec un pronostic principalement<br />

associé à la localisation anatomique, ainsi qu’au caractère indolent ou<br />

transformé du lymphome.<br />

Références<br />

Fournel-Fleury C, Magnol JP, Bricaire P, Marchal T, Chabanne L, Delverdier A,<br />

Bryon PA, Felman P. Cytohistological and immunological classifi cation of canine<br />

malignant lymphomas : comparison with human non-Hodgkin’s lymphomas. J<br />

Comp Path. 1997 ; 117 : 35-59<br />

Ponce F, Magnol JP, Ledieu D, Marchal T, Turinelli V, Chalvet-Monfray K, Fournel-<br />

Fleury C. Prognostic signifi cance of morphological subtypes in canine malignant<br />

lymphomas during chemotherapy. Vet J. 2004 ; 167 : 158-166<br />

Stefanello D, Valenti P, Zini E, et al. Splenic marginal zone lymphoma in 5 dogs<br />

(2001-2008). J Vet Intern Med. <strong>2011</strong> ; 25 : 90-93<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 114 •<br />

Lymphome non hodgkinien des zones marginales<br />

d’expression nerveuse chez un chien<br />

F. FLOCH1 , A. DRUT1 , M. SEURIN2 , C. ESCRIOU1 , F. PONCE1 1. Unité de Médecine Interne, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. CIRMA, Imagerie IRM Animaux, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de<br />

Lyon - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Historique<br />

Un chien mâle non stérilisé croisé Setter et Border âgé de 9 ans est présenté en<br />

consultation pour une polyadénomégalie périphérique et deux épisodes de crises<br />

convulsives complètes d’apparition aiguë.<br />

Examen clinique<br />

L’examen clinique révèle une adénomégalie mandibulaire droite, préscapulaire et<br />

poplitée, ainsi qu’une splénomégalie. L’examen neurologique est normal.<br />

Un lymphome non Hodgkinien avec une infi ltration cérébrale ou une hypercalcémie<br />

paranéoplasique sont envisagés en priorité.<br />

Démarche diagnostique<br />

Une numération et formule sanguine et un bilan biochimique sont réalisés et ne<br />

montrent aucune anomalie. L’échographie abdominale confi rme la splénomégalie,<br />

et révèle une hétérogénéité du parenchyme splénique, une hépatomégalie, une<br />

hyperéchogénicité hépatique diffuse et une polyadénomégalie. L’examen radiographique<br />

thoracique met en évidence une opacifi cation broncho-interstitielle diffuse<br />

modérée du champ pulmonaire. L’examen IRM de l’encéphale révèle une<br />

lésion hémisphérique gauche diffuse à contours fl ous avec un hypersignal T2 et<br />

une prise de contraste marquée du parenchyme et des méninges adjacentes : ces<br />

images suggèrent fortement une infi ltration lymphomateuse de l’encéphale et des<br />

méninges. Des cytoponctions spléniques, hépatiques et des nœuds lymphatiques<br />

périphériques sont effectuées, et sont diagnostiques d’un lymphome des zones<br />

marginales transformé, à point de départ splénique.<br />

Traitement<br />

Une chimiothérapie est instaurée, avec de la L-asparaginase, puis de la lomustine,<br />

suivie par un protocole COP. Des examens (IRM de l’encéphale et échographie<br />

de l’abdomen) réalisés 1,5 mois, puis un an après l’instauration du traitement,<br />

révèlent une régression des lésions. Le chien est en très bon état général et en<br />

rémission complète un an après le début du traitement.<br />

Discussion<br />

Peu de publications relatent une infi ltration lymphomateuse de l’encéphale et des<br />

méninges chez le chien. Selon ces études, les lymphomes cérébraux sont alternativement<br />

considérés comme tumeurs primaires ou secondaires, et le rapprochement<br />

des résultats permet d’estimer la prévalence des lymphomes à 8 % parmi<br />

l’ensemble des tumeurs cérébrales. La plupart des lymphomes cérébraux résulte<br />

chez le chien d’une infi ltration secondaire à un lymphome multicentrique. Aucune<br />

publication à notre connaissance n’établit un lien entre le sous-type morphologique<br />

du lymphome et sa capacité à infi ltrer l’encéphale. L’examen IRM est relativement<br />

spécifi que, et révèle un hypersignal en pondération T2, une prise de contraste<br />

modérée à marquée, avec parfois œdème et effet de masse.<br />

Le lymphome non Hodgkinien transformé à partir des zones marginales est un lymphome<br />

initialement indolent, qui nécessite la mise en place d’une chimiothérapie<br />

dès sa transformation en haut grade. L’infi ltration cérébrale doit conduire à une<br />

adaptation du protocole thérapeutique standard utilisé pour ce sous-type morphologique,<br />

en ayant recours à de la lomustine notamment, qui franchit la barrière<br />

hémato-méningée. Aucune prise en charge thérapeutique n’est à ce jour publiée,<br />

hormis l’utilisation de cytosine arabinoside dans une étude de 1984, avec une<br />

amélioration clinique de courte durée.<br />

Conclusion<br />

Ce cas illustre la nécessité pour le clinicien d’adapter sa démarche thérapeutique<br />

aux critères cliniques et morphologiques, et au bilan d’extension incluant si besoin<br />

un examen IRM de l’encéphale. Reste à déterminer si cet examen doit faire partie<br />

du bilan d’extension systématique de lymphome ou doit être réservé aux seuls cas<br />

pour lesquels des signes d’appel nerveux sont notés.<br />

Références<br />

Hecht S, Adams WH. MRI of brain disease in veterinary patients part 2 : Acquired<br />

brain disorders. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 2010 Jan ; 40 (1) : 39-63<br />

Ponce F, Marchal T, Magnol JP, Turinelli V, Ledieu D, Bonnefont C, Pastor M, Delignette<br />

ML, Fournel-Fleury C. A morphological study of 608 cases of canine malignant<br />

lymphoma in France with a focus on comparative similarities between canine<br />

and human lymphoma morphology. Vet Pathol. 2010 May ; 47 (3) : 414-33


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Snyder JM, Lipitz L, Skorupski KA, Shofer FS, Van Winkle TJ. Secondary intracranial<br />

neoplasia in the dog : 177 cases (1986-2003). J Vet Intern Med. 2008<br />

Jan-Feb ; 22 (1) : 172-7<br />

Snyder JM, Shofer FS, Van Winkle TJ, Massicotte C. Canine intracranial primary<br />

neoplasia : 173 cases (1986-2003). J Vet Intern Med. 2006 May-Jun ; 20(3):669-<br />

75<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Caractéristiques électrophysiologiques et facteurs prédictifs<br />

de tumeurs de gaines nerveuses périphériques :<br />

étude rétrospective de 51 chiens<br />

M. LE CHEVOIR1 , J. THIBAUD1 , J. LABRUYÈRE1 , A. URIARTE2 ,<br />

P. DE FORNEL THIBAUD3 , P. MOISSONNIER1 , F. DELISLE3 , S. BLOT1 1. ENVA - 94704 MAISONS-ALFORT - 2. North Downs specialist referrals -<br />

RH1 4QP SURREY, UK<br />

3. Centre Cancérologie Vétérinaire - 94700 MAISONS-ALFORT<br />

Les tumeurs des gaines nerveuses périphériques du chien affectent le plus souvent<br />

les nerfs émanant des intumescences. Elles entraînent une boiterie chronique et<br />

insidieuse d’un membre et sont diffi ciles à distinguer d’une affection orthopédique.<br />

Lors d’envahissement du canal vertébral via le foramen intervertébral, elles produisent<br />

une hémi- ou tétraparésie. Leur traitement consiste en l’exérèse du nerf ce<br />

qui conduit à réaliser l’amputation du membre concerné, le geste chirurgical peut<br />

être accompagné d’une hémilaminectomie. L’identifi cation de la tumeur et de ses<br />

limites est diffi cile macroscopiquement et les récidives sont très fréquentes. L’IRM et<br />

le scanner permettent le plus souvent de faire le diagnostic de ces tumeurs. La défi -<br />

nition de la tumeur par rapport aux tissus environnant n’est pas toujours aisée en<br />

revanche. Le recourt à l’électrophysiologie a été rarement décrit pour le diagnostic<br />

de ces tumeurs. Nos objectifs sont d’évaluer la sensibilité de l’électrophysiologie<br />

dans le diagnostic des tumeurs des gaines nerveuses périphériques, d’évaluer<br />

si des données électrophysiologiques sont corrélées à l’envahissement du c anal<br />

vertébral et fi nalement si l’examen électromyographique améliore la puissance<br />

diagnostique de l’examen d’imagerie.<br />

Matériels et méthodes<br />

Dans cette étude rétrospective, cinquante et un chiens ont été retenus. Ils ont tous<br />

fait l’objet d’un examen électrophysiologique. Dix-huit ont un diagnostic histologique<br />

de tumeur des gaines nerveuses périphériques. Tous les autres sont fortement<br />

suspects au regard d’un examen tomodensitométrique ou IRM montrant un<br />

épaississement d’un nerf périphérique ou une masse sur son trajet. Les cas ont<br />

été groupés en « confi rmés » (histologiquement) ou « suspects ». Ils ont aussi été<br />

regroupés selon une localisation en groupe « proximal », qui comprend toutes<br />

les tumeurs envahissant a minima les foramen intervertébraux, et un groupe «<br />

périphérique » qui comprend les autres cas. Ont été analysés : les résultats des<br />

examens électromyographiques (EMG) des muscles appendiculaires et épaxiaux,<br />

les amplitudes et vitesses des ondes motrices et les ondes tardives. Parmi les cas de<br />

l’étude, 24 examens scanners et 6 examens IRM ont été évalués en aveugle par un<br />

spécialiste en imagerie médicale.<br />

Résultats<br />

Quarante-neuf parmi les 51 cas ont présenté un examen EMG anormal des<br />

muscles appendiculaires du membre affecté. Les muscles dénervés sont ceux innervés<br />

par les nerfs radial, ulnaire, médian, fi bulaire et tibial, ce qui correspond à la<br />

distribution des racines infi ltrées. L’activité spontanée dans les muscles épaxiaux<br />

est statistiquement associée à la localisation « proximale ». La spécifi cité de ce<br />

paramètre quant à l’exploration d’un envahissement proximal par la tumeur est de<br />

91 %. Sa sensibilité est de 53 %. Quarante-sept parmi les 51 cas ont présenté une<br />

diminution de l’amplitude des ondes motrices et/ou de la vitesse de conduction motrice<br />

dans le membre concerné. Il n’y pas d’association entre l’intensité de l’activité<br />

spontanée et la durée des signes cliniques. Il n’y a pas non plus d’association entre<br />

l’intensité de la réduction de l’amplitude des ondes motrices et la durée des signes<br />

cliniques. Toutes les données évoquées ne sont pas statistiquement différentes entre<br />

les groupes « confi rmés » et « suspects ». Le radiologue n’a pas établi le diagnostic<br />

dans 26 % des cas initialement diagnostiqués au scanner. Il a identifi é la tumeur<br />

dans 100 % des cas de tumeurs initialement diagnostiquées en IRM.<br />

Discussion<br />

Cette étude montre que l’examen électromyographique est un outil effi cace dans<br />

la détection des anomalies neuropathiques associés aux tumeurs des gaines nerveuses<br />

périphériques (excellente sensibilité). De plus, le profi l des muscles dénervés<br />

est souvent retrouvé ; ces données suggèrent que cette technique est alors<br />

• 115 •<br />

adéquate pour distinguer ces tumeurs d’une affection orthopédique. Certaines<br />

anomalies EMG peuvent même suggérer qu’il s’agit d’une tumeur des gaines nerveuses.<br />

L’examen EMG des muscles épaxiaux permet d’identifi er un envahissement<br />

proximal par la tumeur avec une excellente spécifi cité ; la sensibilité moyenne<br />

pourrait être expliquée par l’innervation complexe des différentes couches musculaires<br />

épaxiales. De plus les résultats de l’EMG sont d’une aide évidente pour<br />

l’imageur lors de la lecture des images scanner et IRM : le taux important (26 %)<br />

de tumeurs non détectées lors de la lecture en aveugle des images scanner justifi e<br />

ce positionnement de l’EMG. La lecture en aveugle tend aussi à montrer que l’IRM<br />

paraît supérieure au scanner pour le diagnostic des tumeurs des gaines nerveuses<br />

périphériques.<br />

Conclusion<br />

L’EMG des muscles appendiculaires est donc un examen d’une excellente sensibilité<br />

pour la détection des tumeurs des gaines nerveuses périphériques. L’EMG<br />

de muscles épaxiaux peut prédire un envahissement foraminal ou vertébral. Plus<br />

généralement, l’EMG est utile au clinicien qui lit les images scanner et IRM lors de<br />

la suspicion d’une telle affection.<br />

A lire<br />

Brehm DM, Vite CH, Steinberg HS, et al. A retrospective evaluation of 51 cases<br />

of peripheral nerve sheath tumors in the dog. J Am Anim Hosp Assoc 1995 ; 31 :<br />

349-359.<br />

Kraft S, Ehrhart EJ, Gall D, et al. Magnetic resonance imaging characteristics<br />

of peripheral nerve sheath tumors of the canine brachial plexus in 18 dogs. Vet<br />

Radiol Ultrasound 2007 ; 48 : 1-7.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Posters<br />

Un cas d’ostéome ostéoïde à localisation vertébrale<br />

chez un chat<br />

M. BARRAULT, S. SCOTTI<br />

Clinique Vétérinaire des Etangs - 95290 L’ISLE ADAM<br />

L’ostéome ostéoïde est une tumeur osseuse bénigne bien décrite chez l’homme<br />

adulte jeune affectant le plus souvent les os longs. De rares cas ont été décrits en<br />

médecine vétérinaire. Ce cas clinique décrit une localisation vertébrale chez un<br />

chat, encore jamais reporté dans la littérature vétérinaire à la connaissance de<br />

l’auteur.<br />

Historique<br />

Un chat de maison mâle castré FIV-positif de six ans est présenté en consultation<br />

pour diffi culté locomotrice progressive, associant une démarche raide depuis plusieurs<br />

semaines à une réticence soudaine à effectuer des sauts. Une douleur modérée<br />

à la palpation/pression du rachis thoracolombaire ainsi qu’à l’extension de<br />

l’articulation lombosacrée est notée, sans défi cit proprioceptif associé. Les réfl exes<br />

myotatiques sont normaux. Le bilan biochimique et la numération formule sanguine<br />

sont normaux. Un traitement anti-infl ammatoire par méloxicam (0,05 mg/kg/j PO)<br />

est prescrit pendant 1 semaine. L’absence d’amélioration clinique motive la réalisation<br />

d’une radiographie rachidienne latéro-latérale, montrant pour seule anomalie<br />

une spondylarthrose lombosacrée de stade II. Le traitement anti-infl ammatoire<br />

est modifi é avec de la prednisolone (0,7 mg/kg/j PO) et l’état clinique du chat<br />

s’améliore. La disparition des symptômes après 7 jours conduit à la suspension du<br />

traitement. Une récidive clinique avec aggravation des symptômes est alors observée<br />

: une douleur intense est élicitée à l’effl eurement de la région thoraco-lombaire,<br />

évoquant un syndrome d’hyperesthésie féline. Un traitement par tramadol (2 mg/<br />

kg/12h PO) soulage le phénomène algique. Un scanner thoraco-lombaire est réalisé<br />

et met en évidence une ostéocondensation du corps et de l’arc vertébral de T13.<br />

Dans la zone de l’os spongieux, une petite lésion hypodense d’aspect cavitaire est<br />

notée, entourée d’une zone d’ostéocondensation particulièrement marquée. Cette<br />

image très atypique est compatible avec un processus infl ammatoire ou infectieux<br />

(spondylite hématogène), un corps étranger intravertébral ou un processus tumoral.<br />

Aucune compression médullaire n’est mise en évidence.<br />

Traitement et évolution<br />

Un abord chirurgical latéral gauche avec ostectomie de la 13e côte permet d’aborder<br />

le corps vertébral de T13. Au sein du tissu spongieux on visualise une structure<br />

ostéocartilagineuse dense dont la partie dorsale est en contact avec la moelle


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

épinière. Son retrait est suivi d’un écouvillonnage pour examen microbiologique.<br />

L’analyse histologique révèle une prolifération de tissu osseux formée de cellules<br />

bien différenciées sans critère cytologique de malignité, compatible avec un ostéome<br />

ostéoïde. Aucune croissance bactérienne ou fongique n’est présente après<br />

76 heures d’incubation. Le chat est rendu aux propriétaires sous prednisolone et<br />

tramadol. Au moment du retrait des fi ls, l’état clinique du chat présente une amélioration<br />

malgré la persistance de phénomènes algiques intermittents. Un examen<br />

radiographique de contrôle met en évidence une augmentation généralisée de la<br />

radio-opacité du corps vertébral de T13. Cet aspect radiographique très particulier,<br />

décrit chez l’homme sous le terme anglo-saxon « ivory vertebra » a été associé<br />

à la sclérose segmentaire idiopathique, des métastases ostéoblastiques, certains<br />

lymphomes ou encore la maladie de Paget.<br />

Conclusion et discussion<br />

L’ostéome osteoïde est une tumeur osseuse bénigne bien décrite chez l’homme<br />

adulte jeune, affectant principalement les os longs. Le rachis est affecté dans 10<br />

à 25 % des cas. Histologiquement très proche de l’ostéome ostéoblastique, elle<br />

s’en différencie principalement par son comportement clinique, sa taille, sa localisation<br />

et par la présence d’une zone de sclérose réactionnelle extensive entourant<br />

le nidus hypodense. Chez le chien et le chat, des cas ont été décrits localisés au<br />

niveau des os longs, de la mandibule et du crâne. Deux cas d’ostéome vertébral<br />

probablement de type ostéoblastique ont été décrits chez le furet et le dromadaire.<br />

Outre l’absence de description ultérieure chez le chat, la singularité de ce cas<br />

réside dans sa grande similitude avec la forme humaine d’ostéome osteoïde. La<br />

supériorité du scanner sur la radiographie et l’IRM dans le diagnostic de cette<br />

tumeur a été démontrée, et a permis la visualisation du nidus entourée d’une<br />

zone de sclérose non détectée par radiographie. L’usage plus courant du scanner<br />

pourrait peut-être élucider l’étiologie d’une partie des syndromes d’hyperesthésie<br />

féline idiopathique. Chez l’homme, les symptômes se traduisent principalement par<br />

une douleur rachidienne ou radiculaire, et le traitement est chirurgical, classique<br />

ou mini-invasif par radiofréquence. Les suivis à moyen terme publiés de certains<br />

patients sont en faveur d’une guérison complète après exérèse. Dans notre cas,<br />

le traitement chirurgical a montré une atténuation des signes cliniques et au jour<br />

d’aujourd’hui, à 3 semaines de la chirurgie, les symptômes locomoteurs et d’hyperalgésie<br />

semblent avoir disparu.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Aspect clinique et thérapeutique du méningiome cérébral<br />

chez le chat : à propos de 3 cas<br />

F. MEIGE3 , F. DURIEUX1 , F. GOULLE1 , P. MENAUT1 , A. JECHOUX2 1. Aquivet - 33320 EYSINES<br />

2. Clinique vétérinaire de la Rivière - 31830 PLAISANCE DU TOUCH<br />

3. Clinique vétérinaire Occitanie - 31200 TOULOUSE<br />

Cas cliniques<br />

1er chat<br />

Un chat de race européenne, mâle âgé de 7.5 ans, est référé pour une cécité<br />

d’apparition progressive depuis plusieurs semaines. Ce chat est décrit comme<br />

indolent et léthargique depuis 10 mois par ses propriétaires. L’examen clinique<br />

général ne présente pas d’anomalie. L’examen ophtalmologique met en évidence<br />

une amaurose. Un examen tomodensitométrique est effectué afi n d’explorer les<br />

voies intracrâniennes de la vision. Ce dernier montre la présence d’une masse<br />

extra-axiale intracrânienne de 2,5 cm de longueur sur 1,7 cm de largeur située<br />

sous l’os pariétal droit. Le retrait chirurgical du méningiome par craniotomie rostrotentorienne<br />

droite permet une disparition des symptômes en 10 jours post-opératoires.<br />

L’analyse histologique identifi e un méningiome de type méningiothélial et<br />

psammomateux. Aucune récidive n’est notée à plus de 10 mois.<br />

2e chat<br />

Un Siamois, mâle castré de 4 ans, est présenté en consultation pour des crises<br />

algiques épisodiques et une apathie évoluant depuis 3 mois A l’examen clinique<br />

le chat semble se déplacer délicatement. Aucun défi cit neurologique n’est mis<br />

en évidence. Après de multiples manipulations, une douleur exquise est mise en<br />

évidence à l’hyperfl exion occipito-cervicale. Un examen tomodensitométrique<br />

des cervicales et de l’encéphale est réalisé. Le scanner montre la présence d’une<br />

masse extra-axiale de 1,5 cm de diamètre, compatible avec un méningiome de<br />

l’angle ponto-cérébelleux. La masse est retirée par craniectomie sub-occipitale.<br />

L’analyse histologique confi rme la présence d’un méningiome. Le suivi post-opératoire<br />

montre une résolution complète des symptômes à 15 jours et une absence<br />

de récidive à 1,5 an.<br />

• 116 •<br />

3e chat<br />

Une chatte de 11 ans, FELV et FIV négatifs, est référée pour anorexie et apathie<br />

évoluant depuis plusieurs semaines. L’examen clinique ne met pas en évidence<br />

d’anomalie particulière. Un bilan sanguin, une échographie abdominale et une<br />

radiographie du thorax ne montrent pas anomalie. Un examen tomodensitométrique<br />

et une ponction de LCR sont effectués. Le scanner permet d’identifi er une<br />

masse intracrânienne extra-axiale d’environ 3 cm de diamètre située sous l’os<br />

pariétal gauche, compatible avec un méningiome. Le traitement chirurgical par<br />

craniotomie rostro-tentorienne permet une résolution des signes cliniques. Aucune<br />

récidive n’est notée à 1 an.<br />

Discussion<br />

Ces 3 cas illustrent l’aspect clinique et thérapeutique des méningiomes chez le<br />

chat.<br />

Chez le chat, le méningiome est la tumeur primitive intracrânienne la plus répandue<br />

: elle représente 56 % des tumeurs du cerveau [1-6] . Lors de méningiomes chez<br />

le chat, les signes cliniques ne sont généralement pas spécifi ques et souvent assez<br />

frustres. Les symptômes les plus répandus sont l’apathie, l’anorexie, un changement<br />

de comportement et une cécité partielle ou totale. Seuls 22 % des chats sont<br />

présentés pour des crises convulsives [3,4,7] .<br />

Contrairement au chien, les méningiomes chez le chat sont généralement bien<br />

encapsulés et n’envahissent pas le parenchyme nerveux. La chirurgie constitue<br />

donc le traitement de choix et offre un bon pronostic lors de méningiome facilement<br />

accessible [1,15] . En effet, la chirurgie dans ces cas permet un diagnostic défi nitif<br />

et une résolution rapide de l’effet masse. La suppression de l’effet masse entraîne<br />

une disparition des troubles neurologiques dans la plupart des cas. Ainsi 79 % des<br />

chats opérés retrouvent un comportement normal 14 jours après la chirurgie. En<br />

revanche, seulement 35 % des amauroses se résolvent [2] . Le taux de récidive peut<br />

atteindre jusqu’à 22 % selon les études [1,2] . Pour cette raison, il est conseillé d’effectuer<br />

une imagerie de contrôle tous les 3 mois la première année et tous les 6 mois<br />

les années suivantes. La chimiothérapie (hydroxyuree) n’a pas montré encore de<br />

bénéfi ce à ce jour, faute d’étude [5,6] . Chez le chien, la radiothérapie utilisée seule<br />

lors de masses extra-axiale ou utilisé après résection subtotale de méningiome<br />

intracrânien a montré une augmentation de l’espérance de vie [17,18] . Des résultats<br />

similaires sont évoqués chez le chat. La radio chirurgie semble une technique prometteuse,<br />

mais n’est pas disponible en France pour l’instant [5,6] .<br />

Conclusion<br />

Lors de méningiomes chez le chat, les symptômes peuvent être assez frustres et sont<br />

souvent peu spécifi ques. La chirurgie offre un bon pronostic surtout lors de tumeurs<br />

facilement accessibles.<br />

Bibliographie :<br />

1. Gallagher et al. Prognosis after surgical excision of cerebral meningiomas in<br />

cats : 17 cases (1986-1992). J Am Vet Med Assoc 1993 ; 203 : 1437-1440.<br />

2. Gordon LE et al. Results of craniotomy for the treatment of cerebral meningioma<br />

in 42 cats. Vet Surg 1994 ; 23 : 94-100.<br />

4. Nafe LA. Meningiomas in cats : a retrospective clinical study of 36 cases. J Am<br />

Vet Med Assoc 1979 ; 174 : 1224-1227.<br />

6. Sessums K. Intracranial meningioma in dogs and cats : a comparative review.<br />

Compend Contin Educ Vet 2009 ; 31 : 330-339.<br />

7. Axlund TW. Surgery alone or in combination with radiation therapy for treatment<br />

of intracranial meningiomas in dogs : 31 cases (1989-2002). J Am Vet Med<br />

Assoc 2002 ; 221 : 1597-1600.<br />

14. Troxel MT et al. Feline intracranial neoplasia : retrospective review of 160<br />

cases (1985-2001). J Vet Intern Med 2003 ; 17 : 850-859.<br />

17. Bley CR, Sumova A, Roos M, et al. Irradiation of brain tumors in dogs with<br />

neurologic disease. J Vet Intern Med 2005 ; 19 : 849-854.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

La cécité brutale<br />

OPHTALMOLOGIE<br />

C. CASSAGNES<br />

Clinique Vétérinaire Saint Augustin, 3 rue Maurice Mignon F-06200 NICE<br />

Les hernies discales cervicales sont fréquentes chez le chien : elles rLa cécité brutale<br />

est une perte de vision d’un ou des deux yeux en un temps bref (quelques


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

heures à quelques jours), ce qui implique que l’œil était visuel au préalable ! Nous<br />

exclurons donc la cécité congénitale. Dans tous les cas, il s’agit d’une urgence.<br />

La détermination rapide de la cause pourra, dans certains cas, permettre la restauration<br />

la vision.<br />

La cause la plus fréquente de cécité brutale chez l’homme est l’occlusion de l’artère<br />

centrale de la rétine, cette cécité d’origine vasculaire n’est pas rencontrée chez les<br />

carnivores domestiques car seuls les primates ont une artère centrale de la rétine !<br />

Le motif de consultation sera toujours un changement de comportement de l’animal.<br />

Alors qu’une cécité progressive pourra passer inaperçue dans un premier<br />

temps pour les propriétaires si l’animal reste confi né dans son milieu de vie habituel,<br />

une cécité brutale entraînera une modifi cation systématique du comportement<br />

du chien ou du chat, avec éventuellement de l’agressivité. Attention, une cécité<br />

unilatérale peut passer inaperçue pour le propriétaire.<br />

Un examen ophtalmologique attentif doit être réalisé, incluant une observation du<br />

comportement de l’animal en milieu inconnu. Le test de clignement à la menace<br />

et le test à la boule de coton sont négatifs, les réfl exes photomoteurs peuvent être<br />

positifs ou négatifs suivant la cause de la cécité. L’examen du fond d’œil en ophtalmoscopie<br />

indirecte est indispensable. Si celui-ci est normal, on parle d’amaurose,<br />

et un examen neurologique et des examens complémentaires (électrorétinographie,<br />

ponction de LCR, tomodensitométrie, IRM) sont à réaliser pour déterminer la<br />

cause de la cécité.<br />

Certaines affections aiguës du segment antérieur peuvent engendrer une cécité<br />

brutale : kératites aiguës (brûlures cornéennes par projection de produits caustiques),<br />

glaucome aigu avec neuropathie optique, cataracte d’apparition brutale<br />

(cas particulier de la cataracte diabétique).<br />

La cause la plus fréquente de cécité soudaine chez les carnivores domestiques<br />

est le décollement de rétine, associé ou non aux hémorragies rétiniennes. Chez<br />

le chat, elle est très fréquemment la conséquence de l’hypertension artérielle, ellemême<br />

secondaire à une insuffi sance rénale, une cardiopathie, ou d’origine idiopathique.<br />

Un traitement précoce (diurétiques pour « recoller » la rétine en éliminant<br />

l’exsudat sous-rétinien, amlodipine pour abaisser la pression artérielle) permettra<br />

une récupération visuelle au moins partielle. Chez le chien, le décollement et les<br />

hémorragies rétiniennes sont plus souvent rencontrés lors de chorio-rétinites exsudatives<br />

d’origine infectieuse (hémorragies rétiniennes secondaires à une babésiose<br />

par exemple).<br />

Le syndrome de la rétine silencieuse (ou SARD pour Sudden Acquired Retinal Degeneration)<br />

est responsable de cécité soudaine chez le chien. Cette affection, dont<br />

on suspecte une origine auto-immune, est rencontrée chez des chiens à profi l d’hypercorticisme.<br />

L’examen du fond d’œil est normal au début de la maladie, mais<br />

l’examen électrorétinographique ne donne aucune réponse. La perte de vision est<br />

irréversible, il n’existe aucun traitement effi cace à ce jour.<br />

La cécité brutale peut également être la conséquence d’une affection nerveuse,<br />

comme une méningo-encéphalite (fréquente chez les chiens de petites races et<br />

les brachycéphales). L’examen ophtalmoscopique mettra parfois en évidence une<br />

névrite optique, ou sera parfaitement normal. L’examen complémentaire de choix<br />

est une ponction de LCR avec recherche bactériologique et PCR (maladie de Carré,<br />

leishmaniose, néosporose, toxoplasmose, cryptococcose). Parmi les affections<br />

extra-oculaires responsables de cécité brutale, les tumeurs cérébrales sont également<br />

présentes. Pensez en particulier au méningiome chez le chat, qui pourra être<br />

confi rmé par un examen tomodensitométrique.<br />

Conclusion<br />

Les causes de cécité brutale chez le chien et le chat sont variées, la recherche<br />

étiologique doit être effectuée rapidement si on souhaite être effi cace dans la<br />

restauration de la vision.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Plaies et traumatismes en ophtalmologie<br />

Les traumatismes de l’orbite<br />

G. PAYEN<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 avenue Aristide Briand –<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

Ceux-ci surviennent à la suite, soit d’accidents de la voie publique, soit de morsures.<br />

Ils correspondent à une protrusion du globe oculaire en avant de l’orbite.<br />

Il s’agit d’une urgence absolue, dans la mesure où l’étirement du nerf optique<br />

provoque très rapidement des lésions irréversibles pour la fonction visuelle en<br />

quelques dizaines de minutes seulement. On estime ainsi que le pronostic visuel<br />

après remise en place du globe oculaire n’excède par 25 à 30 % tous cas confondus,<br />

et ce pourcentage est encore moindre chez le chat. Le traumatisme entraîne<br />

• 117 •<br />

systématiquement une hémorragie rétrobulbaire qui, en raison de son effet de<br />

masse à l’origine d’une exophtalmie persistant plusieurs semaines, nécessite de<br />

réaliser une blépharorraphie après la remise en place du globe oculaire. En outre,<br />

l’avulsion d’un ou plusieurs muscles extrinsèques du globe oculaire peut accompagner<br />

le traumatisme ; il s’agit souvent du muscle droit médial, puis du muscle droit<br />

ventral par ordre de fréquence. Les facteurs pronostiques positifs pour la fonction<br />

visuelle incluent la persistance d’un test de clignement à la menace positif avant<br />

remise en place, ainsi que la persistance des réfl exes photomoteurs en éclairant cet<br />

œil. Les facteurs pronostiques péjoratifs incluent une mydriase aréfl ective sur l’œil<br />

concerné, l’avulsion d’un ou plusieurs muscles extrinsèques du globe, la présence<br />

d’un hyphéma associé, un degré « majeur » de prolapsus. Enfi n, en cas de myosis<br />

fi xe aréfl ectif (cas fréquemment rencontré), le pronostic doit rester réservé. Il faut<br />

donc retenir que ce traumatisme est de pronostic très réservé, et que la remise en<br />

place du globe oculaire doit intervenir dans les minutes qui suivent la prise en<br />

charge de l’animal. L’énucléation ne doit représenter une alternative que lorsque<br />

l’ensemble des facteurs pronostiques péjoratifs mentionnés ci-avant sont présents.<br />

Les traumatismes non contondants<br />

du globe oculaire<br />

Il s’agit de traumatismes mécaniques sans lacération ou perforation de la cornée.<br />

La gravité des lésions, et donc le pronostic visuel dépendent de l’intensité du traumatisme<br />

initial. Le pronostic visuel, de même que celui du globe oculaire, sont<br />

souvent très réservés. Les lésions incluent, outre les signes classiques d’une infl ammation<br />

endoculaire (uvéite), des hémorragies sous-conjonctivales, un hyphéma,<br />

des hémorragies vitréennes, des luxations de cristallin, des décollements de rétine<br />

ainsi que des ruptures sclérales, en général à l’endroit où la sclère est la plus fi ne<br />

chez les carnivores domestiques, c’est-à-dire au pôle postérieur du globe oculaire<br />

à proximité du nerf optique. L’échographie oculaire à 10-15 MHz représente une<br />

aide diagnostique majeure pour le bilan d’extension des lésions intra-oculaires<br />

mentionnées ci-avant. Toutefois, si elle est d’une aide pronostique, les indications<br />

qu’elle fournit ne modifi ent pas le traitement à mettre en œuvre : celui-ci repose<br />

avant tout sur l’utilisation d’anti-infl ammatoires par voie systémique, associés à<br />

des antibiotiques (en cas de suspicion de rupture sclérale notamment). L’instillation<br />

d’atropine peut être indiquée en cas de forte infl ammation endoculaire ; toutefois,<br />

son emploi est controversé en cas d’hyphéma en raison du risque de glaucome<br />

secondaire. Le pronostic doit être réévalué quelques jours après l’initiation du traitement.<br />

Il n’est pas rare que certains des yeux atteints évoluent vers une phtisie<br />

bulbaire, véritable fonte du globe oculaire, dont l’aboutissement est une microphtalmie<br />

marquée. Celle-ci est secondaire, soit à la présence d’une rupture sclérale,<br />

soit à une hypotonie grave et prolongée du globe en raison d’une fi brose des corps<br />

ciliaires à l’origine d’un arrêt de la production d’humeur aqueuse. Ainsi, dans<br />

certains cas, l’infl ammation prolongée peut conduire le clinicien à envisager une<br />

énucléation à moyen terme, ou bien à la pose d’une prothèse intrasclérale (pour<br />

des raisons esthétiques) avant que le globe oculaire n’ait commencé à diminuer de<br />

volume. Il est à noter que les hémorragies sous-conjonctivales sont habituellement<br />

bénignes, et se résorbent en quelques jours sans séquelles.<br />

Plaies et lacérations palpébrales et conjonctivales<br />

Les plaies de lacération conjonctivales sont habituellement, lorsqu’elles ne sont pas<br />

associées à des plaies sclérales, de très bon pronostic, et requièrent simplement<br />

l’utilisation de soins locaux à la Bétadine®[H] diluée à 2 % ainsi que des antibiotiques<br />

à large spectre par voie topique. La cicatrisation par seconde intention ne<br />

laisse pas de séquelle, et les surinfections semblent rares.<br />

Les plaies de lacération de la membrane nictitante sont la plupart du temps la<br />

conséquence de griffures par un chat. Lorsqu’elles concernent le bord libre de<br />

la membrane, elles requièrent une suture bord à bord ne traversant pas la face<br />

interne de la membrane, par des points simples de préférence. Le fi l à utiliser est un<br />

monofi lament résorbable de décimale 6/0 à 8/0. Lorsque le traumatisme excède<br />

6 à 12 heures, il est souvent nécessaire de parer a minima les berges de la plaie.<br />

Les déchirures très obliques du bord de la membrane peuvent nécessiter l’excision<br />

de la partie détachée. Le traitement médical topique est le même que celui envisagé<br />

dans le cas des lacérations conjonctivales.<br />

Les plaies de lacération palpébrales par morsure, griffure ou tout autre traumatisme<br />

externe, sont à prendre en charge comme une plaie cutanée classique ; toutefois,<br />

certaines particularités anatomiques de la sphère oculaire sont à prendre en considération.<br />

Tout d’abord, la suture du bord libre de la paupière requiert des points<br />

ou un surjet sous-cutané ne perforant pas la face palpébrale de la paupière par<br />

un fi l monobrin résorbable de décimale 6/0 ; la suture externe du bord libre de la<br />

paupière requiert un point particulier (souvent en « 8 ») à l’aide d’un fi l monobrin<br />

non résorbable de décimale 5/0 ou 6/0 pour permettre une bonne apposition<br />

des berges de la plaie sans engendrer de frottement du nœud sur la cornée.<br />

Enfi n, concernant les déchirures localisées à la paupière inférieure et dans l’angle<br />

interne, une attention particulière doit être apportée au canalicule et au point<br />

lacrymal inférieur : il est ainsi nécessaire de vérifi er leur intégrité avant de suturer,


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

et en cas d’atteinte, envisager une intubation canaliculaire avec un tube de silicone<br />

pour éviter la sténose cicatricielle.<br />

Enfi n, pour tout cas de traumatisme orbitaire important, il est utile d’envisager<br />

une radiographie du crâne à la recherche de fracture des cloisons nasales et/<br />

ou sinusales.<br />

Les plaies et ulcères de cornée : points clés<br />

Il est toujours important de rechercher la cause de l’ulcère ; en effet, un ulcère<br />

superfi ciel « simple » doit cicatriser dans les 96 heures qui suivent le traumatisme.<br />

Au-delà de ce délai, la recherche de la cause du retard de cicatrisation est<br />

indispensable pour traiter l’ulcère. En cas d’atteinte superfi cielle, le recours à un<br />

traitement antibiotique topique préventif à large spectre et à un substitut de larmes<br />

est suffi sant. En cas de retard de cicatrisation, il est important de vérifi er chez<br />

de jeunes chiens qu’une anomalie palpébrale (de type entropion) ou ciliaire (cils<br />

de trichiasis, de distichiasis ou cils ectopiques) n’entretient pas l’ulcération. Chez<br />

de vieux chiens (à partir de l’âge de 6-7 ans), une cause dégénérative, comme<br />

l’ulcère à bords décollés (ou ulcère indolent) est fréquemment à l’origine de retards<br />

majeurs de cicatrisation. Les ulcères stromaux, en dehors des plaies de lacération,<br />

sont à considérer en première intention comme des ulcères superfi ciels surinfectés<br />

; le traitement antibiotique doit élargir son spectre aux bacilles gram négatifs<br />

(comme la tobramycine), Pseudomonas aeruginosa étant fréquemment à l’origine<br />

de surinfections catastrophiques : les ulcères à collagénases, qui peuvent évoluer<br />

vers une descemétocœle en 48 heures. Dans ce dernier cas, il est également nécessaire<br />

d’utiliser des inhibiteurs des métalloprotéinases toutes les 2 heures, comme le<br />

sérum autologue ou la N-acétylcystéine en plus du traitement antibiotique topique<br />

(instillé à la même fréquence) et l’atropine collyre 3 à 4 fois par jour. Lorsque<br />

l’atteinte de la cornée par un ulcère stromal dépasse 50 % de l’épaisseur totale de<br />

la cornée, un comblement chirurgical de la perte de substance est préconisé dans<br />

les meilleurs délais. Les techniques envisagées, des greffes lamellaires, incluent<br />

les greffes de conjonctive, les greffes de sous-muqueuse d’intestin de porc (Vetbiosis®),<br />

les greffes de membrane amniotique, les autogreffes lamellaires ainsi que<br />

les greffes de cornée congelée. Les ulcères perforants peuvent être la conséquence,<br />

soit de l’évolution d’un ulcère surinfecté vers la descemétocœle puis la perforation<br />

: dans ce cas, les perforations sont généralement centrales et circulaires ; soit<br />

la conséquence d’une lacération transfi xante de la cornée par un traumatisme<br />

externe (les griffures de chat étant les plus fréquentes). Dans ce cas, la mise en<br />

œuvre d’un traitement médical en urgence est fondamentale ; celui-ci inclut des anti-infl<br />

ammatoires par voie systémique (c’est une uvéite !), des antibiotiques à large<br />

spectre par voie systémique, ainsi que de l’atropine en collyre toutes les heures les<br />

6 premières heures afi n de dilater la pupille d’une part, et d’avoir un effet cycloplégique<br />

d’autre part. Le traitement chirurgical pour combler le trou doit intervenir si<br />

possible dans les 24 heures. Les techniques à retenir incluent la suture bord à bord<br />

de la cornée en cas de lacération, si les berges de la cornée le permettent ; les<br />

greffes de conjonctive et de membrane amniotique pour les perforations de petite<br />

taille (moins de 4 mm), et les greffes de cornée congelée pour les perforations plus<br />

larges. En cas de traumatisme perforant, le pronostic doit toujours rester réservé,<br />

notamment en raison du risque de développement de cataractes et d’uvéites phacoclastiques<br />

(ou phaco-antigéniques) en cas de rupture conséquente de la capsule<br />

antérieure du cristallin ; dans de tels cas, une chirurgie de la cataracte (extraction<br />

extracapsulaire) peut s’avérer nécessaire à court terme pour contrôler l’infl ammation<br />

et le développement d’une cataracte. Rappelons que le port de la collerette est<br />

indispensable pour tous les traumatismes mentionnés ci-avant.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Cerner l’urgence en ophtalmologie<br />

G. PAYEN<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 avenue Aristide Briand –<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

Les urgences ophtalmologiques sont fréquentes. Les affections à l’origine de présentations<br />

en urgence ont très souvent un impact à très court terme sur le pronostic<br />

visuel, voire pour le globe oculaire lui-même. Dans d’autres cas même, les<br />

urgences ophtalmologiques peuvent traduire une affection d’origine systémique<br />

engageant le pronostic vital à court terme. Ainsi, le pronostic dépend de la rapidité<br />

de la prise en charge de l’affection, celle-ci étant fonction de la capacité du<br />

clinicien à identifi er correctement les lésions présentées.<br />

D’un point de vue sémiologique, il est possible de classer les urgences ophtalmologiques<br />

en trois motifs de consultation principaux : les signes fonctionnels d’appel<br />

correspondent à une infl ammation aiguë, une douleur oculaire brutale ; les signes<br />

d’appel correspondent à une modifi cation brutale de l’aspect d’un ou des deux<br />

yeux ; enfi n, le motif de consultation se réfère à une cécité aiguë.<br />

• 118 •<br />

Variations raciales<br />

Il est en outre envisageable qu’un ou plusieurs signes d’appel mentionnés ci-avant<br />

soient combinés, mais dans ce cas, l’un d’entre eux sera plus évident pour les propriétaires.<br />

Cela peut notamment dépendre de la conformation faciale de l’animal.<br />

Par exemple, en cas de modifi cation brutale de l’aspect de l’œil associée à des<br />

signes de douleur oculaire (comme dans le cas d’un ulcère complexe de cornée),<br />

un propriétaire de colley remarquera de façon plus évidente les signes de douleur<br />

(énophtalmie, procidence de la membrane nictitante), tandis qu’un propriétaire de<br />

bouledogue français remarquera peut-être plus facilement la modifi cation d’aspect<br />

de l’œil. La conformation faciale de certaines races aux poils longs, de petite taille<br />

et près du sol rend parfois l’identifi cation par les propriétaires d’une affection<br />

oculaire plus tardive que dans d’autres races, et dans ce cas, ce seront les signes<br />

de gêne visuelle qui seront le plus facilement mis en évidence par les propriétaires.<br />

Sémiologie de la douleur et de l’infl ammation oculaire<br />

Les signes fonctionnels en cas d’infl ammation/douleur oculaire incluent un blépharospasme.<br />

Il correspond soit à une diminution permanente de l’ouverture palpébrale,<br />

soit à une augmentation de la fréquence de clignement des paupières, soit à<br />

une combinaison de ces deux signes. Il est fréquemment associé à une énophtalmie<br />

et à une procidence de la membrane nictitante. Les signes incluent également un<br />

épiphora (larmoiement vrai dans ce cas). Il correspond à une augmentation de la<br />

production de larmes à la suite d’un stimulus douloureux. Il est alors plus ou moins<br />

facile à détecter pour le propriétaire, et ce en fonction de la conformation faciale :<br />

il est plus spectaculaire chez un chien à poils blanc et ras, que chez un chien au<br />

pelage mi-long et sombre. La douleur se manifeste également par une hyperhémie<br />

des conjonctives. Enfi n, une photophobie complète souvent le tableau clinique.<br />

Bien que rarement rapportée en première intention par les propriétaires, ces derniers<br />

la relatent fréquemment lorsque la question leur est posée.<br />

Hélas, ces signes sont relativement similaires quel que soit le segment de l’œil<br />

concerné. Si la présence de ces derniers motive le propriétaire pour consulter en<br />

urgence, ils sont peu spécifi ques pour le vétérinaire. Toutefois, il est à noter que<br />

les affections des surfaces oculaires - comme un ulcère de cornée, une conjonctivite<br />

aiguë, la présence d’un corps étranger en regard des surfaces oculaires –<br />

s’accompagnent généralement de signes de douleur plus aigus que les affections<br />

intra-oculaires telles que les uvéites ou les glaucomes.<br />

Face à une telle présentation clinique, il convient d’avoir recours, après la réalisation<br />

d’un test de Schirmer afi n d’exclure une forme aiguë de kératoconjonctivite<br />

sèche, à l’instillation d’un anesthésique topique ; en effet, en cas d’affection<br />

superfi cielle, celle-ci aura un effet sensible sur les signes de douleur observés.<br />

L’examen ophtalmologique en sera également facilité et devra s’orienter sur la<br />

recherche d’une affection de surface : ulcère cornéen, conjonctivite aiguë, corps<br />

étranger sont des exemples typiques. Par contre, en l’absence de réponse signifi cative<br />

à l’instillation d’anesthésique, des affections intra-oculaires ou profondes sont<br />

à explorer : uvéite, glaucome, sclérite/épisclérite, ainsi qu’une affection orbitaire<br />

de nature infl ammatoire. De plus, en cas d’atteinte intra-oculaire (uvéite ou glaucome),<br />

ou d’ulcère profond et complexe de cornée, les propriétaires rapportent<br />

fréquemment des répercussions sur l’état général de l’animal (apathie, dysorexie).<br />

Sémiologie des modifi cations brutales d’aspect de l’œil<br />

Face à un tel motif de consultation, ces modifi cations nécessitent la recherche<br />

d’une opacifi cation des milieux oculaires. Celles-ci peuvent correspondre à une<br />

atteinte de la cornée tout d’abord.<br />

En urgence, il peut s’agir dans ce cas d’un œdème diffus de cornée. Celui-ci<br />

peut être la conséquence d’un ulcère de cornée. Toutefois, l’œdème est rarement<br />

très intense, sauf en cas d’ulcère superfi ciel étendu (comme un ulcère indolent<br />

d’origine dégénérative), et généralement localisé à la lésion et à sa périphérie.<br />

Certains ulcères surinfectés (type ulcère à collagénases) peuvent conférer un aspect<br />

blanchâtre à la cornée et provoquer le développement d’un œdème périphérique<br />

d’installation rapide. Il convient alors de bien examiner le lit de l’ulcère à la recherche<br />

de signes de kératomalacie (liquéfaction du stroma cornéen), ou de perte<br />

d’épaisseur de la cornée en regard du lit de l’ulcère.<br />

L’œdème de cornée, lorsqu’il est diffus et très intense, correspond néanmoins plus<br />

souvent à une atteinte de l’endothélium de la cornée, donc à des affections endoculaires.<br />

Parmi celles-ci, les uvéites sont susceptibles d’entraîner des endothélites,<br />

notamment dans le cas – peu fréquent – d’une hépatite de Rubarth. En outre, les<br />

uvéites peuvent être à l’origine de la formation de précipités kératiques localisés<br />

sur le cadran ventral de la cornée, face endothéliale. Ils correspondent à des<br />

dépôts protéiques et/ou cellulaires infl ammatoires. Les glaucomes aigus sont également<br />

à l’origine d’un œdème diffus de cornée par saturation des capacités de<br />

déturgescence de la cornée par l’endothélium. Plus la tension oculaire est élevée,<br />

plus l’œdème est intense.<br />

L’opacifi cation peut être localisée dans la chambre antérieure. Dans ce cas,<br />

l’exemple le plus spectaculaire est celui de l’hyphéma ; celui-ci correspond à un<br />

épanchement sanguin dans la chambre antérieure, et sa détection est très impor-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

tante dans la mesure où elle indique souvent la présence d’une affection systémique<br />

potentiellement péjorative pour la fonction visuelle et le pronostic vital : hypertension<br />

artérielle chez le chat âgé, lymphome systémique chez le chien, troubles de<br />

l’hémostase et traumatisme du globe oculaire (perforant ou non) sont les principaux<br />

exemples. En cas de traumatisme perforant associé à un hyphéma ou non, la prise<br />

en charge chirurgicale doit survenir idéalement dans les 24 heures.<br />

Dans la chambre antérieure de l’œil, une modifi cation d’aspect brutale peut également<br />

correspondre à une luxation antérieure du cristallin ; en raison des complications<br />

majeures associées à cette affection (glaucome secondaire, uvéite, dégénérescence<br />

de cornée), une prise en charge chirurgicale (extraction intracapsulaire<br />

du cristallin) précoce est cruciale pour le pronostic visuel.<br />

Enfi n, les modifi cations brutales d’aspect de l’œil peuvent correspondre au développement<br />

d’une cataracte ; en effet, lorsque ces dernières sont d’origine diabétique,<br />

infl ammatoire ou juvénile (héréditaire), elles sont susceptibles de progresser<br />

très rapidement (quelques jours) ; dans ce cas, au-delà d’une prise en charge<br />

chirurgicale assez rapide, il convient d’envisager un traitement anti-infl ammatoire<br />

très précocement, dans la mesure où la progression rapide de la cataracte génère<br />

fréquemment une réaction infl ammatoire endoculaire, l’uvéite phacolytique.<br />

Sémiologie des cécités brutales<br />

Celles-ci peuvent tout d’abord correspondre à une modifi cation de transparence<br />

des milieux oculaires : développement rapide d’une cataracte et hémorragies<br />

intra-oculaires (hyphéma, hémorragie vitréenne) sont les principaux exemples.<br />

Le diagnostic peut être relativement aisé, mais l’exploration de la cause (en cas<br />

d’hémorragie notamment), et la prise en charge chirurgicale dans certains cas<br />

(traumatisme perforant, cataracte infl ammatoire) doivent être la plus précoce possible<br />

afi n d’améliorer le pronostic visuel.<br />

Des atteintes de la rétine peuvent également être en cause. Tout d’abord, les décollements<br />

de rétine entraînent, lorsqu’ils sont étendus, une cécité immédiate. Leurs<br />

origines sont variées : hypertension artérielle, anomalie congénitale décompensée,<br />

infl ammation du fond d’œil (choriorétinite), traumatisme, dégénérescence. Dans le<br />

cas d’un hyphéma, le recours à un examen échographique du globe oculaire est<br />

nécessaire afi n de rechercher un possible décollement de rétine associé. Lorsque<br />

c’est le cas, il est possible que le décollement de rétine soit la cause de l’hémorragie<br />

oculaire (notamment chez le vieux chien), ou bien que les deux lésions procèdent<br />

d’un mécanisme similaire en raison d’une affection systémique comme une<br />

hypertension artérielle. Certaines dégénérescences de la rétine peuvent aussi être<br />

suraiguës : c’est le cas du syndrome de la rétine silencieuse (ou SARD), dont le<br />

diagnostic ne peut être effectué à court terme que par un examen électrorétinographique<br />

(l’examen du fond d’œil restant normal plusieurs mois après la survenue<br />

de la cécité).<br />

Enfi n, les atteintes nerveuses peuvent être responsables d’une cécité brutale ; en<br />

dehors des atteintes corticales, les névrites optiques sont un motif fréquent de cécité<br />

; celles-ci sont la plupart du temps reliées à une forme aseptique de méningoencéphalite.<br />

Dans le cas des atteintes de la rétine et du nerf optique (ou du chiasma), il est<br />

important de se rappeler que les réfl exes photomoteurs sont habituellement perturbés,<br />

que l’examen du fond d’œil n’est souvent pas informatif, et que le recours<br />

à un examen électrorétinographique est fondamental à court terme, afi n d’établir<br />

le diagnostic d’une part, et d’initier un traitement le plus précocement possible<br />

d’autre part.<br />

Ainsi, l’exploration des cécités brutales requiert souvent le déploiement de moyens<br />

d’investigation poussés : soit pour la recherche d’une cause systémique (bilans<br />

hématologique et biochimique, examen radiographique du thorax, échographie<br />

de l’abdomen, mesure de pression artérielle) ; soit pour l’exploration d’une cause<br />

nerveuse (électrorétinogramme, examen d’imagerie intracrânien, ponction et analyse<br />

de liquide cérébrospinal). Comme mentionné ci-avant, le pronostic visuel est<br />

souvent engagé à court terme, et le pronostic vital peut également l’être.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 119 •<br />

Courtes communications<br />

Cataracte primaire chez le Bouledogue français :<br />

étude préliminaire<br />

G. CHAUDIEU 1 , P. PILORGE 2 , S. CHAHORY 3 , J. JEGOU 4 ,<br />

C. MELLERSH 5 , A. THOMAS 6<br />

1. Clinique vétérinaire Beaulieu - 63400 CHAMALIÈRES<br />

2. Clinique vétériniare de Saint-Cyr - 35000 RENNES<br />

3. Unité d’ophtalmologie, Ecole nationale vétérinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

4. Cabinet d’ophtalmologie vétérinaire - 75015 PARIS<br />

5. Animal Health Trust - NEWMARKET, ENGLAND<br />

6. Antagène - FRANCE<br />

Introduction, objectifs<br />

Cette étude a pour but de confi rmer et préciser des données cliniques existantes<br />

et assez bien connues pour certaines (âge d’apparition, formes observées), moins<br />

précises pour d’autres (potentiel évolutif, transmissibilité, étiologie), relatives à une<br />

affection oculaire à potentiel invalidant fréquente dans l’effectif national de la race<br />

: la cataracte primaire chez le Bouledogue français (BF).<br />

Matériel<br />

Nous avons inclus18 sujets affectés de cataracte, âgés de 9,6 mois à 8,6 ans (10<br />

femelles et 8 mâles), indemnes de maladie systémique (infectieuse, parasitaire,<br />

métabolique). L’échantillon témoin se composait de 87 BF pris au hasard.<br />

Méthodes<br />

Un examen ophtalmologique complet a été réalisé pour chacun des 18 chiens,<br />

notamment l’examen biomicroscopique du segment antérieur. Le test de mutation<br />

HSF4 a été effectué chez les chiens affectés de cataracte et ceux de l’échantillon<br />

témoin.<br />

Résultats<br />

La cataracte a été observée sur 35 yeux (un cas unilatéral chez un mâle âgé de<br />

6,7 ans), avec les localisations suivantes :<br />

Corticale postérieure : 14<br />

Nucleocorticale : 11<br />

Équatoriale : 9<br />

Indéterminée (opacité cornéenne stromale) : 1<br />

Les cataractes corticales affectaient soit la proche périphérie des lignes de sutures<br />

(7), soit la limite nucléaire postérieure (4), soit enfi n se présentaient comme des<br />

lésions polaires triangulaires corticales postérieures (3).<br />

Les cataractes nucléocoticales (11) étaient présentes chez des sujets âgés de 2,4<br />

à 8 ans.<br />

Les cataractes équatoriales colonisaient le cortex sous une forme radiaire centripète<br />

postérieure (5) ou antérieure(4).<br />

L’évolution de la forme corticale vers la forme nucléocorticale, chez 3 chiens examinés<br />

à deux reprises, s’est faite sur 3 à 6 mois.<br />

Ces 18 BF étaient homozygotes sains pour la mutation HSF4, antérieurement identifi<br />

ée chez quelques BF atteints de cataracte.<br />

Discussion, conclusion<br />

La cataracte primaire du BF est réputée apparaître chez des sujets âgés de 6 mois<br />

à 3 ans, de façon bilatérale pas toujours symétrique, avec une localisation de<br />

départ équatoriale et/ou corticale, comme le confi rment ces observations.<br />

Selon notre expérience, la cataracte primaire corticale du BF évolue souvent en<br />

nucléocorticale entre 3 et 8 ans d’âge, comme le corroborent les examens réalisés<br />

deux fois de suite chez 3 sujets. Ce type d’évolution sur 1 à 6 mois est parfaitement<br />

compatible avec une affection à prédisposition raciale, éventuellement transmissible<br />

sur un mode héréditaire simple.<br />

Les résultats du génotypage HSF4 montrent que la mutation n’est pas responsable<br />

de la majorité des cas de cataracte primaire observés chez le BF dans notre pays<br />

(parmi les 87 chiens témoins, un seul était hétérozygote muté).<br />

Bibliographie<br />

Chaudieu G. Affections oculaires héréditaires ou à prédisposition raciale chez le<br />

Chien. Éditions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, 2004.<br />

Mellersh CS, Pettit L, Forman OP et al. Identifi cation of mutations in HSF4 of three<br />

breeds with hereditary cataracts. Vet Ophthalmol, 2006, 9 (4) : 369-78.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Traitement de l’hypertension oculaire chronique chez le chien<br />

par photocoagulation laser intra-oculaire : étude préliminaire<br />

de 12 cas<br />

F. FAMOSE1 , S. GIRON1 1. Clinique Vétérinaire des Acacias - 31700 BLAGNAC<br />

L’hypertension oculaire chronique chez le chien est une entité pathologique douloureuse<br />

et invalidante qui accompagne l’évolution d’un glaucome primaire ou secondaire.<br />

Chez le chien, les traitements médicaux sont le plus souvent limités dans<br />

l’importance et la durée de leurs effets. Les alternatives sont chirurgicales soit par<br />

des techniques fi stulisantes soit par la destruction plus ou moins étendue des corps<br />

ciliaires. Dans ce contexte, le laser diode (810 nm) est utilisé par voie transsclérale<br />

et donne des résultats satisfaisants mais temporaires. Au cours des derniers mois,<br />

des résultats cliniques de l’utilisation de laser diode par voie interne (Endolaser) ont<br />

été présentés. Le but de notre étude est d’évaluer sur le moyen terme les résultats<br />

du traitement par photocoagulation des corps ciliaires dans le cadre de la gestion<br />

des hypertensions oculaires chroniques.<br />

L’effectif étudié est constitué de 12 chiens (14 yeux), examinés avant et après coagulation<br />

endoculaire des corps ciliaires. Ces chiens présentaient depuis plus d’un<br />

mois une hypertension oculaire et ne présentaient aucune amélioration malgré les<br />

traitements médicaux entrepris (Mannitol + Diamox ND en urgence ; Xalatan +<br />

Cosopt en relais local). Le traitement par endocyclophotocoagulation fait appel à<br />

un laser diode (810 nm) couplé à un système de vidéo-endoscopie INTRA-OCU-<br />

LAIRE (sonde d’un mm de diamètre). La sonde, droite ou courbe, est insérée dans<br />

le globe oculaire au travers d’une incision en cornée claire. Après élargissement<br />

du sulcus par injection de produit viscoélastique, la sonde d’endolaser et placée<br />

face aux corps ciliaires. Ceux-ci sont coagulés par le faisceau laser sur un angle de<br />

270 degrés de la circonférence de l’iris. Après rinçage de la chambre antérieure,<br />

l’incision cornéenne est refermée. Le cristallin ne fait l’objet d’aucun traitement. Un<br />

traitement antiglaucomateux et anti-infl ammatoire est appliqué sur chaque œil pendant<br />

15 jours. Chaque œil traité a fait l’objet d’un examen ophtalmologique au<br />

cours duquel la pression oculaire a été mesurée : avant l’intervention puis 3, 15,<br />

30, 60 et 90 jours après. L’intensité de la réponse infl ammatoire était également<br />

notée. Les mesures de pression intra-oculaire montrent une pression préopératoire<br />

moyenne de 47 mmHg. Après traitement, la moyenne est de 8 mmHg à 3 jours, 12<br />

mmHg à 15 jours, 13 mmHg à 30 jours, 15 mmHg à 60 jours et 13 mmHg à 90<br />

jours. Un œil à pression élevée à 15 jours (35 mmHg) a fait l’objet d’une deuxième<br />

coagulation et a été retiré du suivi. L’intensité de l’infl ammation est maximale à<br />

trois jours puis régresse progressivement pour disparaître à 15 jours.<br />

Ces résultats montrent une baisse marquée de la pression intra-oculaire dans les<br />

jours qui suivent l’intervention. Cette baisse persiste au moins trois mois sans ajout<br />

d’un traitement antiglaucomateux. Seul un œil traité a échappé au traitement et<br />

a fait l’objet d’un second traitement. La faible intensité infl ammatoire est due au<br />

traumatisme oculaire modéré. En effet, l’intensité du faisceau laser utilisé est beaucoup<br />

plus faible que lors de l’utilisation des sondes transslcérales (250 MW contre<br />

1 500 MW) et la destruction des corps ciliaires est plus précise. Le contrôle visuel<br />

permet d’ajuster l’intensité du faisceau pour éviter l’éclatement des corps ciliaires<br />

visés par une énergie laser excessive. Nous n’avons pas observé, de modifi cations<br />

majeures du cristallin après l’intervention. Seules des synéchies postérieures ont été<br />

notées. Ceci a permis de conserver un aspect esthétique convenable à ces yeux.<br />

Les autres choix de traitement de l’hypertension oculaire chronique sont l’injection<br />

intravitréenne de gentamicine, la cryothérapie transsclérale, la photocoagulation<br />

laser transsclérale et les interventions fi stulisantes (valves d’Ahmed). Aucune de ces<br />

techniques n’est complètement satisfaisante soit par ses faibles résultats, soit par<br />

la courte durée de ses effets. Seules les valves d’Ahmed présenteraient un intérêt<br />

sur le moyen terme. L’endocyclophotocoagulation présente une alternative intéressante<br />

: le traumatisme oculaire semble modéré et peu durable, la baisse de pression<br />

est marquée et stable. Le geste chirurgical est relativement simple, puisque le<br />

temps microchirurgical est limité à une incision et une suture cornéenne et le temps<br />

endoculaire est visualisé à l’écran. La courbe d’apprentissage de la manipulation<br />

de l’endolaser est relativement courte, bien que, lors d’infl ammation intra-oculaire,<br />

certains repères visuels puissent être perdus. Les yeux traités n’étaient pas visuels.<br />

Cette technique peut être également proposée sur des yeux visuels avec de bons<br />

résultats fonctionnels : conservation de la vision et maîtrise de la pression intraoculaire<br />

(Wilkie, données non publiées).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer<br />

• 120 •<br />

Tribune des résidents et internes<br />

Etude préliminaire sur l’intérêt des courbes de pression<br />

intra-oculaire dans le diagnostic et le suivi thérapeutique des<br />

hypertensions oculaires dans l’espèce canine et féline<br />

T. VERITE, S. MAZZUCHELLI, N. OTERO COVES, G. PAYEN,<br />

S. CHAHORY<br />

Unité d’ophtalomologie du Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire<br />

d’Alfort - 94700 MAISONS ALFORT<br />

Etude rétrospective sur 13 chiens et 3 chats sur lesquels a été réalisée une courbe<br />

de pression Intra-oculaire sur une journée, entre 2008 et 2010. Le but de cette<br />

étude est d’évaluer l’intérêt de réaliser des courbes de pression Intra-oculaire sur<br />

la journée à la fois sur le dépistage des hypertensions et sur la gestion au long<br />

cours des glaucomes.<br />

Animaux, matériels et méthodes<br />

Groupe 1 : animaux dont les valeurs de la pression Intra-oculaire au cours d’une<br />

consultation sont supérieures aux valeurs usuelles (> 25 mm Hg) sans signe ophtalmologique<br />

de glaucome. La courbe de pression Intra-oculaire revêt ici un aspect<br />

de dépistage.<br />

Groupe 2 : animaux atteints de glaucome, sous traitement médical hypotenseur<br />

dont la courbe permet de réaliser un suivi ou une évaluation du traitement en cours.<br />

Protocole<br />

Un premier examen ophtalmologique complet est réalisé incluant notamment un<br />

examen gonioscopique quand celui-ci est réalisable. Pour la courbe de pression,<br />

les prises de mesure sont réalisées toutes les deux heures entre 8 heures et 18<br />

heures à l’aide du TonopenVet ou du Tonovet.<br />

Résultats<br />

Groupe 1 : 4 chiens (3 femelles et 1 mâle, âgés de 4 à 8 ans) et 1 chat mâle âgé<br />

de 5,5 ans.<br />

Aucun animal ne présentait de signe clinique évocateur de glaucome, seule une<br />

augmentation de la pression intraoculaire sur l’un des deux yeux était notée. L’examen<br />

de l’angle irido-cornéen était normal pour l’ensemble des cas du groupe 1,<br />

sauf pour l’œil gauche du chien 3 présentant un angle irido-cornéen étroit. Pour 2<br />

chiens, la courbe a permis d’écarter l’hypothèse d’hypertension Intra-oculaire, et<br />

aucun traitement n’a été poursuivi. Pour 2 chiens et 1 chat la courbe a confi rmé<br />

l’hypertension et un traitement hypotenseur a été instauré.<br />

Groupe 2 : 9 chiens (7 femelles et 2 mâles, âgés de 2,5 mois à 12 ans) et 2 chats<br />

(1 femelle et 1 mâle, âgés de 10 ans).<br />

Tous les animaux présentaient des signes cliniques de glaucome. La courbe de<br />

pression Intra-oculaire a été effectuée dans le cadre d’un suivi de glaucome primaire<br />

bilatéral pour 6 chiens. L’analyse des courbes a permis de confi rmer un<br />

échappement au traitement médical pour ces 6 cas, et ainsi d’adapter la thérapeutique<br />

(topique ou chirurgie complémentaire). Pour 2 chiens et 2 chats, les<br />

courbes de pression Intra-oculaire ont été effectuées afi n d’évaluer la nécessité<br />

d’un traitement hypotenseur instauré par des confrères et jugé comme lourd par<br />

les propriétaires. Le traitement a été allégé chez les 2 chats et maintenu chez les<br />

2 chiens. Pour le dernier chien de 2,5 mois, la courbe de pression a été réalisée<br />

afi n d’évaluer l’effi cacité du traitement médical sur une déformation de l’œil<br />

gauche probablement d’origine traumatique, la courbe a confi rmé l’effi cacité du<br />

traitement médical pour la gestion de la pression Intra-oculaire de cet œil.<br />

Discussion<br />

Une valeur isolée de pression Intra-oculaire n’est pas représentative2,3, en effet il<br />

existe des biais que l’on rencontre en consultation qui infl uencent la pression. Le<br />

stress, une compression trop importante du collier sur le cou de l’animal ou une<br />

contention trop forte peuvent augmenter artéfactuellement la pression intra-oculaire4.<br />

Les informations recueillies à l’aide des courbes de pression Intra-oculaire<br />

nous ont permis pour les animaux du premier groupe soit d’écarter l’hypothèse<br />

d’hypertension Intra-oculaire et ainsi d’éviter la mise en place d’un traitement pouvant<br />

s’avérer contraignant pour les propriétaires et potentiellement irritant pour les<br />

yeux des animaux traités, soit de confi rmer l’hypothèse d’hypertension et de mettre<br />

en place un traitement hypotenseur précoce. Dans le second groupe, les courbes<br />

de pression Intra-oculaire ont permis de mettre en évidence des échappements au<br />

traitement et ainsi de convaincre les propriétaires de changer ou de compléter le<br />

traitement médical par un traitement chirurgical ou encore de convaincre le propriétaire<br />

de l’intérêt d’une chirurgie d’énucléation. Les courbes de pression Intraoculaire<br />

peuvent aussi avoir un intérêt dans la réévaluation des polythérapies où la<br />

courbe a permis de convaincre les propriétaires de l’intérêt du traitement malgré<br />

sa lourdeur. Certaines limites de l’étude sont cependant à prendre en compte,


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

les courbes ont été réalisées sur une journée de travail soit sur une durée de 8 à<br />

10 heures et non 24 heures Des hypertensions nocturnes ont pu nous échapper.<br />

Le matériel utilisé pour réaliser ces courbes n’est pas le même d’un cas à l’autre<br />

ainsi que le manipulateur responsable des mesures, ce qui peut occasionner des<br />

modifi cations de la valeur de la pression.<br />

Conclusion<br />

Les courbes de pression intraoculaire sont des moyens peu invasifs et faciles à<br />

mettre en œuvre permettant de diagnostiquer des glaucomes de manière précoce.<br />

De plus, l’analyse des courbes permet d’ajuster plus fi nement la gestion thérapeutique<br />

et d’expliquer au propriétaire notre démarche thérapeutique (polythérapie<br />

médicale, chirurgie).<br />

Bibliographie<br />

1/Broadwater JJ, and col. Effect of body position on intraocular pressure in dogs<br />

without glaucoma, Am J Vet Res 2008 Apr ; 69(4):527-30<br />

2/Del Sole MJ, and col. Circadian rhythm of intraocular pressure in cats. Vet<br />

Ophthalmol. 2007 May-Jun ; 10(3):155-61<br />

3/Giannetto C, and col. Daytime profi le of the intraocular pressure and tear production<br />

in normal dog. Vet Ophthalmol. 2009 Sep-Oct ; 12(5):302-5<br />

4/Pauli AM, and col. Effects of the application of neck pressure by a collar or<br />

harness on intraocular pressure in dogs. J Am Anim Hosp Assoc. 2006 May-Jun ;<br />

42(3):207-11<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Courtes communications<br />

PARASITOLOGIE<br />

Effet synergique des principes actifs du Certifect spot<br />

on sur les tiques chez le chien : action létale entre 2 et<br />

24 heures et prévention d’attachement<br />

BEUGNET F. 1 , PRULLAGE J. 2 , HALOS L. 1 , POLLMEIER M. 1<br />

1. MERIAL, 29 avenue Tony Garnier, 69007 <strong>LYON</strong>.<br />

2. MERIAL, 3239 Satellite Boulevard, GA 30096, DULUTH, USA.<br />

Auteur correspondant : Frédéric BEUGNET. frederic.beugnet@merial.com ;<br />

Tél. : 04 72 72 30 00.<br />

Introduction<br />

Après avoir mis en évidence in vitro, l’effet synergique de la combinaison amitrazfi<br />

pronil, cette synergie a été évaluée dans deux études d’infestations expérimentales<br />

chez le chien.<br />

Etude comparative avec le fi pronil spot on lors d’infestations<br />

hebdomadaires par 50 tiques<br />

Matériels et méthodes<br />

L’effi cacité antiparasitaire d’une formulation spot on contenant fi pronil, amitraz et<br />

(S)-methoprene (CERTIFECT) a été évaluée par rapport à celle du fi pronil – (S)<br />

methoprene (Frontline Combo®) chez le chien lors d’infestations répétées de trois<br />

groupes de 6 chiens (contrôles, Frontline Combo®, Certifect). Chaque chien est<br />

infesté par 50 tiques Rhipicephalus sanguineus à J-1 J7, J14, J21, J28, J35 et J42.<br />

Résultats<br />

Le nombre de tiques comptées à 24 heures était signifi cativement différent entre<br />

les deux groupes traités à J15, J22, J29, J36 et J43. L’association fi pronil-amitraz<br />

permet d’obtenir une action plus rapide, en moins de 24 heures, sur les tiques.<br />

Etude de la mortalité des tiques<br />

entre 2 et 24 heures et de la prévention de leur attachement<br />

Matériels et méthodes<br />

Une seconde étude a été conduite sur des chiens placés dans des cages individuelles<br />

chaque semaine et soumis à des infestations par 50 Rhipicephalus sanguineus<br />

et 50 Dermacentor variabilis déposées dans les mêmes cages. Deux groupes<br />

de 10 chiens ont été constitués : groupe contrôle et groupe traité Certifect. Les<br />

chiens étaient placés dans une seconde cage individuelle au bout de 2 heures et<br />

pendant 2 heures, puis mis dans des boxes. Quatre comptages de tiques ont été<br />

réalisés : dans les cages à 2 puis 4 heures après exposition ; sur les chiens à 4<br />

heures puis 24 heures après exposition. De plus, la mortalité des tiques collectées<br />

dans les cages était observée au terme de 24 heures d’incubation en insectarium.<br />

• 121 •<br />

Résultats<br />

La proportion de rhipicéphales non attachées récoltées à 2 et 4 heures dans les<br />

cages chaque semaine était de 1,2 % maximum chez les contrôles et de 13 à<br />

46,4 % chez les animaux traités, indiquant un effet statistiquement signifi catif de<br />

non-attachement et de rejet lors de l’exposition. La mortalité à 24 heures des tiques<br />

collectées vivantes dans les cages des chiens traités variait de 71 à 100 % pour<br />

Dermacentor et de 94 à 100 % pour Rhipicephalus entre J1 et J22, signifi cativement<br />

différente des contrôles où elle était nulle. Le comptage des tiques sur les<br />

chiens à 4 heures et 24 heures a permis de calculer un pourcentage de prévention<br />

d’attachement. Ce pourcentage variait de 94,5 % à 100 % entre J2 et J29 pour<br />

Rhipicephalus et est resté supérieur à 98 % jusqu’à J22 chez Dermacentor, puis<br />

95 % à J29.<br />

Conclusion<br />

Ces deux études montrent une effi cacité létale rapide du Certifect puisque la<br />

quasi-totalité des tiques meurent sans s’attacher entre 2 et 24 heures après exposition<br />

et que celles qui tombent rapidement, dans les 4 heures suivant l’exposition,<br />

meurent également.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Le travail présenté a été sponsorisé par Merial. Les auteurs sont employés par<br />

Merial. Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Prévention de la transmission de 4 maladies à tiques aux<br />

chiens grâce à l’utilisation du Certifect spot on<br />

POLLMEIER M. 1 , JONGEJAN F. 2 , FOURIE J. 3 , MCCALL J. 4 , BAKER<br />

C. 5 , BEUGNET F. 1 , HALOS L. 1<br />

1. Merial, 29 Av Tony Garnier, 69007 <strong>LYON</strong>.<br />

2. Utrecht Centre for Tick-borne Diseases (UCTD), Faculty of Veterinary<br />

Medicine, Utrecht University, Yalelaan 1, 3584 CL UTRECHT, The<br />

Netherlands.<br />

3. ClinVet International (Pty) Ltd, P.O. Box 11186, Universitas,<br />

BLOEMFONTEIN, 9321, Republic of South Africa.<br />

4. TRS Labs, Inc., PO Box 5112, ATHENS, GA, USA<br />

5. Merial Limited, 115 Transtech Drive, ATHENS, GA, USA<br />

Auteur correspondant : Matthias Pollmeier. Matthias.pollmeier@merial.com.<br />

Tél. : 04 72 72 30 00.<br />

Introduction<br />

Les tiques sont le vecteur de nombreuses maladies chez le chien. La prévention de<br />

la transmission d’agents pathogènes repose notamment sur une prévention antiparasitaire<br />

externe. La formulation spot on fi pronil-amitraz-(S)-methoprene induit une<br />

mort rapide des tiques, entre 2 et 24 heures, en perturbant l’attachement et inhibant<br />

le repas de sang. Il était important de démontrer une réduction signifi cative du<br />

risque de transmission de maladies à tiques. Trois études expérimentales utilisant<br />

des populations de tiques infectées ont permis d’étudier la prévention de transmission<br />

de Babesia canis canis, Borrelia burgdorferi, Anaplasma phagocytophilum et<br />

Ehrlichia canis chez le chien.<br />

Etude de la prévention de transmission de Babesia canis<br />

canis par Dermacentor reticulatus<br />

Quatre groupes de 7 chiens ont été traités avec la formulation topique de fi pronil,<br />

amitraz et (S)-methoprene (CERTIFECT) respectivement 28, 21, 14 et 7 jours<br />

avant une infestation à J0 par 50 tiques adultes Dermacentor reticulatus (25 mâles<br />

et 25 femelles) dont en moyenne 33 % étaient porteuses de B. canis canis. En<br />

parallèle 7 chiens non traités ont été infestés par les tiques à J0. Les chiens ont été<br />

suivis pendant 42 jours après infestation. Tous les chiens contrôles ont développé<br />

une babésiose clinique dans les huit jours suivant l’infestation, avec pique de fi èvre<br />

(=39,8 °C) et frottis sanguins positifs. A la fi n de l’étude tous les chiens contrôles<br />

étaient PCR positifs et montraient des sérologies positives. Aucun chien traité par<br />

le CERTIFECT n’a développé de babésiose clinique. Quatre chiens sur 28 ont<br />

présenté un titre sérologique légèrement positif à J28 ou J42 post-infestation, mais<br />

aucune PCR positive n’a été observée sur les 28 chiens traités dans les 42 jours<br />

suivant l’infestation.<br />

Etude de la prévention de transmission de Ehrlichia canis<br />

par Rhipicephalus sanguineus<br />

Quatre groupes de 7 chiens ont été traités avec la formulation topique de fi pronil,<br />

amitraz et (S)-methoprene respectivement 28, 21, 14 et 7 jours avant une infestation<br />

à J0 par 50 tiques adultes Rhipicephalus sanguineus (25 mâles et 25 femelles)<br />

dont en moyenne 40 % étaient porteuses de E. canis. En parallèle 7 chiens non


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

traités ont été infestés par les tiques à J0. Les chiens ont été suivis pendant 42 jours<br />

après infestation. Tous les chiens contrôles ont été infectés par E. canis. L’infection<br />

a été diagnostiquée par sérologie, PCR et/ou lame positive et certains présentaient<br />

une ehrlichiose clinique nécessitant un traitement antibiotique. Aucun chien traité<br />

par le CERTIFECT n’a développé d’ehrlichiose clinique.<br />

Etude de la prévention de Borrelia burgdorferi et<br />

Anaplasma phagocytophilum par Ixodes scapularis<br />

Quatre groupes de 8 chiens séronégatifs pour B. burgdorferi et A. phagocytophilum<br />

ont été constitués aléatoirement. Le groupe 1 était un contrôle, les groupes 2,<br />

3 et 4 ont été traités par application de la formulation topique de fi pronil, amitraz<br />

et (S)-methoprene respectivement 28, 21 et 14 jours avant une infestation à J0<br />

par 50 Ixodes scapularis adultes (25 femelles et 25 mâles). Ces tiques ont été<br />

collectées en forêt en zone d’endémie. Soixante-six pour-cent étaient porteuses de<br />

B. burgdorferi sensu stricto et 23 % de A. phagocytophilum, déterminé par échantillonnage<br />

et PCR. Le dépistage sérologique a démontré que 8 chiens contrôles sur<br />

8 ont été infectés par B. burgdorferi et 6 sur 8 par A. phagocytophilum. L’infection<br />

de ces chiens contrôles par B. burgdorferi a aussi été confi rmée par culture (6/8)<br />

et PCR (7/8) à partir de biopsies cutanées. A l’opposé, les 24 chiens traités par le<br />

CERTIFECT sont restés négatifs en sérologie, PCR et culture tout au long des 104<br />

jours de l’étude.<br />

Conclusion<br />

Au cours de ces trois études utilisant un modèle naturel d’infection par des tiques<br />

vectrices, concernant 3 espèces différentes de tiques et quatre agents pathogènes,<br />

le traitement des chiens par le CERTIFECT a permis d’éviter le développement des<br />

signes cliniques pour l’ensemble des infections. Dans les conditions naturelles, un<br />

traitement topique des chiens par le CERTIFECT permet donc de réduire signifi cativement<br />

le risque de transmission d’agents pathogènes et de maladies pendant 4<br />

semaines qui suivent l’application du produit.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Le travail présenté a été sponsorisé par Merial. Les auteurs sont employés par<br />

Merial. Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Description d’un foyer de babésiose canine à Babesia canis<br />

vogeli dans le Sud de la France<br />

M. RENE 2 , J. BEAUFILS 1 , J. CHÊNE 2 , P. MAVINGUI 3 ,<br />

L. CHABANNE 4 , G. BOURDOISEAU 5<br />

1. Clinique Vétérinaire de Sommières - 30250 VILLEVIEILLE<br />

2. Jeune Equipe Hémopathogènes Vectorisés, Unité de Parasitologie<br />

et Maladies Parasitaires, Université de Lyon, Vetagro Sup - Campus<br />

Vétérinaire de Lyon - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

3. UMR CNRS 5557, Université de Lyon, Université Claude Bernard - Lyon 1<br />

- 69622 VILLEURBANNE CEDEX<br />

4. Jeune Equipe Hémopathogènes Vectorisés, Unité de Pathologie médicale,<br />

Département des Animaux de compagnie, Université de Lyon, Vetagro<br />

Sup - Campus Vétérinaire de Lyon - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

5. Jeune Equipe Hémopathogènes Vectorisés, Unité de Parasitologie<br />

et Maladies Parasitaires, Département des Animaux de compagnie,<br />

Université de Lyon, Vetagro Sup - Campus Vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

La babésiose canine ou piroplasmose est une maladie fréquente en France. Les<br />

agents responsables sont des protozoaires appartenant aux genres Babesia et<br />

Theileria à localisation intra érythrocytaire transmis par les tiques. Avec le développement<br />

de la biologie moléculaire, l’identifi cation précise des espèces est désormais<br />

possible mais n’est, en pratique, que rarement réalisée. En France, Babesia<br />

canis canis, transmise par Dermacentor reticulatus, est l’espèce la plus souvent<br />

décrite (Bourdoiseau, 2006 ; Beugnet et Marié, 2009). Rhipicephalus sanguineus,<br />

la « tique du chenil » est le vecteur de Babesia canis vogeli et de Babesia gibsoni.<br />

Cette tique est présente en France dans le bassin méditerranéen. Un portage de<br />

Babesia canis vogeli par les tiques de cette espèce a déjà été démontré au cours<br />

d’une précédente étude couvrant une large partie du sud du territoire (Beugnet et<br />

Marié, 2009). Malgré la présence du vecteur, B. canis vogeli n’a été à ce jour<br />

isolé qu’une seule fois en France métropolitaine dans le sang d’un chien italien<br />

infecté près de Nantes (Cacciò et al., 2002). Les enquêtes réalisées ultérieurement<br />

n’ont jamais permis d’isoler de nouveau ce pathogène (Criado-Fornelio et al.,<br />

2009 ; Fritz, 2010). Dans le but d’apporter de nouvelles connaissances sur la prévalence<br />

des infections par B. canis vogeli dans le Sud de la France, une enquête<br />

épidémiologique a été entreprise de janvier à septembre 2010 dans une clinique<br />

vétérinaire de la région de Nîmes dans une zone géographique où le vecteur<br />

Rhipicephalus sanguineus est bien établi.<br />

• 122 •<br />

Matériel et méthodes<br />

Tous les chiens suspects de Babésiose canine ou porteurs de tiques ont été inclus<br />

dans l’étude. Un questionnaire a été systématiquement soumis aux propriétaires<br />

afi n de connaître l’historique de déplacement des animaux. Pour chaque animal<br />

ont été réalisés un étalement sanguin, une prise de sang sur EDTA et la collecte des<br />

tiques le cas échéant. Les échantillons de sang ont été analysés à l’aide d’une PCR<br />

de genre Babesia/Theileria suivi d’un séquençage en cas de résultat positif. Les<br />

séquences obtenues ont été comparées aux séquences déposées dans Genbank®<br />

et ont permis la construction d’un arbre phylogénétique. Pour l’analyse des tiques,<br />

une PCR spécifi que B. canis vogeli a été développée.<br />

Résultats<br />

De janvier à septembre 2010, 12 chiens ont été inclus dans l’étude. Trois chiens<br />

ont été confi rmés infectés par des Babésies par frottis et PCR. Le séquençage a<br />

permis l’identifi cation de Babesia canis vogeli dans 100 % des cas (3/3). La<br />

description clinique faite de ces 3 cas correspondait à une babésiose qualifi ée de<br />

« classique » associant notamment une hyperthermie (>39 °C) et un abattement<br />

d’apparition brutale. Sur les 12 chiens inclus dans l’étude, 83 tiques ont été récoltées.<br />

L’identifi cation morphologique a permis de confi rmer qu’elles appartenaient<br />

toutes à l’espèce Rhipicephalus sanguineus s.l.. Parmi ces 83 tiques, 36 ont été<br />

analysées (92 % de femelles) et 6 (16,7 %) ont donné un résultat positif en PCR<br />

spécifi que B. canis vogeli.<br />

Discussion<br />

A ce jour, peu d’études associant un nombre suffi sant de cas et une identifi cation<br />

moléculaire ont été entreprises en France sur la babésiose canine. Ainsi, on<br />

connaît mal la prévalence des babésioses canines causées par d’autres babésies<br />

que Babesia canis canis. D’un point de vue épidémiologique, la première description<br />

de B. canis vogeli en France, publiée par Cacciò (2002) chez un chien infecté<br />

près de Nantes, est sujette à controverse car Nantes est une ville du nord-ouest<br />

du territoire, dont le climat est peu favorable au développement du vecteur R.<br />

sanguineus. En outre, ce chien provenait d’Italie où R. sanguineus est largement<br />

présent. Dans notre étude, la ré-interrogation a posteriori des propriétaires des<br />

animaux a permis de confi rmer de manière certaine le caractère endémique de<br />

l’infection pour un des trois cas décrit dans cette étude (chien né dans la commune<br />

et n’ayant jamais voyagé). L’identifi cation du pathogène dans 16.7 % des tiques<br />

analysées renforce l’hypothèse de l’existence d’un foyer de babésioses à B. canis<br />

vogeli dans ce secteur.<br />

Parmi les babésies susceptibles d’infecter le chien, B. canis vogeli est habituellement<br />

décrite comme l’espèce la moins pathogène (Bourdoiseau, 2006). Dans cette<br />

étude, les cas ont été qualifi és de babésioses canines « classiques » et la réponse<br />

à l’imidocarbe satisfaisante. De nouvelles observations sont nécessaires afi n de<br />

mieux caractériser le pouvoir pathogène de la souche isolée.<br />

Conclusion<br />

Cette étude confi rme l’existence de babésioses canines à Babesia canis vogeli en<br />

France et l’existence d’un foyer dans la région de Nîmes. Elle soutient également<br />

le rôle vectoriel de Rhipicephalus sanguineus s.l. dans la transmission du parasite.<br />

Bibliographie<br />

Beugnet, F., Marié, J., 2009. Emerging arthropod-borne diseases of companion<br />

animals in Europe. Vet. Parasitol. 163, 298-305.<br />

Bourdoiseau, G., 2006. Canine babesiosis in France. Vet. Parasitol. 138, 118-<br />

125.<br />

Cacciò, S.M., Antunovic, B., Moretti et al., 2002. Molecular characterisation of<br />

Babesia canis canis and Babesia canis vogeli from naturally infected European<br />

dogs. Vet. Parasitol. 106, 285-292.<br />

Criado-Fornelio, A., Buling, A., Pingret et al., 2009. Hemoprotozoa of domestic<br />

animals in France: prevalence and molecular characterization. Vet. Parasitol. 159,<br />

73-76.<br />

Fritz, D., 2010. A PCR study of piroplasms in 166 dogs and 111 horses in France<br />

(March 2006 to March 2008). Parasitol. Res. 106, 1339-1342.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Tribune des résidents et internes<br />

Epidémiologie du Tritrichomonas fœtus chez les chats de race<br />

en France et comparaison de deux méthodes de dépistage<br />

C. PROFIZI 3 , M. HUGONNARD 3 , V. LAMBERT 1 ,<br />

K. GROUD 1 , A. GAGNON 2 , L. ZENNER 3<br />

1. Laboratoire Vétérinaire Départemental du Rhone -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Clinique Vétérinaire Féline - 69110 STE FOY LES <strong>LYON</strong><br />

3. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Tritrichomonas fœtus est un protozoaire fl agellé phylogénétiquement proche de<br />

Giardia. Reconnu comme pathogène depuis longtemps dans l’espèce bovine, il est<br />

fortement suspecté d’être occasionnellement responsable de diarrhée chronique<br />

chez le chat. Il pourrait être un agent pathogène émergent. Les chats de race,<br />

élevés en communautés, sont particulièrement sensibles aux affections digestives<br />

d’origine infectieuse. Cette étude prospective décrit la prévalence du portage de<br />

Tritrichomonas fœtus chez les chats de race en France et compare deux méthodes<br />

de dépistage à partir d’un écouvillon rectal : la mise en culture du parasite et<br />

l’amplifi cation moléculaire (Polymerase Chain Reaction ou PCR).<br />

Matériel et Méthodes<br />

Entre novembre 2009 et octobre 2010, 140 chats de race, présumés sains, ont<br />

été dépistés pour T. fœtus, sur la base du volontariat, dans trois expositions félines<br />

en France. Chaque propriétaire a rempli un questionnaire indiquant l’âge,<br />

la race, les antécédents de pathologie digestive pour chaque chat, et le nombre<br />

d’animaux dans l’élevage. Deux écouvillons rectaux ont été effectués sur chaque<br />

chat permettant de réaliser une culture en système « In Pouch TF-Feline » (Biomed,<br />

Diagnostics ; White City, Oregon) et une PCR mise au point selon [1]. La spécifi -<br />

cité de la méthode PCR a été validée en la testant sur les espèces d’origine féline<br />

Giardia, Isospora et Toxocara. Les cultures ont toutes été observées par le même<br />

investigateur au microscope optique et le résultat rendu au terme d’une période<br />

d’observation de 12 jours.<br />

Résultats<br />

La population d’étude (140 chats) était composée de 74 femelles (53 %) et de<br />

66 mâles (47 %) provenant de 40 départements français métropolitains. Vingttrois<br />

races étaient représentées. Soixante-dix-sept chats sur 140 (55 %) avaient<br />

moins d’un an. La prévalence de T. fœtus était de 15 % (14,3 % en culture, 15 %<br />

par PCR). Sur les 100 chats soumis aux deux méthodes de dépistage, 11 étaient<br />

positifs pour les deux méthodes, 12 étaient positifs en culture, et 15 en PCR. Un<br />

chat était positif en culture et négatif en PCR. Quatre chats étaient positifs en PCR<br />

et négatifs en culture. La sensibilité de la PCR est de 93,7 % contre 75 % pour la<br />

culture.<br />

Quatre chats sur les 24 (16,6 %) porteurs de T. fœtus présentaient des symptômes<br />

digestifs chroniques alors que seuls 8 chats sur les 116 (6,9 %) chats négatifs pour<br />

le dépistage présentaient une pathologie digestive. L’écart entre la fréquence des<br />

signes digestifs pour ces deux populations est statistiquement signifi catif.<br />

Discussion<br />

Cette étude est la première en France à évaluer la prévalence de T. fœtus sur un<br />

effectif important de chats de race d’origine géographique variée. La prévalence<br />

observée de 15 % est du même ordre que celle rapportée en Europe (14 à 32 %<br />

suivant les études) et aux Etats-Unis (10 à 31 % suivant les études). Cette étude<br />

confi rme la présence du parasite chez le chat sur tout le territoire français. Sa<br />

recherche, au même titre que les parasites intestinaux habituels, pourrait être utilement<br />

proposée en routine dans les collectivités félines.<br />

Classiquement le dépistage de T. fœtus chez le chat s’effectue par mise en culture.<br />

Depuis quelques années un dépistage par PCR est également possible. Dans notre<br />

étude comparant ces deux techniques sur écouvillon rectal, la sensibilité de la PCR<br />

est supérieure à celle de la culture mais les deux méthodes ont donné des faux<br />

négatifs. La culture nécessite un ensemencement immédiat qui peut être réalisé à la<br />

clinique par le vétérinaire. Les échantillons pour PCR peuvent être congelés avant<br />

acheminement vers un laboratoire spécialisé.<br />

Dans notre étude, la population porteuse du parasite compte un plus fort pourcentage<br />

de chats atteints de troubles digestifs, soulignant l’intérêt potentiel du dépistage<br />

de ce parasite dans un contexte d’affections digestives chroniques chez le<br />

chat, a fortiori en collectivité.<br />

Conclusion<br />

Le Tritrichomonas fœtus est un parasite dont le cycle est encore mal connu mais qui<br />

est fortement suspecté dans des cas de diarrhée chronique chez le chat. Le portage<br />

en France est de 15 %, sans répercussion clinique systématique et deux méthodes<br />

de dépistage peuvent être utilisées.<br />

• 123 •<br />

Bibliographie<br />

[1] GOOKIN JL, HIRKENHEUER AJ, BREITSCHWERDT EB, LEVY MG (2002),<br />

Single tube nested PCR for detection of Tritrichomonas foetus in feline feces, American<br />

Society for microbiology, 40 (11), 4126-4130<br />

[2] GOOKIN JL, STEBBINS ME, HUNT E, BURLONE K, FULTON M, HOCHEL R<br />

et al. (2004) Prevalence of and Risk Factors for Feline Tritrichomonas fœtus and<br />

Giardia Infection. Journal of Clinical Microbiology, 42 (6), 2707-2710<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Remerciements au LOOF et à la SFF.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

RADIOPROTECTION<br />

Régime de déclaration ou d’autorisation<br />

pour les rayonnements ionisants ?<br />

C. ROY<br />

Expert Qualité - Commission de Radioprotection vétérinaire, 8 les Allées du<br />

Garlaban, La Tourtelle – F-13400 AUBAGNE<br />

Détenir et utiliser une source de rayonnements ionisants c’est… comme détenir<br />

une voiture !<br />

- la voiture doit avoir une carte grise ; d’occasion, elle doit en plus avoir bénéfi cié<br />

d’un contrôle technique préalable à la vente ;<br />

- le futur acquéreur/conducteur doit avoir un permis de conduire ;<br />

- il doit immatriculer sa voiture auprès de sa préfecture qui est l’Autorité concernée ;<br />

- par la suite il s’engage à effectuer lui-même un certain nombre de contrôles<br />

(pneus, phares, essuies glaces…) mais aussi des contrôles périodiques via un organisme<br />

indépendant.<br />

Carte grise du générateur<br />

Il est recommandé d’être très prudent lors de l’achat d’un générateur, quel que soit<br />

le domaine d’activité, que le générateur soit neuf ou d’occasion !<br />

La conformité est assurée si :<br />

- soit le générateur est conforme à la norme française NF 74/100 (très rare) ;<br />

- soit le générateur est une occasion qui vient d’une activité préalablement déclarée<br />

ou homologuée : le vendeur fournit donc un N° de déclaration antérieure ou<br />

d’homologation ce qui peut être le cas pour les générateurs achetés d’occasion en<br />

activité médicale humaine ; le n° homologation ressemble à une ancienne immatriculation<br />

voiture 378 BDX 88/5 et peut être retrouvé sur la fi che d’identifi cation ou<br />

sur le tube lui-même sous forme d’une plaque aluminium gravée et sertie<br />

- soit le générateur est conforme au CE médical ancien (directive CEE 84/539 ou<br />

listes de normes CEI) ou au CE médical actuel (directive CEE 93/42) ;<br />

Permis de conduire = désignation de la Personne<br />

compétente en radioprotection (PCR) + mise en place<br />

d’équipements de protection<br />

Le vétérinaire doit notamment désigner une personne compétente en radioprotection,<br />

dès lors qu’il y a « un risque d’exposition pour les salariés de l’établissement,<br />

ainsi que pour les salariés des entreprises extérieures ou les travailleurs non salariés<br />

y intervenant ». Cette personne « ne peut être désignée qu’après avoir suivi<br />

préalablement avec succès une formation à la radioprotection dispensée par des<br />

personnes certifi ées par des organismes accrédités ».<br />

La formation dédiée aux vétérinaires praticiens bénéfi cie d’un temps de formation<br />

raccourci à 2 x 2 jours, d’un contenu adapté, d’un site dédié avec des modèles<br />

pratiques déclinés selon les activités. Une formation spécifi que équine a aussi été<br />

développée en partenariat avec l’AVEF.<br />

La certifi cation de compétences de PCR doit être renouvelée tous les 5 ans avec :<br />

- un dossier de validation d’activité qui consiste à fournir des copies de justifi catifs<br />

de l’activité PCR inclus dans le dossier radioprotection préparé pour la déclaration/autorisation<br />

de la source.<br />

- 1.5 journée de mise à jour des connaissances réglementaires.<br />

Une formation initiale PCR a été mise en place dans les écoles nationales vétérinaires.<br />

Le vétérinaire employeur est responsable de la fourniture, de l’entretien et du<br />

contrôle des Equipements de Protection Individuelle (EPI) pour les professionnels ou<br />

les tiers éventuels exposés aux rayonnements (propriétaire, lads) : tabliers, gants,<br />

lunettes plombées, potence, pinces, porte cassettes…


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Mais il doit aussi sensibiliser les acteurs exposés à la nécessité de porter ou utiliser<br />

ces équipements lors de la prise des clichés, que ces acteurs dépendent de sa<br />

propre structure, qu’ils soient dépendants de sociétés extérieures, ou qu’il s’agisse<br />

des propriétaires des animaux.<br />

Immatriculation du générateur<br />

La détention et l’utilisation d’une source de rayonnements ionisants (générateur de<br />

rayons x quelle que soit l’activité, scanner, radiothérapie, scintigraphie...) doivent<br />

être signalées à la division territoriale de l’Autorité de Sûreté Nucléaire sous forme<br />

de déclaration ou de demande d’autorisation préalablement à l’utilisation de la<br />

source de rayonnements ionisants.<br />

Le signalement permet à l’ASN de référencer la source sous un numéro unique liée<br />

à la structure juridique de l’établissement (Siret), la personne physique responsable<br />

de l’activité nucléaire, la personne compétente en radioprotection, le local ou la<br />

salle, la source elle-même.<br />

Toute modifi cation du local, de la source, de la structure juridique, du titulaire,<br />

tout ajout d’une nouvelle source imposent un renouvellement de déclaration ou<br />

d’autorisation.<br />

Tout changement de la PCR impose une modifi cation de déclaration ou d’autorisation.<br />

La cessation d’activité doit être portée à la connaissance de l’ASN 6 mois avant la<br />

date prévue de cette cessation.<br />

Les générateurs conformes de radiodiagnostic conventionnel canin ou dentaire<br />

sont soumis à déclaration à validité à vie du moins tant qu’aucune des modifi cations<br />

suscitées n’est mise en œuvre.<br />

Les autres activités (scanner, équine, générateurs non conformes c’est-à-dire sans<br />

papier de conformité…) restent soumises à autorisation de validité 5 ans.<br />

Contrôles<br />

Les contrôles sont soit internes mis en place par la PCR sous la responsabilité de<br />

l’employeur soit externe via un organisme agréé indépendant.<br />

Contrôles techniques internes<br />

Un des premiers contrôles à mettre en place est le suivi des doses individuelles<br />

reçues par les professionnels exposés et le suivi de l’ambiance : c’est donc mettre<br />

en place une dosimétrie externe.<br />

Pour x professionnels exposés il faut commander X +1 dosimètres passifs trimestriels<br />

soit un dosimètre individuel et nominatif pour chaque professionnel exposé,<br />

donc entrant en salle au moment des clichés, qu’il soit salarié ou non et un dosimètre<br />

témoin externe rangé en dehors de la salle de radiodiagnostic, dans la<br />

clinique, à l’abri de la lumière, chaleur et humidité,<br />

Les dosimètres individuels sont portés lors de la prise de cliché, dans la salle de<br />

radiodiagnostic, sous le tablier, à hauteur de poitrine.<br />

En dehors des périodes de port, les dosimètres individuels doivent être rangés à<br />

l’abri de la lumière, chaleur et humidité, hors de la salle de radiodiagnostic et<br />

rejoindre le dosimètre témoin qui ne quitte pas cet emplacement.<br />

Pour contrôler en continu l’ambiance de travail, un ou des dosimètres d’ambiance<br />

seront commandés en plus : activité canine ou dentaire : un dosimètre ambiance<br />

par générateur, dans la salle de radiodiagnostic, au poste de travail, soit sur la potence<br />

à hauteur de poitrine ; activité scanner : un dosimètre ambiance à la station<br />

de travail ; activité équine : un dosimètre ambiance générateur placé sur le générateur<br />

et un dosimètre ambiance tête placé sur le tablier de la personne à la tête.<br />

Un dosimètre opérationnel sera de plus utilisé lorsque l’évaluation des risques aura<br />

mis en évidence que les professionnels interviennent en zone contrôlée ce qui est<br />

par exemple le cas pour la personne à la cassette en activité équine.<br />

Attention : la PCR doit obtenir un code d’accès personnalisé pour pouvoir accéder<br />

au site SISERI et consulter/imprimer les résultats.<br />

Contrôle technique externe<br />

Conformément au Code du travail et au Code santé publique, le contrôle externe<br />

comprend :<br />

- contrôle de l’organisation radioprotection de l’établissement<br />

- contrôle technique radioprotection des sources et appareils<br />

- contrôle d’ambiance<br />

Pour un générateur déclaré à l’ASN avec le formulaire DEC GX, ce contrôle externe<br />

est effectué périodiquement 1 fois tous les 3 ans par un organisme agréé.<br />

Pour un générateur en autorisation selon le formulaire IND GE 001, ce contrôle<br />

externe est effectué périodiquement 1 fois tous les ans par un organisme agréé.<br />

Pour chaque type d’activité existe un protocole spécifi que qui permet d’accompagner<br />

la prestation du contrôleur de l’organisme agréé. Lors de la visite, la présence<br />

et la disponibilité de la PCR qu’elle soit externe ou interne, est obligatoire.<br />

Conclusion<br />

Si l’ensemble de ces mesures est mis en œuvre le conducteur peut utiliser sa voi-<br />

• 124 •<br />

ture en toute quiétude même en cas d’incident/accident : il en est de même pour<br />

l’utilisation d’une source de rayonnements ionisants par un praticien vétérinaire !<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Nouvelle norme d’installation NF 15-160 de Mars <strong>2011</strong><br />

C. ROY<br />

Expert Qualité - Commission de Radioprotection vétérinaire, 8 les Allées du<br />

Garlaban, La Tourtelle – F-13400 AUBAGNE<br />

Une nouvelle norme annule et remplace la précédente qui datait de plus de 20<br />

ans : disponible mais payante sur le site de l’AFNOR, elle doit être liée à la<br />

réglementation par un arrêté en attente. Néanmoins elle est utilisable depuis sa<br />

parution offi cielle.<br />

Généralités<br />

Les installations à rayons X ne doivent être réalisées que dans des locaux secs ou<br />

temporairement humides : donc pas d’installation dans une pièce humide comme<br />

un chenil par exemple.<br />

Aération<br />

Les locaux doivent être aérés afi n :<br />

− de respecter les conditions de ventilation requises par la réglementation en<br />

vigueur,<br />

− de respecter les conditions de ventilation requises par les appareils et défi nies<br />

par les fabricants.<br />

Une VMC à 25 m3 sera donc nécessaire comme dans tout local de travail assimilé<br />

à un bureau. (CTR 4222-6).<br />

Une dérogation peut être obtenue (CT R 4222-5) si la salle est grande et permet<br />

d’assurer un volume de 15 m3 par occupant soit 30 m3 pour deux professionnels<br />

maintenant un animal : une ventilation naturelle (ouverture manuelle sur l’extérieur<br />

soit une fenêtre) peut être retenue. Par contre la salle de développement doit être<br />

absolument ventilée car le révélateur contient un agent Cancérigène Mutagène<br />

Reprotoxique ; on peut aussi choisir d’utiliser un révélateur sans hydroquinone.<br />

Risques incendie<br />

L’installation doit être réalisée de manière à assurer le respect de la réglementation<br />

en vigueur afi n d’éviter les risques d’explosion et d’incendie pouvant résulter de<br />

l’utilisation d’appareils à rayons X. Un extincteur à poudre contrôlé annuellement<br />

sera disponible<br />

Electricité<br />

Les règles concernant la protection contre les risques d’ordre électrique sont applicables<br />

pour tous les types d’installations, donc une ligne directe avec disjoncteur<br />

dédié.<br />

Tous les accès du local doivent comporter un obstacle matérialisé par une signalisation<br />

lumineuse qui doit fonctionner au moins pendant la durée d’émission du<br />

tube radiogène. On peut donc installer une lumière actionnée manuellement préalablement<br />

à la mise en tension du générateur notamment si la salle n’est pas une<br />

salle dédiée à l’activité RX.<br />

Par contre pour les installations à usage exclusif, ce signal doit être automatiquement<br />

commandé par la mise sous tension de l’installation radiologique.<br />

Lorsque la durée d’émission du rayonnement X le permet, un autre signal fi xe ou<br />

clignotant, doit fonctionner au moins pendant la durée d’émission du tube radiogène<br />

: ceci est applicable aux installations scanner et interventionnel.<br />

Surface<br />

La surface du local doit respecter les exigences d’installation et permettre d’assurer<br />

les interventions techniques de maintenance conformément aux instructions écrites<br />

du fabricant ou de son représentant.<br />

Un espace libre de tout objet sans utilité pour les examens ou contrôles effectués,<br />

doit être assuré autour de l’appareil afi n de prendre en compte la nature de l’activité<br />

et des modalités d’utilisation ou de maintenance du ou des appareils.<br />

Il n’y a donc plus de taille de salle spécifi que à moins qu’elle ne soit exigée par<br />

le fabricant.<br />

Les bonnes pratiques professionnelles en activité petits animaux recommandent<br />

environ 50 à 70 cm en bouts de table pour pouvoir s’éloigner de la table les bras<br />

tendus lors du maintien d’un animal et 100 cm devant la table, cet espace étant<br />

situé dans une salle adaptée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Le mur support de l’appareil radio doit donc présenter une largeur minimum de<br />

3 m (1.5 + 1.5) pour un système à plateau fi xe et une largeur de minimum de<br />

3,5 m (1.5 + 0.30 + 0.30 + 1.5) pour un système à plateau fl ottant. Si un doublage<br />

des murs est nécessaire pour la radioprotection, il doit être réalisé avant<br />

l’installation de l’appareil, pour éviter les poussières et les risques de coups, et<br />

pour fi xer l’appareil sur les surfaces défi nitives.<br />

La surface de la salle devra donc être réfl échie selon son utilisation : salle radio<br />

dédiée de 6 à 8 m² ou salle d’imagerie avec échographie de 8 à 10 m² ou espace<br />

réservé d’une salle activité petits animaux de 12 m² et plus.<br />

En activité équine, pour l’installation d’un appareil fi xe, une salle d’un minimum de<br />

16 m² sera requise permettant d’inclure la prévention d’autres risques professionnels<br />

notamment physiques.<br />

La justifi cation des dimensions du local et de l’espace libre doit être jointe au rapport<br />

de conformité mentionné en fi n de norme.<br />

Conception des parois<br />

La nouvelle norme ne comporte pas de méthode simplifi ée proposant des épaisseurs<br />

de parois type par domaine d’activité.<br />

La protection est à établir avec des formules de calcul en fonction des critères :<br />

a) défi nissant l’utilisation de l’appareil, à savoir une valeur de la charge de travail<br />

W exprimée en mA·min/semaine, en fonction du domaine d’utilisation,<br />

b) relatifs aux parois (y compris murs, plancher et plafond) à considérer en fonction<br />

des caractéristiques de l’irradiation (rayonnements primaires, diffusés et de<br />

fuite),<br />

c) résultant des positions du tube radiogène et de l’orientation R du faisceau,<br />

d) d’affectation des espaces et locaux voisins,<br />

e) relatifs aux limites d’exposition fi xées par voie réglementaire.<br />

Une note de calcul (modèle donné dans l’Annexe 2) récapitule les différents paramètres<br />

ayant été utilisés pour calculer les épaisseurs de protection des parois.<br />

La justifi cation du choix des valeurs W et R doit être fournie avec la note de calcul.<br />

NB : à noter que T = 1 et H Max = 0,02.<br />

Attention à ne pas confondre les calculs de vérifi cation du zonage<br />

et la conception de la salle de radiologie :<br />

- lors de l’évaluation des risques, on calcule les doses mensuelles dans les locaux<br />

adjacents à partir des mesures dans ces locaux effectuées par un organisme agréé<br />

équipé d’un radiamètre ; on vérifi e que le résultat du calcul est bien inférieur à 1<br />

mSv par an et 80 μSv/mois et que l’on est donc en zone publique ;<br />

- la norme prévoit par d’autres calculs la conception normative en équivalent<br />

plomb des parois, planchers et plafonds.<br />

La norme est applicable même si les calculs de l’évaluation des risques ou si les mesures<br />

prises par l’organisme agréé sont très en dessous de seuils de zone publique.<br />

En cas de nécessité de renforcer la radio opacité avec du plomb, les locaux<br />

doivent être aménagés de façon à respecter la réglementation en vigueur concernant<br />

l’utilisation des matériaux toxiques. C’est-à-dire que le plomb doit être protégé<br />

et non accessible aux griffures ou chocs.<br />

Différents matériaux sont disponibles :<br />

- des rouleaux de plomb autocollants qui seront protégés par du contreplaqué ou<br />

de la toile de verre,<br />

- du BA 13 spécifi que incluant la feuille de plomb,<br />

- du contreplaqué plombé,<br />

- des rideaux plombés permettant d’occulter une fenêtre par exemple.<br />

Cette nouvelle norme permet ainsi de dimensionner les travaux à prévoir en fonction<br />

d’une évaluation réelle des risques liée au type d’activité et à son taux.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 125 •<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

REPRODUCTION<br />

Néonatalogie canine : le syndrome de dépérissement du<br />

nouveau-né<br />

E. FONTAINE<br />

DV, MSc, Dipl ECAR, Centre d’étude en reproduction assistée,<br />

ENVA, 7 av du Gal de Gaulle, F-94700 MAISONS-ALFORT<br />

Le syndrome de dépérissement du nouveau né (ou « fading puppy syndrome »)<br />

fait partie de ces syndromes régulièrement cités dans la littérature vétérinaire, et<br />

pourrait, en fait, s’apparenter à une sorte de « fourre-tout » clinique, où ont été<br />

rangées diverses affections conduisant aussi bien à de la morbidité et/ou de la<br />

mortalité néonatale. Les causes en sont si variées que très souvent d’ailleurs, on<br />

en parle quand aucune étiologie claire n’a pu être attribuée au cas présenté. La<br />

question que tout vétérinaire devrait donc se poser n’est pas « quand puis-je parler<br />

de fading puppy syndrome ? » mais plutôt « que faire quand un chiot qui ne va<br />

pas bien m’est présenté ? ». Car c’est souvent le motif de consultation évoqué :<br />

les animaux présentés sont généralement léthargiques et refusent de s’alimenter,<br />

même si d’autres signes cliniques (diarrhées, convulsions, vocalises après tétées…)<br />

peuvent se surajouter. Comme évoqué plus haut, les causes sont potentiellement<br />

très variées : état d’acidose à la suite d’une mise bas diffi cile, défaut de prise<br />

colostrale, affaiblissant l’animal et le rendant plus vulnérable, conséquences environnementales,<br />

causes infectieuses, Quelle conduite adopter ? Comment donc<br />

aborder ces chiots présentés « parce qu’ils ne vont pas bien », alors même qu’en<br />

comparaison à ses homologues équines (voire même bovines), la néonatalogie<br />

canine est une discipline le plus souvent balbutiée ? Des éléments cliniques simples<br />

peuvent nous permettre d’aiguiller notre approche, que l’utilisation d’examens<br />

complémentaires appropriés (NF, biochimie, dosages hormonaux, échographie,<br />

viendra généralement compléter.<br />

Des éléments cliniques à ne pas négliger<br />

L’examen clinique du chiot apportera très souvent des éléments de poids dans l’attitude<br />

à observer. En effet, outre les malformations anatomiques (fentes palatines,<br />

anus imperforés, anasarques, hydrocéphalies, à rechercher d’emblée, certains<br />

signes cliniques seront impérativement à apprécier. Un des tous premiers critères<br />

à vérifi er est ainsi la température interne de l’animal : en dessous de 34 °C de<br />

température interne en effet se produit un arrêt du transit digestif, et en dessous de<br />

32 °C, les réfl exes primaires de succion et de déglutition disparaissent à leur tour.<br />

Cette hypothermie conduit ainsi à une hypoglycémie et un état de déshydratation,<br />

bien souvent fatals au jeune chiot si rien n’est fait pour l’enrayer. Un abdomen<br />

tendu associé à des vocalises après la tétée est très évocateur de syndrome du<br />

lait toxique. Dans cette affection, le lait de la mère transmet ou des germes ou<br />

des toxines bactériennes au chiot, ces éléments étant alors responsables de son<br />

état détérioré. L’examen cutané pourra lui aussi souvent être révélateur. Des zones<br />

érythémateuses ou congestionnées plus ou moins larges sont parfois retrouvées<br />

sur la face interne de l’abdomen et au niveau des extrémités : ces signes de pyodermites<br />

peuvent ainsi être ou le refl et d’une hygiène défaillante au niveau du nid<br />

de mise bas, ou sont à mettre en relation avec l’installation d’une septicémie, qui<br />

est chez le chiot une des causes les plus fréquentes de mortalité. Ces septicémies<br />

trouvent très souvent leur origine dans des omphalophlébites : la zone ombilicale<br />

devra donc être systématiquement examinée avec soin.<br />

La majorité des confrères ne pratiquent aucun examen complémentaire sur les cas<br />

de néonatalogie qui leur sont présentés et se basent uniquement sur leur examen<br />

clinique pour décider de la démarche à adopter. Certains de ces examens sont<br />

cependant faciles d’accès, et peuvent permettre un éclairage intéressant de cas<br />

plus compliqués.<br />

Des examens complémentaires à envisager<br />

Ainsi une simple prise de sang (à réaliser à la jugulaire, ne pas prélever plus de<br />

1-2mL/chiot) donnera accès à une foule d’éléments. La glycémie doit impérativement<br />

être évaluée mais attention de correctement l’interpréter car les valeurs<br />

diffèrent par rapport à celles de l’adulte (un chiot nouveau-né est considéré en<br />

hypoglycémie si celle-ci est inférieure à 0,3 g/L, et à 0,4 g/L entre 2 semaines et<br />

6 mois). La lactatémie permet d’évaluer l’état d’acidose de l’animal, et, au-delà<br />

de 5 nmol/L, celle-ci est avérée et certainement responsable des signes cliniques<br />

rencontrés. L’évaluation des PAL est le refl et de la prise colostrale : une valeur faible<br />

(


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

La généralisation des sondes échographiques linéaires à haute fréquence permet<br />

aujourd’hui également d’envisager la néonatalogie sous un autre angle. Anomalies<br />

congénitales abdominales, anomalies cardiaques, hydrocéphalie modérée<br />

sont autant d’affections qui peuvent être ainsi visualisées. Un examen de la région<br />

ombilicale est là encore à privilégier tant cette zone est prédisposée à voir des<br />

infections se développer.<br />

Quel traitement envisager ?<br />

Le traitement sera bien évidemment fonction de la cause qui aura été détectée. Une<br />

des premières priorités sera de forcer l’animal à se réalimenter. Après avoir au besoin<br />

corrigé sa température interne, biberonnage, voire sondage gastrique devront<br />

être envisagés. Dans cette dernière alternative, 1 à 5 mL de lait maternisé/100 g<br />

de chiot devront être administrés en moyenne 6 à 8 fois par jour le temps qu’une<br />

amélioration clinique soit détectée. Dans les cas les plus graves, une perfusion<br />

de solution glucosée pourra être envisagée (de préférence par voie IV mais les<br />

voies intrapéritonéale ou intra-osseuse peuvent être envisagées). Aujourd’hui sont<br />

aussi disponibles des boosters énergétiques (type Fortan®) pour nouveau-nés qu’il<br />

peut être intéressant, dans cette optique, d’utiliser. Lorsqu’une composante infectieuse<br />

sera suspectée, une antibiothérapie à large spectre que le chiot immature<br />

pourra tolérer devra y être associée : l’association amoxicille-acide clavulanique<br />

(12,5 mg/kg per os 3 fois par jour) ou céfalexine (20 mg/kg per os 2 fois par<br />

jour) sous forme de gouttes est généralement recommandée. Une nouvelle alternative<br />

consistant à administrer du sérum d’adulte aux chiots (2-3 mL de sérum/100 g<br />

chiot per os) pour renforcer ses défenses immunitaires ou pallier un manque d’effi -<br />

cacité colostrale est aujourd’hui envisagée et des résultats prometteurs semblent en<br />

découler même si, en pratique, sa mise en œuvre reste compliquée.<br />

Tout signe de dépérissement est une urgence chez les individus extrêmement sensibles<br />

que sont les chiots, qu’il convient le plus rapidement de traiter. Le pronostic<br />

pour ces individus devra toujours être sombre car malheureusement, malgré une<br />

conduite rigoureuse, le succès n’est pas toujours à la clé. Dans le cas où l’animal<br />

viendrait à décéder, dans un contexte d’élevage notamment, une autopsie devra<br />

alors s’imposer pour pouvoir apporter des réponses claires sur le cas observé.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Une ou des affections utérines : quelle urgence ?<br />

A. GOGNY<br />

Praticien Hospitalier, Reproduction des animaux de compagnie, Centre<br />

Hospitalier Universitaire Vétérinaire, ONIRIS,<br />

BP 40706, F-44307 NANTES<br />

Chez les carnivores comme chez les autres mammifères, l’utérus est un organe<br />

exposé à des affections de gravité variable, qui surviennent à l’occasion de la<br />

gestation mais peuvent aussi se manifester chez la femelle non gestante. Pour le<br />

praticien, il est important de savoir identifi er rapidement les situations urgentes,<br />

de façon à pouvoir entreprendre un traitement adapté à la situation clinique et<br />

au statut reproducteur ou non de la femelle. Les signes cliniques associés à une<br />

affection utérine sont le plus souvent des pertes vulvaires, parfois discrètes au point<br />

de passer inaperçues. Toutefois, ces pertes vulvaires ne sont pas systématiques :<br />

certaines affections se manifestent uniquement par des lésions locales sans retentissement<br />

clinique général, ou au contraire par des signes généraux systémiques, qui<br />

peuvent être identifi és dès le début de la maladie ou seulement en fi n d’évolution.<br />

La nature des signes cliniques et le moment où ils se manifestent sont des éléments<br />

précieux du diagnostic.<br />

Les affections associées à la gestation<br />

La parturition représente une période propice au développement de maladies utérines.<br />

Ainsi, la maladie la plus fréquente dans ce cadre est la métrite post-partum.<br />

Celle-ci correspond à une infection aiguë de l’endomètre, qui peut aussi intéresser<br />

le myomètre. Elle survient dans les jours qui suivent la mise bas, et a pour origine<br />

une contamination ascendante de l’utérus après un accouchement long ou dystocique,<br />

des manipulations obstétricales, ou une rétention fœtale ou placentaire. Les<br />

signes cliniques sont proportionnels au niveau de gravité de l’affection. Le plus<br />

souvent, la femelle est abattue, anorexique, et se désintéresse des nouveau-nés.<br />

Une hyperthermie est présente, associée à des pertes vaginales nauséabondes,<br />

purulentes et hémorragiques, à une agalactie et à des vomissements. Les chiots ou<br />

les chatons vocalisent de façon exagérée et, faute de prise en charge par la mère<br />

ou par un substitut, la mortalité néonatale n’est pas rare. Chez la mère, la maladie<br />

peut évoluer en choc endotoxinique ou en septicémie et, si un traitement n’est pas<br />

mis en œuvre rapidement, la mort est également possible. Le diagnostic est établi<br />

sur la base des signes cliniques et par échographie.<br />

Quoique rare, une hémorragie utérine peut se produire. La plupart du temps, le<br />

sang s’écoule par la vulve et ne reste pas dans l’utérus (i.e. hématomètre). En fi n<br />

• 126 •<br />

de gestation ou au moment du part, l’hémorragie peut être liée à la déchirure de<br />

la paroi utérine ou du vagin. Typiquement, cet accident concerne les chiennes<br />

multipares avec une portée de grande taille, qui ont une paroi utérine très fi ne,<br />

et/ou celles qui présentent une dystocie, surtout si elles reçoivent par ailleurs de<br />

l’ocytocine au moment de la mise bas. Une erreur du chirurgien pendant une césarienne<br />

peut aussi se compliquer d’une hémorragie utérine. En cours de gestation,<br />

une rupture de l’utérus, postérieure à un accident de la voie publique, à un coup,<br />

à une bagarre, etc., est possible. Si la taille de la zone perforée est faible, un<br />

embryon peut s’échapper dans la cavité abdominale (gestation ectopique). Une<br />

péritonite localisée au niveau de la zone de perforation peut donner lieu à des<br />

adhérences entre la corne utérine et l’omentum. Dans ce cas, les lésions peuvent<br />

passer inaperçues et n’être détectées qu’à l’occasion d’une cœliotomie pour ovariectomie,<br />

par exemple. Si la lésion est plus large, l’hémorragie engendrée peut<br />

s’écouler par les voies naturelles ou dans la cavité abdominale. Par ailleurs, une<br />

contamination bactérienne de la cavité abdominale est possible, et se traduit alors<br />

par une péritonite et un syndrome d’abdomen aigu. De façon différée par rapport<br />

au part, si elle persiste plus de 6 semaines, une hémorragie utérine peut traduire<br />

une involution incomplète des sites placentaires. Ceci correspond à un défaut de<br />

dégénérescence des cellules trophoblastiques, qui envahissent l’endomètre au lieu<br />

de dégénérer. L’hémorragie provient des lésions utérines engendrées par la multiplication<br />

cellulaire locale. Cette maladie affecte plus particulièrement les chiennes<br />

primipares de moins de 3 ans après une mise bas dystocique. Les pertes vulvaires<br />

peuvent être constantes ou non, en faible quantité ou non, séro-hémorragiques ou<br />

hémorragiques. Ce trouble n’a le plus souvent pas de conséquence clinique, mais<br />

il arrive qu’il se complique d’une ulcération utérine, voire d’une péritonite.<br />

Le prolapsus d’une corne ou du corps de l’utérus survient au moment de la mise<br />

bas. Cet événement, rare chez la chienne et encore plus chez la chatte, est à considérer<br />

comme une urgence : le risque de nécrose et d’infection est très important, et<br />

il peut conduire à un choc septique ou à une septicémie. Le diagnostic est clinique,<br />

et le prolapsus est à différencier de la ptôse vaginale. Chez les chiennes qui y sont<br />

sujettes, une hyperplasie vaginale péri-urétrale est en effet susceptible de récidiver<br />

en fi n de gestation, sous l’action des œstrogènes.<br />

La torsion d’une corne utérine au cours de la gestation n’affecte pas systématiquement<br />

l’état général de la chienne. Dans ce cas, elle est révélée fortuitement, lors de<br />

la césarienne destinée à résoudre la dystocie qui résulte de la torsion. Des hernies<br />

inguinales peuvent inclure une portion plus ou moins étendue de l’utérus et contenir<br />

un ou plusieurs fœtus. Cette anomalie de positionnement de l’utérus survient plutôt<br />

chez les chiennes âgées multipares, dont les anneaux inguinaux sont devenus<br />

larges et élastiques. Le diagnostic est échographique.<br />

Les affections utérines de la femelle non gestante<br />

En dehors de la gestation, les affections utérines concernent surtout les femelles<br />

vieillissantes ou âgées.<br />

Ainsi, la maladie la plus fréquemment rencontrée est le pyomètre, à col ouvert ou<br />

fermé. Le pyomètre est lié à un déséquilibre hormonal, et il est aggravé par l’exposition<br />

cumulée de l’utérus aux œstrogènes et à la progestérone au fi l des cycles<br />

œstraux. Le plus souvent, la maladie se développe pendant le di-œstrus et se traduit<br />

par des pertes vulvaires purulentes et/ou teintées de sang. A un stade avancé,<br />

notamment lors de pyomètre à col fermé, une insuffi sance rénale, une intoxination<br />

et/ou une septicémie peuvent en découler. L’animal présente alors, à des degrés<br />

variables, des signes cliniques pouvant conduire à un état de choc, voire à la<br />

mort (signes digestifs, abattement, vasoconstriction périphérique, troubles métaboliques,<br />

déshydratation, hypothermie, coma). Lors de pyomètre à col fermé, le remplissage<br />

utérin est parfois extrême, et une rupture de la paroi utérine est possible.<br />

La péritonite infectieuse aiguë qui en résulte est à traiter en urgence en raison de<br />

ses conséquences sur la vie de l’animal. Un pyomètre peut aussi se développer<br />

dans une hernie inguinale, dans les mêmes conditions que lorsqu’il s’agit d’une<br />

gestation. De plus, chez la chienne comme chez la chatte, il arrive parfois qu’un<br />

pyomètre se développe de pair avec une gestation (pyomètre partiel), l’une des<br />

deux cornes étant occupée par des fœtus et l’autre par du pus. Le diagnostic du<br />

pyomètre repose sur les signes cliniques et sur l’examen échographique de l’utérus,<br />

qui permet de visualiser et de quantifi er le remplissage utérin. Un frottis vaginal<br />

révèle la présence de polynucléaires en nombre anormalement élevé.<br />

L’hyperplasie glandulokystique est souvent associée au pyomètre. Seule, elle se<br />

traduit par des lésions locales de l’endomètre, sans signes cliniques visibles. Le<br />

diagnostic s’appuie sur la mise en évidence des lésions par échographie utérine.<br />

Les tumeurs utérines, peu fréquentes (1 à 19 % des tumeurs génitales), sont souvent<br />

bénignes (fi broléiomyomes en majorité). Elles affectent les chiennes âgées et<br />

occasionnent parfois des hémorragies utérines, révélées par des pertes vulvaires.<br />

Les kystes ovariens et les tumeurs de la granulosa ont un retentissement indirect<br />

sur l’utérus : la sécrétion majorée d’œstrogènes qui en résulte provoque un raccourcissement<br />

de l’intervalle interœstrus, voire des chaleurs permanentes, qui<br />

se manifestent par des pertes vulvaires séro-hémorragiques semblables à celles<br />

du pro œstrus. Un frottis vaginal révèle la présence de cellules kératinisées, qui


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

témoignent de la sécrétion œstrogénique. En parallèle, un examen échographique<br />

des ovaires permet d’identifi er les lésions et de mesurer leur extension dans la<br />

cavité abdominale (adhérences, présence d’ascite, etc.).<br />

Les coagulopathies héréditaires (ex : maladie de Willebrand), une intoxication<br />

aux anticoagulants, une ehrlichiose ou une coagulation intravasculaire disséminée<br />

(CIVD) sont des causes d’hémorragies utérines primaires, susceptibles de se manifester<br />

en dehors de la gestation. Elles peuvent aussi aggraver secondairement une<br />

déperdition sanguine, d’origine traumatique (mise bas), ou iatrogène (césarienne<br />

ou ovario-hystérectomie).<br />

Bibliographie<br />

1. Johnston SD, Root Kustritz MV, Olson PNS. Canine and Feline Theriogenology.<br />

Saunders, Philadelphia, 2001:592p.<br />

2. Davidson A. Problems during and after parturition. In : England GCW, Von Heimendahl<br />

A. BSAVA Manual of canine and feline reproduction and neonatalogy,<br />

2d ed. 2010, BSAVA, Gloucester, pp121-134.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Gestion d’une affection utérine - Quel(s) traitement(s) ?<br />

A. GOGNY<br />

Praticien Hospitalier, Reproduction des animaux de compagnie, Centre<br />

Hospitalier Universitaire Vétérinaire, ONIRIS, BP 40706, F-44307 NANTES<br />

Chez les carnivores, certaines maladies de l’utérus sont susceptibles de retentir sur<br />

la vie de l’animal. Or, l’utérus n’est pas un organe indispensable à la survie et,<br />

face à une affection utérine, il peut être tentant de se tourner d’emblée vers l’hystérectomie,<br />

qui présente l’avantage apparent de résoudre le problème défi nitivement.<br />

Cependant, la solution chirurgicale n’est pas toujours adaptée. En effet, chez<br />

l’animal reproducteur, le propriétaire compte au contraire sur le vétérinaire pour<br />

préserver l’intégrité de l’utérus et sa capacité fonctionnelle, de façon à conserver<br />

le potentiel reproducteur de la femelle. Par ailleurs, quel que soit son statut vis-à-vis<br />

de la reproduction, l’animal peut souffrir d’autres maladies susceptibles d’interférer<br />

avec l’anesthésie (cardiopathie, diabète,...) ou avec l’intervention chirurgicale<br />

elle-même (obésité, coagulopathie,...), ce qui augmente le risque péri-opératoire.<br />

D’autres solutions thérapeutiques existent. Le choix d’une option dépend de la<br />

nature de l’affection, du profi l clinique de l’animal et des projets de reproduction<br />

ultérieurs.<br />

Etape 1 : Evaluer le degré d’urgence et entreprendre une<br />

réanimation<br />

Dans certains cas de pyomètre, l’animal peut présenter une péritonite aiguë, après<br />

une ulcération de la paroi utérine, ou les signes cliniques associés aux troubles<br />

qui découlent d’une intoxination et/ou d’une septicémie (hypothermie, déshydratation,..).<br />

Une réanimation est alors à mettre en œuvre en premier lieu.<br />

De même, une métrite post-partum peut être à l’origine d’une septicémie. En prévention,<br />

une antibiothérapie à spectre large associée à une réanimation appropriée<br />

(fl uidothérapie, correction de l’hypoglycémie et des déséquilibres ioniques<br />

éventuels, etc.) est indispensable.<br />

Les affections non génitales qui retentissent secondairement sur l’utérus, telles que<br />

les intoxications par les anticoagulants, sont à traiter rapidement, en fonction de<br />

leur origine (vitamine K, transfusion sanguine,...).<br />

Etape 2 : Choisir le traitement approprié<br />

Le traitement du pyomètre a trois objectifs :<br />

1. supprimer la sécrétion hormonale qui sous-tend l’affection ;<br />

2. vidanger l’utérus ou, si cela est impossible, le retirer chirurgicalement ;<br />

3. limiter et traiter les conséquences immédiates du pyomètre (retentissement rénal,<br />

intoxination et septicémie), mais aussi les conséquences sur la reproduction ultérieure.<br />

Le traitement de référence du pyomètre est l’ovario-hystérectomie, qui supprime<br />

défi nitivement à la fois la source hormonale (l’ovaire) et la cible (l’utérus) de la<br />

maladie. Cependant, l’exérèse de l’utérus n’est pas adaptée aux animaux destinés<br />

à la reproduction, ni à ceux qui ne peuvent pas subir d’intervention chirurgicale<br />

parce qu’ils souffrent d’une maladie chronique susceptible d’interférer avec les<br />

mesures péri-opératoires. Dans ce cas, le traitement médical s’impose (cf. Etape 3<br />

: en cas de pyomètre).<br />

Lorsqu’une dystocie est la cause de la métrite post-partum, les mesures de réanimation<br />

et l’antibiothérapie peuvent suffi re. Si une rétention placentaire ou une<br />

macération fœtale sont suspectées, une vidange de l’utérus est impérative. Dans<br />

• 127 •<br />

les 24 heures qui suivent le part, des injections répétées d’ocytocine peuvent suffi<br />

re. En cas d’échec ou si le diagnostic est établi plus tardivement, il est nécessaire<br />

de retirer chirurgicalement le matériel contaminé. Une culture bactérienne et un<br />

antibiogramme, effectués sur le contenu de l’utérus, permettent d’adapter le traitement<br />

antibiotique.<br />

La guérison de la subinvolution des sites placentaires, due à l’invasion de l’endomètre<br />

par des cellules trophoblastiques, est le plus souvent spontanée. Cependant,<br />

si l’hémorragie utérine engendrée ne peut être contrôlée, ou si la subinvolution des<br />

sites placentaires est associée à une ulcération utérine, voire à une péritonite, une<br />

ovario-hystérectomie est recommandée [2].<br />

Il est possible de réduire chirurgicalement un prolapsus de l’utérus si l’organe n’est<br />

pas dévitalisé. Dans le cas contraire, l’exérèse de l’utérus est indispensable.<br />

Lors d’intoxication par les anticoagulants, une ovario-hystérectomie n’est préconisée<br />

que dans les cas où l’hémorragie ne peut être stoppée par les moyens médicaux.<br />

Certaines maladies ovariennes qui se traduisent par une sécrétion accrue d’œstrogènes<br />

(kystes ovariens, tumeurs de la granulosa) ont un retentissement indirect sur<br />

l’utérus. Chez les animaux reproducteurs qui ont développé des kystes folliculaires,<br />

un traitement à base d’hCG ou de GnRH peut être tenté, avec un risque important<br />

de déclencher un pyomètre. L’exérèse chirurgicale des kystes a été essayée avec<br />

succès mais sur un lot limité d’animaux. Dans les autres cas, l’exérèse des ovaires<br />

est indispensable en raison du retentissement potentiel de l’affection [2].<br />

Chez les animaux qui ne sont pas destinés à la reproduction, le traitement de<br />

l’hyperplasie glandulokystique peut ne pas paraître indispensable dans la mesure<br />

où les effets de cette affection se limitent à une infertilité. Cependant, les lésions<br />

utérines représentent un terrain favorable au développement d’un pyomètre. De<br />

plus, bien que son mécanisme implique la progestérone, l’hyperplasie glandulokystique<br />

ne semble pas répondre à l’aglépristone, un antagoniste compétitif de la<br />

progestérone. Aussi, une ovario-hystérectomie est à recommander à moyen terme,<br />

en prévention du pyomètre.<br />

Etape 3 : En cas de pyomètre<br />

Mettre en œuvre un traitement médical<br />

Les effets de la progestérone peuvent être antagonisés par l’aglépristone, associée<br />

à des utérokinétiques qui favorisent la vidange utérine. L’aglépristone est injectée<br />

par voie sous-cutanée (10 mg/kg chez la chienne et chez la furette, 10 à 15 mg/<br />

kg chez la chatte), à J0 (jour du diagnostic), J1, J8 et J15 [1, 3]. Des injections supplémentaires<br />

sont possibles à J21 et J28, en fonction du résultat obtenu, objectivé<br />

par le degré de remplissage résiduel de l’utérus. Si la femelle peut supporter les<br />

effets indésirables des prostaglandines F2alpha, l’addition de cloprosténol (1 microgramme/kg<br />

SC de J3 à J8) à l’aglépristone augmente l’effi cacité du traitement.<br />

La vidange utérine débute 24-36 heures après la 1re injection d’aglépristone. Elle<br />

se matérialise le plus souvent par des pertes vulvaires, mais celles-ci peuvent aussi<br />

passer inaperçues. Il est donc indispensable d’effectuer un contrôle échographique<br />

hebdomadaire de l’utérus à partir de J15. Le taux de succès du traitement varie de<br />

60 à 85 % selon que l’aglépristone est administrée seule ou associée au cloprosténol<br />

[1]. Après un traitement médical, le taux de récidive est de 20 %. Chez les<br />

femelles reproductrices, il est préférable de reprendre la reproduction lors du cycle<br />

qui suit le traitement. Les échecs de traitement concernent surtout les pyomètres à<br />

col fermé et sont dus à l’absence d’ouverture du col utérin. Chez la chienne, une<br />

solution consiste à introduire une sonde d’endoscopie dans le col de l’utérus : ceci<br />

peut avoir pour effet d’induire la relaxation cervicale de façon mécanique. Un traitement<br />

antibiotique est nécessaire : il n’a pas d’impact sur la maladie elle-même,<br />

mais permet de prévenir une éventuelle septicémie.<br />

Préparer l’ovario-hystérectomie<br />

Lors de pyomètre à col fermé, le remplissage utérin est parfois extrême, et une<br />

rupture de la paroi utérine est possible. Elle peut se produire pendant la phase de<br />

réanimation qui précède l’ovario-hystérectomie, ou découler de la manipulation<br />

des organes abdominaux pendant l’intervention. Par ailleurs, un choc a vacuo est<br />

également possible lors de l’exérèse de l’utérus. Même lorsqu’une ovario-hystérectomie<br />

est prévue, il est donc intéressant de provoquer une vidange de l’utérus, par<br />

un moyen médical (aglépristone) et/ou mécanique (sonde d’endoscopie).<br />

Face à une affection utérine, l’approche thérapeutique passe par un raisonnement<br />

qui prend en compte la menace que l’affection fait peser sur la vie et sur le devenir<br />

reproducteur de la femelle.<br />

Bibliographie<br />

1. Fiéni F. Clinical evaluation of the use of aglepristone, with or without cloprostenol,<br />

to treat cystic endometrial hyperplasia-pyometra complex in bitches. Theriogenology<br />

2006 ; 66 : 1550-56.<br />

2. Johnston SD, Root Kustritz MV, Olson PNS. Canine and Feline Theriogenology.<br />

Saunders, Philadelphia, 2001:592p.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

3. Nak D, Nak Y, Tuna B. Follow-up examinations after medical treatment of pyometra<br />

in cats with the progesterone antagonist aglepristone. J Fel Med Surg 2009 ;<br />

11 : 499-502.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Gestion des diarrhées de sevrage chez le chiot<br />

A. GRELLET<br />

DV, Royal Canin support scientifi que - Responsable du secteur médecine de<br />

l’élevage<br />

Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort - 7 av. du Général-de-Gaulle – Bât.<br />

Ferrando - 94704 MAISONS-ALFORT Cedex<br />

Les diarrhées de sevrage constituent un réel problème chez le chiot. L’apparition de<br />

troubles digestifs nécessite une intervention du vétérinaire de l’élevage et la mise<br />

en place de traitements, entraînant alors un coût supplémentaire avant la vente du<br />

chiot. Certains chiots ne développeront une diarrhée que dans les jours suivant la<br />

vente donnant alors une mauvaise image de l’élevage. Différents facteurs, infectieux,<br />

zootechniques, alimentaires sont fréquemment cités comme ayant un impact<br />

sur les diarrhées de sevrage. L’objectif de cette présentation est de faire le point sur<br />

les facteurs de risque et d’exposer les moyens de lutte.<br />

1 re étape : Objectiver les diarrhées du chiot<br />

Les jeunes chiots présentent naturellement des selles plus molles. Aussi le terme «<br />

trouble digestif » nécessite d’être défi ni chez le chiot. Une échelle fécale en 13<br />

points (1 = selles complètement liquides, 13 selles très dures) a été développée<br />

et utilisée pour déterminer un score fécal anormal. Les chiots de grandes races<br />

(chiens de plus de 25 kg à l’âge adulte) présentent des selles physiologiquement<br />

plus molles. Le score fécal considéré comme pathologique varie en fonction de la<br />

taille de l’animal à l’âge adulte. Ainsi des scores inférieurs à 7 et 5 sont considérés<br />

comme anormaux chez respectivement les chiots de petites et grandes races.<br />

2 e étape : Etablir le diagnostic précis<br />

Quel que soit le type de diarrhée (aiguë ou chronique) il est recommandé d’établir<br />

un diagnostic précis et complet pour plusieurs raisons :<br />

• L’origine de la diarrhée peut être multifactorielle. En effet bien que les causes<br />

infectieuses soient un problème fréquent lors de diarrhée chez le chiot, leurs effets<br />

peuvent être accentués par certains paramètres fréquemment rencontrés en élevage<br />

: stress, surpopulation, surconsommation, changement alimentaire brutal,<br />

traitements antibiotiques. De plus, ces mêmes facteurs de complications peuvent<br />

être une cause primaire de diarrhée. Enfi n la plupart des agents pathogènes responsables<br />

de diarrhée chez le chiot peuvent être isolés chez des chiots cliniquement<br />

sains.<br />

• Lors de diarrhée aiguë sur un chiot issu d’un élevage, les risques infectieux sont<br />

importants et doivent donc être recherchés de manière à limiter les risques de<br />

contamination aux autres individus.<br />

• Les agents responsables de diarrhée chronique répondent mal à un simple traitement<br />

symptomatique et doivent donc être clairement identifi és de manière à mettre<br />

en place un traitement ciblé.<br />

Face à l’importance des diarrhées d’origine parasitaire chez le chiot la coproscopie<br />

parasitaire sera un des premiers examens à effectuer. L’examen devra être réalisé<br />

à partir de selles fraîches et pas trop liquides (en particulier pour la recherche<br />

des protozoaires). En raison de l’élimination intermittente de l’agent causal, il est<br />

recommandé de répéter les examens à 10 jours d’intervalle, un examen négatif<br />

ayant peu de valeur. Si le chaton provient d’une collectivité avec plusieurs individus<br />

présentant les mêmes signes cliniques, une coproscopie collective (ensemble<br />

des chatons atteints ou de la portée) pourra être réalisée. Cette approche permet<br />

de limiter les faux négatifs liés à la période prépatente et à l’excrétion parasitaire<br />

intermittente. Les techniques de fl ottation sont excellentes pour mettre en évidence<br />

des œufs de nématodes, des oocystes de coccidies et des kystes de giardia. Cette<br />

coproscopie pourra être complétée par la recherche du parvovirus de type 2 et<br />

du coronavirus, deux virus fréquemment rencontrés chez le chiot. La culture fécale<br />

présente peut d’intérêt pour l’évaluation d’une diarrhée chez le chiot. En effet les<br />

bactéries entéropathogènes décrites comme agents de diarrhée sont fréquemment<br />

isolées chez des individus cliniquement sains. Si une bactérie pathogène est suspectée,<br />

une culture sera réalisée pour certains agents bien spécifi ques tel que Salmonella<br />

sp, Campylobacter jejuni, Clostridium perfringens, et Clostridium diffi cile.<br />

3 e étape : Proposer un traitement<br />

La première décision thérapeutique à prendre concerne l’hospitalisation ou non<br />

du patient. Les jeunes chatons présentant une diarrhée aqueuse profuse peuvent<br />

• 128 •<br />

rapidement se déshydrater, nécessitant alors une hospitalisation et une thérapie<br />

liquidienne précoce. La voie intraveineuse sera préférée lors de déshydratation<br />

marquée, la voie sous cutanée étant peu effi cace face à une telle situation (l’absorption<br />

liquidienne limitée du fait de la vasoconstriction périphérique). Des absorbants<br />

intestinaux sont fréquemment administrés lors de diarrhée aiguë de manière<br />

à fi xer les bactéries et les toxines, limiter les phénomènes de sécrétion et fi xer l’eau<br />

(limitant ainsi la diarrhée). Les absorbants commercialisés en France incluent le<br />

kaolin, la pectine et la montmorillonite. La montmorillonite est rapportée comme 20<br />

fois plus effi cace que le kaolin pour l’absorption des éléments pathogènes. Un traitement<br />

antiparasitaire sera mis en place en fonction des résultats de la coproscopie<br />

4 e étape : Mettre en place des moyens de prévention<br />

Lors de diarrhée chez un chiot, différentes mesures et recommandations devront<br />

être apportées au propriétaire de manière à limiter les récidives et une possible<br />

contamination aux autres individus :<br />

• Utilisation d’aliments de qualité<br />

• Rationnement des animaux<br />

• Renouvellement quotidien des litières de manière à limiter la circulation parasitaire<br />

• Quarantaine de deux semaines pour les nouveaux animaux<br />

• Isolement des individus dès l’apparition de signes cliniques<br />

• Sectorisation des individus (création d’une maternité)<br />

• Utilisation de produits désinfectants adaptés aux agents identifi és<br />

• Traitements antiparasitaires réguliers de l’ensemble des individus de l’élevage<br />

Conclusion<br />

Une approche globale lors de diarrhée chez un jeune individu est nécessaire de<br />

manière à limiter les risques de récidive. L’ensemble des causes fréquemment responsables<br />

de diarrhée doivent être recherchées de manière à mettre en place une<br />

thérapeutique ciblée et complète.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Employé par la société Royal Canin (support scientifi que)<br />

Détresse respiratoire - Néonatalogie<br />

F. LEMOINE<br />

DV - VET ERECA 44650 LEGÉ - CHV Atlantia 44200 NANTES<br />

Les affections respiratoires sont motif fréquent de consultation en pathologie néonatale.<br />

L’immaturité physiologique du poumon et la large surface d’échange avec le<br />

milieu extérieur que représente l’appareil respiratoire sont deux facteurs permettant<br />

de comprendre l’importance des maladies respiratoires du nouveau-né dont les 2<br />

expressions cliniques majeures sont détresse et dyspnée.<br />

Le développement de l’appareil respiratoire se poursuivant après la naissance,<br />

il est important de connaître les constantes du nouveau-né et les éléments clé de<br />

l’examen clinique de ces patients. L’examen clinique du chiot doit se faire dans un<br />

endroit calme, sur une surface confortable pour le petit (a minima une alèze ou<br />

une serviette), parfois en l’absence du propriétaire. L’observation est primordiale.<br />

Toute stimulation de l’ombilic et/ou la zone urogénitale est à éviter car pouvant<br />

entraîner une augmentation de la fréquence respiratoire (FR). A la naissance, la<br />

FR est d’environ 15 mouvements par minute. A 1 jour elle est comprise entre 20<br />

à 30 mouvements par minute ; les 2 premières semaines entre 25 et 35 ; les 3e et 4e entre 15 et 25 ; à 1 mois identique à celle de l’adulte. Chaque mouvement<br />

respiratoire est décortiqué : profondeur, halètement, suffocation, dyspnée inspiratoire<br />

ou expiratoire, respiratoire bouche ouverte… afi n de reconnaître une détresse<br />

d’origine obstructive, restrictive ou une tachypnée. Les muqueuses sont examinées<br />

(sécheresse et couleur) ainsi que la sphère ORL (conformation, éléments anormaux,<br />

L’auscultation reste délicate, même avec un stéthoscope pédiatrique mais permet<br />

de rechercher des zones de matité.<br />

Davantage encore que dans toute consultation, le recueil des commémoratifs et<br />

des antécédents médicaux du malade est primordial. La connaissance du déroulement<br />

de la mise bas et de l’examen clinique dès les premières minutes de vie est<br />

fondamentale.<br />

Les examens complémentaires (imagerie, lavage trachéo-bronchique, PCR…) sont<br />

identiques à ceux réalisés chez le jeune ou l’adulte et leur choix est orienté par<br />

les hypothèses diagnostiques. La petite taille de l’animal et la richesse en eau des<br />

tissus rendent les examens radiographiques diffi ciles (diviser les KV par 2).<br />

Il convient de différencier 2 grands types de détresse respiratoire en néonatalogie<br />

: celles en rapport direct avec le part et celles qui ont une autre cause.<br />

Tout d’abord la connaissance de l’âge gestationnel du chiot au moment de la mise<br />

bas est primordial. Avant 62 jours post pic LH chez le mâle (63 chez la femelle)


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

le chiot n’est pas capable de sécréter son surfactant. Si ce n’est pas le cas le<br />

pronostic est sombre.<br />

Dans les 48 à 72 premières heures de vie, les complications cardio-respiratoires<br />

du part (naturel ou non) sont les causes les plus fréquentes de détresse respiratoire<br />

du nouveau-né. La connaissance du score de vitalité (score d’Apgar) est fondamentale,<br />

de même que le protocole anesthésique lors de césarienne. Lors de mise<br />

bas à l’élevage ces éléments sont parfois méconnus. L’accumulation de liquide<br />

amniotique, une hypoxie prolongée sont les causes les plus fréquentes de détresse.<br />

Chez le chiot plus âgé, les causes sont soit d’origine congénitale soit acquise. Les<br />

principales affections congénitales sont le Syndrome Brachycéphale (sténose des<br />

narines, collapsus pharyngé), l’hypoplasie trachéale, les fentes palatines (et leurs<br />

complications), les hernies diaphragmatiques, l’hypoplasie et la paralysie laryngée,<br />

le pectus excavatum, les dyskinésies ciliaires.<br />

Les syndromes de défaillance respiratoire aiguë (lors de sepsis), les fausses déglutitions,<br />

les infections virales (herpès), bactériennes (staphylocoques, streptocoques,<br />

E. coli,…), fongiques ou parasitaires de l’arbre respiratoire, les traumas (écrasement,<br />

cannibalisme,…)<br />

Le traitement vise tout d’abord à assurer un apport suffi sant d’oxygène aux tissus<br />

en dégageant les voies respiratoires et en enrichissant en O2 l’air respiré (masque,<br />

sonde nasale, intubation). Un massage thoracique (1 -2 par seconde) peut être<br />

réalisé.<br />

Lors de césarienne, le chiot naît plus ou moins endormi. Les molécules utilisées pour<br />

sa réanimation seront fonction du protocole anesthésique utilisé (Naloxone versus<br />

opiacés, Flumazemil versus benzodiazépines,…) Les stimulants cardiorespiratoires<br />

ne seront administrés que lorsque les secrétions trachéo-bronchiques sont totalement<br />

retirées et le chiot apnéique.<br />

A ces mesures s’ajoute un traitement spécifi que (chirurgical ou médical) - s’il existe.<br />

La petite taille est parfois un obstacle au diagnostic et au traitement lors de détresse<br />

respiratoire, mais une prise en charge méthodique permet cependant de sauver<br />

de nombreux chiots.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

La mise bas diffi cile. Médical ou chirurgical : comment<br />

choisir ?<br />

P. MIMOUNI1 , X. LEVY2 1. DV<br />

2. DV, Dip. ECAR (CRECS)<br />

Centre de Reproduction des Carnivores du Sud-Ouest, 58 boulevard des<br />

Poumadères – F-32600 L’ISLE-JOURDAIN<br />

Lors de mise bas dystocique, le praticien se fi xe deux objectifs : la survie de la<br />

mère et l’obtention de chiots vivants et viables. Il doit faire face à un choix crucial<br />

: traitement médical (réanimation liquidienne, thérapeutique utéro tonique,<br />

manœuvres obstétricales) ou bien décision opératoire (épisiotomie, césarienne).<br />

Ce choix sera guidé par plusieurs paramètres : durée de gestation, déroulement de<br />

la mise bas, antécédents obstétricaux de la parturiente<br />

Connaître la date exacte de l’ovulation pour évaluer la<br />

durée réelle de gestation<br />

La gestation de la chienne dure 63 jours post-ovulation (60 jours post-fécondation)<br />

et les variations observées sont liées à la différence entre date de saillie et date de<br />

fécondation. Sur 20 jours de chaleurs, la chienne n’est fécondable que pendant<br />

2 jours, mais les spermatozoïdes conservent leur vitalité dans le tractus génital<br />

femelle en moyenne 5 jours, voire 8 jours sur les chiens jeunes adultes. La durée<br />

de la gestation peut donc varier de 58 à 68 jours. Cette durée peut être décalée<br />

de 5 à 8 jours par rapport à la saillie. Il est essentiel de savoir la date exacte<br />

de l’ovulation. Un terme dépassé peut entraîner la mort fœtale avec macération<br />

consécutive, ou la momifi cation fœtale. Toutes deux sont mises en évidence par<br />

échographie (battements cardiaques) ou radiographie (images aériques après 6<br />

heures, dislocations osseuses après 48 heures).<br />

Comment reconnaître une mise basse dystocique<br />

Les dystocies fœtales et/ou maternelles seront diagnostiquées par examen clinique,<br />

radiographique, échographique. Le toucher vaginal permet de mettre en<br />

évidence :<br />

- une dilatation incomplète ;<br />

- une malformation congénitale du vagin : atrésie, bride ;<br />

- une lésion des tissus mous : tumeur, polype, etc.<br />

• 129 •<br />

Les moyens de dater la gestation<br />

ECHOGRAPHIE RADIOGRAPHIE<br />

J18 Ampoules fœtales<br />

J22 Fœtus visibles<br />

J28 Battements cardiaques<br />

J30-35 différenciation tête<br />

et tronc<br />

J43 Vertébrés J45 Minéralisation du squelette =<br />

J47 Crânes et Côtes<br />

crâne, rachis, côtes<br />

J50 Epaule Humérus<br />

J56-J58 Visualisation des<br />

anses intestinales<br />

J54 Radius Tibia<br />

J56 Bassin<br />

J58 Dents<br />

De plus, le toucher vaginal doit déclencher des contractions réfl exes de l’utérus<br />

sur une parturiente au stade expulsif et permet de diagnostiquer une éventuelle<br />

inertie utérine.<br />

L’échographie détecte précocement une souffrance ou une mort fœtale par observation<br />

des battements cardiaques. La fréquence cardiaque fœtale normale en fi n<br />

de gestation est de 170 à 230 bpm. Une fréquence de 150-160 bpm indique<br />

un stress. Un fœtus avec une fréquence cardiaque de moins de 130 bpm a peu<br />

de chance de survivre et doit être sorti sous 2-3 heures. La radiographie permet<br />

d’expliquer la dystocie. Deux clichés, de face et de profi l, sont indispensables. Ils<br />

mettent en évidence : le nombre de fœtus restant dans l’utérus, la disproportion<br />

fœto-maternelle absolue ou relative, une anomalie de position fœtale, des malformations<br />

congénitales, telles que l’hydrocéphalie, la mort fœtale, une lésion du<br />

bassin : cal osseux sur fracture ancienne limitant le diamètre de la fi lière pelvienne.<br />

Les indications de la césarienne sont les suivantes :<br />

- Chiennes à antécédents de césarienne.<br />

- Inertie utérine primaire (après échec du traitement médical) ou d’emblée si la<br />

valeur des chiots est élevée (races naines ou toy), les chiots nombreux ou s’il existe<br />

un risque médical pour la mère (à l’appréciation du praticien). La césarienne revêt<br />

souvent un caractère d’urgence si l’on désire le maximum de chiots vivants.<br />

- Disproportion fœto-maternelle absolue ou relative.<br />

- Présentation simultanée de deux fœtus avec obstruction à la bifurcation des<br />

cornes.<br />

- Chiot engagé et manœuvre obstétricale impossible ou dangereuse.<br />

- Inertie utérine secondaire.<br />

- Existence de signes objectifs de désengrènement placentaire remontant à plus<br />

de 3 heures.<br />

- Single puppy syndrom<br />

Traitement médical ou traitement chirurgical de la dystocie ?<br />

En matière d’atonie utérine, l’hystérotomie ne doit être envisagée qu’après échec<br />

d’une thérapeutique médicale visant à provoquer ou renforcer les contractions du<br />

myomètre. Il est important d’éviter le recours systématique à l’ocytocine et, en première<br />

approche, d’utiliser le gluconate de Calcium. Si la thérapeutique médicale<br />

échoue, l’hystérotomie s’impose mais il convient d’attendre l’élimination des effets<br />

de l’ocytocine (30 minutes environ) avant d’intervenir.<br />

Quand : importance du moment d’intervention<br />

Sur la chienne<br />

L’intervention ne doit être entreprise qu’au moment opportun, c’est-à-dire à la suite<br />

de l’observation des prodromes du part.<br />

La césarienne pratiquée à un moment inopportun risque de provoquer, chez la<br />

chienne de graves hémorragies placentaires, un retard sensible de l’involution<br />

utérine et une entrave à l’établissement de la sécrétion lactée.<br />

Sur la survie des chiots<br />

Contrairement à d’autres espèces où il est possible de déclencher l‘accouchement<br />

ou de pratiquer sans risque avant terme une hystérotomie, il en va tout autrement<br />

chez la chienne. Toute intervention pratiquée avant le déclenchement naturel prive<br />

les chiots du dépôt de phosphatidylcholine sur la paroi alvéolaire et prédispose la<br />

portée à une anoxie mortelle. Ainsi l’hystérotomie ne sera pas entreprise avant que<br />

la mise bas soit déclenchée. Deux éléments concomitants permettent au praticien<br />

d’intervenir à bon escient : l’hypothermie prépartum et le dosage de la progestéronémie.<br />

Planifi er une césarienne<br />

La césarienne planifi ée consiste à déterminer le jour et l’heure de l’intervention dès<br />

la saillie ou le diagnostic de gestation. Ce protocole n’est réalisable que si une<br />

détermination précise de l’ovulation a été réalisée. Il faut éviter une césarienne<br />

trop prématurée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Protocole de planifi cation<br />

• Détermination précise du jour de l’ovulation<br />

• Injection d’aglépristone (Alizine®) : 10 mg/kg SC 60-61 jours post-ovulation<br />

• Césarienne 20 heures après l’injection : 61-62 jours post-ovulation.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

La réanimation des nouveau-nés : rester méthodique même<br />

dans l’urgence<br />

P. MIMOUNI1 , X. LEVY2 1. DV<br />

2. DV, Dip. ECAR (CRECS)<br />

Centre de Reproduction des Carnivores du Sud-Ouest, 58 boulevard des<br />

Poumadères – F-32600 L’ISLE-JOURDAIN<br />

Le travail de réanimation du nouveau-né est diffi cile et délicat à mettre en œuvre<br />

du fait de son immaturité physiologique. L’utilisation d’une méthodologie simple<br />

pour l’examen clinique favorise la mise en place de la réanimation. Matériel nécessaire<br />

: Stéthoscope, thermomètre, couveuse pédiatrique, mouche-bébé, Ballon type<br />

« AMBUBAG », balance, glucomètre.<br />

Rétablir la perméabilité des voies respiratoires supérieures<br />

La fréquence respiratoire du nouveau-né varie de 15-32 mpm (1 semaine). La<br />

fréquence cardiaque est de 150-220 bpm. La détresse respiratoire est fréquente<br />

surtout lors de part dystocique ou lors de césarienne. Les symptômes de l’anoxie<br />

néonatale sont : polypnée (> 40 mpm), bradycardie (80 à 100 bpm), cyanose des<br />

muqueuses, vocalises expiratoires aiguës.<br />

Dégager le nouveau-né de l’ensemble des enveloppes fœtales (si la mère ne l’a<br />

pas fait ou lors de césarienne) et évaluer sa vitalité (présence ou absence de<br />

mouvements inspiratoires et de battements cardiaques. Désencombrer les voies<br />

respiratoires supérieures (nez et oropharynx) des sérosités à l’aide d’une poire<br />

d’aspiration ou d’un mouche bébé.<br />

Stimuler la respiration en frictionnant le nouveau-né avec un linge tiède et en administrant<br />

de l’oxygène (masque facial ou couveuse).<br />

En cas d’apnée > 1 minute, mettre en place une ventilation à pression positive avec<br />

un masque de type Ambubag®.<br />

Prévenir l’hypothermie<br />

La température corporelle est de 35,5 +/- 0,8 °C chez un animal né à terme<br />

pendant la première semaine de vie et atteint la température de l’adulte vers l’âge<br />

de 4 semaines.<br />

Le nouveau-né doit être séché et réchauffé avec des serviettes préchauffées, avec<br />

des bouillottes ou dans un environnement préchauffé (couveuse dont la température<br />

est située entre 29 et 32 °C et hygrométrie entre 55 et 65 %). En cas d’hypothermie<br />

sévère, le réchauffement doit être progressif (1 à 4 heures).<br />

Evaluer l’état d’hydratation<br />

La perte de poids, la sécheresse des muqueuses la densité urinaire (la DU est<br />

d’environ 1,006, on considère le chiot déshydraté si la DU est supérieure à 1,017)<br />

permettent d’objectiver la déshydratation du nouveau-né. La persistance du pli de<br />

peau n’est pas un critère fi able (dans les premiers jours) du fait du manque d’élasticité<br />

des tissus cutanés. Contrôler la courbe de poids : le poids doit doubler en 10<br />

jours (5 à 10 % de son poids par jour)<br />

La voie orale (sondage) ou sous cutanée est à réserver des déshydratations légères.<br />

Voie intraveineuse : des cathéters de 23 ou 25 Gauge peuvent être placés dans la<br />

veine céphalique ou jugulaire de la plupart des chiots/chatons.<br />

Voie intra-osseuse : les endroits les plus utilisés sont la face médiale du tibia proximal,<br />

un à deux cm distalement à la tubérosité tibiale, la tubérosité tibiale elle-même<br />

ou la fosse trochantérique du fémur<br />

Une aiguille à injection de 18 à 25 G ou une aiguille à ponction de liquide céphalo-rachidien<br />

taille G22-40/0,7 est choisie (un microfuseur épicrânien plus facile à<br />

fi xer, peut être utilisé).<br />

Lors de l’introduction dans le fémur, l’aiguille est introduite par la fosse trochantérienne<br />

et doit suivre la face médiale du grand trochanter afi n d’éviter toute atteinte<br />

du nerf sciatique.<br />

On utilisera un mélange 1/2 NaCl 0,9 % + ½ glucose 5 %) avec un débit 20-<br />

45 mL/kg/h pendant 15-20 minutes lors de choc hypovolémique sévère puis un<br />

débit d’entretien de 60 à 180 mL/kg/j.<br />

Corriger une hypoglycémie<br />

Une glycémie inférieure à 30 mg/dL chez un chiot nouveau-né et inférieure à<br />

40 mg/dL chez un chiot âgé de plus de deux semaines doit être considérée comme<br />

• 130 •<br />

pathologique (surtout si elle est associée à des signes cliniques, comme la léthargie,<br />

les cris voire parfois les convulsions).<br />

Lorsque l’hypoglycémie est sévère, le traitement consiste en une injection intraveineuse<br />

ou intra-osseuse lente de solution de glucose à 5 ou 10 % à la dose de 0,5<br />

à 1 gramme par kilogramme.<br />

Lors d’hypoglycémie modérée on pratiquera au sondage gastrique du chiot (gavage<br />

avec sérum glucosé à 15 %) avec Sonde d’alimentation pédiatrique (de 6 CH<br />

à 10 CH en fonction de la taille du nouveau-né).<br />

Placer la sonde à l’extérieur du chiot/chaton pour mesurer la longueur à introduire<br />

jusqu’à la dernière côte.<br />

Maintenir le nouveau-né et avancer la sonde délicatement dans la bouche jusqu’à<br />

ce qu’il la déglutisse.<br />

Injecter lentement dans l’estomac, ne jamais injecter plus de 5 % du poids du corps<br />

(maximum 25 mL pour un chiot de 500 grammes par exemple) ; renouveler cette<br />

opération toutes les deux heures.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Gestion du choc septique<br />

F. ROUX<br />

DV, Diplomate ACVECC, PhD, MC Urgences-Réa ENVA<br />

Service d’Urgence, 7 avenue du Général de Gaulle – F-94704 MAISONS-<br />

ALFORT Cedex 4<br />

Le sepsis est défi nit par l’association du SIRS (syndrome de réponse infl ammatoire<br />

systémique) et d’une infection documentée, le plus souvent bactérienne, à Gram<br />

positif ou négatif. En effet, le LPS des bactéries Gram négatives est très pro-infl ammatoire.<br />

Le sepsis sévère se défi nit par le sepsis associé au MODS ou à une hypotension<br />

et/ou hypoperfusion.<br />

Le choc septique se défi nit par un sepsis accompagné d’une hypotension ne répondant<br />

par à une thérapeutique liquidienne adéquate et nécessitant l’emploi de<br />

vasopresseurs.<br />

La mort liée au sepsis arrive suite aux anomalies progressives des fonctions organiques,<br />

un processus connu sous le nom de syndrome de défaillance multiviscérale<br />

(MODS).<br />

Il n’existe pas encore de consensus quant à la prise en charge du sepsis en Médecine<br />

vétérinaire. Les recommandations se basent essentiellement sur les recommandations<br />

issues de méta-analyses humaines qui paraissent tous les deux à trois ans.<br />

Monitorage du patient septique<br />

L’intensité du monitorage est fonction de la gravité de l’état clinique du patient et<br />

des moyens fi nanciers du propriétaire.<br />

• Examen clinique<br />

• Mesure de la pression artérielle (idéalement en continu via un cathéter artériel,<br />

sinon toutes les heures).<br />

• Poids corporel (au moins 1 fois par jour)<br />

• ECG en continu<br />

• Température (idéalement en continu sinon toutes les 2 heures)<br />

• Pression veineuse centrale (idéalement en continu sinon toutes les heures)<br />

• Débit urinaire en recueil sur système clos (mesure du volume toutes les 2 à<br />

4 heures).<br />

• Gaz du sang artériel (1 fois par jour ou plus souvent si on observe une hypoxie)<br />

ou à défaut oxymétrie de pouls.<br />

• Mesure de la glycémie, la lactatémie, des électrolytes, de l’hématocrite et des<br />

protéines totales (toutes les 4 à 8 heures).<br />

• Hémogramme, biochimie complète (toutes les 24 à 48 heures)<br />

• Coagulation : mesure des temps de Quick et de céphaline activée, comptage des<br />

plaquettes sur frottis sanguin (toutes les 24 à 48 heures)<br />

• Radiographies du thorax (1 fois initialement et dès que l’on suspecte une atteinte<br />

respiratoire profonde)<br />

Traitement<br />

Le traitement du SIRS passe avant tout par celui de la cause. De même, en cas de<br />

sepsis, il convient d’identifi er le foyer septique. Si le traitement passe par un temps<br />

chirurgical, il faut stabiliser au minimum le patient avant un envoi rapide au bloc<br />

opératoire. Il est illusoire, par exemple, d’espérer guérir par antibiotiques une<br />

perforation digestive.<br />

Antibiothérapie<br />

Si un processus infectieux est suspecté, il convient de mettre en place une antibiothérapie<br />

à large spectre contre les bactéries Gram +, Gram – et anaérobies (par


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

exemple : amoxicilline, quinolone, métronidazole) jusqu’à obtention des résultats<br />

de l’antibiogramme. Si l’infection primaire n’est pas identifi ée mais que le patient<br />

est à risque de MODS, il convient d’utiliser une antibiothérapie à large spectre<br />

pour prévenir les risques de translocation bactérienne au niveau digestif. En effet,<br />

ce risque est accru en raison de l’hypoperfusion digestive.<br />

Fluidothérapie<br />

La mise en place d’une fl uidothérapie est essentielle pour lutter contre l’hypoperfusion<br />

tissulaire. Il convient tout d’abord de restaurer la volémie puis d’assurer les<br />

besoins d’entretien et de compenser les éventuelles pertes. Il faut se souvenir que<br />

le choc septique est un choc vasoplégique par pertes des résistances vasculaires<br />

systémiques. La pression artérielle se trouve alors diminuée. Pour compenser la<br />

baisse des résistances, le volume d’éjection systolique augmente afi n de rétablir<br />

la pression artérielle. On note que l’animal compense déjà de lui-même en augmentant<br />

sa fréquence cardiaque. L’administration de fl uides doit permettre de faire<br />

diminuer la fréquence.<br />

Le plus fréquemment, étant incapable de déterminer avec précisions les besoins<br />

initiaux en fl uides, il convient de commencer avec un bolus de 20 mL/kg de solutés<br />

cristalloïdes isotoniques (type NaCl 0,9 % ou Ringer Lactate) ou un bolus de 4 à<br />

5 mL/kg de colloïdes (type hydroxyéthylamidons).<br />

Oxygénothérapie<br />

L’oxygénothérapie est indiquée dès lors que le patient présente des signes d’hypoxémie<br />

défi nie comme une pression artérielle partielle en oxygène (PaO2) inférieure<br />

à 80 mmHg ou, à défaut de posséder une mesure des gaz du sang artériels,<br />

une saturation artérielle en oxygène de l’hémoglobine (SaO2) inférieure à 95 %.<br />

Dans un contexte de SIRS, il convient d’être particulièrement vigilant à l’apparition<br />

d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), qui est la conséquence<br />

d’une hyperperméabilité capillaire au niveau pulmonaire en raison de l’infl ammation<br />

exubérante.<br />

Le patient hospitalisé en soins intensifs est également particulièrement sensible à<br />

l’apparition de pneumonie.<br />

Si le patient reste hypoxémique pendant plusieurs heures en dépit d’une oxygénothérapie<br />

externe, il faudra considérer la mise sous ventilation mécanique en<br />

utilisant la plus petite fraction inspirée en oxygène (FiO2) permettant de maintenir<br />

une pression artérielle partielle en oxygène (PaO2) supérieure à 80 mmHg.<br />

Molécules vasoactives<br />

Lorsque, en dépit d’une fl uidothérapie agressive, la pression artérielle ne remonte<br />

pas, il convient d’employer les vasopresseurs qui vont augmenter les résistances<br />

vasculaires systémiques.<br />

Les médicaments dits « vasopresseurs » sont des substances capables de provoquer<br />

une vasoconstriction. Parmi les substances vasoactives, certaines agissent sur les<br />

récepteurs du système orthosympathique (α et β), c’est le cas des « amines vasoactives<br />

» que sont la dopamine, la dobutamine, la noradrénaline, ou l’adrénaline.<br />

En ce qui concerne, l’effet vasoconstricteur, seul l’affi nité de la molécule sur les<br />

récepteurs α1 est recherchée. Le chef de fi le des molécules orthosympathique est<br />

l’adrénaline qui a des effets α1, α2, β1 et β2. La dopamine et la noradrénaline<br />

sont des précurseurs de l’adrénaline et conservent à ce titre des propriétés α et β,<br />

à des degrés divers en fonction des molécules.<br />

En règle générale, pour un effet vasopresseur « pur », c’est donc l’effet α qui est<br />

recherché, mais aucune des drogues utilisées n’est purement α.<br />

Les trois seules molécules actuellement utilisées dans le choc septique sont :<br />

- la dopamine à la dose maximale de 10 μg/kg/min<br />

- la noradrénaline à la dose de 0,1 à 10 μg/kg/min<br />

- la vasopressine à la dose de 0,5 à 5 μg/kg/min.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

La césarienne : l’anesthésie, une étape cruciale<br />

Time is trauma<br />

E. TRONCY<br />

DV, MSc, PhD., DUn Université de Montréal - CP 5000 - Saint-Hyacinthe QC<br />

- J2S 7C6 CANADA<br />

Considérations générales<br />

La sélection d’un protocole anesthésique le plus sur et effi cace qui soit pour la<br />

réalisation d’une hystérotomie est souvent un dilemme pour le praticien vétérinaire.<br />

Les chiennes qui sont présentées pour cet acte sont généralement dans un état de<br />

délabrement plus ou moins avancé et surtout, leur condition, au même titre que<br />

celle des fœtus, décline. Dès lors, en considérant les modifi cations physiologiques<br />

• 131 •<br />

de la chienne associées à la gestation et à la mise bas, le choix d’un protocole<br />

anesthésique adapté est vital.<br />

Le premier point à retenir est que quel que soit votre choix, tous les agents utilisés<br />

pour induire une contention chimique et/ou une anesthésie générale de la mère<br />

ont également des conséquences sur le(s) fœtus à des degrés plus ou moins variés.<br />

Ensuite, il ne faut pas oublier que les effets dépresseurs des anesthésiques seront<br />

toujours plus longs et prononcés chez le fœtus et le nouveau-né que chez la mère.<br />

Enfi n, si les moyens d’obtenir une anesthésie satisfaisante sont multiples et variés,<br />

il n’en demeure pas moins que les objectifs de tous les protocoles sont toujours les<br />

mêmes. Le concept d’anesthésie à toxicité dispersée (balanced anesthesia) trouve<br />

tout son entendement sur ce type de procédure et lui seul est à même de permettre :<br />

(1) une analgésie optimale pour la chirurgie de la mère ;<br />

(2) une contention maternelle permettant des conditions chirurgicales adéquates ;<br />

(3) une dépression fœtale et maternelle post-opératoire minimale ;<br />

(4) des modifi cations physiologiques mineures ;<br />

Changements physiologiques induits par la gestation<br />

Les contrôles hormonaux de la gestation induisent beaucoup d’adaptations physiologiques<br />

dont les conséquences potentiellement les plus importantes à retenir sont :<br />

- Cardiovasculaires : augmentation du débit (fréquence) cardiaque, du compartiment<br />

vasculaire (veineux) sans modifi cation de la pression systémique, avec augmentation<br />

du volume sanguin mais pas des composants du sang. Ceci aboutit<br />

donc à une possible hypoprotéinémie relative et à une baisse de l’hématocrite. En<br />

conséquence, le transport d’oxygène (O2) est diminué, les réserves cardiaques sont<br />

diminuées alors que la consommation d’O2 est augmentée.<br />

- Si le positionnement amène l’utérus gravide à comprimer la veine cave et l’aorte,<br />

alors les conséquences sur le retour veineux et le débit cardiaque sont majeures.<br />

- Respiratoires : la hausse de progestérone sérique augmente la sensibilité des<br />

centres respiratoires au CO2, ce qui aboutit à une hyperventilation et en conséquence<br />

à une baisse des réserves respiratoires. Associée à la hausse de consommation<br />

en O2 et à la baisse du transport en O2, l’hypoxémie est rapidement<br />

atteinte.<br />

Ce qu’il faut retenir : Une femelle en fi n de gestation est en état instable, susceptible<br />

aisément de basculer en conditions néfastes pour la mère et les fœtus. La<br />

condition générale de l’animal à son arrivée à la clinique conditionnera fortement<br />

le choix de la procédure anesthésique :<br />

- La césarienne est élective (chienne ou chatte en bonne santé, procédure voulue<br />

par le déroulement de la gestation et désirée par le propriétaire).<br />

- La césarienne est en urgence, sur un animal déprimé, peu réactif, et déshydraté.<br />

Protocoles anesthésiques pour l’hystérotomie de la chienne<br />

Temps pré-opératoire<br />

La majorité de la préparation pré-chirurgicale du patient doit être réalisée AVANT<br />

l’administration des agents anesthésiques. Les patients dystociques sont souvent<br />

déshydratés, donc il est nécessaire de débuter une fl uidothérapie avant la chirurgie.<br />

On en profi tera également pour corriger tout trouble électrolytique. Tout animal<br />

doit être évalué pour un éventuel choc hypovolémique, et traité en conséquence.<br />

La grosse majorité des animaux, toutefois, ne requerront qu’1/3 à ¼ de leur dose<br />

de choc (60 mL/kg) de fl uide isotonique cristalloïde (15-20 mL/kg), suivie de<br />

l’administration usuelle de fl uide à rythme chirurgical (10 ml/kg/h de cristalloïde)<br />

à moins de noter la présence de facteurs surajoutés comme une maladie cardiaque<br />

ou de l’hypoprotéinémie.<br />

1. Pose de cathéter IV et fl uidothérapie débutée si le patient est déshydraté (60<br />

mL/kg) pour les 30 à 60 minutes précédant l’induction de l’anesthésie.<br />

2. Raser et nettoyer le site chirurgical d’1 cm rostral au processus xiphoïde<br />

jusqu’au pubis.<br />

3. Préparer la table et l’équipe de chirurgie.<br />

4. Préparer le matériel, le monitoring et l’équipe d’anesthésie.<br />

Une autre considération importante est que l’assurance par un protocole spécifi que<br />

d’une analgésie optimale associée à une dépression minimale de la mère permet<br />

une activité maternelle rapide (nourriture, réchauffement, etc.) ce qui améliore les<br />

chances de survie des nouveau-nés.<br />

Trois grandes techniques d’anesthésie à toxicité dispersée peuvent être entreprises<br />

pour une hystérotomie : les deux premières et plus séduisantes d’un point<br />

de vue théorique (particulièrement pour les cas critiques) utilisent l’association 1)<br />

d’une tranquillisation à une anesthésie/analgésie loco-régionale, l’épidurale ; et<br />

2) d’une neuroleptanalgésie avec une anesthésie locale par infi ltration traçante ;<br />

la troisième technique est une anesthésie générale basée sur une combinaison<br />

de divers agents anesthésiques administrés par voie parentérale (intramusculaire,<br />

intraveineuse et inhalatoire). Il va de soit que les protocoles suggérés par la suite<br />

s’imposent lorsqu’une survie de la chienne et des petits est souhaitée.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Choix du protocole<br />

Les vétérinaires peuvent rencontrer du succès dans leur césarienne élective en utilisant<br />

à peu près tous les agents/techniques anesthésiques disponibles actuellement.<br />

D’un autre côté, on se rappellera que la marge de sécurité est réduite pour chaque<br />

agent lors de toute césarienne d’urgence.<br />

Les choix porteront sur une prémédication minimale de la mère, à base d’opioïde<br />

car la sédation et l’analgésie induites sont accompagnées de peu d’effets secondaires<br />

:<br />

Aucun : Pas sur animal nerveux, excité ou douloureux<br />

Morphine 0,2 – 0,5 mg/kg IM, SC (CN) 0,1 – 0,3 mg/kg IM, SC (CT) est le<br />

premier choix car effi cace, et le moins liposoluble (donc moins de transfert dans le<br />

lait) et le plus vomitif (intéressant car l’augmentation du temps de vidange gastrique<br />

chez la gestante accroît les risques de fausse déglutition).<br />

Hydromorphone 0,03 – 0,08 mg/kg IM, SC, IV (CN, CT) même liposolubilité<br />

mais moins vomitif<br />

Butorphanol 0,1 – 0,4 mg/kg IM, IV (CN, CT) analgésie légère et transitoire<br />

Buprénorphine 0,01 – 0,03 mg/kg IM, IV (CN, CT) long délai d’action et analgésie<br />

légère.<br />

Ces deux derniers opioïdes présentent moins de risques de dépression respiratoire.<br />

Si une bradycardie est induite par l’opioïde alors il faut la traiter avec de l’atropine<br />

(0,02 – 0,04 mg/kg IV) car le glycopyrrolate ne traverse pas la barrière<br />

placentaire et la bradycardie peut aussi être présente chez les fœtus. Le fentanyl<br />

(3-10 mcg/kg IV) est fréquemment utilisé en obstétrique humaine et en centre de<br />

référence vétérinaire. Toute dépression des fœtus ou de la mère (plus rare, sauf<br />

si surdosage) peut être réversée par la naloxone (0,001 – 0,01 mg/kg IV, IM).<br />

En cas de césarienne élective, et que l’animal est excité, une neuroleptanalgésie<br />

associant un opioïde (aux doses les plus basses ci-dessus indiquées) à la dex-médétomidine<br />

(0,5 – 1 mcg/kg IM) est un choix très populaire. Les effets cardiovasculaires<br />

de l’alpha-2 agoniste seront moins marqués (baisse du débit cardiaque et<br />

utérin) par ces doses et cette voie d’administration et seront transitoires. Ses points<br />

d’intérêt sont la sédation, l’analgésie, la myorelaxation accrues par la synergie<br />

avec l’opioïde, ainsi que sa réversibilité.<br />

Anesthésie loco-régionale :<br />

- Épidurale de lidocaïne 2 % 2-3 mg/kg (sans jamais dépasser 6 mL) ET/OU infi ltration<br />

traçante du site de chirurgie sur la ligne blanche (aiguille de 25G, lidocaïne<br />

2 % < 6 mg/kg CN, 4 mg/kg CT).<br />

- L’infi ltration présente l’avantage de ne pas requérir d’expertise anesthésique spécifi<br />

que (à l’inverse de l’épidurale) et requiert peu de temps de réalisation, tout en<br />

étant sécuritaire.<br />

- Beaucoup de vétérinaires pratiquent leur anesthésie loco-régionale tout de suite<br />

après l’intubation endotrachéale de l’animal puis administreront l’opioïde une fois<br />

les nouveau-nés sortis de l’utérus.<br />

Induction et maintien de l’anesthésie :<br />

L’induction sera toujours précédée d’une pré-oxygénation de 10 minutes Sur une<br />

césarienne élective, l’animal ayant répondu effi cacement à une neuroleptanalgésie,<br />

l’induction peut se faire au masque avec de l’isofl urane ou du sévofl urane.<br />

Dans les autres situations, le protocole de choix repose sur une induction au propofol<br />

(ou à l’alphaxalone) suivie d’une intubation endotrachéale et d’un maintien<br />

d’anesthésie volatile (isofl urane ou sévofl urane). L’avantage de l’anesthésie volatile<br />

est son élimination très rapide du nouveau-né à partir du moment où celui-ci respirera<br />

et on n’oubliera pas que les besoins anesthésiques sont souvent diminués<br />

chez la gestante. L’avantage du propofol est qu’en raison de son métabolisme<br />

rapide chez la mère, on peut espérer qu’en quelques minutes, la diminution de<br />

la concentration plasmatique de propofol maternelle attire le propofol fœtal. Il a<br />

alors été proposé que le moment idéal pour retirer les chiots/ chattons serait 15-20<br />

minutes après l’induction.<br />

- propofol 2-6 mg/kg IV (CN, CT)<br />

- alphaxalone 2 mg/kg IV (CN), 2 – 5 mg/kg IV (CT)<br />

L’analgésie postopératoire pour la mère inclut l’utilisation d’un opioïde administré<br />

au réveil (après extubation). Là encore, la morphine et l’hydromorphone sont de<br />

bons choix en raison d’un faible passage dans le lait. Les anti-infl ammatoires nonstéroïdiens<br />

peuvent être administrés et le carprofène et le méloxicam peuvent être<br />

administrés IV à la mère à la fi n de la chirurgie car ils présenteraient un faible<br />

passage dans le lait.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

• 132 •<br />

Courtes communications<br />

Contrôle du cycle chez la chienne à l’aide d’implants de<br />

desloréline (Suprelorin® 4,7 mg) : étude sur 57 cas<br />

C. EMMANUEL FONTAINE 1 , F. MIR 1 , F. VANNIER 1 , M. ALBOUY 2 ,<br />

C. NAVARRO 3 , A. FONTBONNE 1<br />

1. Centre d’étude en reproduction canine assistée, Ecole Nationale<br />

Vétérinaire d’Alfort - 94704 MAISONS-ALFORT<br />

2. Virbac France - 6515 CARROS<br />

3. Virbac SA - 6515 CARROS CEDEX, FRANCE<br />

Introduction<br />

Chez les mammifères, le contrôle de la sécrétion des gonadotrophines hypophysaires,<br />

essentielles à la fonction de reproduction, est rendu possible par l’utilisation<br />

d’agonistes de la GnRH (Gonadotrophin Releasing Hormone). Leur administration<br />

quotidienne va tout d’abord stimuler l’axe hypothalamo-hypophysaire (propriété<br />

utilisée dans l’induction des chaleurs [1], avant d’entraîner une désensibilisation<br />

conduisant à un arrêt de la sécrétion des gonadotrophines, et donc une véritable<br />

stérilisation chimique. Dans cette dernière indication cependant, l’utilisation d’implants<br />

de desloréline (Suprelorin®4,7 mg, Virbac) - qui permettent une délivrance<br />

quotidienne de l’agoniste pendant 6 mois - est peu documentée [2, 3]. Notre but<br />

était donc d’étudier leur utilisation sur des chiennes de taille/race différente, de<br />

façon à défi nir les grandes lignes de leur utilisation en pratique courante.<br />

Matériels et méthodes<br />

De mars 2009 à juillet 2010, 57 chiennes adultes (3,4±3 ans ; 26 races différentes<br />

; taille : 20 kg - n = 28 -) ont été recrutées. Le stade du cycle des animaux<br />

était défi ni sur la base de l’historique de leurs dernières chaleurs et d’examens<br />

complémentaires (frottis vaginal, dosage de la progestéronémie sanguine, échographie<br />

de l’appareil génital) : 29 chiennes étaient ainsi en anoestrus, 15 en<br />

métœstrus et 13 en proestrus/œstrus. Si aucune anomalie génitale n’était notée,<br />

un implant de desloréline (Suprelorin®4,7mg, Virbac) était administré en souscutané<br />

en région post-ombilicale. Les chiennes étaient ensuite contrôlées 15, 30,<br />

90, 140 et 200 jours après. A chaque visite un frottis vaginal, un dosage de<br />

progestérone et une échographie génitale étaient pratiqués. L’entrée en chaleurs<br />

suite à la pose de l’implant, les effets secondaires rencontrés et la durée d’effi cacité<br />

étaient par la suite étudiés.<br />

Résultats<br />

28/29 chiennes implantées en anoestrus présentèrent un œstrus induit, conduisant<br />

à une ovulation dans 50 % des cas. En métœstrus, 3/15 chiennes entrèrent également<br />

en chaleurs. Sur une de ces chiennes, l’implant fut retiré et les chaleurs s’arrêtèrent<br />

dans la semaine qui suivit ; les deux autres furent stérilisées chirurgicalement.<br />

Chez les chiennes implantées en proestrus/œstrus, 2 d’entre elles seulement n’ovulèrent<br />

pas. Chez 13 chiennes, des effets secondaires directement imputables au<br />

traitement furent relevés (chaleurs persistantes/kystes ovariens, n = 8 ; lactation<br />

persistante, n = 2 ; abattement/perte de poids, n = 2 ; réaction allergique, n = 1).<br />

Ces effets secondaires étaient toujours visualisés dans le mois qui suivait l’administration<br />

de l’implant et consécutifs à un œstrus induit. Dans 6 cas, le retrait de<br />

l’implant entraîna une résolution dans les 15 jours. Les autres chiennes furent quant<br />

à elles stérilisées chirurgicalement. En mars <strong>2011</strong>, 30 chiennes étaient revenues en<br />

chaleurs naturelles suite à la pose de l’implant, en moyenne 310±160 jours après<br />

[63 à 699 jours]. Chez 11,9 % des chiennes, la durée d’effi cacité était inférieure<br />

à 6 mois, chez 38,1 % des chiennes, l’effet stérilisant était compris entre 6 mois et<br />

1 an, chez 50 % des chiennes, il était supérieur à 1 an. Dans cette étude, l’âge,<br />

la taille et le stade du cycle des animaux n’infl uèrent en rien sur la durée d’action.<br />

Discussion<br />

Le métœstrus semble actuellement le meilleur stade du cycle où le traitement puisse<br />

être administré. L’imprégnation de progestérone qui le caractérise prévient en effet<br />

l’entrée en chaleurs liée à l’effet agoniste de départ dans 80 % des cas, mais sans<br />

pour autant complètement l’empêcher. Si celles-ci surviennent alors, il est impératif<br />

de retirer l’implant, car l’effet conjugué des œstrogènes couplé à la présence de<br />

progestérone créé un milieu favorable à l’apparition d’un pyomètre. L’œstrus induit<br />

apparaît comme la principale source d’effets secondaires. Des stratégies sont<br />

actuellement à l’étude pour prévenir ce phénomène, mais néanmoins, le traitement<br />

reste d’une grande sécurité, les effets cessant dans les 15 jours quand l’implant<br />

est retiré. L’implantation en région post-ombilicale est dans ce sens à favoriser<br />

car le retrait s’en trouve alors grandement facilité. La durée d’action du produit<br />

semble extrêmement variable d’un individu à l’autre, similaire aux données rapportées<br />

chez le chien mâle [4], et aucun facteur de variation n’a pu être identifi é.<br />

Néanmoins, chez près de 90 % des individus cette durée est supérieure à 6 mois,<br />

et dans 50 % des cas même supérieurs à un an. Une réimplantation tous les 5-6


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

mois, comme préconisée par certains auteurs [3], permettrait de garantir l’effet<br />

stérilisant. Sur les femelles que nous avons réimplantées dans ce laps de temps,<br />

aucune n’a présenté de chaleurs induites après la pose de l’implant. Néanmoins,<br />

cet aspect reste encore à étudier.<br />

Conclusion<br />

Les implants de desloréline permettent donc de stériliser effi cacement les individus,<br />

tout en offrant une grande innocuité. Cette alternative est intéressante à proposer<br />

quand la stérilisation chirurgicale ne peut être envisagée.<br />

Bibliographie<br />

1. Fontaine, E., et al.2010, Proc. 7th EVSSAR Congress. Louvain la Neuve, Belgium,<br />

p113. ;<br />

2. Trigg, T., et al, 2001, J Reprod Fertil., Suppl 57 : p. 255-261 ;<br />

3. Romagnoli, S., et al., 2009, Reprod Dom Anim. 44(Suppl 2) : p. 36-9. ;<br />

4. Trigg, T. and K. Yeates, 2008, in Proc 6th ISCFR. Vienna, Austria, 9th-11th July,<br />

p265-266.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt déclaré.<br />

Nouveau modèle de prédiction de la mise bas chez le chat<br />

L. GATEL 1,3 , D. RAULT 2 , K. CHALVET-MONFRAY 3 , S. BUFF 1<br />

1. Unité de reproduction animale, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon<br />

- 69280 MARCY L’ETOILE<br />

2. Azurvet - 6800 CAGNES-SUR-MER<br />

3. Vetagro-Sup - 69280 MARCY L’ETOILE<br />

Introduction<br />

Plusieurs études ont montré une relation entre l’âge de l’embryon et les mesures<br />

échographiques durant les 30 premiers jours de la gestation de la chatte [1] (en<br />

utilisant le diamètre de la chambre de gestation et la longueur tête-croupe de l’embryon).<br />

Dans la seconde moitié de la gestation [2,3], de telles relations ont aussi<br />

été mises en évidence en utilisant le diamètre abdominal, le diamètre bipariétal et<br />

le diamètre de l’estomac du fœtus. D’autres études prédisent le moment de la mise<br />

bas avec le diamètre bipariétal et la partie profonde de la vésicule diencephalotélencéphalique<br />

[3,4]. L’objectif de cette étude est de proposer un modèle de prédiction<br />

de la mise bas en utilisant de nouvelles mesures radiographiques et échographiques.<br />

Les effets de la taille de la portée, du poids, de la hauteur au garrot<br />

et de l’âge de la chatte seront étudiés afi n d’améliorer la précision de ce modèle.<br />

Matériel et Méthodes<br />

L’étude a été réalisée sur 24 chattes de race (11 races différentes, 1 à 8 individus<br />

par race) pesant de 2,7 à 5,8 kg, et âgées de 0,7 à 6 ans. Le nombre de chatons<br />

par portée varie de 1 à 8, avec 12 femelles primipares. Les gestations présentant<br />

des avortements et des fœtus malformés furent écartées de l’étude. Des examens<br />

radiographiques et échographiques ont été effectués par un vétérinaire diplômé<br />

de l’ECVDI.<br />

Des radiographies numériques, de face (incidence ventro-dorsale) et de profi l ont<br />

été réalisées pour déterminer la taille de la portée et pour mesurer la longueur<br />

maximale des fémurs ainsi que les diamètres bipariétaux. Les données ont été<br />

analysées à l’aide de régressions linéaires simples.<br />

Les chattes ont été échographiées en décubitus dorsal, sans sédation, à partir de<br />

35 jours avant la mise bas jusqu’à celle-ci. Les mesures ont été effectuées une, deux<br />

ou trois fois sur chaque chatte, en utilisant une sonde micro-convexe (Esaote, 3-12<br />

MHz). Pour chaque fœtus, la longueur maximale du fémur et le diamètre bipariétal<br />

transversal ont été mesurés à partir d’images fi xes et ont été enregistrés. La date<br />

de mise bas a été estimée à l’aide d’un modèle linéaire multivarié. Les paramètres<br />

étudiés ont été la longueur du fémur, le diamètre bipariétal, et les paramètres<br />

individuels des chattes (âge, poids et hauteur au garrot) et la taille de la portée.<br />

Le modèle multivarié a été choisi du fait de l’importance de l’effet aléatoire induit<br />

par la chatte.<br />

Résultats<br />

Concernant les mesures radiographiques, les modèles étudiés sont signifi cativement<br />

différents de modèles linéaires. En revanche le nombre de fœtus compté à la<br />

radiographie est le même que la taille réelle de la portée.<br />

En ce qui concerne les mesures échographiques, le modèle proposant la plus fi ne<br />

estimation utilise la longueur du fémur (x1), le poids de la chatte avant la mise bas<br />

(x2), la taille de la portée (x3) et l’âge de la chatte (x4). Une formule mathématique<br />

se basant sur ces paramètres est ainsi proposée : y = 37,864 à 0,193 × 1,227<br />

× x1 + x2 - 0,615 × x3 - 0,832 × x4. L’intervalle de prédiction à 70 % est y = ±<br />

1,6 jours. Tous les paramètres utilisés dans la formule sont signifi catifs. Ainsi, plus<br />

la longueur du fémur est grande, plus la mise bas est proche.<br />

• 133 •<br />

Discussion<br />

La radiographie est indispensable pour compter le nombre de fœtus, mais n’est<br />

pas assez précise pour prédire la mise bas. La mesure échographique de la longueur<br />

du fémur en relation avec le poids et l’âge de la chatte ainsi que la taille de<br />

la portée permet de prédire la mise bas chez les chats après 40 jours de gestation.<br />

Les effets aléatoires sont très importants à prendre en compte et pourraient être<br />

réduits en augmentant le nombre de cas. Cette étude confi rme que les modèles<br />

utilisant la longueur du fémur donnent une prévision plus précise du début de mise<br />

bas que les modèles utilisant le diamètre bipariétal.<br />

Cette étude permet enfi n de souligner que la gestation dépend de nombreux paramètres.<br />

D’autres paramètres pourraient être étudiés comme l’effet de la race, la<br />

biométrie du mâle, l’état de santé de la chatte par exemple.<br />

Bibliographie<br />

(1) Zambelli et al., Theriogenology 2002 ; 57(8):1981-7.<br />

(2) Zambelli et al., Theriogenology 2004 ; 62 (8) : 1430-7.<br />

(3) Davidson et al., Top Companion Anim Med 2009 ; 24 (2) : 55-63.<br />

(4) Beccaglia et al., Vet. Res. Commun 2008 ; 32 Suppl 1 : S99-101.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer<br />

Tribunes des résidents et internes<br />

Intérêt de l’échographie dans le suivi de la reproduction<br />

chez la chienne<br />

C. GIOAN, D. BENCHARIF<br />

CHUV Nantes, Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de<br />

l’Alimentation, ONIRIS - 44307 NANTES CEDEX 3<br />

Objectif<br />

L’objectif de cette présentation est de souligner la grande importance, aussi bien<br />

pour le vétérinaire praticien que pour les éleveurs, de l’intérêt de recourir à l’échographie<br />

dans le cadre du suivi de la reproduction de la chienne, en présentant en<br />

tout premier lieu le suivi de la croissance folliculaire jusqu’à l’ovulation et le suivi<br />

de la gestation chez la chienne.<br />

En effet, nombreuses sont les chiennes qui ovulent sur une longue période, l’insémination<br />

réalisée au moment ou le taux de progestérone est élevé (10 ng/ml) alors<br />

qu’il reste plusieurs follicules qui n’ont pas encore ovulé aboutissant à une faible<br />

portée. Par ailleurs les éleveurs de chiens deviennent de plus en plus exigeants,<br />

voulant savoir assez rapidement si leur chienne est pleine afi n de planifi er les placements<br />

des chiots, là aussi le diagnostic de gestation précoce par échotomographie<br />

est très intéressant. De même, certains éleveurs sont désireux de connaître le<br />

sexe des fœtus au cours de la gestation. Juste après l’accouchement certains vétérinaires<br />

praticiens sont confrontés à des images d’involution utérine qu’ils peuvent<br />

confondre avec des images de métrites.<br />

L’auteur décrit des suivis qui ont été réalisés sur différentes chiennes du moment<br />

de l’œstrus jusqu’au post-partum précoce sous forme d’images échographiques<br />

associées à des séquences vidéos.<br />

Matériel et méthodes<br />

Animaux<br />

10 chiennes de différentes races mais de taille moyenne voire petite (chihuahuas,<br />

cavalier king charles et beagles), appartenant soit à des particuliers soit au service<br />

de pathologie de la reproduction d’Oniris, ont été suivies de 2010-<strong>2011</strong> depuis le<br />

début des chaleurs jusqu’au post-partum précoce.<br />

Suivi<br />

Les auteurs ont réalisé des échographies sur des chiennes en décubitus dorsal, au<br />

moyen d’un appareil ESSAOTE muni d’une sonde linéaire de l’ordre de 12,5 MHz<br />

procurant ainsi une qualité d’images excellente et fi able. Ils ont réalisé le suivi<br />

ovarien des follicules jusqu’au constat de l’ovulation matérialisée par l’apparition<br />

des corps jaunes, les diagnostics de gestation ultra-précoces dès J10 après la<br />

première insémination artifi cielle. A partir du 30e jour de gestation, visualisation<br />

du bourgeon génital puis, dès le 33e jour de gestation, un diagnostic précoce du<br />

sexe a été réalisé, Le suivi du développement fœtal jusqu’à J50, la prévision de la<br />

mise bas et le suivi de l’involution utérine.<br />

Résultats<br />

Les résultats sont représentés sous forme d’images échographiques et de séquences<br />

vidéos :


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

J10 : visualisation de la vésicule embryonnaire de 0,8 mm de diamètre.<br />

J15 : vésicule en forme de « citron » de 3*8,5 cm<br />

J20 : cœur et ébauche des membres<br />

J30 : mise en évidence du bourgeon génital<br />

J33 : différentiation entre fœtus mâle et fœtus femelle.<br />

J40 : ossifi cation de la colonne vertébrale et organes thoraco- abdominaux en<br />

place<br />

J44 : diamètres bipariétaux / abdominaux et la prévision de la mise bas.<br />

J50 : Limites de l’échographie dans le suivi de la gestation.<br />

Après l’accouchement : images d’involution utérine.<br />

Discussion<br />

L’échographie est un outil complémentaire pour le suivi des chaleurs chez la<br />

chienne afi n de diagnostiquer le meilleur moment de l’ovulation et d’augmenter<br />

les chances d’avoir une fécondation, surtout sur certaines chiennes présentant des<br />

ovulations tardives.<br />

Elle permet en outre, de faire un diagnostic ultra-précoce de gestation (J10), ainsi<br />

qu’un diagnostic du sexe à J33 après la fécondation et le dénombrement des<br />

fœtus, éléments de plus en plus demandés par les éleveurs.<br />

Dans le cadre du suivi du post-partum précoce, il faudrait que le praticien ne<br />

prenne pas les images d’involution utérine physiologique pour des images d’infections<br />

utérines puerpérales.<br />

Cette évolution de l’imagerie médicale appliquée à la reproduction, améliore<br />

considérablement le travail du vétérinaire ainsi que celui de l’éleveur et satisfait<br />

d’avantages à une demande croissante de la clientèle.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Etude de l’insuffi sance lutéale chez 211 chiennes gestantes<br />

E. ROSSET, C. MAZEREAU, S. BUFF<br />

Unité de reproduction animale, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY L’ETOILE<br />

L’insuffi sance lutéale est caractérisée par une sécrétion insuffi sante de progestérone<br />

pendant la gestation et est décrite comme une cause potentielle d’avortement<br />

chez la chienne. Bien que largement décrite chez la femme ou la jument, le<br />

diagnostic et les conséquences de cette affection pendant la gestation demeurent<br />

controversés chez la chienne. Une précédente étude menée au CERREC a confi rmé<br />

que la progestérone micronisée (Utrogestan®) administré par voie orale de 5 mg/<br />

kg toutes les 6-8 heures était effi cace pour maintenir une concentration sérique de<br />

la progestérone supérieure à 10 ng/mL (soit = 30 nmol/L) durant la période de<br />

traitement chez les femelles stérilisées [1]. L’objectif de cette étude rétrospective est<br />

de déterminer la prévalence de l’insuffi sance lutéale chez la chienne gestante, et<br />

de décrire sont traitement par l’Utrogestan® par voie orale.<br />

Matériel et méthodes<br />

Toutes les chiennes gestantes référées au CERREC à l’école vétérinaire entre 2003<br />

et 2008 ont été incluses dans l’étude soit 692 chiennes. Pour chacune d’entre elles,<br />

des dosages de progestérone et des échographies abdominales ont été réalisés de<br />

façon hebdomadaire à partir du diagnostic de gestation soit environ 3 semaines<br />

après l’ovulation. L’insuffi sance lutéale était suspectée : 1/ quand le taux de progestérone<br />

était inférieur à 15 ng mL (soit = 45 nmol/L) pendant le premier mois<br />

de gestation ; 2/ quand le taux de progestérone était inférieur à 10 ng/mL (soit<br />

= 30 nmol/L) pendant le deuxième mois de la gestation (à l’exception des 5-10<br />

derniers jours) ; 3/ quand il y avait une diminution de plus 30 % entre deux<br />

dosages. Lorsqu’une l’insuffi sance lutéale était suspectée, les chiennes étaient traitées<br />

avec de l’Utrogestan® (100 mg/30 kg TID toutes les 8 heures) au départ. La<br />

supplémentation en progestérone était arrêtée entre 58 et 60 jours après l’ovulation<br />

pour permettre le déclenchement de la mise bas. La fréquence et la dose<br />

d’administration pouvaient être augmentées (d’abord à la même dose toutes les<br />

6 heures puis la dose était doublée en cas de réponse insuffi sante au traitement<br />

après contrôle). Dans chaque cas, les données sur la chienne et la gestation, les<br />

taux de progestérone hebdomadaires et les comptes-rendus d’échographies ont<br />

été recueillis et analysés.<br />

Résultats<br />

Pendant six ans, 211 chiennes ont été diagnostiquées insuffi santes lutéales et ont<br />

été traitées. Environ 50 % de représentants des chiennes considérées insuffi santes<br />

lutéales étaient de grande race (Bouvier bernois, Saint-Bernard, Berger allemand<br />

et Terre neuve majoritairement). En moyenne, les chiennes présentées pour insuffi -<br />

sance lutéale avaient 4 ans, mais l’incidence tendait à augmenter avec l’âge des<br />

chiennes et le rang de gestation. Le recours à l’insémination n’a pas été identifi é<br />

comme un facteur de risque par rapport à une saillie naturelle. La parturition a été<br />

• 134 •<br />

observée 1 à 4 jours (en moyenne 3 jours) après l’interruption du traitement (58-60<br />

jours après l’ovulation). Très peu d’effets secondaires ont été observés (1 seul cas<br />

de polyurie-polydipsie) au cours de la période de traitement.<br />

Discussion<br />

Les chiennes considérées comme insuffi santes lutéales dans notre étude (environ<br />

30 % des gestations suivies) représentent une proportion inhabituelle par rapport<br />

aux données trouvées dans la littérature (le cumul des cas de cycles anovulatoires<br />

et d’insuffi sance lutéale est de 3 à 13 % selon les auteurs) [2,3,4]. Deux<br />

hypothèses expliquent sans doute ce chiffre, particulièrement élevé. D’une part,<br />

l’incidence de l’insuffi sance lutéale est sans doute sous-estimée. D’autre part, notre<br />

centre accueille majoritairement des chiennes dites infertiles, ce qui induit forcément<br />

un biais de recrutement. Les races les plus représentées dans notre étude sont<br />

les mêmes que dans la littérature [2,5].<br />

Conclusion<br />

La supplémentation par voie orale des chiennes souffrant d’une potentielle insuffi -<br />

sance lutéale avec de la progestérone micronisée (Utrogestan®; 100 mg/30 kg<br />

toutes les 6-8 heures) semble être effi cace et sûr pour maintenir la gestation.<br />

Références<br />

1- Szikola M. Insuffi sance lutéale chez la chienne, etude cinétique de la progesterone<br />

micronisée administrée par voie orale. Thèse med Vet, 2001, 69, 81p<br />

2- Johnson CA. High-risk pregnancy and hypoluteoidism in the bitch. Theriogenology.<br />

2008, 70, 1424-30<br />

3- Feldman EC, Nelson RW. Canine and feline endocrinology and reproduction.<br />

2004, Third edition. WB Saunders ed. Philadelphia, 1089p<br />

4- Johnston S D, Root Kustritz M V, Olson P N S. Canine and Feline Theriogenology.<br />

2001, WB Saunders ed. Philadelphia, 592p<br />

5- Concannon PW. Canine physiology of reproduction. Small Reproduction and<br />

Fertility. 1986, 4 ed. Philadelphia : Lea and Febiger, 23-77<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Poster<br />

Etude rétrospective de 10 cas d’ectopie urétérale chez le<br />

chien mâle<br />

M. CANONNE-GUIBERT1 , H. COMBRISSON2 ,<br />

M. MANASSERO3 , E. GOMES4 , C. MAUREY1 1. Unité de médecine interne, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

2. Unité de Physiologie, ENVA - 94700 MAISONS-ALFORT<br />

3. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort -<br />

94704 MAISONS-ALFORT<br />

4. Unité d’imagerie, Ecole Nationale Veterinaire d’Alfort -<br />

94700 MAISONS-ALFORT<br />

L’ectopie urétérale est une entité clinique très rarement décrite chez le chien mâle.<br />

Elle se caractérise par une implantation urétérale caudalement au trigone vésical,<br />

d’origine congénitale. Cette affection représente la cause la plus fréquente<br />

d’incontinence chez les chiens de moins de 1 an et concerne principalement les<br />

femelles (90 à 95 % des cas) 1-3,6. Nous souhaitons dégager les caractéristiques<br />

épidémio-cliniques chez le mâle à l’aide d’une étude rétrospective rassemblant 10<br />

chiens recrutés entre le 1er janvier 2002 et 3 février <strong>2011</strong>.<br />

Les races représentées sont le Golden retriever (4/10), le Labrador (2/10), le<br />

Boxer (1/10), le Bouledogue français (1/10) et Anglais (1/10) et l’American<br />

Staffordshire (1/10). Les âges moyen et médian au diagnostic sont de 22,7 et 9<br />

mois [3 mois-9 ans]. L’incontinence urinaire est dominée par une perte d’urine en<br />

gouttes fréquente à continuelle chez 9 chiens, depuis l’acquisition pour 8 d’entre<br />

eux et à partir de 3 ans pour le cas restant. Elle semble aggravée par l’excitation<br />

chez trois chiens et en position couchée chez deux chiens. Pour un cas enfi n, des<br />

souillures fréquentes du lieu de couchage sont rapportées isolément. Des mictions<br />

volontaires et normales sont néanmoins toujours observables, même lors d’atteinte<br />

bilatérale. Une masse abdominale est identifi ée pour 4 chiens ; une dermite urineuse<br />

accompagnée d’une balanoposthite est ponctuellement observée. Le diagnostic<br />

défi nitif est établi par échographie abdominale (avant et après injection<br />

IV de furosémide) chez tous les chiens, complétée d’une urographie intraveineuse<br />

pour deux cas. L’ectopie est unilatérale pour 7 cas (3 à droite, 4 à gauche). Le<br />

trajet semble en majorité intramural (11/13 uretères). L’abouchement urétéral est<br />

identifi é dans l’urètre prostatique dans 9 cas ; l’orifi ce ectopique est double pour<br />

le cas restant (col vésical et urètre prostatique). Une hydronéphrose ipsilatérale


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

avec méga-uretère est visualisée dans la moitié des cas. Chez trois chiens, une<br />

urétérocèle accompagne l’ectopie. Une profi lométrie urodynamique réalisée chez<br />

deux chiens révèle une incompétence sphinctérienne. Aucun chien ne présente<br />

d’insuffi sance rénale. Une infection urinaire est documentée chez trois chiens.<br />

Une intervention chirurgicale a été acceptée pour 8 cas ; la technique adoptée a<br />

consisté en une néphrectomie avec uretérectomie lors d’hydronéphrose et mégauretère<br />

ipsilatéraux (4 cas) ou une néo-uretérocystostomie (4 cas dont 2/2 des cas<br />

d’atteinte bilatérale opérés). Une amélioration incomplète postopératoire a motivé<br />

la prescription d’oxybutinine pour un cas (après néo-uretérocystostomie bilatérale)<br />

et deux chiens ont bénéfi cié avec succès d’alpha-agonistes (un cas après néphrectomie<br />

et un cas après double néo-uretérocystostomie).<br />

Il s’agit de la première étude récente rassemblant une population aussi large de<br />

chiens mâles atteints d’ectopie urétérale. Les prédispositions raciales sont retrouvées<br />

; l’âge au diagnostic est effectivement plus tardif. L’incontinence de défaut de<br />

stockage se manifeste essentiellement par des pertes en gouttes continuelles depuis<br />

l’adoption, potentiellement aggravées par l’excitation et/ou une position couchée,<br />

évoquant comme chez la chienne4,5 , une hypoplasie vésicale et une incompétence<br />

sphinctérienne concomitantes. Leur présence compromet la disparition complète<br />

de l’incontinence après correction chirurgicale. Jusqu’à ce jour, l’incompétence<br />

sphinctérienne accompagnant l’ectopie urétérale a toujours été suspectée chez<br />

le mâle ; l’étude en confi rme la présence grâce aux données de profi lométrie<br />

dynamique. La détection clinique d’une néphromégalie semble plus fréquente que<br />

chez la femelle et pourrait même être isolée chez le mâle2 . Comme chez la femelle,<br />

l’atteinte est en priorité unilatérale, le trajet intra-mural et l’abouchement urétral3,6,7 .<br />

L’apport diagnostique de l’échographie est confi rmé7 . La prévalence de cette affection<br />

reste rare chez le mâle et très certainement sous-évaluée du fait d’une longueur<br />

et d’une pression urétrales supérieures à celles existant chez la chienne2,6 , limitant<br />

ainsi l’occurrence des pertes urineuses.<br />

Bibliographie :<br />

1/ TANEY KG., MOORE KW., CARRO T., SPENCER C.Bilateral ectopic ureters in<br />

a male dog with unilateral renal agenesis. JAVMA 2003 ; 223 ; 817-20<br />

2/ STEFFEY MA., BROCKMAN DJ.Congenital ectopic ureters in a continent male<br />

dog and cat. JAVMA 2004 ; 224 ; 1607-10<br />

3/ McLOUGHLIN MA., CHEW DJ.Diagnosis and surgical management of ectopic<br />

ureters. Clin Tech Small Anim Pract. 2000 ; 17-24<br />

4/ LANE IF., LAPPIN MR., SEIM HB.Evaluation of results of preoperative urodynamic<br />

measurements in nine dogs with ectopic ureters. JAVMA 1995 ; 206 ;<br />

1348-57<br />

5/ KOIE H., YAMAYA Y., SAKAI T.Four cases of lowered urethral pressure in canine<br />

ectopic ureter. J Vet Med Sci. 2000 ; 1221-2<br />

6/ HOLT PE., MOORE AH. Canine ureteral ectopia : an analysis of 175 cases and<br />

comparison of surgical treatments. Vet Rec. 1995 ; 136 ; 345-9<br />

7/ LAMB CR., GREGORY SP.Ultrasonographic fi ndings in 14 dogs with ectopic<br />

ureter. Vet Radiol Ultrasound. 1998 ; 218-23<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

THÉRAPEUTIQUE<br />

Faut-il se précipiter sur les antibiotiques<br />

dans les pyodermites ?<br />

D. HERIPRET<br />

DV, Dip ECVD, CES Dermatologie Vétérinaire, Centre Hospitalier Vétérinaire<br />

Frégis – 43 avenue Aristide Briand – F-94110 ARCUEIL<br />

L’ère du tout antibiotique est maintenant révolue et face à une suspicion de pyodermite,<br />

il faudra toujours s’interroger sur plusieurs points : est-ce bien une pyodermite<br />

bactérienne ? Est-elle superfi cielle ou profonde ? Est-elle étendue ou localisée ?<br />

Est-ce une récidive ? Existe-t-il un contexte médical sur l’animal ? Les réponses<br />

apportées à ces interrogations devront permettre de choisir le traitement le plus<br />

adapté à la situation et au patient.<br />

Des alternatives ou des compléments intéressants à l’antibiothérapie systémique<br />

sont utilisables (topiques et surtout shampooings antiseptiques, topique antibiotique).<br />

On peut utiliser le référentiel proposé par le Conseil scientifi que du GEDAC (avril<br />

<strong>2011</strong>) pour s’aider à la fois dans le choix du traitement et dans le choix de l’antibiotique<br />

lorsque l’antibiothérapie systémique s’impose.<br />

• 135 •<br />

Dans un certain nombre de cas, le recours à l’antibiothérapie systémique sera<br />

obligatoire soit sans antibiogramme (antibiothérapie statistique dans un premier<br />

épisode de pyodermite superfi cielle étendue, dans un syndrome de prolifération<br />

bactérienne) ou avec antibiogramme (pyodermite superfi cielle récidivante, pyodermite<br />

profonde).<br />

Dans d’autres cas, des soins locaux peuvent être proposés :<br />

• dermatite pyotraumatique : il s’agit d’une pseudo-pyodermite dont le traitement<br />

consiste à tondre la lésion, nettoyer, calmer le prurit et traiter la cause sous-jacente<br />

(souvent les puces). L’antibiothérapie systémique ou topique est inutile dans la plupart<br />

des cas (ne pas confondre avec des lésions de la joue qui sont des folliculites<br />

profondes et qui nécessitent une antibiothérapie systémique prolongée)<br />

• intertrigo (pyodermite des plis) : le traitement de choix est bien sûr chirurgical<br />

mais la démarche dermatologique est axée sur les antiseptiques topiques (lingettes<br />

imprégnées de chlorhexidine et de climbazole surtout) et l’application d’acide<br />

fusidique 2 fois par jour en cas d’aggravation<br />

• pyodermite superfi cielle localisée : on considère comme localisée une pyodermite<br />

ne dépassant pas 2 % de la surface corporelle, soit, par exemple, pour un<br />

chien de 30 kg, une surface de 20x10 cm, ou un chien de 4 kg, une atteinte de<br />

7x7 cm. Dans ces cas, on peut appliquer un topique antibiotique (acide fusidique<br />

2 fois/j) sur les lésions avec nettoyage antiseptique préalable. Il faudra prendre<br />

la précaution d’utiliser un shampooing antiseptique (chlorhexidine) pour traiter le<br />

corps en cas de lésion corporelle non observée durant l’examen<br />

• pyodermite profonde localisée : dans ce cas, la lésion doit être quasiment unique<br />

et très localisée (furoncle interdigité isolé, lésion furonculeuse d’un coude, acné<br />

modérée). On utilisera un shampooing antiseptique local tous les jours ou tous les<br />

deux jours et l’acide fusidique localement, le tout pendant une dizaine de jours.<br />

En l’absence d’amélioration à 8 jours, le recours à l’antibiothérapie systémique<br />

empirique (dans un premier temps) sera indiqué.<br />

L’utilisation de topique incluant un corticoïde même de classe faible (hydrocortisone)<br />

n’est pas conseillée dans l’absolu et est rarement utile, c’est pourquoi nous<br />

privilégions l’acide fusidique, topique uniquement antibiotique. Cependant, l’adjonction<br />

d’hydrocortisone n’a pas d’effet néfaste, voire pourrait être bénéfi que (?)<br />

en cas de forte infl ammation péri-lésionnelle ; en revanche, ces préparations ne<br />

doivent pas être utilisées plus de 4 à 5 jours.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

- laboratoire Bayer (antibiotique)<br />

- laboratoire Dechra (shampooing antiseptique)<br />

Faut-il se précipiter sur les antibiotiques<br />

pendant l’hospitalisation ?<br />

C. PONCET<br />

DV, Dip. ECVS, Spécialiste en chirurgie, Centre Hospitalier Vétérinaire<br />

Frégis, 43 av Aristide Briand, F-94110 ARCUEIL<br />

Connue en médecine humaine depuis longtemps, la réalité des infections nosocomiales<br />

(IN) est une donnée d’importance croissante en pratique vétérinaire. Il<br />

suffi t pour s’en assurer de juger de l’abondance actuelle sur le sujet dans la presse<br />

professionnelle. Il est maintenant évident que la « sur utilisation » ou « mal utilisation<br />

» des antibiotiques, notamment pendant l’hospitalisation, joue un rôle majeur<br />

dans l’apparition des résistances bactériennes constatée ces dernières années. Il<br />

est donc de notre responsabilité de pouvoir nous informer des règles de bonne<br />

pratique des antibiotiques pour une utilisation adaptée.<br />

La situation française<br />

Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une<br />

hospitalisation et si elle était absente à l’admission au centre de soin. Ce critère est<br />

applicable à toute infection.<br />

En humaine, il est maintenant établi que la quantité d’antibiotique utilisée est proportionnelle<br />

à l’incidence et la prévalence des infections nosocomiales.<br />

L’incidence réelle et la prévalence réelle des infections nosocomiales lors d’hospitalisation<br />

dans les structures vétérinaires sont peu documentées, particulièrement<br />

dans les structures de petite taille. Il faut cependant prendre conscience qu’un<br />

simple écoulement de plaie survenant dans les jours suivant une ovariectomie correspond<br />

bien à une infection nosocomiale.<br />

Du bon usage des antibiotiques pendant l’hospitalisation<br />

Les règles de bonne pratique des antibiotiques sont maintenant de mieux en mieux<br />

établies. Certains organismes ou associations ont mis au point des documents pour<br />

établir les règles de bonne pratique, comme par exemple la BSVA qui met en ligne<br />

un document en libre accès :


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

http://www.bva.co.uk/public/documents/BVA_Antimicrobials_Poster.PDF<br />

Certains éléments clés apparaissent :<br />

• Informer les clients et travailler sur la réduction de l’antibiotique de couverture<br />

• Un choix raisonné de l’antibiotique à utiliser en fonction des données actuelles<br />

de la science<br />

• Identifi er les germes en cause<br />

• Limiter autant que possible l’antibioprophylaxie<br />

• Limiter au maximum les antibiotiques pendant l’hospitalisation<br />

• Etablir des protocoles régulièrement remis en cause<br />

• Surveiller, évaluer…<br />

Les mesures d’hygiène<br />

Les principes d’hygiène élémentaires restent plus que jamais d’actualité, même<br />

si les antibiotiques ont révolutionné la perception médicale de l’infection. C’est<br />

une façon évidente de prévenir toute infection et donc la sur utilisation des antibiotiques.<br />

La combinaison de quelques mesures (certaines très simples) est effi cace pour limiter<br />

la transmission des germes nosocomiaux :<br />

- le lavage et/ou la désinfection des mains,<br />

- l’asepsie des gestes invasifs (pose de cathéter, de sonde vésical, endoscopie,<br />

interventions chirurgicales,<br />

- la stérilisation effi cace des instruments,<br />

- une tenue vestimentaire adaptée,<br />

- une organisation d’un circuit des déchets,<br />

- une architecture adaptée des locaux,<br />

- etc.<br />

Conclusion<br />

L’émergence de bactéries multirésistantes dans notre pratique est un élément<br />

majeur qui, dans un avenir plus ou moins proche, risque de modifi er l’exercice<br />

vétérinaire courant. C’est un nouveau cap que doit prendre le praticien, cap qui<br />

passe par une utilisation plus prudente des antibiotiques et une maîtrise des différents<br />

éléments de l’asepsie, de la stérilisation, de l’antisepsie et plus globalement<br />

de l’hygiène hospitalière. Cette évolution passe obligatoirement par l’adhésion,<br />

l’information et la formation de l’ensemble des intervenants dans les soins prodigués<br />

: vétérinaires, assistants et propriétaires.<br />

Bibliographie<br />

Wayne, R. et al. (<strong>2011</strong>) Therapeutic antibiotic use patterns in dogs : observations<br />

from a veterinary teaching hospital. JSAP ; 52 : 310-318.<br />

Hecker M. et al (2003) Unnecessary use of antimicrobials in hospitalized patients :<br />

current patterns of misuse with an emphasis on the antianaerobic spectrum of activity.<br />

Archives of Internal Medicine 163, 972-978<br />

Potner J. et al. (2010) Guidelines for Reducing Pathogens in Veterinary Hospitals :<br />

Disinfectant Selection, Cleaning Protocols, and Hand Hygiene. Compendium ;<br />

mai : 1-12.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Faut-il se précipiter sur les antibiotiques<br />

lors de gastro-entérites ?<br />

O. TOULZA<br />

DV, Dip. ACVIM - AQUIVET Clinique Vétérinaire, Parc d’activités Mermoz,<br />

Avenue de la Forêt – F-33320 EYSINES<br />

Il existe plusieurs catégories de gastro-entérites selon que l’on se place dans un<br />

contexte aigu ou chronique, selon la portion du tractus digestif atteinte (estomac,<br />

intestin grêle, côlon) et selon l’origine de la gastro-entérite (maladie infectieuse<br />

virale, parasitaire, bactérienne ou fongique ; intoxication ; maladie infl ammatoire<br />

chronique intestinale ; processus tumoral). Chacune de ces situations est différente<br />

et justifi era un traitement adapté.<br />

Le rôle du clinicien sera dans un premier temps de défi nir plus précisément le<br />

type de gastro-entérite auquel il (elle) est confronté et, dans un deuxième temps,<br />

d’identifi er d’éventuels critères de gravité. Lorsque de tels critères sont identifi és,<br />

les investigations diagnostiques et le traitement seront plus « agressifs » que dans<br />

les cas « simples ».<br />

Les gastro-entérites aiguës<br />

Gastro-entérites aiguës « banales »<br />

Elles sont plus fréquentes chez le chien que chez le chat. Le plus souvent, les gastro-<br />

• 136 •<br />

entérites aiguës sont d’origine alimentaire (écart alimentaire), toxique (ingestion<br />

d’un produit irritant pour le tractus digestif), ou infectieuse (virale ou parasitaire).<br />

Les gastro-entérites aiguës primitivement bactériennes sont très rares. Dans ces<br />

conditions, le traitement est principalement symptomatique et consiste à laisser<br />

l’animal à jeun pendant 12 à 24 heures, à lui administrer un pansement digestif<br />

(phosphate d’alumine ou sucralfate et/ou smectite), et/ou un anti-émétique (métoclopramide<br />

ou maropitant), voire un vermifuge à large spectre d’action. La mise<br />

en place d’une réhydratation par voie parentérale est justifi ée lorsque l’animal<br />

est déshydraté et que les pertes hydriques sont importantes. Une antibiothérapie<br />

ne se justifi e pas dans ces cas « simples » (voire serait même contre-indiquée).<br />

La coproculture n’est pas indiquée en première intention. En effet, les méthodes<br />

traditionnelles de coproculture ne permettent d’identifi er que 20 % environ des<br />

germes présents.<br />

Si les symptômes digestifs persistent au-delà de 24 heures de traitement symptomatique,<br />

mais toujours sans signe de gravité, une antibiothérapie à visée intestinale<br />

est mise en place, avec des antibiotiques non résorbés (néomycine, sulfaguanidine,<br />

colistine), pendant une courte durée (3 à 5 jours) pour limiter l’impact sur la<br />

fl ore commensale.<br />

Les gastro-entérites aiguës « graves »<br />

Lorsque des critères de gravité sont identifi és, l’attitude du clinicien doit être adaptée<br />

en conséquence. Les critères péjoratifs à rechercher incluent : un syndrome<br />

fébrile marqué (avec abattement intense, hyperthermie forte et anorexie), des<br />

signes de choc septique (muqueuses « sales » ou violacées, hypotension), la présence<br />

de sang dans les selles (méléna ou sang en nature en grandes quantités), ou<br />

des signes d’occlusion intestinale (palpation d’une masse abdominale, iléus avec<br />

distension aérique d’une ou plusieurs anses intestinales, défense abdominale à la<br />

palpation).<br />

Dans ces cas « graves », des examens complémentaires sont nécessaires pour<br />

préciser la gravité de la situation et tenter de déterminer l’origine des troubles<br />

digestifs. Des radiographies abdominales permettent de rechercher certains corps<br />

étrangers, des signes d’occlusion intestinale (iléus), ou la présence d’un épanchement<br />

(perte du contraste abdominal). Des analyses sanguines sont souvent indispensables<br />

(numération-formule avec lecture d’un frottis, biochimie plasmatique :<br />

urée, créatinine, PAL, ALAT, glucose, protéines totales, albumine, ionogramme,<br />

calcium, +/- cholestérol, bilirubine, triglycérides, cPL, Spec fPL, etc…). L’échographie<br />

abdominale est souvent incontournable dans l’exploration des troubles gastrointestinaux<br />

graves. Un test antigénique ELISA fécal recherchant le parvovirus, est<br />

indiqué lors de gastro-entérite hémorragique aiguë du chien.<br />

Si des signes de bactériémie sont notés (forte fi èvre, muqueuses « sales », leucocytose<br />

et left shift ou leucopénie majeure, PNNs toxiques), une antibiothérapie<br />

à large spectre et à large diffusion systémique est prescrite pendant 3 à 5 jours.<br />

L’utilisation de l’amoxicilline/acide clavulanique +/- en association avec une fl uoroquinolone<br />

et/ou du métronidazole est recommandée.<br />

L’antibiothérapie ne constitue qu’une partie du traitement. Une réanimation médicale<br />

globale (hospitalisation sous perfusion, protecteurs digestifs, anti-émétiques,<br />

analgésie, etc.…), parfois associée à des gestes chirurgicaux (lavage abdominal,<br />

exérèse de corps étranger, réduction d’une intussusception) permet d’améliorer les<br />

chances de survie du patient.<br />

Quelques cas particuliers de gastro-entérites aiguës infectieuses<br />

Les salmonelloses et les campylobactérioses, bien que peu fréquentes chez les carnivores<br />

domestiques, doivent être prises au sérieux en raison du risque zoonotique<br />

qu’elles représentent.<br />

Les salmonelloses cliniques sont rares, surtout chez le chien. Elles provoquent des<br />

symptômes variés (diarrhée aiguë modérée à marquée, hémorragique de type<br />

entérocolite, avec atteinte de l’état général). Jusqu’à 10 % des animaux domestiques<br />

seraient porteurs asymptomatiques. Le diagnostic nécessite la réalisation<br />

de plusieurs coprocultures. Le traitement des salmonelloses cliniques graves, en<br />

première intention, est l’administration d’amoxicilline ou de chloramphénicol ou<br />

de triméthoprime/sulfa. Un antibiogramme est indispensable pour ajuster l’antibiothérapie<br />

(en raison de l’existence de souches multirésistantes). Les formes asymptomatiques<br />

ou cliniquement modérées ne sont pas traitées par antibiothérapie (cela<br />

renforcerait le portage chronique).<br />

Le diagnostic et le traitement de la campylobactériose ne font pas encore l’objet<br />

d’un consensus. Les formes cliniques (diarrhée) sont rares (plus fréquentes chez les<br />

animaux de moins de 6 mois). La coproculture et la cytologie fécale permettent le<br />

diagnostic. L’antibiothérapie (érythromycine ?) est réservée aux cas graves (avec<br />

atteinte systémique).<br />

Les gastro-entérites chroniques<br />

Les gastro-entérites chroniques sont rarement primitivement bactériennes. L’antibiothérapie<br />

fait donc rarement partie des traitements à prescrire en première intention<br />

dans ces cas. Schématiquement, trois grandes catégories de gastro-entérites<br />

chroniques sont identifi ées : 1) les gastro-entérites chroniques répondant à un


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

changement alimentaire (intolérance alimentaire ou hypersensibilité alimentaire),<br />

2) les gastro-entérites chroniques répondant aux antibiotiques (métronidazole ou<br />

fl uoroquinolones en particulier), 3) les gastro-entérites dysimmunitaires nécessitant<br />

un traitement immunomodulateur (MICI lymphoplasmocytaires au sens large).<br />

Les causes parasitaires, alimentaires, tumorales et immunitaires sont à rechercher<br />

en première intention, par l’intermédiaire de différents examens complémentaires.<br />

Ces examens vont d’une simple analyse coproscopique, en passant par divers<br />

examens sanguins (B12, TLI, folates, etc.) et d’imagerie médicale (radiographie<br />

avec ou sans produit de contraste, échographie, cœlioscopie, etc…), jusqu’à<br />

l’obtention de biopsies intestinales (endoscopiques ou chirurgicales). Les maladies<br />

infl ammatoires chroniques intestinales sont caractérisées par la nature de l’infi ltrat<br />

infl ammatoire identifi é sur les biopsies (lympho-plasmocytaire, éosinophilique, histiocytaire,<br />

neutrophilique).<br />

Le choix d’avoir recours à tel ou tel examen, dépend surtout de la sévérité des<br />

signes cliniques observés. Pour cela, des grilles d’évaluation des index d’activité<br />

clinique sont à la disposition des cliniciens (grille CIBDAI et grille CCECAI).<br />

Comme dans le cas des gastro-entérites aiguës, si des critères de gravité (signes<br />

de bactériémie sont notés), il est certain qu’une antibiothérapie sera nécessaire,<br />

associée à une hospitalisation pour réanimation médicale « agressive ».<br />

L’approche de ces cas « chroniques » mais stables consiste dans un premier temps<br />

à vermifuger l’animal avec du fenbendazole (50 mg/kg/jour pendant 3 à 5 jours)<br />

puis à modifi er l’alimentation (alimentation à base d’ingrédient nouveau pour le<br />

patient ou alimentation à protéines hydrolysées). En l’absence d’amélioration au<br />

bout de 8 à 10 jours de ce changement alimentaire, une antibiothérapie est prescrite<br />

pendant 2 semaines au moins (métronidazole, tylosine, oxytétracycline). En<br />

cas d’échec, un traitement immunomodulateur est prescrit (prednisone/prednisolone<br />

1 à 2 mg/kg/jour en 2 prises quotidiennes).<br />

Il existe un cas particulier chez le boxer (et certains bouledogues Français) de colite<br />

histiocytaire ulcérative. Il semble que cette affection soit primitivement d’origine<br />

bactérienne, secondaire à un déséquilibre de la fl ore intestinale avec prolifération<br />

d’une souche d’Escherichia coli, ayant des propriétés d’adhésion et d’invasion<br />

de la muqueuse colique. Dans ces cas confi rmés par biopsies endoscopiques,<br />

seule une antibiothérapie prolongée (fl uoroquinolone sans interruption pendant 2<br />

mois consécutifs) permet d’obtenir une guérison. Les traitements immunomodulateurs<br />

(corticoïdes) ne sont pas recommandés pour ces animaux (sous peine de voir<br />

apparaître des souches multi-résistantes d’E. coli, souvent fatales pour le chien).<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Poster<br />

Traitement de l’arthrose avec du fi rocoxib ou un autre<br />

AINS : observations sur un groupe de chiens sur le terrain<br />

M. POLLMEIER, P. HANSON, D. DENTON,<br />

C. FLEISHMAN, C. TOULEMONDE, R. ALVA<br />

MERIAL - 69007 <strong>LYON</strong><br />

Le fi rocoxib (PREVICOX®, Merial SAS) est un coxib, inhibiteur COX-2 hautement<br />

sélectif. Cet AINS cible directement la COX-2, responsable des états infl ammatoires<br />

et de la douleur. Des études terrain ont été menées en Europe (Allemagne,<br />

France et Suisse) et au Canada, pour évaluer l’effi cacité et la tolérance de PRE-<br />

VICOX et d’un AINS couramment utilisé (carprofène, RIMADYL®, Pfi zer) dans la<br />

gestion de la douleur arthrosique chez le chien. Le protocole de l’étude comportait<br />

un groupe de contrôle positif (autre AINS, carprofène), un double aveugle et une<br />

• 137 •<br />

randomisation par bloc avec des blocs de deux chiens pour chacun des sites.<br />

Dans un bloc, les chiens ont été affectés de façon aléatoire au groupe de contrôle<br />

positif (carprofène à une dose de 4 mg/kg/jour) ou au groupe traité avec fi rocoxib<br />

(à une dose de 5 mg/kg/jour). Les traitements ont été administrés par voie<br />

orale pendant environ 30 jours. Les propriétaires ont rapporté quotidiennement<br />

toute anomalie de santé de leur animal. Les vétérinaires traitants ont classé ces<br />

observations selon leur relation avec le traitement : lié, non lié, inconnu. Dans<br />

un deuxième temps, un vétérinaire indépendant a codifi é toutes les observations<br />

selon les recommandations du VeDDRA (Veterinary Medical Dictionary for Drug<br />

RegulatoryAuthorities). Pour chaque traitement, l’incidence de chaque observation<br />

a été listée sous forme de tableau et les traitements ont été comparés avec le test<br />

Khi-2 exact de Pearson. Dans un deuxième temps, la comparaison a porté sur le<br />

rapport au traitement. Les chiens qui ont arrêté l’étude ont été classés et comparés<br />

selon les causes principales : effet secondaire, manque d’effi cacité ou autre. Tout<br />

test statistique était bidirectionnel avec un seuil de probabilité de 5 %. Deux cent<br />

soixante-six chiens de race et sexe variés ont été inclus ; l’âge moyen était de 8<br />

ans (de 7 mois à 19 ans) avec un poids moyen de 32 kg (de 3,4 à 86 kg). Parmi<br />

les 266 chiens, 134 ont reçu un traitement à base de fi rocoxib et 132 de carprofène.<br />

Les chiens du groupe fi rocoxib ont présenté moins d’anomalies de santé. Les<br />

observations considérées en rapport avec le traitement sont listées dans le tableau<br />

ci-dessous.<br />

L’utilisation du fi rocoxib sur le terrain pendant 30 jours pour traiter la douleur d’origine<br />

l’arthrosique chez le chien a été bien tolérée et a été associée à moins d’effets<br />

secondaires qu’un traitement similaire au carprofène. Ces études démontrent que<br />

le fi rocoxib induit environ 5 fois moins d’effets secondaires qu’un AINS conventionnel.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Le travail a été sponsorisé par Merial. Les auteurs sont employés par<br />

Merial ; aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

URGENCES-RÉANIMATION<br />

L’animal polytraumatisé – Soutenir les grandes fonctions<br />

A. BARTHÉLEMY<br />

DMV, chargé de consultation au SIAMU<br />

VetAgro-Sup, 1 avenue Bourgelat - F-69280 MARCY L’ÉTOILE<br />

Evaluation et soutien de la fonction respiratoire<br />

Dans un premier temps, il convient, malgré la situation de stress, d’observer, de<br />

regarder, d’écouter et d’être attentif à la délicatesse de la contention, particulièrement<br />

chez le chat. La supplémentation en oxygène est faite immédiatement et<br />

systématiquement. Le débit d’administration de l’oxygène est de 150 mL/kg/min.<br />

Plusieurs situations peuvent se présenter :<br />

L’animal ne respire pas seul<br />

L’intubation trachéale doit être immédiate. Un ballon d’Ambu est recommandé.<br />

Le rythme est de 10 à 20 cycles par minute pour une pression inférieure à 20 cm<br />

d’H2O afi n d’éviter les baro- et les volotraumatismes. Il est rare que l’intubation soit<br />

impossible chez le chien et le chat. Seules des lésions compromettant la vacuité<br />

des voies aériennes supérieures comme des fractures délabrantes des mâchoires,<br />

un écrasement de la trachée ou des traumatismes laryngés/pharyngés, peuvent<br />

rendre nécessaire une trachéotomie d’urgence ou la mise en place d’un cathéter<br />

transtrachéal.<br />

Incidence Groupe fi rocoxib Groupe carprofène<br />

Lieu et nombre de chiens inclus Europe<br />

N = 110<br />

Anomalie (selon VeDDRA)<br />

Canada<br />

N = 24<br />

Europe<br />

N = 108<br />

Vomissement 2 0 2 0<br />

Adipsie 0 0 1 0<br />

Anorexie 0 0 2 0<br />

Diarrhée 0 0 2 0<br />

Miction 0 0 1 0<br />

Douleur 0 0 1 0<br />

Polydipsie 0 0 1 0<br />

Sous-total 2 (1,8%) 0 10 (9,3%) 0<br />

TOTAL 2 (1,5%) 10 (7,6%)<br />

Canada<br />

N = 24


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

L’animal respire seul<br />

De l’oxygène doit être administré par la méthode la moins stressante et la plus<br />

ergonomique possible : masque, lunettes, sonde nasale ou simplement un tuyau<br />

devant le nez (“fl ow by”). La cage à oxygène est la moins stressante des techniques<br />

mais réduit considérablement l’observation clinique et empêche les gestes<br />

techniques. Il convient ensuite de s’assurer que l’animal ne se contente pas de<br />

respirer seul, mais qu’il ventile effi cacement, c’est-à-dire que ses échanges gazeux<br />

assurent l’oxygénation tissulaire et l’élimination du CO2. Le clinicien procède alors<br />

à une évaluation minutieuse de la fonction respiratoire (observation de la courbe et<br />

des efforts respiratoires, auscultation, percussion, imagerie médicale après stabilisation)<br />

en recherchant plus spécifi quement une lésion du parenchyme pulmonaire,<br />

de l’espace pleural ou du diaphragme. L’oxygénation tissulaire peut s’évaluer par<br />

la couleur des muqueuses (manque de précision et de précocité dans la détection<br />

des anomalies), la saturation en oxygène (SpO2) par oxymétrie de pouls, capnographie<br />

(mesure de l’End Tidal CO2). Si la ventilation est ineffi cace, il convient de<br />

procéder à une sédation plus profonde de l’animal, de l’intuber et de le ventiler<br />

mécaniquement.<br />

Cas particulier du pneumothorax<br />

Le pneumothorax est fréquent chez les animaux polytraumatisés, il est à suspecter<br />

systématiquement. L’installation d’un pneumothorax sous tension avec réduction<br />

dramatique de la capacité pulmonaire est toujours à redouter. Si l’animal présente<br />

une discordance ou une respiration paradoxale et qu’il est trop instable pour réaliser<br />

des radiographies thoraciques, une thoracocentèse à visée diagnostique et<br />

thérapeutique est conseillée. Si la thoracocentèse doit être réitérée plus de trois fois<br />

sur 24 heures, la pose d’un drain thoracique est conseillée.<br />

Évaluation et soutien de la fonction cardiovasculaire<br />

La première démarche consiste à vérifi er que le cœur bat. C’est basique, mais<br />

essentiel.<br />

L’animal présente un arrêt cardiorespiratoire.<br />

Le massage cardiaque doit commencer immédiatement, l’animal ayant été préalablement<br />

et rapidement intubé et ballonné. Le rythme des compressions est de<br />

80 à 120 par minute. Des injections IV d’adrénaline (0,01 mg/kg) et d’atropine<br />

(0,04 mg/kg) sont également pratiquées.<br />

L’animal ne présente pas d’arrêt cardiorespiratoire.<br />

Il convient alors de vérifi er si l’activité cardio-circulatoire permet d’assurer une<br />

perfusion tissulaire correcte. Il est très important de connaître et vérifi er les six<br />

paramètres d’évaluation clinique de la volémie : fréquence cardiaque (tachycardie<br />

chez le chien, tachycardie ou bradycardie chez le chat), qualité du pouls (fi lant,<br />

bondissant), couleur des muqueuses (pâles), temps de recoloration capillaire (augmenté),<br />

température des extrémités (froide) et statut mental (altéré). La prise de la<br />

pression artérielle par méthode non invasive (Doppler ou oscillométrique) et la<br />

réalisation d’un ECG complètent cette évaluation de la volémie. L’objectif de la<br />

réanimation est de maintenir une pression artérielle systolique supérieure à 90 mm<br />

Hg et une pression artérielle moyenne supérieure à 60 mmHg afi n d’assurer une<br />

perfusion cérébrale et coronarienne adéquate.<br />

La fl uidothérapie<br />

Les animaux traumatisés souffrent d’hypovolémie, absolue par pertes sanguines<br />

ou relative due au stress et au relargage de catécholamines. L’objectif de la thérapeutique<br />

liquidienne initiale est de restaurer le volume circulant. La correction<br />

des déséquilibres hydro-électrolytiques et acido-basiques se fera dans une étape<br />

ultérieure. Plusieurs types de solutés sont disponibles : les cristalloïdes, les colloïdes<br />

et les produits sanguins. Voici quelques exemples de protocoles :<br />

Chez le chien. Si l’animal présente une hypoperfusion modérée, des bolus réitérés<br />

à effet de 20 à 30 mL/kg de soluté cristalloïde isotonique de sodium en 15 minutes<br />

sont indiqués. Lors d’hypovolémie grave, des bolus plus importants (50 mL/kg)<br />

peuvent être administrés, associés ou non à des colloïdes (5 mL/kg sur 15 minutes)<br />

et/ou des hypertoniques de sodium (1 à 3 mL/kg en bolus).<br />

Chez le chat. Généralement un bolus de 10 à 20 mL/kg de soluté isotonique de<br />

sodium suffi t à restaurer la volémie. Cependant, un nouveau bolus d’isotonique<br />

ou une perfusion de colloïde (2-3 mL/kg sur 15 minutes) sont parfois nécessaires.<br />

Place de la transfusion. La disponibilité des produits sanguins (sang frais, culot globulaire<br />

ou plasma frais congelé) est très différente en fonction des cliniques vétérinaires.<br />

Le sang total frais étant le produit le plus répandu. Il n’existe pas de formule<br />

valable permettant de déterminer quand le patient a besoin d’être transfusé et de<br />

calculer la quantité de sang à apporter. Il est déconseillé de se fi er à l’hématocrite.<br />

La clinique, la réponse à la fl uidothérapie ainsi que le monitorage des protéines<br />

totales et de la lactatémie aident à prendre la décision de transfuser. La transfusion<br />

doit se faire en moins de quatre heures et peut, dans certains cas, être massive,<br />

jusqu’à 50 mL/kg. En situation d’urgence, le temps manque souvent pour réaliser<br />

un groupage, sauf chez le chat. Un cross match est cependant recommandé. Si la<br />

transfusion n’apporte aucune amélioration, une chirurgie d’urgence est indiquée.<br />

• 138 •<br />

Évaluation et soutien de la fonction nerveuse<br />

Le polytraumatisé peut souffrir d’un traumatisme crânien et/ou d’un traumatisme<br />

médullaire dû à une fracture, une luxation ou un déplacement vertébral. Un traumatisme<br />

nerveux peut gravement compromettre le pronostic vital. Il est inutile de<br />

faire un examen neurologique complet. Il est conseillé de vérifi er que tous les<br />

membres fonctionnent, de savoir si l’animal a marché après l’accident et de rechercher<br />

par palpation douce un éventuel enfoncement de la boîte crânienne ou un<br />

déplacement vertébral.<br />

Cas du traumatisme crânien<br />

Si un tel traumatisme est suspecté (triade de Cushing : association d’une hypertension<br />

artérielle systémique et d’une bradycardie, altération du statut mental), un<br />

protocole mannitol/furosémide doit être entrepris : mannitol de 0.5 à 2 g/kg IV<br />

sur 15 à 20 minutes et furosémide à 1-2 mg/kg IV.<br />

Cas du traumatisme médullaire<br />

Le patient doit être manipulé le plus délicatement possible. Si une fracture vertébrale<br />

est suspectée, il doit être attaché à un support solide. La sensibilité des<br />

membres est évaluée. Dès stabilisation de l’animal, un examen approfondi d’imagerie<br />

médicale (myélographie ou idéalement un myéloscanner) est réalisé.<br />

La place du laboratoire<br />

L’objectif des premiers examens de laboratoire est d’affi ner le pronostic par un<br />

bilan d’extension le plus précis possible. Ces premiers examens doivent être faciles<br />

à faire, fi ables et répétables sans prendre de temps. Un bilan plus complet sera fait<br />

ultérieurement sur un animal hémodynamiquement stable. Deux examens simples<br />

sont conseillés en première intention :<br />

- La mesure des protéines totales plasmatiques qui permet un diagnostic précoce<br />

(plus fi able que l’hématocrite) d’une perte sanguine modérée à marquée. Des protéines<br />

totales inférieures à 60 g/dL doivent inquiéter le clinicien et l’inciter à réitérer<br />

l’examen afi n de dépister au plus vite toute hémorragie potentielle.<br />

- La mesure de la lactatémie sanguine. La valeur de la lactatémie d’admission<br />

renseigne sur la perfusion tissulaire d’admission. La cinétique de la lactatémie<br />

permet d’évaluer l’effi cacité des premières mesures de réanimation et d’établir<br />

un pronostic. Ce test simple est rapide et permet de dépister précocement des<br />

problèmes émergents. Il est particulièrement utile aux jeunes cliniciens pour les<br />

guider dans leur traitement. Une lactatémie supérieure à 4 mmol/L indique une<br />

hypoperfusion signifi cative.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

L’animal polytraumatisé :<br />

A l’admission, hiérarchiser les priorités<br />

I. GOY-THOLLOT<br />

Ingénieur de Recherche Hors Classe, PH, Responsable SIAMU. VetAgro Sup<br />

SIAMU, Campus Vétérinaire, 1 avenue Bourgelat, F-69280 MARCY L’ÉTOILE<br />

Les traumatismes sont les urgences les plus fréquentes tant en médecine humaine<br />

qu’en médecine vétérinaire. Les chiens sont plus souvent victimes d’accidents de la<br />

voie publique, d’accidents de chasse ou de morsures et les propriétaires en sont<br />

généralement les témoins. Les traumatismes les plus fréquents chez les chats sont<br />

les accidents de la voie publique, les défenestrations, les coups ou les morsures<br />

et les propriétaires sont rarement présents. Le praticien ne peut agir que sur les<br />

lésions secondaires au choc. La réanimation initiale, le suivi de l’animal et la<br />

prévention des complications revêtent une importance particulière dans le cas du<br />

polytraumatisé. Il convient de toujours imaginer et de se préparer au pire, d’être<br />

méthodique et d’établir des priorités. Il ne faut pas craindre de mettre en place une<br />

procédure qui puisse être appliquée par l’ensemble des intervenants de la clinique<br />

quel que soit le jour ou l’heure. Les équipes d’urgence se relaient et les cliniciens<br />

de nuit sont moins nombreux et souvent fatigués par le rythme et la gravité des<br />

situations. Les protocoles ne peuvent que les aider.<br />

Tout traumatisme entraîne le même enchaînement d’événements systémiques.<br />

Quelle que soit la nature du choc, la réaction infl ammatoire induite par le choc<br />

initial est proportionnelle à l’importance et l’étendue des lésions. L’objectif de la<br />

réanimation est de rétablir et de maintenir la perfusion tissulaire et la distribution<br />

d’oxygène aux tissus.<br />

Généralités<br />

La première étape est celle du triage et elle est déterminante. L’évaluation à l’admission<br />

de la gravité de l’état de l’animal va conditionner sa prise en charge en<br />

terme de rapidité et de moyens (humains, techniques et fi nanciers) mis en œuvre.<br />

Le triage en urgentologie consiste à évaluer la fonction cardiaque (fréquence car-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

diaque et qualité du pouls), la fonction respiratoire (fréquence respiratoire, courbe<br />

respiratoire et efforts anormaux) et le statut mental. Il permet de savoir rapidement<br />

si le pronostic vital est engagé et d’établir un ordre de priorité. Si les grandes fonctions<br />

vitales ne sont pas affectées, le clinicien procède alors à l’examen de toutes<br />

les lésions (plaies, fractures, hémorragies externes et lésions des organes internes).<br />

L’objectif de cet examen est de “traquer” des lésions cachées et de potentielles<br />

complications (uro abdomen, ischémie digestive, hernies diverses). Il faut toujours<br />

rester très méfi ant face à un polytraumatisé et ne jamais oublier que les lésions les<br />

plus spectaculaires ne sont pas obligatoirement les plus graves. La prise en charge<br />

d’un polytraumatisé est l’occasion de se rappeler les principes fondamentaux de la<br />

prise en charge d’une urgence :<br />

- Toujours se méfi er des idées reçues et des jugements à “l’emporte-pièce”<br />

- Tenir compte de la volonté du propriétaire et de ses contraintes fi nancières<br />

- Informer son équipe (vétérinaires, techniciens) de toutes les observations faites et<br />

des décisions prises.<br />

- Ne pas passer à côté des hémorragies graves, des fractures de membres postérieurs<br />

et des lésions thoraciques.<br />

- Toujours stabiliser l’animal avant les examens complémentaires.<br />

- Toujours appliquer la règle de l’ABC (Airway, Breathing, Cardiovascular) qui<br />

permet de soutenir et de prévenir toute défaillance des grandes fonctions.<br />

- Eviter les pertes de chaleurs en plaçant l’animal sur des alèzes. Ne pas réchauffer<br />

excessivement. Une température comprise entre 37 °C et 38 °C convient.<br />

- Prendre en charge la douleur. Il ne faut jamais craindre de sédater un animal<br />

polytraumatisé. Le stress et l’agitation augmentent la consommation tissulaire<br />

d’oxygène et le risque d’hypoxie, mettent l’équipe soignante en danger, diminuent<br />

la qualité des soins et par conséquent mettent la vie de l’animal en danger. Le<br />

bénéfi ce de la prise en charge de la douleur en dépasse toujours le risque. Les<br />

molécules de choix dans le contexte de l’animal polytraumatisé sont les morphiniques<br />

(Butorphanol 0,1-0,5 mg/kg IV/4 heures, Morphine 0,05 - 0,2 mg/kg<br />

SC, IV/4 heures, Fentanyl 2-4 μg/kg/h IV) et les benzodiazépines (diazépam ou<br />

midazolam 0,1 – 0,5 mg/kg IV). L’acépromazine, la médétomidine et le propofol<br />

sont à éviter à cause de leur effet dépresseur cardiaque et circulatoire. Les antiinfl<br />

ammatoires non stéroïdiens (AINS) sont à réserver aux phases de traitement<br />

ultérieures, lorsque l’animal est hémodynamiquement stable et que ses fonctions<br />

rénales et digestives sont adéquates.<br />

Hiérarchiser les priorités initiales<br />

Evaluation de la fonction respiratoire et oxygénothérapie<br />

Dans un premier temps, il convient, d’observer, de regarder et d’écouter. Une<br />

contention trop musclée de type “butacaïne” peut compromettre le pronostic vital.<br />

La supplémentation en oxygène est faite immédiatement et systématiquement. Le<br />

débit d’administration de l’oxygène est de 150 mL/kg/min. Plusieurs situations<br />

peuvent se présenter (voir conférence suivante « soutenir les grandes fonctions »).<br />

Les radiographies thoraciques doivent toujours être faites sur un animal stable afi n<br />

de diminuer les, risques de décompensation.<br />

Evaluation et soutien de la fonction cardiovasculaire<br />

La première question à se poser consiste à savoir si le cœur bat. C’est basique,<br />

mais essentiel. Il convient ensuite de vérifi er si l’activité cardio-circulatoire permet<br />

d’assurer une perfusion tissulaire correcte. Il est très important de connaître et<br />

vérifi er les six paramètres d’évaluation clinique de la volémie : pouls (fréquence et<br />

rythme), qualité du pouls (fi lant, bondissant), couleur des muqueuses (pâles), temps<br />

de recoloration capillaire (augmenté), température des extrémités (froide) et état<br />

de conscience altéré.<br />

La fl uidothérapie<br />

Les animaux traumatisés souffrent d’hypovolémie absolue par pertes sanguines, ou<br />

relative due stress et au relargage de catécholamines. Ils sont rarement déshydratés,<br />

sauf si le traumatisme a eu lieu plusieurs jours auparavant (chats ou animaux<br />

fugueurs). L’objectif de la thérapeutique liquidienne initiale est de rétablir la volémie.<br />

La correction des déséquilibres hydro-électrolytiques et acido-basiques se fait<br />

dans une étape ultérieure. Chaque protocole de fl uidothérapie est spécifi quement<br />

adapté à chaque animal. Il n’existe pas de “recette”.<br />

La place du laboratoire<br />

L’objectif des premiers examens de laboratoire est d’affi ner le pronostic par un<br />

bilan d’extension le plus précis possible. Ces premiers examens doivent être faciles<br />

à faire, fi ables et répétables sans prendre de temps. Un bilan plus complet est fait<br />

ultérieurement sur un animal hémodynamiquement stable.<br />

La seconde évaluation<br />

La seconde évaluation est un examen clinique classique complet. Elle se pratique<br />

sur un animal dont les grandes fonctions sont stables. Elle vise à rechercher des<br />

anomalies et des lésions qui seraient passées inaperçues lors de la réception en<br />

• 139 •<br />

urgence. Un monitorage est mis en place (ECG, pression artérielle, suivi de la<br />

diurèse) afi n de prévenir toute complication. Le bilan biologique trouve sa place<br />

lors de cette étape. C’est également le moment de tondre, nettoyer, humidifi er et<br />

protéger les contusions et les plaies. Les éventuelles fractures sont explorées et stabilisées.<br />

Une fracture, même ouverte, est rarement une urgence devant être opérée<br />

dans les premières heures après l’admission au risque de mettre la vie du patient<br />

en danger. Le propriétaire, généralement affolé par les fractures et les plaies doit<br />

être correctement informé.<br />

Bibliographie<br />

Adamantos S & Corr S. Emergency care of the cat with multi-trauma. In Practice<br />

2007, 29, pp 388-396.<br />

Driessen B & Brainard B. Fluid therapy for the traumatized patient. Journal of Veterinary<br />

Emergency and Critical Care 16(4) 2006, pp 276-299.<br />

Marik PE. The optimal endpoint of resuscitation in trauma patients. Critical Care<br />

2003, 7:19-20<br />

Simpson SA, Syring R, Otto CM. Severe blunt trauma in dogs : 235 cases (1997-<br />

2003). Journal of Veterinary Emergency and Critical Care 19(6) 2009, pp 588–<br />

602.<br />

Small animal critical care médicine. 2008. Silverstein DC, Hopper K Eds. Saunders<br />

Elsevier. St Louis, USA.<br />

Goy-Thollot I. Polytraumatisé. Dépêche Vétérinaire, Dossier Technique n°122.<br />

<strong>2011</strong>, pp 11-19.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

L’animal polytraumatisé : affi ner le bilan lésionnel<br />

C. POUZOT-NEVORET<br />

DV, Ms, PhD, Maître de conférences en urgences, réanimation et soins<br />

intensifs au SIAMU, VetAgro Sup,<br />

Campus vétérinaire de Lyon, 1 avenue Bourgelat, F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Lors de la réception d’un animal polytraumatisé, le praticien doit mettre en place<br />

une réanimation intensive adaptée à la gravité du cas, afi n de soutenir les fonctions<br />

vitales et de limiter l’aggravation des lésions secondaires. Lorsque l’état de<br />

l’animal se stabilise, les examens complémentaires peuvent être réalisés, permettant<br />

d’affi ner le bilan lésionnel. Cette seconde étape s’appuie sur un examen clinique<br />

plus poussé, un bilan sanguin complet et surtout l’imagerie médicale.<br />

Réitérer l’examen clinique<br />

La seconde évaluation consiste d’abord en un examen clinique complet. Elle vise<br />

à rechercher des anomalies et des lésions qui seraient passées inaperçues lors<br />

de la réception en urgence. Si ce n’est déjà fait, un monitorage est mis en place<br />

(ECG, pression artérielle, suivi de la diurèse) afi n de détecter précocement toute<br />

complication. En cas d’anomalie nerveuse de l’animal lors de l’admission (hypovigilance,<br />

absence de mouvements volontaires des membres…), il est important<br />

de refaire l’examen après stabilisation pour éviter de conclure abusivement à une<br />

atteinte neurologique.<br />

C’est également le moment de tondre, nettoyer, humidifi er et protéger les contusions<br />

et les plaies. Les éventuelles fractures sont explorées et stabilisées. Une<br />

fracture, même ouverte, est rarement une urgence devant être opérée dans les<br />

premières heures après l’admission au risque de mettre la vie du patient en danger.<br />

Le propriétaire, généralement affolé par les fractures et les plaies doit être<br />

correctement informé.<br />

Bilan sanguin<br />

Un bilan biologique comprenant un examen biologique de base (urémie, créatininémie,<br />

glycémie, dosage des PAL et des ALAT), la mesure des gaz sanguins<br />

veineux et/ou artériels, un ionogramme et une mesure de l’hématocrite trouve<br />

sa place lors de cette étape. La lactatémie et les protéines totales sont à nouveau<br />

mesurées pour évaluer respectivement l’effi cacité de la réanimation et un éventuel<br />

saignement.<br />

Imagerie médicale<br />

Radiographie<br />

La radiographie thoracique est indispensable, mais doit toujours être pratiquée sur<br />

un animal stable. En effet, lors de polytraumatisme, il est rare que le thorax soit<br />

complètement indemne. Un pneumothorax peut évoluer vers un collapsus pulmonaire<br />

et entraîner la mort de l’animal. Des contusions parenchymateuses peuvent<br />

compromettre un pronostic chirurgical. Lors de l’examen des clichés thoraciques<br />

d’un animal traumatisé, il convient de rechercher :<br />

o Des lésions de la paroi thoracique : plaies pénétrantes


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

o Des lésions du parenchyme pulmonaire : des contusions, des hémorragies, des<br />

bulles, des pneumatocœles, une torsion de lobe ou un œdème infl ammatoire<br />

o Des lésions de la cavité pleurale : un pneumothorax et/ou un épanchement<br />

pleural<br />

o Une hernie diaphragmatique<br />

o Des fractures de côtes. Pour rechercher les fractures de côtes, une astuce consiste<br />

à regarder le cliché à l’envers afi n que l’attention soit attirée par les structures<br />

autres que le poumon et l’espace pleural.<br />

Les radiographies abdominales sans préparation de routine sont rarement utiles<br />

sauf si une lésion particulière est recherchée comme une rupture vésicale ou une<br />

hernie diaphragmatique. Cet examen coûte relativement cher, prend du temps et<br />

est rarement pertinent chez le polytraumatisé.<br />

Echographie<br />

Depuis quelques années la procédure FAST (Focused Assessment for Sonography<br />

of Trauma) est de plus en plus utilisée pour l’exploration thoraco-abdominale du<br />

polytraumatisé. L’objectif est de détecter le plus rapidement possible les lésions<br />

qui nécessiteraient des gestes plus invasifs, à savoir, les hémo abdomens ou les<br />

uropéritoines (intervention chirurgicale) et les épanchements pleuraux ou péricardiques<br />

(ponctions ou mise en place d’un drain thoracique). La technique FAST se<br />

focalise sur les fenêtres échographiques les plus propices à l’observation d’un<br />

épanchement abdominal, thoracique ou péricardique. Le but du FAST est la mise<br />

en évidence d’un épanchement et pas d’évaluer les organes. C’est un examen<br />

rapide, non invasif, non irradiant, reproductible facilement et qui ne nécessite<br />

qu’une tonte et des manipulations minimales. En outre, la pratique du FAST ne<br />

nécessite ni un appareil de très haute technologie, ni un imageur très expérimenté.<br />

Lors de la mise en évidence d’un épanchement thoracique ou abdominal, celui-ci<br />

sera systématiquement ponctionné et analysé.<br />

AFAST<br />

L’exploration échographique de l’abdomen (AFAST : Abdominal Focused Assessment<br />

for Sonography of Trauma) a été décrite la 1ière. L’animal est placé en décubitus<br />

latéral ou sur le dos, et 4 zones sont tondues (ou mouillées avec de l’alcool)<br />

puis étudiées (Figure 1A) :<br />

- caudalement au processus xiphoïde : recherche d’épanchement entre les lobes du<br />

foie, d’une part, et entre le foie et le diaphragme<br />

- fl anc gauche, en arrière des côtes : recherche d’épanchement entre la rate, la<br />

paroi abdominale, le rein gauche et le foie.<br />

- au pôle crânial de la vessie<br />

- fl anc droit, en arrière des côtes : recherche d’épanchement entre le rein droit, les<br />

anses intestinales et la paroi abdominale.<br />

Afi n de profi ter de la gravité et d’augmenter la sensibilité de cet examen, les fl ancs<br />

droit et gauche seront examinés à la fois en décubitus droit et en décubitus gauche.<br />

TFAST<br />

L’échographie thoracique est de plus en plus utilisée pour mettre en évidence des<br />

lésions pleurales, pulmonaires ou péricardiques en traumatologie. Le « thoracic<br />

FAST » a été standardisé par Lisciandro. 5 zones sont étudiées sur un animal en<br />

décubitus latéral ou sternal (Figure 1B) :<br />

- entre le 7e et le 8e espace intercostal à droite et à gauche : la sonde est placée<br />

perpendiculairement à la paroi thoracique et reste immobile. Le clinicien recherche<br />

la présence ou l’absence d’une image dynamique de déplacement entre les pou-<br />

A<br />

Figure 1 : Localisation des fenêtres étudiées lors de l’AFAST (A) et le TFAST (B). (d’après Lisciandro, 2008)<br />

DH : Diaphragme/Foie ; SR : Rate/Rein ; CC : Vessie/Colon ; HR : Rein/Foie<br />

B<br />

• 140 •<br />

mons et la paroi thoracique (« glide sign »). L’absence de mouvement dynamique<br />

signe la présence d’un pneumothorax. Cette fenêtre acoustique permet également<br />

de visualiser un épanchement pleural liquidien ou des lésions pulmonaires (contusions,<br />

œdème : présence d’images en queue de comète). La présence de queue<br />

de comète exclut le pneumothorax.<br />

- Au niveau du choc précordial à droite et à gauche : permet d’évaluer la présence<br />

ou l’absence d’un épanchement péricardique<br />

- En arrière du processus xiphoïde : c’est la même zone que pour l’AFAST mais le<br />

clinicien va balayer plus en avant du diaphragme afi n d’explorer l’espace pleural<br />

et éventuellement la zone péricardique.<br />

Lectures recommandées :<br />

- Evaluation of a focused assessment with sonography for trauma protocol to detect<br />

free abdominal fl uid in dogs involved in motor vehicle accidents. S. Boysen et coll.<br />

J Am Vet Med Assoc 2004 ; 225 : 1198–1204.<br />

- Evaluation of a thoracic focused assessment with sonography for trauma (TFAST)<br />

protocol to detect pneumothorax and concurrent thoracic injury in 145 traumatized<br />

dogs. G. Lisciandro et coll. J Vet Emerg Crit Care 2008 ; 18(3): 258–269.<br />

- Abdominal and thoracic focused assessment with sonography for trauma, triage,<br />

and monitoring in small animals. G. Lisciandro. J Vet Emerg Crit Care <strong>2011</strong> ;<br />

21(2): 104–122.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Abdomen Aigu - Prendre la bonne décision au bon moment :<br />

dilemme médico-chirurgical<br />

J.-Ph. BILLET<br />

DV, Cert SAS, Dipl ECVS, MRCVS<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Atlantia, 22 rue Viviani 44200 NANTES<br />

La prise de décision chirurgicale pour la gestion d’un abdomen aigu repose sur<br />

le diagnostic étiologique de l’origine la douleur abdominale. Un examen clinique<br />

bref peut être réalisé en premier lieu, puis l’animal est stabilisé, et ensuite un examen<br />

plus approfondi est réalisé.<br />

La démarche diagnostique est la suivante : signalement et historique, examen clinique,<br />

examen de laboratoire et imagerie médicale.<br />

Les causes de l’abdomen aigu sont : le déplacement, l’hémorragie, la perforation/<br />

rupture, l’infl ammation/infection, et l’obstruction/distension ; et cela concerne : le<br />

tractus gastro-intestinal, hépatobiliaire, le pancréas, la rate, le tractus urogénital et<br />

la paroi abdominale. L’acte chirurgical n’est actuellement plus un moyen diagnostic<br />

mais un moyen de traitement. Les moyens diagnostics non chirurgicaux sont :<br />

l’historique, l’examen clinique, les résultats du laboratoire, l’abdominocentèse, la<br />

radiologie et l’échographie.<br />

L’urgence d’opérer immédiatement ou en différé dépend des affections. L’urgence<br />

chirurgicale ne doit pas passer avant la réanimation de l’animal. La réanimation<br />

doit ce faire en premier afi n de stabiliser l’animal pour pouvoir l’anesthésier dans<br />

de meilleures conditions.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Urgences chirurgicales pouvant être différées<br />

(de 6 à 12 heures)<br />

- abcès hépatique non rompu, obstruction du canal cholédoque, rupture hépatique,<br />

rupture de la vésicule biliaire et des voies biliaires.<br />

- occlusion digestive basse : l’animal ne vomit généralement pas, la vitalité intestinale<br />

est évaluée par échographie, la chirurgie n’attend pas le lendemain mais peut<br />

être différée de quelques heures<br />

- hernie diaphragmatique : il n’y a pas de différence statistique dans le taux de<br />

survie péri-opératoire si l’animal est pris en charge chirurgicalement dans les 24<br />

heures du trauma. L’important est de stabiliser l’animal avant d’aller en chirurgie.<br />

Si les hémorragies pulmonaires sont trop sévères, l’anesthésie est contre-indiquée.<br />

- hernie inguinale, scrotale, abdominale<br />

- avulsion mésentérique<br />

- thrombus mésentérique<br />

- éversion coecale<br />

- abcès et masse pancréatique non rompus<br />

- torsion splénique chronique<br />

- abcès splénique non rompu<br />

- calculs rénaux, cystiques<br />

- calculs urétéraux : un traitement médical est mis en place ; s’il est ineffi cace, une<br />

décision chirurgicale de chirurgie ou de mise en place de stent sera prise<br />

- calculs urétraux : l’urgence est de relancer la diurèse et non d’opérer. Les calculs<br />

sont rétropulsés et une sonde urinaire est mise en place avant toute intervention<br />

chirurgicale. Si les calculs ne peuvent pas être rétropulsés, une cystocentèse est<br />

réalisée. Dans les cas de traumatisme urétral, une sonde de cystostomie est mise<br />

en place le temps de stabiliser l’animal.<br />

- avulsion/trauma rénal, urétéral, vésical, urétral<br />

- thrombose de l’artère rénale<br />

- torsion utérine<br />

- abcès prostatique non ouvert<br />

- torsion testiculaire chronique<br />

- Péritonite chimique (bile, sang, urine, enzymes pancréatiques) : ces péritonites ne<br />

sont pas des urgences chirurgicales absolues mais une laparotomie exploratrice<br />

doit être réalisée dans les meilleurs délais afi n de stopper la source de l’épanchement<br />

et laver la cavité abdominale.<br />

Urgences chirurgicales absolues<br />

(dans les 1 à 6 heures) : l’animal est réanimé afi n de partir<br />

au bloc opératoire le plus rapidement possible.<br />

- dilatation torsion de l’estomac : après réanimation liquidienne et décompression,<br />

une laparotomie exploratrice est réalisée afi n de remettre en place l’estomac, vérifi<br />

er qu’il n’y a pas d’hémorragie au niveau des artères gastriques courtes, vérifi er<br />

la viabilité du fundus, et évaluer s’il y a une torsion de rate associée ou non.<br />

- intussusception : une nécrose intestinale avec risque de péritonite septique et un<br />

défaut de retour veineux avec état de choc sont les risques les risques supplémentaires<br />

à l’occlusion associés à l’intussusception<br />

- occlusion digestive haute : ce type d’occlusion est source de nombreux vomissements,<br />

de déshydratation, d’hypokaliémie et d’une acidose métabolique. Après réhydratation<br />

sur quelques heures l’animal est opéré afi n de stopper sa détérioration.<br />

- perforation digestive : la péritonite septique localisée ou généralisée est une<br />

urgence chirurgicale, la source de la perforation doit être refermée, l’abdomen<br />

lavé et traité par drainage ouvert ou fermé<br />

- hernie étranglée : la nécrose intestinale avec le risque de péritonite septique et<br />

un défaut de retour veineux entraîne rapidement un choc septique si l’animal n’est<br />

pas opéré<br />

- hernie diaphragmatique avec dilatation stomacale : la dilatation d’estomac se fai-<br />

Tableau 1<br />

• 141 •<br />

sant dans le thorax, les poumons sont comprimés et la vie de l’animal est en péril.<br />

L’urgence est de décomprimer l’estomac et de le remettre en position abdominale.<br />

- volvulus intestinal : c’est la même chose que pour la hernie étranglée : risque de<br />

péritonite et de choc septique assez rapidement<br />

- torsion de rate : état de choc avec une hypovolémique<br />

- rupture de rate : la rupture de rate suite à un traumatisme comme un accident<br />

de la voie publique n’est pas une urgence chirurgicale, un pansement abdominal<br />

compressif est généralement mis en place, l’animal est réanimé médicalement et<br />

l’hémostase se fait. En revanche, une rupture de rate spontanée sur une masse<br />

splénique est une urgence car l’animal va continuer à saigner et l’hémostase ne<br />

se fera pas.<br />

- pyomètre : risque de SIRS, de choc septique ou de péritonite septique tant que<br />

l’utérus n’est pas retiré<br />

- torsion testiculaire aiguë : risque de SIRS et douleur intense temps que le testicule<br />

n’est pas retiré<br />

- péritonite septique (rupture digestive, rupture d’abcès de la prostate, hépatique<br />

ou splénique) : après réanimation médicale, l’animal est opéré afi n de retirer l’abcès<br />

ou de refermer la source de la perforation, l’abdomen lavé copieusement et un<br />

drainage ouvert ou fermé est mis en place<br />

- plaie perforante abdominale : toute plaie perforante de l’abdomen quelle soit par<br />

balle, par un objet contondant ou non, ou suite à une morsure doit être explorée<br />

afi n d’évaluer les dégâts tissulaires et de retirer les tissus dévascularisés ou de<br />

réparer un organe ou la paroi abdominale perforée.<br />

Bibliographie<br />

Dye T (2003) The acute abdomen : a surgeon’s approach to diagnosis and treatment.<br />

Clin Tech Small Anim Pract. Feb ; 18(1):53-65.<br />

Beal MW (2005) Approach to the acute abdomen. Vet Clin North Am Small Anim<br />

Pract. Mar ; 35(2):375-96.<br />

Gibson TW, Brisson BA, Sears W (2005. Perioperative survival rates after surgery<br />

for diaphragmatic hernia in dogs and cats : 92 cases (1990-2002) J Am Vet Med<br />

Assoc. Jul 1 ; 227(1):105-9.<br />

Mackenzie G, Barnhart M, Kennedy S, DeHoff W, Schertel E (2010) A retrospective<br />

study of factors infl uencing survival following surgery for gastric dilatationvolvulus<br />

syndrome in 306 dogs. J Am Anim Hosp Assoc Mar-Apr ; 46(2):97-102<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Reconnaître l‘abdomen Aigu<br />

J. GUILLAUMIN<br />

DV, Dip. ACVECC - Assistant Professor, Emergency and Critical Care<br />

Veterinary Medical Center, The Ohio State University, 601 Vernon L. Tharp<br />

Street, COLUMBUS, Ohio - US-43210<br />

Reconnaître l’abdomen aigu est en pratique assez simple et s’articule autour de<br />

quelques principes, notamment la reconnaissance de l’état de choc et d’une douleur<br />

abdominale aiguë. Après le triage et la stabilisation initiale, il s’agit ensuite<br />

de trouver la cause de cet « abdomen aigu ». Cela passe par des examens à visée<br />

diagnostique incluant souvent des examens d’imagerie, afi n de proposer aux propriétaires<br />

un traitement approprié, qu’il soit chirurgical ou médical.<br />

Diagnostiquer l’abdomen aigu<br />

L’abdomen aigu est un syndrome comprenant une douleur abdominale aiguë<br />

et s’accompagnant le plus souvent d’un état de choc. Les causes responsables<br />

d’un abdomen aigu sont nombreuses mais peuvent se diviser en quelques grands<br />

Gastro-intestinal Hépatobiliaire Urogénitale<br />

Entérite (e.g. parvovirose)<br />

Gastro-entérite hémorragique<br />

Obstruction intestinale<br />

Invagination/intussusception<br />

Syndrome Dilatation-Torsion de l’estomac<br />

Torsion mésentérique<br />

Perforation de l’estomac ou des intestins<br />

Hépatite<br />

Abcès hépatique<br />

Rupture d’une tumeur hépatique<br />

Cholangio-hépatite<br />

Obstruction ou rupture des voies biliaires<br />

Traumatisme des voies urinaires<br />

Néphrite<br />

Insuffi sance rénale aiguë<br />

Obstruction ou rupture des voies urinaires (urètre,<br />

uretère, vessie)<br />

Prostatite ou abcès prostatique<br />

Pyomètre<br />

Métrite<br />

Torsion utérine<br />

Péritonite Rate Pancréas<br />

Septique par rupture des voies digestives<br />

ou traumatisme perforant<br />

Chimique<br />

Cancer/Tumeur<br />

Torsion, abcès ou rupture Abcès<br />

Pancréatite


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

groupes (Tableau 1). L’évaluation diagnostique d’un animal souffrant d’un abdomen<br />

aigu comprend le recueil de l’anamnèse et des commémoratifs, et un examen<br />

clinique minutieux.<br />

Le signalement (espèce, race, sexe, âge, castré ou non) peut déjà donner des<br />

indices au clinicien (e.g. SDTE fréquent chez les chiens de grandes races ou pyomètre<br />

uniquement chez la femelle, le plus souvent non stérilisée). Ensuite, l’examen<br />

clinique d’un animal souffrant d’un abdomen aigu doit être complet et minutieux,<br />

avec une attention toute particulière portée à la réanimation cardiovasculaire et<br />

à la palpation abdominale, qui peut être facilitée par l’utilisation d’antalgiques<br />

puissants, type opioïdes.<br />

Traitement initial : état de choc et douleur abdominale<br />

L’état de choc en cas d’abdomen aigu est courant. Il se diagnostique lors de<br />

l’examen clinique par une perturbation des 6 paramètres de perfusion : état de<br />

conscience, fréquence cardiaque, couleur des muqueuses, temps de recoloration<br />

capillaire, qualité du pouls, température des extrémités.<br />

Lorsque l’état de choc, même modéré, est diagnostiqué, il est important de préparer<br />

une voie veineuse et commencer la fl uidothérapie. L’utilisation de cristalloïdes<br />

isotoniques ou hypertoniques, de colloïdes, voire de produits sanguins, est recommandée.<br />

Le choix du type, volume et vitesse de perfusion peut se faire à l’aide<br />

d’examens sanguins rapides :<br />

- Tube de microcentrifugation : hématocrite et protéines totales : si les protéines<br />

totales sont basses, utiliser plutôt les colloïdes, si les deux sont bas, des produits<br />

sanguins<br />

- Gaz sanguins veineux, dosages du sodium et du potassium<br />

- Lactatémie : plus elle est élevée, plus l’état de choc est important et devra être<br />

traité de façon puissante<br />

- Pression artérielle : plus elle est basse, plus l’état de choc est important et devra<br />

être traité de façon effi cace<br />

- Glucose sanguin<br />

- Électrocardiogramme : pour suivre la fréquence cardiaque lors de la fl uidothérapie<br />

et la gestion de la douleur – Doit se normaliser.<br />

Une douleur abdominale est présente en cas d’abdomen aigu et doit être traitée<br />

avec des antalgiques puissants et rapides, de type opioïdes ou une analgésie<br />

balancée a l’aide de kétamine et de lidocaïne. Les injections de stéroïdes ou d’antiinfl<br />

ammatoires non stéroïdiens sont déconseillées.<br />

Bien choisir ses examens complémentaires<br />

En plus des examens complémentaires de base (voir ci-dessus), l’examen de l’abdomen<br />

est le plus important et une paracentèse abdominale est souvent la clef diagnostique<br />

pour l’abdomen aigu (AA). Celle-ci peut se faire, soit lors d’un examen<br />

échographique localisé (Focused Assessment with Sonogram for Trauma –FAST),<br />

soit lors d’une échographie complète (Voir la présentation du Dr Rault).<br />

L’analyse du liquide d’épanchement est cruciale. Il peut comporter plusieurs catégories<br />

(Tableau 2) :<br />

Tableau 2<br />

• 142 •<br />

Traitement<br />

Voir la présentation du Dr Billet<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

URGENCES - SOINS INTENSIFS<br />

Tribune des résidents et internes<br />

Etude clinique prospective : exploration du fonctionnement<br />

surrénalien chez le chien en état de choc septique –<br />

résultats préliminaires<br />

T. FRITSCH 1 , J. BONNET 2 , C. POUZOT-NÉVORET 1 ,<br />

A. BARTHÉLÉMY 1 , M. PUGEAT, H. DÉCHAUD, I. GOY-THOLLOT 1<br />

1. Unité de soins intensifs, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon -<br />

69280 MARCY-L’ETOILE<br />

2. Vetagro-Sup - 69280 MARCY-L’ETOILE<br />

De nombreuses études en médecine humaine et quelques études vétérinaires<br />

ont montré des dysfonctionnements de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien<br />

(HHS) lors de choc septique appelés critical illness-related corticosteroid insuffi -<br />

ciency (CIRCI). Plusieurs hypothèses sur l’origine de la CIRCI ont été proposées,<br />

comme une affection primaire des glandes surrénales, un dérèglement hypothalamo-hypophysaire<br />

ou des anomalies des protéines de transport comme la transcortine<br />

(CBG) ou des récepteurs des glucocorticoïdes (GC). Le diagnostic repose<br />

actuellement sur le test de stimulation à l’ACTH (250 μg) et le calcul du d-cortisol<br />

total (différence entre le cortisol total post-stimulation et le cortisol total basal). Un<br />

d-cortisol total inférieur à 3,0 μg/dL (83 nmol/L) est compatible avec un diagnostic<br />

de CIRCI chez le chien. L’objectif de cette étude était de contribuer à l’amélioration<br />

de la compréhension de la CIRCI chez le chien. Nous avons choisi de comparer le<br />

cortisol total, le cortisol libre, l’aldostérone et la CBG de chiens en choc septique<br />

et de chiens témoins sains.<br />

Matériel et Méthodes<br />

Six chiens en état de choc et 10 chiens témoins en bonne santé ont été inclus et<br />

soumis au protocole suivant :<br />

T0 : prélèvement de 8 mL de sang total sur tube sec. Injection par voie IV de 250<br />

μg de cosyntropin (Synacthène®).<br />

T0 +1h : prélèvement de 8 mL de sang total sur tube sec.<br />

Les concentrations plasmatiques basales et post-stimulation ont été mesurées pour<br />

le cortisol total et la fraction de cortisol libre (FCL) qui correspond au pourcentage<br />

de cortisol libre par rapport au cortisol total. Les concentrations en cortisol libre<br />

Type Caractéristiques Etiologie<br />

Transsudat pur Eau de roche<br />

Taux de protéines (TP) < 25 g/L<br />

Cellularité faible (moins de 1000 cellules/mL)<br />

(Hypoalbuminémie - Hypertension portale - Rare cause d’AA)<br />

Transsudat modifi é Séreux ou sero-sanguinolent<br />

TP entre 25 et 50 g/L<br />

Cellularité modérée (1000-8000 cellules/mL)<br />

Cellules : le plus souvent des globules blancs mononucléées<br />

ou cellules mésotheliales<br />

Exsudat Sero-sanguinolent ou purulent<br />

TP supérieur à 30g/L<br />

Cellularité importante ( > 3000 cellules/mL)<br />

Cellules : le plus souvent des neutrophiles, avec ou sans<br />

signes de dégénérescence. Peuvent contenir des bactéries<br />

(Péritonite septique)<br />

Taux comparés lactate et glucose<br />

Sang Hématocrite supérieure a 10 %, et souvent proche de celle<br />

du sang (le plus souvent supérieure à celle du sang en cas<br />

d’hémorragie récente)<br />

Bile Couleur verdâtre<br />

Taux de bilirubine supérieur a celui du sang<br />

Urine Taux de créatinine ou de potassium du liquide d’épanchement<br />

supérieur a celui du sang (x2 ?)<br />

Torsion d’organe<br />

Obstruction de la veine cave caudale (SDTE, thrombose)<br />

Cancer/Tumeur<br />

(Hypertension portale - Race cause d’AA)<br />

(Cardiaque - Rare cause d’AA)<br />

Rupture du tube digestif (estomac ou intestins)<br />

Chirurgie<br />

Traumatisme perforant<br />

Abcès intra-abdominal<br />

Torsion de la rate avec nécrose<br />

Traumatisme<br />

Cancer/Tumeur<br />

(Troubles de l’hémostase - Rare cause d’AA)<br />

Traumatisme hépatobiliaire<br />

Cholangio-hépatite<br />

Rupture des voies urinaires (du rein à l’urètre)


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

basal et libre post-stimulation ont été calculées en multipliant les FCL et les concentrations<br />

en cortisol total. Les d-cortisol total, d-cortisol libre ont été calculées. Les<br />

valeurs de capacité de liaison du cortisol ont été mesurées pour évaluer la CBG.<br />

Les comparaisons de moyennes ont été réalisées grâce au test paramétrique t-test<br />

de Student. La signifi cativité a été établie pour p<br />

Résultats<br />

Les chiens malades avaient une cortisolémie totale basale signifi cativement supérieure<br />

(832,7 ± 205,6 versus 93,6 ± 20,8 nmol/L) et un d-cortisol total signifi -<br />

cativement diminué (-49.6 ± 51,7 versus 263,4 ± 37,1 nmol/L) par rapport aux<br />

témoins.<br />

Les FCL basales (8,2 ± 0,9 versus 4,4 ± 0,3 %) et post-stimulation (9,5 ± 1,3<br />

versus 5,4 ± 0,5 %) ainsi que les concentrations en cortisol libre basal (64,4 ±<br />

17,6 versus 4,3 ± 1,0 nmol/L) et libre post-stimulation (68,8 ± 19,1 versus 19,1<br />

± 1,9 nmol/L) étaient augmentées chez les chiens malades. Le d-cortisol libre était<br />

diminué chez les malades (4,4 ± 3,7 versus 14,8 ± 2,1 nmol/L).<br />

La capacité de liaison du cortisol n’a été mesurée que pour deux chiens témoins<br />

(77,4 et 64,4 nmol/L) et trois malades (37,4 ; 23,2 et 16,0 nmol/L). Elle était<br />

diminuée chez les malades.<br />

Discussion<br />

Malgré un faible échantillon, ces résultats préliminaires ont mis en évidence que les<br />

concentrations basales en cortisol total et en cortisol libre étaient très augmentées<br />

au cours du choc septique et ont confi rmé la faible réponse surrénalienne au test<br />

de stimulation à l’ACTH (d-cortisol total et d-cortisol libre faibles).<br />

L’hypercortisolémie totale basale n’est pas conforme aux études vétérinaires précédentes<br />

qui rapportaient une hypocortisolémie. Nous avons mis en évidence une<br />

augmentation de la FCL et une hypercortisolémie libre basale et post-stimulation. La<br />

diminution de la capacité liaison du cortisol, malgré le faible nombre de mesures<br />

obtenues était compatible avec cette augmentation de FCL. Lors de choc septique,<br />

il a été constaté que l’élastase, produite par les polynucléaires neutrophiles, clive<br />

la CBG au niveau de son site de liaison du cortisol. La FCL renseigne ainsi sur la<br />

biodisponibilité de la forme libre active du cortisol.<br />

L’augmentation du cortisol libre et de la FCL pourrait signer un accroissement des<br />

besoins en cortisol lors de choc septique visant à compenser la saturation de la<br />

capacité de synthèse et d’excrétion de cortisol par les glandes surrénales. Ce mécanisme<br />

adaptatif remet en cause la valeur pronostique du d-cortisol et interroge<br />

sur le bénéfi ce de la corticothérapie dans le choc septique.<br />

Références<br />

Annane D., Sebille V., Troche G. et coll., A 3-level prognostic classifi cation in<br />

septic shock based on cortisol levels and cortisol response to corticotropin. JAMA,<br />

2000, 283(8), p. 1038-1045.<br />

Burkitt J.M., Relative adrenal insuffi ciency. In Small animal critical care medicine,<br />

Silverstein D.C. & Hopper K., 2009, Saunders Elsevier, St Louis, p. 318-320.<br />

Burkitt J.M., Haskins S.C., Nelson R.W. Et Kass P.H., Relative adrenal insuffi ciency<br />

in dogs with sepsis. J. Vet. Intern Med., 2007, 21(2), p. 226-231.<br />

Dellinger R.P. et coll., Surviving Sepsis Campaign : international guidelines for<br />

management of severe sepsis and septic shock : 2008. Crit. Care Med., 2008,<br />

36(1), p. 296-327.<br />

Marik P.E., Pastores S.M., Annane D., et coll., Recommendations for the diagnosis<br />

and management of corticosteroid insuffi ciency in critically ill adult patients :<br />

consensus statements from an international task force by the American College of<br />

Critical Care Medicine. Crit. Care Med., 2008, 36(6), p. 1937-1949.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

UROLOGIE<br />

Insuffi sance rénale aiguë. Premiers gestes :<br />

Soutenir et/ou restaurer la diurèse<br />

J-M BONNET¹, I. GOY-THOLLOT²<br />

1. Professeur, PH, HDR. Plateforme d’épuration extrarénale de VetAgro Sup<br />

(Unité de Physiologie-SIAMU), Campus Vétérinaire, 1 avenue Bourgelat,<br />

F-69280 MARCY L’ÉTOILE<br />

2. Ingénieur de Recherche Hors Classe, PH, Responsable SIAMU, VetAgro<br />

Sup SIAMU, Campus Vétérinaire, 1 avenue Bourgelat,<br />

F-69280 MARCY L’ÉTOILE<br />

Les vétérinaires praticiens sont couramment confrontés à des diffi cultés dans la<br />

• 143 •<br />

gestion des insuffi sances rénales aiguës (IRA). Un certain nombre de ces IRA sont<br />

réversibles, les animaux recouvrant une fonction rénale compatible avec la vie,<br />

à condition qu’une correction appropriée des déséquilibres du milieu intérieur<br />

soit menée. Cependant, la réanimation médicale simple est parfois insuffi sante<br />

pour pallier la défi cience de la fonction rénale et les thérapeutiques utilisées pour<br />

restaurer la diurèse peuvent s’avérer ineffi caces ; les animaux sont sacrifi és ou<br />

décèdent, faute de moyens thérapeutiques adaptés. Seule la dialyse péritonéale<br />

a été réellement développée en France chez les carnivores domestiques. Cette<br />

technique intéressante ne donne cependant pas entière satisfaction en raison d’une<br />

effi cacité limitée et de la survenue d’incidents ou de complications (risques infectieux,<br />

obturation du cathéter péritonéal). En revanche, le recours à l’hémodialyse<br />

pendant la période critique de l’IRA (1 à 2 semaines) peut apporter une réponse à<br />

ce problème. La petite taille des chats rend diffi cile l’utilisation de cette technique<br />

mais est tout à fait envisageable à condition d’adapter le matériel. En épurant le<br />

sang dans un rein artifi ciel de ses constituants toxiques (produits du catabolisme)<br />

et en corrigeant la composition du milieu intérieur (contrôle hydro-électrolytique et<br />

acido-basique), l’épuration extrarénale (hémodialyse et/ou hémofi ltration) assure<br />

la survie du chien jusqu’à la reprise des capacités de fi ltration du rein. L’animal<br />

peut mener, par la suite, une vie normale avec certaines restrictions d’activité et un<br />

régime approprié. Au bout de six mois, les paramètres rénaux sont généralement<br />

normalisés.<br />

Les limites du traitement conventionnel<br />

Fluidothérapie<br />

Une ou deux voies veineuses périphériques peuvent être posées, la voie centrale<br />

étant l’idéale car elle permet de surveiller la pression veineuse centrale et ainsi<br />

d’ajuster au mieux le remplissage vasculaire en évitant la surcharge volumique particulièrement<br />

délétère dans le cas d’IRA oligo-anurique. Les solutés conseillés sont<br />

le Ringer lactate et le NaCl 0,9 %. Le Ringer lactate a le désavantage de contenir<br />

du potassium et de potentiellement risquer d’aggraver l’hyperkaliémie (risque<br />

modéré). Le NaCl 0,9 % est acidifi ant et risque d’aggraver l’acidose métabolique.<br />

Il n’existe pas de règle quant au choix du fl uide. L’évaluation de la volémie, des<br />

électrolytes et des gaz sanguins oriente le clinicien. Le monitorage est indispensable<br />

(température, poids, quantifi cation de la diurèse, ECG, pression artérielle,<br />

pression veineuse centrale, hématocrite, protéines totales, urémie, créatininémie,<br />

phosphates, Na + , Cl — , K + , Ca ++ , gaz du sang). Il est très important de mettre en<br />

place une sonde urinaire à demeure dans de strictes conditions d’asepsie, équipée<br />

d’une poche de collecte des urines afi n de quantifi er précisément la diurèse. Le<br />

calcul du défi cit hydrique se calcule de la façon suivante : Volume à perfuser (mL)<br />

= poids de l’animal (g) x % de déshydratation. La correction des déséquilibres<br />

acido-basiques repose sur l’administration de bicarbonates avec un suivi des gaz<br />

sanguins veineux. La correction ne se fait que pour les pH < 7,1 et une réserve<br />

alcaline < 12 mmol/L. L’hyperkaliémie est le déséquilibre électrolytique le plus<br />

fréquent et le plus grave rencontré dans l’IRA. Si la diurèse est conservée, la fl uidothérapie<br />

suffi t généralement à éliminer le potassium. Il est néanmoins conseillé,<br />

lorsque la kaliémie dépasse 6-7 mmol/L, de mettre en place un enregistrement<br />

ECG et de pratiquer une injection de gluconate de calcium 10 % (0,5-1mL/kg)<br />

afi n de protéger le myocarde contre les effets arythmogènes de l’hyperkaliémie.<br />

Lors d’hyperkaliémie très marquée (> 6-7 mmol/L) associée une oligo-anurie, un<br />

traitement spécifi que doit être mis en œuvre.<br />

Traitement spécifi que de l’oligo-anurie<br />

La reprise de la diurèse est fondamentale. Elle n’est pas synonyme de guérison<br />

mais améliore considérablement le pronostic. En effet, une diurèse correcte permet<br />

de traiter les déséquilibres hydriques, électrolytiques et acido-basiques et d’éliminer<br />

les déchets du métabolisme. Si la volémie est normale dès l’admission ou<br />

après correction, et que la diurèse reste faible, les perfusions doivent être arrêtées<br />

et un protocole de diurèse forcée doit être initié dans les meilleurs délais. Différentes<br />

molécules peuvent être utilisées pour stimuler la diurèse. Différents protocoles<br />

existent, mais aucun ne donne entière satisfaction. Au SIAMU (VetAgro<br />

Sup), nous utilisons le protocole suivant : bolus de mannitol (diurétique osmotique)<br />

et de furosémide (diurétique de l’anse de Henlé) dès que la volémie est normale<br />

ou augmentée, dobutamine (3 μg/kg/min) si hypotension, diltiazem (inhibiteur<br />

calcique) si suspicion de leptospirose. Il convient d’informer le propriétaire que le<br />

pronostic est réservé et que si l’animal n’urine pas rapidement après l’initiation de<br />

la thérapeutique conventionnelle, l’épuration extrarénale va devenir la seule issue.<br />

Si le propriétaire est motivé pour la mise en œuvre de la dialyse, plus tôt elle est<br />

initiée, plus ses chances de succès sont importantes.<br />

Épuration extrarénale<br />

Sur la plateforme d’épuration extrarénale de VetAgro Sup (Unité de Physiologie-<br />

SIAMU), dès l’admission de l’animal, un cathéter double lumière est mis en place<br />

dans la veine jugulaire sous anesthésie ; ce geste est rendu souvent diffi cile par<br />

les œdèmes qui affectent les animaux, conséquence des perfusions dont ils ont<br />

bénéfi cié avant d’être référés, et de l’anurie. Cette voie veineuse autorise une circu-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

lation extracorporelle pour amener le sang au contact de la membrane artifi cielle<br />

et assurer l’épuration du plasma par des échanges par diffusion et convection au<br />

travers de la membrane semi-perméable. Le cathéter n’est utilisé qu’à cette fi n,<br />

les injections et prélèvements étant effectués via une autre voie veineuse, et son<br />

entretien (héparinisation) est indispensable car les accès vasculaires représentent<br />

le facteur limitant principal de la technique : sans débit sanguin suffi sant, il n’y a<br />

pas de dialyse possible. Des séances d’épuration de 3 à 4 heures sont rapidement<br />

mises en œuvre, la soustraction d’eau à réaliser par convection étant évaluée cliniquement<br />

(œdèmes) et par l’appréciation des paramètres témoins de l’hémodilution<br />

(protéines totales, hématocrite). Le suivi des paramètres rénaux et la réalisation<br />

d’ionogrammes pendant la séance et entre les séances permettent d’ajuster la<br />

durée et la chronologie des interventions ; 3 séances sur 3 jours consécutifs sont<br />

souvent suffi santes pour assurer la survie du chien, la normalisation de ses électrolytes<br />

plasmatiques, et observer une reprise de sa diurèse.<br />

La prise en charge des saignements préexistants à la dialyse et le risque de survenue<br />

de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) dans certaines affections<br />

(leptospirose) rendent l’anticoagulation délicate à gérer. En effet, une héparinisation<br />

est indispensable pour la circulation du sang et même utilisée a minima,<br />

elle risque d’aggraver les hémorragies digestives urémiques voire les saignements<br />

pulmonaires. En revanche, l’utilisation de l’héparine ne semble pas avoir d’impact<br />

sur l’émergence éventuelle d’une CIVD. En dépit de la nécessité de disposer d’un<br />

matériel sophistiqué et onéreux (moniteur de dialyse), de la lourdeur de la mise en<br />

œuvre des séances d’épuration, et bien que la reprise de la diurèse ne soit jamais<br />

une certitude, l’épuration extrarénale est une technique particulièrement intéressante<br />

permettant de sauver des chiens et chats présentant une IRA.<br />

Bibliographie<br />

Gay N, Goy-Thollot I, Bonnet J-M. Conduite à tenir face à une insuffi sance rénale<br />

aiguë. Point Vét. 2007 ; 274 : 1-7.<br />

Goy-Thollot I. L’insuffi sance rénale aiguë. La Dépêche Vétérinaire Technique <strong>2011</strong>,<br />

122 : 31-36.<br />

Lameire N, Van Biesen W, Vanholder R. Acute renal failure. Lancet 2005 ; 365 :<br />

417–30.<br />

Langston C. Acute renal failure. In : Small animal critical care medicine, 2008.<br />

Silverstein DC, Hopper K. Eds. Saunders Elsevier. St Louis, USA. p 590-594.<br />

Mathews KA & Monteith G. Evaluation of adding diltiazem therapy to standard<br />

treatment of acute renal failure caused by leptospirosis : 18 dogs (1998-2001). J.<br />

Vet. Emerg. Crit. Care 2007 ; 17 : 149–158.<br />

Ross L. Acute kidney injury in dogs and cats. Vet. Clin. North Am. Small Anim.<br />

Pract. <strong>2011</strong> ; 41 : 1-14.<br />

Segev G, Kass PH, Francey T, Cowgill LD. A novel clinical scoring system for outcome<br />

prediction in dogs with acute kidney injury managed by hemodialysis. J. Vet.<br />

Intern. Med. 2008 ; 22 : 301–308.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Insuffi sance rénale aiguë. Après la crise : stratégie de suivi<br />

C. MAUREY-GUENEC<br />

DV, PhD, Maitre de conférences<br />

ENVA, Service de médecine, 7 avenue du général de Gaulle,<br />

F-94700 MAISONS ALFORT<br />

Rappels de physiologie<br />

L’insuffi sance rénale, quelle que soit sa forme, est défi nie comme une diminution<br />

du débit de fi ltration glomérulaire (DFG). Le DFG est le produit de la pression<br />

d’ultrafi ltration (PUf) et du coeffi cient de perméabilité (Kf). La pression d’ultrafi ltra-<br />

Fig. 1 : Rappels de déterminants du débit de fi ltration glomérulaire.<br />

• 144 •<br />

tion résulte principalement de la pression hydrostatique capillaire de laquelle sont<br />

soustraites la pression oncotique capillaire et la pression hydrostatique intratubulaire.<br />

Une baisse du coeffi cient de perméabilité (Kf) témoigne d’une néphropathie.<br />

Lors d’IRA, la baisse du DFG est brutale et potentiellement réversible.<br />

Il existe trois formes d’IRA, deux qui entraînent une diminution du DFG par diminution<br />

de la Puf, ce qui explique leur très rapide réversibilité. Il s’agit de l’IRA<br />

prérénale et de l’IRA postrénale et une IRA dite parenchymateuse, engendrée par<br />

une néphropathie aiguë qui est potentiellement réversible après cicatrisation des<br />

néphrons ; dans cette circonstance, la baisse du DFG est en partie associée à une<br />

diminution du Kf. Lors d’IRA prérénale, la baisse de la pression d’ultrafi ltration est<br />

entraînée le plus souvent par une diminution de la pression hydrostatique (hypovolémie).<br />

Lors d’IRA postrénale, la baisse de la pression d’ultrafi ltration est entraînée<br />

par une augmentation de la pression intratubulaire.<br />

Possibilité de récupération<br />

après une insuffi sance rénale aiguë<br />

Les IRA prérénales disparaissent complètement si le rétablissement de la volémie<br />

est effectué. En cas de persistance de l’hypoperfusion rénale, une lésion rénale<br />

parenchymateuse hypoxique peut apparaître. L’insuffi sance rénale aiguë postrénale<br />

sur obstruction des voies urinaires est un phénomène fréquent en clientèle<br />

vétérinaire. Heureusement, après la levée d’obstacle – si celle-ci est de courte durée<br />

– une très grande majorité des animaux récupèrent complètement. Cependant,<br />

quelques animaux développent une polyurie massive, inadaptée, associée à des<br />

troubles hydro électrolytiques au décours de cette obstruction (hypokaliémie…).<br />

C’est ce qu’on appelle la diurèse postobstructive qui met en péril l’équilibre hydroélectrolytique.<br />

Les IRA parenchymateuses ont deux modes d’évolution si l’animal a<br />

résisté à la crise. Le premier est une récupération complète après cicatrisation des<br />

néphrons atteints et ce, classiquement, après quelques jours à quelques semaines<br />

(4 à 6 semaines) ; le deuxième est une récupération incomplète conduisant à<br />

l’apparition d’une insuffi sance rénale chronique, le troisième est un décès brutal<br />

si l’animal n’a pu supporter cet épisode aigu. L’étiologie de l’IRA conditionne son<br />

pronostic. La nécrose tubulaire d’origine toxique ou infectieuse est de bon pronostic<br />

malgré la gravité clinique. Les lésions cicatrisent lentement, et le plus souvent<br />

sans séquelles, permettant de récupérer en quelques semaines une fonction rénale<br />

normale. Une diurèse osmotique est fréquemment rencontrée au cours de la phase<br />

de cicatrisation qui peut mettre en péril l’équilibre hydro-électrolytique du patient.<br />

Maintenir un équilibre hydro-électrolytique<br />

Cet équilibre peut être fragilisé par les reprises de diurèse des IRA postrénales<br />

obstructives et lors de reprise de diurèse des IRA parenchymateuses oligo-anuriques.<br />

Le mécanisme est multifactoriel. Il associe des anomalies glomérulaires<br />

(vasodilatation puis vasoconstriction, baisse du débit de fi ltration glomérulaire puis<br />

du débit sanguin rénal), des anomalies tubulaires (augmentation de l’excrétion<br />

fractionnelle d’eau et de sodium, troubles de l’acidifi cation des urines, insensibilité<br />

des cellules tubulaires à la vasopressine). La diurèse excessive peut engendrer une<br />

déplétion hydrosodée si elle n’est pas traitée précocement. Cette phase polyurique<br />

est généralement maximale dans les 48 heures qui suivent la levée d’obstacle.<br />

La prise en charge thérapeutique consiste en l’administration de solutés visant à<br />

compenser les pertes hydro-électrolytiques, sans pérenniser la polyurie. La surveillance<br />

de la diurèse est un point central (1 à 2 mL/kg/h). L’hypokaliémie est<br />

parfois rencontrée dans les reprises de diurèse des insuffi sances rénales aiguës et<br />

des levées d’obstacle : la fuite rénale de potassium avec hypokaliémie, associée à<br />

une acidose tubulaire, est un facteur de gravité chez l’homme. Cette hypokaliémie<br />

nécessite d’être prise en charge par complémentation intraveineuse et orale (1 à<br />

3 mmol/kg/j).<br />

Maintenir l’équilibre nutritionnel<br />

Un apport adéquat est indispensable et justifi e le recours à une alimentation forcée<br />

(sonde naso-œsophagienne, œsophagostomie) si l’animal ne se nourrit pas<br />

spontanément.<br />

Surveiller et prendre en charge<br />

les complications urémiques<br />

- Hypertension artérielle<br />

- Troubles hématologiques : anémie<br />

- Infections. Le patient urémique est un sujet à risque infectieux. Les cathéters, les<br />

sondages urinaires devront être réalisés dans des conditions d’hygiène très strictes.<br />

- Troubles digestifs<br />

- Rétention phosphorée. Elle justifi e l’utilisation de chélateurs.<br />

Surveiller la récupération<br />

La fonction rénale, l’équilibre électrolytique sont ainsi régulièrement surveillés<br />

jusqu’à normalisation. L’amélioration clinique est un élément important, il n’est pas<br />

rare qu’en phase de cicatrisation en dépit de valeur de créatinémie très élevée, un<br />

animal ait un état général très satisfaisant (en général 8 à 10 jours après la crise).


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Limiter les risques d’aggravation<br />

Utilisation prudente des médicaments<br />

Les reins sont l’émonctoire de la plupart des médicaments, néphrotoxiques ou non.<br />

Vigilance lors des examens radiographiques avec produit de contraste<br />

Le potentiel néphrotoxique peut être évité si l’examen est réalisé après rétablissement<br />

d’une volémie correcte et si une diurèse forcée est mise en place après<br />

l’examen.<br />

Bibliographie<br />

Vaden SL, Levine J, Breitschwerdt EB : A Retrospective case-control of acute renal<br />

failure in 99 dogs. J Vet Intern Med 1997 ; 11:58-64<br />

Behrend E, Grauer GF, Mani I, et al: Hospital-acquired acute renal failure in dogs:<br />

29 cases (1983-1992). J Am Vet Med Assoc 1996 ; 208 : 537-541.<br />

Worwag S, Langston CE: Feline acute intrinsic renal failure: 32 cats (1997-2004).<br />

J Am Vet Med Assoc 2008 ; 232 : 728-732.<br />

Mathews KA : Monitoring fl uid therapy and complications of fl uid therapy. In :<br />

DiBartola SP, ed. Fluid, electrolyte, and acid-base disorders in small animal practice,<br />

ed 3. St Louis : Saunders ; 2006 :377-391.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Insuffi sance rénale aiguë T. FRANCEY<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Diagnostiquer une rupture des voies urinaires<br />

C. MAUREY-GUENEC<br />

DV, PhD, Maitre de conférences<br />

ENVA, Service de médecine, 7 avenue du général de Gaulle,<br />

F-94700 MAISONS ALFORT<br />

Quelles sont les causes de rupture des voies urinaires ?<br />

Les causes les plus fréquentes sont par ordre de fréquence les traumatismes (AVP,<br />

parachutiste, sondage urétral…), les ruptures consécutives à des obstructions et<br />

enfi n celles qui font suite à une néoplasie.<br />

Quelles sont les conséquences d’une rupture des voies<br />

urinaires ?<br />

L’appareil urinaire isole de l’organisme l’urine, substance du catabolisme terminal<br />

très riche en déchets azote, en potassium, en créatinine… Certaines de ces substances<br />

sont toxiques (durée, potassium). Le liquide présent en dehors de l’organe<br />

de stockage sera en contact avec la membrane péritonéale qui joue un véritable<br />

rôle de membrane de dialyse séparant ce troisième secteur du secteur sanguin.<br />

Les concentrations sanguines des différents métabolites sont nettement inférieures<br />

aux concentrations urinaires, ainsi les petites molécules seront réabsorbées passivement<br />

dans le secteur sanguin engendrant une intoxication urémique. Les substances<br />

hautement diffusibles telles que l’urine transiteront très rapidement. L’urine<br />

est chargée de métabolites comme le potassium, l’urée et la créatinine. Lors de<br />

rupture des voies urinaires, cette urine est déversée dans la cavité péritonéale et<br />

ces molécules, du fait de leur petite taille et de la différence de concentration entre<br />

le sang et l’urine, diffusent dans le sang. Ainsi, les concentrations plasmatiques de<br />

potassium, urée et créatinine augmentent. Une insuffi sance rénale aiguë postrénale<br />

est ainsi présente.<br />

L’urine est irritante et est responsable de l’apparition d’une péritonite chimique.<br />

L’animal présentera des signes d’affections du bas appareil urinaire (pollakiurie,<br />

dysurie, hématurie voir anurie excrétoire) si la rupture concerne la vessie ou<br />

l’urètre. Lors de brèche vésicale, l’animal peut conserver une capacité mictionnelle.<br />

Lors de rupture du haut appareil urinaire, les symptômes peuvent être plus frustes.<br />

L’animal peut avoir une rupture urétérale unilatérale. Bien que le rein controlatéral<br />

fonctionne correctement, l’animal présentera une insuffi sance rénale aiguë<br />

postrénale en raison de l’intoxication urémique due au contact de l’urine avec la<br />

membrane péritonéale.<br />

Comment diagnostiquer une rupture des voies urinaires ?<br />

Suspicion clinique<br />

Certaines circonstances cliniques doivent éveiller le clinicien sur la possibilité<br />

d’une rupture des voies urinaires. Un traumatisme récent, un sondage urétral, une<br />

chirurgie concernant l’appareil urinaire ou génital, sont les principales situations<br />

cliniques à retenir.<br />

Suspicion biologique<br />

Dans un contexte d’insuffi sance rénale (notamment si une hyperkaliémie est pré-<br />

• 145 •<br />

sente), tout épanchement abdominal doit être considéré comme potentiellement un<br />

uropéritoine et la perméabilité de l’ensemble du tractus urinaire doit être évaluée.<br />

La caractérisation physico-chimique et cytologique de l’épanchement permet de<br />

préciser le caractère urineux de l’épanchement. Ainsi, un ratio Cr épanchement/<br />

Cr plasma > 2 est indicateur d’un uropéritoine. L’urée est une petite molécule<br />

hautement diffusible ; ainsi, en cas de rupture, l’équilibre entre le troisième secteur<br />

et le plasma est vite atteint et le ratio se rapproche de 1. Soulignons que lors<br />

d’épanchement chronique (plusieurs jours), le ratio Cr épanchement/Cr plasma<br />

tend à diminuer (situation rare cependant).<br />

Comment confi rmer une rupture des voies urinaires ?<br />

L’imagerie est incontournable pour confi rmer la rupture. Le choix de la technique<br />

dépend du site suspecté.<br />

L’échographie permet de mettre en évidence l’épanchement avec une meilleure<br />

sensibilité que la radiographie et en particulier dans l’espace péritonéal. La présence<br />

d’une dilatation pyélique et/ou urétérale dans un contexte d’épanchement<br />

abdominal est un argument évocateur. L’infl ammation secondaire à la rupture<br />

engendre souvent une situation subobstructive. Les brèches vésicales sont parfois<br />

visibles et l’épreuve des bulles d’air (injection d’air dans la vessie) peut aider à<br />

mettre en évidence le site lésé.<br />

La radiographie avec produit de contraste est l’examen de choix. L’urétrographie<br />

rétrograde et la cystographie permettent de mettre en évidence une rupture vésicale<br />

et ou urétrale. L’urographie intraveineuse permet de mettre en évidence les<br />

ruptures pyéliques et ou urétérales. Le débit de fi ltration glomérulaire du rein atteint<br />

est conservé, permettant à cette technique d’être très sensible. L’anesthésie, l’utilisation<br />

de produits radio opaques potentiellement néphrotoxiques justifi ent que l’animal<br />

soit stabilisé avant de commencer la procédure. En particulier, l’hypotension<br />

et la déshydratation doivent être traitées au préalable.<br />

Technique de l’urétrographie rétrograde chez le mâle<br />

Des clichés radiographiques sont réalisés sans produit de contraste afi n de préciser<br />

les constantes radiographiques.<br />

Une sonde urinaire est mise en place juste à l’entrée du pénis (3-5 mm). Le produit<br />

de contraste (5 à 20 mL) est injecté et le cliché est pris en fi n d ‘injection.<br />

Technique de l’uretro-vaginographie chez la femelle<br />

Des clichés radiographiques sont réalisés sans produit de contraste afi n de préciser<br />

les constantes radiographiques.<br />

Placer une sonde de Foley à l’entrée du vestibule. Injecter 15 à 40 mL de produit<br />

de contraste (dilution de moitié avec soluté isotonique). La solution doit remplir le<br />

vagin et forcer le passage du méat urinaire. Le volume adéquat est atteint quand<br />

on sent une pression au piston de la seringue.<br />

Technique de l’urographie intraveineuse<br />

L’animal doit être à jeun depuis 24 heures. 2 mL/kg de produit de contraste iodé<br />

(Télébrix ®[H]) sont injectés par voie veineuse. Des clichés (incidence ventro-dorsale)<br />

sont réalisés sans préparation puis 20 secondes, 5 minutes, 20 minutes et 40<br />

minutes après injection. Le cliché d’incidence latérale est réalisé 5 minutes après<br />

l’injection. Les incidences obliques réalisées entre 3 et 15 minutes après l’injection<br />

sont rarement nécessaires dans ce contexte.<br />

Pour en savoir plus :<br />

Feeney DA et coll. (2002) The kidney and ureters. In : veterinary diagnostic radiology,<br />

fourth édition (Thrall ET, Ed), Saunders Co, Philadelphia, 556-570.<br />

Bischoff MG (2003) Radiographic techniques and interpretation of the acute<br />

abdomen. Clin Tech Small Anim Pract. 18:7-19.<br />

Meige F, Sarrau S, Autefage A. (2008) Management of traumatic urethral rupture<br />

in 11 cats using primary alignment with a urethral catheter. Vet Comp Orthop<br />

Traumatol. ;21:76-84.<br />

Aumann M, Worth LT, Drobatz KJ. (1998) Uroperitoneum in cats : 26 cases (1986-<br />

1995). J Am Anim Hosp Assoc ; 34 : 315-24.<br />

Rieser TM (2005). Urinary tract emergencies. Vet Clin North Am Small Anim Pract.<br />

35 : 359-73.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Chirurgie urologique : la bonne décision au bon moment<br />

E. VIGUIER<br />

DV, PhD, Dipl ECVS, U.P. Chirurgie et Anesthésiologie, VetAgro Sup,<br />

Campus Vétérinaire de Lyon, 1 av. Bourgelat F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

Dans notre métier une problématique revient assez souvent : c’est le choix de la<br />

chirurgie la plus adaptée et au meilleur moment.<br />

Nous intervenons très souvent en chirurgie urinaire en urgence, soit pour des obs-


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

tructions de voies urinaires ou pour des ruptures des voies urinaires, comparativement<br />

aux chirurgies programmées. Pour les obstructions et les ruptures des voies<br />

urinaires, la vie du patient est très compromise et seul un traitement rapidement mis<br />

en place peut envisager la guérison du patient. Le traitement rationnel est l’association<br />

d’un traitement médical à un traitement chirurgical d’urgence suivi parfois d’un<br />

traitement défi nitif. Cela s’oppose à la chirurgie programmée ou l’acte est réalisé<br />

sur un patient en bon ou assez bon état général. On programme la période pour<br />

avoir le résultat optimal. C’est par exemple le cas des malformations urinaires,<br />

uretères ectopiques ou des interventions pour incompétence sphinctérienne.<br />

Les affections obstructives sont certainement les plus fréquentes telles les obstructions<br />

urétrales mais aussi urétérales, vésicales, essentiellement dues à des lithiases<br />

ou lors de tumeurs de la prostate, du trigone urinaire ou de l’urètre. Les obstructions<br />

complètes et totales de la vessie, de l’urètre, de la prostate, ou des uretères bilatéraux<br />

conduisent très rapidement à une insuffi sance postrénale s’exprimant par une<br />

augmentation de l’urée et de la créatinine sanguines, des troubles acido-basiques<br />

et hydro-électrolytiques dépendant de la durée et de l’importance. Hyperkaliémie,<br />

déshydratation, acidose métabolique sont observées. L’état du patient s’aggrave<br />

très vite, l’urémie devient très élevée, et, en 24-48 heures 60 % des animaux<br />

meurent. En 48 heures à 72 heures l’urémie est très marquée, la mort est inéluctable<br />

en l’absence d’une thérapeutique rationnelle et soutenue.<br />

Les ruptures des voies urinaires par traumatisme ou nécrose conduisent à des épanchements<br />

abdominaux ou péri-urétraux. Le plus fréquent est la rupture vésicale<br />

traumatique par choc, surpression ou par palpation un peu ferme. Les ruptures<br />

urétrales sont plus rares en raison de leur localisation qui les protège, les accidents<br />

chirurgicaux sont aussi décrits. Des ruptures sur calculs d’oxalates sont observées<br />

ainsi que des ruptures urétrales accidentelles par surpression abdominale ou par<br />

section lors de fracture du bassin. Les sondages urétraux chez le chat peuvent<br />

conduire à des déchirures urétrales avec épanchements d’urine péri-urétraux. Le<br />

diagnostic est souvent retardé car les signes cliniques sont frustes ou rarement présents<br />

au moment de la consultation. Le contexte clinique et l’anamnèse permettent<br />

de ne pas exclure ces hypothèses.<br />

Les épanchements abdominaux se traduisent par un uropéritoine, avec une hyperkaliémie,<br />

une urémie. Il faut parfois attendre les premières 24 heures pour confi rmer<br />

l’hypothèse. Le pronostic est mauvais, la survie est inférieure à 48 heures en<br />

l’absence de traitement.<br />

Dans ces deux situations « la bonne décision au bon moment » trouve tout son sens !<br />

L’urgence n’est pas chirurgicale ; elle est médico-chirurgicale. Le patient doit être<br />

stabilisé, la diurèse rétablie. Dans la mesure du possible l’animal est sondé sauf<br />

lors de rupture urétrale, Ce premier acte doit être le moins agressif possible, des<br />

mesures spécifi ques sont décrites : rétro-pulsion urétrovésicale, ponction vésicale,<br />

cathétérisme urétral ou dérivation urinaire. Lors de rupture du tractus urinaire, la<br />

dialyse péritonéale est préférée pendant 6 à 12 heures. L’hyperkaliémie et l’urémie<br />

sont traitées par perfusion. La réhydratation prévient l’insuffi sance rénale.<br />

Dès que les constantes biologiques reviennent à des valeurs proches de la norme,<br />

l’animal peut être anesthésié. Ainsi pour les obstructions non sondables mais soulagées<br />

par cystocentèse ou ponction, ou les traumatismes graves après dialyse, la<br />

mise en place d’une dérivation urinaire telle une néphrostomie ou une cystostomie<br />

doit être envisagée.<br />

C’est alors le moment de faire le traitement défi nitif :<br />

- retrait des calculs ;<br />

- retrait de la tumeur responsable de l’obstruction ;<br />

- réparation pariétale vésicale, urétérale, urétrale… ;<br />

- ou autre.<br />

Se pose alors le choix de la bonne chirurgie<br />

C’est celle qui offrira au patient le meilleur résultat avec les complications les plus<br />

faibles<br />

- La bonne chirurgie est celle qui se fera dans les meilleures conditions pour l’animal<br />

et pour le chirurgien.<br />

Cela doit être une technique éprouvée, sûre (peu de complications), actualisée<br />

pour diminuer les risques (Médecine factuelle)<br />

- Réalisée avec le meilleur matériel, particulièrement pour les animaux de très petite<br />

taille, notamment pour la chirurgie des urètres ou des uretères)<br />

- Par un chirurgien maîtrisant la technique<br />

- Avec une équipe compétente au complet, anesthésie, chirurgie, soins intensifs.<br />

Ces critères sont plus facilement réalisables sur une intervention programmée que<br />

sur une intervention en urgence.<br />

Ainsi lors de ruptures et perforations seront envisagées les réparations pariétales<br />

par sutures pyéliques, suture urétérales ou réabouchement urétéral, sutures vésicales,<br />

réparation ou anastomoses urétrales. L’urétrostomie antépubienne peut être<br />

réalisée lors de rupture urétrale.<br />

Lors d’obstruction par lithiase urétrale chez le chien, en l’absence de retrait du<br />

calcul, des urétrostomies sont réalisées. Il peut encore se poser la question du bon<br />

choix de la méthode. En Europe, les urétrostomies sont plutôt ante scrotales et plutôt<br />

scrotales dans les pays Anglo-saxons. L’urétrostomie scrotale offre un abord plus<br />

large qui tend moins à se reboucher ; en revanche elle oblige à castrer l’animal<br />

(chien mâle). La castration n’est toujours pas bien acceptée par le propriétaire.<br />

• 146 •<br />

L’urétérostomie réalisée, les calculs vésicaux sont retirés par cystotomie. La cystotomie<br />

peut être effectuée par technique classique ou de façon mini-invasive afi n de<br />

diminuer la durée de la période postopératoire.<br />

Les obstructions urétérales sont diffi ciles à traiter et nécessitent une urétérotomie et<br />

une reconstruction sous microscope, un chirurgien expert est nécessaire pour limiter<br />

les accidents et les complications. Les calculs rénaux sont traités par néphrostomie,<br />

des techniques nouvelles par endoscopie limitent le traumatisme et améliorent<br />

le postopératoire.<br />

Conclusion<br />

La chirurgie urinaire est une chirurgie destinée à rétablir une fonction vitale. En<br />

l’absence de traitement, la mort du patient apparaît dans les 24 heures et elle est<br />

certaine à 72 heures. Dans les situations où la fonction d’épuration rénale est compromise,<br />

tout doit être mis en œuvre pour la rétablir à l’aide des thérapeutiques<br />

de soins intensifs, de gestes techniques de chirurgie d’urgence, désobstruction<br />

– dérivation, puis par des chirurgies programmées offrant les meilleurs résultats.<br />

Les actes médicaux et chirurgicaux d’urgence ne doivent pas être faits indépendamment<br />

et de façon consécutive. Ils doivent être réalisés au cours du processus de<br />

réanimation du patient. L’acte chirurgical curatif doit être réalisé lorsque l’animal<br />

peut supporter l’anesthésie et l’intervention, et lorsque le chirurgien dispose de tous<br />

les moyens pour optimaliser le résultat.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Aucun confl it d’intérêt à déclarer.<br />

Obstructions urinaires T. FRANCEY<br />

TEXTE NON REMIS<br />

Courte communication<br />

Analyse par spectrométrie infrarouge de 1131 calculs<br />

urinaires canins prélevés de 2007 à 2010, en France<br />

A. BLAVIER1 , A. SULTER2 , A. BOGEY2 1. ROYAL CANIN France - 30470 AIMARGUES<br />

2. SELAS des Laboratoires d’Analyses Médicales Billiemaz -<br />

83000 TOULON<br />

Chez le chien, les calculs de struvite (phosphate ammoniaco-magnésien hexahydraté)<br />

et d’oxalate de calcium sont les plus fréquents. Au-delà de ce constat, le<br />

vétérinaire français n’a d’autre solution que de se reporter aux articles qui présentent<br />

des statistiques généralement Nord-américaines, et d’extrapoler ces résultats à<br />

notre population canine. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé intéressant<br />

de présenter des données statistiques obtenues sur un échantillon de chiens vivant<br />

en France.<br />

Matériels et méthodes<br />

Les 1131 calculs analysés ont été collectés entre 2007 et 2010, par leur vétérinaire<br />

traitant. La race, l’âge, le sexe de l’animal, de même que la localisation<br />

des calculs, sont répertoriés. Tous les calculs sont analysés par spectrophotométrie<br />

infrarouge.<br />

Résultats<br />

La plupart des calculs sont d’origine vésicale (754 soit 66,6 %). 118 (10,4 %) ont<br />

une origine urétrale.<br />

Parmi les 1131 chiens à l’origine des calculs analysés, nous recensons : 291<br />

Yorkshire (25,7 %), 160 Shih-Tzu (14,2 %), 67 Bichon (6 %), 55 Caniche (4,8 %),<br />

35 chiens de type croisé (3 %), 33 Labrador, 32 Epagneul et type Epagneul, 30<br />

Dalmatien, et 428 (37,8 %) d’autres races.<br />

Tous types de calculs confondus, on note une nette prédisposition des mâles par<br />

rapport aux femelles avec 716 mâles (64,6 %) et 391 femelles (35,3 %).<br />

Les animaux sont âgés en moyenne de 7,8 ans avec un minimum de 3 mois et un<br />

maximum de 19 ans.<br />

Les calculs de struvite et d’oxalate de calcium sont les plus fréquents : 42,6 % pour<br />

les struvites et 44,3 % pour les oxalates de calcium. Les calculs d’urate d’ammonium<br />

et de cystine représentent respectivement 5,3 % et 3,7 % des urolithes analysés.<br />

Enfi n, les calculs de carbapatite, brushite, xanthine, opale, urates de sodium ou de<br />

potassium, acide urique et phosphate amorphe de calcium sont rarement identifi és<br />

et ne représentent que 4,1 % des échantillons soumis au laboratoire.<br />

Discussion<br />

Nos résultats montrent l’énorme prévalence des chiens de petites races dans la<br />

population à l’origine de calculs urinaires. Les causes possibles de cette prédisposition<br />

seront discutées.


CONGRÈS <strong>AFVAC</strong>-AVEF-SNVEL <strong>LYON</strong> / 2-4 DÉCEMBRE <strong>2011</strong><br />

Nous constatons une forte corrélation entre certaines races de chiens et certains<br />

types cristallins. Ainsi, soulignons la prédisposition du Yorkshire Terrier, et dans<br />

une moindre mesure du Bichon, aux calculs d’oxalate ; et celle du Shih-Tzu et<br />

du Caniche aux struvites. Les mêmes tendances sont retrouvées dans les études<br />

déjà citées [1,2,3]. Enfi n, le Dalmatien apparaît comme fortement prédisposé aux<br />

calculs d’urate d’ammonium. Ces prédispositions seront comparées aux autres<br />

études internationales.<br />

Nous constatons une prédisposition des mâles pour les calculs d’oxalate de calcium,<br />

de cystine et d’urate d’ammonium, et celle des femelles pour les struvites.<br />

D’autres auteurs rapportent également une prédisposition des mâles aux oxalates<br />

[2]. Et la prédisposition des femelles pour les struvites se vérifi e dans la plupart des<br />

autres enquêtes [1,2].<br />

Conclusion<br />

De multiples facteurs interagissent et infl uencent la nature minérale des calculs<br />

(race, âge, sexe, surpoids) chez le chien. Néanmoins, il est important de souligner<br />

que les races de petit format sont très nettement prédisposées aux lithiases urinaires.<br />

Dans la population que nous avons étudiée, la fréquence des oxalates de<br />

calcium est comparable à celle des struvites, très loin devant celle des autres types<br />

cristallins. Les calculs de struvites sont retrouvés dans certaines races prédisposées<br />

et préférentiellement chez les femelles. Les calculs d’oxalates se retrouvent plutôt<br />

chez les mâles, avec une prédisposition chez le Yorkshire et le Bichon.<br />

• 147 •<br />

Bibliographie<br />

1. Low WW, Uhl JM, Kass PH et coll. Evaluation of trends in urolith composition and<br />

characteristics of dogs with urolithiasis : 25,499 cases (1985-2006). J Am Vet Med<br />

Assoc. 2010 ; 236 (2) : 193-200.<br />

2. Lulich JP, Osborne CA, Lekcharoensuk C et coll. Canine calcium oxalate urolithiasis.<br />

Vet Clinics North Am Small Anim. 1999 ; 29 : 123-39.<br />

3. Picavet P, Detilleux J, Verschuren S et coll. Analysis of 4495 canine and feline uroliths<br />

in the Benelux. A retrospective study : 1994-2004. J Anim Physiol Anim Nutr. 2007 ;<br />

91 : 246-51.<br />

Déclaration de confl its d’intérêt<br />

Alexandre Blavier, directeur du Service Technique Vétérinaire ROYAL CANIN<br />

France<br />

Aline Sulter et Aurélie Bogey, Laboratoire Billiemaz

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