Et alors, qu'entendons-nous par continuité ? Continuer, qu'est-ce quecela veut dire ? Qu'est-ce que c'est, qui donne la continuité ? Qu'est-ceque c'est, qui dit : « je continuerai », ou « je ne continuerai pas » ?Qu'est-ce que c'est qui s'accroche à la continuité, à la permanence, quiest sécurité ? Après tout, je cherche la sécurité ici dans des possessions,dans des choses, dans la famille, dans des croyances : <strong>et</strong> lorsque le corpsmeurt, la permanence des choses, la permanence de la famille a disparu,mais la permanence de l'idée continue. Ainsi, c'est l'idée que nousvoulons voir continuer. Nous voyons que la propriété va disparaître, qu'iln'y aura pas de famille; mais nous voulons savoir si l'idée continue, sil'idée du « je », la pensée « je suis » est continue. Je vous prie, il estimportant de voir la différence. Je sais que je serai incinéré, que le corpssera détruit. Je sais que je ne vous verrai pas, que je ne verrai pas mafamille, mais est-ce que l'idée du « moi » continuera à exister ? L'idée du« moi » n'est-elle pas continue — la continuité signifiant devenir, sedéplacer dans le temps, passer d'une période à une autre période,d'expérience en expérience ? C'est cela, la vraie question que l'on se pose;si le « je », l'idée ou formulation du « moi » continuera. N'êtes-vous pasfatigués ? Très bien, Messieurs.Donc, qu'est-ce que le « je » ? Nous avons investigué cela, <strong>et</strong> vous savezce que c'est. Manifestement, la pensée s'identifie à une croyance, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>tecroyance continue, comme une vague électrique. La pensée, identifiée àune croyance, à une continuité, à une substance; c<strong>et</strong>te pensée estnommée, reçoit une dénomination, elle reçoit une recognition en tantque « je », <strong>et</strong> ce « je », manifestement, à un mouvement, il continue, ildevient. Or, qu'arrive-t-il à une chose qui est continuelle, qui est enconstant devenir ? Ce qui continue n'a pas de renouveau; cela ne fait quese répéter sous différentes formes, mais cela n'a pas de renouveau. Lapensée, identifiée à une idée, a une continuité en tant que « je », maisune chose qui continue est constamment en voie de décomposition, ellene connaît ni naissance ni mort. En ce sens elle continue, mais la chosequi continue ne peut jamais se renouveler. Il n'y a de renouvellement quelorsqu'il y a une fin. Il est très important de découvrir <strong>et</strong> de comprendrecela. Supposez, par exemple, que je sois tracassé par un problème quej'essaye de résoudre, <strong>et</strong> que je ne cesse de me tracasser. Qu'arrive-t-il ? Iln'y a pas de renouveau, n'est-ce pas ? Le problème continue jour aprèsjour, une semaine après l'autre, d'année en année. Mais lorsque le tracasa cessé, il y a un renouveau <strong>et</strong> alors le problème a un sens différent. Cen'est qu'en une fin qu'il y a un renouveau, ce n'est qu'en la mort qu'il y aune nouvelle naissance — ce qui veut dire mourir au jour qui passe, àl'instant qui passe. Mais lorsqu'il y a simplement le désir de continuer,
par conséquent l'identification à une croyance, ou à une mémoire, qui estle « je », dans une telle continuité il n'y a pas de renouveau, c'est un faitbien évident. Un homme qui a un problème, qui est continuellementtracassé pendant des années, est mort, pour lui il n'y a pas de renouveau;il appartient aux morts vivants, il ne fait que continuer. Mais dèsl'instant que le problème prend fin, il y a un renouvellement. De même,où il y a une fin il y a une nouvelle naissance, il y a création; mais où il y acontinuité, il n'y a pas de création. Messieurs, voyez la beauté, la véritédu fait qu'en une fin il y a l'amour. L'amour est de moment en moment, iln'est pas continu, il n'est pas à répétition. C'est sa grandeur, c'est savérité. <strong>L'homme</strong> qui recherche la continuité la trouvera évidemment,parce qu'il s'identifie à une idée, <strong>et</strong> l'idée ou la mémoire continue; maisdans une continuité il n'y a pas de renouveau. Ce n'est qu'en une mort,en une fin, qu'il y a un renouveau, non en une continuité. Et vous direzmaintenant que je n 'ai pas répondu à la question : « y a-t-il ou nonréincarnation ? » J'y ai certainement répondu. Monsieur, les problèmesde la vie ne <strong>son</strong>t pas des « oui » ou des « non » catégoriques. La vie est sivaste. Ce n'est que la per<strong>son</strong>ne frivole qui cherche une réponsecatégorique. Mais en analysant c<strong>et</strong>te question, nous avons découvert ungrand nombre de choses. Il y a de la beauté dans une fin, il n'y a derenouvellement, de création, de commencement qu'en la mort, qu'enmourant chaque minute — ce qui veut dire ne pas stocker, ne pasentasser, physiquement ou psychologiquement. Ainsi, la vie <strong>et</strong> la mort<strong>son</strong>t un, <strong>et</strong> l'homme qui sait qu'elles <strong>son</strong>t un, meurt chaque minute. Ceciveut dire ne pas nommer, ne pas perm<strong>et</strong>tre à l'enregistreur de fair<strong>et</strong>ourner encore <strong>et</strong> encore <strong>son</strong> disque, qui est sa conscience particulière.L'immortalité n'est pas la continuation d'une idée, qui est le « je »,L'immortalité est ce qui, mourant constamment, constamment serenouvelle.Un esprit libre ?Pas<strong>son</strong>s au sentiment religieux. <strong>L'homme</strong> moderne, quivit consciemment dans l'univers d'Einstein <strong>et</strong> nonplus dans celui d'Euclide, ne peut-il pas mieuxcommunier avec la réalité de l'univers grâce à uneconscience avertie <strong>et</strong> élargie d'une façon adéquate ?Celui qui veut élargir sa conscience peut aussi bien choisir, parmi lespsycho-drogues, celle qui lui conviendra le mieux. Quant à mieuxcommunier avec l'univers grâce à une accumulation d'informations <strong>et</strong> de
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