agronomie et environnementBILAN DE LA CAMPAGNEToujours plus d’innovationsau service Agronomieet EnvironnementComme chaque début d’année, l’équipe du service Agronomieet Environnement est fortement mobilisée par la préparation desréunions techniques où sont présentés les résultats des essaisconduits la campagne passée. C’est aussi à cette période que nosadhérents reçoivent leur ouvrage de référence : le Guide technique.Cette année, il a été construit en deux parties distinctes pours’adapter à la réforme en cours de la certification du conseil.Le gel hivernal survenu au mois de févrieravec des températures comprises entre -15et -20°C constitue sans doute l’événementle plus marquant de la campagne <strong>2012</strong>. Pour lesblés, cet épisode s’est soldé par le retournementde nombreuses parcelles ainsi que par des phénomènesde phytotoxicité. Malgré ces conditionsextrêmement défavorables, les rendements obtenusen blé sont tout à fait honorables. Pour le maïs, cesont les conditions de fin de cycle qui ont été mauvaises,sans être vraiment pénalisantes pour lesrendements. Le progrès génétique a permis dansbien des cas de compenser cette situation.Protection cibléeet techniques culturalesNiveau désherbage, le travail d’expérimentationdu service agronomique a été axé sur l’optimisationde la dose de produit apportée par rapportau stade phénologique de la culture, l’objectifétant d’en améliorer l’efficacité. Par ailleurs, destempératures basses au moment du désherbagedes maïs, ont mis en lumière des symptômes dephytotoxicité à l’encontre de ces derniers. Aprèsanalyse, il s’est révélé que le froid a empêchél’action du « safener ». Cette molécule présentedans la formulation de l’herbicide, a pour fonctionde réduire les effets de celui-ci sur la cultureà protéger et d’améliorer la sélectivité du produitentre la culture et ses adventices. Avec lefroid, l’action du « safener » a été inhibée. Il a étéobservé des décolorations foliaires (jaunissementet blanchiment) ainsi que des tassementsvégétatifs. Suite à ce constat, des essais ontdonc été conduits pour en mesurer les impactsphysiologiques sur le maïs et les conséquencessur son rendement.Dans le domaine du machinisme agricole, lesmatériels pour le semis et la préparation du solévoluent régulièrement. Il est indispensabled’acquérir des références avec ces nouveauxéquipements présents sur le marché. C’estpourquoi des essais «vitesse de semis» (6 à 12km/h) ont été menés avec des semoirs Horschet Monosem. Objectifs recherchés : mesurer larégularité de levée, la distance inter-graines et lerendement obtenu. Autre matériel testé : le Striptill,un outil de travail du sol se limitant à la lignede semis. L’expérimentation de cette techniqueculturale simplifiée visait à mesurer son impactsur le peuplement de maïs, comparativement àun itinéraire conventionnel.Guide technique <strong>2013</strong> : unguide revisité pour toujoursplus de performanceLe Service Agronomie et Environnement éditechaque année un guide technique à destination denos adhérents. Ce document de référence assurela transmission de l’expertise technique du serviceG u i d etechniqueBasé sur les expérimentations <strong>2012</strong><strong>2013</strong>Deux onglets pour deux parties différentes :à vous de choisir !Météo / CyCle / RavageuR s / seM is / va R iétés / ag Ro-peR foRManCeBilanSDésheR bage / p y R ale / va R iétés / f ongiCi D es / solutions alteR n at i v e sConS eilSet permet de conseiller au mieux les adhérents pourfaire les bons choix agronomiques.Cette nouvelle présentation du Guide techniquefait la part belle à l’innovation au cœur du progrèsagronomique. Son contenu est le fruit d’uneexpertise « trentenaire » en phase avec l’évolutiontechnico-économique que connaissent les agriculteurs.Pour ce trentième numéro, le serviceagronomique a décidé de revoir l’organisationde cet outil d’aide à la décision. À partir de cethiver, le Guide technique est découpé en deuxgrandes parties :- 1 ère partie : le bilan de l’année n-1, résultats,analyse des expérimentations et des faits marquantsde la campagne passée- 2 ème partie : elle est dédiée aux recommandationstechniques à tenir en fonction desravageurs, maladies, adventices pour le colza,le tournesol, le blé, le maïs ainsi que sur lespommes de terre et le houblon, pour chaquesituation pédoclimatique rencontrée.Cette nouvelle version marque une évolutionmajeure de la qualité du guide :- gain de temps : chacun va directement à lapartie qui l’intéresse, en fonction de son besoin- plus de souplesse : pour chaque situation sontproposées des solutions de lutte conventionnelleet alternative- plus de précision : pour chaque type d’adventice,une grille de décision rappelle les produitsphytosanitaires disponibles et la dose conseilléeoptimale par rapport au stade phénologiquede la plante- aide au calcul sur l’équilibre de la fertilisationazotée pour les cultures suivantes : colza,tournesol, blé, maïs (mesure qui rentre dans lecadre de la révision du 4ème programme de ladirective Nitrates).Bonne lecture !Le cycle des réunions techniques a débuté lejeudi 10 janvier pour se terminer le jeudi 17janvier en passant par Sessenheim, Erstein,Berg, Schwindratzheim, DossenheimKochersberg, Ebersheim et Hohwiller.développement durableUne collecte de déchetsen constante progressionComme chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux à nous rapporter vos déchets agricoles. Legroupe <strong>Comptoir</strong> agricole mobilise toute l’année ses équipes (Coopérative, Gustave Muller et Viti.com)pour offrir toujours davantage de services et améliorer la collecte et le recyclage des déchets. Ainsi pourla campagne 2011/<strong>2012</strong> qui s’est clôturée au 1 er octobre <strong>2012</strong>, 344 t de plastiques ont été collectées et325 t ont été recyclées.Réunion annuelledes délégués ADIVALORau Com ptoi rPour cette campagne, on constate une augmentationde la collecte des <strong>Fil</strong>ms à usages agricoles (FAUbâche ensilage, enrubannage) alors que celle desemballages vides (EVPP), Big Bags et sacs se stabilise. Tousces efforts témoignent de l’engagement fort du groupe en faveurdu développement durable. La faible collecte des produitsphytosanitaires non utilisés (PPNU) résulte des efforts qui ontété réalisés lors des précédentes collectes pour éliminer lesanciens stocks. Le reliquat PPNU est donc aujourd’hui très faible.Le <strong>Comptoir</strong> agricole en adaptation permanenteaux attentes de ses adhérentsPour répondre à la problématique d’élimination des ficelles pourpalissage et des ficelles/filets pour presse, le groupe a testéun mode de collecte dédié pour ce besoin et en a organiséle recyclage avec des prestataires extérieurs. Il s’agit là d’unepremière dans cette filière car ces deux produits ne sont pasencore pris en charge dans la convention ADIVALOR. Etaujourd’hui le groupe peut se targuer d’être le pilote national pourADIVALOR sur ce projet. Pour la campagne, 28 t de ficelles (75%vigne et 25% élevage) et 22 t de filets auront été récoltées.Évolution des quantités de déchets collectés (en tonnes)Le 20 décembre dernier, les six délégués régionauxet le personnel d’ADIVALOR accompagnés de sonPrésident, Jacques Dousset, se sont rendus en Alsacepour leur réunion annuelle et ont été accueillis au<strong>Comptoir</strong> pour découvrir le groupe et échanger surles résultats de la collecte. À l’occasion de leur séjouralsacien, ils ont visité l’exploitation laitière du GAECdu Faubourg avec Monsieur Christian Suss, éleveur àproximité d’Hochfelden.Nouveauté <strong>2013</strong> : Lors de la nouvelle campagnede collecte, les sacs de semences en papier, les BigBags d’engrais et de semences seront collectés enmême temps que les EVPP (emballages vides).Au fil des saisons <strong>#42</strong> hiver <strong>2012</strong>-<strong>2013</strong>6
Amélioration des pratiques<strong>Des</strong> nouvelles du Plan EcophytoLe plan qui a été mis en place à la suite du Grenelle Environnement en 2008 et qui estpiloté par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt (MAAF), a pour butd’accompagner les agriculteurs à la réduction progressive de l’utilisation des produitsphytosanitaires. À mi-parcours, Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, a souhaitéque le plan Ecophyto garde son cap tout en proposant une réorientation des actions àconduire avec cinq volets.Avec la disparition de la mention 2018,Ecophyto devient un plan à plus long terme.Al’occasion du point d’étape réalisé lors du ComitéNational d’Orientation et de Suivi (CNOS) du planEcophyto, la mention 2018 a été supprimée du logodu plan Ecophyto car il y a une prise de conscience de lapart de l’Etat que les efforts demandés aux agriculteurs nepourraient se faire avec une échéance aussi courte. Parailleurs, le ministre s’inscrit dans la continuité et réaffirmeque « le principal défi du plan Ecophyto est de diminuerle recours aux produits phytosanitaires, tout en continuantà assurer un niveau de production élevé tant en quantitéqu’en qualité ». L’esprit reste le même avec cette fois uneabsence chiffrée sur la diminution globale de l’utilisationdes produits phytosanitaires. L’une des réorientationsprévue par le ministre est la mise en place d’indicateursqui cibleront davantage les objectifs de réduction partype de culture et par bassin de production. Il soutiendraégalement le développement du bio-contrôle et la miseen place d’une fiscalité incitative allant dans le sens dela réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.Il évoque par ailleurs, le souhait d’une plus grandeprofessionnalisation et indépendance sur la question duconseil agricole et la vente des produits phytosanitaires.Affaires à suivre en <strong>2013</strong>.Pour mémoire, le plan Ecophyto est organisé en 9 axesà l’échelle du territoire national et extra-métropolitain.Toutes les régions ne sont donc pas concernées parl’ensemble des mesures du plan. Chaque région rédigeune déclinaison régionale du plan Ecophyto avecl’ensemble des acteurs locaux. De par son expertisereconnue, le <strong>Comptoir</strong> agricole est membre du CROS(Comité Régional d’Orientation et de Suivi), participeà la déclinaison régionale du plan Ecophyto en étantresponsable de la mise en place d’actions spécifiques.Le Service Agronomie et Environnement est en charge dupilotage de quatre actions de ce plan régional relatives auxenjeux 1 et 8 :• Enjeu 1 : Réduction de l’usage des produisphytosanitaires et limitation des pollutions ponctuellesen agriculture- Réalisation de diagnostics Aquasite © sur lesexploitations : 12 déjà réalisés en <strong>2012</strong>- Evaluer et proposer des programmes de traitementsvisant à réduire les herbicides maïs : Essais enculture avec moins de grammage à l’hectare- Participation à des programmes de rechercheEpur’Phytos : traitement biologique des effluentsphytosanitaires : Test en pilote avec le CRITTRITTMO• Enjeu 8 : Communication- Sensibilisation régulière aux enjeux et aux actionsenvironnementales de la coopérative dans sonjournal : « Au fil des saisons » : 4 numéros par anL’intégration de ces actions, propres au <strong>Comptoir</strong> agricole,dans le plan Ecophyto régional est une marque forte dela reconnaissance des pouvoirs publics pour le travailde notre coopérative et de nos équipes. Rappelonségalement que les experts du <strong>Comptoir</strong> participentquotidiennement à ce plan à travers des BSV qui sontédités à partir des observations des acteurs de terrain etavec la co-animation du groupe de fermes DEPHY avec laChambre d’agriculture du Bas-Rhin.Coup de projecteursur la conférence nationale« Agricultures, produisons autrement »À l’occasion de laconférence nationale« Agricultures, produisonsautrement »organisée au ConseilEconomique Social etEnvironnemental par leMAAF, le Ministre Stéphane Le Foll souhaite que la Francedevienne le leader européen dans le domaine de l’Agroécologie: « Je veux promouvoir un modèle agricole plus respectueuxde l’environnement, plus en phase avec les attentesde la société. Ce nouveau modèle, où l’agronomie doitretrouver tout son sens, permettra aussi de renforcer laperformance des agriculteurs. Pour encourager les dynamiquesnouvelles, je vais également mettre en place unnouveau modèle d’organisation collective permettant deréaliser des investissements favorables à l’environnementou d’effectuer des changements de pratiques agricoles. »Très concrètement, le Ministre présentera prochainement leplan qu’il souhaite mettre en place pour atteindre cet objectif.Il désire d’ores et déjà que certaines mesures du second pilierde la PAC soient orientées dans ce sens notamment pour 2014.le conseil de demainCertification du conseil :une opportunité de valoriser unsavoir-faire et une expertise reconnueIl est des projets qui fédèrent les énergies d’une entreprise. Ecophytoest l’un de ceux-là. Le plan impose d’assurer, dès <strong>2013</strong>, la traçabilitédes conseils prodigués aux agriculteurs en matière de protection descultures. La coopérative est à pied d’œuvre pour répondre à cettenouvelle contrainte réglementaire.Dans le cadre des arrêtés 2011relatifs à l’agrément et la certificationindividuelle obligatoire desdistributeurs, conseils et applicateurs deproduits phytosanitaires (Plan Ecophyto),les textes prévoient un meilleur encadrementdu conseil concernant l’utilisation de cesproduits. Le législateur veut s’assurerque les recommandations apportées auxagriculteurs soient étayées. À cette fin, ildemande à ce que les préconisations deproduits phytopharmaceutiques soientécrites et reposent sur un diagnostic cultural(observations et analyse de la problématique).Un document devra donc être établi par leconseiller et remis aux agriculteurs. Il nes’agira pas d’une simple « ordonnance »mais d’une fiche de préconisation détailléeprécisant, outre le produit et la doserecommandés, la ou les parcelles concernées(avec la superficie correspondante), lajustification de l’intervention, les conditionsdu traitement (stade végétatif, degréd’infestation conditions climatiques…), leséventuelles méthodes alternatives existantes,les risques éventuels (pour l’applicateur oul’environnement ou la culture…).La coopérative a toujours eu pour volontéd’avoir des techniciens-conseil ayant uneréelle valeur-ajoutée pour les agriculteurs. Ilsmettent à profit – depuis longtemps déjà –expertise et innovation. Cette nouvelle réformeoblige simplement l’entreprise à formaliserun mode de fonctionnement habituel. Ellepermettra de justifier les méthodes de travailde la coopérative et de témoigner des effortsentrepris par les agriculteurs.Au fil des saisons <strong>#42</strong> hiver <strong>2012</strong>-<strong>2013</strong>7