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Mohammed <strong>Lagzouli</strong><br />
G a l e r i e B a b R o u a h<br />
R a b a t , O c t o b r e 2 0 0 9<br />
Royaume du Maroc<br />
Ministère de la Culture
Catalogue édité par le Ministére de la Culture<br />
Réalisation et Impression ADMICOM<br />
Dépôt légal: 2009 MO 2581
Au Bourget - Paris : 1999, aquarelle sur papier, 65x50 cm<br />
3
4<br />
Mohammed LAGZOULI<br />
Né en 1937 a Salé, Maroc<br />
Artiste Autodidacte.<br />
Livres d Arts :<br />
- La peinture naïve au Maroc- auteur Abdeslam<br />
boutaleb-les éditions du Jaguar-Paris - 1985.<br />
- Les naïfs du monde- conçue et réalisé par Eliane<br />
Allégret texte de Gilles Néret - Nouvelle édition française<br />
- L‘art contemporain au Maroc – auteur <strong>Mohamed</strong><br />
sijelmassi-ARC édition Courbevoie -Paris avec le<br />
soutien de l’ONA Maroc 1989.<br />
- Une collection une mémoire – auteur Toni Maraini-<br />
édition Office Chérifien des Phosphates 1998.<br />
Principale Expositions individuelles :<br />
1970 : Maison des jeunes, Kenitra.<br />
1971 : Maison des jeunes Batha, Fès.<br />
1972 : Inspection provinciale, Settat.<br />
1976 : Centre culturel français, Rabat.<br />
1978 : Centre culturel français, Casablanca<br />
1979 : Galerie le Manoir, Rabat.<br />
1983 : Centre culturel français, Rabat.<br />
1984 : Centre culturel français, Meknès.<br />
1986 : Galerie Moulay Ismaïl, Rabat.<br />
1988 : Maison de la francophonie<br />
à Paris, France.<br />
1989 : Centre culturel français, Rabat.<br />
1992 : Centre culturel français, Rabat.<br />
1998 : Institut Français, Rabat.<br />
1999 : Hall de la maison des Sciences<br />
de l’Homme dans le cadre du Temps<br />
du Maroc en France.<br />
2000 : New Yourk, USA en Collaboration avec<br />
la maison des Sciences de l’homme<br />
paris, France.
2001: Galerie Al Manar –Dawliz, Casablanca.<br />
2005: Institut Français, Rabat.<br />
2006 : Galerie Tadghart, Marrakech.<br />
2008 : Présentation d’un livre de conte écrit<br />
parJocelyne Laâbi, dessins et peintures<br />
<strong>Mohamed</strong> <strong>Lagzouli</strong>, Galerie<br />
RE,Marrakech.<br />
2009 : Galerie Bab Rouah, Rabat<br />
Principales Expositions Collectives :<br />
1960 : Foyer culturel français, Rabat.<br />
1961 : Biennale de Paris, France<br />
1968 : Galerie Bab Rouah, Rabat.<br />
1969 : Festival Panafricain, Alger.<br />
1970 : Commune Urbaine, Marrakech.<br />
1971: Palais Dar El Jamaï, Meknes.<br />
1972: Africain Studies Centre- University<br />
of California .<br />
1978: Bibliothèque publique, Salé.<br />
1979: Club Méditerrannée, Marrakech.<br />
1980: Club Méditerrannée, Marrakech.<br />
1981: Collection de l’art Brut, acquisitions 1980<br />
à Lausanne, Suisse.<br />
1982 : Musée des Oudayas, Rabat.<br />
1984 : Quelques peintres naïfs marocains,<br />
Musée des Oudayas, Rabat.<br />
1985 : Peintres naïfs marocains musée<br />
Batha, Fès.<br />
1987 : 2éme festival national du cinéma<br />
amateur au Maroc, Azemmour.<br />
1989 : Festival Maghrébin du Théâtre<br />
amateur, El Jadida.<br />
1990 : Le groupe des naïfs à l’hôtel Riad<br />
Salam, Casablanca.<br />
1991 : Les arts des clayes (Salon 91) Ville<br />
des clayes sous bois, France.<br />
1993 : La peinture Naïve au Maroc, galerie<br />
Venise cadre, Casablanca.<br />
1994 : 1er Festival national des arts<br />
populaires (région sud) en Hommage<br />
à la peinture de Saïd ait Youssef.<br />
1995: Galerie Al – Manar,le Dawliz, Casablanca.<br />
1996: Alliance Franco Marocaine de Rabat.<br />
1997 : Musée Dar Benghazi à l’occasion<br />
de la fête de la jeunesse, Salé.<br />
1998 : Peinture du Maroc, art en Cambrésis<br />
à Bussigny, le furel du Nord à Lille et<br />
MD, Paris.<br />
2001 : Alliance Franco Marocaine,<br />
Rabat (à l’occasion de la journée<br />
de la femme).<br />
2003 : Alliance Franco Marocaine, Rabat<br />
2004 : Librairie les Atlassides, Marrakech.<br />
2006 : Alliance Franco Marocaine, Rabat.<br />
2007 : Alliance Franco Marocaine, Rabat.<br />
2008 : Alliance Franco Marocaine, Rabat.<br />
5
6<br />
Mohammed LAGZOULI<br />
Peintre Slaoui<br />
Mustapha El Kasri fut l’un des observateurs<br />
les plus avisés de la scène artistique<br />
marocaine et commençait l’un<br />
de ces articles - inédits - de cette façon : “Naïfs,<br />
primitifs, autodidactes, peintres spontanés<br />
et autres dénominations et appellations désignent<br />
ces artistes marocains venus à la peinture<br />
au beau milieu du siècle ou juste un peu avant.<br />
Ils sont souvent dits « analphabètes », généralement<br />
écartés de toute école plastique depuis<br />
que la peinture a des écoles dans le monde, et<br />
se placent loin de toute méthode académique,<br />
de tout idéal philosophique ou de toute quête<br />
métaphysique. Ces naïfs du Maroc venaient sur<br />
la terre plate « comme avant Galilée ». Ils ont<br />
continué sous d’autres expressions une tradition<br />
artisanale, à la fois folklorique et poétique : tradition<br />
née d’obsessions inconscientes à des verts<br />
paradis des amours enfantines, nées des profondeurs<br />
affectives, sentimentales et religieuses d’un<br />
peuple que la civilisation du « Blue-up » agressif<br />
et du mica polluant n’avait pas encore totalement<br />
entamé, pour étouffer dans l’œuf l’inspiration de<br />
ces poètes conteurs que sont nos « naïfs ». Ils<br />
sont les représentants et les porte-paroles de la<br />
culture populaire, chroniqueurs d’un temps qu’ils<br />
pouvaient pressentir disparaître à jamais. Bergers,<br />
jardiniers, cuisiniers, garçons de café, ouvriers ou<br />
artisans, ces petites gens que sont les « naïfs »,<br />
poussés par le démon implacable de l’art sont venus<br />
à la peinture, comme on viendrait au monde,<br />
en poussant ses premiers vagissements, puis en<br />
articulant ses premiers mots. Tout en titubant, puis<br />
en marchant, en regardant autour d’eux pour découvrir<br />
et s’étonner, en subissant la bastonnade<br />
du « Fkih » et les remontrances paternelles. Enfin,<br />
en reproduisant, chantres de l’imagerie populaire,<br />
les scènes de la simple nature et de la vie sociale<br />
qui les entourent, où ils font partie intégrante, en<br />
les reproduisant telles que leur regard les perçoit,<br />
leur cœur les ressent et les circonstances de leur<br />
vie les leur font voir.”<br />
Entre ce jugement plein d’à propos et la réaction<br />
d’un certain nombre d’experts couvrant ces illettrés-<br />
barbouilleurs de leur mépris “académique”<br />
( on pardonne tout à un naïf, mais quand même<br />
n’est pas Djoha qui veut ! ) une vie a passé. Dans<br />
toutes les cultures, depuis dix ans, on a découvert<br />
ces peintres du peuple, traducteurs de la mémoire<br />
de tout un chacun. Le naïf gagne sa vie par<br />
des travaux manuels, au souk, dans les jardins,<br />
les cafés, les taxis, chez des étrangers , dans les<br />
fermes, ou sur les échafaudages des buildings.<br />
Mohammed <strong>Lagzouli</strong> est un peintre de ce peuple<br />
laborieux slaoui. L’un des meilleurs... car il a su<br />
tirer tableaux de ses mémoires giboyeuses.<br />
De quelles mémoires ?<br />
Celle du coiffeur, du brocanteur, du jardinier,<br />
de l’apprenti tailleur. Sa mémoire d’abord celle<br />
d’un enfant slaoui orphelin , qui a tout appris entre<br />
les rues, les souks. La vie l’a jetée, derrière<br />
l’âne, la carriole, la mobylette. Il a tiré les fils, il<br />
a vu, observé, les vieux métiers qui s’en allaient,<br />
les nouveaux qui s’installaient.. Les choses ordi-
naires de la vie.. De son enfance, où il fallut se<br />
battre, se débrouiller, se faufiler pour vivre, la ville<br />
fut son école: les mots, les gestes des slaouis, tout<br />
cela fut son observatoire et son atelier à ville ouverte.<br />
La peinture fut la découverte de sa vie pour<br />
traduire, exprimer les mille morceaux d’une vie à<br />
l’ombre des murailles et de l’Océan, au temps où<br />
l’indépendance était conquête.<br />
Le chemin de celui qui apprend..<br />
Mohammed <strong>Lagzouli</strong> a 72 ans. Cette exposition<br />
est le parcours d’une vie. Mais cette vie fut<br />
pour lui, comme pour beaucoup de slaouis, sans<br />
pitié A six ans à peine, sorti de l’école coranique,<br />
il coud des djellabs. Premier apprentissage,<br />
premières images - Qui ose parler d’un apprenti<br />
sage, quand ce fut une enfance exploitée, humiliée<br />
? - Plus tard, placé comme ouvrier dans une<br />
ferme, il découvre le monde agricole et ses servitudes<br />
- Dans le curriculum vitae des gens d’art,<br />
l’enfant-adolescent, ouvrier agricole dans une<br />
ferme devient jardinier - A l’âge de 18 ans, il quitte<br />
cette exploitation agricole - il s’enfuit - pour trouver<br />
sa chance en ville: . Dans cet univers, il noue des<br />
amitiés: “ L’univers solitaire du peintre peuplé de<br />
toiles, de brosses, de couleurs, il le découvre avec<br />
Miloud, alors débutant, qu’il rencontre en 1957. Il<br />
est attiré par la matière et les gestes concrets, qui<br />
lui ouvrent les portes du monde de l’imagination<br />
et de la fantaisie. Encouragé par Miloud, il participe<br />
irrégulièrement aux travaux de l’atelier de<br />
Mme Brodskys et réalise les premiers travaux<br />
qui seront exposés au Foyer Culturel Français à<br />
Rabat ( 1960). L’intérêt porté par le public à certaines<br />
de ses toiles, l’encourage à travailler plus<br />
régulièrement.<br />
Et c’est Jean Dubuffet qui sera le moteur exogène<br />
de cette carrière naissante: constamment<br />
à la recherche d’une figuration humaine élémentaire,<br />
Dubuffet commence à rassembler les oeuvres<br />
de “ marginaux de la culture” qu’il regroupe<br />
sous la dénomination globale “ d’Art Brut “ par<br />
opposition à l’art dit “ culturel “. Il fait l’acquisition<br />
de plusieurs travaux de <strong>Lagzouli</strong>; qui sont depuis<br />
presque cinquante ans exposés au MUSÉE<br />
D’ART BRUT à Lausanne. . A partir de cet instant<br />
Mohammed <strong>Lagzouli</strong> abandonne la coiffure pour<br />
s’installer... cafetier ! Mais le temps lui manque<br />
pour peindre. Suivra une période où il ne produira<br />
qu’épisodiquement, se contentant d’observer cet<br />
inépuisable réservoir d’images qu’est son environnement<br />
quotidien. Quatre ans plus tard, à la<br />
demande pressante d’un ami, il présente coup<br />
sur coup deux expositions, qui le font découvrir...”<br />
(notice de la coproduction du CCF de Rabat et de<br />
la Ville de Clermont Ferrand en 1989).<br />
De l’école au Musée<br />
Si la vie de Salé est son observatoire documentaire<br />
permanent, il sait qu’il faut apprendre<br />
les techniques pour pratiquer les arts. En compagnie<br />
d’amis slaouis Miloud, Hassan el Faroug,<br />
il fréquente l’atelier “ Jeunesse et Sport” que<br />
Jacqueline BRODSKIS anime à Rabat. Ce sera<br />
pour lui “ la révélation d’une autre réalité, d’un<br />
autre monde” Voici ce que pensait de son élève<br />
madame BRODSKIS , celle qui a permis aux fils<br />
des pauvres (en ces temps difficiles) de gagner<br />
les cimaises des Musées, Kacimi, par exemple :<br />
“ Un visage doux, calme, beaucoup de discrétion,<br />
d’intériorité: une peinture fantasmagorique, grouillante<br />
de personnages et d’animaux, à mi chemin<br />
de l’imaginaire et du réel...C’est ainsi que le per-<br />
7
8<br />
sonnage de <strong>Lagzouli</strong> se pose, dans cette apparente<br />
contradiction. Un parcours déjà reconnu :<br />
des oeuvres au Musée d’Art brut de Lausanne,<br />
de nombreuses expositions individuelles et collectives<br />
au Maroc et à l’étranger. Une personnalité<br />
originale hors de tout courant, de toute influence...”<br />
Que son succès soit international ( Iran 1970-<br />
African Studies, University of California 1972 -<br />
en France , Biennale de Paris 1961, Salon de<br />
Clayes, 1981, Busigny, Lille , Paris 1998, Laval<br />
2001- l’Espagne, la Biennale d’Ibiza 1970...) Il<br />
reste pour ceux qui ont un savoir doctoral l’un de<br />
ces naïfs “exploités ” par les étrangers en mal de<br />
pensée sauvage et de servilité.<br />
Pourtant deux voix marocaines s’élèvent contre<br />
ces jugements du mépris, le premier, un homme<br />
de talent et de culture, directeur du Musée des<br />
Oudayas: Hoceïne EL KASRI: “ J’ai connu la peinture<br />
de <strong>Lagzouli</strong> il y a une dizaine d’années, alors<br />
que je menais une étude sur la littérature orale.<br />
Ce fut pour moi l’occasion inattendue de vérifier<br />
combien les produits de l’imaginaire pouvaient se<br />
donner les mêmes buts, tout en empruntant des<br />
voies différentes.Je me suis assuré aussi à quel<br />
point les contes et les proverbes demeurent dans<br />
la mémoire d’artistes doués du sens de la narration<br />
et des transformations.”<br />
Le second est un passeur de culture Abdeslam<br />
BOUTALEB reconnu dans le monde de la peinture<br />
pour avoir révélé en Europe “ La peinture Naïve<br />
au Maroc ” ( les édtions du Jaguar, Paris 1985 )<br />
“ Lorsqu’on regarde un tableau de <strong>Lagzouli</strong>, l’oeil<br />
virevolte d’un point à l’autre et se fixe tour à tour<br />
sur des objets étrangements assemblés, des per-<br />
sonnages aux traits déformés, aux attitudes exacerbées<br />
distanciationd’emblée, on perçoit cette<br />
distanciation créatrice d’humour qui marque le<br />
sceau du peintre. Les yeux et la bouche s’étirent,<br />
les bras se tendent pour atteindre un de ces objets<br />
qui peuplent l’univers quotidien décrit. On décelait<br />
déjà dans les premières oeuvres du peintre,<br />
ce même regard ironique porté sur les hommes,<br />
mais tandis que qu’auparavant la surface peinte<br />
était orchestrée par la variation des taches colorées<br />
, c’est aujourd’hui le groupe, la scène qui<br />
dictent la composition.<br />
Conteur malicieux, <strong>Lagzouli</strong> présente des<br />
scènes de la vie rustique, de la rue ou du monde<br />
des cafés. Les figures qui se détachent sur le fond<br />
aux tonalités fluides, renferment une puissance<br />
onirique étonnante et l’on comprend pourquoi on<br />
a parlé à propos de ses oeuvres de “ surréalisme<br />
naïf “. Cette présentation d’Ahmed Boutaleb est<br />
une première reconnaissance après l’ exposition<br />
collective- une première- organisée au Musée<br />
du Batha à Fès, en 1985. L’expression de surréalisme<br />
naïf permettait d’esquiver le mépris des<br />
critiques experts pour qui modernité et abstraction<br />
étaient le chemin de la peinture au Maroc.<br />
C’est un autre passeur, Alain GORIUS qui<br />
osa affronter ce ton du mépris condescendant “<br />
Voyez par exemple la pièce intitulée “ La balance<br />
de notre vie moderne” dans laquelle <strong>Lagzouli</strong> reprend<br />
le très ancien conte de la terre, plate comme<br />
une galette, tenue en équilibre sur les cornes d’un<br />
taureau: le taureau est bien là, tenant en équilibre<br />
sur ses cornes un plateau sur lequel repose une<br />
balance.<br />
Mais sur chacun des deux plateaux de cette<br />
balance il y a d’une part la campagne- la cam-
pagne, ses champs, ses animaux et ses arbres, et<br />
d’autre part la ville, sa frénésie et ses immeubles<br />
de béton , montant toujours plus haut le plateau<br />
penche bien sûr de ce côté, car la société rurale<br />
marocaine disparaît lentement... Bel exemple<br />
d’appropriation et de réinterprétation d’une image<br />
mythique. <strong>Lagzouli</strong> qui ne se borne pas à jouer<br />
naïvement avec des formes et des couleurs venues<br />
de la tradition de son milieu d’origine est coutumier<br />
du fait: chez lui le dessin est habité par une<br />
réflexion sur la société et la marche du monde. Il<br />
regarde en souriant l’une et l’autre évoluer, et son<br />
regard se fait ironique, narquois à l’occasion.<br />
Sans doute est-ce là, l’une des raisons pour<br />
lesquelles la situation faite à cet artiste demeure<br />
assez marginale... La bourgeoisie, au Maroc<br />
comme ailleurs... s’intéresse peu à cette dimension<br />
populaire de ses origines, même ( et surtout<br />
?) quand elle est représentée malicieusement. Il<br />
n’y a pourtant pas de revendication sociale chez<br />
<strong>Lagzouli</strong>, aucune agressivité non plus, son regard<br />
amusé n’est pas acerbe. J’en veux pour preuve<br />
la série des “ touristes”, le peintre y témoigne avec<br />
un regard en coin, de la rencontre ( souvent frustrante)<br />
des cultures qui se fait jusque dans les<br />
endroits les plus reculés de son pays. Un beau<br />
jour le directeur de l’Institut français de Rabat ...eut<br />
l’heureuse idée de lui demander d’accompagner<br />
dans leur périple à travers le sud marocain un<br />
groupe de touristes français et de raconter au<br />
jour le jour, non pas en photographies mais par le<br />
dessin, ce qu’il verrait. Cela nous vaut aujourd’hui<br />
cette série superbe dans laquelle <strong>Lagzouli</strong> donne<br />
à voir les travaux et les jours des paysans<br />
du Sud qu’ont côtoyés un moment les touristes,<br />
et les fiestas auxquelles ils se sont adonnés, et<br />
leurs menus débordements... Ce faisant l’artiste<br />
s’inscrit en faux contre l’image folklorique stéréotypée<br />
qu’a longtemps diffusée au Maroc même,<br />
et bien sûr en France, un académisme orientalisant...”<br />
Ce temps de la condescendance sociologique<br />
- le texte cité est de 1999- s’estompe.<br />
Dans la découverte du patrimoine des arts<br />
et traditions populaires, on reprend des chemins<br />
anciens avec l’asphalte si besoin , et au bout<br />
du chemin on est saisi par la beauté des trésors<br />
d’architecture : Tinmel, Assa... Dans le jardin des<br />
arts, il y a les plantes médicinales, les plantes ornementales,<br />
les fleurs à parfums -le galant des<br />
nuits- les arbres nourriciers, et dans les champs,<br />
on coupe la paille...On retrouve ce Chant du<br />
monde chez <strong>Lagzouli</strong>, et ce passage du temps,<br />
ce changement des modes de vie: les ponts se<br />
multiplient, les portes disparaissent : Rabat-Salé,<br />
il y a bien un aéroport, mais comme l’a écrit ce<br />
grand connaisseur et ami des “ gens de Salé “<br />
Kenneth L. Brown :” les gens de Salé ressembleront<br />
plus à leur temps qu’à leur passé “ et ce<br />
que nous nommons mémoire et passé n’est que<br />
la chronique imagée “ des traditions et changements”<br />
d’un créateur talentueux : Fals mn aj-jawi<br />
yebakhkhr slâ, (proverbe slawi ).<br />
Cette exposition présente une rétrospective<br />
des oeuvres d’un peintre marocain, conteur de la<br />
vie des Slaouis du XX ième siècle. Pourrait-elle<br />
connaître un prolongement?<br />
Partout dans le Monde - en Russie, en Chine, au<br />
Mexique, en Allemagne, au Kenya- on ouvre des<br />
Musées pour les peintres locaux. Quel homme de<br />
culture - quelle Association - donnera aux Slaouis<br />
le Musée des peintres populaires de la Cité, qui<br />
est leur juste héritage ?<br />
9
10<br />
Quels peintres pour ce projet muséal ?<br />
Moulay ALAOUI n’est-il pas né en 1924 à Salé,<br />
Ahmed LOUARDINI en 1928 à Salé, Mohammed<br />
LAGZOULI en 1937 à Salé, et Fatima LOUARDIRI<br />
en 1956, à Salé aussi, pour ne citer que ceux qui<br />
habitent les cimaises des Musées du Monde. Ils<br />
sont du même orchestre “ les peintres naïfs” avant<br />
de reconnaître en eux, les peintres de la mémoire<br />
populaire des travaux et des jours de leur cité.<br />
Un jour, dans cette compagnie de féérie- le mot<br />
est d’Abdelkébir Khatibi- on viendra à Salé pour<br />
les saluer, réunis. On y rassemblera dans un vieux<br />
bordj au bord de mer (?) ces conteurs- peintres et<br />
poètes qui font chanter les couleurs, danser les arbres,<br />
sublimer les odeurs - “ un sou de benjouin<br />
parfume Salé, dit le proverbe slaoui<br />
Regardez- les sur les murs ou dans les rues.<br />
Ces “ gens” savent partager cette part d’allégresse<br />
La Joie du Fellah : 1969, huile sur toile, 98 x 65 cm<br />
joyeuse, qui marque le peuple(1) de cette ville sans<br />
pareille. Les enfants, eux, ne seraient-ils pas heureux<br />
qu’on leur montre la vie, la ville et les regards<br />
malicieux des malhlem prestigieux leurs grands<br />
parents slaouis? (2) Pourquoi ? Mais ne sont-ils<br />
pas - les gens de Salé - tous là, dans les tableaux<br />
de <strong>Lagzouli</strong> et de ses amis ?<br />
1. Kenneth L. Brown, People of Salé, Manchester<br />
University Press, 1976 .<br />
2. On peut rire de tout ce texte en lisant l’excellent<br />
critique Moulim el Aroussi :Les tendances de la<br />
peinture contemporaine marocaine, Publiday- Multimédia,<br />
2002, où les naifs décolonisés deviennent<br />
des “oniristes “ ayant renoué avec “ le patrimoine ”<br />
pp.62 à 95 )<br />
François Devalière<br />
septembre 2009
La tour Effel : 1999, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
11
12<br />
La moisson des olives : 2008, huile sur toile, 95 x 66 cm
14<br />
Sebaâ Boulabtaine : 2005, huile sur toile, 47 x 40 cm
La force de l’homme : 2006, huile sur toile, 67 x 56 cm<br />
15
16<br />
La moisson des olives : 2008, huile sur toile, 95 x 66 cm
La vente aux enchères : 2006, huile sur toile 82 x 62 cm<br />
17
18<br />
Place du souk : 2006, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm
La mauvaise idée : 2006, huile sur toile, 86 x 68 cm<br />
19
20<br />
Destin d’immigrants : 2006, huile sur carton, 44 x 44 cm<br />
Le gourmand : 2006, huile sur toile, 80 x 78 cm
La Saison de moisson : 2001, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
21
22<br />
Café maure : 2001, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm
La vie des oiseaux : 1973, huile sur toile, 86 x 65 cm<br />
23
26<br />
La récolte des dattes : 1987, aquarelle sur papier, 75 x 54 cm<br />
Pages 24 - 25 : Ancienne ville de Salé , huile sur toile, 200 x 150 cm
Mur de la ville : aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
27
28<br />
Place des souk : 2001, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
Le destin : aquarelle sur papier, 65 x 50 cm
L’égalité : 2002, huile sur toile, 86 x 76 cm<br />
Festival de la récolte des dattes : 2008, huile sur toile, 98x87 cm<br />
29
30<br />
Place de la concorde - Paris : 1995, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm
Montmartre - Paris : 1999, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
31
32<br />
Marrakech Bab du Sahara : huile sur toile, 200 x150 cm
34<br />
La Mariée à l’aâmaria : 2005, huile sur toile, 113 x 98 cm
Fête du nouveau né : 2006, huile sur toile, 68 x 45 cm<br />
35
38<br />
Gnaoua : aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
Pages 36-37 : Ancienne ville de Salé, huile sur toile, 200 x 150 cm
Marché de poulet : 2004, aquarelle sur papier, 65 x 50 cm<br />
Pages 40 - 41: Ancienne ville de Salé, 2009, huile sur toile, 200 x 150 cm<br />
39
42<br />
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AÉbó°UCGh ¬FÉbó°UCG äÉjôcP É°†jCG ó«©à°ùj ,≥«KƒàdG áæ©∏H ¬HÉ°UCG …òdG<br />
»Hô©dGh »ÑàµdG º«gGôHEGh êhôØdG ø°ùMh ¢†«HC’G Oƒ∏«ªc ¬à°SGQO<br />
ɪ«°S á«ŸÉ©dG ¤EG √OÉb πaÉM »æa QÉ°ùe ƒgh ...ºgÒZh »Hô©∏H<br />
hCG ¿ÉµŸG ‘ AGƒ°S ôNB’G ’EG ¬dɪYCG ‘ ÖWÉîj øµj ⁄ ¬fCGh<br />
∞ëàŸG ¢ù°SDƒe ¿ód øe ¬dɪYCG QÉ«àNG ∂dP ≈∏Y π«dódGh ,¿ÉeõdG<br />
J. De ‘ƒHhO ¿ƒL ájöùjƒ°ùdG ¿GRƒ∏H …ô£ØdG øØ∏d »ŸÉ©dG<br />
≈∏Y OR ,∞ëàŸG Gòg ‘ »Hô¨ŸG …ô£ØdG øØdG π㪫d Buffet<br />
.ÖfÉLC’G ¿ód øe á«æØdG ¬dɪYCGh ¬JÉMƒd Ö∏ZCG AÉæàbG ∂dP<br />
ÉgOÉJQG »àdG á«ŸÉ©dG ôgɶe ≈∏Y ᫪gCG π≤J ’ iôNCG Iõ«e<br />
Üô¨Ã º¡aô©«d ó¨dG ∫É«LC’h πÑ≤à°ùª∏d ¬àÑWÉfl »g ,‹hõµd<br />
»≤H ¬æµd óHC’G ¤EG √hó≤àaG ÉÃQ ,§«°ùHh ≥«ªY Üô¨e ,¬fƒaô©j ’<br />
.¬YGóHEG ‘ É«M<br />
2009»∏«µ°ûJ ¿Éæa »°ùjQOE’G …Qƒ°üæŸG óªfi<br />
ƒgh Üô¨e äÉ°†bÉæJ ,º°Sôj ∫Gõj Éeh ,‹hõµdG º°SQ ó≤d<br />
,äÉgƒHÉ£dG ¢†©H ,ICGôéH ,º°SQ ɪc ,iôNCG ¤EG á∏Môe øe êQÉN<br />
..ó≤©àjh ÖcÎj ƒgh ≥«ªY §«°ùH Üô¨Ÿ ¬ª°SQ<br />
á°UÉîHh á«YɪàL’G IÉ«◊G ¤EG π∏°ùàJ »gh ádB’G ‹hõµdG º°SQ<br />
É«ZÉÑ°U ¥Gƒ°SC’Gh ¢SGôYC’G ≥«KƒJ ¬àØj ⁄ ɪc ,á«Hô¨ŸG ájOÉÑdG ¤EG<br />
Gó«°U áÑ°ùædÉH πµ°ûJh ¬gÉÑàfG ÒãJ »àdG äÉHGô¨dG πµd ¬≤«KƒJ<br />
íHòe” áMƒd ‘ .É«ZÉÑ°U ¬æY ÒÑ©àdG ‘ OôØæj ¿CG øµÁ É櫪K<br />
‘ ¢SQÉ“ ¿Éc ɪc “áHÉ°ü≤dG” áæ¡Ÿ ‹hõµdG ≥Kƒj “á©«Ñ£dG<br />
¿ƒHÉ°ü≤dG ¿Éc å«M ,äÉæeOh ∫ÓjRCG ÚH §Ñ°†dÉHh »Hô¨ŸG πÑ÷G<br />
¿Éµa – Éî∏°ùe QÉé°TC’G ¿ƒ∏ª©à°ùjh á©«Ñ£dG ‘ º¡gÉ«°T ¿ƒëHòj<br />
...≥«ª©dG Üô¨ŸG äÉHGôZ ≥«KƒàH É°Sƒ¡e ≥ëH<br />
¤EG ÉgRhÉéàJ πH ,Ohó◊G √òg óæY á«≤«KƒàdG ¬à°SÉM öüëæJ ’<br />
¬àæµe PEG ..¢VGô≤f’G QƒW ‘ hCG á°Vô≤æe ájó«∏≤J ±ôM ≥«KƒJ<br />
É¡JÉ«æ≤àHh ø¡ŸG √ò¡H á≤«bódG áaô©ŸG øe áØ∏àfl ø¡Ÿ ¬à°SQɇ<br />
.áMƒ∏dG Ö∏b ¤EG QÉKóf’G Gòg π≤æj ¿CG ∫hÉëa ,É¡JÉLƒàæÃh<br />
⁄É©e »gh Ó°S “ÊGƒ°S” ‘ ÉMÓa πLôdG π¨à°TG ó≤d<br />
ôjGóŸG) »≤°ùdG á«æ≤Jh …ó«∏≤àdG »Ñ°ûÿG çGôëŸG º°Sôa ,äôKófG<br />
Égó∏îa É¡dGhR Ò°üe øe áæ«H ≈∏Y ±GôY ¬fCÉch (IQƒYÉædG –<br />
√òg ¬d âMÉJCG óbh ÉWÉ«Nh ÉbÓM É°†jCG π¨à°TG .iôcò∏d áZÉÑ°üdÉH<br />
áaôM º°Sôa ,ájó«∏≤àdG É¡æ¡eh É¡∏gCGh áÁó≤dG Ó°S á£dÉfl ø¡ŸG<br />
»àdG IRGQódGh (ájó«∏≤àdG ôFÉ°ü◊G áYÉæ°U) á°Vô≤æŸG äQÉ°ü–<br />
áWÉ«ÿG) ¿Éª°TÈdGh »°ûJƒµdG áYÉæ°Uh QÉ°†àM’G íeÓe ó¡°ûJ<br />
...IôKóæŸG Ó°S äÉ«eƒjh ógÉ°ûe øe ÉgÒZh (ájó«∏≤àdG
ÚæëH ,ÉgôNBGh ,“ÉgÒZ” ∞≤∏àJ äGP πch Éæ«a ôNB’G ÖWÉîj<br />
? á°ûgóH hCG<br />
¿CG Éæd ∞«ch ? ájOÉ©dG ÉæFÉ«°TCG øY …OÉY ÒZ ÒÑ©J ∂dP ¢ù«dCG<br />
? ÉæÑWÉîJ ’ »àdG ájô◊G √òg ¢ù«≤f<br />
∂∏J :áÁó≤dG ÉfAÉ«°TCG »∏éà°ùJ »àdG ájô◊G √òg ¢ù«≤f ¿CG ∞«c<br />
,áàÑdG É¡aô©f ’ hCG É¡∏¡‚ hCG ,áaô©ŸG ÉeÉ“ É¡aô©f »àdG äÉ«eƒ«dG<br />
? ≥jÈdG É¡d ó«©Jh<br />
áHQɨŸG QÉѵdG Újô£ØdG ôNB’ á«æØdG ∫ɪYC’G ,ÉÃQ ,»g Gòµg<br />
‘ ƒg Éeh QÉKóf’G ≈°ü≤àJ á«fƒd É«LƒdƒHÎfG : ‹hõµd óªfi<br />
Ó°S áæjóe øY …öüH …ôKCG ¿GõN ,¿É°ùd ÓH ≥«KƒJ ,QÉKóf’G QƒW<br />
..ÉæJÉ«eƒj øe »°†Áh ôKóæj ƒgh »°VÉŸG ¿ô≤dG Üô¨eh<br />
∑É°ùeEGh ¢†Ñb áHÉãà ,‹hõµdG ∫ɪYCG ‘ ,áZÉÑ°üdG π©a hóÑj<br />
áLôa ‘ ¬àcôM ±É≤jEGh ¬eÉN øe ΩÉÿG ´õf ,ÜQÉ¡dG QÉKóf’ÉH<br />
’ ʃd ∫É«îŸ ’EG áLÉM É¡d ¢ù«dh É¡JGP øe É¡≤°SÉæJ íæ“ á«fƒd<br />
...¬«a ∫É«N<br />
πeÉ◊G ¿Éc AGƒ°S »æ≤àdG iƒà°ùŸG ≈∏Y ,‹hõµdG «£à°ùj<br />
áZÉÑ°U QGöSCG ∂Øj ¿CGh ¿ƒ∏dG ´ƒ£j ¿CG ,É°Tɪb hCG É«bQh »∏«µ°ûàdG<br />
øe ÉaQÉZ ºé°ùæJh ≥°SÉæàJ ¿GƒdC’G π©éjh ,πjQGƒc’G ɪc âjõdG<br />
¿ô≤dG Üô¨Ÿ ≥Kƒj É¡Hh ,É¡fGƒdCGh É¡FGƒ°VCGh Üô¨ŸG á©«ÑW ¿ƒ∏e<br />
á«fƒ∏dG É«fƒeQÉ¡dG øe ÒãµHh âbƒdGh ó¡÷G øe ÒãµH øjöû©dG<br />
ÉfôXÉæd »∏éæJ ɪc ,ÉgAÉ¡H ‘ “á«Hô¨ŸG á©«Ñ£dG” »∏éà°ùj å«M<br />
»Ø°†j ,≥«ªY Üô¨e øe áæµeCGh ±GôYCGh äGOÉYh ±ôMh ógÉ°ûe<br />
∞jöüàd á«JGPh á«°ùØf ádƒªM ,ʃ∏dG ¬dɨà°TG ‘ ,¿ÉæØdG É¡«∏Y<br />
»Yhh Ú«YɪàL’G º∏¶dGh ähÉØàdÉH ¢ù«°SÉMCGh »∏NGO ∞æY<br />
.ªàéŸG π∏Yh ¢VGôeCÉH<br />
‹hõµdóªfi<br />
ﺮﺛﺪﻨﻤـﻟﺍ ﺏﺮﻐﻤﻠﻟ ﻱﺮﻄﻔﻟﺍ ﻲﻏﺎﺒﺼﻟﺍ ﻖﻴﺛﻮﺘﻟﺍ<br />
ÉæfEÉa ,á«æØdG ∫ɪYC’G IAGô≤d “í«JÉØe” ∑ÓàeG »Yóf ÉeóæY<br />
¿hóH ìƒàØe ÜÉàc »g ɪæ«H ,“’ÉØbCG” ∫ɪYC’G √òg øe æ°üf<br />
ôgɶdÉH »Øà– ,äÉÑcôe ¿hóH áWÉ°ùÑH ,¢SGôM ¿hóHh ÜGƒHCG<br />
.É¡bƒ£J ’ “AGQhÉŸG” OÉØ°UCG ¿C’ á≤«ªYh ,Ú©∏d<br />
¥ƒ°ûdÉa ,ΩÉ≤ŸG Gòg øe ájô£ØdG á«æØdG ‹hõµdG óªfi ∫ɪYCGh<br />
ÉeóæY ɪ«°S ,É¡µ∏ªàj ,Ú©∏d ìƒ∏J ɪc ájQÉY ,ájQÉ÷G FÉbƒdG ¤EG<br />
‘ IÉ«◊G ¬«ØîJ …òdG Ö«é©dG öùdG Gòg øY È©J ¿CG ójôJ<br />
áLPÉ°ùdG FÉbƒdG ‘h §«°ùÑdG »eƒ«dG ‘ øªµj …òdGh ,ÉgQGôµJ<br />
AGƒ°VCGh ¿GƒdCGh AÉ«°TCG : ÉæH §«ëj ɪ«a É°†jCG øªµj ,IQôµàŸGh<br />
¿ƒµj ...ìGôbCGh ìGôaCGh ¢Sƒ≤W ,äÉcƒ∏°Sh äGOÉYh äÉbÓYh<br />
¢VQCGh øWƒŸ É¡Fɪàf’ Éæ∏Y ìöüJ »gh äGò∏d ô¡¶j Ée ¿PEG öùdG<br />
íéæJ É¡æµd ,¬«∏Y ¢†Ñ≤dG Ö©°üj πFGRh ôKóæe øeõdh á«aGô¨Lh<br />
êQÉN ’ ¿CG ÉÃh ...É¡ØjhÉŒh áMƒ∏dG äÉÑK ¤EG ¬HÉ«°ùfG øe ¬∏≤f ‘<br />
? ¬∏c Gòg ‘ äGòdG bƒe ∫ɵ°TEG ìô£j πNGO ¿hóH<br />
Éeh ¬LQÉN º°Sôj ,¬æ«æM º°Sôj ,¬JÒ°S º°Sôj : ¿ÉæØdG ¬fEG<br />
ÚH êhGõj …òdG ‘ô◊G IQÉ¡Ã ¬à«∏YÉa º°Sôj ,GOôØæe Ú©∏d ô¡X<br />
...fÉ°üdGh ¿ÉæØdG<br />
»àdG IÒ°ùdG √òg ‘ IAGô≤∏d í«JÉØŸG ´õf øY ÉfOó°T ÉeóæYh<br />
,¬JÉLGó°S πµHh ¬∏«°UÉØJ ‘ Ò¨°üdG É¡ŸÉY º°SôJh É¡JGP º°SôJ<br />
…òdG Gòg ¿CG Ú©æà≤e ≠«°ùà°ùf ¿CG ∞«c ,√ôeCG øe IÒM ‘ ÉæfCÓa<br />
áHQÉ¡dG ájOÉ©dG ÉæFÉ«°TCG øY È©j ƒgh ,ÉLPÉ°Sh Éjô£a √É櫪°S<br />
Gòµd ∞«c ? …ô£ah êOÉ°S »æa ÒÑ©J …CG ,∂dòc ƒg ,IôKóæŸGh<br />
?(∫É«fl) á«°ùæe á«eƒj Qƒ°U »g IôcGòd ÉjöüH ≥Kƒj ¿CG º°SQ<br />
? Éæ«a Ò¨dG ÖWÉîj …òdG Gòg Éjô£a ¿ƒµj ¿CG øµÁ ∞«c<br />
43
44<br />
art en Cambrésis ﻲﺑﺮﻐﳌﺍ ﻲﻠﻴﻜﺸﺘﻟﺍ ﻦﻔﻟﺍ ﺽﺮﻌﻣ : 1998<br />
.ﺎﺴﻧﺮﻓ ،à Bussigny<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﻮﻜﻧﺍﺮﻔﻟ ﺔﺒﺼﻌﻟﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2001<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﻮﻜﻧﺍﺮﻔﻟ ﺔﺒﺼﻌﻟﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2003<br />
.ﺶﻛﺍﺮﻣ ،ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﻮﻜﻧﺍﺮﻔﻟ ﺔﺒﺼﻌﻟﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2004<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﻮﻜﻧﺍﺮﻔﻟ ﺔﺒﺼﻌﻟﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2006<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﻮﻜﻧﺍﺮﻔﻟ ﺔﺒﺼﻌﻟﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2007<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﻮﻜﻧﺍﺮﻔﻟ ﺔﺒﺼﻌﻟﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2008<br />
Bouregreg : 2006, huile sur toile, 135 x 82 cm<br />
: á«°ù«FôdG ¢VQÉ©ŸG áYƒª›<br />
.ﺔﻴﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﺔﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺭﺍﺪﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1960<br />
.ﺎﺴﻧﺮﻓ ،ﺲﻳﺭﺎﺑ ﻲﻟﺎﻨﻴﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1961<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺡﺍﻭﺭ ﺏﺎﺑ ﻕﺍﻭﺮﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1968<br />
.ﺶﻛﺍﺮﻣ ،ﺔﻳﺮﻀﳊﺍ ﺔﻋﺎﻤﳉﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1970<br />
.ﺱﺎﻨﻜﻣ ، ﻲﻌﻴﻤﳉﺃ ﺭﺍﺩ ﺮﺼﻘﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1971<br />
.ﺎﻴﻧﺭﻮﻔﻠﻛ، ﻲﻘﻳﺮﻓﻹﺍ ﺔﺒﻠﻄﻟﺍ ﺰﻛﺮﻤـﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1972<br />
.ﻼﺳ ،ﺔﻣﺎﻌﻟﺍ ﺔﻧﺍﺰﳋﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1978<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺔﻳﺍﺩﻭﻷﺍ ﻒﺘﺤﻤـﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1979<br />
.ﺱﺎﻓ ،ﺀﺎﺤﻄﺒﻟﺍ ﻒﺤﺘﻤـﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1981<br />
.ﺀﺎﻀﻴﺒﻟﺍ ﺭﺍﺪﻟﺍ ،ﻡﻼﺴﻟﺍ ﺽﺎﻳﺭ ﻕﺪﻨﻔﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1990<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ،ﺢﺘﻔﻟﺍ ﻁﺎﺑﺭ ﺔﻴﻌﻤﺠﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1992<br />
. ﺀﺎﻀﻴﺒﻟﺍ ﺭﺍﺪﻟﺍ ،ﺭﺩﺎﻛ ﺰﻴﻨﻓ ﻕﺍﻭﺮﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1993<br />
. ﺀﺎﻀﻴﺒﻟﺍ ﺭﺍﺪﻟﺍ ، ﺰﻴﻟﻭﺩ ﺭﺎﻨﳌﺍ ﻕﺍﻭﺮﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1995<br />
.ﺔﻴﺑﺮﻐﻣ ﻮﻜﻧ ﺮﻔﻟﺍ ﺏﺎﻌﻟﻷﺍ ﺽﺮﻌﻣ :1996<br />
.ﻼﺳ ،ﻱﺯﺎﻐﻨﺑ ﺭﺍﺩ ﻒﺤﺘﻤـﺑ ﺽﺮﻌﻣ :1997
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﻲﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺰﻛﺮﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1989<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﺪﻬﻌﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1998<br />
ﺔﻴﻧﺎﺴﻧﻹﺍ ﻡﻮﻠﻌﻠﻟ ﺏﺍﻮﻨﻟﺍ ﺲﻠﺠﻣ ﺔﻋﺎﻘﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1999<br />
ﺔﻴﻜﻳﺮﻣﻷﺍ ﺓﺪﺤﺘﳌﺍ ﺕﺎﻳﻻﻮﻟﺍ ، ﻙﺭﻮﻳ ﻮﻴﻨﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2000<br />
.ﺎﺴﻧﺮﻓ ﺲﻳﺭﺎﺑ ﻡﻮﻠﻌﻟﺍ ﺭﺍﺩ ﻊﻣ ﻥﻭﺎﻌﺘﻟﺎﺑ<br />
.ﺀﺎﻀﻴﺒﻟﺍ ﺭﺍﺪﻟﺍ ، Dawliz ﺭﺎﻨﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2001<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﺪﻬﻌﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2005<br />
ﺶﻛﺍﺮﻣ ، Tadghart ﺽﺮﻌﻣ : 2006<br />
ﺕﺎﻣﻮﺳﺭ ﻲﺒﻌﻠﻟﺍ ﲔﻠﺳﻮﺟ ﺏﺎﺘﻛ ﱘﺪﻘﺗ ﺽﺮﻌﻣ : 2008<br />
.ﺶﻛﺍﺮﻣ،“RE “ﻕﺍﻭﺮﺑ ، <strong>Lagzouli</strong> ﺪﻤﺤﻣ ﺕﺎﺣﻮﻟﻭ<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ، ﺡﺍﻭﺭ ﺏﺎﺑ ﻲﻨﻃﻮﻟﺍ ﻒﺤﺘﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 2009<br />
‹hõµdóªfi<br />
ﺏﺮﻐﳌﺍ – ﻼﺳ،1937 ﺪﻴﻟﺍﻮﻣ ﻦﻣ<br />
ﻲﻣﺎﺼﻋ ﻥﺎﻨﻓ<br />
:ájOôØdG ¢VQÉ©ŸG ºgCG<br />
.ﺓﺮﻄﻴﻨﻘﻟﺍ ، ﺏﺎﺒﺸﻟﺍ ﺭﺍﺪﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1970<br />
.ﺱﺎﻓ ، ﺀﺎﺤﻄﺒﻟﺍ ﺏﺎﺒﺸﻟﺍ ﺭﺍﺪﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1971<br />
.ﺕﺎﻄﺳ ، ﺔﻌﻃﺎﻘﻣ ﺔﻴﺸﺘﻔﻤـﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1972<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﻲﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺰﻛﺮﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1976<br />
.ﺀﺎﻀﻴﺒﻟﺍ ﺭﺍﺪﻟﺍ ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﻲﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺰﻛﺮﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1978<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ، Le Manoir ﻕﺍﻭﺮﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1979<br />
.ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﻲﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺰﻛﺮﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1983<br />
.ﺱﺎﻨﻜﻣ ، ﻲﺴﻧﺮﻔﻟﺍ ﻲﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺰﻛﺮﳌﺎﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1984<br />
. ﻁﺎﺑﺮﻟﺍ ﻞﻴﻋﺎﻤﺳﺍ ﻱﻻﻮﻣ ﻕﺍﻭﺮﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1986<br />
ﻲﻓ ﺔﻴﺴﻧﺮﻔﻟﺎﺑ ﲔﻘﻃﺎﻨﻠﻟ ﺏﺍﻮﻨﻟﺍ ﺲﻠﺠﻤـﺑ ﺽﺮﻌﻣ : 1988<br />
. ﺲﻳﺭﺎﺑ<br />
45
46<br />
Exposition de Miloud Labied à la Galerie de<br />
l’Oeuil à Rabat avec l’écrivain Kamal Zebdi<br />
Exposition à la Galerie la Découvert en 1970 en<br />
présence de Monsieur Le Ministre de la Jeunnesse<br />
Mr Badredine Snoussi, <strong>Lagzouli</strong>, Fatima<br />
Hassan et Hassan El Forouge<br />
Exposition Collective 1969 avec Ben Allal<br />
Moulay Tayeb Ben Zidane et Moulay Ali<br />
Exposition d’Omar Boureghba à la Galerie la<br />
Découverte avec Driss El Khouri, Abou Sawabe<br />
Naciri, Miloud ... etc<br />
Exposition Collective à Bab Rouah avec feu<br />
<strong>Mohamed</strong> Bahnini Minstre de la Culture 1982
Mme Jacqueline Brodskis<br />
avant sa mort, 10 jours<br />
<strong>Lagzouli</strong> avec Lârbi BelArabi son ami<br />
d’enfance à Tétoûan<br />
Exposition de <strong>Lagzouli</strong> au centre Culturel<br />
Français de Rabat 1976 avec Kacimi<br />
et Benkamoune<br />
1954 <strong>Lagzouli</strong> et Miloud Labied<br />
47
»````dhõ``µ``dó`ª`ë`e<br />
ﺡﺍﻭﺮﻟﺍ ﺏﺎﺑ ﻕﺍﻭﺭ<br />
2 0 0 9 ﺮﺑ ﻮﺘﻛ ﺃ ، ﻁ ﺎﺑ ﺮﻟ ﺍ<br />
ﺔﻴﺑﺮﻐﳌﺍ ﺔﻜﻠﻤﳌﺍ<br />
ﺔﻓﺎﻘﺜﻟﺍ ﺓﺭﺍﺯﻭ