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Les valeurs phares en réadaptation - AERDPQ

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Une visée éthique<strong>Les</strong> <strong>valeurs</strong> <strong>phares</strong> <strong>en</strong> réadaptationTel que m<strong>en</strong>tionné par l’éthici<strong>en</strong> Hubert Doucet, la réadaptation et l’éthique partag<strong>en</strong>t un but commun, celui d’améliorer la vie <strong>en</strong>semble.Ultimem<strong>en</strong>t, l’éthique vise la vie bonne et accomplie. Pour repr<strong>en</strong>dre le philosophe français Paul Ricoeur, l’éthique est l’agir qui a comme visée lavie bonne avec et pour autrui dans des institutions justes 1 . De son côté, la réadaptation, <strong>en</strong> ayant comme finalité la participation sociale 2 despersonnes, poursuit égalem<strong>en</strong>t un idéal de vie meilleure pour tout un chacun. L’éthique, tout comme la réadaptation, cherche à promouvoir une vied’épanouissem<strong>en</strong>t pour l’être humain à travers ses interactions avec les autres et au sein de l’organisation <strong>en</strong> société. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, l’éthique et laréadaptation ne s’appui<strong>en</strong>t pas sur les mêmes moy<strong>en</strong>s et méthodes, ni sur les mêmes objectifs à parcourir pour arriver à la visée ultime du bonheur,mais ce point commun les rallie.Pour que le voyage parcouru par une personne à travers les services ressemble davantage à unetraversée vers des jours meilleurs qu’à un naufrage, des <strong>valeurs</strong>-<strong>phares</strong> sont proposées.Bi<strong>en</strong>faisance et humanisationLa bi<strong>en</strong>faisance a pour objet le bi<strong>en</strong> de la personne. Cette valeurnous amène à rechercher le bi<strong>en</strong> de la personne et de son <strong>en</strong>touragedans la réalisation de nos activités. La recherche du bi<strong>en</strong> despersonnes s’applique aux différ<strong>en</strong>tes dim<strong>en</strong>sions de celles-ci <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec la finalité de la réadaptation, soit la participation sociale.Il est ess<strong>en</strong>tiel, lorsque nous parlons de <strong>valeurs</strong> <strong>phares</strong> <strong>en</strong>réadaptation, de garder bi<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>t l’aspect humain dans lesservices auprès de la cli<strong>en</strong>tèle. Il importe que le sujet de nosinterv<strong>en</strong>tions n’<strong>en</strong> devi<strong>en</strong>ne pas l’objet. L’expertise est au service dudéveloppem<strong>en</strong>t de la personne. Celle-ci doit être reconnueglobalem<strong>en</strong>t avec ses peurs, ses souffrances,ses besoins, ses rêves et ses ambitions. Une approche c<strong>en</strong>trée sur lapersonne et son milieu nous aide à garder le cap. Lorsqu’il parled’éthique clinique, l’éthici<strong>en</strong> David Roy nous rappelle qu’un des meilleursrepères est de se souv<strong>en</strong>ir que « le pati<strong>en</strong>t est la norme ».L’altérité doit être prise <strong>en</strong> compte, ainsi que la fragilité de chacun. Labi<strong>en</strong>faisance doit être prés<strong>en</strong>te de l’accueil jusqu’à la sortie.Lorsqu’intégrée à la pratique, elle teinte tous les petits gestes et parvi<strong>en</strong>tà faire la différ<strong>en</strong>ce. Elle s’actualise à travers des attitudes et dessavoir-être avec l’autre. En résumé, elle imprègne la relation humaine quiest au cœur des préoccupations <strong>en</strong> réadaptation.AutonomieL’autonomie est la possibilité et la capacité que lesg<strong>en</strong>s ont de décider et d’agir relativem<strong>en</strong>t à ce quiles concerne. Respecter l’autonomie de l’autre c’est respecter lesvolontés et les choix de la personne etagir <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce. Par autonomie, nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons égalem<strong>en</strong>t lapossibilité pour la personne de se responsabiliser, de repr<strong>en</strong>dre dupouvoir dans sa vie (empowerm<strong>en</strong>t) et de participer à l’<strong>en</strong>semble duprocessus de réadaptation. Il importe de favorisers’<strong>en</strong>trevoir comme l’autonomie tout <strong>en</strong> étant consci<strong>en</strong>t qu’elle doit uncontinuum et qu’elle s’interprète <strong>en</strong> fonction des conditions de lapersonne.Il convi<strong>en</strong>t de rappeler que l’autonomie individuelle s’applique dans lerespect de l’autonomie de l’autre, des autres. La volonté d’un individu n’apas toujours primauté sur le bi<strong>en</strong>-être collectif. De plus, l’exercice del’autonomie doit être éclairé <strong>en</strong> fonction des capacités et des nouvellesconditions de vie de la personne.1 Ricoeur, P. (1990). Soi-même comme un autre, Paris, Éditions du Seuil, 420 p.2 Le modèle « Processus de production du handicap » (PPH) est un modèle systémique de développem<strong>en</strong>t humain dont le concept c<strong>en</strong>tral « habitude de vie » regroupe les activitéscourantes et les rôles sociaux valorisés par la personne et son contexte socioculturel. Elles sont ess<strong>en</strong>tielles à sa survie et à son épanouissem<strong>en</strong>t.


Respect de l’individu et de son milieuChaque humain doit être reconnu pour son caractère unique. Ilappelle au respect de sa dignité, de son intégrité et de son intimité.Toute interv<strong>en</strong>tion de réadaptation doit t<strong>en</strong>ir compte de sesspécificités, de son mode de vie, de ses besoins et de ses capacités.En plus du respect voué à son unicité, chaque individu s’inscrit dans unmilieu qui lui donne vie et lui permet de se réaliser. Il faut les p<strong>en</strong>ser<strong>en</strong>semble, adopter une vision écologique des rapports humains.Justice sociale et équitéLa justice sociale se révèle notamm<strong>en</strong>t par le souci d’équité dansl’allocation des ressources, la protection des populations vulnérableset, à plus long terme, la responsabilité <strong>en</strong>vers l’espèce humaine. Ces<strong>valeurs</strong> vis<strong>en</strong>t à vaincre les excès de l’individualisme afin de redonnerdes chances aux personnes pour qu’elles retrouv<strong>en</strong>t leur place <strong>en</strong>tière.Son but n'est pas d'éliminer les inégalités naturelles, découlant de ladiffér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les humains, mais decorriger les injustices produites et augm<strong>en</strong>tées par les mécanismessociaux, culturels et politiques, ce qui implique notamm<strong>en</strong>t de remédieraux inégalités sociales. Le principe de différ<strong>en</strong>ce implique de dénoncerla discrimination basé sur le handicap et de mettre <strong>en</strong> place desmécanismes de comp<strong>en</strong>sation et de correction <strong>en</strong> faveur des plusdéfavorisés. Il existe un li<strong>en</strong> étroit <strong>en</strong>tre la justice sociale et la solidarité.Solidarité et <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tLa solidarité, valeur fondam<strong>en</strong>tale du système universel de santé,implique une double responsabilité, celle de la société <strong>en</strong>vers lescitoy<strong>en</strong>s et celle des individus par rapport aux efforts collectifs <strong>en</strong>faveur du bi<strong>en</strong> commun. La solidarité fait <strong>en</strong> sorte que la collectivité sepréoccupe de répondre aux besoins des personnes et des groupes etque les individus s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à aider leurs concitoy<strong>en</strong>s. Elle permet devoir l’autre au-delà des rôles sociaux, comme un prochain pour qui j’aidu souci et dont je veux le bi<strong>en</strong>.L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t est le fait de pr<strong>en</strong>dre parti et d’accomplir quelque chose.Il met l’individu <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> action au service d’une cause. Lasolidarité implique l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> personnes oeuvrant <strong>en</strong>réadaptation sont <strong>en</strong>gagées auprès des personnes ayant une défici<strong>en</strong>cephysique afin de faciliter leur développem<strong>en</strong>t et leur accomplissem<strong>en</strong>tdans leurs rôles sociaux. Comité provincial d’éthique clinique <strong>en</strong> réadaptationde l’Association des établissem<strong>en</strong>ts de réadaptation<strong>en</strong> défici<strong>en</strong>ce physique du Québec (<strong>AERDPQ</strong>)Mai 2006

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