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REVUEFRANÇAISEDE--GEOTECHNIQUEDirecteur de la Pubiication : P. HabibPrésident du Comité de Direction: B. HirschCornité de Direction: L. Parez - M. Panet - M. Rat - B. MandagaranDirecteur du Comité de Rédaction : P. LondeComité de Rédaction :E. Absi - F. Bonnechère - C. Bordet .- P. Duffaut - J. Goguel - J. Kérisel ­P. La Rochel<strong>le</strong> - G. L'Hériteau - J. Sa<strong>le</strong>nçon - F. SchlosserSecrétaire: B. MandagaranCommission paritaire nO 60855ISSN 0181 - 0529Revue trimestriel<strong>le</strong>Abonnement 1987 (numéros 38 à 41) franco: 435 FPrix au numéro franco : 124 F(valab<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong>s numéros anciens)Somlnaires des numéros anciens sur demande.La revue est expédiée par avion dans <strong>le</strong>s D.O.M.-T.O.M. et à l'étranger.Presses de l'Eco<strong>le</strong> Nationa<strong>le</strong> des Ponts et Chaussées28, rue des Saints-Pères, 75007 ParisLes artic<strong>le</strong>s publiés dans cette revue n'engagent que la responsabilité de <strong>le</strong>urs auteurs.Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays.© 1986resses de réco<strong>le</strong> natlona<strong>le</strong> desanis et chaussées


cfmscomité français demécanique des solsC % Bu reau Vé ritas -Cedex 44 - 92077 Paris La DéfenseTél. 42.91.52.49afpsassociation françaisedu génie parasismique9, rue La-Pérouse75784 Paris - Cedex 16Tél. 47.20.10.20 - 30.52.92.00Journées CommunesFONDATIONS, PROPRIÉTÉS DES SOLSET IMPÉRATIFS SISMIQUES18-19 novembre 1986Centre de Saint-Paul, Fédération Nationa<strong>le</strong> du Bâtiment,Saint-Rémy-Iès-Chevreuse


sommairedispositions intéressant <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s fondationsdans <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s parasismiques P.S. 86J.F. Corte - A. Isnarddispositions technologiques concernant la protection parasismiquedes ouvrages de fondationR. Souloumiacmesure des propriétés dynamiques des solsM.P. Luongcomportement des fondations sous sollicitation sismiqueA. Peckertalus et soutènement en dynamique des solsF. Schlosser - L. Dormieuxrésistance au cisail<strong>le</strong>ment dynamiqueP. Londerésistance aux séismes des ouvrages en terre arméeM.J. Bastickincidence de l'anisotropie de consolidation sur <strong>le</strong> potentielde liquéfaction statiqueF. Blondeausur une approche intégrée de l'interaction sismique sol-structureD. Aubrycomportement aux séismes des tunnels et des ouvrages souterrains dans <strong>le</strong>s solsM. Panet51317294061677281101


FONDATIONS, PROPRIÉTÉS DES SOLSET IMPÉRATIFS SISMIQUESINTRODUCTIONparP. HABIBLaboratoire de Mécanique des Solides *(E.P., E.N.S.M. Paris, E.N.P.C.,Associé au C.N.R.S.)Les textes rassemblés à l'occasion des Journées Communes de l'A.F.P.S. et duC.F.M.S. n'ont pas la prétention de traiter d'une façon exhaustive des problèmes du génieparasismique et de ses incidences sur <strong>le</strong>s fondations des structures, mais de profiter de lamise à l'enquête du nouveau code parasismique français pour tenter de préciser <strong>le</strong>s Règ<strong>le</strong>sde l'Art actuel<strong>le</strong>s pour certains types d'ouvrages et <strong>le</strong>s compétences particulières de certainstypes d'essais. Par rapport au récent colloque de l'A.F.P.S. de janvier 1986, une partmodeste est donc faite ici aux recherches avancées et aux nouveaux développements dontla présentation est liée à des discussions informel<strong>le</strong>s autour de ces textes de base.La conception parasismique appliquée aux fondations présente des difficultés nombreuseset sérieuses. El<strong>le</strong> a fait de grands progrès depuis quelques années dans <strong>le</strong> mondecomme en France tant pour la compréhension de la physique de base des phénomènes quepour <strong>le</strong> calcul des ouvrages ou <strong>le</strong>s simulations numériques ou physiques; <strong>le</strong>s déterminationsdes propriétés rhéologiques des sols au laboratoire ou in situ ont été profondément rénovées.Il est donc apparu souhaitab<strong>le</strong> à nos deux sociétés de faire <strong>le</strong> point de ces importantesquestions.* Éco<strong>le</strong> Polytechnique, 91128 Palaiseau Cedex.


dispositions intéressant <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s fondationsdans <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s parasismiques P.S. 86ground conditions and foundations requirementsin the new French codeof earthquake resistant building design (P.S. 86)J.f. CORTEChef de la Division Géotechnique - Mécanique des Sols *A.ISNARDChef de la Division Sols et Fondations du Bureau Veritas * *RésuméLes règ<strong>le</strong>s parasismiques dites « P.S. 69)} présentent, tant à l'égard du comportementdes sols soumis à l'action sismique qu'à celui de la conception et dudimensionnement des fondations un certain nombre de lacunes auxquel<strong>le</strong>s setrouve confronté <strong>le</strong> projeteur. Les nouvel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s dites provisoirement P.S. 86,en intégrant <strong>le</strong>s connaissances récemment acquises dans ce domaine, différencientdavantage <strong>le</strong>s mouvements sismiques en fonction du contexte géotechniqueet de la topographie des lieux.Outre des dispositions constructives détaillées, el<strong>le</strong>s présentent des critèresd'identification des sols dits « liquéfiab<strong>le</strong>s)} et des méthodes pratiques de vérificationde la stabilité des organes de fondation en interaction dynamique avec <strong>le</strong>sol et <strong>le</strong>s structu res portées.AbstractCivil Eneineers have to face sorne lack of information concerning the soils behaviourprediction and the design of foundations when using the P.S. 69 French Codeof Earthquake Resistant Building Design.The noticeab<strong>le</strong> amount of observations, pratical and theorical know<strong>le</strong>dge acquiredsince this Code publication justifies now, in the new P. S. 86 Code, to differentiatethe seismic movement elastic spectra according to geotechnical and soif surfaceactual conditions This Code, which provides detai<strong>le</strong>d construction requirements,offers also pratical methods for liquéfaction risk prediction and for foundationdesign, taking in account soi/-structure interaction under seismic action.* Laboratoire Central des Ponts et Chaussées - B.P. 19 - 44340 Bouguenais.* * Cedex 44, 92077 Paris La Défense.


6J.F. CORTE· A. 15NARD1. INTRODUCTIONL'étude de l'effet des séismes sur <strong>le</strong> comportement desterrains, des fondations et cel<strong>le</strong> des phénomènesd'interaction entre sol et structures ont pris une placecroissante dans <strong>le</strong>s travaux de recherche en mécaniquesdes sols à partir du milieu des années 60. L'étenduedes dégâts occasionnés la même année en 1964par deux tremb<strong>le</strong>ments de terre au Japon à Niigata eten Alaska a été un élément initiateur prépondérant.Depuis lors, <strong>le</strong>s connaissances acquises ont été considérab<strong>le</strong>s,et, s'il demeure de nombreuses incertitudesou si <strong>le</strong>s méthodes d'analyse restent largement imparfaites,l'ingénieur peut actuel<strong>le</strong>ment intégrer bon nombredes résultats de ces recherches en vue d'améliorerla sécurité des constructions en zone sismique.Le contenu d'un texte rég<strong>le</strong>mentaire est toujours <strong>le</strong>ref<strong>le</strong>t des connaissances au moment de sa rédaction. Acet égard, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s dites P.S. 69 illustrent bien <strong>le</strong>slacunes importantes auxquel<strong>le</strong>s se trouvait en butte <strong>le</strong>projeteur dans <strong>le</strong>s années soixante pour appréhenderl'influence des conditions géotechniques loca<strong>le</strong>s et justifieren particulier <strong>le</strong> bon comportement des fondations.Les nouvel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 86 font cette fois une placeimportante aux aspects géotechniques, ce qui, sommetoute, paraît naturel dans la mesure où d'une partl'action sismique s'impose à la structure par <strong>le</strong> biais dusol de fondation et qu'une large proportion des sinistresa été imputab<strong>le</strong> à une défaillance du sol d'assise ou desfondations.Le présent artic<strong>le</strong> passe en revue <strong>le</strong>s différentes dispositionsintéressant <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s fondations introduites dans<strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 86 en apportant quelquescommentaires sur <strong>le</strong>s raisons de certains choix, donttous ne peuvent pas être rigoureusement établis. Sur<strong>le</strong>s différents points évoqués, on notera l'évolution parrapport aux dispositions contenues dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>sP.S. 692. RÈGLES GÉNÉRALESPOUR LA CONCEPTION DES PROJETS2.1. Le choix du siteLes règ<strong>le</strong>s P.S. 86 traitent explicitement trois situationsparticulières pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s des contraintes de constructionsont fixées.Le voisinage des fail<strong>le</strong>s activesLes informations sur la nature et l'intensité du mouvementdu sol au voisinage immédiat d'une fail<strong>le</strong> rejouantau cours d'un séisme sont pratiquement inexistantes. I<strong>le</strong>st tenu pour peu probab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de constructionpréconisées en champ lointain soient éga<strong>le</strong>mentefficaces dans une tel<strong>le</strong> zone. Ceci a conduit d'une partà exclure toute construction dans une bande de l'ordrede 50 m de large de part et d'autre d'une fail<strong>le</strong> tenuepour active, et d'autre part à majorer <strong>le</strong> mouvementsismique de calcul pour <strong>le</strong>s ouvrages implantés à moinsde 300 m de la fail<strong>le</strong>.La stabilité des pentes et talusAucun ouvrage ne doit être édifié sur un site directementmenacé par l'ébou<strong>le</strong>ment ou <strong>le</strong> glissement desfonds supérieurs. Si un tel régime n'est pas déjà identifiésur un document cartographique (PER, ZERMOS,POS, ...), il sera nécessaire de s'assurer de la stabilitéd'ensemb<strong>le</strong> du site.Zones suspectes de liquéfactionSi la présence d'une zone liquéfiab<strong>le</strong> n'implique pasnécessairement l'abandon du site, la construction nepeut cependant être entreprise que s'il est établi que laliquéfaction ne représente aucun danger pourl'ouvrage ou si <strong>le</strong> sol a subi un traitement dont il peutêtre prouvé qu'il élimine <strong>le</strong> danger de liquéfaction.Le phénomène de liquéfaction des sols, simp<strong>le</strong>mentévoqué dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 69, est maintenant unepréoccupation importante et <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 86 font unelarge place aux justifications à appporter vis-à-vis de cerisque.2.2. Les reconnaissances et études de solPar rapport aux situations non sismiques, <strong>le</strong>s investigationsgéotechniques doivent ici, dans tout projet,répondre à deux objectifs :- permettre <strong>le</strong> classement du site par rapport auxsites types en vue de définir <strong>le</strong> mouvement sismique decalcul,- détecter <strong>le</strong>s formations a priori suspectes de liquéfaction.Ces informations peuvent être obtenues par desméthodes traditionnel<strong>le</strong>s : essais d'identification, essaisen laboratoire et en place. Par contre, des études complémentairesspécifiques sont nécessaires :- en présence d'une zone suspecte de liquéfaction,- lorsque l'on désire utiliser une méthode de calculimpliquant la prise en compte des propriétés géomécaniquesdes sols sous chargement dynamique.2.3. L'implatation de l'ouvrageet la conception du mode de fondationLes recommandations faites sur ces questions étaientpour l'essentiel déjà contenues dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 69 ;el<strong>le</strong>s procèdent du bon sens :- choisir, dans la mesure du possib<strong>le</strong>, des formationshomogènes et compactes,- implanter l'ouvrage tout entier d'un même côté dediscontinuités géologiques,- exclure <strong>le</strong>s sols pouvant donner lieu à des effondrementsde structure (cinérites, loess, ...) ou à des fortesréductions de l'indice des vides (remblais insuffisammentcompactés),- encastrer la construction dans <strong>le</strong> sol et, si plusieurssolutions correspondant à des niveaux d'assise différentspeuvent être envisagés, préférer la solution laplus profonde,


DISPOSITIONS INTÉRESSANT LE SOL ET LES FONDATIONS DANS LES NOUVELLES RÈGLES PARASISMIQUES 7- définir un système de fondation homogène,- liaisonner <strong>le</strong>s éléments de fondation (semel<strong>le</strong>s oufondations profondes) entre eux pour s'opposer auxdéplacements relatifs.3. INCIDENCE DES CONDITIONSGÉOTECHNIQUES LOCALESSUR LA DÉFINITIONDU MOUVEMENT SISMIQUE DE CALCUL3.1. La situation dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 69Dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 69, la nature du sol de fondationintervenait à deux reprises pour modifier la va<strong>le</strong>ur ducoefficient sismique (J applicab<strong>le</strong> à la construction considérée,cela, à travers <strong>le</strong> coefficient de réponse fi et <strong>le</strong>coefficient de fondation o.Étant reconnu que <strong>le</strong>s formations épaisses de terrainsmeub<strong>le</strong>s se comportent comme des filtres amortissantquelque peu <strong>le</strong>s composantes hautes fréquences del'ébran<strong>le</strong>ment sismique, <strong>le</strong>s spectres de calcul fi (T)étaient écrêtés d'environ 15 % pour <strong>le</strong>s structuresayant une courte période propre (inférieure à 0,5 s)fondées sur de tels sites.Si <strong>le</strong>s sols meub<strong>le</strong>s donnent ainsi dans certaines situations,par atténuation, un effet favorab<strong>le</strong> par rapportaux terrains rocheux, par contre, à sollicitations sismi-ques éga<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s risques de déplacements différentielssont à l'évidence plus importants pour des constructionsfondées sur sol meub<strong>le</strong>. C'est pour tenir comptede ce fait que <strong>le</strong> coefficient sismique (J était pondéré parun facteur 0 dont la va<strong>le</strong>ur dépendait à la fois de lanature du sol et de cel<strong>le</strong> du système de fondation.Si cette approche recoupe effectivement certainsaspects de l'influence des conditions géotechniquesloca<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> présente quelques insuffisances importantesauxquel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 86 tentent de remédier.Nous énumérons d'abord ces lacunes avant d'exami··ner la manière dont ces questions sont traitées dans <strong>le</strong>snouvel<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s :- Si <strong>le</strong>s spectres de réponse élastique pour <strong>le</strong>s mOLvementsenregistrés en surface de terrains meub<strong>le</strong>~montrent une atténuation par rapport aux mouvements obtenus sur aff<strong>le</strong>urement rocheux pour <strong>le</strong>s courtespériodes, par contre, ils doivent présenter uneamplification pour <strong>le</strong>s périodes plus é<strong>le</strong>vées. Ces deuxtendances associées à un décalage vers <strong>le</strong>s basses fréquencesde la période fondamenta<strong>le</strong> de réponse du sitelui-même sont maintenant nettement établies par demultip<strong>le</strong>s enregistrements et des analyses statistiquesde distribution de dommages. Les spectres de calculdoivent donc tenir compte de cette amplification parquasi-résonance du mouvement des constructions soup<strong>le</strong>sétablies sur terrain meub<strong>le</strong> (fig. 1).- Pour obtenir des niveaux de protection comparab<strong>le</strong>sselon <strong>le</strong>s sites, il faut encore différencier <strong>le</strong>s conditionsde site.ION M ~~0"0" 0'" 0"0"'1 12,5l , t-y.r,-;--r-t-1H-W---t-----t----+----+----~~---+----~-----l225 :_'2 10)0"1 1R=~R = 1 35l-tr--,----t------+----~---~---­0,90,8R = 0,75o-t-----.-+---.o 0,5 ',5 2Fig. 1............................2,5T


DISPOSITIONS INTÉRESSANT LE SOL ET LES FONDATIONS DANS LES NOUVELLES RÈGLES PARASISMIQUES 9! Roche~ h


10J.F. CORTE· A. ISNARDcomme susceptib<strong>le</strong> d'entraîner l'apparition de l'état deruine, compte tenu, <strong>le</strong> cas échéant, des modificationsdes propriétés mécaniques du sol consécutives àl'action sismique».Les règ<strong>le</strong>s P.S. 86 proposent cette fois non seu<strong>le</strong>mentdes critères de stabilité vis-à-vis de la résistance du solsupport mais des méthodes de calcul simplifiées applicab<strong>le</strong>saux cas courants pour déterminer l'état de sollicitationdans la fondation et <strong>le</strong> sol.Les cas à considérer sont :- d'une part, la situation au cours du séisme avec <strong>le</strong>seffets des actions dynamiques dues à la déformationpropre du sol environnant, à la structure portée, et à<strong>le</strong>urs interactions;- d'autre part, la situation après séisme en prenant encompte <strong>le</strong>s effets d'éventuel<strong>le</strong>s déformations rémanentesdes sols d'assise.En complément de ces vérifications numenques, <strong>le</strong>srèg<strong>le</strong>s P.S. préconisent l'adoption d'un certain nombrede dispositions constructives pour assurer la sécurité dela construction.6.1. Les fondations superficiel<strong>le</strong>sLes fondations sur semel<strong>le</strong> ou radier sont à réserveraux sites constitués de sols compacts et homogènespour <strong>le</strong>squels l'amplitude des déformations pendant etaprès <strong>le</strong> séisme ne peut être préjudiciab<strong>le</strong> à la bonnetenue de la construction.Le système de fondation doit être de conception simp<strong>le</strong>et homogène pour l'ensemb<strong>le</strong> de l'ouvrage. Les semel<strong>le</strong>sisolées établies sur sol meub<strong>le</strong> doivent être, en règ<strong>le</strong>généra<strong>le</strong>, liaisonnées entre el<strong>le</strong>s. Lorsque la constructionne comporte pas de parties enterrées, il est conseilléde prévoir une bêche périphérique rendant solidairel'ensemb<strong>le</strong> des structures et des fondations avec<strong>le</strong> sol d'assise afin de s'opposer à <strong>le</strong>ur déplacementrelatif dans <strong>le</strong> plan horizontal.La méthode et <strong>le</strong> niveau de discrétisation doivent êtrechoisis en fonction de l'importance de l'interactionentre <strong>le</strong> sol et l'ensemb<strong>le</strong> de la construction. Lorsquel'on procède à une justification globa<strong>le</strong> avec modélisationà la fois de la structure, des fondations et du sol, <strong>le</strong>modè<strong>le</strong> doit rendre compte du comportement nonlinéaire des sols.Pour <strong>le</strong>s petites constructions et lorsque l'interactionentre <strong>le</strong> sol et la structure est faib<strong>le</strong>, on admet que <strong>le</strong>sdivers points de fondation suivent la'déformée imposéeau sol par l'action sismique de référence en l'absencede construction.La réponse de la structure est alors évaluée en imposantà l'interface bâtiment-fondation <strong>le</strong> mouvement sismiquede calcul correspondant au site. Les élémentsde fondation sont quant à eux justifiés en tenantcompte des sollicitations vertica<strong>le</strong>s et horizonta<strong>le</strong>sengendrées par la réponse de la structure au mouvementsismique.Le comportement des fondations est vérifié vis-à-vis del'état limite ultime de résistance du sol d'assise ens'assurant que <strong>le</strong>s sollicitations sous action sismiquesont au plus éga<strong>le</strong>s aux charges de rupture du sol diviséespar 1,5.6.2. Les fondations profondesLors d'un séisme, <strong>le</strong>s éléments de fondation profonde(pieux ou barrettes) se trouvent sollicités à la fois par <strong>le</strong>déplacement du sol environnant et par la structure portée.Le niveau de sollicitation dépendra, quant à lui,des interactions s'exerçant entre <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s élémentsde fondations, la structure portée, ses fondations et <strong>le</strong>sol sur la partie enterrée de la construction.Il s'agit donc d'une situation très comp<strong>le</strong>xe qui ne peuten toute rigueur s'analyser correctement que dans unmodè<strong>le</strong> global incluant <strong>le</strong> sol, <strong>le</strong>s éléments de fondationet la structure. Il n'existe cependant pas actuel<strong>le</strong>mentde méthode de calcul d'ensemb<strong>le</strong> suffisamment simp<strong>le</strong>d'emploi pour être appliquée aux constructions courantes.Pour ces dernières, il était donc nécessaire dedéfinir des méthodes de justification simplifiées pouvantêtre appliquées à l'aide des outils de calcul usuelset à partir des éléments d'information que l'on peutattendre d'une campagne d'investigations géotechniquesà l'échel<strong>le</strong> du projet. Tout en étant simp<strong>le</strong> laméthode se doit d'être d'une approche physique«saine» et conduire à un dimensionnement que l'onattend être du côté de la sécurité.La méthode simplifiée proposée dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>sP.S. 86 consiste à justifier séparément <strong>le</strong>s éléments defondation et la structure selon la démarche suivante :- on considère que <strong>le</strong>s pieux suivent <strong>le</strong>s mouvementshorizontaux imposés au sol en champ libre sans <strong>le</strong>smodifier;- la réponse de la structure est évaluée en imposant àsa base <strong>le</strong> mouvement sismique de calcul correspondantau site.Cette méthode ne peut être appliquée que si plusieursconditions sont satisfaites :- la construction est suffisamment encastrée dans <strong>le</strong>sol pour qu'il n'y ait pas de déplacement relatif sensib<strong>le</strong>entre la structure et <strong>le</strong> sol environnant;- la f<strong>le</strong>xibilité des éléments de fondation profondedoit être éga<strong>le</strong>ment suffisante pour que l'intégrité deséléments de fondation soit assurée sous l'hypothèsequ'ils suivent <strong>le</strong>s mouvements du sol en champ libre.La première condition permet de compter sur la participationdu sol par mise en butée autour de la partieenterrée de la construction; el<strong>le</strong> explique pourquoi,dans <strong>le</strong> calcul de justification des éléments de fondation,on ne cumu<strong>le</strong> pas <strong>le</strong>s sollicitations horizonta<strong>le</strong>svenant du déplacement imposé par <strong>le</strong> sol et cel<strong>le</strong>sissues de la réponse inertiel<strong>le</strong> de la structure (ces sollicitationsne se produisant par ail<strong>le</strong>urs pas en phase).Cette hypothèse de non-cumul se trouve confortée pardes calculs effectués a posteriori sur des constructionsexistantes ayant éprouvé un séisme.


DISPOSITIONS INTÉRESSANT LE SOL ET LES FONDATIONS DANS LES NOUVELLES RÈGLES PARASISMIQUES 11Pour <strong>le</strong> calcul des sollicitations imposées par <strong>le</strong> mouvementdu sol, on admet pour déformée du profil de solsoit <strong>le</strong> résultat d'un calcul de réponse direct, soit <strong>le</strong> premiermode de vibration en champ libre.En présence d'un profil de sol homogène ou d'un profilstratifié dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s caractéristiques mécaniquesvarient peu d'une couche à l'autre, on pourra admettreque la déformée a l'allure d'un quart de sinusoïde.Dans ce cas, un calcul statique classique de poutre surappuis élastiques articulée en pied et encastrée en tête,montre qu'avec <strong>le</strong>s élancements courants d'élémentsde fondation profonde, même dans des sols trèsmédiocres, la déformée du pieu peut être assimiléesans écart notab<strong>le</strong> à la déformée du sol.H: .--.... -.... ..'_.. ,...... , •• : ••: e••, : • • • . ~ •• ••• -. .•••• 1•.'. p •.•'• .. •• "" .•• , 1.. . G • ~. 1:' ••••• -'.: 1 1•• · ··c·. 1 L-I~'•••'.,lit·•••••• 1 1 S......... ~.: • 1 ••• • " 1 0W////////A'l/////;:~///////////////l;//ù//u7/74/nRocherDans <strong>le</strong>s autres cas (profil de sol très hétérogène, élémentde fondation très rigide), on déterminera par uncalcul statique la déformée que prendrait <strong>le</strong> pieu ou lahbarrette si l'on impose au sol la déformée du premiermode de vibration.La méthode proposée dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 86 amène àconsidérer que <strong>le</strong> comportement des éléments de fondationprofonde doit être justifié principa<strong>le</strong>ment en termesde déplacements imposés et non vis-à-vis d'effortsimposés comme peuvent l'être <strong>le</strong>s éléments de la structuredans <strong>le</strong>s méthodes de calcul statique équiva<strong>le</strong>nt.En cela, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s P.S. 86 se démarquent nettementpar <strong>le</strong>ur originalité des autres codes de constructionparasismique.Le comportement des fondations est vérifié vis-à-vis del'état limite ultime de résistance du sol au cours et après<strong>le</strong> séisme, en considérant que, pour <strong>le</strong>s fondations profondesancrées sur un substratum très résistant, <strong>le</strong>s terrainsde couverture ne participent pas à la reprise desefforts verticaux. Par contre, on devra tenir compte dufrottement négatif si l'on suspecte un tassement possib<strong>le</strong>des terrains de couverture.Vis-à-vis de l'état limite ultime de résistance du sol, ons'assurera que <strong>le</strong>s sollicitations sous action sismiquesont au plus éga<strong>le</strong>s aux charges de rupture du sol diviséespar 2 pour <strong>le</strong> terme de pointe et par 1,33 pour <strong>le</strong>frottement latéral.Les fondations doivent être conçues et calculées detel<strong>le</strong> façon que <strong>le</strong>s états ultimes de fondation ne puissentêtre atteints avant <strong>le</strong>s états ultimes de la structure.La présentation de méthodes de calcul est complétéepar la donnée des dispositions constructives, principa<strong>le</strong>mentde règ<strong>le</strong>s de ferraillage des pieux et barrettes enbéton armé. Ces dispositions sont présentées en détaildans la communication de M. R. SOULOUMIAC.


dispositions technologiquesconcernant la protection parasismiquedes ouvrages de fondationtechnological provisions concerning seismic protectionof foundations worksR. SOULOUMIACChef de la Division BAP au bureau VERITAS *Secrétaire de rédaction des Règ<strong>le</strong>s P.S. 86Membre du comité de rédaction de l'Eurocode nO 8D'après un texte de J. DESPEYROUXPrésident de l'Association Françaisedu Génie Parasismique * *RésuméLes futures règ<strong>le</strong>s parasismiques, dites P.S. 86, présentent l'incontestab<strong>le</strong> originalitépar rapport aux autres codes de proposer un chapitre comp<strong>le</strong>t comportantdes règ<strong>le</strong>s propres aux problèmes de sols et de fondations.Ce chapitre propose au concepteur des méthodes simplifiées lui permettant dedimensionner <strong>le</strong>s fondations, et prescrit des dispositions technologiques minima<strong>le</strong>sà respecter, qui font l'objet de la présente note.AbstractThe tentative new P.S. 86 Code compared to others existing codes, providesundoubtly an original and specifie contribution concerning soil behaviour and foundationdesign.This contribution concerns mainly simplified foundation design methods and minimalconstruction requirements which might help the designer. Such methods andrequirements are presented in this paper.* 92077 Paris La Défense - Cedex 44.* * A.F.P.S. - 9, rue La-Pérouse, 75784 Paris La Défense.


14R. SOULOUMIACLes futures règ<strong>le</strong>s parasismiques, dites P.S. 86, présententl'incontestab<strong>le</strong> originalité par rapport aux autrescodes de proposer un chapitre très comp<strong>le</strong>t comportantdes règ<strong>le</strong>s propres aux problèmes de sols et de fondations.Ce chapitre propose au concepteur des méthodes simplifiéeslui permettant de dimensionner <strong>le</strong>s fondations,et prescrit des dispositions technologiques minima<strong>le</strong>s àrespecter, qui font l'objet de la présente communication.Il convient de signa<strong>le</strong>r que l'Eurocode nO 8 prévoitdans <strong>le</strong> chapitre «Specifie ru<strong>le</strong>s for foundations andretaining walls» des dispositions technologiques identiquescar l'équipe française qui était chargée de larédaction de ce texte a proposé celui des P.S. 86 à laCommunauté Européenne. D'autre part, <strong>le</strong> seul autrecode prescrivant des dispositions constructives minima<strong>le</strong>sest <strong>le</strong> projet de code californien, actuel<strong>le</strong>ment mis àl'enquête, et intitulé «Tentative lateral force requirements,October 1985»; <strong>le</strong>s propositions de ce codesont très voisines de cel<strong>le</strong>s préconisées par <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>mentfrançais, et seront comparées point par point dans lacommunication .1. LIAISONS1.1. Solidarisation des points d'appuiLes points d'appui d'un même bloc de constructiondoivent être en règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong> solidarisés par un réseaubidimensionnel de longrines (ou tout autre systèmeéquiva<strong>le</strong>nt) tendant à s'opposer à <strong>le</strong>ur déplacementrelatif dans <strong>le</strong> plan horizontal.Cette règ<strong>le</strong> s'applique suivant <strong>le</strong>s modalités ci-après :- la solidarisation des points d'appui est obligatoiredans <strong>le</strong> cas de fondations sur pieux, à moins qu'il nesoit disposé sous chaque appui un groupe d'au moinstrois pieux (non alignés), centré sur la charge vertica<strong>le</strong>;- el<strong>le</strong> est obligatoire dans <strong>le</strong> cas de fondations sur barrettesà moins que ces barrettes ne forment el<strong>le</strong>-même<strong>le</strong> réseau bidirectionnel demandé;- on ne peut se dispenser de réaliser cette solidarisationque sous la doub<strong>le</strong> condition que <strong>le</strong>s déplacementsdifférentiels soient sans conséquence pour <strong>le</strong>s élémentsnon structuraux et qu'ils soient pris en compte dans <strong>le</strong>calcul de la structure;- aucune précaution particulière n'est exigée dans <strong>le</strong>cas de semel<strong>le</strong>s convenab<strong>le</strong>ment engravées dans un solrocheux ou de consistance rocheuse non fracturé etnon délité.1.1.1. Les longrines de solidarisation ou <strong>le</strong>s élémentsremplissant <strong>le</strong> même office, ainsi que <strong>le</strong>s élémentsd'ossature concourant à l'équilibre, doivent être calculésen supposant <strong>le</strong>s points d'appui réunis par la longrineconcernée soumis à des forces opposées, dansun sens puis dans l'autre, éga<strong>le</strong>s à :aNF = ± - 7: a W ~ 20 kNget appliquées au niveau du centre de gravité des semel<strong>le</strong>sdans <strong>le</strong> cas de fondations superficiel<strong>le</strong>s, et au niveaude l'interface avec la structure dans <strong>le</strong> cas de fondationsprofondes.Dans l'expression ci-dessus <strong>le</strong>s notations sont <strong>le</strong>s suivantes:• aN accélération nomina<strong>le</strong>.• 7: coefficient d'amplification topographique.• W moyenne des va<strong>le</strong>urs des charges vertica<strong>le</strong>sapportées par <strong>le</strong>s points d'appui reliés par lalongrine considérée.• a coefficient dépendant de la nature du sol tel<strong>le</strong>que définie en annexe et égal à :{0,3 dans <strong>le</strong>s sols de catégorie a0,4 dans <strong>le</strong>s sols de catégorie b0,6 dans <strong>le</strong>s sols de catégorie cLes sollicitations résultant de la prise en compte desforces F sont à ajouter à cel<strong>le</strong>s résultant d'autres fonctions,en particulier, dans <strong>le</strong> cas de fondations sur pieuxisolés ou groupes de pieux alignés, à cel<strong>le</strong>s dues auxécarts entre la position théorique de ces derniers et <strong>le</strong>urposition réel<strong>le</strong>.1.1.2. Les poutres du plancher inférieur d'une constructionne peuvent être considérées comme jouant <strong>le</strong>rô<strong>le</strong> de longrines que si el<strong>le</strong>s sont situées à une distancede la ligne d'action des forces F inférieure à 1,20 m.1.1.3. Dans <strong>le</strong> cas de locaux en rez-de-chaussée detype industriel ou commercial susceptib<strong>le</strong>s de recevoirdes charges d'exploitation importantes, toutes dispositionsdoivent être prises pour que <strong>le</strong>s longrines ou <strong>le</strong>séléments en tenant lieu ne puissent exercer de tractionsur <strong>le</strong>s points d'appui suite à la formation de mécanismes.• : rotu<strong>le</strong>s plastiques1.2. Liaisons entre la fondation et la structureIl doit être réalisé entre <strong>le</strong>s éléments de fondation et lastructure des liaisons capab<strong>le</strong>s d'équilibrer <strong>le</strong>s effortstranchants horizontaux et éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s effortsverticaux de traction apportés par cette dernière.Lorsque <strong>le</strong>s efforts verticaux exercés par <strong>le</strong>s structuressur la fondation sont des efforts de compression, ilconvient ce nonobstant de réaliser une liaison capab<strong>le</strong>d'équilibrer un effort de traction égal à 10 % de lacharge vertica<strong>le</strong> apportée sur <strong>le</strong> point d'appui.


DISPOSITIONS TECHNOLOGIQUES CONCERNANT LA PROTECTION PARASISMIQUE DES OUVRAGES DE FONDATION 15Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>s fondations ne font pas partie intégrantede la structure (puits, pieux, barrettes), il doitêtre établi entre la structure et ses fondations une liaisontendant à. s'opposer à <strong>le</strong>ur déplacement relatif.2. FONDATIONS PROFONDES2.1. Dispositions généra<strong>le</strong>s2.1.1. L'emploi de pieux inclinés est interdit.2.1.2. Des longrines de solidarisation formant unréseau bidirectionnel et conformes aux prescriptions del'artic<strong>le</strong> Il doivent être disposées dans <strong>le</strong> cas d'appuisreposant sur des pieux isolés, des groupes de deuxpieux, et plus généra<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong> cas de groupes depieux délimitant en plan un contour dont l'une desdimensions est faib<strong>le</strong> par rapport à l'autre.De tel<strong>le</strong>s liaisons sont à prévoir aussi dans <strong>le</strong> cas desbarrettes à moins que ces dernières ne forment en planun réseau continu dans <strong>le</strong>s deux directions.2.2. Pieux en béton moulés dans <strong>le</strong> solIls doivent être armés sur toute <strong>le</strong>ur longueur de lamanière indiquée ci-après :2.2.1. Armatures longitudina<strong>le</strong>s• Nombre minimal de barres: 6• Diamètre minimal: 0 = 12 mm• Section tota<strong>le</strong> rapportée à la sectionnomina<strong>le</strong> du pieulminimum:sols de type a ou b (*) 0,5 %sol de type c (*) 0,6 %maximum: 3 %Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> pieu doit traverser des couches desols de types différents, <strong>le</strong> ferraillage longitudinal <strong>le</strong> plusimportant doit être prolongé au-delà de l'interface descouches concernés sur une longueur au moins éga<strong>le</strong> àla plus grande des dèux longueurs suivantes :deux fois <strong>le</strong> diamètre nominal du pieu;cinquante fois <strong>le</strong> çliamètre des barres constitutives.2.2.2. Armatures tranversa<strong>le</strong>sSEAOCo =420 mm0,5 %El<strong>le</strong>s doivent être composées de spires et/ou de cercesrépondant aux conditions ci-après :diamètre minimal : 0= 6 mmpourcentage minimal en volume(*) Cf. annexe.SEAOC0=10pourB~ 0,500=12pourB> 0,50~ 0,6 % en partie courante~ 0,8 % en zone critique- espacement maximal du nu à nudes spires ou des cerc<strong>le</strong>s :s' = 12 fois <strong>le</strong> diamètre des barreslongitudina<strong>le</strong>s en partie courantes' 10 cm en zone critiquel807,5 cmSauf dispositions technologiques spécia<strong>le</strong>s, sont considéréescomme zones critiques en raison des courburesque <strong>le</strong>s pieux sont exposés à y subir :- la partie supérieure des pieux sur une longueuréga<strong>le</strong> à 2,5 fois <strong>le</strong>ur diamètre nominal;- <strong>le</strong>s zones où <strong>le</strong>s pieux traversent des sols de typesdifférents.Ces zones s'étendent sur une longueur éga<strong>le</strong> à 2 fois <strong>le</strong>diamètre nominal des pieux dans <strong>le</strong> sol <strong>le</strong> plus résistantet à 2,5 fois <strong>le</strong> diamètre nominal des pieux dans <strong>le</strong> sol<strong>le</strong> moins résistant.Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> béton est mis en place dans une chemiseou une gaine métallique abandonnée dans <strong>le</strong> solaprès coulage, la section d'acier de cette chemise ou decette gaine peut, défalcation faite de l'épaisseur demétal susceptib<strong>le</strong> de se corroder pendant la durée devie de l'ouvrage, être prise en compte dans l'évaluationde la quantité d'armatures transversa<strong>le</strong>s définiesci-dessus sans avoir cependant pour effet de réduireces armatures de plus de 50 %.Zonescritiquesc2,5 B-2,5 B----'l~,,~'1-----~---Jf 2 B2.3. Barrettes en béton moulé dans <strong>le</strong> sola2,5 B2BLes prescriptions qui suivent concernent <strong>le</strong>s élémentsfaisant partie d'un ensemb<strong>le</strong> comportant des barrettesplacées orthogona<strong>le</strong>ment (ou dans des directionsconvenab<strong>le</strong>s) et constituant un système comp<strong>le</strong>t defondation.Les barrettes dont la déformation latéra<strong>le</strong> n'est pas limitéepar <strong>le</strong>ur disposition d'ensemb<strong>le</strong>, doivent êtrearmées en suivant <strong>le</strong>s mêmes prescriptions que cel<strong>le</strong>sédictées en 2.2.1. pour <strong>le</strong>s pieux de section circulaire.


16 R. SOULOUMIACLes barrettes doivent être armées sur chacune de <strong>le</strong>ursgrandes faces d'un quadrilatère d'armatures horizonta<strong>le</strong>set vertica<strong>le</strong>s à l'espacement maximal de 35 cm.La section tota<strong>le</strong> des armatures vertica<strong>le</strong>s ne doit pasêtre inférieure à 0,25 % de la section horizonta<strong>le</strong> desbarrettes lorsque cel<strong>le</strong>-ci est supérieure à 1 m 2 et à0,5 % de cette section lorsque cel<strong>le</strong>-ci est éga<strong>le</strong> ou inférieureà 1 m 2. El<strong>le</strong> ne doit pas excéder 3 % de la section.Les armatures horizonta<strong>le</strong>s doivent être dessinées defaçon à ass.urer <strong>le</strong>ur participation à la résistance auxefforts tranchants agissant suivant la grande dimensionhorizonta<strong>le</strong> de la barrette et à s'opposer au flambementdes armatures vertica<strong>le</strong>s disposées sur <strong>le</strong>s petites faces;à défaut, el<strong>le</strong>s doivent être complétées par une armatureappropriée.Les deux nappes doivent être reliées par des armaturestransversa<strong>le</strong>s susceptib<strong>le</strong>s, entre autres fonctions, des'opposer au flambement des armatures comprimées.La section des armatures horizonta<strong>le</strong>s doit être aumoins 0,1 % de la section vertica<strong>le</strong> transversa<strong>le</strong> desbarrettes.Les armatures transversa<strong>le</strong>s doivent représenter unpourcentage d'au moins 0,1 % de la section vertica<strong>le</strong>longitudina<strong>le</strong> des barrettes.2.4. Pieux de fondation préfabriquésen béton arméLa section tota<strong>le</strong> des armatures longitudina<strong>le</strong>sdes éléments de fondationpréfabriqués en béton armé doit êtreau moins éga<strong>le</strong> à 1 % de la sectiondroite de ces éléments et inférieure à3 % de cette section.SEAOC1 %Toutes <strong>le</strong>s autres dispositions relatives au nombre minimalde barres et aux armatures transversa<strong>le</strong>s spécifiéesdans <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s 22 et 23 restent applicab<strong>le</strong>s à ces élémentspréfabriqués selon <strong>le</strong>ur forme.PS·S6 Paramètres d'identification des SolsAnnexeROCHERS0Sols de résis-TYPE DE SOLRochers sains etCraies duresSols granu lai res~e l s de bonne àt rés bonne rési s- So l s cohérentstance mécani que (ar:gi <strong>le</strong>s ou marnesdures)Pénétro- Pressiométre Rési s- SPTmètretanceStat i que:NombreModu <strong>le</strong>rési s-Pression Compres- derési s-tancelimite sion coupstancesimp<strong>le</strong>(MPa) (MPa) "(MPa) (MPa)~~~~~f~1~ >100 > 5compacts > 15 > 20 > 2So l s 9 raru lai restance mécani que moyennement compacts 5 à 15 6 à 20 à 2moyenneooSo ls de fai b<strong>le</strong>rési stancemécaniqueRocher a l té ré oufracturéSols cohérents moyennementconsi stants et 1,5 à 5 5 à 25 0,5 à 2Crai es tendresSols granulaires lâchesSols cohérents mous(argi <strong>le</strong>s mol<strong>le</strong>s ouvases) et crai es altérée>5


mesure des propriétés dynamiques des solsmeasurement of dynamic soil characteristicsM.P. LUONGMaître de recherche C.N.R.S. UA 317Laboratoire de Mécanique des Solides *E.P. - E.N.S.M.P. - E.N.P.C.RésuméLe texte présente successivement <strong>le</strong>s différentes techniques de mesure - enlaboratoire et in situ - des principa<strong>le</strong>s caractéristiques dynamiques des sols ­modu<strong>le</strong>s de déformation et coefficients d'amortissement - sur une largegamme de déformation intéressant <strong>le</strong>s calculs de réponse sismique desouvrages de génie civil.AbstractThe paper reviews the different measurement techniques - in laboratory and infield - of deformation moduli and damping ratio, over a wide range of deformatianamplitude being of interest for earthquake resistant design of engineeringstructures.* Éco<strong>le</strong> Polytechnique - 91128 Palaiseau Cedex.


18 M.P. LUONG1. INTRODUCTIONDes progrès considérab<strong>le</strong>s ont été réalisés en dynamiquedes sols au cours de ces dernières décades aussibien en investigation de laboratoire qu'en expérimentationsur <strong>le</strong> site. Ils ont permis une meil<strong>le</strong>ure connaissancedu comportement des sols soumis aux sollicitationscycliques, vibratoires, transitoires et dynamiques.Ils ont surtout offert des techniques fiab<strong>le</strong>s de mesuredes paramètres physiques indispensab<strong>le</strong>s aux concepteursd'ouvrages en cas de calcul de réponse dynamique.En effet, <strong>le</strong>s problèmes de l'ingéniérie moderne couvrentune vaste gamme de situations : depuis <strong>le</strong>s trèspetits mouvements admis pour <strong>le</strong>s fondations des installatïonspour laser ou des té<strong>le</strong>scopes, jusqu'aux mouvementsdestructeurs des séismes ou des explosionsnucléaires. Cette principa<strong>le</strong> difficulté a stimulé <strong>le</strong> développementde nombreuses techniques de laboratoire etd'innombrab<strong>le</strong>s procédures expérimenta<strong>le</strong>s en placepour évaluer d'une manière réaliste <strong>le</strong>s propriétésmécaniques du sol, si possib<strong>le</strong> utilisab<strong>le</strong>s sur plusieursdécades de déformation relative. Les principa<strong>le</strong>s caractéristiquesà prendre en compte par <strong>le</strong>s méthodesnumériques de calcul de réponse dynamique des structuressont:i. Caractéristiques de déformation : modu<strong>le</strong> dynamique,modu<strong>le</strong> d'Young E, modu<strong>le</strong> de cisail<strong>le</strong>ment G,modu<strong>le</strong> volumique K, raideur contenue, coefficient dePoisson v, ...ii. Caractéristiques de dissipation d'énergie : amortissement,dispersion, atténuation, ...iii. Caractéristiques de liquéfaction: nombre de cyc<strong>le</strong>sconduisant à la liquéfaction tota<strong>le</strong>, coefficient de cisail<strong>le</strong>mentcyclique, réponse en déformation cyclique eten pression interstitiel<strong>le</strong>, ...iv. Caractéristiques rhéologiques : effets des vitessesde déformation ou de contrainte.Certains paramètres sont mieux évalués ou étudiés insitu, d'autres en laboratoire, et un certain nombre peuventêtre mesurés à la fois en laboratoire et sur <strong>le</strong> site.2a NATURE DU ÇOMPORTEMENTCONTRAINTE-DEFORMATION DES SOLSLa dynamique des sols se réfère généra<strong>le</strong>ment au comportementélastique ou pseudoélastique dans <strong>le</strong>domaine des faib<strong>le</strong>s déformations alors que la statiquene s'intéresse pratiquement qu'aux caractéristiquesasymptotiques à la rupture dans <strong>le</strong> cas des grandesdéformations. Il est intéressant de rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong> problèmedu contact de deux grains sphériques élastiques pressésl'un vers l'autre (MINDLIN et DERESIEWICZ,1953) pour mieux préciser la nature du comportementd'un assemblage de particu<strong>le</strong>s solides constituant <strong>le</strong> sol.aucune rupture : <strong>le</strong>s forces intergranulaires sont peué<strong>le</strong>vées et la courbure des surfaces en contact est faib<strong>le</strong>.Dans <strong>le</strong> cas très simp<strong>le</strong> de deux sphères identiques derayon R comprimées statiquement par une force N dirigéesuivant la ligne des centres, norma<strong>le</strong> au plan tangentcommun, la théorie de contact de Hertz prédit uncontact plan circulaire de rayon :a = [3 (1 - 1)2) NR/4E]1/3E et v sont <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> d'Young et <strong>le</strong> coefficient de Poissondu matériau constituant <strong>le</strong>s sphères.Sur <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de contact, la contrainte est uniquementnorma<strong>le</strong> (en première approximation) et sa va<strong>le</strong>ur est:o = 3 N (a 2 - P2) 1/212 na 3où p représente la distance du point à la ligne descentres.Une force additionnel<strong>le</strong> T est supposée agir dans <strong>le</strong>plan de contact avec une intensité croissant progressivementde zéro à une certaine va<strong>le</strong>ur.A cause de la symétrie, la distribution de pression norma<strong>le</strong>reste inchangée. Si aucun glissement ne se produitsur cette surface de contact, la contrainte de cisail<strong>le</strong>mentT a pour va<strong>le</strong>ur :T = T/2na (a 2 _ p2)1/2La contrainte de cisail<strong>le</strong>ment T est infinie sur <strong>le</strong>s bords.Ce qui est impossib<strong>le</strong> si l'on admet la validité de la loide frottement de COULOMB: 1 T 1 ~ f (0).Un glissement apparaît sur <strong>le</strong>s bords du cerc<strong>le</strong> decontact et se propage vers l'intérieur formant unanneau de glissement de rayons a et c (fig. 1).Irc = a [1 - (TIfN)] 1/3l , sans, glissement 1il1\ l'-!~\ avec 1glissement/ N' 11 t,1\...........f (f ! '(JAu point de contact, la réaction intergranulaire est sup- .posée obéir aux lois de frottement solide : <strong>le</strong> rapport dela composante tangentiel<strong>le</strong> à la composante norma<strong>le</strong>est inférieur au coefficient de frottement f. Les déformationsdes grains sont supposées élastiques et il n'y aFig. 1. -Contraintes au contact de Hertz.


MESURES DES PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES DES SOLS 19On se rend ainsi compte que <strong>le</strong> phénomène est affectéd'une certaine irréversibilité due au glissement de laportion annulaire de la plage de contact.La zone de glissement augmente avec T pour recouvrirtoute la surface de contact lorsque . T = fN.Après avoir atteint une va<strong>le</strong>ur T· avec 0 < T· < fN,si la force tangentiel<strong>le</strong> T est réduite, il faut à nouveausupposer qu'un glissement se produit dans la directionopposée au glissement initial (croissant de 0 à T • ). Unanneau de contre-glissement est formé sur <strong>le</strong>s bords etse propage radia<strong>le</strong>ment vers l'intérieur au fur et àmesure que T diminue. Son rayon intérieur est:b = a [1 - (T· - T) / 2 fN] 1/3avec c < b < a tant que - T· < T < + T • .Le caractère inélastique lors de la décharge apparaîtévident car l'anneau de contre-glissement persiste lorsquela force tangentiel<strong>le</strong> T s'annu<strong>le</strong> (fig. 2).Si l'on fait oscil<strong>le</strong>r la force tangentiel<strong>le</strong> entre + T· et- T ., la courbe effort-déformation devient un cyc<strong>le</strong>fermé. L'aire du cyc<strong>le</strong> représente <strong>le</strong> travail dissipé sousforme de frottement. Sa va<strong>le</strong>ur est:W = (2 - Il) T· 3 / 36 Il a fNoù Il est <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> de glissement de LAME.Ainsi on peut constater que <strong>le</strong>s réactions tangentiel<strong>le</strong>s(mécanisme de distorsion), contrairement aux réactionsnorma<strong>le</strong>s (mécanisme de consolidation), donnentlieu à des déformations inélastiques et à des dissipationsd'énergie. A faib<strong>le</strong> amplitude de la force tangentiel<strong>le</strong>(T· < fN), l'énergie dissipée résulte des déformationsplastiques sur une petite portion de la surfacede contact. A plus forte amplitude T· > fN, l'effet duglissement de COULOMB prédomine par une grandedissipation d'énergie en cha<strong>le</strong>ur.Le schéma de MINDLIN montre que la réversibilité desdéformations n'implique pas l'inexistence de dissipationd'énergie, qui constitue la source du phénomèned'amortissement.Une part de la déformation du sol est due à la déformationélastique des particu<strong>le</strong>s solides. El<strong>le</strong> est d'autantplus significative que la sollicitation de cisail<strong>le</strong>ment aupoint de contact est petite. C'est <strong>le</strong> cas des petits mouvementsdans <strong>le</strong> sol. Au contraire, lorsque l'amplitudede la déformation tota<strong>le</strong> devient importante, la partélastique peut devenir très petite et, de ce fait, souventmasquée par la déformation irréversib<strong>le</strong> résultant duglissement, du ré-arrangement avec variation du nombrede contacts intergranulaires et de l'écrasementéventuel des particu<strong>le</strong>s. Examinons successivement cesdifférents cas.Ndadhérenceo////,/,."./////--- glissementpartiel total/3. PETITS MOUVEMENTS DANS LE SOLLes petits mouvements au voisinage d'un état d'équilibrequasi naturel sont régis par <strong>le</strong>s équations suivantes:• équation de continuité,• équations dynamiques,• relations de comportement,• équation thermique.L'ensemb<strong>le</strong> définit une propagation comp<strong>le</strong>xe desondes à travers <strong>le</strong> milieu car l'intervention de laconduction, phénomène irréversib<strong>le</strong>, tout comme laviscosité entraîne :- une diminution progressive de la fonction U - T aS+ W + C (U énergie interne, S entropie, W énergiepotentiel<strong>le</strong> des forces extérieures et C énergie cinétique);- un amortissement des ondes sinusoïda<strong>le</strong>s ou ondesde phase. Leur célérité est fonction de <strong>le</strong>ur fréquence àcause de la dispersion.Fig. 2. - Glissements au contact de Hertz. Dans l'hypothèse de l'adiabaticité, on constate que :


20M.P. LUONG1° la dilatation cubique ese propage par ondes longitudina<strong>le</strong>sde dilatation de célérité :2° la rotation se propage par ondes transversa<strong>le</strong>s derotation de célérité :Ces mouvements satisfont séparément à l'équationindéfinie:(À'+ fl) grad div T + f-l11Tmais non aux conditions à la surface dans <strong>le</strong> cas d'unmilieu élastique limité.La réf<strong>le</strong>xion des ondes à la surface complique <strong>le</strong>s phénomènes:- une onde de cisail<strong>le</strong>ment polarisée dans <strong>le</strong> pland'incidence i donne naissance à une onde de cisail<strong>le</strong>mentet une onde de dilatation réfléchie sous un ang<strong>le</strong> rVVtel que sin r = _L sin i lorsque sin i < -Vs ;VsLV- dans <strong>le</strong> cas où sin i > _s , l'onde de dilatation estV Lremplacée par une onde de surface qui se propageparallè<strong>le</strong>ment à la surface, et reste localisée au voisinagede cel<strong>le</strong>-ci. Cette onde de RAYLEIGH de céléritéun peu inférieure à V s se disperse dans deux dimensionstandis que <strong>le</strong>s deux autres se propagent dans troisdimensions.4. PROPAGATION D'ONDESLa célérité des ondes ultrasonores est analysée <strong>le</strong> plussouvent en laboratoire, par la méthode de transparenceà l'aide des céramiques ferro-é<strong>le</strong>ctriques commeémetteur et récepteur. La technique utilisée (NAUROY,1975) est dite première arrivée d'impulsion (0,2 à2 MHz). On mesure <strong>le</strong> temps de transit d'un traind'ondes longitudina<strong>le</strong>s ou transversa<strong>le</strong>s à travers uneépaisseur connue de sol soumis à une compressionœdométrique ou triaxia<strong>le</strong> cylindrique (fig. 3).Les vitesses de propagation des ondes longitudina<strong>le</strong>s ettransversa<strong>le</strong>s V L et V s varient en fonction de la porositéet de la contrainte appliquée (fig. 4). On en déduit<strong>le</strong>s modu<strong>le</strong>s dynamiques d'YOUNG E et de cisail<strong>le</strong>mentG = f-l. On peut constater que par sa morphologie,un sol sab<strong>le</strong>ux joue <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d'un filtre de fréquencepasse-bas. La granulométrie et la porosité régissentl'atténuation des ondes élastiques. Le matériau sec secomporte comme un solide élastique continu avec uneonde longitudina<strong>le</strong> et une onde transversa<strong>le</strong>. Le matériausaturé d'eau se présente comme un solide poreuxde Biot. Les paramètres mécaniques sont fonction dela porosité et de la contrainte appliquée.v mis-.ondes • _ . d'eau- 42000 ---saturélongitudinpies-.1 500 """'++---"-+ f+++ sec++ +1000 +ondestransverSi <strong>le</strong>s-.+.+ .+. \+t++t+• + sec50û •• + +.1.• +1 ..~saturé\0 n o~30 35 40 45Fig. 4. - Célérité des ondes acoustiques en fonctionde la porosité de l'échantillon Texsol-Fontaineb<strong>le</strong>au.In situ, la propagation d'ondes ultrasonores est analyséepar des essais sismiques en forage ou de surface.La distinction entre essais en forage entre trou (crossho<strong>le</strong>), en descendant (down-ho<strong>le</strong>), en remontant(up-ho<strong>le</strong>), dans un seul trou (in-ho<strong>le</strong>) ou en fond detrou (bottom-ho<strong>le</strong>) est faite d'après <strong>le</strong>s positions relativesde la source et des récepteurs, suivant <strong>le</strong> volumetesté, ce qui conditionne la trajectoire des ondes sismiques.Les essais de surface, profitant de l'avantage de la rapiditéd'exécution, d'une étendue plus grande et d'uncoût relativement modéré, analysent <strong>le</strong>s phénomènesde réfraction-réf<strong>le</strong>xion, ainsi que <strong>le</strong>s ondes deRAYLEIGH stationnaires ou en dispersion lors d'unesource impulsionnel<strong>le</strong>.Les modu<strong>le</strong>s d'YOUNG E, de cisail<strong>le</strong>ment G et <strong>le</strong> coefficientde Poisson)) sont déduites des vitesses de propagationlongitudina<strong>le</strong> et transversa<strong>le</strong> par :V 2 (1 + ))) (1 2 )))E = 2 p V g (1 +)) ) - PLI _ ))G = P VgLe niveau de déformation est estimé par :€, UL/VL dans <strong>le</strong> cas des ondes longitudina<strong>le</strong>set y us/vs lorsqu'il s'agit d'ondes de cisail<strong>le</strong>ment.€', u L et y, Us sont respectivement la déformation et lavitesse particulaire des ondes longitudina<strong>le</strong>s et transversa<strong>le</strong>s.


MESURES DES PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES DES SOLS 21L'ordre de grandeur de l'amplitude des déformationsest inférieur à 10 - 5.Le coefficient d'amortissement est déduit des essais depropagation d'ondes par différentes méthodes:- Rapport spectral (spectral ratio) déterminé par ladécroissance des amplitudes des ondes en s'éloignantde la source. Le taux de la variation de la pente spectra<strong>le</strong>donnée par des mesures à différentes distances dela source donne une constante d'atténuation «a» reliéeau coefficient d'amortissement et à la vitesse de propagationpar la relation :oaV2n- Temps de montée donné par l'observation de lavariation de la forme du signal :o = ot/oTXt@Fig. 3. -Signaux acoustiques enregistrés à l'œdomètre.1. Signaux reçus dans du Texsol-Fontaineb<strong>le</strong>au sec par un capteur équipé de céramiques ((longitudina<strong>le</strong>s))et (( transversa<strong>le</strong>s)) superposées.En haut: arrivée des ondes longitudina<strong>le</strong>s.En bas : arrivée des ondes transversa<strong>le</strong>s.2. Signal reçu capteur contre capteur en ondes longitudina<strong>le</strong>s.3. Signal reçu dans du Texsol-Fontaineb<strong>le</strong>au sec par un capteur équipé d'une céramique (( transversa<strong>le</strong> )),<strong>le</strong>s arrivées des ondes longitudina<strong>le</strong>s (<strong>le</strong>s plus rapides)et des ondes transversa<strong>le</strong>s (plus <strong>le</strong>ntes) se distinguent nettement.4. Signal reçu dans du Texsol-Fontaineb<strong>le</strong>au sec; devant l'arrivée norma<strong>le</strong> des ondes longitudina<strong>le</strong>s,on distingue une arrivée parasite d'amplitude plus faib<strong>le</strong>due au passage des ondes par <strong>le</strong> corps de°l'œdomètre.


22M.P. LUONGoù t, T et X sont respectivement <strong>le</strong> temps de montée àla source, <strong>le</strong> temps de parcours et une constante prochede 0,5.- Ajustement avec une loi de comportement en comparant<strong>le</strong>s mesures avec des résultats numériques.- Décrément aléatoire en vibration libre.a) Viq,rations longitudina<strong>le</strong>s (MECASOL, Éco<strong>le</strong> Centraie,Eco<strong>le</strong> Polytechnique).En négligeant l'influence des forces d'inertie transversa<strong>le</strong>sdues à la contraction ou à la dilatation des sectionsdroites, l'équation5. RÉPONSE VIBRATOIREEn laboratoire, <strong>le</strong>s essais à la colonne résonnante sont<strong>le</strong>s plus souvent utilisés pour évaluer <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> dynamiqueen vibrations et <strong>le</strong> coefficient d'amortissementcorrespondant. Le principe consiste à appliquer uneexcitation harmonique à l'une des extrémités d'unéchantillon cylindrique de sol et à enregistrer saréponse (photo 1).définit une propagation par ondes de célérité :Cette célérité est un peu plus petite que cel<strong>le</strong> des ondeslongitudina<strong>le</strong>s dans un solide à trois dimensions. Cettedifférence est due au fait que dans <strong>le</strong> cas de la tige, <strong>le</strong>sdéplacements latéraux sont possib<strong>le</strong>s alors que dans <strong>le</strong>milieu à trois dimensions, il n'y a pas de déplacementslatéraux.b) Vibrations de torsion (MECASOL, Éco<strong>le</strong> Polytechnique).Dans <strong>le</strong> cas d'une section circulaire, l'équation du mouvements'écrit :Les équations de mouvement longitudinal ou de torsionpeuvent être intégrées par deux procédés :- l'un (d'ALEMBERT-EULER) met en évidence lapropagation du mouvement,- l'autre (BERNOULLI - développement en série deFOURIER) décrit l'aspect vibratoire ou périodique dans<strong>le</strong> temps comme une conséquence de la réf<strong>le</strong>xion desondes aux extrémités.Photo 1. - Résonance longitudina<strong>le</strong>à l'appareil triaxial cylindrique.Il existe une grande diversité d'appareils de résonancedans <strong>le</strong> monde et en France (MECASOL, Laboratoirede Mécanique des Sols de l'Éco<strong>le</strong> Çentra<strong>le</strong>, Laboratoirede Mécanique des solides de l'Eco<strong>le</strong> Polytechnique...).Les dispositifs expérimentaux et la méthoded'interprétation varient avec <strong>le</strong> type de conditions auxlimites choisies. Les résultats conduisent cependant àdes va<strong>le</strong>urs comparab<strong>le</strong>s des propriétés du sol testé.Les solutions élémentaires utilisées dans la solution deBERNOULLI sont des vibrations sinusoïda<strong>le</strong>s stationnairesdont <strong>le</strong>s fréquences sont déterminées par <strong>le</strong>sconditions à la limite. En effet pour un système dont laposition dépend d'un nombre fini r de paramètres etlorsque <strong>le</strong>s forces ne dépendent que de la position,n'importe quel petit mouvement peut s'obtenir ensuperposant r oscillations principa<strong>le</strong>s. La période et laphase sont <strong>le</strong>s mêmes pour tous <strong>le</strong>s points du système.Ces propriétés subsistent pour un milieu continu élastiqueavec une infinité de paramètres, <strong>le</strong>s actions élastiquesjouant <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des forces de rappel ne dépendantque de la position.Au Laboratoire de Mécanique des Solides, on s'estattaché à obtenir une homogénéité de déformation entorsion comme en compression pour toute l'éprouvetteen utilisant dans <strong>le</strong>s essais de résonance une masseactive M importante par rapport à la masse m du matériautesté (M/m > 3). Le déplacement et la déformationcalculés <strong>le</strong> long de l'éprouvette dans <strong>le</strong> cas de lacompression sont donnés dans la figure 5. Les photos2a et 2b montrent l'homogénéité de dissipation thermiquede l'éprouvette soumise à des sollicitations crois-


MESURES DES PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES DES SOLSa) faib<strong>le</strong> déformation(; "'v 10 - 4b) déformation plus importante(; "'v 10- 3 23Photo 2. - Thermographie infrarouge d'un échantillon de sab<strong>le</strong> en vibrations longitudina<strong>le</strong>s:la masse active M est trois fois plus importante que la masse m de l'éprouvette.On observe une uniformité de réchauffement <strong>le</strong> long de l'échantillon.santes. La photo 3 montre un ventre de déformationlocalisée lorsque la masse active M est faib<strong>le</strong> (M = m).Nous disposons d'autre part d'un système de résonanceutilisant des échantillons de grand diamètre(300 mm) pour des matériaux plus grossiers comme<strong>le</strong>s graves.Les figures 6a et 6b présentent <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> d'YOUNG Eet <strong>le</strong> coefficient d'amortissement D déterminés autriaxial cylindrique dynamique par un balayage en fréquencede 300 Hz à 10 Hz pour différentes pressionsde confinement.Tous <strong>le</strong>s matériaux présentent une hystérésis mécaniquesous déformation oscillatoire.L'amortissement visqueux est défini pour <strong>le</strong>s systèmeslinéaires à multip<strong>le</strong>s degrés de liberté (MDOF) ou simp<strong>le</strong>mentcontinu en multipliant <strong>le</strong>s termes de vitesse pardes coefficients constants. Ce type d'équation est utilisééga<strong>le</strong>ment avec une excitation transitoire simp<strong>le</strong> oualéatoire.L'amortissement hystérétique ou structural, aussiappelé à modu<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xe, semb<strong>le</strong> donner un meil<strong>le</strong>uraccord avec <strong>le</strong>s réponses mesurées sur des structures àbasse fréquence.A amortissement relativement faib<strong>le</strong>, <strong>le</strong> mouvement estcontrôlé par la masse et la raideur, de sorte qu'il estpossib<strong>le</strong> de calcu<strong>le</strong>r un amortissement linéaire équiva<strong>le</strong>ntconstant. Cette technique a été étendue aux systèmesà multip<strong>le</strong>s degrés de libertés (MDOF) et continuavec un coefficient d'amortissement fonction de la fréquenceafin d'ajuster <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs mesurées. Cetteméthode n'est valab<strong>le</strong> que si <strong>le</strong>s for


24 M.P. LUONGYh ~h0,8 0,8W 0,5 - =Wo0,6 0,6°< ~Wo


MESURES DES PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES DES SOLS 25C. Énergie relativeCoefficient de perte ou facteur d'amortissement~J} =--2nUE"- = 20E'Facteur de qualitéQ=2nU~1J}12 0O. Décroissance temporel<strong>le</strong> des vibrations libresdécrément logarithmique 0 2~Uconstante de décroissance.E. Atténuation spatia<strong>le</strong> des ondesatténuation logarithmiqueconstante d'atténuation.In situ, l'onde de RAYLEIGH offre la possibilité dedéterminer <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> de cisail<strong>le</strong>ment. Les ondes stationnairesgénérées par un vibreur harmonique sontmesurées par des géophones qui détectent <strong>le</strong>s pointsen phase avec <strong>le</strong> signal excitateur. La longueur d'ondeainsi estimée donne la vitesse des ondes de cisail<strong>le</strong>ment(RICHART et al., 1970).V R = À R Ne où Ne est la fréquence excitatrice.Photo 3. - Thermographie infrarouge d'un échantillonde sab<strong>le</strong> en vibrations longitudina<strong>le</strong>s:la masse active M est éga<strong>le</strong> à la masse m du spécimen.On constate un échauffement important dans la zone destriction où <strong>le</strong>s déformations sont plus importantesque dans <strong>le</strong>s autres parties.Le coefficient d'amortissement 0 peut être évalué par<strong>le</strong>s différentes techniques suivantes :A. Énergie emmagasinée ou dissipée par cyc<strong>le</strong> decontrainteU énergie de déformation élastique par unité devolume~ énergie d'amortissement par unité de volumeB. Modu<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xeE * E' (1 + iJ}) = 1 E * 1 e icp1 E * 1 [E' 2 + E" 2] 1/2Modu<strong>le</strong> emmagasiné ou réel ou élastiqueE' = 1 E * 1 cos cpModu<strong>le</strong> de perte ou de dissipationE" = 1 E * 1 sin cpLorsque <strong>le</strong> profil géotechnique présente une couche defaib<strong>le</strong> vitesse de propagation recouvrant une couche deforte vitesse, <strong>le</strong>s ondes stationnaires de LOVE peuventêtre utilisées pour évaluer <strong>le</strong>s célérités des ondes decisail<strong>le</strong>ment (JONES, 1958).De même, l'utilisation d'une excitation stationnaire enforage a permis de mesurer correctement <strong>le</strong>s paramètresdu sol en faib<strong>le</strong>s déformations (BALLARD, 1976).Le calcul des vitesses des ondes de cisail<strong>le</strong>ment et desdéformations de cisail<strong>le</strong>ment s'effectue avec la mesuredes différences de phase entre la source et <strong>le</strong>s capteursplacés dans des trous de forage adjacents.La réponse vibratoire des fondations en oscillation vertica<strong>le</strong>,horizonta<strong>le</strong>, en rotation ou en torsion a éga<strong>le</strong>mentété utilisée pour évaluer <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> de cisail<strong>le</strong>mentet <strong>le</strong> coefficient d'amortissement aussi bien in situqu'en centrifugeuse (LEGUAY et al., 1984).L'amélioration constante des techniques de mesures(capteurs de plus en plus performants), de l'é<strong>le</strong>ctroniqueet des analyseurs digitaux a permis l'utilisation del'analyse moda<strong>le</strong> pour déterminer <strong>le</strong>s propriétés dynamiquesdu sol. En effet <strong>le</strong> test modal est un processusde construction d'un modè<strong>le</strong> mathématique pourdécrire <strong>le</strong>s propriétés vibratoires d'une structure, basésur <strong>le</strong>s données expérimenta<strong>le</strong>s. Il permet donc d'estimeravec précision <strong>le</strong>s fréquences naturel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>sniveaux d'amortissement modal grâce à des procéduresd'ajustement pour arriver à la plus proche descriptiondu comportement réel<strong>le</strong>ment observé.


26 M.P. LUONGCertaines propriétés géométriques des courbes defonction de réponse en fréquence (FRF) du système àun seul degré de liberté (SDOF) ou oscillateur, peuventaider la distinction entre amortissement visqueux etamortissement hystérétique.Ainsi à faib<strong>le</strong> amortissement « 1 %), la mobilité présenteune pseudosymétrie par rapport à la vertica<strong>le</strong> dela résonance dans <strong>le</strong> plan de BODE. Dans <strong>le</strong> diagrammede NYQUIST, la mobilité d'un système àamortissement visqueux et la réceptance d'un systèmeà amortissement hystérétique apparaissent exactementsous forme de cerc<strong>le</strong> lorsque la fréquence est balayéede 0 à 00.En effet, lorsque l'amortissement est visqueux, l'équationdu mouvement en vibration forcée s'écrit:Avec la solution x (t) = xe iwt, la réceptance est de laforme:La mobilité est alors donnée par :iwy (w) = iwa (w) = (k _ w2m) + iwdEn posanton constate quemx + dx + kx = Fe iuJt1a(w) = -------(k - w 2 m) + iwdw 2 d + iw (k - w 2 m)(k - W2 m)2 + (wd)2U2 + V 2 = ( 2 1 drLa mobilité est donc représentée dans <strong>le</strong> diagrammede NYQUIST par un cerc<strong>le</strong> de rayon 2 1 d et centré surl'axe réel.URe (Y)v = lm (Y)12dDans <strong>le</strong> cas de l'amortissement hystérétique, la réceptanceest donnée par :1a(w) = (k - w 2 m) + ihOn peut voir que :(k - w 2 m) - ih(k - w2 m)2 + h 2(Re [a (w)]r + ( lm [a (w)] + 2 1 hr = ( 2 1 hrLa réceptance d'un système amorti hystérétiquementdessine donc un cerc<strong>le</strong> de rayon ( 2 1 h) et centré surl'axe imaginaire dans <strong>le</strong> diagramme de NYQUIST.6. COMPORTEMENT CYCLIQUESous sollicitations cycliques, <strong>le</strong> matériau sol se comportecomme un assemblage de particu<strong>le</strong>s solides baignéesou non dans l'eau interstitiel<strong>le</strong>. Les déformationsproviennent alors essentiel<strong>le</strong>ment de la modification dela structure granulaire, c'est-à-dire des réarrangementsde la fabrique avec changement du nombre descontacts intergranulaires.Les principaux mécanismes de déformation possib<strong>le</strong>ssont un serrage et surtout un déplacement relatif desgrains pouvant être associés à une déformation volumiquetrès significative, en particulier lors d'une phase dedilatance. Les glissements des grains deviennent alorssuffisamment importants pour provoquer un désenchevêtrementrapide de la structure granulaire.L'étude expérimenta<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cadre du concept del'état caractéristique ou état de dilatance nul<strong>le</strong> a permisde reconnaître <strong>le</strong>s différents comportements cycliquesdu sol sab<strong>le</strong>ux à l'appareil triaxial cylindrique: adaptation,accommodation, rochet en condition drainée ouà sec_et durcissement cyclique, amollissement cyclique,liquéfaction en condition non drainée (fig. 7). En fonctiondu niveau déviatorique des contraintes 1] = q/p etdu trajet de chargement suivi, on peut estimer et mesurer<strong>le</strong>s principaux paramètres de déformation etd'amortissement en fonction du nombre de cyc<strong>le</strong>s dechargement. Les caractéristiques de liquéfaction sontsouvent mesurées lors des essais à déformation axia<strong>le</strong>contrôlée.Lorsqu'on essaie de reproduire <strong>le</strong>s conditions dynamiquesin situ, l'essai triaxial cyclique présente quelqueslimitations :• Les mesures des déformations inférieures à 10 - 2sont très diffici<strong>le</strong>s et ne sont pas précises.• Les phases d'extension et de compression à chaquecyc<strong>le</strong> produisent des résultats différents à cause de larotation des axes de contrainte : <strong>le</strong>s bouc<strong>le</strong>s d'hystérésisne sont pas symétriques en déformation contrôlée et<strong>le</strong>s éprouvettes sont souvent sujettes à des strictions encontrainte contrôlée.• L'indice des vides se redistribue à l'intérieur del'échantillon.• Le frettage des extrémités peut être significatif danscertains cas.Pour <strong>le</strong> calcul sismique, <strong>le</strong>s techniques utilisant <strong>le</strong> cisail<strong>le</strong>mentsimp<strong>le</strong> et de torsion cycliques paraissent plusappropriées malgré <strong>le</strong>s difficultés aussi bien de principeque de réalisation d'un état parfait de cission du sol.Les caraétéristiques du comportement cyclique enplace peuvent être obtenues à l'aide des essais pressiométriquescycliques et des chargements cycliques despieux. Parfois <strong>le</strong>s techniques de chargement cycliquede plaque et de cission cyclique en forage ont été éga<strong>le</strong>mentutilisées.Le principe consiste à appliquer des contraintes (oudéformations) sur une surface donnée et à enregistrer<strong>le</strong>s déplacements engendrés. On obtient ainsi <strong>le</strong>s relationscontraintes-déformations, <strong>le</strong>sv~riations de


~--~-----~----------~-~----~-~-~-------------. 1MESURES DES PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES DES SOLS 27qLCqDurcissement ,/LR= 0" "\AccommodationLR "ËP < 6',v "Accommodation-~~------ AdaptationO-+------+----+4--~----.pLCEN CONDITION DRAINEE~LR'~tC. ,U < 0 ~Amollissementcyclique•u> 0Liquéfaction desO-+-----+lH'+---------~psab<strong>le</strong>s saturésEN CONDITION NON DRAINEEFig. 7. -Divers comportements cycliques faci<strong>le</strong>ment observab<strong>le</strong>s à l'appareil triaxial conventionnel.volume, la résistance limite du sol et éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>développement de la pression interstitiel<strong>le</strong> en milieusaturée avec <strong>le</strong> piézocone ou <strong>le</strong> pénétromètre SPT.L'amortissement est déduit de la dissipation d'énergie àpartir de la bouc<strong>le</strong> du chargement cyclique enregistrée.CV0temps0 019,62•J17. CHOCS ET EXPLOSIONS:EFFET DU TAUX DE DÉFORMATION2B6HHCF CJEn laboratoire, de nombreux essais dynamiques des 4sols utilisant l'appareil triaxial cylindrique, de torsion,de cisail<strong>le</strong>ment direct ont été conduits pour déterminer+la différence entre <strong>le</strong>s modu<strong>le</strong>s de déformation en stati-F3que et en dynamique, ainsi que <strong>le</strong>s résistances à la rup-6ture (CASAGRANDE et SHANNON, 1948). Un facteurtaux de déformation (strain rate factor) caractérise 6H mml'effet de la vitesse de sollicitation. La figure 8 montre latenue d'un échantillon de Texsol-Fontaineb<strong>le</strong>au aprèsun choc développant 19,62 J produit par une massetombant sur sa tête. 4 1F kN F/S o MPaIn situ, l'Université de Zurich a développé dans <strong>le</strong>s3années 60 un canon à eau capab<strong>le</strong> de déterminer lao~raideur dynamique du sol de support (BAMERT et al.,1967).220 0temps msFig. 8. - Tenue au choc d'un échantillon®de Texsol-Fontaineb<strong>le</strong>au. 0 16


28M.P. LUONGPour étudier <strong>le</strong> comportement du sol lors des explosionsthermonucléaires, l'essai CIST (cylindrical in situTest) de l'armée américaine consiste à faire exploserune charge répartie d'explosif PETN dans une cavitécylindrique tubée. L'explosion créa des pressions del'ordre de 42 MPa et causa la rupture des matériauxsitués en champ proche. Les paramètres élastoplastiquesdu sol ont été déduits par ajustement des courbesde calcul avec cel<strong>le</strong>s mesurées in situ (BRATTON etHIGGINS, 1978). D'autres essais analogues ont étééga<strong>le</strong>ment réalisés : PM (PLANAR METHOD) et SISM(SPHERICAL IN SITU METHOD).SHANNON et WILSON en collaboration avec AGBA­BIAN Associates ont développé l'essai d'impulsion intitulé«SW-AA» pour évaluer in situ <strong>le</strong>s modu<strong>le</strong>s nonlinéaires et <strong>le</strong>s coefficients d'amortissement du sol engrandes déformations couvrant la gamme 10 - 5 à0,5.10 - 2. L'excitation est produite par un marteautombant sur la tête d'un système d'ancrages cylindriques.Les modu<strong>le</strong>s de déformation sont déduits desvitesses de propagation des ondes et <strong>le</strong> coefficientd'amortissement a été évalué par l'aire de la bouc<strong>le</strong>d'hystérésis. .8. CONCLUSIONDes techniques fiab<strong>le</strong>s de mesure des propriétés dynamiquesdes sols sont disponib<strong>le</strong>s aussi bien en laboratoirequ'in situ.Cependant <strong>le</strong>s résultats obtenus comparés sont rarementconcordants parce que <strong>le</strong> principe de mesure, laqualité des échantillons et <strong>le</strong>s conditions aux limites nesont pas analysés correctement dans <strong>le</strong>s deux cas.La prise en compte du sol dans ies calculs de réponsedynamique s'effectue à travers une modélisation dusol. Il est donc plus logique de déterminer <strong>le</strong>s paramètres,aussi bien en laboratoire qu'in situ, à l'aide destechniques appropriées ou compatib<strong>le</strong>s avec cettemodélisation. L'analyse moda<strong>le</strong> en laboratoire et enplace s'est révélée très prometteuse pour <strong>le</strong>s prochainesannées.BIBLIOGRAPHIEBALLARD R.F. (1976), Method for cross-ho<strong>le</strong> seismictesting, ASCE, J.G.E.D., vol. 102, GT 12, déc. 1976,pp. 1261-1273.BAMERT E., SCHNITTER G. and WEBER M.(1967), A Field Method of Determining Soil Propertiesby Impact Loading, Proceedings of InternationalSymposium on Wave Propagation and Dynamic Pro-perties of Earth Materials, Albuquerque, N.M., Aug.23-25, pp. 265-274.BARKAN D.D. (1962), Dynamics of Basis and Foundations,Mc Graw-Hill Book Company.BRATTON J.L. and HIGGINGS C.J. (1978), MeasuringDynamic In Situ Geotechnical Properties, EarthquakeEngineering and Soil Dynamics, GeotechnicalEngineering Division ASCE Specialty ConferencePasadena, June 19-21, pp. 272-289, vol. 1.CASAGRANDE A. and SHANNON W.L. (1948),Stress Deformation and Strength Characteristics ofSoils under Dynamic Loads, Proceedings of theSecond International Conference on Soil Mechanicsand Foundations Engineering, Rotterdam, vol. V,pp. 29-34.EWINS D.J. (1984), Modal Testing: Theory and Practice,Research Studies Press Ltd, John Wi<strong>le</strong>y & SonsInc.HADJ HAMOU A. (1983), Contribution à l'étude ducomportement des Sols pulvéru<strong>le</strong>nts sous chargementscycliques et dynamiques, Thèse de Docteur Ingénieur,E.N.P.C., Paris, décembre 1983.HAGHGOU M. (1985), Mesure in situ de)'amortissementinterne des Sols, Sol Engineering, Etudes géotechniques.HARDIN B.O. (1978), The Nature of Stress-StrainBehavior for Soils, Earthquake Engineering and SoilDynamics, vol. l, ASCE 1978, pp. 3-90.HARRIS C.M. and CREDE C.E. (1976), Shock andVibration Handbook, 2nd ed. Mc Graw-Hill BookCompany.JONES R. (1958), In situ Measurement of the DynamicProperties of Soil by vibration Methods, Géotechnique,vol. VIII, nO 1, Mars, pp. 1-21..:LEGUAY P., MORLIER P. et RIVIERE J. (1984),Essais dynamiques de fondations en centrifugeuse,Revue Française de Géotechnique, nO 28, 1 er trim.1984.LUONG M.P. (1986), Characteristic Threshold andInfrared Vibrothermography of Sand, ASTM GeotechnicalTesting Journal, vol. IX, nO 2, June 1986 U.S.A.MANDEL J. (1966), Cours de Mécanique des MilieuxContinus, tome II, Mécanique des Solides, chap. VIIIet annexe XIX, Gauthier Villars.MINDLIN R.D. and DERESIEWICZ H. (1953), ElasticSpheres in Contact Under Varying Oblique Forces,Journal of Applied Mechanics, vol. XX, 1953,pp. 327-344. #0NAUROY J.F. (1975), Etude de la vitesse de propagationdes ondes acoustiques dans <strong>le</strong>s sédiments argilosab<strong>le</strong>uxà différents stades de <strong>le</strong>ur compaction, ThèseDocteur Ingénieur, Paris-VI.RICHART F.E. Jr, HALL J.R. Jr, and WOODS R.D.(1970), Vibrations of Soifs and Foundations, PrenticeHall, Eng<strong>le</strong>wood Cliffs, N.J., 414 pages.WOODS R. (1978), Measurement of Dynamic SoilProperties, Earthquake Engineering and Soil Dynamics,Specialty Conference Pasadena June 15-21,Geotechnical Engineering Division ASCE 1978, vol. l,pp. 91-178.


comportement des fondations sous sollicitation sismiquebehavior of fou!1dations under seismic loadingA.PECKERGérant de ou, Géodynamique et Structure *Maître de Conférence à l'E.N.P.C.RésuméLe comportement des fondations sous sollicitation sismique est abordé sousl'aspect des déformations cycliques réversib<strong>le</strong>s et des déformations non linéaires.Le calcul des déformations réversib<strong>le</strong>s fait appel à la notion d'impédance dela fondation dont l'évaluation repose sur des concepts théoriques bien établis. Ledéveloppement des méthodes de calcul numérique permet de calcu<strong>le</strong>r, pour dessols stratifiés, <strong>le</strong>s impédances des fondations superficiel<strong>le</strong>s, enterrées, profondes.Les quelques expériences réalisées, soit sur modè<strong>le</strong> réduit, soit en vraiegrandeur, montrent un bon accord entre va<strong>le</strong>urs théoriques et va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s.Vis-à-vis des déformations non linéaires, la situation est tota<strong>le</strong>ment différente;<strong>le</strong>s problèmes dé décol<strong>le</strong>ment et glissement des fondations peuvent être abordésde façon simp<strong>le</strong> et rationnel<strong>le</strong>. Par contre, il n'existe aucune théorie approuvée,simp<strong>le</strong> de mise en œuvre, permettant d'évaluer la capacité portante ou <strong>le</strong>stassements irréversib<strong>le</strong>s d'une fondation sous séisme. Les exemp<strong>le</strong>s vécus lorsde séismes récents ayant montré la réalité de ce problème, un effort de rechercheimportant doit être fait dans cette direction.AbstractThe behavior of foundations under seismie loading is deseribed in terms of elastieeyelie deformations and in terms of non linear deformations. Computation of elastieeyelie deformations is based upon well-established theories giving rise to the notionof foundation impedanee. With the development of numerieal methods, impedaneefunetions ean be evaluated for layered soif deposits and for shallow, embedded anddeep foundations. Experimental results obtained either on sea<strong>le</strong>d models or onaetual foundations show a good agreement between experimental and theoretiealvalues.With regards to the non-linear deformations, the situation is totally different,. upliftand sliding of foundations ean be dealt with on a rational and simp<strong>le</strong> basis. On theother hand, no well-established, easy to hand<strong>le</strong> theory exists for the evaluation ofthe bearing eapaeity and permanent sett<strong>le</strong>ments of foundations under seismieloading. Aetual examp<strong>le</strong>s from reeent earthquakes have demonstrated the reality ofthis prob<strong>le</strong>m and further investigations should be undertaken in that area.* 6, rue Eugène-Ondiné, 75013 Paris.


30 A. PECKERLorsqu'en mécanique des sols on aborde <strong>le</strong> problèmedu comportement des fondations sous chargement statique,il est d'usage de distinguer <strong>le</strong> comportement àrupture de celui avant rupture.La première approche consiste à évaluer la capacitéportante de la fondation; la seconde s'intéresse au tassementde cel<strong>le</strong>-ci. La classification que nous retiendronspour évaluer <strong>le</strong> comportement des fondationssous chargement dynamique, et plus particulièrementsismique, diffère de cel<strong>le</strong> de la mécanique des sols classique.El<strong>le</strong> a une origine plus mathématique que physiqueet a pour conséquence <strong>le</strong> fait que seu<strong>le</strong> une desdeux classes de problèmes envisagés ci-dessous a étéabordée de façon satisfaisante.1. CLASSIFICATIONDES MÉTHODES D'ÉVALUATIONDU COMPORTEMENT DYNAMIQUEDES FONDATIONSCette classification, dictée par l'avancement de l'étatdes connaissances, distingue ce qui a trait au comportementélastique réversib<strong>le</strong> de ce qui est comportementirréversib<strong>le</strong>.L'étude du comportement élastique réversib<strong>le</strong> a pourbut d'évaluer <strong>le</strong>s déformations cycliques pendant ladurée d'application des sollicitations. Cette étudedébouche usuel<strong>le</strong>ment sur la définition pour la fondation,d'une impédance qui représente pour chaquedegré de liberté, l'interaction dynamique entre <strong>le</strong> sol etla fondation. L'introduction de l'impédance permetune modélisation aisée de l'interaction sol-structurepour l'évaluation de la réponse dynamique du bâtimentsupporté.Cette classe de problèmes a fait l'objet d'études approfondiesdepuis une vingtaine d'années et l'état desconnaissances est maintenant très avancé. Il est lié audéveloppement des théories de l'élastodynamique etdes méthodes numériques. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s hypothèsesde linéarité permettent de simplifier la modélisation ducomportement du sol (voir paragraphe 2.) et de fairelargement appel à des méthodes de superposition dansl'évaluation de la réponse du bâtiment. Il est actuel<strong>le</strong>mentpossib<strong>le</strong> d'aborder la réponse de fondationssuperficiel<strong>le</strong>s de formes quelconques, de fondationsenterrées et même depuis peu, de pieux isolés ou engroupe.Si l'étude du comportement élastique de la fondationest principa<strong>le</strong>ment orientée vers l'évaluation de laréponse dynamique du bâtiment, l'étude du comportementirréversib<strong>le</strong> a pour objectif d'évaluer <strong>le</strong>s déplacements(tassements) irréversib<strong>le</strong>s de la fondation et sacapacité portante sous chargement dynamique. I<strong>le</strong>xiste cependant d'autres formes de non-linéarités quipeuvent affecter grandement la réponse du bâtimentcomme <strong>le</strong> glissement ou <strong>le</strong> décol<strong>le</strong>ment partiel de lafondation sous l'effet des efforts sismiques (effort horizonta<strong>le</strong>t moment).Aucun de ces problèmes ne peut être abordé par <strong>le</strong>sméthodes utilisées pour <strong>le</strong>s problèmes linéaires pour<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s, en utilisant la propriété de linéarité, il est largementfait appel à des méthodes de superposition. Lasolution à ces problèmes passe nécessairement par untraitement global de l'ensemb<strong>le</strong> sol-fondation-bâtimentavec prise en compte de comportements non linéairespour <strong>le</strong> sol ou l'interface sol-fondation. Cette grandecomp<strong>le</strong>xité fait qu'il n'existe pas actuel<strong>le</strong>ment dans lapratique courante de méthodes ayant un fondementthéorique, mais de mise en œuvre suffisamment simpie,permettant d'évaluer ne serait-ce que la capacitéportante d'une fondation sous chargement sismique.Dans la suite de l'exposé, nous aborderons successivement<strong>le</strong>s deux classes de problèmes énoncés ci-dessusen essayant de dégager l'état d'avancement desconnaissances et <strong>le</strong>s grands axes vers <strong>le</strong>squels il semb<strong>le</strong>important de concentrer <strong>le</strong>s efforts de recherche.2. MODÉLISATIONDU COMPORTEMENT DU SOLSeuls <strong>le</strong>s éléments nécessaires à la bonne compréhensiondu texte seront rappelés dans ce paragraphe;pour de plus amp<strong>le</strong>s détails concernant <strong>le</strong> comportementdes sols sous chargement sismique, on pourra sereporter à Pecker (1984). Il est bien évident que suivantla classe de problèmes à laquel<strong>le</strong> on s'intéresse, onaura recours à une modélisation différente du comportementdu sol.2.1. Problèmes linéairesPour l'évaluation des déformations cycliques réversib<strong>le</strong>s,<strong>le</strong> comportement du sol est représenté à l'aide dumodè<strong>le</strong> viscoélastique linéaire équiva<strong>le</strong>nt.Dans ce modè<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s caractéristiques de déformabilitédu sol sont représentés par un modu<strong>le</strong> de cisail<strong>le</strong>mentsécant et usuel<strong>le</strong>ment un coefficient de Poisson )). Lemodu<strong>le</strong> sécant G 5 est défini par la pente de la droite joignant<strong>le</strong>s extrémités de la bouc<strong>le</strong> d'hystérésis obtenuepour un cyc<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>t de chargement (fig. 1). Lecaractère dissipatif du sol, traduit par l'apparition d'unebouc<strong>le</strong> d'hystérésis, est représenté à l'aide d'un pourcentaged'amortissement critique équiva<strong>le</strong>nt fi, égal auquotient de l'aire de la bouc<strong>le</strong> par l'énergie élastiqueemmagasinée au cours du cyc<strong>le</strong>. En accord avec <strong>le</strong>sdonnées expérimenta<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> G et <strong>le</strong> coefficient fisont indépendants de la vitesse de sollicitation, ce quipermet de représenter <strong>le</strong> comportement du sol souschargement harmonique à l'aide d'un modu<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xeG * défini par exemp<strong>le</strong>, par:G * = G 5 [1 - 2 fi 2 + 2 i f1 VI - fi 2] (1)La loi de comportement sous sollicitation harmoniqueest analogue à cel<strong>le</strong> de l'élasticité linéaire obtenue ensubstituant <strong>le</strong>s modu<strong>le</strong>s G par <strong>le</strong>s modu<strong>le</strong>s comp<strong>le</strong>xesdéfinies par l'équation (1). En particulier, sous chargementunidimensionnel, on a :T = G * Yoù y est la déformation de cisail<strong>le</strong>ment.(2)


COMPORTEMENT DES FONDATIONS SOUS SOLLICITATION SISMIQUE 31Les non-linéarités du comportement (fig. 1) sont prisesen compte en choisissant <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> et <strong>le</strong> pourcentaged'amortissement compatib<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong> niveau moyen dedéformation induit. Ce choix s'opère par des calculsitératifs.---Courbe de1er chargement.Distorsion !On mesure donc toute la difficulté qu'il y a à définir uneloi de comportement, ce qui explique la multiplicité delois proposées dans la littérature. Il n'est pas actuel<strong>le</strong>mentpossib<strong>le</strong> de dire qu'une loi est supérieure auxautres; chacune a un domaine de validité qu'il importede connaître pour en faire une utilisation rationnel<strong>le</strong>.Compte tenu du fait expérimental déjà mentionné que<strong>le</strong> comportement du sol n'est pas influencé par lavitesse de chargement, la plupart des lois de comportementutilisées, sont bâties dans <strong>le</strong> cadre de la théorie del'élastoplasticité. L'introduction d'un écrouissage cinématique,éventuel<strong>le</strong>ment combiné à un écrouissageisotrope, permet de rendre compte de certaines particularitésde comportement liées aux chargements cycliques,tels que l'effet Baushinger. Certaines lois fontd'autre part appel à des poteptiels plastiques multip<strong>le</strong>sdéfinis de façon discrète (PREVOST, 1978, 1980) oude façon continue (HUJEUX, 1985).L'exposé détaillé de ces lois dépasse <strong>le</strong> cadre de cetartic<strong>le</strong> et on pourra se reporter aux artic<strong>le</strong>s mentionnéspour de plus amp<strong>le</strong>s détails.Fig. 1. - Courbe effort. Déformation cyclique.A l'échel<strong>le</strong> de temps des sollicitations sismiques, la plupartdes sols ont, au cours de la sollicitation cyclique,un comportement non drainé. La perméabilité du soln'est pas suffisante (par rapport à la vitesse d'applicationdes charges) pour permettre un drainage de celuici.En conséquence, avec <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> décrit ci-dessous,on raisonne en contraintes tota<strong>le</strong>s. Les modu<strong>le</strong>s etcoefficient de Poisson représentent <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs nondrainées des paramètres; en particulier pour un solsaturé, on a \i = 0,50.La formulation définie ci-dessus est parfaitement adaptéeà l'étude des problèmes linéaires pour <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>sméthodes de résolution mathématique font largementappel aux décompositions harmoniques en séries deFourier (AUBRY et al., 1985).2.2. Problèmes non linéairesPour appréhender <strong>le</strong>s problèmes non linéaires liés aucomportement du sol (tassements irréversib<strong>le</strong>s, forceportante), il est nécessaire de disposer d'une loi decomportement, c'est-à-dire d'une relation liant <strong>le</strong> tenseurde contrainte (J, <strong>le</strong> tenseur de déformation E;, <strong>le</strong>ursincréments d(J et dE;. Cette relation doit être formuléeen contraintes effectives puisque ce sont ces dernièresqui gouvernent <strong>le</strong> comportement du sol. Une loi decomportement doit refléter l'histoire antérieure descontraintes et déformations subies par <strong>le</strong> sol, être capab<strong>le</strong>de prédire l'état de déformation (ou de contrainte)engendré par un incrément quelconque de contrainte(ou de déformations) et représenter <strong>le</strong> comportementdu sol depuis <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s déformations (déformationsélastiques) jusqu'à la rupture. De plus, pour être commodémentutilisab<strong>le</strong> une loi de comportement doitfaire intervenir un nombre restreint de paramètresexpérimentaux faci<strong>le</strong>ment mesurab<strong>le</strong>s par des essais.3. COMPORTEMENT ÉLASTIQUESOUS CHARGEMENT SISMIQUEOn s'intéressera d'abord au cas où la fondation est sollicitéepar une force directement appliquée puis onmontrera comment <strong>le</strong>s résultats obtenus peuvent êtreutilisés pour l'évaluation de la réponse à une sollicitationsismique.3.1. Aspect historiqueInitia<strong>le</strong>ment, l'évaluation de la réponse d'une fondationà une sollicitation dynamique était faite de façon empirique.Ces approches ont donné naissance aux notionsde «masse de sol associée à la fondation» ou de «fréquencenaturel<strong>le</strong> réduite» de la fondation (RICHARTet al., 1970). Ces notions n'ayant aucun fondementthéorique ni physique, ont souvent conduit à des incidents.Parallè<strong>le</strong>ment, la notion de modè<strong>le</strong> de Wink<strong>le</strong>rdynamique a été introduite (BARKAN, 1962); <strong>le</strong> so<strong>le</strong>st représenté par un ensemb<strong>le</strong> de ressorts indépendants.Il est évident que ce modè<strong>le</strong> peut donner desrenseignements uti<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s fréquences (prochesdu chargement statique) mais, puisque toutenotion de dissipation d'énergie par propagation desondes émises par la fondation est omise, la réponse auvoisinage de la fréquence de résonance ne peut êtreestimée. L'argument consistant à dire que <strong>le</strong>s fréquencesde résonance sont correctement évaluées avec cemodè<strong>le</strong> est faux car un amortissement é<strong>le</strong>vé, commecelui qui existe pour <strong>le</strong>s modes de translation, affecte lafréquence de résonance; par ail<strong>le</strong>urs, s'écarter systématiquementde la fréquence de résonance n'est pastoujours possib<strong>le</strong> et peut conduire à une conceptionbeaucoup trop conservative de la fondation.L'utilisation des concepts énumérés ci-dessus semb<strong>le</strong>d'autant moins justifiée que l'on dispose de théoriesrationnel<strong>le</strong>s pour étudier la réponse dynamique desfondations.


32 A.PECKERL'étude théorique de cette réponse pour un massif defondation posé sur un semi-espace trouve son originedans <strong>le</strong>s travaux de LAMB du début du sièc<strong>le</strong>. REISS­NER puis QUINLAN et SUNG ont étudié la réponse àune sollicitation harmonique d'une fondation circulaireposée en surface d'un semi-espace élastique en intégrantla solution de LAMB pour certaines répartitionsde contraintes sous la fondation (uniforme, elliptique,parabolique) choisies à priori. En réalité, la répartitionde contraintes dépend de la fréquence de la sollicitationet ne présente pas <strong>le</strong>s allures simplifiées envisagées.Semi - espacep , G , VAvec l'avènement des méthodes numériques, <strong>le</strong>s premièressolutions rigoureuses ont été obtenues parLYSMER (1965) pour des sollicitations vertica<strong>le</strong>s puisgénéralisées à d'autres degrés de liberté ultérieurernentpar différents auteurs. Ces travaux ont permis de définirla notion d'impédance de la fondation. Fig. 2. - Réponse d'une fondationà une oscillation harmonique.3.2. Définition de l'impédance d'une fondationConsidérons une fondation de forme quelconquereposant à la surface d'un milieu semi-infini et soumiseà une sollicitation harmonique Po exp (iwt) (fig. 2).Outre la sollicitation appliquée, <strong>le</strong>s forces s'exerçant surla fondation sont <strong>le</strong>s forces d'inertie et <strong>le</strong>s forces deréaction du sol R (t). Il en résulte, en régime stationnaire,un déplacement Zo exp (iwt) de la fondation.Associons à la fondation réel<strong>le</strong> une fondation fictive demêmes caractéristiques géométriques, de masse nul<strong>le</strong>.Soit Z (t) son déplacement lorsqu'el<strong>le</strong> est soumise à laforce appliquée P (t). Par définition on appel<strong>le</strong> impédancede la fondation <strong>le</strong> quotient de la force appliquéeau déplacement de la fondation sans masse :K = P(t)Z(t)Il est évident, <strong>le</strong>s forces d'inertie de la fondation étantnul<strong>le</strong>s, que l'impédance est éga<strong>le</strong> au quotient de laréaction R (t) exercée par <strong>le</strong> sol sur la fondation audéplacement de cel<strong>le</strong>-ci :K =R(t)Z (t)Dans <strong>le</strong> cas d'une fondation partiel<strong>le</strong>ment enterrée, laréaction R (t) se compose des efforts développés sousla base de la fondation et des efforts développés <strong>le</strong> longdes faces latéra<strong>le</strong>s en contact avec -<strong>le</strong> sol.A partir de l'équation (3) on peut définir une impédancede la fondation pour <strong>le</strong>s modes de translation(horizonta<strong>le</strong> ou vertica<strong>le</strong>), de balancement, de torsion.Notons que l'application d'une force horizonta<strong>le</strong> donnantnaissance à la fois à un déplacement horizontal età une rotation, il existe éga<strong>le</strong>ment une impédance coupléerotation-déplacement horizontal; cel<strong>le</strong>-ci se définitcomme <strong>le</strong> rapport de la force (ou du moment) appliquée.à la rotation (ou au déplacement horizontal)résultant.La considération d'un oscillateur simp<strong>le</strong> à un degré deliberté est uti<strong>le</strong> pour la compréhension de la formegénéra<strong>le</strong> prise par <strong>le</strong>s fonctions d'impédance.(3)(4)La solution généra<strong>le</strong> de l'équation du mouvement d'unoscillateur soumis à une force harmonique d'amplitudePest:Z (t)(k - mw2) + iwcEn rapprochant cette équation de l'équation (3) ,l'impédance dynamique s'écrit alors:K = (k - mw2) + icwEl<strong>le</strong> se compose d'une partie réel<strong>le</strong> KI (w) et d'une partieimaginaire K 2(w), dépendant toutes deux de la pulsationde la sollicitation. Le déplacement est la sommed'une partie en phase avec la sollicitation, qui traduit<strong>le</strong>s caractéristiques de raideur et d'inertie du système,et d'une partie déphasée de 90° qui traduit <strong>le</strong>s caractéristiquesd'amortissement.En faisant intervenir la pulsation propre wn = (k/m) 1/2et <strong>le</strong> pourcentage d'amortissement critiqueÀ = c/2/(km) 1/2, l'équation (6) peut se réécrire:(5)(6)K = k [ 1 - [ :n ]2 + i 2 Je :n ] (7)qui montre que l'impédance peut s'exprimer sous laforme du produit de la raideur statique k par un nombrecomp<strong>le</strong>xe k 1 + iwCI qui regroupe <strong>le</strong>s caractéristiquesdynamiques du système : on <strong>le</strong> dénomme impédancedynamique. Lorsque la pulsation tend vers 0,l'impédance tend vers la raideur statique k. Les variationsde k 1 et c 1 sont données sur la figure 3 en fonctionde w/w n.Les considérations précédentes, relatives à l'oscillateursimp<strong>le</strong> à un degré de liberté, suggèrent que de façongénéra<strong>le</strong> <strong>le</strong> déplacement d'une fondation soumise àune sollicitation harmonique peut être décomposé suivantune composante en phase avec la sollicitation etune composante déphasée de 90° :(8)


COMPORTEMENT DES FONDATIONS SOUS SOLLICITATION SISMIQUE 33~u Notant que pour une sollicitation harmonique :\0 ~ 1,0l?~ex: ~~zZ (t) = iwZ(t) (16)~ 05 ~ 05 l'équation (15) peut se transformer en :~ , ~ .~ ~4 Gr o 4 Gr k "R(t) = --kIZ(t) + __0 ~Z(t) (17)1-v 1-v wet l'équation d'équilibre dynamique de la fondation demasse m s'écrit alors (HSIEH, 1962) :Fig. 3. --0,5 0'-------0...L-;,-----',-,o-w-,,{.;--!nImpédance dynamique de l'oscHlateur simp<strong>le</strong>.Il en résulte que l'impédance s'écrira sous la formeavec(9)(10)Il est souvent intéressant de formu<strong>le</strong>r l'expression del'impédance en faisant ressortir, comme pour l'oscillateursimp<strong>le</strong>, la partie statique k :(11)Pour la présentation des résultats donnant <strong>le</strong>s variationsdes fonctions d'impédance avec la fréquence, i<strong>le</strong>st uti<strong>le</strong> d'introduire une fréquence adimensionnel<strong>le</strong> a odéfinie par :wr oa o=--Vs(12)où r 0 désigne une dimension caractéristique de la fondation(rayon pour la fondation circulaire, demi-largeurpour la semel<strong>le</strong> filante, ...) et V s une va<strong>le</strong>ur caractéristiquede la vitesse de propagation des ondes de cisail<strong>le</strong>mentdans <strong>le</strong> demi-espace (vitesse de propagation dumilieu dans <strong>le</strong> cas d'un milieu homogène).Par analogie avec l'équation (6),alors s'écrire :l'impédance peut(13)k 1 et Cl sont des paramètres adimensionnels variantavec la fréquence adimensionnel<strong>le</strong> a 0 .Considérons <strong>le</strong> cas d'une fondation rigide, de rayon r 0 ,posée à la surface d'un demi-espace élastique, homogène,isotrope. D'après l'équation (11), son impédancepour une sollicitation vertica<strong>le</strong> s'écrit :(14)La réaction du sol sous la fondation a pour expression:4 GrR(t) = KZ(t) = 1 _ ~ (k 1 + ik 2 )Z(t) (15)4Gr o k 2 4Gr omi" + -1-- - z+ -1-- kIz = P (t) (18)- v w - vCette équation est l'équation d'un oscillateur simp<strong>le</strong> àun degré de liberté. Le mouvement de la fondation estcelui d'une masse m (masse de la fondation) posée surun ressort et un amortisseur de caractéristiques :4 Gr oK = --k l1 - v3.3. Exemp<strong>le</strong>s d'impédanceC = 4 Gro k 21 - v w(19)Ce ressort et cet amortisseur représentent <strong>le</strong> demiespacesous-jacent. Ces caractéristiques, qui dépendentde la fréquence, incluent <strong>le</strong>s effets de masse, raideuret éventuel<strong>le</strong>ment amortissement matériel dudemi-espace. L'équation (18) met en évidence <strong>le</strong> faitque, même dans un demi-espace élastique (G réel), i<strong>le</strong>xiste un terme d'amortissement C résultant de la propagationd'ondes depuis la fondation vers l'infini: ils'agit d'un amortissement radiatif qui dépend de la fréquence.A cet amortissement peut se superposer unamortissement matériel indépendant de la fréquence,si <strong>le</strong> matériau constitutif du demi-espace a des propriétésdissipatives; dans ce cas G est comp<strong>le</strong>xe. La partieréel<strong>le</strong> de l'impédance représente <strong>le</strong>s effets d'inertie etde raideur; la dépendance sur la fréquence résulte duterme d'inertie (voir par analogie l'équation 6) tandisque la partie liée à la raideur est indépendante de la fréquence.Une compilation très complète des fondations d'impédancepubliées dans la littérature a été présentée parGAZETAS (1983) pour <strong>le</strong>s fondations superficiel<strong>le</strong>s.Des résultats analogues existent pour <strong>le</strong>s pieux isolés(ROESSET, 1981).Nous ne retiendrons ici, à titre d'illustration, que <strong>le</strong> casd'une fondation circulaire reposant sur un semi-espacehomogène et celui d'un pieu isolé appuyé sur un substratumrigide.3.3.1. Impédance d'une fondation circulaireà la surface d'un semi-espaceLes va<strong>le</strong>urs de k I et Cl' correspondant à chaque modedevibration, sont données sur la figure 4 pour 0 ~ a o ~ 8.L'expression de la raideur statique est éga<strong>le</strong>ment indiquéesur la figure. Les termes de couplage kx


34C),sCoefficient de poisson)J~ 1/2 /e_., _._.._. 1/3 •. ,/''----.-.~.1CzA. PECKER------,..,.. • - •.------ e,...•K z= 4GR1- JIk xqsoe............~ -..--:.. • ."Cx1_e-e_.K x= aGR2-pqs.--..-.............----./-..""--_._.----o1kgQ5o 2 4 80 8Fig. 4. -Impédance d'une fondation circulaire sur un semi-espace.


COMPORTEMENT DES FONDATIONS SOUS SOLLICITATION SISMIQUE 35Mis à part <strong>le</strong>s parties réel<strong>le</strong>s k z et kcp de l'impédance entranslation vertica<strong>le</strong> et en balancement, <strong>le</strong>s autres coefficientssont pratiquement indépendants du coefficientde Poisson. De même <strong>le</strong>s coefficients c z' C x' k x nevarient que faib<strong>le</strong>ment avec la fréquence et on peut,avec une bonne approximation, <strong>le</strong>s considérer constants.Il en est de même pour k e, ce et c cp dès queaa ~ 2.La partie imaginaire de l'impédance correspondant auxmodes de translation, c z et c x est nettement plus é<strong>le</strong>véeque cel<strong>le</strong> correspondant aux modes de rotation. End'autres termes, l'amortissement radiatif issu de cesmodes est plus important que celui issu des modes derotation. Ce dernier est d'ail<strong>le</strong>urs pratiquement nulpour <strong>le</strong>s modes de rotation aux faib<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de a a(fondation de dimension réduite ou fréquence d'excitationbasse). Dans ce cas, <strong>le</strong> seul amortissement estapporté par l'amortissement matériel; il est doncimportant d'en tenir compte. Par contre il peut êtrenégligé devant l'amortissement radiatif pour <strong>le</strong>s modesde translation.Les résultats de la figure 4 permettent de déterminer, àtoute fréquence, <strong>le</strong> mouvement d'une fondation rigidecirculaire reposant à la surface d'un semi-espace. Il estcependant possib<strong>le</strong>, dans <strong>le</strong> cas du semi-espace, desimplifier plus avant la détermination de ce mouvementen définissant des coefficients d'impédance indépendantsde la fréquence. Ces coefficients sont choisisde façon à ce que la réponse du massif de fondationsoit aussi proche que possib<strong>le</strong> de la réponse exacte.Ainsi, la réponse étant gouvernée aux faib<strong>le</strong>s fréquencespar la raideur statique, la partie réel<strong>le</strong> de l'impédancedynamique est choisie éga<strong>le</strong> à k 1 = 1. Au voisinagede la résonance, la réponse étant contrôlée parl'amortissement du système, la partie imaginaire del'impédance est choisie de façon à reproduire <strong>le</strong> mouvementà son voisinage. En suivant cette approche,LYSMER (1965), HALL (1967) ont proposé <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs d'impédance données dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 1; cesva<strong>le</strong>urs sont indépendantes de la fréquence. Lesva<strong>le</strong>urs des raideurs statiques sont données sur lafigure 4.Les va<strong>le</strong>urs données dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 1conduisent à unetrès bonne approximation de la réponse sur la plage defréquences définie par °~ aa ~ 4 (exception faitepeut-être du balancement). La figure 5 compare, à titred'exemp<strong>le</strong>, l'amplification (rapport du déplacementdynamique au déplacement statique) d'une fondationcirculaire, sollicitée vertica<strong>le</strong>ment, évaluée de façonexacte et avec <strong>le</strong>s coefficients d'impédance indépendantsde la fréquence.Pour mieux approcher la réponse du massif de fondationà l'aide de coefficients d'impédance indépendantsde la fréquence, certains auteurs ont proposé d'ajouterune masse fictive à la fondation (NEWMARK­ROSENBLUETH, 1971). Cette masse ne représentepas une masse de sol « attachée» à la fondation maisconstitue un artifice mathématique permettant demieux rendre compte de la réponse de la fondation.Notons enfin que, dans cette approche où <strong>le</strong>s coefficientsd'impédance sont pris indépendants de la fréquence,<strong>le</strong> sol de fondation est simp<strong>le</strong>ment modélisé àl'aide de ressorts et d'amortisseurs (un coup<strong>le</strong> pourchaque degré de liberté) de caractéristiques constantes.Ces simplifications sont essentiel<strong>le</strong>ment différentesd'un modè<strong>le</strong> de Wink<strong>le</strong>r; el<strong>le</strong>s correspondent à uneapproximation de l'impédance où tous <strong>le</strong>s caractèresde raideur, masse, amortissement du sol sont correctementpris en compte.~.. o 1"


36X-I---C0,-1 0,2 o,~ D,L, aD 0,1 0)- 0,:-' O,L.-1Co{x;"'p...................-----0,1 q2 0, ....... 0,1.., ~D o~ 0,2 o,~ o.L. aD-1 _ X-l Co{-(1(-1kçir,i0,2--,---.---------....O;f 0,2 0,...' D,L ;;0 D,1 0,'2. D,:!> QL. aDk ~20,1 0,2 q~ 0)., dO 0,-1 0,2 O,"!> 0,1., aoFig. 6. -Variation de l'impédance d'un pieuavec la fréquence.CfA. PECKER- détermination du mouvement d'une fondationrigide et sans masse soumise à la même sollicitation sismiqueque la structure. C'est la détermination du mouvementd'interaction cinématique;- détermination de l'impédance de la fondationrigide;- calcul de la réponse de la structure liée à cetteimpédance et soumise à la base des impédances aurnouvement d'interaction cinématique.La dernière étape, en particulier dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>simpédances peuvent être choisies constantes (indépendantesde la fréquence) se ramène à un calcul de structureclassique. Il est important de noter que si <strong>le</strong>s deuxpremières étapes ont été traitées correctement, la solutionde la dernière étape constitue la solution exacte duproblème global et ce, bien que la modélisation du solde fondation ait été réduite à de simp<strong>le</strong>s «ressorts etamortisseurs» .Le caractère exact et rigoureux de la solution n'a pastoujours été bien perçu et contribue parfois à discréditerces méthodes par rapport à des méthodes globa<strong>le</strong>s dutype éléments finis.Les mêmes principes s'appliquent dans <strong>le</strong> cas de structuressur pieux, l'impédance de la fondation étant définieen tête des pieux. Il convient cependant de noterque <strong>le</strong> problème est plus comp<strong>le</strong>xe car la déterminationde l'impédance d'un groupe de pieux est une tâche diffici<strong>le</strong>et peu de solutions sont publiées dans la littératurecontrairement au cas des fondations superficiel<strong>le</strong>s.Par ail<strong>le</strong>urs, pour <strong>le</strong>s fondations sur pieux, il convientde vérifier <strong>le</strong>s efforts induits dans ces derniers. On peutprocéder en appliquant en tête du pieu l'effort dynamiquecalculé au niveau de l'impédance, <strong>le</strong> pieu étantreprésenté par une poudre connectée à des impédanceslatéra<strong>le</strong>s (WALTER, 1985). Une autre approcheconsiste à évaluer la déformation du pieu en admettantqu'il suit <strong>le</strong> mouvement du sol (SOULOUMIAC,1986).3.4. Utilisation des impédancespour l'évaluation de la réponse sismiquedes bâtimentsPour l'évaluation de la réponse sismique d'un bâtimentdans <strong>le</strong> cas où on ne s'intéresse qu'à des phénomèneslinéaires, il est largement fait appel à des méthodes desuperposition. Ces méthodes, dites méthodes de sousstructures,ont pour objectif de scinder <strong>le</strong> problème globa<strong>le</strong>n plusieurs étapes successives; chacune des étapesest réputée plus faci<strong>le</strong> à résoudre du point de vuede la modélisation ou du traitement que <strong>le</strong> problèmeglobal. Pour un traitement rigoureux et mathématiquede ces méthodes, on pourra se reporter à AUBRY etal., 1985 ou à la communication de AUBRY à cesjournées. On se bornera dans ce papier à énoncer <strong>le</strong>srésultats (fig. 7) sur <strong>le</strong>squels sont basées <strong>le</strong>s méthodespratiques de calcul d'interaction sol-structure (WAL­TER, 1985).On montre que la réponse globa<strong>le</strong> de la structure soumiseà une onde sismique incidente s'obtient par réso-'lution des trois étapes suivantes :3.5. Comparaison entre impédances calculéeset impédances mesuréesDiverses comparaisons ont été effectuées entre résultatsexpérimentaux, soit sur modè<strong>le</strong>s réduits, soit envraie grandeur et impédances théoriques (DOBRY etal., 1986, Crepel, communication à ces journées).On observe généra<strong>le</strong>ment un bon accord si <strong>le</strong>s conditionsexpérimenta<strong>le</strong>s sont correctement modéliséesdans <strong>le</strong> calcul de l'impédance. Il convient de prêter uneattention toute particulière à la stratification des solsnaturels qui modifient <strong>le</strong> schéma de propagation desondes par rapport à celui du milieu homogène; l'utilisationsans discernement des formu<strong>le</strong>s du semi-espaceconduit dans ces cas à une surévaluation de l'amortissementradiatif qui est souvent cause de désaccordentre va<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s.


COMPORTEMENT DES FONDATIONS SOUS SOLLICITATION SISMIQUE 37INTERACTIONIMPEDANCECINEMATIQUE DU SOL•/ / /Y GY G~ 1SOLUTION TOTALE8 CD • 0)Fig. 7. -Théorème de superposition de Kause/.4. PROBLÈMES NON LINÉAIRESAutant l'état des connaissances relatif au comportementdynamique élastique des fondations est biendéveloppé, avec passage dans la pratique courante desrésultats théoriques importants obtenus, autant <strong>le</strong>s problèmestraitant du comportement non linéaire, irréversib<strong>le</strong>des fondations, ont été peu abordés en théorie. I<strong>le</strong>n résulte une lacune certaine pour <strong>le</strong>s praticiensconfrontés à ces problèmes. Dans la pratique, la justificationdes fondations sous chargement sismique estsouvent effectuée par des calculs approximatifs et sansfondement théorique valab<strong>le</strong>; ces justifications ont peude va<strong>le</strong>ur et il faut <strong>le</strong>ur préférer <strong>le</strong>s justifications tiréesdes <strong>le</strong>çons du comportement passé de fondations lorsde secousses sismiques. L'observation de ce comportementpeut conduire à prendre des dispositions constructives,non justifiab<strong>le</strong>s par <strong>le</strong> calcul, dont <strong>le</strong> méritefondamental est d'avoir reçu la sanction de l'expérience.C'est l'approche souvent suivie dans <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>mentsparasismiques.Parmi <strong>le</strong>s causes de non-linéarités affectant <strong>le</strong> comportementd'une fondation sous sollicitations dynamique,on peut distinguer cel<strong>le</strong>s ayant trait à l'interface solfondationet cel<strong>le</strong>s se rapportant au comportement dusol.4.1. Non-linéarités liées à l'interfaceLors de la sollicitation sismique, un ouvrage est soumisà des forces d'inertie essentiel<strong>le</strong>ment horizonta<strong>le</strong>s quise traduisent au niveau de la fondation par un efforthorizontal et un moment de renversement. Ces effortspeuvent induire un glissement ou un bascu<strong>le</strong>ment de lafondation.Il est bien évident que <strong>le</strong>s approches pseudostatiques,consistant à vérifier <strong>le</strong> non-glissement ou <strong>le</strong> nonrenversementde l'ouvrage sur sa fondation en appliquantde façon statique <strong>le</strong>s efforts dynamiques maximauxcalculés, ne sont d'aucun secours pour évaluer<strong>le</strong>s déplacements irréversib<strong>le</strong>s engendrés. Ces approchesignorent la notion de variabilité dans <strong>le</strong> temps etdans l'espace des forces d'inertie.Des méthodes de calcul simplifiées mais cependantrationnel<strong>le</strong>s ont été développées pour aborder ces problèmes.NEWMARK a développé une approche permettantd'évaluer <strong>le</strong> déplacement horizontal irréversib<strong>le</strong>d'un bloc rigide dont <strong>le</strong> support est animé d'unmouvement sismique. Cette méthode a été appliquéeà l'évaluation des déformations des barrages (SEED,1979) ou au dimensionnement des murs de soutènement(CORTE et al., 1985). El<strong>le</strong> est immédiatementtransposab<strong>le</strong> à l'évaluation du glissement d'un ouvragesur sa fondation.Le cas de décol<strong>le</strong>ment de radiers sous l'effet demoment de renversement peut éga<strong>le</strong>ment être abordéde façon rationnel<strong>le</strong> mais encore relativement simp<strong>le</strong>.BETBEDER (1985) a développé une méthode d'évaluationdu renversement d'un bâtiment basée sur unereprésentation du sol de fondation par des ressorts deWink<strong>le</strong>r non linéaires.Que ce soit la méthode de NEWMARK ou cel<strong>le</strong> deBETBEDER, <strong>le</strong>s efforts appliqués, variab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>temps, sont évalués par un calcul purement linéaire, en


38A. PECKERnégligeant la modification de ces efforts dus à l'apparitionde ces non-linéarités.Des méthodes numériques plus élaborées, mais demise en œuvre encore raisonnab<strong>le</strong>, peuvent être développéespour tenir compte de ce phénomène. La communicationde Walter à ces journées en est un exemp<strong>le</strong>.4.2. Non-linéarités liéesau comportement du solEl<strong>le</strong>s concernent <strong>le</strong>s tassements irréversib<strong>le</strong>s des fondations,<strong>le</strong>s ruptures sous chargement sismique. Actuel<strong>le</strong>ment,il n'existe aucune méthode éprouvée, d'applicationsuffisamment simp<strong>le</strong> pour être utilisab<strong>le</strong> par <strong>le</strong>spraticiens, permettant d'appréhender ces problèmes.La seu<strong>le</strong> alternative possib<strong>le</strong> réside dans <strong>le</strong>s calculsdynamiques aux éléments finis : toute la validité desrésultats repose alors sur <strong>le</strong> choix de la loi de comportement(paragraphe 2.2.). Il est indiscutab<strong>le</strong> que ces calculs,confrontés aux résultats d'expérience, sont nécessairesen l'état actuel des connaissances pour permettre<strong>le</strong> développement des méthodes simplifiées d'analyse.En l'absence de tels calculs, <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s justificationstrouvées dans la littérature consiste à calcu<strong>le</strong>r, par desméthodes dynamiques élastiques, la contrainte dynamiquetransmise à la fondation et à comparer cettecontrainte à une résistance du sol évaluée par une formu<strong>le</strong>de capacité portante.Dans la formu<strong>le</strong> de la capacité portante, il est tenucompte de l'excentrement et de l'inclinaison de lacharge au niveau de la fondation.L'aspect dynamique du problème est seu<strong>le</strong>ment pris encompte dans l'évaluation de l'effort maximal. Des facteursfondamentaux sont négligés dans cette approche:- L'augmentation de résistance du sol sous chargementdynamique (ou sa diminution sous chargementcyclique de longue durée) n'est généra<strong>le</strong>ment pas priseen compte.- L'état de contrainte induit dans <strong>le</strong> sol par <strong>le</strong> passagede l'onde sismique est tota<strong>le</strong>ment négligé bien que <strong>le</strong>passage de cette onde mobilise déjà une part de larésistance du sol.Si <strong>le</strong> premier facteur peut être considéré, et il l'est souventimplicitement par une diminution du coefficient desécurité, aucune méthode de calcul de capacité portantene permet de s'accommoder du second. Les justificationsbasées sur ces calculs ne peuvent donc êtreconsidérées comme réalistes.Le seul recours du praticien, hors <strong>le</strong>s calculs très élaborés,est d'analyser <strong>le</strong> comportement de fondations debâtiments ayant supporté une secousse sismique. Leséisme de Mexico, de septembre 1985, permet deconfirmer <strong>le</strong>s comportements observés antérieurementet de tirer <strong>le</strong>s enseignements suivants :- <strong>le</strong>s fondations superficiel<strong>le</strong>s sont susceptib<strong>le</strong>s de tassementsdifférentiels importants,- <strong>le</strong>s radiers ou <strong>le</strong>s fondations sur pieux flottants peuventsubir des pertes de capacité portante lorsque <strong>le</strong> solde fondation est très sensib<strong>le</strong> (perte importante derésistance due au remaniement),- <strong>le</strong>s fondations sur pieux travaillant en pointe secomportent très bien lors de séismes.Ces observations conduisent à prendre des dispositionsconstructives visant à limiter <strong>le</strong>s risques de désordres;la plupart de ces dispositions sont reprises dans <strong>le</strong>srèg<strong>le</strong>ments parasismiques (ISNARD et CORTE, communicationà ces journées). On citera à titre d'exemp<strong>le</strong>,l'interdiction de fondations mixtes pour un bâtiment, lanécessité de liaisonner <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>s par un réseau delongrines, <strong>le</strong> liaisonnement des pieux en tête, ...D'autres technologies particulières peuvent être envisagéescomme cel<strong>le</strong> présentée par Fenoux à ces journées.Si la capacité portante sous chargement sismique d'unefondation ne peut être évaluée aisément, <strong>le</strong> tassementirréversib<strong>le</strong> est encore moins appréhendab<strong>le</strong>. Onretiendra simp<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s évidences suivantes :- un sab<strong>le</strong> sec peu dense est susceptib<strong>le</strong> de tasserpendant la sollicitation sismique sous l'effet du cisail<strong>le</strong>mentalterné induit par l'onde sismique etla fondation.Ce tassement peut atteindre quelques pour cent del'épaisseur de la couche,- un matériau saturé (sab<strong>le</strong> ou argi<strong>le</strong>) développe pendantla sollicitation sismique des pressions interstitiel<strong>le</strong>s;compte tenu de la faib<strong>le</strong> perméabilité des matériauxvis-à-vis des vitesses de sollicitations, <strong>le</strong> comportementdu sol est non drainé pendant cette phase. Ladissipation ultérieure des pressions interstitiel<strong>le</strong>s (aprèsarrêt de la secousse sismique) induit des tassements différésqui peuvent durer plusieurs jours. Ce phénomènea été observé sur certains bâtiments de Mexico.5. CONCLUSIONSEn conclusion, on peut dire que si des méthodesrationnel<strong>le</strong>s et simp<strong>le</strong>s d'utilisation existent pour l'évaluationdes déformations réversib<strong>le</strong>s des fondationssous chargement sismique, l'évaluation des comportementsnon linéaires n'a pas encore été abordée defaçon suffisante. Il est urgent de développer desméthodes, fondées théoriquement, permettant d'évaluerla capacité portante dynamique des fondations.L'expérience récente du séisme de Mexico montre quece problème est réel.Notons enfin que tous <strong>le</strong>s problèmes touchant au comportementdes fondations sous séisme ne sont pas obligatoirementjusticiab<strong>le</strong>s de calculs. De bonnes dispositionsconstructives, éprouvées lors de séismes, sontsouvent préférab<strong>le</strong>s à des semblants de justificationsthéoriques.


COMPORTEMENT DES FONDATIONS SOUS SOLLICITATION SISMIQUE 39BIBLIOGRAPHIEAUBRY D. et al. (1985), Interaction sol-structurelinéaire sur un sol hétérogène, Génie Parasismique,chap. VI-2, Presses de l'ENPC.BARKAN 0.0. (1962), Dynamics of bases and foundations,McGraw-Hill.BETBEDER J. (1985), Décol<strong>le</strong>ment sur sol mou, Noteinterne E.D.F.CORTE J.F. et al. (1985), Dimensionnement desouvrages de soutènement, État de la pratique,Génie Parasismique, chap. VIII-4, Presses del'ENPC.DOBRY R. et al. (1986), Dynamic Response ofarbitrarily-shaped foundations Experimental verification,Journal of Geotechnical Engineering Division,ASCE, vol. 112, nO 2.GAZETAS G. (1983), Analysis of machine foundationvibrations : state of the art, International Journal ofSail Dynamics and Earthquake Engineering,vol. 2, nO 1.HALL J.R. (1967), Coup<strong>le</strong>d rocking and sliding oscillationsof rigid circular footings, Proceedings ofInternational Symposium on wave propagationand dynamic properties of earth materials, Albuquerque,N.M.HSIEH T.K. (1962), Foundation vibrations, Proceedingsof the Institution of Civil Engineers,vol. 22, nO 211.HUJEUX J.C. (1985), Une loi de comportement pour<strong>le</strong> chargement cyclique des sols, Génie Parasismique,chap. IV-2, Presses de l'ENPC.KAUSEL E., WHITMAN A., ELSABEE F. (1978),The Spring Method for Embedded Foundations,Nuc<strong>le</strong>ar Engineering and Design, vol. 48, 1978.LAMB E.H. (1904), On the propagation of tremorsover the surface of an elastic solid, PhilosophicalTransactions of the Royal Society, LondonSerie A, vol. 203.LYSMER J. (1965), Vertical motions ofrigidfootings,Ph.D. Thesis, University of Michigan, Ann Harbor.NEWMARK N.M., ROSENBLUETH E. (1971), Fundamentalsof Earthquake Engineering, PrenticeHall.PECKER A. (1984), Dynamique des Sols, Presses del'ENPC.PREVOST J.H. (1978), Plasticity theory for soil stressstrainbehaviour, Journal of Engineering MechanicsDivision, vol. 104, nO EM5.PREVOST J.H. (1980), Constitutive theory for soils,Proceedings of the workshop on Limit EquilibriumPlasticity and Generalized Stress-Strain in GeotechnicalEngineering, ASCE, Mac Gill University.QUINLAN P.M. (1953), The elastic theory of soil dynamics,Symposium on Dynamic Testing of Soils,ASTM-STP, nO 156.REISSNER E. (1936), Stationare, axialsymmetrische,durch eine elastischen Halbraumes, Ing. Archives,vol. 7, nO 381.RICHART F.E., HALL J.R., WOODS R.D. (1970),Vibrations of soils and foundations, Prentice Hall.ROESSET J.M. (1980), Stiffness and damping coefficientsof foundations. Dynamic response of pi<strong>le</strong>foundations : analytical aspects, Proceeding ASCENational Convention.SEED H.B. (1979), Considerations in earthquakeresistant design of earth and rockfill dams, Geotechnique,vol. 29, nO 3.SOULOUMIAC R. (1986), Méthode simplifiée de calculdes pieux en zone sismique, 1 er Congrès NationalGénie Parasismique, Saint-Rémy.SUNG T.Y. (1953), Vibration in semi infinite solidsdue to periodic surface loading, Sc. D. Thesis, Harvard.WALTER J.P. (1985), Méthodes de prise en comptede l'interaction sol-structure, Génie Parasismique,chap. VI-l, Presses de l'ENPC.WALTER J.P. (1985), Comportement au séisme desouvrages sur fondations profondes, Génie Parasismique,chap. VI-4, Presses de l'ENPC.


talus et soutènements en dynamique des solsdynamic behaviour and design of slopes and retaining structuresF.SCHLOSSERProfesseur à l'Éco<strong>le</strong> Nationa<strong>le</strong> des Ponts et Chaussées * ,Directeur de TerrasolL. DORMIEUXÉco<strong>le</strong> Nationa<strong>le</strong> des Ponts et Chaussées (C.E.R.M.E.S.) *RésuméLa connaissance du comportement des talus et des ouvrages de soutènementsous l'action d'un séisme a beaucoup progressé depuis une vingtaine d'années.'Ce rapport présente un état de,-_, connaissances su r <strong>le</strong> thème, divisé en trois parties: un exposé des résultats <strong>le</strong>s plus récents sur <strong>le</strong> comportement dynamiquedes sols saturés, notamment <strong>le</strong>s influences de la contrainte initia<strong>le</strong> et de la structureinitia<strong>le</strong> sur I~ liquéfaction des sab<strong>le</strong>s (phénomène de déformation d'écou<strong>le</strong>ment);une présentation des principa<strong>le</strong>s méthodes de dimensionnement destalus de barrages et des pentes naturel<strong>le</strong>s; un point sur <strong>le</strong> comportement desmurs-poids et sur l'évolution des méthodes de dimensionnement, avec <strong>le</strong> casrécent des murs en terre armée. On montre qu'il convient d'être prudent avec <strong>le</strong>smodè<strong>le</strong>s réduits et que l'inertie de l'ouvrage joue un rô<strong>le</strong> essentiel. Une listeassez exhaustive de références bibliographiques récentes accompagne <strong>le</strong>rapport.AbstractKnow<strong>le</strong>dge of the behaviour of slopes and retaining structures under a seismicloading has largely increased during the last twenty years. A corresponding state-ofthe-artis presented in this report which is divided into three parts: an indicationof the most recent results on the dynamic behaviour of saturated soils, includingthe influences on liquefaction of sand of the initial shear stress and of the initialgrain arrangement (f1ow deformation phenomenon),. a review of the main designmethods for embankment slopes and natural slopes,. a presentation of thebehaviour of the gravity retaining walls and of the evolution of the design methods,with a brief description of the seismic design of Reinforced Earth walls. It is shownthat reduced sca<strong>le</strong> models constitute a limited tool and that the inertia of the structurehas a great effect. Comprehensive recent references on each topic are listed.* 28, rue des Saints-Pères - 75007 Paris.


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS411. INTRODUCTIONL'effet des séismes sur <strong>le</strong>s pentes et sur <strong>le</strong>s ouvrages desoutènement a fait, depuis de nombreuses années etnotamment depuis vingt ans, l'objet d'observations etd'études qui ont conduit à toute une panoplie deméthodes de dimensionnement. Pour autant, beaucoupde questions restent en suspens, et certains typesd'ouvrages de soutènement, ainsi que <strong>le</strong>s pentes naturel<strong>le</strong>sd'une façon généra<strong>le</strong>, n'ont été que très peuabordés.Dans <strong>le</strong> domaine des pentes, <strong>le</strong>s études ont été principa<strong>le</strong>mentmotivées par la construction des barrages enterre en zone sismique. Il s'agit donc avant tout de pentesde remblais dans des conditions d'homogénéité trèsdifférentes de cel<strong>le</strong>s des pentes naturel<strong>le</strong>s. Après <strong>le</strong>spremières utilisations de la méthode pseudostatiquepar TERZAGHI en 1950, <strong>le</strong>s deux principaux apportsqui ont marqué <strong>le</strong>s développements dans ce domainesont:N.M. NEWMARK. 5 e Conférence Rankine (1965).H.B. SEED. 1g e Conférence Rankine (1979).Dans <strong>le</strong> domaine des ouvrages de soutènement, l'originedes études est ancienne et remonte aux classiquestravaux de MONONOBE et OKABE sur la pousséedynamique en 1929. Parmi <strong>le</strong>s synthèses <strong>le</strong>s plus intéressantesconsacrées, en totalité ou en partie, à cethème, on doit citer:- H.B. SEED et R.V. WHITMAN. ASCE SpecialtyConference. Ithaca (1970).- H. NAZARIAN et A. HADJIAN (1979).- R.V. WHITMAN. Rapport Général au Congrès deLima (1979).- S. PRAKASH. Rapport Général au Congrès deMissouri-Rolla (1981).Certains phénomènes tels que la liquéfaction dessab<strong>le</strong>s saturés ou <strong>le</strong> développement de surpressions .interstitiel<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s sols argi<strong>le</strong>ux, peuvent être rencontrés,au cours de séismes, dans <strong>le</strong>s pentes commedans <strong>le</strong>s remblais des ouvrages de soutènements. C'estla raison pour laquel<strong>le</strong> ce rapport comporte un chapitreconsacré à certains aspects spécifiques du comportementdynamique des sols, qui méritent d'être mis enlumière compte tenu d'études récentes et de <strong>le</strong>ursimplications dans <strong>le</strong> dimensionnement des ouvrages enterre.Chacun des deux chapitres portant sur l'un des typesd'ouvrages en terre (pentes ou soutènements) comporteune analyse sommaire du comportement del'ouvrage et un exposé de l'état actuel des connaissanceset des méthodes de dimensionnement.Ce rapport général est accompagné de trois notes rédigéesrespectivement par P. LONDE, F. BLONDEAUet M. BASTICK. El<strong>le</strong>s traitent de trois aspects particuliersà propos desquels des recherches s'avèrent encorenécessaires :- La résistance au cisail<strong>le</strong>ment dynamique des argi<strong>le</strong>s.- L'influence d'une contrainte de cisail<strong>le</strong>ment initia<strong>le</strong>sur la liquéfaction.- Le comportement et <strong>le</strong> dimensionnement desouvrages en terre armée sous séisme.2. ASPECTS SPÉCIFIQUESDU COMPORTEMENT DYNAMIQUEDES SOLS2.1. GénéralitésPar rapport au comportement statique, <strong>le</strong> comportementdes sols sous sollicitations cycliques se caractérisepar <strong>le</strong> fait que l'accumulation des cyc<strong>le</strong>s peut provoquerde grandes déformations sans rapport avec cel<strong>le</strong>sprovoquées par un cyc<strong>le</strong> unique. Il en résulte la notionde seuil, illustrée à la figure 1, séparant un domaine desollicitations conduisant à un état stabilisé, d'undomaine où <strong>le</strong>s déformations cumulées s'accentuentjusqu'à la rupture (phénomène de rochet). La plupartdes résultats obtenus dans <strong>le</strong>s études récentes mettenten évidence l'existence de tels seuils, notamment dans<strong>le</strong> plan des contraintes principa<strong>le</strong>s (courbes ou droiteslimites) et dans l'espace (p, q, e) introduit par l'éco<strong>le</strong> deCambridge.wẈ-J:J~:J ()Zo~~Ct:o u..wooNOMBRE DE CYCLESTStabilisationFig. 1. - Effets cumulés de cyc<strong>le</strong>sde chargement sur un sol.fEssais à la boÎte de cisail<strong>le</strong>ment}.LogLa notion de seuil permet donc de caractériser <strong>le</strong>s sollicitationsne conduisant pas à la rupture, mêmelorsqu'el<strong>le</strong>s sont appliquées durant un nombre é<strong>le</strong>vé decyc<strong>le</strong>s. Toutefois, une sollicitation sismique réel<strong>le</strong> intervientpendant une durée limitée qui peut être suffisammentcourte pour qu'un chargement d'amplitude supérieureau seuil ne provoque que des déformationsadmissib<strong>le</strong>s. Aussi, utilisé pour caractériser la résistanceau cisail<strong>le</strong>ment cyclique, <strong>le</strong> seuil constitue-t-il en généralun critère trop conservatif. En fait, de nombreuxauteurs préfèrent relier l'amplitude de la sollicitationcyclique T c au nombre de cyc<strong>le</strong>s N requis pour provoquerla rupture définie en général par un taux arbitrairede déformation E; r •€N


42 F. SCHLOSSER· L. DORMIEUXA partir de la famil<strong>le</strong> de courbes T c (N, E; r), SEED(1966) relie la contrainte de cisail<strong>le</strong>ment tota<strong>le</strong>T r = T + T (statique + cyclique), conduisant à larupture 0 en un nombre donné de cyc<strong>le</strong>s N r' à lacontrainte norma<strong>le</strong> effective (J'0' s'exerçant avant sollicitationsur la facette cisaillée, et à l'inclinaison T 0 / (J' 0de la contrainte statique initia<strong>le</strong> sur cette facette. Ilobtient ainsi dans <strong>le</strong> plan de Mohr une famil<strong>le</strong> de droitesdépendant de trois paramètres et caractérisant larésistance au cisail<strong>le</strong>ment cyclique :T r = f ((J' 0' N r, E; r, T 0 / (J' 0 )Un tel critère constitue une généralisation du conceptde courbe intrinsèque, utilisé classiquement pour <strong>le</strong>schargements monotones.Certains aspects majeurs du comportement des solssous chargement dynamique, qui sont présentés dansla suite, font largement appel à cette définition de larésistance au cisail<strong>le</strong>ment dynamique.2.2. Résistance au cisail<strong>le</strong>ment dynamiquedes argi<strong>le</strong>sL'étude de la résistance au cisail<strong>le</strong>ment des argi<strong>le</strong>s saturéessoumises à une sollicitation cyclique n'est vraimentdevenue fructueuse qu'à dater du moment où l'on amesuré <strong>le</strong> développement des surpressions interstitiel<strong>le</strong>sau cours d'essais à l'appareil triaxial, ce qui constitueet reste un diffici<strong>le</strong> problème technologique.D'une façon généra<strong>le</strong>, on peut distinguer deux typesde chargements cycliques, pour <strong>le</strong>squels <strong>le</strong> comportementde l'argi<strong>le</strong> est différent. Un chargement cycliquesymétrique, dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> sens du cisail<strong>le</strong>ment total(statique + dynamique) s'inverse à chaque cyc<strong>le</strong>, et unchargement cyclique dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> sens de cettecontrainte de cisail<strong>le</strong>ment reste constant. Dans <strong>le</strong> premiercas, pour des cyc<strong>le</strong>s uniformes, on observe uneaugmentation progressive de l'amplitude de la déformationà chaque cyc<strong>le</strong>, amplitude qui contrô<strong>le</strong> l'apparitionéventuel<strong>le</strong> de la rupture. Dans <strong>le</strong> deuxième cas, il ya accumulation de la déformation dans la directiondu cisail<strong>le</strong>ment et c'est la déformation cumulée quicontrô<strong>le</strong> alors <strong>le</strong> comportement.Cependant, la résistance au cisail<strong>le</strong>ment cyclique apparaîtgouvernée par de nombreux facteurs dont <strong>le</strong>s effetsn'ont pas été encore complètement étudiés.Dans <strong>le</strong> cas des argi<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>ment consolidées, onpeut considérer que cette résistance ne dépend que dudéveloppement des surpressions interstitiel<strong>le</strong>s et qu'iln'y a pas de modification de l'ang<strong>le</strong> de frottement effectif0', tel qu'on peut <strong>le</strong> mesurer au moyen d'essais statiques(SANGREY et al., 1969; WILSON et GREEN­WOOD, 1974; ANDERSEN, 1976; WOOD, 1976;HICHER et ELHOSRI, 1981).Il semb<strong>le</strong>, par contre, qu'il n'en soit pas de même pour<strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s surconsolidées, dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s un phénomènede fatigue puisse intervenir à la suite d'un grandnombre de cyc<strong>le</strong>s (HICHER et ELHOSRI, 1981).Les développements de surpressions interstitiel<strong>le</strong>s correspondentessentiel<strong>le</strong>ment à des phases de contractancedu sque<strong>le</strong>tte dans <strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>ment consolidéesou légèrement surconsolidées et à des phases dedilatance pour <strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s fortement surconsolidées. Lesétudes ont principa<strong>le</strong>ment portées sur <strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>mentconsolidées où la pression interstitiel<strong>le</strong> dueaux cyc<strong>le</strong>s peut atteindre des va<strong>le</strong>urs importantes.Ainsi MATSUI et ABE (1981) observent des surpressionsatteignant la va<strong>le</strong>ur de la contrainte norma<strong>le</strong>effective initia<strong>le</strong>, dans un processus rappelant la liquéfactiondes sab<strong>le</strong>s saturés en condition non drainée. Lafigure 2 montre <strong>le</strong> chemin des contraintes effectivesdans un tel essai réalisé à l'appareil triaxial (TAKA­HASHI et al., 1980). On observe des bouc<strong>le</strong>s de dilatanceet un dépassement de la droite de rupture dans <strong>le</strong>domaine en extension. Ce dernier point pourrait provenird'erreurs de mesures (d'après <strong>le</strong>s auteurs) oud'un effet de surconsolidation (MATSUI et al., 1980).t 100 ~Il-J b­50i -;!N! eniat(kPo)-50ii-IOO~i t'=t[a;'+CT 3'] (kPo)-150-j---+----~--- -----t---- -+-1---+-----------,jr-1....o 50 100 150 200 250 300Fig. 2. - Essai de cisail<strong>le</strong>ment cycliquesur une argi<strong>le</strong> mol<strong>le</strong> à l'appareil triaxial.Chemin en contraintes effectives(TAKAHASHI et al., 1980).Toujours dans <strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>ment consolidées, onpeut mettre en évidence un seuil pour l'amplitude descyc<strong>le</strong>s de contraintes, seuil en deçà duquel il y a stabilisationdes déformations et au-delà duquel on observeun phénomène de rochet. Les figures 3a et 3b (SAN­GREY et al., 1969) montrent <strong>le</strong>s chemins en contrainteseffectives dans chacun des cas précédents et pourdes cyc<strong>le</strong>s sans inversion du sens du cisail<strong>le</strong>ment. Ceseuil est généra<strong>le</strong>ment déterminé en fonction de lacohésion non drainée Cu. Sa va<strong>le</strong>ur peut varier de0,3 Cu à 0,8 Cu et dépend entre autres facteurs dutype des cyc<strong>le</strong>s de chargement (ANDERSEN, 1976) etde la nature minéralogique de l'argi<strong>le</strong> (HICHER etELHOSRI, 1981). Lorsqu'il y a stabilisation, la va<strong>le</strong>urlimite atteinte par la surpression interstitiel<strong>le</strong> apparaîtproportionnel<strong>le</strong> à l'amplitude du cyc<strong>le</strong> (SANGREY etal., 1969) et à la déformation axia<strong>le</strong> cumulée(WILSON et GREENWOOD, 1974).


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS 43500400Oï'(kPa)1,2()Aprésdissi potionde/). u300200Cu(Cu)o 0,8Avantdi ssipationde ~u1000,6o100 200 300 400 500 6001 2 3 4 567RAPPORT DE SURCONSOLIDATION EQUIVALENT500400300200100cr' 1( kPa)",", ,__,,: ~6 ~","'''',~6'},",,,," 6,",,,,'"'"",Fig. 4. - Influence d'un chargement cycliquesur la cohésion non drainée Cu(MA TSUI et al., 1980).arbitrairement la rupture par un pourcentage donné dedéformation. La figure 5 (ANDERSEN,' 1976) donneainsi la va<strong>le</strong>ur du rapport de la résistance non drainéecyclique (définie pour une déformation de 3 %) à lacohésion non drainée statique initia<strong>le</strong>, en fonction dunombre de cyc<strong>le</strong>s appliqués.'!I , O------..-------,---------r-----,o 100 200 300 400OCR = 1Fig. 3. - Chemins en contraintes effectivesdans un chargement cyclique non drainéd'une argi<strong>le</strong> norma<strong>le</strong>ment consolidée(SANGREY et al., 1969).Tc -tO J6(Cu) o!0,4 ~---___+___------I-:--~~-x0 ........~-___fLe développement de surpressions interstitiel<strong>le</strong>s positivesau cours des cyc<strong>le</strong>s de chargement conduit globa<strong>le</strong>mentà une diminution de la résistance de l'argi<strong>le</strong>(cohésion Cu), tel<strong>le</strong> qu'on peut la mesurer dans unessai de cisail<strong>le</strong>ment non drainé après <strong>le</strong> chargementcyclique (WOOD, 1976; ANDERSEN, 1976.; MATSUIet al., 1980). Cette diminution est très variab<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>semb<strong>le</strong> même pouvoir dans certains cas être tota<strong>le</strong>(MATSUI et al., 1980). A l'inverse, après dissipationtota<strong>le</strong> des surpressions interstitiel<strong>le</strong>s générées par <strong>le</strong>scyc<strong>le</strong>s, l'argi<strong>le</strong> dispose d'une résistance non drainéeaccrue. Ces deux phénomènes sont visib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>srésultats de MATSUI et al. (1980) présentés à lafigure 4 et dans <strong>le</strong>squels a été introduite la notion derapport de surconsolidation équiva<strong>le</strong>nte.Dans <strong>le</strong>s projets, une étude en laboratoire des développementsde la pression interstitiel<strong>le</strong> reste délicate, voiremême impossib<strong>le</strong>. C'est la raison pour laquel<strong>le</strong> on préfèreprésenter <strong>le</strong>s résultats d.'essais de cisail<strong>le</strong>ment cycliqueen laboratoire en contraintes tota<strong>le</strong>s, en définissantOCR =10iO)2 OCR= 4ARGILEOL.------L-----~------I-_=__---"'1. 10 10 2 10 3NOMBRE DE CYCLES(Déformation de 3 % )Fig. 5. - Résistance au cisail<strong>le</strong>ment cycliquenon drainé d'une argJ1e(influence de la surconsolidation)(ANDERSEN, 1976).La vitesse de sollicitation ou la fréquence des. cyc<strong>le</strong>sconstitue un autre facteur important dans la résistanceau cisail<strong>le</strong>ment dynamique des argi<strong>le</strong>s. Quelquesauteurs l'ont étudié (SEED et CHAN, 1966; MATSUIet al., 1980). Ce point fait l'objet de la note présentéepar P. LONDE à la suite de ce rapport.


44 F. SCHLOSSER . L. DORMI EUXq2.3. Aspects particuliersdu comportement dynamiquedes sab<strong>le</strong>s saturés,.:::>rJ.J/.c., ~C5f'~cz>' -"()v ,& 1"G 1111111\"" - Rochet." Accommodation/ -.Adaptation1O~---~---;.----.-+-----------~@)LRAccommodation/JLep2.3.1. Traits généraux du comportementLe comportement d'un sab<strong>le</strong> saturé dans un chargementcyclique non drainé est essentiel<strong>le</strong>ment régi par<strong>le</strong>s surpressions interstitiel<strong>le</strong>s qui s'accumu<strong>le</strong>nt au coursdes cyc<strong>le</strong>s. Le développement de surpressions positivesou négatives résulte directement du comportementcontractant ou dilatant du sque<strong>le</strong>tte durant la sollicitation.Contrairement aux argi<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>ment consolidées,un sab<strong>le</strong> peut présenter lors d'un cisail<strong>le</strong>mentcyclique des phases successives de contractance ou dedilatance. Parmi <strong>le</strong>s études <strong>le</strong>s plus récentes, la théoriede l'état caractéristique développée par LUONG(1980), et vérifiée depuis par de nombreux auteurs,met en évidence l'existence de seuils, dans <strong>le</strong> plan(p, q) des contraintes principa<strong>le</strong>s, appelés lignes caractéristiqueset séparant <strong>le</strong> domaine contractant dudomaine dilatant. Les figures 6a et 6b s'y réfèrent etprésentent <strong>le</strong>s comportements d'un sab<strong>le</strong> en conditionsdrainée et non drainée.Les surpressions interstitiel<strong>le</strong>s générées dans un sab<strong>le</strong>par un chargement cyclique sont diffici<strong>le</strong>s à prévoirquantitativement car <strong>le</strong>s déformations volumiques dusque<strong>le</strong>tte dépendent de nombreux facteurs parmi <strong>le</strong>squelsla densité relative, l'amplitude du déviateur cyclique,<strong>le</strong> niveau de contrainte moyenne des cyc<strong>le</strong>s, etl'histoire des contraintes avec notamment l'état maximalde contraintes et <strong>le</strong> cisail<strong>le</strong>ment initial.qStabilisationIl faut noter que la rupture est généra<strong>le</strong>ment contrôléepar l'ang<strong>le</strong> de frottement intergranulaire 0', sauf dans<strong>le</strong> cas des sab<strong>le</strong>s très lâches pour <strong>le</strong>squels on observeun effondrement brutal de la structure pour desniveaux de contraintes sensib<strong>le</strong>ment inférieurs auniveau correspondant à la courbe intrinsèque.oLR.------__~ Liquéfactiondun sab<strong>le</strong> lâcheLep'-Dans <strong>le</strong> cas des sab<strong>le</strong>s, l'accumulation des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s peut conduire à l'annulation cyclique de lacontrainte moyenne effective, entraînant de très grandesdéformations et une perte tota<strong>le</strong> momentanée de larésistance, particulièrement pour <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s densitésrelatives. Ce phénomène constitue la liquéfaction souschargement cyclique qui, dans <strong>le</strong>s projets, représenteune phase ultime contre laquel<strong>le</strong> il convient de se prémuniret dont certains aspects sont étudiés ci-après.2.3.2. La liquéfaction sous chargement cycliqueCe phénomène a fait l'objet de nombreuses études etde plusieurs états des connaissances parmi <strong>le</strong>squels ilconvient de citer ceux de SEED (1979b) et de FINN(1981). C'est la raison pour laquel<strong>le</strong> nous nous limite- .rons ici aux aspects particuliers de la liquéfaction pouvantintéresser <strong>le</strong>s pentes et <strong>le</strong>s ouvrages de soutènement.INVERSION DU SENS DU CISAILLEMENTFig. 6.Théorie de la ligne caractéristique(LUONG, 1980).La liquéfaction cyclique ne se produit que dans unchargement où <strong>le</strong> sens du cisail<strong>le</strong>ment s'inverse à chaquecyc<strong>le</strong>. Comme la figure 7 <strong>le</strong> montre, une faib<strong>le</strong>inversion suffit pour aboutir à la liquéfaction. Mais G


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS45contrairement à ce qu'ont affirmé LEE et SEED(1967), VAID et FINN (1979) montrent qu'un certaintaux de cisail<strong>le</strong>ment inverse est nécessaire. MüKHAM(1983) a retrouvé et quantifié ce résultat.INFLUENCE D'UNE CONTRAINTEDE CISAILLEMENT INITIALEPour la stabilité aux séismes des pentes sab<strong>le</strong>uses sousl'eau, il est fondamental de savoir si la présence d'unecontrainte de cisail<strong>le</strong>ment initia<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> plan potentielde glissement a un effet bénéfique ou non sur <strong>le</strong> potentielde liquéfaction. La réponse à cette question est évidented'après <strong>le</strong> paragraphe précédent : tout cisail<strong>le</strong>mentinitial augmente la résistance à la liquéfaction.200\00q ( k Pa)Cependant, si l'on s'intéresse à la résistance au cisail<strong>le</strong>mentcyclique tel<strong>le</strong> que nous l'avons définie en 2.1.,VAID et FINN (1979), ainsi que VAID et CHERN(1983), ont montré que cel<strong>le</strong>-ci pouvait augmenter,diminuer ou rester inchangée selon la va<strong>le</strong>ur de lacontrainte de cisail<strong>le</strong>ment initia<strong>le</strong>, de la densité relativedu sab<strong>le</strong> et de la va<strong>le</strong>ur de la déformation retenue pourcaractériser la rupture. La figure 8 met en évidence <strong>le</strong>rô<strong>le</strong> de ces divers paramètres. Globa<strong>le</strong>ment on peutdire que, pour <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s densités relatives, une fortecontrainte de cisail<strong>le</strong>ment initia<strong>le</strong> diminue la résistanceau cisail<strong>le</strong>ment cyclique., 5%)W::J .--~ 2,5 0/0a---lU>-u0,1w uzo =45%


46F. SCHLOSSER· L. DORMIEUXINFLUENCE DE LA CONTRAINTE MOYENNELa contrainte moyenne (J' ma = (J' va (1 + 2 Ko) /3agit sur la résistance à la liquéfaction cyclique comme <strong>le</strong>montre la figure 9 (BHATIA, 1980). Pour un nombredonné de cyc<strong>le</strong>s, ces deux grandeurs sont proportionnel<strong>le</strong>s.saturation, à partir de la saturation complète, multipliepar 3 environ la résistance à la liquéfaction. Ce pointdoit être pris en considération à la fois pour <strong>le</strong>s projetset pour <strong>le</strong>s essais effectués en laboratoire, mais il nécessited'être confirmé expérimenta<strong>le</strong>ment.Dr : 45%0,3TC0-' 0,2maSABLE D" OTTAWADr: 45- 47%~~: 200 kPa0,2TC0-: 00,1Sn: 1,0 0,998SABLE DESILICE0,990,980,1O"---_--Jo-__..L.-_~__--""-__..L...-_~110 30 100 300 1000NOMBRE DE CYCLESPOUR LA LIQUEFACTIONFig. 9. - Résistance à la liquéfaction expriméepar rapport à la contrainte moyenne (BA THIA, 1980).INFLUENCE DU DEGRÉ DE SATURATIONMARTIN et al. (1978) ont fait une étude théorique del'influence du degré de saturation sur la résistance àla liquéfaction. Leur analyse repose, d'une part surune formu<strong>le</strong> de prévision de la génération de surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s, d'autre part sur la formu<strong>le</strong> deKoning (1963) donnant <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> de déformationvolumique du mélange eau-air dans un sol non saturé.La figure 10 montre qu'une baisse de 2 % du degré de3 10 30 taONOMBRE DE CYCLESPOUR LALIQUEFACTIONFig. 10. - Influence du degré de saturationsur <strong>le</strong> potentiel de liquéfaction (MARTIN et al., 1978).2.3.3. Le cas particulier des sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>sDans certains sab<strong>le</strong>s, dont la densité relative est inférieureà 45 % et la structure instab<strong>le</strong>, VAID et CHERN(1983) ont observé une augmentation bruta<strong>le</strong> de ladéformation et de la pression interstitiel<strong>le</strong>, s'amorçantdans <strong>le</strong> domaine contractant et ne cessant que lorsque<strong>le</strong> chemin de contraintes est rentré dans <strong>le</strong> domainedilatant. Ce phénomène se produit même en l'absence(kPo)100SABLED'OTTAWAC\J..........-==-",b,1b-50-I<strong>le</strong>na 1oC.--L---..J_...L-..--1_-...L-----l._....L----l_...L----.-L_..L----l..-_..L.-_----'-_1.-1_-L------L.._...L---!.-_~I_L----'--_!...--~IL__.~50 K)() 150 200( kPo)Fig. 11. - Phénomène de déformation d'écou<strong>le</strong>ment (VAID et CHERN, 1983).


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS47de liquéfaction cyclique, comme cela est présenté à lafigure Il. Ces auteurs ont montré la similitude de cecomportement, qu'ils qualifient de déformationd'écou<strong>le</strong>ment, avec la liquéfaction statique sous chargementmonotone tel<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> a été étudiée parG. CASTRO (1975).Récemment SLADEN et al. (1985) ont montré qu'ils'agissait bien du même phénomène, caractéristiquedes sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>s, et que celui-ci s'initie de façonsystématique lorsque l'état du sab<strong>le</strong> atteint, dansl'espace (p, q, e), une surface particulière appelée surfaced'effondrement. Il s'agit d'un cylindre dont lagénératrice est la ligne d'état critique et dont la directionest une droite du plan e = O. La figure 12 montre,dans <strong>le</strong> plan (p, q), la position de la droite d'effondrement: el<strong>le</strong> passe par <strong>le</strong> point d'état critique sur la lignede rupture. Tous <strong>le</strong>s états de contraintes, situés entre ladroite d'effondrement et la droite de rupture, sont instab<strong>le</strong>s,c'est-à-dire qu'en condition non drainée ils évoluent,à la suite de l'effondrement, vers <strong>le</strong> point d'étatcritique.qETAT0--Fig. 12. - Théorie de la surface d'effondrementpour <strong>le</strong>s sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>s (SLADEN, 1985).Cette particularité des sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>s conduit,entre autres, à deux différences notab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>comportement, qui sont détaillées ci-après.Contrairement au cas des sab<strong>le</strong>s de densité relativeforte ou moyenne, l'existence d'une contrainte decisail<strong>le</strong>ment initia<strong>le</strong> peut diminuer considérab<strong>le</strong>ment larésistance au cisail<strong>le</strong>ment cyclique non drainé d'unsab<strong>le</strong> effondrab<strong>le</strong> et entraîner un processus de déformationd'écou<strong>le</strong>ment "conduisant à de très larges déformations.VAID et CHERN (1983) ainsi que SLADENet al. (1985) ont attribué ce phénomène au fait quel'état initial du matéri~u se trouve rapproché de la surfaced'effondrement. :Ainsi un chargement cyclique detrès faib<strong>le</strong> amplitude peut être suffisant pour provoquerune perte de résistance considérab<strong>le</strong> en peu de cyc<strong>le</strong>s sila contrainte de cisail<strong>le</strong>ment initia<strong>le</strong> est importante etcela même sans inversion du sens du cisail<strong>le</strong>ment. Cephénomène explique <strong>le</strong>s glissements spontanés observésdans <strong>le</strong>s pentes marines des grands dépôts sab<strong>le</strong>uxcomme ceux de la côte de la mer du Nord (KROEZENet al., 1982).SLADEN et al. (1985) ont montré, qu'à indice desvides constant, un pourcentage de fines de 12 % augmentaitsensib<strong>le</strong>ment la susceptibilité au phénomèned'effondrement et considérab<strong>le</strong>ment la perte de résistancedu sab<strong>le</strong> après effondrement. Ce phénomène estp'dû au fait que la présence de fines, bien que ne changeantpratiquement pas l'ang<strong>le</strong> de frottement interne0' du sab<strong>le</strong>, abaisse de manière importante la surfaced'effondrement dans l'espace (p, q, e). Ce point mérited'être noté dans la mesure où l'influence des fines agitici en sens opposé de ce qui a été observé pour la liquéfactioncyclique des sab<strong>le</strong>s non effondrab<strong>le</strong>s.3. PENTES ET TALUS3.1. Phénomènes et mécanismesdans une pente sous séismeUne accélération horizonta<strong>le</strong> cyclique sur une pente apour effet de provoquer des efforts d'inertie horizontauxet des déformations dans la masse, ces dernièress'accumulant à chaque cyc<strong>le</strong>. La distribution de cesdéformations peut être très variab<strong>le</strong> mais schématiquement<strong>le</strong>s déplacements se concentrent près de la surfacedans <strong>le</strong> cas d'un matériau granulaire non saturé etse situent plus en profondeur dans <strong>le</strong> massif, dans <strong>le</strong>cas de sols cohérents. Compte tenu du caractère transitoirede la sollicitation, ces déplacements peuventconduire à des désordres sans pour autant qu'il y aitrupture. En particulier, la pente après séisme peut seretrouver dans un état parfaitement stab<strong>le</strong>. Le niveaudes déplacements ou des déformations, susceptib<strong>le</strong>sd'être provoqués par un séisme, constitue ainsi un critèrede stabilité qu'il est intéressant de pouvoir quantifier.Si <strong>le</strong>s sols rencontrés sont saturés, la sollicitation sismiquecréée des surpressions interstitiel<strong>le</strong>s qui ont pourconséquence d'augmenter <strong>le</strong>s déformations et de diminuerla résistance au cisail<strong>le</strong>ment. Dans certains cas, laperte de résistance au cisail<strong>le</strong>ment peut être suffisammentgrande pour entraîner une rupture statique après<strong>le</strong> séisme comme cela a été observé (SEED, 1981).Dans <strong>le</strong> cas de pentes sab<strong>le</strong>uses immergées, il peut seproduire une liquéfaction sous l'accumulation des pressionsinterstitiel<strong>le</strong>s, ce qui provoque généra<strong>le</strong>ment desdésordres considérab<strong>le</strong>s.La stabilité des pentes sous séisme a principa<strong>le</strong>ment étéétudiée à l'occasion des barrages et il faut constater quepeu d'observations ont été faites à propos des désordressurvenus dans <strong>le</strong>s pentes naturel<strong>le</strong>s.Ce chapitre sera consacré à l'examen des différentesméthodes de dimensionnement et d'étude de la stabilitédes pentes sous séismes. El<strong>le</strong>s seront classées entrois grandes catégories :- <strong>le</strong>s méthodes pseudostatiques ;- la méthode de NEWMARK et <strong>le</strong>s méthodes dérivées;- la méthode de SEED et <strong>le</strong>s méthodes dérivées.Il convient de remarquer que toutes ces méthodes sonten contraintes tota<strong>le</strong>s. La prévision des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s provoquées dans un massif de sol saturépar un séisme reste en effet délicate et diffici<strong>le</strong>, même siplusieurs méthodes ont été proposées (MARTIN et al.,1975; ISHIHARA et al., 1975). En effet, comme l'a


48F. SCHLOSSER· L. DORMIEUXprécisé WHITMAN (1979), la prévision des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s nécessite plusieurs étapes qui sontd'ail<strong>le</strong>urs couplées <strong>le</strong>s unes aux autres :1° L'analyse de la réponse dynamique du massif desol pour déterminer <strong>le</strong>s contraintes et/ou <strong>le</strong>s déformationsprovoquées par <strong>le</strong> séisme.2° La détermination de la vitesse de génération dessurpressions interstitiel<strong>le</strong>s, en supposant qu'il n'y aitaucun mouvement de l'eau interstitiel<strong>le</strong>.3° L'étude de la diffusion et de la dissipation des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s ainsi générées.Pour <strong>le</strong>s mêmes raisons, <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s de comportementdynamique en contraintes effectives, qui ont été développés(FINN et al., 1976; GHABOUSSI et DIKMAN,1978; ZIENKIEWICZ, 1978; ISHIHARA, 1980), nesont guère utilisab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s calculs aux élémentsfinis.On peut bien sûr adopter un point de vue très conservatifen prenant pour k h la va<strong>le</strong>ur maxima<strong>le</strong> de l'accélérationhorizonta<strong>le</strong> dans la pente. SEED (1966) a fait cecalcul par deux méthodes différentes, pour un barragede 100 m de haut, soumis au tremb<strong>le</strong>ment de terre d'ElCentro (1940), dont l'accélération maxima<strong>le</strong> à la baseétait de 0,3 g. Le résultat est présenté à la figure 13. Ilmontre une grande divergence entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs classiquementutilisées et <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs obtenues par <strong>le</strong> calcul,ce qui paraît normal puisque l'on a remplacé des accélérationstransitoires par des accélérations permanentesprises éga<strong>le</strong>s aux accélérations maxima<strong>le</strong>s.l,/Pratique usuel<strong>le</strong> (USA)CodeJaponais3.2.. Les méthodes pseudostatiques de calculà la ruptureCe type de méthode est dérivé de la méthode classiqued'analyse de la stabilité statique d'une pente en rupturecirculaire. On considère en effet, qu'aux forces volumiquesclassiques de gravité s'ajoute une force volumiqueyk d'intensité constante, destinée à sirnu<strong>le</strong>rl'effet des forces d'inertie dues au séisme (y : poidsvolumique du matériau). Dans cette approche, <strong>le</strong>séisme est donc entièrement caractérisé par la donnéedu vecteur: k = -; / g où -; désigne la densité volumiqued'accélération d'inertie. Cette méthode a étéintroduite par TERZAGHI dès 1950; el<strong>le</strong> fut etdemeure encore largement utilisée compte tenu desnombreux développements qui ont été faits en statique(méthode de BISHOP, méthode des perturbations,méthode en rupture non circulaire, ...).Le vecteur sismique 17 a deux composantes : <strong>le</strong>coefficient sismique horizontal k h dont la va<strong>le</strong>ur est prépondérante,<strong>le</strong> coefficient sismique vertical k v souventnégligé. Les va<strong>le</strong>urs cguramment utilisées pour k h vontde 0,05 à 0,15 aux Etats-Unis et de 0,15 à 0,25 auJapon. Ce choix reste essentiel<strong>le</strong>ment empirique, sansêtre réel<strong>le</strong>ment calé sur l'expérience et sur <strong>le</strong>s observations(SEED, 1966a, 1966b, 1969). Le seul moyen deconnaître <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des coefficients sismiques réel<strong>le</strong>mentà prendre en compte consiste à analyser la stabilitéde barrages qui se sont rompus au cours de séismes.SEED (1969) a ainsi montré que pour expliquerla rupture en 1925 du barrage de Sheffield en Californie,pour <strong>le</strong>quel l'accélération maxima<strong>le</strong> de la base étaitde 0, 15 g, une va<strong>le</strong>ur de k h comprise entre 0, 1 et 0, 17était suffisante. Cependant, il a calculé que pour desaccélérations du sol supérieures, de l'ordre de 0,4 g à0,5 g, c'est-à-dire typiques des tremb<strong>le</strong>ments de terrecaliforniens, un coefficient sismique de 0,3 au minimumétait nécessaire. Avec une tel<strong>le</strong> imprécisionsur la va<strong>le</strong>ur de 17 à prendre en compte, la notionmême de coefficient de sécurité perd sa significationpuisque l'on pourrait avoir des ruptures pour des coefficientsde sécurité supérieurs à 1.wCf)~ 25:::>


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS 493.3. La méthode aux déplacementsde NEWMARK (1965)NEWMARK a proposé en 1965 une méthode de calculdes déplacements d'une pente soumise à un séisme.La méthode s'applique exclusivement à un sol granulairesec et homogène. Les déplacements sont supposésse produire parallè<strong>le</strong>ment à la pente selon une cinématiquede glissement plan. Le comportement du so<strong>le</strong>st supposé rigide-plastique, <strong>le</strong>s déplacements ne seproduisant que <strong>le</strong> long de la surface de rupture.Au cours des cyc<strong>le</strong>s, il y a alternativement glissementrelatif du sol en surface vers l'aval et entraînement decette partie dans <strong>le</strong> mouvement général d'oscillation. I<strong>le</strong>n résulte par saccades une reptation d'une couchesuperficiel<strong>le</strong> du sol vers <strong>le</strong> bas de la pente.De manière simplifiée, tel<strong>le</strong> que l'a présentée NEW­MARK, on peut considérer un accélérogramme encréneaux de temps élémentaire ta. Pour une accélérationhorizonta<strong>le</strong> orientée vers l'amont, il y a glissementlorsque l'accélération A. g est supérieure à une va<strong>le</strong>urlimite A'. g, fonction de l'ang<strong>le</strong> e de la pente et del'ang<strong>le</strong> de frottement interne (2} :A' = (cos B. tg cp + sin B) / (sin B. tg cp - cos B)Le déplacement relatif 0, à chaque cyc<strong>le</strong>, est obtenupar une doub<strong>le</strong> intégration :La méthode a été testée sur un calcul a posteriori effectuésur <strong>le</strong> barrage de Chabot, en Californie, qui fut soumisau tremb<strong>le</strong>ment de terre de 1906 (MAKDISI etSEED, 1978). Récemment YZIQUEL et al. (1981) ontappliqué cette méthode au barrage d'Ait Chouarit(H = 140 m) au Maroc. Le déplacement horizontalmaximal obtenu a été de 0,82 m pour un cerc<strong>le</strong> de glissementsuperficiel en tête du talus amont. L'accélérationmaxima<strong>le</strong> en crête et sur <strong>le</strong> parement amont étaitde 0,54 g.A {t). we@) ~quilibrewdu bloc au cours du tempsoùV=Agta.La méthode a été vérifiée sur des essais en modè<strong>le</strong>sréduits à la tab<strong>le</strong> vibrante qui ont donné des résultatsassez satisfaisants (NEWMARK, 1965).Cette méthode a ensuite été améliorée par GOOD­MAN et SEED (1966) qui procèdent numériquement àune doub<strong>le</strong> intégration sur l'accélérogramme, pourévaluer <strong>le</strong> déplacement cumulé, et qui tiennent compted'une éventuel<strong>le</strong> diminution de la résistance au cisail<strong>le</strong>mentpar radoucissement d'un cyc<strong>le</strong> à l'autre, commeindiqué à la figure 14. Ayant réalisé de nombreuxessais en modè<strong>le</strong>s réduits, ils font remarquer que laméthode est très sensib<strong>le</strong> à la va<strong>le</strong>ur de l'ang<strong>le</strong> de frottementinterne du sol.MAKDISI et SEED (1978) ont repris la méthode deGOODMAN et SEED (1966) en tenant compte d'unecinématique de rupture circulaire ce qui est une premièreamélioration sensib<strong>le</strong> par rapport à la méthodede NEWMARK, qui est limitée aux glissements plansparallè<strong>le</strong>s à la pente. En outre, l'accélération utiliséetient compte de la réponse du massif vis-à-vis de l'accélérationexcitatrice du sol. Les résultats de la méthodesont présentés sous forme d'abaques permettant d'évaluer<strong>le</strong> déplacement de la zone en glissement en fon.ctionde la magnitude du séisme, du rapport ~ del'accélération limite A'g à l'accélération maxima<strong>le</strong> deréponse du massif et de la première période propre T ades vibrations du massif.zo~ a::LU--1LUUU


50F. SCHLOSSER· L. DORMIEUX3.4. La méthode de SEEDet <strong>le</strong>s méthodes dérivées3~4.1. Méthode du chemin de contraintes(SEED, 1966)Les méthodes pseudostatique et de NEWMARK et cel<strong>le</strong>squi en dérivent font appel à des paramètres de résistanceau cisail<strong>le</strong>ment supposés peu variab<strong>le</strong>s au coursd'une sollicitation cyclique. El<strong>le</strong>s sont donc inadaptéesau cas des sols saturés en sollicitation cyclique nondrainée, sab<strong>le</strong>s ou argi<strong>le</strong>s, dans <strong>le</strong>squels un déviateurcyclique provoque une accumulation de surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s d'une détérioration notab<strong>le</strong>des caractéristiques de résistance et de déformation àcourt terme.SEED (1966) a proposé une méthode de calcul de lastabilité d'un remblai, constitué d'un sol saturé homogène,tenant compte des propriétés particulières de laréponse d'un tel matériau à un chargement dynamiqueet permettant d'évaluer <strong>le</strong>s déformations et <strong>le</strong>s déplacementsdu massif sans faire d'hypothèse restrictive sur lacinématique de la rupture. Cette approche a fait depuis1966 l'objet de divers perfectionnements provenantprincipa<strong>le</strong>ment d'un recours accru aux techniquesnumériques (éléments finis) et des progrès réalisés enlaboratoire dans la connaissance du comportementdynamique des sols saturés. Cependant, la démarchefondamenta<strong>le</strong> reste inchangée.La méthode fait partie des méthodes dites du « cheminde contraintes », consistant à calcu<strong>le</strong>r numériquement<strong>le</strong>s contraintes dans un massif à l'aide d'une loi de comportementappropriée, puis à utiliser ces résultats dansun programme d'essais en laboratoire sur des échantillonsreprésentatifs pour en déduire <strong>le</strong> champ des déformations.La succession des opérations est ainsi la suivante :1° En premier lieu, un calcul, généra<strong>le</strong>ment en élasticiténon linéaire, fournit <strong>le</strong>s contraintes existant dans <strong>le</strong>remblai avant séisme, contraintes qui jouent, commeon l'a vu en 2.3.2., un rô<strong>le</strong> essentiel dans la résistanceau cisail<strong>le</strong>ment cyclique non drainée. Les contraintescycliques apportées par <strong>le</strong> séisme sont ensuite évaluéesen utilisant une loi de comportement viscoélastiquelinéaire équiva<strong>le</strong>nte du matériau. On en déduit en chaquepoint <strong>le</strong> nombre N de cyc<strong>le</strong>s sinusoïdaux simulantl'histoire des contraintes cycliques calculées.2° Par des essais cycliques non drainés sur des échantillonsen laboratoire, on obtient la famil<strong>le</strong> de droites duplan de MOHR, d'équation:T r =f(a'o, N, Er' To/a'o)introduite en 2.1. et caractérisant <strong>le</strong> comportementdynamique du sol.3° La combinaison des résultats de 1° et de 2°permet alors d'obtenir en tout point <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs desdéformations principa<strong>le</strong>s (notamment El)' appeléesdéformations potentiel<strong>le</strong>s car el<strong>le</strong>s ne sont qu'uneapproximation de la réalité.La connaissance complète des champs de déformationset de déplacements nécessite des hypothèsescomplémentaires, à la fois sur la direction des déformationsprincipa<strong>le</strong>s et sur l'intégration des déformations(conditions de compatibilité) (LEE, 1974; SERFF etal., 1976).La stabilité de la pente pendant et après <strong>le</strong> séisme peutêtre quantifiée par un coefficient de sécurité dans uncalcul classique en rupture circulaire (généra<strong>le</strong>mentméthode des tranches), en utilisant <strong>le</strong>s relations précédentesdonnant la résistance au cisail<strong>le</strong>ment cycliquenon drainée T r. On y fixe arbitrairement la va<strong>le</strong>urde Er' sachant qu'un coefficient de sécurité égal à 1signifie que, <strong>le</strong> long de la surface de rupture potentiel<strong>le</strong>,la déformation moyenne est alors éga<strong>le</strong> à Er. L'interprétationd'un tel coefficient de sécurité reste malgrétout délicate, car <strong>le</strong> lien avec <strong>le</strong>s déplacements réels dumassif est très diffici<strong>le</strong> à établir.Cette méthode a été testée sur huit barrages ayant subiun séisme (SEED, 1979a). El<strong>le</strong> a permis de retrouver aposteriori la bonne tenue ou la rupture des ouvragesétudiés, ainsi que <strong>le</strong>s traits généraux de la cinématiqueobservée. Des études particulièrement détaillées ontété publiées pour <strong>le</strong>s cas du barrage de Sheffield(SEED et al., 1969) et des barrages de San Fernando(SEED et al., 1975). De plus, el<strong>le</strong> a été largement utiliséepour la prévision du comportement de remblaisvis-à-vis de séismes de projet, comme l'indiquent <strong>le</strong>snombreuses références citées par SEED (1979a).La figure 15 présente <strong>le</strong>s résultats de la méthode dans<strong>le</strong> cas du barrage Hawkins (H ~ 20 m) en Californie(LEE et ROTH, 1977) : (a) lignes de la déformationpotentiel<strong>le</strong> El' (b) surfaces de rupture circulaire potentiel<strong>le</strong>et coefficients de sécurité correspondants, (c)déplacements du barrage. Les calculs ont été effectuéspour <strong>le</strong> séisme probab<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus sévère, à savoir :M = 8,25 et a max = 0,42 g. La rupture du matériau deremblai a été définie pour Er = 5 %. Il est intéressantde constater que pour une tel<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur de Er, un coefficientde sécurité de 1,2 correspond à un déplacementmaximal de Il,5 cm en crête.3.4.2. Méthode de seuil (SEED, 1969; LEE, 1974)A côté de la méthode du chemin de contraintes tel<strong>le</strong>qu'el<strong>le</strong> a été exposée précédemment, SEED et al.(1969) ainsi que LEE (1974) ont proposé uneméthode de seuil consistant à déterminer <strong>le</strong>s zonesd'un barrage où la contrainte globa<strong>le</strong> (statique + dynamique)de cisail<strong>le</strong>ment T est supérieure à la contraintede seuil 1" [.Une tel<strong>le</strong> méthode a été appliquée par LEE (1974)pour déterminer <strong>le</strong>s domaines de déformations irréversib<strong>le</strong>ssupérieures à un seuil donné sous l'effet d'unséisme, et dans ce cas, il utilise comme critère de seuilla famil<strong>le</strong> de droites T r = f (a' 0' N, Er' T 0/ a' 0) déterminéepar un programme d'essais de cisail<strong>le</strong>ment cyclique.Suivant la va<strong>le</strong>ür retenue pour la déformation Er àla rupture, on distingue des zonages différents du barrage.On trouvera des illustrations de cette méthodedans LEE et al. (1977) ainsi que dans POST et FLO­RENTIN (1981) qui présentent une analyse du risque


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS 51de déformations irréversib<strong>le</strong>s (seuil fixé à 5.10 - 4) dubarrage de Verney (H = 43 m) dans <strong>le</strong> cas d'une accélérationmaxima<strong>le</strong> en crête de 0,45 g.pas très nombreux. Leur inconvénient est qu'el<strong>le</strong>s restentmalgré tout approximatives, tant vis-à-vis du comportementdynamique du sol que du développementdes déformations au cours du séisme.15m® JJgnes de déformation (%) potentiel<strong>le</strong>TC (kPa)20Action du séisme15 (10 cyc<strong>le</strong>s en 15 s~) __la510o"Liquéfaction en(\ 10 cyc <strong>le</strong>s (seuil)'~10 20 (m)-~ Zone Hquéfiée" '- \ \ \,','Fig. 16. - Analyse de la liquéfaction dans la rupturedu barrage de Sheffield (SEED et al., 1969).Méthode du seuil.(li) Surfaces de rupture potentiel<strong>le</strong>® Déplacements du barragf!" '


52F. SCHLOSSER . L. DORMIEUXbase, vers l'extérieur. Il y a toujours un coin de remblaisolidaire du mur et il se crée à l'amont du mur une surfacede rupture plane, dont l'inclinaison sur l'horizonta<strong>le</strong>est plus faib<strong>le</strong> que lors d'une rupture statique, cetteinclinaison diminuant d'ail<strong>le</strong>urs avec l'importance de lasollicitation sismique (SEED et WHITMAN, 1970;MURPHY, 1960; AUBRY et CHOUVET, 1985). Lafigure 17 illustre ce comportement dans <strong>le</strong> cas d'unessai sur modè<strong>le</strong> réduit (MURPHY, 1960)"t: 0.r, .i 1 /;.-~ : "t i:" 1.: l~+-+r1,75mn 2,5mnf".: / )V / ,.-.'~\/ l/., \ /. /", .1 . \ 11'/ ~\ ": f. \, 1.-,. :: l.....~." ~.......~.....-.I_L .. _-:::':..TABLE VIBRANTE ( .. · ... 0max= O,25g)Fig. 17. - Cinématique de la rupture d'un modè<strong>le</strong> réduitde mur-poids dans un essai à la tab<strong>le</strong> vibrante(d'après MURPHY, 1960).Bien que la cinématique de la rupture varie suivant <strong>le</strong>type d'ouvrages de soutènement, il se dégage <strong>le</strong> faitque l'inertie de l'ouvrage est un facteur important dans<strong>le</strong> comportement. Ce point est parfaitement illustré parla figure 18 (AUBRY et CHOUVET, 1985) qui montre<strong>le</strong> déplacement horizontal de deux murs-poids d'inertiesdifférentes soumis à la même sollicitation dynamique(modè<strong>le</strong>s réduits bidimensionnels). Il avait étéomis dans <strong>le</strong>s premières méthodes de dimensionnementproposées dans <strong>le</strong> rapport général de SEED etWHITMAN (1970), méthodes qui reposaient principa<strong>le</strong>mentsur la prise en compte de l'effort de pousséedynamique. Un pas important a été franchi avecl'apport de RICHARDS et ELMS (1979), qui ont proposé,dans l'esprit de la méthode de NEWMARK, decalcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> déplacement de translation du mur sur sabase, faisant de ce fait intervenir l'inertie de celui-ci."'02....J


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS53Dans la pratique la zone influencée par <strong>le</strong> déplacementd'un mur soumis à l'effet d'un séisme est beaucoupplus grande que cel<strong>le</strong> intéressée par <strong>le</strong> coin de Coulombstatique, ce qui peut avoir une incidence sur desouvrages édifiés à proximité. En outre, il faut savoirqu'après un séisme, la poussée statique s'exerçant sur<strong>le</strong> mur est supérieure à ce qu'el<strong>le</strong> était auparavant,jusqu'à 30 % d'après NADIM et WHITMAN (1983).Nous étudierons <strong>le</strong>s deux principa<strong>le</strong>s contributions audimensionnement des fD.urs, d'une part la méthodepseudostatique de MONONOBE-OKABE (1929) pourl'évaluation de la poussée dynamique maxima<strong>le</strong>,d'autre part la méthode de RICHARDS et ELMS(1979) pour l'évaluation des déplacements de translationdu mur.Nous ne traiterons pas <strong>le</strong> cas où il y a de l'eau derrière<strong>le</strong> mur, c'est-à-dire <strong>le</strong> cas où se développent des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> remblai sous l'effet duséisme. Il n'y a d'ail<strong>le</strong>urs pratiquement pas de publicationsà ce sujet, mais l'on peut penser que <strong>le</strong>s méthodespropres à l'étude de la stabilité des pentes saturées sontapplicab<strong>le</strong>s dans ce cas (par exemp<strong>le</strong> stabilité vis-à-visde la liquéfaction cyclique).4.2. Méthodede MONONOBE-OKABE (1929)"La méthode de MONONOBE-OKABE (1929) constitueune extension au cas des murs sous séisme, du calculde la poussée statique de Coulomb. El<strong>le</strong> est limitéeà des remblais rigides-plastiques, secs et sans cohésion.MONONOBE et OKABE ont proposé de prendre encompte l'action du séisme par une densité volumiquede forces rk (identique à cel<strong>le</strong> introduite précédemmentdans la méthode pseudostatique en stabilité despentes). Il s'agissait là des premiers calculs pseudostatiquesen mécanique des sols. Comme dans <strong>le</strong> calculclassique de Coulomb, on étudie l'équilibre d'un coinen arrière du mur (fig. 20) et on détermine l'effortexercé par <strong>le</strong> coin sur <strong>le</strong> mur, c'est-à-dire la pousséedynamique, en minimisant sa va<strong>le</strong>ur par rapport àl'ang<strong>le</strong> a d'inclinaison du coin sur l'horizonta<strong>le</strong>, ce quidonne l'expression :-.-----­1!11/H1(Pa) dyn = ~ yH 2 (1 ± k v )' (Ka) dyn1~-~~..~--/Surface deglissernentpotentiel<strong>le</strong>Fig. 20. - Forces prises en compte pour l'équilibredu coin. Méthode pseudostatiquede MDNDNDBE-DKABE (1929).avec:cos 2 (CP - B - fJ)(Ka)dyn =------------------1 22 \ sin (CP + 0) sin (CP - B - i) 2}cos Bcos (3 cos (0 + fJ + B) ( 1 + ( cos (0 + fJ + B) cos (i - (3) )Les notations utilisées dans ces formu<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s suivantes:k h : accélération horizonta<strong>le</strong>k v : accélération vertica<strong>le</strong>e : Arct g ( 1 ~\Jr : poids volumique du solH : hauteur du murcp : ang<strong>le</strong> de frottement interneo : ang<strong>le</strong> de frottement mur/solifJ: ang<strong>le</strong> du remblai derrière <strong>le</strong> mur: ang<strong>le</strong> de la face interne du mur avec la vertica<strong>le</strong>SEED et WHITMAN (1970) ont étudié <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de cesdivers paramètres sur la va<strong>le</strong>ur calculée de (Pa) dyn ,laquel<strong>le</strong> s'avère fortement croissante en fonction de k h ,i et CP, mais peu affectée par <strong>le</strong>s variations de 0 et de k v .Des abaques ont été dressés par ces mêmes auteurs.La détermination de la va<strong>le</strong>ur du coefficient k h pour <strong>le</strong>dimensionnement d'un mur est, comme en stabilitédynamique des pentes, un problème non complètementrésolu et pour <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s choix sont en fait très arbitraires.Les va<strong>le</strong>urs de k h varient généra<strong>le</strong>ment de 0,1 à 0,3,selon <strong>le</strong>s pays, la zone sismique et <strong>le</strong>s conditions de lafondation de l'ouvrage.De très nombreux essais sur modè<strong>le</strong>s réduits ont étéeffectués depuis 1929 et ont montré une assez bonneconcordance entre la poussée maxima<strong>le</strong> mesurée sur <strong>le</strong>parementet la pousséethéorique calculée avec un coefficientsismique k égal à l'accélération maxima<strong>le</strong> a max de labase. La liste complète des publications sur ces essais aété fournie par PRAKASH (1981). Cependant, dansune publication récente, AUBRY et CHOUVET (1985)ont montré par des calculs aux élémentsfinis reposantsurla loi sophistiquée de HUJEUX (1985), et utilisant l'accélérogrammemesuré à la base de <strong>le</strong>ur modè<strong>le</strong> expérimentalde SCHNEEBELI, que la théorie de MONONOBE­OKABE pourrait très sensib<strong>le</strong>ment sous-estimer l'effortdynamique maximal si la phase de plus forte sollicitationétait précédée d'un certain nombre de phasesde sollicitationsmoyennes ou faib<strong>le</strong>s.Il convient malgré tout d'être extrêmement prudent àl'égard des résultats quantitatifs fournis par <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>sréduits, qui ne respectent aucunement <strong>le</strong>s lois de similitudedu comportementdynamique des sols. Les effets deconditions aux limites, différentes de cel<strong>le</strong>s des ouvragesréels, s'ajoutent à ce non-respect des lois de similitudepour donner des coefficients d'amplification (rapport del'accélération en tête à l'accélération de la base) supérieursau cas des ouvrages réels comme <strong>le</strong> montre la notede M. BASTICK présentée à la suite de ce rapport général.PRAKASH et SARAN (1966) ont proposé une extensionde la méthode de MONONOBE-OKABE aux solscohérents. Par analogie avec la poussée statique, ces


54F. SCHLOSSER· L. DORMIEUXauteurs expriment la poussée dynamique sous la formesuivante:P dyn =rH2 .(N ay )dyn + qH.(Naq)dyn - cH. (Nac)dyndans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s coefficients (N ay) dyn , (N aq) dyn et (N ac) dyndépendent de f/J, r, fJ et k. Chacun de ces coefficients estexprimé par <strong>le</strong> rapport À j de la va<strong>le</strong>ur dynamique à lava<strong>le</strong>ur statique. Le coefficient (N ac) dyn a la même va<strong>le</strong>urque <strong>le</strong> coefficient statique correspondant qui, pour fJ = 0,est égal à 2V Ka. Les rapports À j relatifs aux coefficients(N al) dyn et (N aq) dyn sont très voisins de tel<strong>le</strong> sorte qu'unseul rapport À est suffisant pour déterminer complètementla poussée dynamique maxima<strong>le</strong>. Un abaque donnant<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de À en fonction de l'ang<strong>le</strong> de frottementinterne f/J et du coefficient sismique k h est présenté à lafigure 21.1,8k h =1)7 0,25que k hvarie entre 0,1 et 0,3. Une autre étude théorique(WOODS, 1975), reposantsur l'hypothèse d'un sol élastique,indique un point d'application à mi-hauteur.L'étude par éléments finis de AUBRY et CHOUVET(1985) place ce point légèrement au-dessus de H/3.Beaucoup d'auteurs et notamment la plupart des expérimentateursséparent la poussée dynamique en une composantestatique, correspondant à la poussée active classique,et un incrément dynamique. MATSUI (1941) etJACOBSEN (1951) indiquent, d'après <strong>le</strong>s résultats de<strong>le</strong>urs essais, un point d'application de l'incrément dynamiqueà 2 H/3 au-dessus de la base, va<strong>le</strong>ur communémentadmise (SEED et WHITMAN, 1970). NANDKU­MARAN (1973) indique que pour un mur f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>point d'application de cet incrément dynamique est plushaut que pour un mur rigide (0,55 H au lieu de 0,45 H).WHITMAN (1979) a montré que la rotation du mur avaitune influence très grande sur la position du point d'applicationde la poussée dynamique. C'est ainsi que, durant<strong>le</strong>s vibrations, ce point d'application varie généra<strong>le</strong>ment.Lorsque <strong>le</strong> mur ne s'incline pas et que <strong>le</strong> remblai se comporteplus ou moins élastiquement, la résultante passedans la partie haute du mur. Mais dès que <strong>le</strong> mur commenceà s'incliner vers l'extérieur, <strong>le</strong> point d'applicationde cette force descend dans <strong>le</strong> tiers inférieur. Lorsque larotation se ra<strong>le</strong>ntit et s'arrête, la poussée dynamiquerepasse alors au-dessus du tiers inférieur et yreste jusqu'àla prochaine rotation vers l'extérieur.,.


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS 55posé une méthode pour calcu<strong>le</strong>r un mur-poids auxséismes en fonction d'un déplacement de translationadmissib<strong>le</strong>. Ces auteurs se limitent à une cinématiquede glissement sur la base. Ils étudient <strong>le</strong> mouvement dumur sous l'action des forces dynamiques (pousséedynamique évaluée par la méthode de MONONOBE­OKABE, forces d'inertie), de son poids et du frottementsur <strong>le</strong> sol de fondation.Comme dans la méthode de NEWMARK, <strong>le</strong> déplacementde translation du mur, occasionné par <strong>le</strong> séisme,est calculé par doub<strong>le</strong> intégration de l'accélérogrammede projet lorsque l'accélération de la base excèdel'accélération limite k 1 .g supportée sans glissement par<strong>le</strong> mur. Pour un mur usuel, la va<strong>le</strong>ur de k l est del'ordre de 0,1.A partir des travaux de FRANKLIN et CHANG (1977)qui ont exploité un grand nombre d'accélérogrammesréels, il est possib<strong>le</strong> de calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> déplacement du muren fonction de k / , précédemment défini, de a max etde V, respectivement accélération et vitesse maxima<strong>le</strong>sde la base au cours du séisme, par la formu<strong>le</strong> empiriquesuivante, exprimée dans <strong>le</strong> Système International:eEx:::::>«~ 7o~ 6CI:~ 5~ 4~ 32~ 2(,)~ 1-Lri-..... /Ifr:· .. ·~.,'----------"",-- - ------'12,---- --' --'-----------'..---_?,:~:_--~::::.:::.::_-::::::::=:------~1,5 2 2,5TEMPS (5)CD kr -0,08ACCELEROGRAMME® k r-0,11D'EL CENTRO(t940)-0,12@k e,--,~----I~~----_--L...-~__--.-__---...--- -- ----4~o o o,~--- Essais-Théorie-4cl = 8,7.1O-4~[~] (m)a max a maxLa procédure de dimensionnement proposée parRICHARDS et ELMS est alors la suivante :1° On fixe la va<strong>le</strong>ur da du déplacement admissib<strong>le</strong>;2° On déduit de la formu<strong>le</strong> précédente la va<strong>le</strong>ur k 1 . gde l'accélération que <strong>le</strong> mur doit supporter sans glissement;3° On calcu<strong>le</strong> <strong>le</strong> poids du mur permettant de mobiliserun frottement sur la base suffisant pour équilibrer à lafois la poussée dynamique et la force d'inertie agissantsur <strong>le</strong> mur, calculées pour un coefficient sismique k/'Fig. 22. - Comparaison entre <strong>le</strong>s déplacements sismiqueshorizontaux de murs, calculés et mesurésen modè<strong>le</strong>s réduits (LAI et BERRILL, 1979).Autrement dit, cette méthode revient à dimensionner<strong>le</strong> mur pour qu'il y ait équilibre des forces dynamiquesagissant sur lui au cours d'un séisme plus faib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>séisme de projet, séisme caractérisé par <strong>le</strong> coefficientsismique k 1 calculé en fonction du déplacement admissib<strong>le</strong>da'LAI et BERRILL (1979) ont réalisés des modè<strong>le</strong>sréduits de mur qu'ils ont soumis, par l'intermédiaired'une tab<strong>le</strong> vibrante, à des accélérogrammes réels. Lafigure 22 permet de comparer <strong>le</strong>s déplacements mesurésà ceux prédits par la théorie de RICHARDS etELMS pour trois murs-poids d'accélérations limitesk 1. g différentes. Les déplacements calculés surestimentlégèrement <strong>le</strong>s déplacements mesurés, mais dansl'ensemb<strong>le</strong> la concordance est satisfaisante, ce qui làencore doit être considéré avec prudence compte tenudes limitations déjà mentionnées des modè<strong>le</strong>s réduits.4.3.2. Critiques et perfectionnementsCette méthode a <strong>le</strong> mérite de proposer une démarchplogique pour <strong>le</strong> dimensionnement des murs-poids SOL-Jséisme et a constitué, dans ce domaine, un progrèssensib<strong>le</strong>. Cependant, el<strong>le</strong> reste schématique; aussidivers auteurs y ont-ils apporté des perfectionnements.Critiquant l'hypothèse d'un comportement rigideplastiquedu sol, NADIM et WHITMAN (1983) ontmontré que l'amplification du mouvement dans <strong>le</strong> remblaipouvait accentuer notab<strong>le</strong>ment l'amplitude desdéplacements permanents du mur, si <strong>le</strong> rapport de lafréquence dominante de l'excitation de la base à la fréquencefondamenta<strong>le</strong> du remblai excédait 0,3. Ils ontproposé une amélioration simp<strong>le</strong> de la méthode deRICHARDS et ELMS pour tenir compte de ce phénomène,consistant à majorer V et a max' vitesse et accélérationmaxima<strong>le</strong>s du séisme prises en compte dans <strong>le</strong>dimensionnement, en fonction de la va<strong>le</strong>ur de ce rapportde fréquences.ZARRABI (1979) a pris en considération l'accélérationvertica<strong>le</strong> du coin en glissement en arrière du mur, quirésulte de l'accélération horizonta<strong>le</strong> de cette masse. Lesmodifications qu'il apporte à la méthode, conduisent àdes déplacements légèrement plus faib<strong>le</strong>s que ceuxprévus par RICHARDS et ELMS.Mais la principa<strong>le</strong> limitation de la méthode deRICHARDS et ELMS résulte du caractère très restrictifde la cinématique retenue pour <strong>le</strong> mur (translationpure). En effet, à partir d'essais en modè<strong>le</strong> réduit demurs-poids, AUBRY et CHaUVET (1985) observentque la méthode de RICHARDS et ELMS ne donne desrésultats satisfaisants que pour <strong>le</strong>s sollicitations modérées,tant que <strong>le</strong> mouvement de rotation reste faib<strong>le</strong>.En revanche, pour des sollicitations plus fortes, la rotationne peut plus être négligée et conduit à des déplacementsde la tête du mur considérab<strong>le</strong>ment supérieursà ceux prévus par <strong>le</strong> calcul de RICHARDS et ELMS.Une meil<strong>le</strong>ure prise en compte de la comp<strong>le</strong>xité de lacinématique semb<strong>le</strong> donc nécessaire.En fait, la prédiction de la rotation du mur lors duséisme constitue une tâche diffici<strong>le</strong> que peu d'auteursont abordée jusqu'à ce jour. PRAKASH et al. (1981)découp<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> mouvement de rotation de celui de


156F. SCHLOSSER· L. DORMIEUXtranslation et écrivent l'équation des moments autourde l'arête interne de la base du mur, équation qu'ilsrésolvent numériquement. Les difficultés majeures dece type d'approche consistent à évaluer correctementla contribution des forces dynamiques de poussée et debutée, conditionnée en particulier par la position despoints d'application de ces forces, et cel<strong>le</strong> de la réactiondu mur sur <strong>le</strong> sol de fondation.4.4. Cas particuliers des murs en terre armée4.4.1. Phénomènes dynamiquesdans <strong>le</strong>s murs en terre arméeOn rencontre de nombreux ouvrages en terre arméedans <strong>le</strong>s zones de forte séismicité, d'une part en raisonde l'expansion considérab<strong>le</strong> qu'a prise cette technique,et d'autre part en raison des performances très satisfaisantesde ce type de structures vis-à-vis de la sollicitationsismique. Aussi des recherches importantes ontel<strong>le</strong>sété entreprises pour affiner la compréhension ducomportement dynamique des murs en terre armée etdéboucher sur des méthodes de dimensionnementtenant compte de <strong>le</strong>urs spécificités.Comme pour <strong>le</strong>s autres types d'ouvrages de soutènementsoumis à des séismes, <strong>le</strong> dimensionnement doitprendre en compte <strong>le</strong> risque de glissement sur la basesous l'action de la poussée dynamique du remblai.Mais dans <strong>le</strong>s murs en terre armée, <strong>le</strong> séisme peut éga<strong>le</strong>mentmettre en cause la stabilité interne de l'ouvrageen affectant directement la structure même du mur. Lacompréhension de ce phénomène est donc de toutepremière importance.Les premiers pas dans cette direction ont été faits parRICHARDSON et LEE (1974), qui ont étudié qualitativement<strong>le</strong> comportement de modè<strong>le</strong>s réduits de mursen terre armée à la tab<strong>le</strong> vibrante. Ils ont mis en évidencedeux effets majeurs du séisme sur ces ouvrages.La sollicitation sismique augmente <strong>le</strong>s tractions maxima<strong>le</strong>sdans <strong>le</strong>s armatures qui peuvent casser au coursdu chargement. On observe alors une rupture bruta<strong>le</strong>de l'ouvrage. On constate éga<strong>le</strong>ment une diminutionde l'adhérence terre-armature pouvant entraîner desdéplacements importants du parement qui s'arrêtent àla fin de la sollicitation.Ces deux effets défavorab<strong>le</strong>s de la sollicitation sismiquese superposent pour diminuer la stabilité interne dumur. Comme on l'a vu, en raison du non-respect deslois de similitude, <strong>le</strong>s essais à la tab<strong>le</strong> vibrante en modè<strong>le</strong>sréduits ne peuvent malheureusement pas fournird'indications quantitatives sur ces phénomènes. Laconnaissance provient donc d'essais en vraie grandeur,de modè<strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>ment réduits et de calculs numériquesen éléments finis. On présente dans la suite <strong>le</strong>s principauxacquis des recherches dans ce domaine et <strong>le</strong>urapplication aux méthodes de dimensionnement, donton trouvera une étude plus détaillée dans BASTICK etSCHLOSSER (1985).4.4.2. Stabilité interne d'un mur en terre arméesous séismeEFFET D'UN SÉISME SUR LES TRACTIONSDANS LES ARMATURESLa connaissance des efforts dynamiques s'exerçant sur<strong>le</strong>s armatures au cours du séisme est essentiel<strong>le</strong> pourl'évaluation des risques de rupture par cassure oudéfaut d'adhérence.CHIDA (1980) a réalisé de remarquab<strong>le</strong>s essais à latab<strong>le</strong> vibrante sur des modè<strong>le</strong>s de murs en terre arméeà l'échel<strong>le</strong> 1/2 dans une gamme de fréquences de 2 à7 Hz qui ont permis de juger des modifications quantitativesapportées par un séisme à la distribution statiquedes tractions en fonction de la distance au parement.Les résultats ainsi qu'un schéma du modè<strong>le</strong>utilisé sont présentés à la figure 23.11 1 :1 j~ Il' 1'1 !i' 1,::1':11!' i i1,40m iIf-e 8'7Je e: "V3,~m e 8 -1 ~ -- 8 eVJL-_1 0 ,60 1 0,75 1 0,00 1=± ,-'1'":> (' Accé léromèlre C\" {, '~C.l.ure. rf22, ~ _3~ _4 1-- _1-t-------- 4 OOm ~2,50Troc tlor'( k ~~ )ACCELERATION2,00 ~/ ""~l,50 ':.:-~~;---"-. /x-l---)(~'~ -.~'"'',00 ~X'-'StollqUe-------- ....~""Armature n02',,~~_O,5C -------- Emplacement deL',,~l' accé iéromètre C '~(çal)accélércm. appliquee• C à kJ base1,00 2,00 3,00 4,00 (rr,)Distance au PJrementFig. 23a. -'Modè<strong>le</strong> à l'échel<strong>le</strong> 1/2 sur tab<strong>le</strong> vibrante.Fig. 23b. - Traction mesurée dans l'armature nO 2pour divers cas de charges dynamiques.Fig. 23. - Essais sur tab<strong>le</strong> vibrante d'un modè<strong>le</strong> à l'échel<strong>le</strong> 1/2 (CHIDA, 1980).


TALUS ET SOUTÈNEMENT EN DYNAMIQUE DES SOLS57Au cours de la sollicitation cyclique, on constate que<strong>le</strong>s tractions de plus forte intensité sont obtenues ensuperposant aux va<strong>le</strong>urs statiques un incrément dynamiquevariant peu avec la distance au parement etdont <strong>le</strong> maximum se situe au voisinage de 0,5 H. Lelieu des tractions maxima<strong>le</strong>s qui délimite la zone activeà prendre en compte en dynamique se trouve ainsilégèrement repoussé en arrière. On considère généra<strong>le</strong>mentune variation affine de la largeur D de cettezone en fonction de l'accélération horizonta<strong>le</strong> maxima<strong>le</strong>a maxselon la formu<strong>le</strong>:D =(0,3 + a max /2 g).Hqui redonne en particulier la va<strong>le</strong>ur classiqueD = 0,3 H dans <strong>le</strong> cas statique.Des calculs numériques en éléments finis à l'aide duprogramme SUPERFLUSH ont permis de retrouver <strong>le</strong>srésultats expérimentaux de CHIDA. Une descriptiondétaillée de SUPERFLUSH est présentée dans la notede M. BASTICK jointe à ce rapport général.Pour <strong>le</strong> calcul des tractions dynamiques maxima<strong>le</strong>s, onprend en compte une force pseudostatique éga<strong>le</strong> à lava<strong>le</strong>ur maxima<strong>le</strong> de la force d'inertie agissant sur lanouvel<strong>le</strong> zone active, ce qui conduit à la formu<strong>le</strong>:FROTTEMENT DYNAMIQUE TERRE-ARMATUREEn 1979, MURRAY et al. ont expliqué la réduction dece coefficient dans <strong>le</strong> cas d'armatures lisses par la diminutionde la contrainte vertica<strong>le</strong> instantanée s'exerçantsur ces armatures provoquée par <strong>le</strong>s ondes d'accélérationvertica<strong>le</strong>. L'exploitation des résultats du mur expérimentalde Millvil<strong>le</strong> en Virginie (1983) a permis dequantifier cette perte d'adhérence dans <strong>le</strong> cas d'armaturesnervurées. Le rapport f1; / f1 5* du coefficient defrottement apparent dynamique au coefficient de frottementapparent statique variait très peu autour de 0,8.4.4.3. Dimensionnement externe d'un muren terre armée sous séismeL'analyse de la stabilité externe sous séisme des mursen terre armée qui implique la prise en compte dansl'étude de l'équilibre du mur de l'interaction dynamiqueentre <strong>le</strong> mur, sa base et <strong>le</strong> remblai est restée très classiqueet simplifiée. El<strong>le</strong> se limite à un calcul pseudostatique.Comme dans <strong>le</strong> cas d'un mur classique, il est nécessairede faire intervenir une poussée dynamique sur <strong>le</strong>mur supérieure à la poussée statique initia<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> estcalculée par la formu<strong>le</strong> de MONONOBE-OKABE, simplifiéepar SEED et WHITMAN (1970) sous la forme:(P a) 0,375 vH2. a max dyn = .J gLes murs en terre armée mettant en jeu une masseconsidérab<strong>le</strong>, la force d'inertie agissant sur l'ouvrage desoutènement joue un rô<strong>le</strong> essentiel et même prépondérant.Cependant, el<strong>le</strong> est diffici<strong>le</strong> à évaluer, car sonintensité dépend dans une large mesure de la f<strong>le</strong>xibilitédu massif armé.En raison de cette f<strong>le</strong>xibilité, la force d'inertie et lapoussée dynamique à l'arrière du mur n'atteignent passimultanément <strong>le</strong>urs maxima au cours de la sollicitationsismique, ce qui complique sensib<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> calculpseudostatique. Dans un document interne de lasociété Terre Armée, SEED a proposé de retenir lava<strong>le</strong>ur suivante pour la somme S dyn de ces actions :4.4.4. Comportement des ouvrages réelsIl n'existe pas d'exemp<strong>le</strong> d'ouvrage en terre armée qui,soumis à un tremb<strong>le</strong>ment de terre, ait subi des désordresnotab<strong>le</strong>s. Le cas du séisme de Liège (Belgique)en 1983, caractérisé par des accélérations maxima<strong>le</strong>sa max de 0, 15 g à 0,2 g est particulièrement frappant.En comparant des mesures réalisées peu de tempsavant <strong>le</strong> séisme et après celui-ci, on a pu vérifierque <strong>le</strong>s déplacements subis par <strong>le</strong> mur de Jemeppe(H ==: 6 m), placé à quelques kilomètres de l'épicentre,restaient inférieurs à 5 mm. A titre de comparaison, ladal<strong>le</strong> supérieure d'un garage situé à proximité s'étaitdéplacée de plusieurs centimètres.Par ail<strong>le</strong>urs, il est remarquab<strong>le</strong> que ce mur n'avait pasfait l'objet d'un calcul au séisme. Les coefficients desécurité utilisés pour un dimensionnement statiqueparaissent donc suffisants pour se prémunir contre <strong>le</strong>seffets d'un séisme dont l'accélération maxima<strong>le</strong>n'excède pas 0,2 g.5. CONCLUSIONDans la réponse des pentes et des ouvrages de soutènementaux séismes, la nature dynamique de la sollicitationjoue un rô<strong>le</strong> essentiel. El<strong>le</strong> met en jeu des phénomènesspécifiques, dont l'étude en laboratoire et laprise en compte dans <strong>le</strong> dimensionnement requièrentdes traitements souvent plus comp<strong>le</strong>xes que dans <strong>le</strong>cas statique. L'une et l'autre ont fait des progrès considérab<strong>le</strong>sdurant <strong>le</strong>s vingt dernières années. L'état desconnaissances qui vient d'être dressé permet de dégager<strong>le</strong>s conclusions suivantes :5.1. Comportement dynamique des sols5.1.1. La plupart des aspects majeurs du comportementdynamique des sols semb<strong>le</strong>nt avoir été mis enévidence. Cependant, certains points importants restentà approfondir.5.1.2. Dans <strong>le</strong> domaine des sols grenus, <strong>le</strong> cas particulierdes sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>s met en jeu <strong>le</strong> phénomènede déformation d'écou<strong>le</strong>ment dont <strong>le</strong>s effets peuventêtre aussi redoutab<strong>le</strong>s que ceux de la liquéfaction cycli-'que. Une méthode de caractérisation in situ de ce typede matériau fait actuel<strong>le</strong>ment défaut.5.1.3. Toujours pour <strong>le</strong>s sab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s travaux récents deVAID, CHERN et FINN ont permis de clarifier la questioncontroversée de l'influence d'un cisail<strong>le</strong>ment initial


58F. SCHLOSSER . L. DORMIEUXsur la résistance au cisail<strong>le</strong>ment cyclique non drainée.Comme <strong>le</strong> montrent ces auteurs, <strong>le</strong>s résultats desrecherches effectuées dans ce domaine concordent, àcondition de comparer la réponse de matériaux demême densité.5.1.4. Dans <strong>le</strong> domaine des sols fins, <strong>le</strong> comportementdes argi<strong>le</strong>s norma<strong>le</strong>ment consolidées sous chargementcyclique présente des analogies marquées aveccelui des sab<strong>le</strong>s. En particulier, on retrouve la validitéde la courbe intrinsèque déterminée en statique et <strong>le</strong>rô<strong>le</strong> prépondérant des surpressions interstitiel<strong>le</strong>s. Enrevanche, <strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s fortement surconsolidées semb<strong>le</strong>ntprésenter un comportement à la rupture du typefatigue, encore incomplètement clarifié.5.1.5. Pour <strong>le</strong>s argi<strong>le</strong>s, comme pour <strong>le</strong>s sab<strong>le</strong>s, la prévisiondes surpressions interstitiel<strong>le</strong>s reste délicate car<strong>le</strong>s paramètres qui influent sur la génération et la dissipationde ces dernières sont nombreux. De plus, unesolution rigoureuse de ce problème doit prendre encompte <strong>le</strong> couplage volumique qui existe entre <strong>le</strong> sque<strong>le</strong>ttesolide et <strong>le</strong> fluide interstitiel. Aussi la plupart descritères de résistance utilisés reposent-ils sur uneanalyse de la réponse dynamique en contraintes tota<strong>le</strong>s.liquéfaction sont découplées du calcul des contraintes,ce qui demeure physiquement peu satisfaisant.5.3.3. Dans <strong>le</strong> domaine des ouvrages de soutènement,peu de recherches ont été effectuées en dehorsdes murs-poids et des murs en terre armée.De façon généra<strong>le</strong>, analyses théoriques et essais enmodè<strong>le</strong>s réduits ont mis en évidence <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> essentiel del'inertie de l'ouvrage sur l'amplitude des déplacementsprovoqués par <strong>le</strong> séisme. Des méthodes de calcul prenanten compte la cinématique de translation parà-coups d'un mur-poids sous séisme ont été développéespour dimensionner ce type d'ouvrage à partir dela donnée arbitraire d'une translation admissib<strong>le</strong>. Il fautdéplorer que peu d'auteurs aient tenté de prendre encompte une cinématique plus complète incluant la possibilitéde rotation du mur.Les recherches sur <strong>le</strong>s murs en terre armée ont permisd'étudier, et de prendre en compte dans <strong>le</strong> dimensionnement,la stabilité interne de la structure, ce quis'avère un élément essentiel pour tous <strong>le</strong>s typesd'ouvrages de soutènement comp<strong>le</strong>xes.5.2. Comportement des ouvrages(modè<strong>le</strong>s réduits)Plus encore qu'en statique, <strong>le</strong> non-respect des lois desimilitudes réduit considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> volume d'informationsqu'il est possib<strong>le</strong> de tirer des essais en modè<strong>le</strong>sréduits. Il faut être prudent et se contenter d'indicationsqualitatives, ce qui fait que la validité d'une méthodede dimensionnement donnée ne peut en général êtretestée que par des essais sur modè<strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>mentréduits ou par des observations sur des ouvrages réels.5.3. Dimensionnement des ouvrages5.3.1. Les études phénoménologiques réalisées suréchantillons homogènes de sols ou sur modè<strong>le</strong>s réduitsd'ouvrages ont permis peu à peu l'élaboration deméthodes de dimensionnement prenant en compte <strong>le</strong>caractère dynamique de la sollicitation et devant, àterme, remplacer <strong>le</strong>s méthodes pseudostatiques.5.3.2. Dans <strong>le</strong> domaine des pentes, <strong>le</strong>s approches inspiréesde la méthode du chemin de contraintes ainsique <strong>le</strong>s méthodes de seuil se sont avérées très fructueuses,à la fois pour la prévision des déplacements provoquésdans <strong>le</strong> massif par <strong>le</strong> séisme et pour la prise encompte du risque de liquéfaction. Ces méthodes ontpermis d'interpréter qualitativement et quantitativement<strong>le</strong> comportement d'ouvrages réels ayant été soumisà des séismes dans des cas où la méthode pseudostatiques'était avérée inadaptée.Ces analyses restent néanmoins simplifiées. Le calculdes contraintes est <strong>le</strong> plus souvent effectué au moyende lois de comportement (par exemp<strong>le</strong> viscoélasticitélinéaire équiva<strong>le</strong>nte) ne prenant en compte que certainsaspects du comportement réel. En particulier, laprévision des déplacements et l'évaluation du risque deBIBLIOGRAPHIEANDERSEN K.H. 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ésistance au cisail<strong>le</strong>ment dynamiquedynamic shear strengthNote de Pierre LONDEIngénieur-Conseil, Pierre Londe & Associés *Président Honoraire de la Commission Internationa<strong>le</strong> des Grands BarragesRésuméDes essais de cisail<strong>le</strong>ment direct très rapides, faits sous la direction du ProfesseurSkempton, ont montré que la résistance de surfaces précisaillées croissaiten général avec la vitesse de cisail<strong>le</strong>ment. Mais certains silts posent un sérieuxproblème dynamique en manifestant une chute en dessous de la résistance résiduel<strong>le</strong>.Aucune explication n'a encore été avancée.AbstractFast direct shear tests, carried out under the guidance of Professeur Skemptan,have shawn that in genera/ the strength of pre-sheared surfaces increased substantia//yfor fast shear. Hawever same silt-stane disp/ayed a drop be/aw the residua/strength, raising a seriaus prab/em for dynamic design. No exp/anatian has beenprapased thus far.* Tour Horizon - 92806 Puteaux Cedex.


62P. LONDE1. Dans <strong>le</strong> cadre de l'étude du barrage de Kalabagh,situé au Pakistan dans une région fortement sismique(M = 7, a = 0,4 g), <strong>le</strong> professeur SKEMPTON a étéinvité à donner son avis sur la résistance des plans decisail<strong>le</strong>ment d'origine tectonique qui règnent sur degrandes surfaces dans la fondation. Cel<strong>le</strong>-ci est constituéede bancs alternés de grès (sandstone) et de marnes(claystone et siltstone). Ce sont <strong>le</strong>s marnes quicomprennent des zones précisaillées subhorizonta<strong>le</strong>sde grande étendue.Le Professeur SKEMPTON a fait l'étude sur des échantillonsde roches du site (siltstone et claystone), en utilisantla machine de cisail<strong>le</strong>ment par torsion annulaire deBISHOP. Les échantillons ont 19 mm d'épaisseur,100 mm de diamètre intérieur et 150 mm de diamètreextérieur. Ils sont consolidés sous 900 kPa avant d'êtrecisaillés sous des contraintes norma<strong>le</strong>s inférieures(500 ou 200 kPa). Les vitesses de cisail<strong>le</strong>ment ont étéde 0,01 mm/min (essai <strong>le</strong>nt 'dit «statique»),10 mm/min, 100 mm/min, 400 mm/min et700 mm/min (limite de la machine).Les résultats de SKEMPTON sont donnés ci-dessous,d'après un rapport interne rédigé par lui-même. Voiraussi <strong>le</strong> XIe Congrès International de Mécanique desSols et des Travaux de Fondation. L. LEMOSA.W. SKEMPTON, P.R. VAUGHAN «Earthquakeloading of shear surfaces in slopes». 7/B/4.2. Dans l'état actuel des connaissances on ne peutdonner que des explications hypothétiques aux comportementsobservés dans <strong>le</strong>s essais très rapides.2.1. Pour <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s pourcentages d'argi<strong>le</strong> des siltstones(fig. 1), <strong>le</strong> matériau acquiert d'abord une résistancesupplémentaire, qui peut être associée à la dilatance età l'apparition des pressions interstitiel<strong>le</strong>s négativesassociées, en tout cas dans <strong>le</strong> plan de cisail<strong>le</strong>ment. Maisces pressions interstitiel<strong>le</strong>s peuvent se dissiper rapidementdans l'échantillon, au cours du déplacement, etce faisant el<strong>le</strong>s conduisent à une perte progressive derésistance. Il est important de remarquer que la résistanceen essais très rapides ne tombe jamaisau-dessous de la résistance statique (essai <strong>le</strong>nt à0,01 mm/min) et qu'il n'existe pas de pic lorsqu'on faitensuite un essai <strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong> même échantillon.2.2. Pour <strong>le</strong>s forts pourcentages d'argi<strong>le</strong> des claystones(> 40 %) <strong>le</strong> gain de résistance en essai très rapide(fig. 2) peut venir principa<strong>le</strong>ment d'un remaniement dela structure initia<strong>le</strong>, qui était constituée de particu<strong>le</strong>sd'argi<strong>le</strong> parallè<strong>le</strong>s à la direction du cisail<strong>le</strong>ment: onpeut proposer l'analogie d'un cisail<strong>le</strong>ment «turbu<strong>le</strong>nt»,différent du cisail<strong>le</strong>ment «par glissement». Il se peutaussi que des pressions interstitiel<strong>le</strong>s négatives jouent<strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong>, mais l'hypothèse du désordre de structure est


RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT DYNAMIQUE 63[ il? % < 0.002 mm 1'[cr0.40.30.2o.toVITESSE. ( mm/m~\nute )0.01 100 0.01 400 0.01=- =-=--- ,-~f ~""-. &. .-I~ ~1-----_--------~_.-, ,500160D 7DO 800 900 mm(cr = 200 k Pd )Dé.placementFig. 2.tCfl '21 % < 0.002 mmYITESSE(mm/minute)0,01 400·0,50,40.30,2o o \00 2.00 300 400 500 600 mm(Cl = 50D k F1 )Déplace men~Fig. 3.


64P. LONDE0.6t(21% < 0 1 002 mm)-- cr D~504 1Rési..duel----,0,3 111·0,2l(0-= 200 kPa)VITESSE10 mm/mi.no 100200 mmDéf:>l aCernerLCFig. 4.étayée par <strong>le</strong> pic marqué qu'on observe lorsqu'onapplique à nouveau un cisail<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>nt, un granddéplacement étant alors nécessaire pour retrouver lava<strong>le</strong>ur statique qui correspond à la parfaite orientationdes particu<strong>le</strong>s.2.3. On peut s'attendre à ce qu'un échantillon de siltstoneargi<strong>le</strong>ux se situe en transition entre <strong>le</strong> comportementdu siltstone pur et celui du claystone. C'est-à-direque <strong>le</strong>s matériaux de cette zone de transition ne sont nides silts avec un peu d'argi<strong>le</strong>, ni des argi<strong>le</strong>s avec desgrains de silt sans contact entre eux. Mais alors pourquoi<strong>le</strong>s matériaux de transition ont-ils <strong>le</strong> comportementqu'on observe (fig. 3) : un gain «normal» derésistance en essai rapide, suivi d'une chute « anorma<strong>le</strong>».Cet effet est accentué par une augmentation dela vitesse (fig. 4). Aucune explication n'a été trouvée àce jour.Quoi qu'il en soit, et bien que <strong>le</strong>s explications soient ouhypothétiques ou manquantes, l'effet de la vitesse decisail<strong>le</strong>ment sur la résistance de surfaces préexistantes aété mesuré et cet effet répond à un schéma régulier :un accroissement de résistance, avec un pic marqué,suivi d'une chute progressive ramenant la résistance àla va<strong>le</strong>ur résiduel<strong>le</strong> statique, ou même très en dessouspour <strong>le</strong>s matériaux moyennement argi<strong>le</strong>ux.Les paramètres caractéristiques (0 r (essai <strong>le</strong>nt) et (0 maxet (0 min (essai très rapide, 400 mm/min), pourŒ = 400 kPa, sont donnés en fonction du pourcentaged'argi<strong>le</strong> dans la figure 5. Cette figure résume commodément<strong>le</strong>s principaux résultats de' l'étude. La courbe(0 r confirme <strong>le</strong>s résultats des essais de cisail<strong>le</strong>mentalternés.3. Aujourd'hui, et pour <strong>le</strong>s applications pratiques, onpeut tirer <strong>le</strong>s conclusions suivantes :3.1. Tous <strong>le</strong>s échantillons cisaillés à grande vitessedonnent un accroissement de résistance (par rapport àla va<strong>le</strong>ur «statique»), et ce gain est obtenu pour depetits déplacements additionnels.3.2. Aux grands déplacements tous <strong>le</strong>s échantillonscisaillés à grande vitesse manifestent, mais à des degrésdivers, un comportement « radoucissant». Dans <strong>le</strong>sargi<strong>le</strong>s cet effet est minimal. Dans <strong>le</strong>s silts argi<strong>le</strong>ux, et


RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT DYNAMIQUE 65oxmm/m'ln.ESSAI LENT 0,0'MAx\MUM400}tnm/m.tn.MINIMUM+5 0 0 --~--oy-------r-------T----..,.-----T---------y.MAX3 00 r---~--~~----"'--t"-----+----+-"--+----t------\----1/1\MIN1oola203040506070< 0,002. tn tn (%)Fig. 5.même dans <strong>le</strong>s silts peu argi<strong>le</strong>ux, <strong>le</strong> radoucissement estsuffisamment marqué pour créer un problème à l'ingénieur(fig. 6). Il semb<strong>le</strong> aggravé par l'augmentation dela vitesse de cisail<strong>le</strong>ment.3.3. Lorsqu'on reprend l'essai à vitesse <strong>le</strong>nte, tous <strong>le</strong>séchantillons cisaillés retrouvent (ou même dépassent)<strong>le</strong>ur résistance résiduel<strong>le</strong> statique.4. Cette étude montre que pour pouvoir profiter dugain de résistance que génèrent <strong>le</strong>s sollicitations trèsrapides (séisme), il faut s'assurer que cette résistanceest suffisante pour s'opposer aux grands déplacements.Sinon, <strong>le</strong> radoucissement fait perdre tout <strong>le</strong> bénéfice etpeut même résulter en une résistance beaucoup plusfaib<strong>le</strong> qu'avant la sollicitation dynamique.Peut-être faut-il vo~r là l'explication des grands glissementsprovoqués par certains séismes et mal expliquésà ce jour.Quoi qu'il en soit, on est encore loin de pouvoir déterminerquantitativement cet effet. Le travail de SKEMP­TON n'est qu'un début et il mérite d'être poursuivi. Il ya là un beau défi pour <strong>le</strong>s laboratoires et <strong>le</strong>s constructeursde machines d'essais: faire un appareil de cisail<strong>le</strong>mentén torsion qui applique un déplacement de5 000 mm par minute, soir environ la cm parseconde, et cela pendant plusieurs secondes.L'enjeu est considérab<strong>le</strong>. Car s'il n'est pas trop grave denégliger un surcroît de résistance, faute de pouvoir <strong>le</strong>quantifier, il est beaucoup plus grave d'ignorer l'effondrementde résistance qui lui succède. Cet effondrementa été observé au laboratoire, pour des siltsmoyennement argi<strong>le</strong>ux. La menace est grave et l'étudedu phénomène doit passer avant <strong>le</strong> raffinement desmodè<strong>le</strong>s mathématiques.


66 P. LONDEoef>r =19,3SILT5TONE (35%


ésistance aux séismes des ouvrages en terre arméeseismic stability of reinforced earth structuresévolution des méthodes de rechercherecent progress of researchMichel J. BASTICKDirecteur des Études et de la Recherche,Société Terre Armée, Paris *RésuméCet artic<strong>le</strong> présente une ·analyse critique des différentes méthodes de recherchesqui ont été utilisées récemment pour mieux connaître <strong>le</strong> comportement des1ouvrages en terre armée soumis aux séismes.Les progrès récents des calculs par la méthode aux éléments finis ont permis demieux mettre en évidence <strong>le</strong>s problèmes de résonance, d'effet d'échel<strong>le</strong> etl'importance des conditions aux limites qui rendent délicate l'interprétation desessais sur modè<strong>le</strong>s réduits.Abstract1 ln this artic<strong>le</strong>, the research techniques recently applied to try and better understandthe behaviour of Reinforced Earth structures subjected to earthquakes are ana­Iysed. Recent progresses in finite e<strong>le</strong>ment method models evidenced prob<strong>le</strong>mesraised by resonance, sca<strong>le</strong> effect and limitting conditions.These phenomena are responsib<strong>le</strong> for the difficulties encountered in interpretingreduced sca<strong>le</strong> model tests.* Tour Horizon - 52, quai de Dion-Bouton - 92806 Puteaux Cedex.


68M.J. BASTICK1. INTRODUCTION2.2. Le passage au calcul dynamiqueL'expansion de la terre armée dans <strong>le</strong> monde a trèsrapidement amené cette technique à être employéedans des zones de séismicité importante. C'est donctrès tôt que l'ingénieur d'étude s'est trouvé confrontéau problème du dimensionnement de ce typed'ouvrage vis-à-vis des séismes.Les premières recherches sur ce sujet ont tout d'abordété conduites dans <strong>le</strong>s pays où <strong>le</strong> problème était <strong>le</strong> plusaigu comme la Californie (K. LEE et R. RICHARD­SON en 1974 [1; 2] ou <strong>le</strong> Japon (UEZAWA, 1976[3], CHIDA, 1980 [4; 5].Depuis 1976 de nombreux essais et calculs ont aussiété effectués par la Société la Terre Armée. Même sipeu d'artic<strong>le</strong>s ont été publiés sur <strong>le</strong> sujet, notre compréhensiondes phénomènes en cause a donc faitbeaucoup de progrès au cours de ces dix dernièresannées, ce qui a permis d'élaborer <strong>le</strong>s méthodes de calculactuel<strong>le</strong>ment employées pour <strong>le</strong> dimensionnementdes ouvrages en terre armée situés dans <strong>le</strong>s zones sismiques.Le but de cet artic<strong>le</strong> n'est pas de faire <strong>le</strong> point desconnaissances actuel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> sujet, ni de décrire <strong>le</strong>sméthodes de calcul (voir plutôt [6; 7]) mais plutôtd'indiquer <strong>le</strong>s derniers développements de la recherche,d'en étudier la méthodologie, ses points forts etses faib<strong>le</strong>sses. Dans ce cadre nous développerons surtoutla technique la plus récemment mise au point queconstitue la méthode des éléments finis.2. CALCULS AUX ÉLÉMENTS FINISDeux possibilités s'offrent pour <strong>le</strong> passage au calculdynamique:- Discrétiser l'accélérogramme pour <strong>le</strong>quel on veutétudier la réponse du modè<strong>le</strong> et faire un calcul statiqueen injectant l'accélération instantanée pour chaque pasde temps. La prise en compte des fréquences é<strong>le</strong>vées(ou des harmoniques de fréquences importantes) exigede prendre un pas de temps très fin. Par ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> réalismeimpose des durées d'enregistrement assez conséquentesce qui conduit à un nombre de résolutions dusystème incompatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s coûts actuels du tempsordinateur. A long terme, et si la baisse des coûts decalcul sur ordinateurs se confirme, cette méthodedeviendra sans doute la meil<strong>le</strong>ure.- Le programme SUPERFLUSH utilise, lui, uneautre technique: l'accélérogramme est tout d'abordanalysé en séries de FOURIER pour un certain nombred'incréments de fréquences. Ici aussi <strong>le</strong> choix des pasde fréquences et des fréquences de coupures haute etbasse est important. Toutefois <strong>le</strong> nombre d'inversionsde matrices à réaliser est bien inférieur à ce qui estnécessaire dans <strong>le</strong> premier cas. Cette méthode est trèsefficace pour des calculs en élasticité pure. Par contre,faire un calcul élastoplastique est, au sens strict, impossib<strong>le</strong>et on approche <strong>le</strong> calcul élastoplastique en faisantvarier <strong>le</strong> modu<strong>le</strong> (tangent) en fonction des déformationsobservées et en itérant (fig. 1). Il va de soi que cecalcul pseudo-élastique n'est pas tota<strong>le</strong>ment satisfaisantpuisqu'on ne tient pas compte des variations demodu<strong>le</strong> en fonction du temps (<strong>le</strong>s déformations dépendantdu temps en dynamique). C'est cependant <strong>le</strong>meil<strong>le</strong>ur modè<strong>le</strong> dont nous disposons à l'heure actuel<strong>le</strong>pour un coût raisonnab<strong>le</strong>.2.1. Calcul en statiqueLa méthode du calcul aux éléments finis a été appliquéeà des ouvrages en terre armée, tout d'abord enstatique.Une des premières études de ce type est certainementcel<strong>le</strong> que J.F. CORTE a faite au L.C.P.C. en 1977 [8]à l'aide de la première version du programme ROSA­LIE. A peu près au même moment, J.C. CHANG [9]réalisait des calculs comparab<strong>le</strong>s.La technique a depuis évolué et l'on est passé successivementde modè<strong>le</strong>s parfaitement élastiques, qui représententmal <strong>le</strong> sol, aux modè<strong>le</strong>s élastoplastiques plussatisfaisants. Puis la mise au point des éléments de frottementdécol<strong>le</strong>ment a permis de mieux représenter <strong>le</strong>contact terre-armature. A l'heure actuel<strong>le</strong>, la TerreArmée exploite un modè<strong>le</strong> élastoplastique avec élémentsde frottement mis au point sur <strong>le</strong> programmeROSALIE du L.C.P.C.La nécessité d'introduire ces diverses améliorations estapparue en comparant <strong>le</strong>s résultats des calculs faitsavec des modè<strong>le</strong>s plus rustiques aux mesures quiavaient pu être réalisées sur des ouvrages réels.2.3. RésultatsDepuis 1981 <strong>le</strong> Dr UDAKA qui <strong>le</strong> premier a mis aupoint cette technique de calcul et écrit <strong>le</strong> programmeSUPERFLUSH [10] et la Société la Terre Armée, ontélaboré un modè<strong>le</strong> pour l'étude dynamique par élémentsfinis des murs en terre armée suivant la secondeméthode.Ce modè<strong>le</strong> utilisant SUPERFLUSH [11] semb<strong>le</strong> maintenantbien au point ainsi que la comparaison entre <strong>le</strong>srésultats de calculs et <strong>le</strong>s mesures de CHIDA [4] (fig. 2et 3) <strong>le</strong> montre.Se pose ensuite <strong>le</strong> problème, non spécifique à la terrearmée, du choix d'accélérogrammes représentatifs dusite [12] et de la description de l'environnement del'ouvrage. Enfin, ces calculs étant trop coûteux pourêtre appliqués au cas par cas (comme pour <strong>le</strong>s centra<strong>le</strong>snucléaires) il convient de mettre au point uneméthode de calcul simp<strong>le</strong> à partir d'un certain nombrede cas typiques.


RÉSISTANCE AUX SÉISMES DES OUVRAGES EN TERRE ARMÉE 691FIN 1 ~OUI----------.NON ~---..Compatibilitémodu<strong>le</strong> - déformationsAccélérog rammetTRANFORMATIONDE FOURIERApplicationde fréquences -.-sinusoïda<strong>le</strong>sau modè<strong>le</strong>Résolution( lIre itération)Calcul des efforts et déformationsTRANSFORMATION INVERSECombinaison linéaire(pseu do - é' ast ique)Fig. 1. - Programme de calcul SUPERFLUSH (éléments finis).E 2:JBase du mur~ 3a:r:4FréquenceN =5 Hzo Va <strong>le</strong>urs mesuréeso Va<strong>le</strong>urs calculées(F. E.M.: Superf lush)200 400 f:DJIncrément de traction dynamique (N)Amplification0/0 0642o -L-.-I/1-ACCELERATIONS:o Mesuréeso Calculées (F.E.M.: Superflush)11,//0'...._---D.. ~~ ... ~ ....""1 --r-2 ----.3----,-4---.-5---6'--'---"ï+---srFréquence8,,(Hz)NFig. 2. - Tractions dynamiques calculées (UDAKA, 1985)et mesurées (CHIDA, 1980).Fig. 3. - Effet de la fréquence: va<strong>le</strong>urs calculées(UDAKA, 1985) et mesurées (CHIDA, 1980).3. LES MODÈLES RÉDUITS:UNE APPROCHE DANGEREUSEMAIS INTÉRESSANTE3.1. PrésentationLes modè<strong>le</strong>s réduits ont été utilisés très tôt (1974) pourl'étude du comportement dynamique des murs enTerre Armée.Ainsi qu'il est précisé dans <strong>le</strong> rapport général [7] oùune analyse plus approfondie de cette méthode derecherche est présentée, <strong>le</strong> problème du non-respectdes lois de similitudes limite sérieusement <strong>le</strong>ur intérêt.Des modè<strong>le</strong>s à grande échel<strong>le</strong> comme celui de CHIDA[4; 5] sont, eux, beaucoup plus riches en enseignement.


70M.J. BA5TICK3.2. Conditions aux limitesMalgré <strong>le</strong>s doutes que l'on peut avoir sur <strong>le</strong>ur représentativité,<strong>le</strong>s murs réduits présentent l'intérêt de permettreun calage des modè<strong>le</strong>s aux éléments finis. La seu<strong>le</strong>technique possib<strong>le</strong> pour extrapo<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s mesures surmodè<strong>le</strong>s réduits est d'ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> recours aux calculs paréléments finis. C'est ainsi que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> utilisantSUPERFLUSH présenté plus haut, a été testé à l'aidedes résultats du mur à l'échel<strong>le</strong> 1/2 de CHIDA. Laconcordance des résultats (fig. 2 et 3) est excel<strong>le</strong>nte.essais de propagation de vibrations (vibreur, explosif)que <strong>le</strong>s observations sur ouvrages réels conduisent àestimer [13] que <strong>le</strong>s coefficients d~amplification réelssont compris entre 0,8 et 1,2.De ces résultats on peut conclure que <strong>le</strong>s limites desmodè<strong>le</strong>s, qui technologiquement sont obligatoirementrapprochées du mur peuvent très largement modifierson comportement.La modélisation au niveau du maillage d'éléments finisa été faite de façon très précise en particulier en ce quiconcerne <strong>le</strong> panneau rigide positionné à l'arrière dumur à échel<strong>le</strong> réduite. Par curiosité on a, en plus de lareprésentation exacte du modè<strong>le</strong>, calculé <strong>le</strong>s réponsesdu massif pour diverses conditions aux limites àl'arrière du mur (fig. 4a) :1. Paroi f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>.2. Paroi rigide.3. Massif de remblai infini.::JE 2::J"'0Base du mur::J:; 3oI4Calculs de Super flusho Rigide~ Limite libreo Cas intermédiaireLes différences de comportements calculés suivant <strong>le</strong>shypothèses (fig. 4b) montrent l'importance de la présenceou non d'une paroi rigide ou soup<strong>le</strong> à l'arrière dumodè<strong>le</strong> et apportent des doutes quant à la représentativitéde modè<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>quel l'extension du remblaireprésenté autour du massif armé est insuffisante parrapport aux dimensions de celui-ci. La même remarquevaut dans <strong>le</strong> sens vertical (conditions aux limitessur <strong>le</strong> plan inférieur) bien que de façon moins aiguëdans <strong>le</strong> cas de sollicitations principa<strong>le</strong>ment horizonta<strong>le</strong>s.La présence d'une paroi rigide semb<strong>le</strong> ici favoriserl'apparition de phénomènes de résonances, peu amortis,assortis de coefficients d'amplification (rapportentre l'accélération en tête et à la base, a tête/a base)importants (fig. 3) et peu réalistes. En effet tant <strong>le</strong>sFig. 4b. -4. OBSERVATIONSSUR OUVRAGES RÉELS200 400 800 I(xx) 1200Influence des conditions aux limites.Traction (N)L'auscultation des ouvrages ayant subi des tremb<strong>le</strong>mentsde terre est essentiel<strong>le</strong> car el<strong>le</strong> constitue <strong>le</strong> seu<strong>le</strong>ssai possib<strong>le</strong> en vraie grandeur. La probabilité d'avoirde tels cas augmente avec <strong>le</strong> nombre d'ouvrages construitsqui croît fortement chaque année. Certains cassont décrits dans <strong>le</strong>s références [6], [14]. L'inconvé-//Conditions aux limites/ '1 ~Rigide//Limite libreReprésentation massifinfini (free field~L Cas réalisab<strong>le</strong>s ~par des modè<strong>le</strong>s1Cas réelFig. 4a. -Problèmes liés aux modè<strong>le</strong>s réduits.


RÉSISTANCE AUX SÉISMES DES OUVRAGES EN TERRE ARMÉE71nient de cette source d'observations, outre son caractèretota<strong>le</strong>ment aléatoire, est qu'el<strong>le</strong> donne surtout desrenseignements qualitatifs. Il serait intéressant d'affiner<strong>le</strong>s résultats en disposant dans <strong>le</strong>s massifs des instrumentspermettant des mesures d'efforts maximum parexemp<strong>le</strong>. L'utilisation de jauges de contraintes avecenrègistreur déc<strong>le</strong>nché par <strong>le</strong> séisme paraît au regarddu coût actuel de ce type de matériel tota<strong>le</strong>ment irréaliste.On pourrait par contre mettre en place des éléments dutype «fusib<strong>le</strong>s» (à imaginer) dont <strong>le</strong> coût peut resterfaib<strong>le</strong>.5. L'OUVRAGEDANS SON ENVIRONNEMENT5.1. Fondations et drainageD'une façon généra<strong>le</strong>, la terre armée, résiste bien auxvibrations et aux sollicitations sismiques grâce à soncaractère à la fois massif et soup<strong>le</strong>.La soup<strong>le</strong>sse de la terre armée et sa faculté de s'accommoderde sols de fondations médiocres pousse <strong>le</strong>sconcepteurs à utiliser cette technique sur des terrainsdiffici<strong>le</strong>s; cela ne doit pas faire oublier qu'une rupturede fondation risque d'entraîner la ruine de l'ouvrage.Aussi l'étude des fondations doit-el<strong>le</strong> être plus rigoureuseen zone sismique. En particulier, il y a lieu devérifier la susceptibilité de la fondation à une liquéfaction,comme on doit <strong>le</strong> faire pour toutes structures. Laprésence d'eau peut aussi amplifier <strong>le</strong>s effets du séismed'où l'importance de l'assainissement.5.2. Stabilité de pente:rupture circulaireGrâce aux qualités énoncées ci-dessus la terre arméeest devenue la technique privilégiée de construction surdes pentes instab<strong>le</strong>s. Dans ce cadre, la vérification de lastabilité de l'ensemb<strong>le</strong> par rupture circulaire est devenuenécessaire pour nombre de projets. Certains programmes(TARUPT, TALREN) permettent de vérifierla stabilité des pentes en tenant compte des élémentsde renforcement [15]. La prise en compte de forces demasses vertica<strong>le</strong>s ou horizonta<strong>le</strong>s représentant <strong>le</strong>s accélérationsmaxima<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on doit dimensionnerl'ouvrage permet d'évaluer la sécurité vis-à-vis d'unséisme. Dans ce type de calcul on s'attache à trouverl'accélération maxima<strong>le</strong> pour laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> coefficient desécurité vaut tout juste 1 (accélération critique), ce quipermet de déterminer si un séisme donné peut provoquerdes déformations et même de <strong>le</strong>s estimer par intégration.Le cerc<strong>le</strong> critique correspondant est généra<strong>le</strong>mentdifférent du cerc<strong>le</strong> critique obtenu en statique. Saposition est importante car el<strong>le</strong> permet de déterminerl'emplacem~ntoptimal pour l'ajout éventuel d'armatureset donc d'adapter la conception (position du ou desmurs sur la pente) et <strong>le</strong> dimensionnement à la séismicïtédu terrain.BIBLIOGRAPHIE[1] RICHARDSON G.N., LEE K.L., Seismic designof Reinforced Earth walls, ASCE Nat.meeting onwat.resources eng., L.A. CA, 1974.[2] RICHARDSON G.N. FEGER D., FONG A.,LEE K., Seismic testing of Reinforced Earthwalls, Jour. of Geot. Eng. Div. ASCE, pp. 1-17,G Il, January 1977.[3] UEZAWA M., An experimental study of earthquakeresistance of embankment by a large sizevibration stand, Tokyo, 1976, Railway Technicalresearch report Nr 823.[4] CHIDA S., MINAMI K., La technique de la terrearmée, essais en laboratoire, août 1980.[5] CHIDA S., MINAMI K., ADACHI K., Test destabilité de remblais en terre armée (traduit dujaponais), 1982.[6] BASTICK M., SCHLOSSER F., Comportemeet Dimensionnement dynamique des ouvragf 5en terre armée, 1 er Coll. Nat. de Génie parasismique,Saint-Rémy-<strong>le</strong>s-Chevreuse (France), janvier1986.[7] SCHLOSSER F. et DORMIEUX L., Talus et soutènementsen dynamique des sols, «Fondations,propriétés des sols et impératifs sismiques », C.R.Journées communes A.F.P.S.-C.F.M.A.S.,18-19 novembre 1986.[8] CORTE J.F., La méthode des éléments finisappliquée aux ouvrages en Terre Armée, Bull.Liaison Lab. Ponts et Chaussées 90, juil<strong>le</strong>t-août1977.[9] CHANG J.C., Finite E<strong>le</strong>ment Analysis of ReinforcedEarth walls, ASCE Geotechnical, July1977, GT 7.[10] UDAKA T., A method for soil-structure interactionanalysis, Proceedings of the fourth symposiumon the use of computers in Buildings engineering,Japon, March 1982.[11] UDAKA T., EET, Finite e<strong>le</strong>ment analysis of ReinforcedEarth walls, numerical simulation usingSUPERFLUSH, (InternaI progress reports,phase II, task 2), Sept. 1985.[12] EPJtI, MORIWAKI Y., PYKE R., BASTICK M.,UDAKA T., Specification of input motion forseismic analyses of soil-structure systems within anonlinear analysisframework, Oct. 1981, U.S.A.[13] SEED H.B., MITCHELL J.K., Earthquake resistantdesign of Reinforced Earth walls (InternaIstudy, progress report), Berke<strong>le</strong>y CA, U.S.A.,1981.[14] KAWASHO Corporation, Comportement desouvrages en terre armée au cours du tremb<strong>le</strong>mentde terre d'Akita (InternaI report), Tokyo,1983.[15] BLONDEAU F., CHRISTIANSEN M., GUIL­LOUX A.,SCHLOSSER F., TALREN, Méthodede calcul des ouvrages en terre renforcée, Coll.Int., «Renforcement en place des sols et roches»,Paris E.N.P.C., octobre 1984. ~


incidence de l'anisotropie de consolidationsur <strong>le</strong> potentiel de liquéfaction statiqueapplication au glissement sous-marin du port de Dunkerqueinfluence of consolidation anisotropy on staticliquefaction potentielapplication to submarine slope failure in Dunkirk harbourf. BLONDEAUTERRASOL*Bureau d'Ingénieurs - Conseils en GéotechniqueRésuméOn présente un bref rappel des notions <strong>le</strong>s plus récentes développées dans <strong>le</strong>domaine de la liquéfaction des sab<strong>le</strong>s lâches et notamment la notion de surfacecritique de déformation par écou<strong>le</strong>ment dans l'espace p,q,e. Lorsque, sous sollicitationnon drainée, <strong>le</strong> chemin de contraintes de l'échantillon atteint cette surface,située à l'intérieur de la surface d'état limite, il se produit une très grandedéformation associée à une forte génération de pression interstitiel<strong>le</strong>, dont laconséquence sur un ouvrage peut être analogue à cel<strong>le</strong> d'une liquéfaction.Plus l'état de contrainte initial de consolidation est anisotrope, plus <strong>le</strong> risque estgrand d'atteindre cette surface sous une sollicitation monotone ou cyclique donnée.En cas de sollicitation monotone, <strong>le</strong> phénomène résultant est appelé liquéfactionstatique ou spontanée.On présente un cas d'application d'une tel<strong>le</strong> situation au quai à pondéreux ouest(OPO) du port autonome de Dunkerque où deux glissements de talus sousmarins,par liquéfaction spontanée, se sont produits l'un en cours de dragage en1982, l'autre un an après mise en service en 1984.AbstractA brief review of the most recent developments about liquefaction of loose sands isgiven, and particularly the existence of a critical f/ow deformation surface in thespace p,q,e is emphasized. When the stress path of the samp<strong>le</strong> reaches this surface,included inside the limit state surface, under an undrained sollicitation, largedeformation occur, associated with high pore pressure development, <strong>le</strong>ading to aphenomenon similar to the liquefaction.The more anisotropie is the initial consolidation stress state, the higher is the risk toreach such a surface under a monotoneous or cyclic stress. When it is monotoneous,the resulting phenomenon is cal<strong>le</strong>d static or spontaneous liquefaction.We present a specifie case of application at the western ore quay dock at Ounkirkwhere two submarine slope failures occured due to spontaneous liquefaction, thefirst one during the dredging operations in 1982, the second one, one year afterachievement in 1984.* Tour Horizon - 52, quai de Dion-Bouton - 92806 Puteaux Cedex.


INCIDENCE DE L'ANISOTROPIE DE CONSOLIDATION SUR LE POTENTIEL DE LIQUÉFACTION STATIQUE 731. INTRODUCTIONAprès un bref rappel sur <strong>le</strong>s notions récentes développéesen matière de liquéfaction des sab<strong>le</strong>s lâches. Onprésente un cas d'application de liquéfaction spontanéesous chargement monotone intéressant une pentesous-marine de sab<strong>le</strong>s lâches survenue dans <strong>le</strong> portouest de Dunkerque.Il s'est avéré que <strong>le</strong>s phénomènes constatés au coursd'un tel chargement sont tout à fait semblab<strong>le</strong>s à ceuxque l'on observe sous chargement cyclique au cours ducyc<strong>le</strong> critique provoquant la liquéfaction (VAID etCHERN, 1982, 1983; SLADEN et al., 1985) et quel'anisotropie de consolidation initia<strong>le</strong> de l'échantillonest un paramètre déterminant du potentiel de liquéfaction,pouvant jouer dans un sens favorab<strong>le</strong> ou défavorab<strong>le</strong>selon sa va<strong>le</strong>ur.II. BREF RAPPEL SUR LA LIQUÉFACTIONDES SABLES LÂCHES -------,-------,--Depuis une vingtaine d'années, <strong>le</strong>s recherches menéessur <strong>le</strong> potentiel de liquéfaction des sab<strong>le</strong>s ont porté,pour la plupart, sur l'aspect cyclique des conditions dechargement et visaient à mettre en évidence l'influencede paramètres tels que :densité relative du sab<strong>le</strong>;anisotropie de consolidation initia<strong>le</strong>;- niveau de contrainte cyclique de cisail<strong>le</strong>ment;- nombre de cyc<strong>le</strong>s de chargement.Plus récemment est apparue la notion de liquéfactionspontanée sous chargement statique ou «liquéfactionstatique» pouvant survenir dans des sab<strong>le</strong>s lâches soumisà un cisail<strong>le</strong>ment monotone (CASTRO, 1969;CASAGRANDE, 1975; CASTRO, 1975; VAID etFINN, 1979).0-e0u 04020020 a...3IC:b" 40....)(w20~TEST 31A Co'


74 F. BLONDEAU~60-------(kPa) Droite de ruptureLigne,caracteristiqueTEST N~.31/Dr =33,8 %E K c =10u/Tc / az~ =0,095C\J" ........tf..ḃ-...)(LLJ0 .............40 ~Q.E00N80TEST N~ 51Dr=33)1 0 /0"'- ,." "K c = 1,19... " " ",.","Tc ja'z~ =0,1>950 •" 0-0Q.100~TEST Ng. 710Dr: 42)8 0/0N K c : 1,48~", '"b T cy /cr;c =0,094,,b----' so0-------&--l. .._.L. .-L ....L.-....-L_. -l.. . ......L__-l.._...L._.------I...._-L-- ..~150 200( kPo)Fig. 3. -Chemins de contraintes au cours d'essais cycliques sur sab<strong>le</strong>s lâches(d'après VAID et CHERN, 1982).


INCIDENCE DE L'ANISOTROPIE DE CONSOLIDATION SUR LE POTENTIEL DE LIQUÉFACTION STATIQUE 75La figure 1 montre en effet l'évolution des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s et de la déformation axia<strong>le</strong> de trois échantillonsde sab<strong>le</strong> lâche de densité relative variant de 33,1à 42,8 % et soumis à une anisotropie de consolidationinitia<strong>le</strong>. Ki = o\c / Œ'3c, variant de 1 (état isotrope) à1,48, soit 32 % de l'anisotropie provoquant la rupturestatique (4J = 36,6°).La figure 2 montre l'évolution de ces paramètres aucours du cyc<strong>le</strong> critique de l'un des échantillons'.La figure 3 montre <strong>le</strong>s chemins de contraintes suivis parces mêmes échantillons durant l'essai. Il apparaît que:- Dès que <strong>le</strong> rapport de contraintes principa<strong>le</strong>s,Ki = Œ'l / Œ~, atteint une certaine va<strong>le</strong>ur critique(point A), indépendante de l'état de consolidation initialKc ainsi que du taux de cisail<strong>le</strong>ment cyclique,Œdey / 2 Œ~C' <strong>le</strong>s échantillons présentent un comportementfortement contractant (AB) conduisant à uneaugmentation bruta<strong>le</strong> de la pression interstitiel<strong>le</strong> et de ladéformation axia<strong>le</strong>, caractéristique d'un écou<strong>le</strong>mentqui n'est pas la liquéfaction stricto sensu. Dans <strong>le</strong> plan,S = (Œ'l + Œ~) / 2, t = (Œ'l - Œ~ / 2, cette va<strong>le</strong>ur critiquede K correspond à deux droites situées à l'intérieur dudomaine limité par <strong>le</strong>s droites d'état critique du matériau,appelées droites d'écou<strong>le</strong>ment par VAID etCHERN (1982) et dont SLADEN et al. (1985) ontétendu la notion à cel<strong>le</strong> de surface d'effondrementdans l'espace p,q,e de la théorie de l'état critique.- Immédiatement après, l'échantillon présente uncomportement dilatant (BC) avec faib<strong>le</strong> surcroît dedéformation axia<strong>le</strong>, c'est-à-dire arrêt de l'écou<strong>le</strong>ment.Le chemin de contrainte présente un point de rebroussementvers la ligne de rupture.- L'inversion du sens de chargement provoque ànouveau un comportement fortement contractant dèsque <strong>le</strong> chemin de contrainte repasse à l'intérieur dudomaine caractéristique de l'écou<strong>le</strong>ment, mais sansdéformation axia<strong>le</strong> significative.- Lorque <strong>le</strong> cisail<strong>le</strong>ment redevient nul, la pressioninterstitiel<strong>le</strong> atteint sa va<strong>le</strong>ur maxima<strong>le</strong> et provoque uneliquéfaction transitoire de l'échantillon. Si <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> dechargement ne passe pas par la phrase de cjsail<strong>le</strong>mentnul, il n'y a pas liquéfaction.- Les cyc<strong>le</strong>s suivants provoquent un chemin decontraintes stabilisé sur la ligne d'état critique avecaccumulation de déformation axia<strong>le</strong> et liquéfactiontransitoire à chaque passage sous cisail<strong>le</strong>ment nul.- Puisque <strong>le</strong>s cyc<strong>le</strong>s de chargement se stabilisent surla ligne d'état critique, la va<strong>le</strong>ur résiduel<strong>le</strong> atteinte par lapression interstitiel<strong>le</strong> après retour au déviateur initial,rapportée à Œ~c' décroît en fonction du rapport d'anisotropieinitia<strong>le</strong> Kc (fig. 1). El<strong>le</strong> s'exprime par:/1 ' = ' [1 _ Kc - 1 1 - Sin4J']Ures Œ3e 2 . rh'Sln~En résumé, <strong>le</strong>s grandes déformations des échantillonsde sab<strong>le</strong>s lâches (Dr ~ 45 %) proviennent d'une partde la phase d'écou<strong>le</strong>ment générée dès que <strong>le</strong> cheminde contraintes se situe au-delà de la surface d'effondre-ment, lieu géométrique des pics de cisail<strong>le</strong>ment, etd'autre part des phrases de liquéfaction transitoire provoquéepar <strong>le</strong> passage sous cisail<strong>le</strong>ment nul lors descyc<strong>le</strong>s de chargement ultérieurs.Cela permet de comprendre pourquoi, plus l'état d'anisotropieinitia<strong>le</strong> est fort, c'est-à-dire plus <strong>le</strong> point représentatifde l'état de contrainte est proche de la ligned'écou<strong>le</strong>ment, plus faib<strong>le</strong> est <strong>le</strong> déviateur cyclique provoquantun certain cumul de déformation axia<strong>le</strong> aprèsun nombre de cyc<strong>le</strong>s donné (N 10 sur la figure 4).UJUZ~0,2Dr =45 %enëi5 SABLEw ex:cï~LACHE@)OL..--------L..---------..I'---------o4020N 0........tr1 , b- 2040TEST N2 31~(e~ç"\~~·~e\)


76 F. BLONDEAULe phénomène d'écou<strong>le</strong>ment et la notion de surfaced'effondrement sont transposab<strong>le</strong>s au cas du chargementmonotone. La figure 5 présente la synthèse decette notion. Dans <strong>le</strong> diagramme s', t, la droite d'écou<strong>le</strong>ment,lieu des pics de cisail<strong>le</strong>ment et trace de l'intersectionde la surface d'effondrement avec <strong>le</strong> plane = c te , divise <strong>le</strong> domaine de contraintes admissib<strong>le</strong>sen deux zones distinctes, l'une stab<strong>le</strong>, l'autre instab<strong>le</strong>génératrice de grandes déformations par écou<strong>le</strong>ment.-13,00Le chemin de contraintes 1-2-3 est typique d'un essainon drainé sur sab<strong>le</strong> lâche. L'écou<strong>le</strong>ment apparaît aupic de cisail<strong>le</strong>ment 2. Toute anisotropie de contraintede consolidation rapprochant l'état initial de la surfaced'effondrement diminue la réserve de cisail<strong>le</strong>mentadmissib<strong>le</strong> avant écou<strong>le</strong>ment.On notera que, alors que VAID et CHERN ont considéréque la droite d'écou<strong>le</strong>ment passait par l'originedes axes, SLADEN et al. la font passer par <strong>le</strong> point critique(steady state point), projection du point d'intersectionde la courbe d'état critique et du plan e = C tecorrespondant à l'indice des vides de l'échantillontesté.0'0...'0,- 2180Zone d'érosiont8ATA"CE ALI. ENPt.LPL ;,/,;CHES.700/'/...-_///// . 100 m __~Fig. 6. - Rupture des talus dans <strong>le</strong> bassindu quai à Pondereux ouest à Dunkerque.Ollll:..-----------.-----------4..-:----~Fig. 5. -Théorie de la surface d'effondrementpour <strong>le</strong>s sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>s(d'après SLADEN, 1985).III. LA RUPTURE DU BATARDEAUDU QUAI A PONDÉREUX OUESTAU PORT DE DUNKERQUELe port de Dunkerque est situé dans l'ensemb<strong>le</strong> desdépôts deltaïques du Rhin. On y rencontre principa<strong>le</strong>ment30 à 40 m de couches de sab<strong>le</strong>s reposant sur <strong>le</strong>substratum de l'argi<strong>le</strong> des Flandres. La construction desnouveaux bassins se fait par dragage du sab<strong>le</strong> sousl'eau après réalisation des quais à sec.Deux ruptures importantes de talus sab<strong>le</strong>ux sous l'eause sont produites après la construction du quai à Pondéreuxouest (fig. 6), ruptures dont <strong>le</strong> mécanisme estlié à la mise en liquéfaction de veines de sab<strong>le</strong> lâche :1° Le 6 novembre 1982, lors du dragage qui se trouvaità la cote - 16, une rupture s'est amorcée sur <strong>le</strong>talus Est du bassin. Sa durée a été de 1 h 15 et el<strong>le</strong> aconcerné 300000 m 3 de matériau. Le talus avait ététaillé à 10/1 dans la partie haute et à 5/1 dans la partiebasse. La rupture s'est produite après <strong>le</strong> dragage d'unecouche de limon de 2 m d'épaisseur située entre <strong>le</strong>ss'cotes - 13 et - 15. A la suite de cette rupture, la pentedu talus inférieur a été adoucie à 7/1.2° Dans la nuit du 19 au 20 février 1984, unedeuxième rupture s'est produite au fond du bassin dontla construction était terminée depuis un an. Cette rupturea mis en jeu 100000 m 3 de matériau et a provoquéla ruine d'un batardeau en palplanches sur 50 mde longueur.La figure 7 montre <strong>le</strong>s coupes de la rupture dans <strong>le</strong>sens principal du mouvement, N-S (7a) et dans <strong>le</strong> sensperpendiculaire au batardeau (7b). Celui-ci s'est inclinéà 45° environ vers l'avant par suite de la suppressionde la butée et du dégagement des zones d'ancrage destirants.La forme de la surface du 6.11.1982 n'a pas été repéréeexactement. Il y a une forte présomption pourqu'el<strong>le</strong> se soit développée à partir de la base de la couchede limon visib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s coupes de la figure 7, situéeà la cote - 15CM, soit 1 mètre au-dessus du niveau dedragage.La surface de rupture du 19-20.02.1984 a été repéréea posteriori par reconnaissances au pénétromètre statique.El<strong>le</strong> affecte la base de la couche de limon sur50 mètres environ en amont de l'aff<strong>le</strong>urement, puisremonte parallè<strong>le</strong>ment au talus sous-marin, a unedizaine de mètres de profondeur par rapport au fondmarin. On remarque sa forme très plate sur 125 mètresde longueur.


INCIDENCE DE L'ANISOTROPIE DE CONSOLIDATION SUR LE POTENTIEL DE LIQUÉFACTION STATIQUE77®®-_._-.-.__._--_. ,--.-0,00 CM-- ---_._-@J 26m iî------------,r+ 8,50-------...,..-----13.00\0-- ------ - -'--------SABLES----~"i"6,50"-. "---- .:;::;:--~~~PtS bis (Moi84)®---++---------."""".~/. ~~~====-+-=====-O,25 -----~?;/-'l/-0. -650(20-09-84)__ -Di~~r_e_..r:::::=--: _Niveau de rupture décelé à la pénétration-15,00 / / 7 7 7 7 7 /LIMONS 7 7 7 7 7 7 7 7 L 7 7 7 7 7 7 /SABLES7bFig. 7. -Coupes N-S et E-Q du site liquéfié du quai Pondereux ouest à Dunkerque.La stratigraphie (fig. 8), reconnue au pénétromètre statique,est constituée de :4')qc (MPa)+ 8,50 à -13CM-13 à -14,5-14,5 à -15- 15 à - 161 - 18-161 -18 à-23/-25Sab<strong>le</strong>s coquilliers propres et denses(Dr > 60 % en moyenne),peu perméab<strong>le</strong>s (K < 5.10 - 6 mls) .Limons sab<strong>le</strong>ux avec intercalationde lits sab<strong>le</strong>ux décimétriques(K < 10- 7 mis).A la base de la couche de limonssab<strong>le</strong>ux, on trouve une couche desab<strong>le</strong>s lâches de 40 à 50 centimètresd'épaisseur (2 < qc < 8MPa- 20 % < Dr < 30 %) apparemmentcontinue sur <strong>le</strong> sitepuisqu'on la retrouve dans deuxforages distants de plus de 400 m.El<strong>le</strong> serait à l'origine de la liquéfaction.Sab<strong>le</strong>s et limons grave<strong>le</strong>uxmoyennement denses (40 %


78 F. BLONDEAUUne reconnaissance fine au p<strong>le</strong>zocône, avec mesurede surpressions interstitiel<strong>le</strong>s de fonçage et mesure dutemps de dissipation à certains niveaux d'arrêt de lapointe piézocônique a permis de préciser la susceptibilitédes différents sab<strong>le</strong>s à la liquéfaction. La figure 9 (aet b) montre <strong>le</strong>s résultats obtenus au voisinage de lacouche de limon pour <strong>le</strong>s 4 paramètres mesurés, surdeux sites distants de 400 mètresPression- interstitiel<strong>le</strong> : ueffort de pointe : q cindice de frottement latéral FR (= q s/q c)temps de dissipation des surpressions interstitiel<strong>le</strong>scaractérisé par T 80' délai au bout duquel 80 % des surpressionssont dissipées.Le tab<strong>le</strong>au 1présente <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs caractéristiques de cesparamètres que résume la figure 10. Les trois pointsrelatifs à la base de la couche de limon, constituée desab<strong>le</strong>s lâches, ressortent bien par la forte va<strong>le</strong>ur des surpressionsinterstitiel<strong>le</strong>s développées (Liu/u 0 > 3) et <strong>le</strong>faib<strong>le</strong> temps de dissipation (80 % des surpressions dissipéesen moins de 10 minutes).On note, en complément de ces résultats, que <strong>le</strong>ssab<strong>le</strong>s de la couche supérieure (au-dessus des limons),bien que qualifiés de denses, ont parfois présenté dessurpressions de fonçage non négligeab<strong>le</strong>s. Cela est àrapprocher de <strong>le</strong>ur faib<strong>le</strong> perméabilité et de <strong>le</strong>ur comportementfragi<strong>le</strong> après rupture, décelé au pressiomètreautoforeur. La résistance de pointe au pénétromètrepourrait être due plus à une cimentation fragi<strong>le</strong> qu'àune densité relative réel<strong>le</strong>ment forte. Ils seraient alorssensib<strong>le</strong>s à un phénomène de rupture en grande massedès lors que cel<strong>le</strong>-ci est générée en partie aval de talus.U llo.4Po)10O.~Qc (\.APo) F R (.",,)~_O~I ---,0CM._2"'----"-_..o..-~_I_4_0_""O'_'_~ _ _4___.o..._2_'_0___,___.L-6....L...-...Io.~--'-_2""_r_"__-."..0_SM 2 B-/2 ~bl. duaeOIK 10.41> 28. " Sob<strong>le</strong> :.Ioche·SITE CDden<strong>le</strong>u (~) Pr usions Interst itiel<strong>le</strong>s Qc- R..IlIon c e d • pol nI. 1 ... P Q ) Indice de frot<strong>le</strong>ment F.R10O~0.1 o M 210206 '" 2 0WSi.ot4A-/2 SObl. d.n..oz K ~3LImon+-......--~~-~--....-.-=.:=;.-,..=.=.==,==========:::::::;.~=::.=:::====~Limon-----,-----' Sob<strong>le</strong> ·Ioctu.·-/5Sab<strong>le</strong> den..-/6(m)90> 28U(MPaSL : sab<strong>le</strong> lâcheSMD: sab<strong>le</strong> moyennement denseSD: sab<strong>le</strong> dense\!\ cg)1 \! \1 \i \J "-il ',@-', CD ...... ~~.~3__ ------o.~ ......,.::::.-..__ ._-~-~.~._-===_ ....-::--._._...._..\~,~_.=o~ -------. -'-{15 SI.: . . . . '-'0-4----,--,..---....--·-y------,.--~---.--.......----.--_r_---,.-....---< ...\0 Temps (minulU)Fig. 9. -Stratigraphie de la couche de limons sab<strong>le</strong>ux déduite du piézocône.


INCIDENCE DE L'ANISOTROPIE DE CONSOLIDATION SUR LE POTENTIEL DE LIQUÉFACTION STATIQUE 79A l'inverse, <strong>le</strong>s sab<strong>le</strong>s sous-jacents à la couche delimon, relativement perméab<strong>le</strong>s, n'ont pas développéde supression de fonçage, bien que qualifiés de lâches.Ils sont, de ce fait, moins liquéfiab<strong>le</strong>s que ne <strong>le</strong> laisseraitpenser la seu<strong>le</strong> considération de la densité relative.Tab<strong>le</strong>au 1.Principaux paramètres mesurés au piézocôneau voisinage de la zone de rupture.Les caractéristiques mécaniques classiques de cesmatériaux sont excel<strong>le</strong>ntes puisque l'on a déterminé:limons:sab<strong>le</strong>s:Sol ô'u {MPa} Liu/uoc' = 0c' = 0cp' moyen = 39°cp' moyen = 40°T 80 {min} qc {MPa}1 Sab<strong>le</strong> limoneux 0,25 1,25 10 1,6 pour .<strong>le</strong>batardeau; F > 5 pour <strong>le</strong>s talus sous-marins).Par ail<strong>le</strong>urs, aucun mouvement particulier de l'eaudans <strong>le</strong> bassin n'a ét~ noté avant la rupture qui s'estproduite lors d'une grande marée forte mais pas exceptionnel<strong>le</strong>(coefficient 110).6u5 -- UaSab<strong>le</strong>s • 3lâches Dr


80F. BLONDEAUont précédé la rupture, érosion qui avait fait recu<strong>le</strong>rl'aff<strong>le</strong>urement du limon d'une vingtaine de mètres sur50 mètres de longueür. Cette zone d'érosion est situéeau pied de la zone liquéfiée (figure 6).CONCLUSIONDe nombreux cas de rupture de talus sous-marins ontpu être expliqués par un phénomène de liquéfactionspontanée provoquée par une variation de taux decisail<strong>le</strong>ment bruta<strong>le</strong>, plus ou moins forte, s'exerçant surune formation de sab<strong>le</strong>s lâches liquéfiab<strong>le</strong>s. Plus l'anisotropiede consolidation initia<strong>le</strong> est forte, plus laréserve de cisail<strong>le</strong>ment avant liquéfaction est faib<strong>le</strong>.Une variation brusque du plan d'eau de quelquesmètres peut, par exemp<strong>le</strong>, suffir à provoquer la liquéfactionspontanée d'un talus suffisamment raide desab<strong>le</strong> lâche. Dans <strong>le</strong> cas particulier du Port de Dunkerque,où <strong>le</strong>s talus étaient doux (1/10), cette cause a étéécartée. L'origine du glissement sous-marin qui aemporté 100000 m 3 dans la nuit du 19 au 20 février1984 est plus vraisemblab<strong>le</strong>ment un glissement trèslocalisé dans une couche de limon de 2 mètres d'épaisseurreposant sur une couche décimétrique de sab<strong>le</strong>slâches dont l'aff<strong>le</strong>urement avait été largement entamépar érosion sous-marine lors des mois précédant larupture.BIBLIOGRAPHIECASAGRANDE A. (1975), Liquefaction and cyclicdeformation of sands. A critical review. Proc. 5th.Panamerican Conference on Soil Mech. and Found.Eng. Vol. 5, 79-133.CASTRO G. (1969), Liquefaction of sands. Ph. D.Thesis. Harward Soil Mechanics Series, nO 81.CASTRO G. (1975), Liquefaction and cyclic mobilityof saturated sands. ASCE 101 GT6, 551-569.KROEZEN M., VELLINGA P., LINDENBERG J.,BURGER A.M. (1982), Geotechnical and hydraulicaspects with regard to seabed and slope stability. 2ndCanadian Conference on Marine Geotechnical Engineering.Halifax, 1982.SCHLOSSER F. (1985), Liquéfaction de veines desab<strong>le</strong>s lâches dans des talus sous-marins. 11th Int.Conf. on Soil Mech. and Found. Eng. San Francisco.SEED H.B. (1983), Stability of port fills and coastaldeposits, 7th Asian Regional Conference on SoilMech. and Found. Eng. Vol. 2, 31-41.SLADEN J.A., D'HOLLANDER R.D., KRAHN J.(1985), The liquefaction of sands, a collapse surfaceapproach. Cano Geot. JI. Vol. 22, nO 4, 564-578.VAID Y.P., CHERN J.C. (1982), Mechanism of deformationduring cyclic undrained loading of saturatedsands. Conference on soil dynamics and earthquakeengineering. Southampton, 101-115.VAID Y.P., CHERN J.C. (1983), Effect of static shearon resistance to liquefaction. Soils and foundations.Vol. 23, nO 1, 47-60.VAID Y.P., FINN W.D.L. (1979), Static shear andliquefaction potential. ASCE 105 GT10, 1233-1246.ACHEVÉ D'IMPRIMER EN NOVEMBRE 1986 PAR L'IMPRIMERIE DELTEIL BORDEAUXN° D'IMPRIMEUR 485 - DÉPOT LÉGAL: 4c TRIMESTRE 1986

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