La simplicité dont parle Krishnamurti n'est pas un moyen de parvenirquelque part mais uniquement l'aboutissement de notre libération. Lesmots <strong>son</strong>t un des principaux obstacles à notre liberté. Leur importanceest si grande dans notre vie consciente <strong>et</strong> inconsciente qu'ils <strong>son</strong>tdevenus notre principale nourriture. Le fait de nommer chaqueperception supprime les contacts directs que nous pourrions avoir avecl'univers. Le contact devient de plus en plus rapide, sec, inexistant. Nouscroyons atteindre par le mot ce qui est en relation avec nous, mais nousnous impo<strong>son</strong>s des limites qu'il est difficile de franchir ensuite. Nousmutilons nos perceptions <strong>et</strong> nos contacts en les nommant consciemment<strong>et</strong> inconsciemment.« Si je ne nomme pas un sentiment, c'est-à-dire si la penséecesse d'être une activité verbale, ou une manipulation d'images<strong>et</strong> de symboles (comme pour la plupart d'entre nous)qu'arrive-t-il ? L'esprit devient autre chose qu'un simpleobservateur, car, ne pensant plus en termes de mots, desymboles, d'images, le penseur n'est plus séparé de la pensée,c'est-à-dire du mot. Et l'esprit est alors silencieux. »Le silence de l'esprit est amour; parfois ce que nous appelons l'amournous dévoile un fragment de ce silence. L'amour que nous éprouvonsnous porte au-delà de l'ego. Il est un des instants où nous échappons auxmots, aux idées, aux concepts qui nous enferment. Nous ne pouvionsdonc pas faire autrement que d'en créer un de nos problèmes les plusimportants. L'amour est l'écharde qui nous donne ce que nous fuyons : laliberté.La meilleure façon de créer un problème important est évidemment de lediviser en plusieurs p<strong>et</strong>its problèmes : l'amour, l'érotisme, la sexualité, ledésir, la chast<strong>et</strong>é sur lesquels nous ajoutons en surimpression les grandsmots clé, encore plus dépourvus de sens : liberté, droit, morale. Aprèsc<strong>et</strong>te double opération, le problème a atteint toute <strong>son</strong> ampleur.Impossible de le résoudre. Nous pouvons donc nous en repaître à loisir,le surcharger, écrire des livres, réaliser des films, interviewer des gens,avoir des avis; en parler, à la radio, à la télévision, dans la presse,aborder le problème en famille, autour d'un steak frites, à l'église, àl'université ou dans le métro.
« L'esprit ne peut que corrompre l'amour, il ne peut pasl'engendrer, il ne peut pas conférer de la beauté. L'amour n'estni du monde de la pensée, ni du monde des obj<strong>et</strong>s de la pensée.On ne peut pas penser à l'amour, on ne peut pas le cultiver, onne peut pas s'y exercer. L'amour seul peut transformer la folieactuelle, la démence du monde. »La vision de ce qui est« Plus l'on se connaît, plus il y a de clarté. La connaissance desoi n'a pas de limite; elle ne mène pas à un accomplissement, àune conclusion. C'est un fleuve sans fin. Plus on y plonge, plusgrande est la paix que l'on y trouve. Ce n'est que lorsquel'esprit est tranquille grâce à la connaissance de soi (<strong>et</strong> non parl'imposition d'une discipline) qu'en c<strong>et</strong>te tranquillité, en cesilence, la réalité surgit. Alors seulement est la félicité, l'actioncréatrice. »La connaissance de soi est donc un état sans but, sans conclusion, sanscesse mouvant. <strong>L'homme</strong> qui se connaît voit ce qui « est » sansintermédiaire, sans déformation. Il ne juge pas, il ne condamne pas, iln'interprète pas. Il n'est plus celui qui regarde ni ce qui est regardé. Il« est » simplement.C<strong>et</strong>te réalité nous échappe car lorsque nous la voulons, en rai<strong>son</strong>justement de c<strong>et</strong> effort, elle se dérobe. Elle n'entre dans aucun moulepréfabriqué <strong>et</strong> nous sommes incapables de nous ouvrir à quelque chosesans avoir défini <strong>et</strong> par conséquent, tué d'avance, la venue de ce quelquechose. Nous cherchons le vide, la béatitude, la félicité, nous n'entrouvons que l'image. L'accomplissement ne sera que projection de notremoi <strong>et</strong> nous n'aurons pas de peine à l'atteindre si notre volonté estsuffisante. C'est la différence subtile qui trompe plus d'un candidat à lalibération. On n'atteint que l'idée de la libération. Lorsqu'il y aréellement libération, il n'y a plus cheminement vers quelque chose niquelque chose qui soit atteint.Mais c<strong>et</strong>te réalité, c<strong>et</strong>te vérité, où la saisir ? Est-ce un état lointain ? Et sicelui qui la recherche ne peut l'atteindre que faire ? Krishnamurtirépond :
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